ORCHID LIBRARY
OF
OAKES AMES
HARVARD UNIVERSITY
mm SW
ORCHID HBWRIUM OPOMBMB
HARVARD UNIVERSITE
/ NOV n 3 2004
J
Richardiana
Index des volumes III et IV - octobre 2004
Inventaire provisoire commenté des espèces d'orchidées de Guyane
Roger Bellone & Guy Chiron
3(l):l-63
Sur la base de leurs observations personnelles sur le terrain, de l'étude du
matériel d'herbier (CAY, NY, P) et de la littérature traitant des orchidées
guyanaises, les auteurs proposent un inventaire commenté des espèces
d'Orchidaceae de Guyane française, comportant 286 espèces et une sous-
espèce dont la présence est confirmée et 37 espèces encore douteuses.
Based on the authors' own field work, the study of herbarium material (CAY,
NY, P) as well as the littérature devoted to the Guianese orchids, a check-list
of species of Orchidaceae from French Guyana is proposed, including 286
species and one sub-species confirmed as well as 37 species still to be
confirmed.
Schluckebieria, un nouveau nom de genre pour une plante orpheline
apparentée aux Cattleya
Dr. Guido }. Braem
4(2):47-51
La taxinomie moléculaire a montré qu'il est préférable de traiter dans un
genre monospécifique la plante brésilienne jusqu'ici appelée Cattleya
araguaiensis Pabst.
Molecular systematics has revealed that the Brazilian plant hitherto referred to
as Cattleya araguaiensis Pabst is better accommodated as a monospecific genus.
Notes préliminaires sur la taxinomie du genre Phragmipedium
Dr. Guido J. Braem
4(2):66-72
Une étude préliminaire du genre Phragmipedium Rolfe 1896 est proposée. Les
taxons décrits au rang d'espèce dans ce genre sont énumérés tant
alphabétiquement que chronologiquement, d'après les descriptions
originales. On indique la taxinomie infragénérique, avec une brève clé des
sections et on donne une revue chronologique de l'acceptation des espèces
pour chaque section, par les différents auteurs.
An preliminary overview of the genus Phragmipedium Rolfe 1896 is given.
The taxa described at the species level within the genus are listed both
alphabetically and chronologically according to their original description.
The infrageneric taxonomy is given with a short key to the sections. A
chronological overview of the acceptance of species for each section by the
various authors is included.
Phragmipedium kovachii, Schluckebieria - nouvelle section du genre
Phragmipedium - et réflexions sur les pratiques taxinomiques
Dr. Guido J. Braem
4(3):89-102
Les évènements corrélés à la découverte et à la description de
Phragmipedium kovachii sont rapportés et commentés. La nouvelle espèce est
décrite en détail et sa place à l'intérieur du genre Phragmipedium est corrigée
par la description de la nouvelle section Schluckebieria.
The occurrences in connection with the discovery and description of
Phragmipedium kovachii are described and commented. The detailed
description of the new species is given and its place within the genus
Phragmipedium is corrected by the description of the new section
Schluckebieria.
Une chausse-trappe linguistique : Phragmipedium caudatum,
P. warszewiczianum, P. humboldtii
Dr. Guido J. Braem & Sandy Ohlund
4(4): 163-1 70
Cet article montre combien les taxinomistes doivent être attentifs lorsqu'ils
étudient la littérature publiée dans une langue qu'ils ne maîtrisent pas
totalement. Atwood & Dressler ont fait une mauvaise interprétation d'une
publication en allemand de Reichenbach fils de 1854. L'article en question est
ici discuté en détail et Ton montre que Reichenbach n'a pas publié, ni n'a eu
l'intention de publier, une entité botanique sous le nom de « Cypripedium
Humboldti ». Le transfert de cette entité dans le genre Phragmipedium par
Atwood & Dressler est par conséquent sans objet.
This article shows how careful taxonomists should be when judging
literature that is published in a language they don't fully master. Atwood &
Dressler misinterpreted a German publication by the younger Reichenbach
published in 1854. The article in question is discussed in detail, and it is
shown that Reichenbach fil. did not, and did not intent to publish a
botanical entity under the name of « Cypripedium Humboldti ». Reichenbach
unmistakably lists «C. [ypripedium] Humboldti» as a synonym for
" Cypr.[ipedium ] caudatum Lindl." Thus, the heading " Cypripedium Humboldti
Wszwcz." in Reichenbach's general text is not to be understood as the
description of a new taxon, but as a discussion of the plant sent to
Reichenbach fil under that désignation by von Warszewicz.The transfer of
that entity to the genus Phragmipedium by Atwood & Dressler is therefore
obsolète.
Le vrai Phragmipedium warszewiczianum pourrait-il se présenter, s'il
vous plaît ? Un nouveau cas d'identification erronée - Le complexe
Phragmipedium caudatum, éclaircissements, et description d'une
nouvelle espèce
Dr. Guido J. Braem, Sandy Ohlund & Dr. Robert-Jan Quéné
4(4):171-196
La littérature de base relative aux plantes aujourd'hui considérées comme
formant la section Phragmipedium du genre Phragmipedium est étudiée. Les
espèces concernées sont identifiées et délimitées. On met en évidence que
les noms « Phragmipedium wallisii » et « P. warszewiczianum » ont été mal
utilisés dans la littérature horticole, par les jurys de diverses sociétés
orchidophiles et par le Responsable de l'enregistrement des hybrides
d'orchidées de la Royal Horticultural Society (GB). Les plantes méso¬
américaines du complexe Phragmipedium caudatum sont décrites en tant que
nouvelle espèce.
The primary literature dealing with the plants now considered to form
section Phragmipedium of the genus Phragmipedium is reviewed. The species
involved are identified and delineated. It has become apparent that the
names " Phragmipedium wallisii " and " Phragmipedium warszewiczianum " hâve
been misapplied'in horticultural literature, in the judging Systems of
various orchid societies and by the Orchid Hybrids Registrar of the Royal
Horticultural Society (UK). The Mesoamerican plants of the P. caudatum
complex are described as a new species.
Un nouvel Encyclia (Orchidaceae) de l'Amazonie brésilienne
Vitorino Paiva Castro Neto & André Cardoso
3(2):69-73
Un nouvel d 'Encyclia (section Encyclia) originaire de Belém, dans PEtat du
Para, Brésil, est décrit.
A new Encyclia (section Encyclia), from Amazonian Brazilian région, is
described.
Un nouvel hybride de Cattleya de Bahia (Brésil)
Vitorino Paiva Castro Neto & Eduardo Luis Martins Catharino
4(2):42-45
Un nouvel hybride naturel de Cattleya, croisement de Cattleya kerrii
E.G. Brieger & H. Bicalho et de Cattleya schofieldiana Reichenbach f., originaire
de l'Etat de Bahia (Brésil), est décrit.
A new natural hybrid of Cattleya, Cattleya kerrii E.G. Brieger & H. Bicalho and
Cattleya schofieldiana Reichenbach f., from Bahia (Brazil), is described.
Un nouvel hybride naturel originaire de Bahia (Brésil), dans le genre
Cattleya (Orchidaceae)
Vitorino Paiva Castro Neto & Eduardo Luis Martins Catharino
4(4):145-150
Un nouvel hybride naturel de Cattleya, croisement de Cattleya elongata
Barbosa Rodrigues et de Catteya amethystoglossa Linden & Reichenbach f.,
originaire de l'Etat de Bahia (Brésil), est décrit.
A new natural hybrid of Cattleya, a cross between Cattleya elongata Barbosa
Rodrigues and Cattleya amethystoglossa Linden & Reichenbach f., from Bahia
(Brazil), is described.
Une nouvelle espèce d'Hoffmannseggella (Orchidaceae) du Brésil
Vitorino Paiva Castro Neto & Guy R. Chiron
3(l):64-68
Une nouvelle espèce d'Hoffmannseggella , découverte par Roberto A. Kautsky
dans la région de Domingos Martins (Etat d'Espirito Santo, Brésil) est décrite.
A new Hoffmannseggella species, found by Roberto A. Kautsky in the area of
Domingos Martins (Espirito Santo State, Brazil), is described.
Un nouveau Sophronitis (Orchidaceae) du Nordeste (Brésil)
Vitorino Paiva Castro Neto & Guy R. Chiron
3(2):101-105
Une nouvelle espèce de Sophronitis Lindley, originaire du nord-est du Brésil
(Alagoas) est décrite.
A new species of Sophronitis Lindley, from northeastem Brazil (Alagoas), is
described.
Un nouvel Epidendrum du groupe Equitantes de Bahia (Brésil)
Vitorino Paiva Castro Neto & Guy R. Chiron
4(l):36-40
Une nouvelle espèce d 'Epidendrum, du groupe Equitantes , défini par Pabst,
originaire de l'Etat de Bahia (Brésil) est décrite.
A new species of Epidendrum, belonging to the Pabst's Equitantes group, from
Bahia (Brazil), is described.
Contribution à la connaissance des orchidées du Brésil
Vitorino Paiva Castro Neto & Guy R. Chiron
I - Une nouvelle espèce de Maxillaria de Espirito Santo
4(2):73-77
Une nouvelle espèce de Maxillaria, découverte par Milena Meyer Kautsky
dans la région de Sâo Bento de Urânia (Espirito Santo, Brésil), est décrite.
A new Maxillaria species, found by Milena Meyer Kautsky in the area of Sâo
Bento de Urânia (Espirito Santo, Brazil), is described.
II - Une nouvelle espèce de Leptotes de Bahia
4(2) :78-81
Une nouvelle espèce de Leptotes , découverte par Erwin Bohnk dans la région
de Buararema (Etat de Bahia, Brésil) est décrite.
A new Leptotes species, found by Erwin Bohnk in the area of Buararema
(Bahia State, Brazil), is described.
Première occurrence du genre Dryadella Luer (Orchidaceae), dans le
centre-ouest du Brésil
Vitorino P. Castro Neto, Bento P. de Faria & Alexandre Dutra de Santana
4(4) :197-200
Une nouvelle espèce de Dryadella, du centre-ouest brésilien, est décrite ; elle
se trouve en 2 régions différentes, le District fédéral et Pétat de Goiâs. C'est
le premier Dryadella connu du Plateau Central du Brésil et il est rare de le
rencontrer dans les collections des orchidophiles, du fait de sa petite taille qui
induit la confusion avec d'autres Pleur othalidinae.
A new species of Dryadella Luer, from the Brazilian Central-West, is
described; it is found in 2 different régions, "Distrito Fédéral" and the State
of Goiâs. It is the first Dryadella known from Central Plateau of Brazil and
rare to find in the Orchidists collections, due to its small size that leads to the
mistake with other Pleurotalidinae.
Une nouvelle espèce d 'Encyclia (Orchidaceae) d'Amazonas (Brésil)
Vitorino Paiva Castro Neto & Joâo Batista Fernandes da Silva
4(3):139-143
Une nouvelle espèce d 'Encyclia, découverte par Joâo Batista Fernandes da
Silva dans le bassin du Rio Negro (Etat d'Amazonas, Brésil), est décrite.
A new Encyclia species, found by Joâo Batista Fernandes da Silva in the Rio
Negro basin (Amazonas State, Brazil), is described.
Une nouvelle espèce de Prosthechea (Orchidaceae) du Brésil
Eduardo Luis Martins Catharino & Vitorino Paiva Castro
3(4):181-185
Une nouvelle espèce de Prosthechea, découverte par Edmundo Ferreira da
Silva dans la région de Nova Canaâ (Etat de Bahia, Brésil) est décrite.
A new Prosthechea species, found by Edmundo Ferreira da Silva in the area of
Nova Canaâ (Bahia State, Brazil), is described.
Deux nouvelles espèces d 'Oncidium (Orchidaceae) de Bahia (Brésil)
Guy R. Chiron & Vitorino Paiva Castro Neto
3(3):122-130
Deux nouvelles espèces d 'Oncidium Swartz, originaires de l'état de Bahia
(Brésil), l'une de la section Rostrata Rolfe, l'autre de la section Waluewa
(Regel) Schltr., sont décrites.
Two new species of Oncidium Swartz, from Bahia (Brazil), the first one in the
section Rostrata Rolfe, the other one in the section Waluewa (Regel) Schltr., are
described.
Révision du complexe Prosthechea vespa (Orchidaceae) pour le sud-est du
Brésil
Guy R. Chiron & Vitorino P. Castro Neto
3(4):163-180
Le « complexe Prosthechea vespa » comprend, dans la région sud-est du Brésil,
trois entités que l'on propose ici de reconnaître au rang d'espèces : P. vespa
(Vellozo) Higgins, P. pachysepala (Klotzsch) Chiron & V. P. Castro,
combinaison nouvelle dans le genre Prosthechea pour Epidendrum
pachysepalum Klotzsch, et P. elisae Chiron & V. P. Castro, une nouvelle espèce
originaire d'Espirito Santo.
The "Prosthechea vespa complex" includes, for the south-eastern Brazilian
area, 3 entities which we propose to recognize at the species level : P. vespa
(Vellozo) Higgins, P. pachysepala (Klotzsch) Chiron & V. P. Castro, a new
combination in the genus Prosthechea for Epidendrum pachysepalum Klotzsch,
and P. elisae Chiron & V. P. Castro, a new species from Espirito Santo.
Révision du genre Prostheche a Knowles & Wescott et nouveau genre dans
la tribu Laeliinae (Orchidaceae)
Guy R. Chiron & Vitorino R Castro Neto
4(l):9-35
Une étude cladistique du genre Prosthechea sensu lato est menée sur la base de
l'analyse de 56 caractères morphologiques et écologiques mesurés sur 70
espèces représentatives. Elle révèle l'existence de deux groupes de plantes
bien séparés, ici traités comme genres autonomes : un genre Prosthechea sensu
restricto et un nouveau genre, Pseudencyclia.
A cladistic study of the genus Prosthechea sensu lato is carried out based on the
analysis of 56 morphological and ecological characters, ploted on 70
représentative species. It shows that there are two well separated plants
groups, here treated as autonomous généra: a genus Prosthechea sensu
restricto and a new genus, Pseudencyclia.
Contribution à la connaissance des orchidées du Brésil
Guy R. Chiron & Vitorino Paiva Castro Neto
III - Rétablissement du genre Baptistonia Barbosa Rodrigues
4(3):109-120
L'étude morphologique du groupe d'orchidées jusqu'ici connu comme
section Waluewa du genre Oncidium montre des différences avec la section
type qui justifient le traitement de ce groupe en genre autonome, sous le nom
de Baptistonia Barbosa Rodrigues.
The morphology of the orchids hitherto generally referred to Oncidium
section Waluewa differs distinctly from the morphology of the plants of the
type section. For that reason, the group is best treated as a distinct genus. We
therefore revive the genus Baptistonia Barbosa Rodrigues.
IV - Une nouvelle espèce de Baptistonia de Espirito Santo
4(3):121-132
L'étude d'un très grand nombre de spécimens de Baptistonia lietzei,
originaires de 5 Etats du Brésil (Espirito Santo, Minas Gérais, Paranâ, Rio de
Janeiro et Sào Paulo) a permis d'isoler la population d'Espirito Santo, ici
décrite au rang d'espèce sous le nom B. damacenoi.
The study of numerous specimens of Baptistonia lietzei from 5 Brazilian
States (Espirito Santo, Minas Gérais, Paranâ, Rio de Janeiro et Sâo Paulo)
allowed us to isolate the Espirito Santo population, here described at the
species level as B. damacenoi.
V - Une nouvelle espèce de Pseudolaelia (Orchidaceae: Laeliinae)
d'Espirito Santo
4(4):156-162
Une nouvelle espèce de Pseudolaelia , originaire des montagnes de l'état de
Espirito Santo, Brésil, est décrite sous le nom de Pseudolaelia freyi. Cette
espèce a quelques caractères en commun avec P. dutrae Ruschi, avec laquelle
elle est comparée. Des informations sont données sur son écologie et sa
distribution géographique.
A new species from the mountain ranges of Espirito Santo, Brazil, is
described as Pseudolaelia freyi. This species has some features in common with
P. dutrae Ruschi which is compared with the new species. Information on its
ecology and géographie occurrence is given.
Sur la phylogénie du genre Hadrolaelia (Orchidaceae)
Guy R. Chiron, Vitorino P. Castro Neto & Josiane Guiard
3(2):74-89
Les auteurs présentent la méthode mise en oeuvre pour mener l'analyse
cladistique du genre Hadrolaelia (Schlechter) Chiron & V. P. Castro, ainsi que
les résultats obtenus en termes de phylogénie de ce groupe. Ces résultats sont
comparés à ceux déduits de l'analyse moléculaire de la séquence nrITS.
The method used to carry on the cladistic analysis of the genus Hadrolaelia
(Schlechter) Chiron & V. P. Castro, as well as the results obtained as far as this
group phylogeny is concerned, are discussed. These results are compared to
those inferred from molecular analysis of the nrITS sequence.
Un spectaculaire hybride naturel d'Oncidium du Mexique, via la Colombie
Eric A. Christenson
3(2) :106-110
Un nouvel hybride naturel d'Oncidium du Mexique est décrit.
A new natural hybrid of Oncidium from Mexico is described.
Typification de Coilostylis Rafinesque et nouveaux taxons de Prosthechea
Eric A. Christenson
3(3):113-121
Le genre Coilostylis Raf. est typifié et l'interprétation incorrecte qu'en a fait
récemment Higgins est discutée. Une nouvelle combinaison et deux
nouvelles espèces sont proposées dans un genre Prosthechea sensu lato.
Typification of Coilostylis Rafinesque and new taxa of Prosthechea
The genus Coilostylis Raf. is typified and its recent incorrect interprétation by
Higgins is discussed. One new combination and two new species are
proposed in a broadly defined Prosthechea.
Une nouvelle espèce d 'Aspasia de Colombie
Eric A. Christenson
4(2):84-87
Une nouvelle espèce d 'Aspasia, longtemps confondue avec A. principissa
Reichenbach f., originaire de Colombie, est décrite.
A new species of Aspasia , long confused with A. principissa Reichenbach f., is
described from Colombia.
Deux nouvelles orchidées terrestres d'Equateur
Eric A. Christenson
4(3):134-138
Deux nouvelles espèces d'orchidées terrestres à feuilles ornées de motifs,
originaires d'Equateur, ont été introduites en culture. Elles sont ici décrites
sous les noms de Cranichis turkeliae et Sarcoglottis turkeliae.
Two new species of terrestrial orchids with patterned leaves from Ecuador
hâve entered cultivation. They are described here as Cranichis turkeliae and
Sarcoglottis turkeliae.
Un nouveau Pelexia du nord du Pérou
Eric A. Christenson
4(4):151-153
Une nouvelle espèce de Pelexia , aux feuilles brillantes très attractives,
originaire du nord du Pérou, est décrite.
A new Pelexia species with attractive glossy leaves is described from northern
Peru.
Hoffmannseggella pendula, une nouvelle espèce d'Orchidaceae du Brésil
Rubens Custôdio da Mota, Pedro Lage Viana & Kleber Garcia de Lacerda Jr.
4(l):l-8
Un nouveau taxon du genre Hoffmannseggella H. G. Jones (Orchidaceae),
Hoffmannseggella pendula , est décrit. On le trouve dans l'état de Minas Gérais,
Brésil ; il a un mode de croissance rupicole très particulier, sur parois
rocheuses verticales, très humides et très pauvres en sol ; il fleurit en été.
A new taxon for the genus Hoffmannseggella H. G. Jones (Orchidaceae),
Hoffmannseggella pendula , is described. It is found in the State of Minas Gérais,
Brazil; it has a very distinctive rupicolous habit, on vertical, very wet, soil
lacking rockfaces; it flowers during summer.
Gavilea kingii (Hook. f.) Correa (Orchidaceae), nouvelle collecte au Chili
Erwin D. Dominguez
3(4):186-191
On discute la seconde découverte de Gavilea kingii (Hook. f.) M. N. Correa
dans la région de Magellan, Chili, qui confirme pour la première fois la
collecte effectuée en l'an 1847 par le capitaine Philips Parker King à Puerto
del Hambre, Péninsule de Brunswick. Les résultats indiquent l'existence
d'une population extrêmement réduite, actuellement menacée par l'élevage
bovin pratiqué dans la région. On recommande de réévaluer son état de
conservation pour la faire passer de la catégorie « insuffisamment connu » à
la catégorie « en danger », pour la Région XII.
The second find of Gavilea kingii (Hook.f.) M.N. Correa in the Magellan
Région is registered is showed to confirm the collection made in 1847 by
Captain Philips Parker King in Port Famine. The resuit indicates the
existence of a reduced population menaced by the cattle raising. It is
recommended to valuate its conservation State to change its category, from
"Insufficiently known" to "In Danger" for the XII région in Magellan.
Notes sur l'orchidoflore de la Melba, Moa, Holguin (Cuba)
Maria del Carmen Fagilde Espinosa
3(3):144-151
Cette localité, avec son extraordinaire végétation, a capté l'intérêt de
nombreux botanistes. Nous avons réalisé une révision floristique de la
famille des Orchidaceae. Nous y avons trouvé 27 genres et 43 espèces. Le
présent travail analyse l'endémisme, l'habitat, les relations
phytogéographiques et les utilisations humaines des orchidées. Nous
commentons le degré de menace des taxons et leur distribution dans les
formations végétales.
This locality with a wonderful végétation has attracted the interest of many
botanists. The floristic révision about the Orchidaceae family was realized,
and 27 généra and 43 species were found. The endemism, life form, the
phytogeographic relations and the human use of orchids are analysed in this
paper. The conservation status of the various taxa and their distribution
within the plant formations are reported.
Nouveau taxon dans le genre Pleione D. Don (Orchidaceae)
Peter H. Peeters
3(3):131-135
Une nouvelle espèce de Pleione D. Don, originaire du Sichuan (Chine) et
proche de P. scopulorum, est décrite et illustrée.
A new species of Pleione D. Don, from Sichuan (China) and related to
P. scopulorum, is described as well as illustrated.
Matériaux pour la révision de Habenaria (Orchidaceae, Orchidoideae). 2
Dariusz L. Szlachetko
3(4):153-157
La section Diphyllae Krzl. p. p. du genre Habenaria Willd. est élevée au rang
de genre et les espèces concernées transférées en conséquence.
The section Habenaria Willd. sect. Diphyllae Krzl. p. p. is raised to the genus
level and the species concerned are consequently transferred.
Matériaux pour la révision des Habenariinae (Orchidaceae, Orchidoideae) - 4
Dariusz L. Szlachetko
4(2):52-65
L'auteur élève au rang de genres les sections Habenaria s. Multipartitae
Kraenzlin et s. Plantaginea Kraenzlin , ainsi que deux autres groupes d'espèces.
Matériaux pour la révision des Habenariinae (Orchidaceae, Orchidoideae) - 5
Dariusz L. Szlachetko
4(3):103-108
L'auteur élève au rang de genre les sections Habenaria s. Odontopetalae
Kraenzlin, s. Quadratae Kraenzlin et s. Seticaudae Kraenzlin, pro parte.
Matériaux pour la révision de Habenaria (Orchidaceae, Orchidoideae). 3
Dariusz L. Szlachetko, Marcin Gôrniak & Piotr Tukatto
3(4):158-162
La section Ceratopetalae Krzl. du genre Habenaria est élevée au rang de genre
et les espèces concernées transférées en conséquence.
The section Habenaria Willd. sect. Ceratopetalae Krzl. is raised to the genus
level and the species concerned are consequently transferred.
Matériaux pour la révision de Habenaria (Orchidaceae, Orchidoideae). 1
Dariusz L. Szlachetko & Marta Kras-Lapinska
3(3):136-143
La section Replicatae Krzl. du genre Habenaria Willd. est élevée au rang de
genre et les espèces concernées transférées en conséquence.
The section Habenaria Willd. sect. Replicatae Krzl. is raised to the genus level
and the species concerned are consequently transferred.
Quelques notes additionnelles sur la sous-famille Thelymitroideae
(Orchidaceae)
Dariusz L. Szlachetko & Piotr Rutkowski
3(2):90-100
Les changements de nomenclature dans les Diuridae sensu latissimo
(= Thelymitroideae, Orchidaceae), proposés par Jones et al. (2002), sont
brièvement commentés. De nouvelles combinaisons à différents niveaux
taxinomiques sont validées. Plusieurs taxons sont réduits au statut de
synonymes de taxons décrits antérieurement.
Some more notes on the subfamily Thelymitroideae (Orchidaceae)
Nomenclatural changes in Diuridae sensu latissimo (^Thelymitroideae,
Orchidaceae,) proposed by Jones & al. (2002) are briefly discussed. New
combinations on various taxonomie levels are validated. Several taxa are
reduced to the synonymy of formerly described ones.
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tmftARV
ORCHID HERBARIUM OF OAKES AMES
HARVARD UNIVERSITY
Volume III (1) - janvier 2003
Instructions aux auteurs
Sont pris en considération pour une publication dans Richardiana les articles relatifs à la
connaissance scientifique et à la conservation des Broméliacées et des Orchidées et traitant
de systématique, d’histoire, de géobotanique, de techniques de conservation (y compris de
culture), ainsi que les notes biographiques, les critiques d’ouvrages, et les actualités.
Les manuscrits doivent être adressés à :
Tropicalia
c/o G. Chiron
2 rue des pervenches
38340 VOREPPE
soit sous forme imprimée, soit sous forme d’un fichier informatique.
Les figures pourront être réduites ou agrandies en fonction des contraintes éditoriales : elles
doivent donc comprendre leur propre(s) échelle(s) interne(s) ; les légendes doivent être
fournies séparément. Les textes imprimés sont destinés à être scannés et doivent donc être
issus d’une imprimante laser, utiliser une police de caractères standard et comporter des
interlignes simples. Les noms scientifiques doivent être soulignés et non écrits en italiques.
Les fichiers informatiques seront compatibles PC ou Mac et transmis sur disquette 3,5” ou
sur Zip, voire par messagerie électronique (adresse : redaction@richardiana.com).
Tout article comprendra, outre le titre et le(s) nom(s) d’auteur(s), un résumé en français et en
anglais, une liste de mots clés et la ou les adresse(s) du ou des auteur(s). Les abréviations
usuelles seront utilisées pour citer des revues en bibliographie. Les références citées
(conformément au Code international de nomenclature botanique) uniquement dans les
résumés taxinomiques ne seront pas reprises en bibliographie.
Les articles sont publiés en français. Toutefois, les manuscrits peuvent, exceptionnellement,
être soumis en allemand, en anglais, ou en espagnol : la traduction sera alors assurée par la
rédaction.
J AN î 1 m
' UBfiARV _
OftCHtO HW8ARIUM Of OAKES AMES
HARVARD UNIVERSITV
Inventaire provisoire commenté des
espèces d’orchidées de Guyane1
Roger Bellone* & Guy R. Chiron**
Mots clés : Guyane française, inventaire, Orchidaceae
Résumé
Sur la base de leurs observations personnelles sur le terrain, de l’étude du matériel
d’herbier (CAY, NY, P) et de la littérature traitant des orchidées guyanaises, les
auteurs proposent un inventaire commenté des espèces d’ Orchidaceae de Guyane
française, comportant 286 espèces et une sous-espèce dont la présence est
confirmée et 37 espèces encore douteuses.
Abstract
Based on the authors’ own field work, the study of herbarium material (CAY, NY,
P) as well as the littérature devoted to the Guianese orchids, a check-list of species
of Orchidaceae from French Guyana is proposed, including 286 species and one
sub-species confirmed as well as 37 species still to be confirmed.
Les derniers inventaires publiés relatifs aux orchidées de Guyane française
remontent à une dizaine d’années (Cremers & Hoff, 1992 ; Veyret, 1994),
pour ce qui concerne le territoire entier. Des inventaires plus récents
(Christenson, 1997 ; Chiron, 2002) se sont focalisés sur des régions plus restreintes
(respectivement la région de Saül et le bassin inférieur de la rivière Sinnamary).
Nous avons voulu dans cet article non seulement mettre à jour la liste des espèces
observées dans ce département français, mais aussi accompagner chaque nom
proposé d’un très bref commentaire.
Cet inventaire a été établi sur la base des observations personnelles des auteurs,
complétées par l’étude du matériel présent dans les herbiers de F IRD de Cayenne, du
Muséum National d’ Histoire Naturelle de Paris et du Jardin botanique de New York.
Les premières ont été menées au cours de deux voyages botaniques, réalisés en 1993
et 2002, ainsi qu’à l’occasion de la campagne de sauvegarde des épiphytes sur
l’emprise de la retenue du barrage hydroélectrique de Petit Saut, en 1994. Nous
1 : manuscrit reçu le 30 octobre 2002
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nous sommes efforcés, pour rendre ce recensement le plus exhaustif possible, de
tenir compte des espèces nouvelles publiées ces dix dernières années et découvertes
en Guyane. Par contre, nous n’avons accordé qu’une confiance très réduite à la
littérature consacrée à des régions voisines et mentionnant, sans aucune autre
précision, la présence de telle ou telle espèce dans ce pays. Il nous faut enfin
remercier D. Szlachetko, qui met actuellement la dernière main à un ouvrage sur les
orchidées guyanaises et qui a bien voulu nous communiquer sa propre liste de
travail des taxons guyanais (Szlachetko, comm. pers.).
La détermination des orchidées trouvées lors de ces observations de terrain a fait
appel à plusieurs compétences : responsables « Orchidées » des jardins botaniques
du réseau de conservation « Sinnamary » (voir notamment Chiron, 1995 et Bellone,
2002) - spécialistes de genres particuliers, tels que Eric Hâgsater, pour les
Epidendrum, ou Rudolf Jenny, pour les Gongora, Yvonne Veyret, pour les
Pleuroîhallidiinae et quelques autres genres, ... - orchidophiles locaux, lorsque les
plantes étaient en fleurs lors de notre présence en Guyane - et nous-mêmes enfin.
Nous nous sommes efforcés de croiser les déterminations proposées afin de les
rendre les plus sûres possibles. Toutefois, il n’est pas impossible que, pour certaines
espèces observées pour la première fois en Guyane lors de l’opération « Sinnamary »
et non confirmées depuis par d’autres récoltes, l’identification suscite le débat.
Plusieurs espèces sont connues de longue date en Guyane sous un nom qui a été
récemment remis en question, pour une raison ou une autre. Ainsi, une partie des
Encyclia a été sortie de ce genre et transférée dans le genre Prosthechea, par
Higgins (1997). De même certains « Oncidium » sont en fait des Lophiaris (Braem,
1993). D'autres noms, quoique généralement utilisés encore récemment, se sont
avérés être des synonymes de noms moins usités mais prioritaires malgré tout.
Enfin, des confusions se sont produites entre certaines espèces très voisines : citons,
à titre d’exemple, Maxillaria caespitifica , connue en Guyane sous le nom
de M. varicibilis, alors que cette espèce n’existe pas en Amérique du Sud. Il nous
a donc fallu opérer un certain nombre de changements de noms, par rapport
notamment aux noms employés dans l’herbier de Cayenne ou dans certains
ouvrages, tels que celui de Werkhoven (1986). Nous nous sommes efforcés de
préciser, chaque fois que cela nous a semblé utile, les noms ainsi abandonnés et la
raison de leur abandon.
La liste des espèces dont la présence est certaine est complétée par l’énumération
de quelques espèces « douteuses », c’est-à-dire des espèces dont la présence a été
signalée dans le passé, mais sans localisation précise, ni confirmation ultérieure par
du matériel d’herbier ou des observations récentes.
La méthode mise en oeuvre pour établir cet inventaire trouve sa principale limite
dans le fait que nous n’avons pas nous-mêmes exploré la totalité du pays. Nos
observations de terrain se sont limitées à la zone côtière, au bassin du Sinnamary,
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aux rives des cours inférieurs des principaux fleuves et rivières, à la région de Saül
et du Mont Galbao. Ce qui laisse encore beaucoup de place pour les récoltes
effectuées par d’autres. Une autre limite est celle évoquée plus haut au sujet de
l'identification des plantes rencontrées.
Enumération des espèces
Dans l’énumération qui suit, nous donnons le nom complet de l'espèce suivi de la
publication dans laquelle se trouve la description originale ; la tribu à laquelle elle
appartient ; les éventuels synonymes ; une très courte description ; et enfin quelques
données complémentaires sur les lieux d’observation du taxon.
Aganisia pulchella Lindley, in Edwards’s Bot. Reg. 25 : mise. p. 45. N°65 (1839). Maxillarieae.
Syn. : Aganisia brachypoda Schltr. - Description : Epiphyte. Pseudobulbes longs de 3 cm,
unifoliés, avec bractées parcheminées. Feuilles de 18 cm ou moins, pétiolées, lancéolées,
plissées, à 3 nervures. Inflorescence latérale, 4-9 cm, en racème. Fleurs en étoiles. Sépales et
pétales lancéolés, 1 x 1,5 cm, blancs. Fabelle trilobé de même longueur, blanc, jaune au centre.
Cal jaune marqué de pourpre à la base. Colonne blanche de 5 mm - Espèce commune, surtout
en savane ou le long des rivières et des criques (CAY).
Aspasia variegata Lindley, in Edwards’s Bot. Reg. 22 : t. 1907 (1836). Maxillarieae.
Syn. : Aspasia lunata Kraenz. ; A. interrupta Hoffsgg. ; A. liturata Fink ex Rchb. f. -
Description : Epiphyte à pseudobulbes bifoliés, comprimés, 6x3 cm. Feuilles linéaires,
25 x 4 cm, asymétriques. Fleurs à sépales lancéolés, 25 x 5 mm, brunâtres avec des barres
transversales brunes ; pétales oblancéolés, 22 x 8 mm, brun verdâtre, veinés de marron.
Fabelle long de 22 mm, blanc taché de pourpre. 2 cals avec poils jaunes à la jonction avec la
colonne - Espèce commune dans la zone côtière, plus rare à l’intérieur : Pikinn, Tabiki, Saül.
Aspidogyne foliosa (Poeppig & Endlicher) Garay, in Bradea 2: 201 (1977). Cranichideae.
Syn. : Erythrodes aratahensis (Barb. Rodr.) Ames ; E. densiflora (Findl.) Ames ; E. foliosa
(Poepp. & Endl.) Ames ; Microchilus foliosus (Poepp. & Endl.) D. Dietrich ; Pelexia foliosa
Poepp. & Endl. ; Physurus aratahensis Barb. Rodr. ; P. densiflorus Findl. ; P. foliosus (Poepp.
& Endl.) Findl. ; P. stenocentron Schltr. - Description : Succulente terrestre rampante. Tige
érigée de 15 cm. Feuilles oblongues-acuminées, 10x4 cm, à pétiole de 2 cm soutenu par une
bractée. Inflorescence terminale en racème de moins de 10 cm. Fleurs longues de moins de
1 cm, blanc verdâtre. Sépale dorsal et pétales oblongs ; sépales latéraux linéaires-lancéolés,
courbés en arrière ; labelle trilobé ; lobes latéraux érigés ; lobe médian prolongé en éperon -
Plante de sous-bois dense de la région de Saül et un peu plus au sud.
Batemannia colleyi Lindley, in Edwards’s Bot. Reg. 20 : t. 1714 (1835). Maxillarieae.
Syn. : Maxillaria colleyi Planch. ; Petronia regia Barb. Rodr. ; Batemannia petronia Barb.
Rodr. ; B. yauaperyensis Barb. Rodr. ; B. peruviana Rolfe. - Description : Epiphyte.
Pseudobulbes ovoïdes, longs de 6 cm, comprimés, tétragonaux, bifoliés. Feuilles lancéolées,
jusqu'à 18x5 cm. Inflorescence basilaire en racème, arquée ou pendante. Fleurs de 5-8 cm de
diamètre, charnues, vert pâle avec traces de pourpre ou de bronze. Fabelle blanc ou crème.
Sépale dorsal et pétales elliptiques ; sépales latéraux oblancéolés, défléchis. Fabelle trilobé ;
lobes latéraux érigés ; lobe médian obovale et recourbé. Cal denté, veiné de marron. - Espèce
commune, surtout près des rivières et des criques.
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Bollea violacea (Lindley) Reichenbach f., in Bot. Zeit. 10 : 668 (1852). Maxillarieae.
Syn. : Bollea guyanensis Klotzsch ; Huntleya albidofulva Lem. ; H. sessiliflora Batem. ;
H. tryanthina Hort. ; H. violacea Lindl. ; Zygopetalum violaceum (Lindl.) Rchb. f. -
Description : Epiphyte cespiteux. Feuilles en éventail, jusqu’à 50 x 5 cm. Fleurs solitaires
charnues, 6-7 cm de diamètre, à tons violacés avec traces blanchâtres. Sépales et pétales ovales
à bords ondulés. Fabelle grand, recourbé. Cal jaune avec des traces brunes. Colonne en casque
au-dessus du labelle - Aire limitée à l’extrême nord-ouest, essentiellement dans la région du
Maroni et de l'Acarouany.
Brachystele guyanensis (Lindley) Schlechter, in Beih. Bot. Centralbl. 37(2) :373
(1920). Cranichideae.
Syn. : Brachystele aguacatensis (Rchb. f.) Schltr. ; B. brenesii (Schltr.) Schltr. ; Goodyera
guyanensis Lindl. ; Gyrostachys aguacatensis (Rchb. f.) O. Ktze. ; G. hostmannii (Rchb. f.)
O. Ktze. ; Spiranthes aguacatensis Rchb. f. ; S. brenesii Schltr. ; S. guyanensis (Lindl.) Cogn. ;
S. hostmannii (Rchb. f.) ex Griseb. - Description : Terrestre d’environ 20 cm de hauteur, à
feuilles étroites. Nombreuses fleurs subglobuleuses verdâtres à labelle blanchâtre. Sépales et
pétales similaires, de moins de 3 mm de longueur. Labelle carré à lobes apparents à la base.
Colonne courte - L’herbier de Cayenne possède un spécimen collecté dans les montagnes de
l’Inini.
Brassavola gardneri Cogniaux, in Fl. Bras. 3 (5) : 236, t. 61 (1898). Epidendreae.
Description : Epiphyte à tiges minces à la base, renflées ensuite mais sans former de
pseudobulbes. Feuille semi-cylindrique canaliculée, longue de 15-20 cm. Inflorescence de 4-
6 fleurs blanchâtres à jaune vert. Sépales et pétales allongés, aigus. Labelle elliptique, 11 x 30 mm,
à marge fimbriée - Une seule récolte a été faite à Antecume Pata (Cremers & Hoff, 1992).
Whitner (1998) observe qu’aucun spécimen n’a été vu récemment et suppose qu’il s’agit d’une
forme exceptionnelle de Brassavola martiana.
Brassavola martiana Lindley, in Edwards ’s Bot. Reg. 22, sub t. 1914 (1836). Epidendreae.
Syn. : Brassavola cimazonicci Poepp. & Endl. ; Bletia martiana (Lindl.) Rchb. f. ; B. amazonica
(Poepp. & Endl.) Rchb. f. ; Brassavola multiflora Schltr. ; B. duckecina Horta ; B. martiana var.
multiflora (Schltr.) Jones ; B. surinamensis Focke - Description : Epiphyte pendant à pseudo-
bulbes réduits et tige de 15 cm, unifoliée. Feuille cylindrique, canaliculée, jusqu’à 50 cm de
longueur. Inflorescence en racème de 4-8 fleurs odorantes, blanches à verdâtres. Sépales et
pétales étroits. Labelle blanc taché de jaune au cœur, à bord fimbrié - Espèce courante des forêts
de faible altitude du nord-ouest, particulièrement abondante sur le bas Maroni.
Brassia caudata (Linné) Lindley, in Bot. Reg. 10, t. 852 (1824). Maxillarieae.
Syn. : Epidendrum caudatum L. ; Malaxis caudata (L.) Wild. ; Brassia lewisii Rolfe ;
B. longissima (Rchb. f. ) Schltr. var. minor Schltr. ; Oncidium caudatum (L.) Rchb. f. ; Brassia
caudata (L.) Lindl. var. hieroglyphyca Rchb. f. - Description : Epiphyte, jusqu’à 50 cm de
hauteur ; pseudobulbes elliptiques, comprimés, longs de 6-15 cm, mono ou bifoliés. Feuilles
coriaces, oblongues, longues de 13-35 cm. Inflorescence en racème jusqu’à 40 cm. Sépales et
pétales jaune orange avec des traces brun rougeâtre ; labelle jaune ou verdâtre, ponctué de
rouge brunâtre à la base. Sépales et pétales lancéolés ; sépales latéraux effilés, 2 fois plus longs
que le dorsal. Labelle obovale à bord ondulé et apex aigu - Observé à Saül et à Petit Saut.
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Brassia chloroleuca Barbosa Rodrigues, in Gen. Sp. Orchid. 1:97 (1877). Maxillarieae.
Description : Epiphyte ; pseudobulbes oblongs-elliptiques, comprimés, longs de 2-9 cm,
bifoliés. Feuilles oblancéolées, jusqu'à 27 cm de longueur. Inflorescence arquée en racème
jusqu’à 20 cm, portant 4-6 fleurs. Sépales et pétales lancéolés-filiformes, jaunes, transversa¬
lement rayés de brun, ponctués à la base. Labelle ovale, aigu, à bords ondulés. Cal bidenté -
Plante de forêt de basse altitude de la zone côtière, des montagnes de l’Inini et de Saül (CAY).
Brassia huebneri Schlechter, in Beih. Bot. Centralbl. 42 : 1 14 (1925). Maxillarieae.
Description : Epiphyte. Pseudobulbes oblongs-lancéolés, comprimés, bifoliés, jusqu’à
10 x 2,7 cm. Feuilles oblancéolées, de moins de 30 cm de longueur. Inflorescence de moins
de 30 cm, en racème de 10-15 fleurs orange au labelle ponctué de jaune. Sépales, pétales et
labelle lancéolés, longs de : 2,5 cm (sépale dorsal), 3,2 cm (sépales latéraux), 1,5 cm (pétales)
et 2 cm (labelle), ce dernier à marges ondulées et cal terminé par 2 pointes - Espèce récoltée
1 seule fois à Saül (CAY). Christenson (1997) la cite en émettant quelque doute, car, si le
prélèvement a bien été nommé par Pabst B. huebneri, il pourrait toutefois s’agir d’une espèce
différente, non encore décrite.
Brassia lanceana Lindley, in Edwards ’s Bot. Reg. 21 : t. 1754 (1835). Maxillarieae.
Syn. : Brassia lanceana Lindl. var. pumila Lindl. ; B. macrostachya Lindl. ; B. pumila Lindl. ;
Oncidium suaveolens Rchb. f. ; O. suaveolens Rchb. f. var. pumilum (Lindl.) Rchb. f. -
Description : Epiphyte ; pseudobulbes bifoliés, ovoïdes-coniques sur un rhizome. Feuilles
oblancéolées, coriaces, jusqu’à 35 cm de longueur. Inflorescence en racème de 7-12 fleurs.
Sépales et pétales linéaires-lancéolés, jaunes à jaune vert avec des rangées transversales de
points bruns vers le centre et un labelle oblong à l’apex effilé, blanchâtre ponctué de brun à la
base. Longueurs : sépales 4 cm, pétales et labelle 2,5 cm. Cal à 2 crêtes à la base - Espèce
courante dans les forêts de basse altitude.
Brassia lawrenceana Lindley, in Edwards’s Bot. Reg. 27 : mise. p. 2 (1841). Maxillarieae.
Syn. : Brassia angusta Lindl. ; B. cochleata Knowl. & Westc. ; Oncidium lawrenceanwn
(Lindl.) Rchb. f. - Description : Epiphyte proche de Brassia lanceana, s’en distinguant
principalement par des sépales effilés longs de 6-7 cm, des pétales longs de 2, 8-3, 5 cm et un
labelle panduriforme à apex effilé, souvent jaune clair, long de 4-5 cm - Plus rare que Brassia
lanceana, l’espèce a été observée dans la région de Maripasoula, dans la zone côtière et à Petit
Saut.
Bulbophyllum bracteolatum Lindley, in Edwards’s Bot. Reg. 24 : t. 57 (1838). Dendrobieae.
Syn. : Bolbophyllaria bracteolata (Lindl.) Rchb. f. ; Phyllorchis bracteolata (Lindl.)
O. Kuntze - Description : Epiphyte. Pseudobulbes bifoliés, tétragonaux, distants de
10-15 mm sur un rhizome rampant. Feuilles longues de 14 cm. Inflorescence de 7-15 cm
avec rachis charnu marron. Fleurs brun verdâtre, ponctuées de marron. Sépales et pétales de
5x2 mm. Labelle charnu à l’apex marron foncé - Espèce présente à Saül, dans les montagnes
de l’Inini et dans la zone côtière.
Bulbophyllum roraimense Rolfe, in Trans. Linn. Soc. London, Bot. 6 :61 (1901). Dendrobieae.
Deux exemplaires, collectés en 1989 sur la Montagne de Nouragues, à environ 400 m
d’altitude, dans une forêt basse sur inselberg, et conservés en herbier (P), ont été déterminés
par Y. Veyret sous ce nom. Aucune autre mention ni observation.
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J
Caluera surinamensis Dodson & Determann, in Amer. Orchid Soc. Bull., 52(4):377-
379 (1983). Telipogoneae.
Description : Epiphyte. Feuilles de 5 x 2,5 cm, en éventail. Inflorescence latérale de 2 cm,
généralement de 4 fleurs. Sépales et pétales longs de 5-6 mm, translucides, blancs, avec une
veine centrale verte et une marge dentée. Labelle concave, blanc, 2 x 1 ,5 mm - Espèce rare de
la forêt rupicole du bassin du Tampoc (CAY).
Caluera vulpina Dodson & Determann, in Amer. Orchid Soc. Bull., 52(4):375-376
(1983). Telipogoneae.
Description : Epiphyte. Feuilles en éventail longues de 2 cm, larges de 4-6 mm. Inflorescence
de 9-1 1 mm, généralement de 4 fleurs. Sépales et pétales mauves à verdâtres à veine centrale
verte. Labelle unilobé, concave, blanc, ponctué de rose mauve - Un seul spécimen collecté à
Satil et conservé en herbier (NY).
Campylocentrum fasciola (Lindley) Cogniaux, in Fl. Bras. 3(6):520 (1906). Vandeae.
Syn. : Aeranthus fasciola (Lindl.) Rchb. f. ; Angraecum fasciola Lindl. ; A. weigeltii Rchb. f. ;
Campylocentrum lankesteri Ames ; C. loretoense Schltr. ; C. multiflorum Schltr. ;
C. sulfadiazine Fawc. & Rendle - Description : Epiphyte aphylle. Inflorescence en racème,
érigée ou arquée, à fleurs blanches à crème. Sépales et pétales similaires, jusqu’à
1 ,4 x 0,8 mm. Eperon vert pâle, long de moins de 1,3 mm - Espèce observée à Satil, dans le
bas Maroni et à Petit Saut. Rare.
Campylocentrum micranthum (Lindley) Rolfe, in Orchid Rev. 1 1(128):245 (1903). Vandeae.
Syn. : Aeranthus jamaicense Rchb. f. & Wullsch. ; A. lansbergii (Rchb. f.) Rchb. f. ;
A. micranthus Rchb. f. ; Angraecum brevifolium Lindl. ; A. jamaicense Rchb. f. & Wullsch. ;
A. lansbergii Rchb. f. : Campylocentrum colombianum Schltr. ; C. ecuadorense Schltr. ;
C. jamaicense (Rchb. f. & Wullsch.) Bentham ex Fawcett ; C. kuntzei Cogn. ex O. Kuntze ;
C. lansbergii (Rchb. f.) Schltr. ; C. mcittogrossense Hoehne ; C. panamense Ames ;
C. peniculus Schltr. ; C. stenanthum Schltr. - Description : Epiphyte. Tige de 50 cm ou moins ;
nombreuses racines aériennes. Feuilles distiques, elliptiques, coriaces, 4 x 1,5 cm.
Inflorescence latérale de 3-4 cm, à 2 rangées de fleurs blanches à jaunâtres. Sépales et pétales
similaires, lancéolés, longs de 4 mm. Labelle trilobé de 4-5 mm de longueur. Eperon
incurvé de 4-5 mm, verdâtre et translucide - Disséminé en Guyane, notamment à Saül, à Petit
Saut et dans les montagnes d’Inini.
Campylocentrum schneeanum Foldats, in Bol. Soc. Venez. Ci. Nat. 22:274 (1961).
Vandeae.
Description : Epiphyte de 3-5 cm de diamètre à tige épaisse et aplatie, longue de 1,5 cm.
Feuilles elliptiques à base engainante, alternes, 25 x 4 mm. Inflorescences d’environ 2 cm
naissant à l’opposé des feuilles, d’une dizaine de fleurs blanches de 2,5 mm de diamètre.
Sépales et pétales ovales, aigus, similaires, longs de 1,3- 1,5 mm. Labelle ovale, aigu, presque
2 fois plus long. Eperon verdâtre - Un exemplaire collecté à Petit Saut en 1994 (Chiron, 1996).
Catasetum barbatum (Lindley) Lindley, in Edwards s Bot. Reg. 30:misc. 38 (1844).
Cymbidieae.
Syn. : Catasetum brachybulbon Schltr. ; C. comosum Cogn. ; C. crinitum Lindl. ;
C. cristatum Lindl. var. spinosum Hook. ; C. cristatum Lindl. var. stenosepalum Rchb. f. ;
C. macrocarpum Stein non Richard ex Kunth ; C. polydactylon Schltr. ; C. spinosum (Hook.)
Lindl. ; Myanthus barbatus var. immaculatus Knowl. & Westc. ; Myanthus spinosus Hook. -
Description : Epiphyte, parfois terrestre. Pseudobulbes fusiformes, 13 x 2,5 cm. Feuilles
elliptiques, jusqu’à 30 cm de longueur. Fleurs mâles vertes, tachetées de brun pourpre, à
labelle plus clair ; sépales concaves d'environ 25 x 7 mm ; pétales convexes ; labelle de
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16x15 mm à bord frangé et cal velu. Fleurs femelles vertes, environ 3 cm de diamètre, aux
sépales et pétales étalés, ces derniers à marges tachetées de marron ; labelle crème, charnu,
15x10 mm - Espèce courante en forêt.
Catasetum longifolium Lindley, in Edwards’s Bot. Reg. 25:misc. 94 (1839). Cymbidieae.
Syn. : Monochanthus longifolius (Lindl.) Hook. - Description : Epiphyte pendant à
pseudobulbes fusiformes-cylindriques, 20 x 4,5 cm. Feuilles linéaires de 1 m ou moins.
Inflorescence de 25-40 cm, pendante, dans les tons roses à orange, souvent avec les fleurs
mâles à la base et les fleurs femelles à l’apex - Plante courante dans le nord sur le stipe des
palmiers, surtout Mauritia flexuosa.
Catasetum macrocarpum L. C. Richard ex Kunth, in Syn. PL 1:331 (1822). Cymbidieae.
Syn. : Catasetum claveringii Lindl. ; C. floribundum Hook. ; C. grandis Hort. ex Planch. ;
C. menthaeodorum Hort. ex Planch. ; C. tricolor Hort. ex Planch. ; C. tridentatum Hook. ;
Cypripedium cothurnum Vell. ; Paphiopedilum cothurnwn (Vell.) Pfitz. ; Monacanthus viridis
Lindl. - Description : Epiphyte. Pseudobulbes fusiformes de 20 cm, à 5-7 feuilles lancéolées
de 35-40 cm de longueur. Inflorescence mâle de 30 cm, arquée, avec 7-10 fleurs vertes (parfois
jaunes) de 5 x 3 cm, en forme de casque ; sépales et pétales concaves, aigus, tachetés de rouge
brun ; labelle trilobé, tridenté à l’apex, intérieurement jaune. Inflorescence femelle érigée,
jusqu’à 50 cm, de 3-8 fleurs semblables aux fleurs mâles - Espèce abondante sur la côte.
Chaubardiella tigrina (Garay & Dunsterville) Garay, in Orquideologia 4:149 (1969).
Maxillarieae.
Syn. : Chaubardia tigrina Garay & Dunst. ; Stenia tigrina (Garay & Dunst.) Foldats -
Description : Epiphyte. Feuilles longues de 20 x 2,5 cm ou moins. Inflorescence uniflore
pendante. Sépales et pétales elliptiques, aigus, 18 x 7 mm, vert brun, striés de taches
transversales marron. Labelle de même couleur, concave, aigu à l’apex. Cal à 10 crêtes jaunes,
ponctuées de pourpre - Espèce observée dans la moitié nord du pays.
Cheiradenia cuspidata Lindley, in Fol. Orchid. Cheiradenia 1 (1853). Vandeae.
Syn. : Cheiradenia imthurnii Cogniaux - Description : Epiphyte, parfois lithophyte, de moins
de 10 cm de diamètre. Rhizome court avec pseudobulbes multifoliés de moins de 1 cm de
longueur. Feuilles alternes et distiques. Inflorescence érigée en panicule, jusqu’à 10 cm. Fleurs
de moins de 1 cm de diamètre, blanches, aux sépales et pétales similaires. Labelle trilobé,
concave, traversé par un cal - L’inventaire des orchidées de Guyane (Cremers & Hoff, 1992)
dit, d'une part, que Cheiradenia cuspidata est rare, connu par quelques récoltes anciennes non
localisées et une récente au Pic Coudreau, d’autre part, que Cheiradenia imthurnii est plus
courant, disséminé en forêt (large zone côtière, Saül et Trois Saut à l’extrême sud-est du pays).
Pour notre part, nous considérons que C. imthurnii est synonyme de C. cuspidata.
Cleistes grandiflora (Reichenbach f.) Schlechter, in Arch. Bot. Sao Paulo 1 : 1 79 (1926).
Vanilleae.
Syn. : Pogonia grandiflora Rchb. f. - Deux exemplaires (dont un de Leprieur, 1850), sans
localisation, sont conservés en herbier (P). Cette espèce, dont le type est originaire du plateau
guyanais, est inscrite sur la liste des espèces dont la protection en Guyane est proposée par
Hoff et al. (2002).
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Cleistes rosea Lindley, in Gen. Sp. Orch. PL 410 (1840). Vanilleae.
Syn. : Pogonia rosea (Lindl.) Rchb. f. ; Pogonia moritzii Rchb. f. - Description : Terrestre
pouvant dépasser 1 m de hauteur. Feuilles lancéolées, 10x2 cm. Fleurs longues de 5-7 cm.
Sépales lancéolés, aigus, vert clair avec des dégradés de rose. Pétales elliptiques, acuminés,
roses. Labelle oblancéolé-obovale, blanc à l’apex, légèrement lacéré et veiné de pourpre. Cal
et colonne blancs - Espèce commune en zones dégagées.
Cleistes tenuis (Reichenbach f.) Schlechter, in Arch. Bot. Est. Sào Paulo 1:180 (1926).
Vanilleae.
Syn. : Pogonia tenuis Rchb. f. - Description : Terrestre plus petite que Cleistes rosea, aux feuil¬
les lancéolées de 2,5 x 0,6 cm. Fleurs longues de 2 cm. Sépales lancéolés, aigus, 2 x 0,5 cm.
Pétales lancéolés, aigus, falciformes, 1,7 x 0,8 cm. Labelle elliptique, à l’apex aplati,
denticulé, 1,8x1 cm - Espèce observée essentiellement en savane dans la zone côtière (CAY).
Cochleanthes guianensis Lafontaine, Gerlach & Senghas, in Orchideen 42(6):285
(1991). Maxillarieae.
Description : Epiphyte à racines blanches. Feuilles distiques, oblancéolées, aiguës, 20 x 5 cm.
Inflorescences uniflores arquées ou pendantes. Fleurs blanches au labelle à bord pourpre et
cœur strié de pourpre. Sépales et pétales similaires, oblongs-lancéolés, environ 30 x 17 mm.
Labelle elliptique-flabelliforme, irrégulier, à marge ondulée, tubulaire à la base, 4,5 x 4 cm.
Cal et colonne charnus - Le type a été récolté à Saül. Les spécimens collectés antérieurement
ont été nommés par erreur Cochleanthes amazonica et C. flabelliformis. C. amazonica semble
en effet limité au Pérou et à l’Equateur et C. flabelliformis est cité pour l’Equateur, le
Nicaragua et les Grandes Antilles.
Cohniella ceboletta (Jacquin) Christenson, in Lindley ana 14(4) : 177 (1999). Maxillarieae.
Syn. : Cymbidium juncifolium (L.) Willd. ; Dendrobium cebolleta Jacq. ; Epidendrum
cebolleta Jacq. ; E. juncifolium L. ; Oncidium cebolleta (Jacq.) Sw. ; O. brachyphyllum Lindl. ;
O. cepula Hoffsgg. ; O. glaziovii Cogn. ; O. juncifolium (L.) Lindl. ; O. longifolium Lindl. ;
O. sprucei Lindl. ; O. ultrajectinum Pulle - Description : Epiphyte. Petits pseudobulbes
enserrés dans de larges bractées blanches. Feuilles cylindriques, érigées, arquées ou pendantes,
gris vert, souvent ponctuées de pourpre. Inflorescence ramifiée, en panicule, jusqu’à 1,50 m.
Fleurs de taille variable. Sépales et pétales jaune brunâtre, ponctués de brun, labelle jaune
clair, maculé de rouge brun. Excroissance bordée de 2 petites dents sur le cal - Espèce
observée en zone côtière (CAY). Souvent encore, elle est classée dans le genre Oncidium.
Coryanthes macrantha W. J. Hooker, in Bot. Mag. 58:sub t. 3102 (1831). Maxillarieae.
Syn. : Gongora macrantha W. J. Hook. ; Panstrepis paradoxa Raf. - Description : Epiphyte.
Pseudobulbes ovoïdes, bifoliés. Feuilles lancéolées, pétioles courts canaliculés. Inflorescence
pendante de 1-3 fleurs, larges (10 cm), à sépales et pétales membraneux, réfléchis, tachetés de
pourpre. Sépales latéraux, jaunes à orange, ayant une forte veine médiane pourpre et 14 veines
plus fines. Pétales vert clair à jaunes, avec veine médiane vert foncé à la base. Labelle
complexe : hypochile concave, crème foncé parsemé de points rougeâtres ; mésochile orange
avec des protubérences latérales brunes ; épichile jaune d’or parsemé de points rouges.
Colonne longue de 5,5 cm, épaisse, courbée et dilatée à l’apex - Espèce signalée par plusieurs
auteurs, originaire essentiellement de la région de Cayenne.
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Coryanthes maculata W. J. Hooker, in Bot. Mag. 58 :t. 3102 (1831). Maxillarieae.
Syn. : Coryanthes albertinae Karst. ; C. hunteriana Schltr. ; C. maculata var. albertinae
Lindl. ; C. maculata var. speciosa (Hook.) André ; C. picturata Rchb. f. ; C. powellii Schltr. ;
C. splendens Barb. Rodr. - Description : Epiphyte. Pseudobulbes bifoliés ovoïdes, hauts de
12 cm. Feuilles lancéolées de 17-25 cm de longueur. Inflorescence pendante. Fleurs de 10-12 cm
de diamètre. Sépales jaune ocre et labelle blanchâtre, fortement tachetés de pourpre. Sépales
et pétales membraneux. Fabelle stipité, à mésochile canaliculé en connexion avec l’épichile
plus ou moins conique. Colonne semi-cylindrique avec 2 glandes à la base - Espèce observée
surtout vers Cayenne et Saint-Faurent du Maroni et à Gare Tigre dans le bassin du Sinnamary.
Une confusion existe de longue date avec C. speciosa (Hook.) Hook., du même complexe, aux
formes identiques, mais présentant quelques différences, notamment l’hypochile et la couleur
(sépales et labelle jaunes à brunâtres, généralement sans taches). Fa plupart des auteurs
distinguent les 2 espèces avec une distribution large en Amérique du Sud et centrale, mais ne
mentionnent que C. maculata dans les Guyanes, certains faisant état de dates de floraison
différentes : printemps pour C. maculata , été pour C. speciosa (non mentionnée par Cremers
& Hoff, 1992). Une étude du complexe C. speciosa pourrait clarifier la situation. Fes récoltes
faites à Petit Saut en 1994 ont été enregistrées sous ce dernier nom (Chiron, 2002).
Cryptarrhena guatemalensis Schlechter, in Repert. Spec. Nov. Regni Veg. 10 :253
(1911). Maxillarieae.
Syn. : Cryptarrhena acrensis Schltr. ; C. ghillanyi Pabst. ; C. quadricomu Kraenzl. ; C. pallidiflorci
(A. Rich. & Gai.) Rchb. f. ; C. unguiculata Schltr. - Description : Epiphyte. Feuilles
distiques, oblongues-lancéolées, souvent en éventail. Inflorescence pendante en racème.
Fleurs vertes à labelle blanc. Sépale dorsal et pétales lancéolés, 4 x 1,3 mm. Sépales latéraux
ovales, 5 x 1,5 mm. Fabelle trilobé ; lobes latéraux filiformes aigus courbés vers l’arrière ; lobe
médian étroit à la base à 2 pointes divergentes à l’apex - Plante commune dans le centre et la
zone côtière. Fes spécimens de l’herbier de Cayenne sont classés sous 2 noms : C. acrensis et
C. ghillanyi, qui sont des synonymes de C. guatemalensis.
Cryptarrhena lunata R. Brown, in Bot. Reg. 2:t. 153 (1816). Maxillarieae.
Syn. : Cryptarrhena brasiliensis Brade ; C. kegelii Rchb. f. ; C. pallidiflora (A. Rich. & Gai.) ;
C. unguiculata Schltr. - Description : Epiphyte. Feuilles ligulées, distiques, 8-14 x 1-2 cm.
Inflorescence en racème, pendante, de 15-25 cm. Fleurs vertes à labelle jaune vert. Sépale
dorsal oblong, aigu. Sépales latéraux obliques, acuminés. Pétales oblancéolés, obtus. Fabelle
trilobé ; lobes latéraux filiformes aigus, courbés vers l’arrière, lobe médian étroit à la base,
large au centre, bidenté à l’apex - Observé dans la région de Saiil et des montagnes de l'Inini
(CAY, NY).
Cyclopogon olivaceus (Rolfe) Schlechter, in Beih. Bot. Centralbl. 37(2):392 (1920).
Cranichideae.
Syn. : Beadlea olivacea (Rolfe) Garay ; Cyclopogon stictophyllus Schltr. ; Sarcoglottis
olivacea (Rolfe) Schltr. ; Spiranthes olivacea Rolfe - Description : Terrestre à feuilles en
rosette, elliptiques, brun verdâtre, tachetées de rose pourpre, de 4-7 cm. Inflorescence érigée,
en racème. Fleurs blanchâtres, striées de rouge violacé. Sépales et pétales linéaires, aigus,
5 x 1 mm. Fabelle panduriforme à l’apex élargi, trilobé, 6 x 2,5 mm. Colonne cylindrique,
partiellement pubescente - Espèce observée à Saül et dans les montagnes de l'Inini (CAY,
NY).
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Cyclopogon stictophyllus Schlechter, in Beih. Bot. Centralbl. 37(2):394 (1920).
Cranichideae.
Syn. : Cyclopogon alpestris Barb. Rodr. ; C. bicolor (Ker.) Schltr. ; C. densiflorus Schltr. ;
C. elatus (Sw.) Schltr. ; C. lindleyanus (Link, Klotzsch & Otto) Schltr. ; C. miradorensis
Schltr. ; C. moyobambae Schltr. ; C. ovalifolium C. Presl ; Gyrostcichys bicolor (Ker.)
O. Kuntze ; G. haenkeana O. Kuntze ; G. lindleyana (Link, Klotzsch & Otto) O. Kuntze ;
G. ovalifolia (C. Presl) O. Kuntze ; Ibidium elatum (Sw.) Salisbury ; Neottia bicolor Ker. ;
N. elata (Sw.) Sw. ; N. minor N. J. Jacquin ; Satyrium elatum Sw. ; Sauroglossum nigricans
Schltr. ; S. richardii Ames ; Spiranthes alpestris Barb. Rodr. ; S. bicolor (Ker) Lindl. ; S. elata
(Sw.) L. C. Rich. ; S. lindleyana Link ; S. preslii Lindl. ; S. varie gata Kraenzl. - Description :
Epiphyte, parfois terrestre. Feuilles en rosette, ovales-lancéolées, jusqu’à 20 x 6 cm.
Inflorescence érigée, jusqu’à 25 cm, en racème. Fleurs pubescentes, blanches, verdâtres,
brunâtres, ou rougeâtres, parfois striées de violet. Sépales plus ou moins lancéolés. Pétales
soudés au sépale dorsal, linéaires-oblancéolés, arrondis à l’apex. Labelle oblong-
panduriforme, long de moins de 1 cm, trilobé ou entier à l’apex, légèrement auriculé à la base
- Espèce observée uniquement dans la région de Saiil. Plusieurs auteurs la traitent comme
synonyme de l’espèce précédente.
Cycnoches liaagii Barbosa Rodrigues, in Gen. Sp. Orch. 2:221 (1882). Cymbidieae.
Syn. : Cycnoches versicolor Rchb. f. - Description : Epiphyte. Pseudobulbes oblongs,
jusqu’à 25 cm de longueur, couverts par la base des feuilles. Feuilles distiques, oblancéolées,
jusqu’à 22 x 6 cm. Inflorescence en racème. Fleurs de moins de 9 cm de diamètre aux sépales
et pétales oblongs-lancéolés. Fleurs aux couleurs variables, généralement brun olive, avec un
labelle rosâtre, à l’apex taché de marron. Fabelle simple, elliptique, obtus, convexe. Colonne
arquée au-dessus du labelle - Espèce des régions de Saiil, de la Basse-Comté et des montagnes
de l’Inini.
Cyrtopodium andersonii (Lambert ex A. L. Andrew) R. Brown, in Mort. Kew., éd. 2,
5:216 (1813). Cymbidieae.
Syn. : Cymbidium andersonii Lamb. ex A. L. Andrews ; Tylochilus flavus Nees ; Cyrtopodium
flavum Mutel. ; C. cardiochilum Lindl. - Description : Terrestre à pseudobulbes fusiformes,
arqués, longs de 6-10 cm. Feuilles distiques, linéaires à lancéolées, plissées, pouvant atteindre
60 cm de longueur. Inflorescence dressée pouvant dépasser 1,50 m, ramifiée. Fleurs de 4-5 cm
de diamètre, jaunes, teintées de vert (labelle jaune plus vif). Sépales et pétales étalés, ovales,
membraneux. Labelle trilobé, à lobe terminal défléchi, incurvé et concave - Espèce commune
dans la végétation sur affleurements rocheux (CAY).
Cyrtopodium cristatum Lindley, in Edwards ’s Bot. Reg. 27 : sub t. 8 (1841). Cymbidieae.
Description : Terrestre ou lithophyte à pseudobulbes oblongs, jusqu’à 80 cm de longueur.
Feuilles lancéolées sensiblement de même longueur. Inflorescence érigée, ramifiée, à fleurs de
2-3 cm de diamètre. Sépales ovales, crispés, brun lumineux avec des traces transversales
marron. Pétales similaires, presque sans marques. Labelle trilobé large, à marge orange ou
rouge et à cal jaune - Espèce observée dans les savanes côtières, essentiellement vers Kourou.
Cyrtopodium parviflorum Lindley, in Hooker's J. Bot. Kew Gard. Mise. 2:672 (1843).
Cymbidieae.
Syn. : Cyrtopodium broadwayi Ames - Description : Terrestre variable. En habitat sec :
pseudobulbes ovoïdes-coniques, longs de 5-10 cm, inflorescence de 20-30 cm ; en habitat
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détrempé : pseudobulbes de 10-15 cm, inflorescence de 0,6-1 m. Feuilles linéaires-lancéolées,
jusqu'à 60 cm. Fleurs de 2,5 cm de diamètre ; sépales et pétales à dominante rouge brun foncé
avec quelques plages jaunes. Labelle à tons légèrement plus rouges, avec une large tache jaune
d'or au centre de la partie sommitale du lobe médian - Espèce observée dans les sables blancs
des savanes d'Iracoubo à Cayenne.
Cyrtopodium punctatum (Linné) Lindley, in Gen. Sp. Orchid. PI : 1 88 (1833). Cymbidieae.
Syn. : Epidendrum punctatum L. ; Cymbidium trinerve Meyer ; Cyrtopodium willmorei
Knowl. & Westc. ; C. tigrinum Linden ; C. saintlegerianum Rchb. f. - Description : Plante
terrestre, parfois épiphyte, haute de 1,50 m ou plus. Pseudobulbes fusiformes, longs de
0.6-1 m, couverts de gaines membraneuses. Feuilles linéaires-lancéolées de 35-60 cm. Hampe
florale érigée, ramifiée, de la hauteur des feuilles. Fleurs de 4-5 cm de diamètre. Sépales et
pétales oblongs-ovales, jaunes, maculés transversalement de brun ou de rouge. Labelle trilobé
plus court que les pétales ; lobes latéraux rouges ; lobe antérieur jaune citron à bord crispé -
Quoique citée par divers auteurs, l’espèce ne semble avoir été localisée que dans la région de
Cayenne par Leprieur.
Degranvillea dermaptera Determann, in Amer Orchid Soc. Bull. 54(2): 174 (1985).
Description : Terrestre saprophyte sans chlorophylle à tiges de 15 cm. Feuilles réduites à des
bractées triangulaires longues de 15 mm. Inflorescence en racème. Fleurs translucides
blanches, tubulaires à la base. Sépales elliptiques-lancéolés, 5,5 x 2 mm. Base des sépales
latéraux se terminant par un éperon de 9 mm. Pétales oblancéolés, 6 x 1,5 mm. Labelle trilobé,
courbé comme une griffe, 7x5 mm - Plante de forêt d’altitude du centre : Inini, Saül (CAY).
Dichaea ancoraelabia C. Schweinfurth, in Amer. Orchid Soc. Bull. 16:614 t. (1947).
Maxillarieae.
Description : Epiphyte, à tiges pendantes d’environ 10 cm, couvertes de feuilles distiques
serrées, enveloppantes à la base, lancéolées, coriaces. Inflorescences uniflores, axillaires.
Fleur campanulée de 5 mm de longueur, aux sépales et pétales similaires, lancéolés, à base
large, longs de 5 mm environ. Labelle en forme d’ancre, long de 6 mm, large de 8 mm à l'apex
- Espèce de forêts de diverses régions guyanaises.
Dichaea brachypoda Reichenbach f., in Beitr. Orchid. -K. C. Amer. 78 (1866). Maxillarieae.
Syn. : Epithecia brachypoda (Rchb. f.) Schltr. - Description : Epiphyte. Tiges pendantes de
30 cm ou moins. Leuilles distiques, à 4 mm les unes des autres, enveloppantes à la base, en
aliène, à l’apex bilobé aigu. Inflorescences au sommet des tiges, axillaires, uniflores. Fleurs de
1 cm de diamètre aux sépales et pétales lancéolés, longs de 7-10 mm et au labelle en forme
d’ancre de 7 mm de diamètre - Espèce du nord-ouest guyanais (CAY).
Dichaea hookeri Garay & Sweet, in J. Arnold Arbor. 53:395 (1972). Maxillarieae.
Syn. : Dichaea rendlei Gleason - Description : Epiphyte. Tiges pendantes de 20 cm. Feuilles
distiques, enveloppantes à la base, lancéolées, de 2 cm de longueur. Inflorescences uniflores
axillaires. Sépales et pétales crème en dégradé de vert vers l’apex et tachetés de pourpre à la
base, lancéolés, 5x3 mm. Labelle en forme d'ancre, 4x5 mm. Colonne vert pâle, à l’apex
pourpre - En dehors de nos propres observations sur l’Acarouany, nous avons relevé une seule
collecte dans le Haut-Oyapok. Aussi cité, mais sans aucune précision, dans les régions des
montagnes de Cacao et du Mont Galbao. Par ailleurs, un spécimen de l’herbier de Cayenne,
récolté sur la montagne de la Trinité, a été enregistré sous Dichaea rendlei Gleason, synonyme
de D. hookeri.
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Dichcieci kegelii Reichenbach f., in Linnaea 41:129 (1877). Maxillarieae.
Syn. : Epithecia kegelii (Rchb. f.) Schltr. - Description : Epiphyte. Tige molle pendante,
longue de 45 cm, aux feuilles serrées, imbriquées, distiques, oblongues, d'un vert marqué de
rouge. Inflorescence axillaire uniflore vers l'apex de la tige. Fleurs campanulées, translucides,
verdâtres, aux pétales veinés de violet et à la base ponctuée de violet. Sépales et pétales
oblongs-ovales, longs de 8-9 mm. Labelle en forme d'ancre concave, 3,5 x 8,5 mm. - Espèce
de la région de Saiil et de l'Inini (CAY, NY).
Dichaeci muricata (Swartz) Lindley, in Gen. Sp. Orchid. PI. 209 (1833). Maxillarieae.
Syn. : Cymbidium muricatum Sw. ; Dichaeci latifolia Lindl. ; D. liebmannii Rchb. f. ex Jackson ;
D. moritzii Rchb. f. ; D. muricata (Sw.) Lindl. var. latifolia (Lindl.) Griseb. ; D. muricata
(Sw.) Lindl. var. moritzii (Rchb. f.) Cogn. ; D. ovatipetala Schltr. ; D. verrucosa Ames &
Schweinf. ; Epidendrum muricatum (Sw.) Poiret - Description : Epiphyte. Tiges molles,
pendantes, jusqu'à 50 cm. Feuilles vert gris, serrées, imbriquées, distiques, elliptiques,
cuspidées, de moins de 1,5 cm de longueur et 0,6 cm de largeur. Inflorescences axillaires
uniflores au sommet des tiges. Fleurs gris brun aux pétales tachetés de pourpre et au labelle
blanc taché de pourpre. Sépales et pétales lancéolés-ovales, longs de 9 mm, extérieurement
verruqueux. Labelle en forme d’ancre ; lobe central large, acuminé - Spécimens récoltés en
forêt montagnarde du centre, dans le Bas-Maroni et vers Petit Saut.
Dichaea pendilla (Aublet) Cogniaux, in Symb. Antill. 4:182 (1903). Maxillarieae.
Syn. : Dichaea echinocarpa (Sw.) Lindl. ; D. echinocarpa (Sw.) Lindl. var. lobata Ames &
Correl ; Limodorum pendulum Aublet - Disséminé en forêt ripicole, Bas-S innamary et centre.
Dichaea picta Reichenbach f., in Refug. Bot. 2: pl. 84 (1869 [1872]). Maxillarieae.
Syn. : Epithecia picta (Rchb. f.) Schltr. - Description : Epiphyte à tiges érigées ou pendantes,
jusqu’à 20 cm de longueur. Feuilles imbriquées, distiques, longues de 1,5 cm. Inflorescences
axillaires uniflores. Fleurs campanulées, verdâtres, finement tachetées de rouge brun, labelle
blanc ou rose marqué de pourpre. Sépales et pétales ovales, longs de 5-10 mm, les sépales plus
aigus et plus longs que les pétales. Labelle en forme d’ancre, de 6-8 mm de diamètre - Espèce
observée dans la zone côtière et à Petit Saut.
Dichaea splitgerberi Reichenbach f., in Ned. Kruidk. Arch. 4:327 (1859). Maxillarieae.
Description : Ressemble à un Dichaea picta robuste, à fleur blanche, aux sépales et pétales
finement lancéolés, et au labelle nettement ancoriforme - Plante observée dans les reliefs du
nord-est (CAY).
Dichaea trulla Reichenbach f., in Beitr. Orchid. -K. C. Amer. 104 (1866). Maxillarieae.
Syn. : Dichaea brenesii Schltr. ; D. coriacea Barb. Rodr. ; D. powelli Schltr. ; Dichaeopsis
trulla (Rchb. f.) Schltr. ; Epithecia coriacea (Barb. Rodr.) Schltr. ; E. trulla (Rchb. f.) Schltr.
- Description : Epiphyte à tiges érigées ou pendantes, aplaties, jusqu’à 45 cm. Feuilles
distiques, imbriquées, linéaires, aiguës, longues de 7 cm, ne couvrant généralement que
l'extrémité des tiges. Inflorescences axillaires uniflores. Fleurs campanulées, jaune vert, au
labelle pourpre pâle. Sépales et pétales oblongs, obtus, 8x 4 mm. Labelle en forme d’ancre,
7x7 mm - En forêt, disséminée dans presque toute la Guyane.
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Riehardiana
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Dimerandra elegans (Focke) Siegerist, in Bot. Mus. Leafl. 30 (4):207 (1986). Epidendreae.
Syn. : Isochilus elegans Focke ; D. major Schltr. - Description : Epiphyte à tiges charnues
et à feuilles linéaires obliquement émarginées à l’apex, jusqu’à 14 cm. Inflorescence terminale
de 1 ou 2 fleurs à la fois. Fleurs roses avec la base du labelle blanche. Sépales lancéolés longs
de 10-19 mm ; pétales obovales longs de 20 mm. Labelle obovale tronqué long de 10-19 mm.
Cal court à crêtes transversales - Espèce observée à Saül (sous le nom Epidendrum
stenopetalum Hook. dans Cremers & Hoff [1992]) et dans les montagnes de l’Inini.
Dimerandra emarginata (G. Meyer) Hoehne, in Bol. Agric. (Sclo Paulo) 34:61 8 (1933).
Epidendreae.
Syn. : Oncidium emarginatum G. Mey. ; Dimerandra isthmi Schltr. ; D. lamellata (Westc. ex
Lindl.) Siegerist ex Hamer ; D. rimbachii (Schltr.) Schltr.) ; D. stenopetala Schltr. ;
Epidendrum lamellation Westc. ex Lindl. ; E. stenopetalum Hook. - Description : Epiphyte
à tiges charnues et à feuilles linéaires-oblongues, obliquement émarginées à l’apex.
Inflorescence terminale de 1 ou 2 fleurs à la fois. Fleurs roses ou pourpres, avec la base du
labelle blanche ou jaune. Sépales lancéolés, longs de 14-18 mm ; pétales obovales, longs de
14-18 mm. Labelle obovale-flabelliforme, long de 15-25 mm. Cal divisé en 3 rangs très courts
- Plante très commune, observée essentiellement dans la zone côtière. Cremers & Hoff (1992)
font état de spécimens d’ Epidendrum stenopetalum (Cayenne et région de Saül).
Elleanthus caravata (Aublet) Reichenbach f., in Otia Bot. Hamburg. 2:92 (1878).
Epidendreae.
Syn. : Cymbidium hirsutum Wild. ; Elleanthus lepidus Rchb. f. (Rchb. f.) ; Evelyna caravata
(Aublet) Lindl. ; E. lepida Rchb. f. ; Serapias caravata Aubl. - Description : Epiphyte ou
terrestre. Tiges bambusiformes, jusqu’à 60 cm de hauteur. Feuilles lancéolées, acuminées,
plissées, 16x2 cm. Inflorescence terminale en capitule avec bractées roses à pourpres. Fleurs
jaunes peu ouvertes, tache blanche à la base du labelle. Sépales oblongs-lancéolés, longs de
8-9 mm, les sépales latéraux un peu plus larges que le dorsal ; pétales linéaires, aigus, longs
de 8-9 mm. Labelle avec 2 protubérances blanches - Présent dans toute la Guyane en forêts
primaires de basse altitude, notamment Saül, Inini, Petit Saut.
Elleanthus cephalotus Garay & Sweet, in J. Arnold Arbor. 53(3):390 (1972). Epidendreae.
Syn. : Bletia capitata R. Br. ; Elleanthus capitatus (R. Br.) Rchb. f. ; Evelyna capitata (R. Br.)
Poepp. & Endl. - Description : Terrestre, parfois lithophyte. Tiges bambusiformes, jusqu’à
1,50 m de hauteur. Feuilles lancéolées, acuminées, nervurées, longues de 15-20 cm.
Inflorescence terminale en racème. Fleurs avec bractées vertes, pourpres à l’apex. Sépales et
pétales de 7 x 2 mm, roses à la base, pourpre clair à l’apex. Labelle rose avec 2 taches pourpres
de 1 cm de diamètre - Observations et collectes éparses : Saint-Laurent du Maroni, Cayenne,
extrême sud-ouest, Patawa, Petit Saut.
Elleanthus graminifolius (Barbosa Rodrigues) L0jtnant, in Bot. Not. 129:447
(1977). Epidendreae.
Syn. : Adeneleuterophora graminifolia Barb. Rodr. ; E. pusillus Schltr. - Description :
Epiphyte à tiges érigées, jusqu’à 30 cm. Feuilles linéaires, tridentées à l’apex, 10 x 0,4 cm.
Inflorescence terminale en racème. Fleurs distiques, blanches, imbriquées dans des bractées
brunes, peu ouvertes. Sépales lancéolés, concaves, longs de 3-4 mm, les sépales latéraux
formant une cuvette sous la base du labelle. Pétales linéaires, trilobés à l’apex, 3,7 x 0,7 mm.
Labelle obovale, frangé, en forme d’urne de 4 x 5 mm - La plante a d’abord été identifiée à
tort comme Elleanthus linifolius C. Presl, espèce des Andes. Commune dans l’intérieur de la
Guyane (sous E. linifolius dans Cremers & Hoff [1992]), notamment à Saül et sur l’Inini.
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Elleanthus strobilifer (Poeppig & Endlicher) Reichenbach f., in Ann. Bot. Syst.
6:483 (1863). Epidendreae.
Syn. : Evelyna strobilifera Poepp. & Endl. - Disséminée (au centre et au sud du pays) et rare.
Encyclia cercitistes (Lindley) Schlechter, in Repert. Spec. Nov. Regni Veg. Beih. 6:74
(1919). Epidendreae.
Syn. : Epidendrum ceratistes Lindl. ; E. ramonense Rchb. f. ; E. oncidioides var. ramonense
(Rchb. f.) Ames ; Encyclia oncidioides var. ramonensis (Rchb. f.) Hoehne ; E. ramonensis
(Rchb. f.) Schltr. - Description : Epiphyte d’environ 50 cm de hauteur. Pseudobulbes
ovoïdes, à feuilles linéaires de 35-45 cm de longueur. Inflorescence arquée et ramifiée, jusqu’à
1.50 m. Fleurs verdâtres à crème, à labelle trilobé, crème à blanchâtre, avec des traces de brun
sur les lobes latéraux et des veines longitudinales pourpres sur le lobe médian. Sépales et
pétales lancéolés, longs de 16-17 mm. Labelle large de 14 mm et long de 15 mm ; lobe médian
en forme de pique - Collecté pour la première fois sur le site de Petit Saut en 1994.
Encyclia diurna (Jacquin) Schlechter, in Repert. Spec. Nov. Regni Veg. Beih. 6:74
(1919). Epidendreae.
Syn. : Limodorum diurnum Jacq. ; Cymbidium diumum (Jacq.) Sw. ; C. glandulosum H. B. K. ;
Epidendrum diurnum (Jacq.) Cogn. ; Encyclia wageneri (Klotzsch) Schltr. ; E. glandulosa
(H. B. K.) Ortiz - Description : Epiphyte de 50 cm de hauteur. Inflorescence ramifiée, jusqu’à
2 m. Pseudobulbes ovoïdes, longs de 12 cm. Feuilles linéaires, 45 x 3 cm. Fleurs de 4 cm de
diamètre, jaune vert pâle, aux sépales parfois veinés de pourpre, avec un labelle trilobé,
verdâtre à la base, à lobes blancs, le centre du lobe médian étant strié de pourpre. Sépales
obovales, pétales spatulés, labelle à lobes latéraux oblongs et au lobe médian rond - Espèce
observée dans les savanes côtières (CAY).
Encyclia granitica (Lindley) Schlechter, in Repert. Spec. Nov. Regni Veg. Beih. 6:74
(1919). Epidendreae.
Syn. : Epidendrum graniticum Lindl. ; E. spectabile Focke ; Encyclia selligera auct. non
(Bateman ex Lindl.) Schltr. - Description : Lithophyte (notamment sur granit) ou épiphyte.
Pseudobulbes bifoliés, parfois trifoliés, ovoïdes-cylindriques, 3 x 1,5 cm. Feuilles ligulées,
rigides, 30 x 2 cm. Inflorescence en panicule, jusqu’à 1 m. Fleurs d’environ 3 cm de diamètre.
Sépales et pétales vert jaune, tachetés ou striés de marron. Labelle trilobé, jaune vert, à lobes
blanchâtres, tachetés ou striés de pourpre. Sépales oblancéolés, aigus ; pétales spatulés aigus.
Labelle aux lobes latéraux oblongs, arrondis à l’apex et au lobe médian ovale, à bord ondulé,
avec un isthme à la base. Colonne terminée par 2 oreillettes - Des confusions ont été faites
entre Encyclia granitica, espèce sud-américaine, Guyane comprise, et E. selligera, espèce
d'Amérique centrale et des Bahamas vivant à 1 300-2 200 m d’altitude, généralement en forêt
de chênes ou mixtes (Bechtel et al., 1992 ; Christenson, 1997 ; Withner, 1998 & 2000).
Pourtant, les différences sont sensibles : E. selligera possède un labelle aux lobes latéraux plus
larges, arrondis, ondulés, et une colonne sans auricules. Avec quelques réserves, Cremers et
Hoff (1992) citent E. selligera comme espèce courante « sur les savanes roches », habitats
proches de ceux de E. granitica. Quant aux spécimens collectés à Petit Saut, initialement
étiquetés E. selligera , ce sont en fait des E. granitica.
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Encyclia ionosma (Lindley) Schlechter, in Orchideen 209 (1914). Epidendreae.
Syn. : Epidendrum ionosmum Lindl. ; E. euosmum Rchb. f. ; Encyclia fl ci bel I (fera Hoehne &
Schltr. ; E. euosma (Rchb. f.) Porto & Brade - Description : Epiphyte de moins de 50 cm,
parfois lithophyte ou terrestre. Pseudobulbes subsphériques de 4-5 cm de hauteur, bi ou
trifoliés. Feuilles érigées, 25 x 3 cm. Inflorescence ramifiée. Fleurs de 4 cm de diamètre.
Sépales et pétales obovales concaves brun verdâtre à bords jaunes. Labelle trilobé jaune pâle
veiné en pointillés de rouge. Lobes latéraux oblongs ; lobe médian variable, souvent rond, à
marge crénelée, avec isthme à la base - Disséminé dans toute la Guyane, sauf sur la zone
côtière (CAY).
Epidendrum amazonicoriifolium Hagsater, in le on. Orchid. ( Mexico ) 4: pl.409 (2001)
Epidendreae.
Description : Epiphyte cespiteux à tiges fines ancipitées ; 3-4 feuilles étroitement oblongues,
inégalement bilobées à l’apex, coriaces. Inflorescence terminale en racème de 20 fleurs au
maximum, ouvertes en succession, vertes. Sépales elliptiques, carénés, 20 x 6 mm ; pétales
linéaires-lancéolés, aigus, 17,5 x 1,7 mm ; labelle obréniforme, émarginé, 12x16 mm environ
- Espèce largement distribuée, collectée en Bolivie, au Pérou, au Venezuela et en Guyane
française (parc national des sauts Kaeiteur, vers 300 m d’altitude) (Hagsater, 2001).
Epidendrum anceps Jacquin, in Select. Stirp. Amer. Elist. 224, t. 138 (1763). Epidendreae.
Syn. : Amphiglottis anceps (Jacq.) Britton ; A. lurida Salisb. ; Epidendrum amphistomum
A. Rich. ; Epidendrum cearense Barb. Rodr. ; E. secundum Sw. non Jacq. ; E. fuscatum Sm. ;
E. ensatum A. Rich. & Gai. ; E. galeottianum A. Rich. & Gai. ; E. musciferum Lindl. ;
E. schenckianum Kraenzl. ; E. viridipurpureum W. J. Hook. - Description : Epiphyte.
Jusqu’à 80 cm de longueur. Tiges comprimées. Feuilles distiques, coriaces, elliptiques-
oblancéolées, longues de 6-15 cm. Inflorescence terminale en pseudo-ombelle. Fleurs de
moins de 15 mm de diamètre, charnues, vert brun avec traces de rouge. Sépales oblongs, aigus ;
pétales linéaires-spatulés. Labelle trilobé à lobes latéraux larges et lobe médian plus petit,
émarginé. Colonne claviforme soudée au labelle presque jusqu’à l’apex - Observée au centre
du pays, cette espèce est très variable, ce qui a conduit à une synonymie abondante. De plus
l’homonymie de Epidendrum secundum Sw. non Jacq. (synonyme de E. anceps ) et de
E. secundum Jacq. (espèce distincte) a été source d’une grande confusion, certains
enregistrements sous le nom de E. secundum Jacq. étant en fait à rapprocher de E. anceps.
Epidendrum bakrense Hagsater & Cremers, in Icon. Orchid. {Mexico) 3: pl.312 (1999)
Epidendreae.
Description : Epiphyte grimpant à tige fine et cylindrique, chaque nouvelle pousse étant produite
à partir de l’entrenoeud subapical de la précédente. 4-6 feuilles étroitement ovales, aiguës,
environ 3 x 1 cm. Inflorescence apicale sur la tige mature, en racème de 15-20 fleurs successives.
Sépales elliptiques, obtus, 7,2 x 3,6 mm, brun verdâtre ; pétales obovales-spatulés, arrondis,
7,0 x 2,2 mm, brun verdâtre ; labelle entier, réniforme, un peu émarginé, 7,0 x 12,5 mm, brun
violet - Espèce connue de la seule Guyane ; le type provient des Monts Bakra, à 560 m d’altitude
(Hagsater, 1999).
Epidendrum ciliare Linné, in Syst. Nat. ed.10 10:1246 (1759). Epidendreae.
Syn. : Auliza ciliaris (L.) Salisb. ; Coilostylis emarginata Raf. ; Epidendrum cuspiclatum
Lodd. ; E. viscidum Lindl. ; E. ciliare L. var. cuspidatum (Lodd.) Lindl. ; E. ciliare L. var.
viscidum Lindl. ; E. ciliare L. var. squamatum Schnee ; E. ciliare L. var. minor hort. ex Stein ;
E. luteum hort. ex Planch. ; Phaedrosanthus ciliaris (L.) Kuntze - Description : Epiphyte,
parfois lithophyte, de 30-60 cm de hauteur, à pseudobulbes claviformes sur rhizome rampant.
Feuilles coriaces, charnues, oblongues-lancéolées, échancrées, jusqu’à 18 cm de longueur et
6 cm de largeur. Inflorescences en racème étalé, longues de 30 cm. Fleurs de 10 cm de
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longueur, jaune vert avec labelle blanc. Sépales membraneux linéaires-lancéolés ; pétales
similaires plus petits que le sépale médian. Labelle trifide aux lobes latéraux acuminés, ciliés,
et au lobe médian filiforme, subulé, entier. Colonne claviforme presque entièrement adnée au
labelle - Espèce commune, uniquement dans la zone côtière.
Epidendriun du complexe difforme
Epidendrum difforme Jacquin, in Enum. Syst. PL 29 (1760). Epidendreae.
Divers auteurs, et notamment Eric Hâgsater, considèrent que l’espèce, dont le type est
originaire de Martinique, n’existe pas en Guyane. Mais elle appartient à un vaste complexe
constitué de nombreuses espèces et variétés. Les espèces présentes en Guyane ont souvent été
groupées sous l’appellation Epidendrum difforme. On trouve aussi parmi les différents noms
proposés E. latilabrum Lindl.
Aujourd'hui, ont fait l'objet d'une détermination propre à la Guyane les 6 taxons suivants.
Epidendrum amapense Hâgsater & Sanchez, in Icon. Orchid. ( Mexico ) 2: pi. 105
(1993). Epidendreae.
Description : Epiphyte cespiteux à tiges fortement comprimées, de 6-13 cm de longueur.
4-6 feuilles étroitement elliptiques à linéaires-elliptiques, bilobées à l'apex, environ 6x 1,6 cm.
Inflorescence terminale uni ou biflore, sessile. Fleurs vertes. Sépales charnus, étalés,
oblancéolés, aigus, carénés au dos, les latéraux légèrement obliques, 14-17 x 3, 4-4, 5 mm.
Pétales membraneux, étalés, étroitement oblancéolés, obtus, 14 x 1,7 mm. Labelle trilobé uni à
la colonne, 6,5 x 13,5 mm, lobes latéraux semi-ovales, à marges un peu érodées, lobe médian
beaucoup plus petit que les latéraux, transversalement oblong - Se rencontre le long des
rivières, au nord-est du Brésil et en Guyane française, à la frontière brésilienne (Hâgsater,
1993).
Epidendrum chauvetti Hâgsater & L. Sanchez, in Icon. Orchid. ( Mexico ) 3: pl.323
(1999) Epidendreae.
Description : Epiphyte à tige fine, simple, aplatie. 5-6 feuilles elliptiques, obtuses, environ
4,5 x 1,3 cm. Inflorescence apicale, sessile, de 2-3 fleurs vertes. Sépales libres, coriaces,
elliptiques à obovales, 12 x 4 mm ; pétales peu ouverts, linéaires-oblancéolés, à marges
enroulées, 10,5 x 1,4 mm ; labelle uni à la colonne, bilobé, réniforme, émarginé, 6x11 mm -
Espèce collectée sur le site de Petit Saut et connue jusqu’ici de ce seul site.
Epidendrum cremersii Hâgsater & L. Sanchez, in Icon. Orchid. ( Mexico ) 3: pl.327
(1999) Epidendreae.
Description : Epiphyte cespiteux à tiges fines, simples, latéralement comprimées, à 3-6
feuilles oblongues, environ 6 x 1,8 cm. Inflorescence apicale, sessile, de 1-2 fleurs vertes.
Sépales libres, coriaces, elliptiques-lancéolés, 29 x 4,5 mm pour le dorsal, les latéraux
obliques et un peu plus larges ; pétales linéaires-lancéolés, obtus, 29 x 1,5 mm ; labelle uni à
la colonne, trapézoïdal, trilobé, à marges sinueuses, 11 x 21 mm - Connu uniquement de
Guyane, Haut Tampoc et confluent de l’Itany et du Marouini (Hâgsater, 1999).
Epidendrum linearidif forme Hâgsater & L. Sanchez, in Icon. Orchid. (Mexico) 3:
pl.346 (1999) Epidendreae.
Description : Epiphyte cespiteux à tiges fines et cylindriques. 2-3 feuilles linéaires-
lancéolées, bilobées, environ 4 x 0,5 cm. Inflorescence apicale, sessile, uniflore. Fleur jaune
verdâtre. Sépales elliptiques, aigus, à marges enroulées, 13,5 x 3,2 mm ; pétales linéaires-
oblancéolés, aigus, 12,7 x 1,1 mm ; labelle uni à la colonne, cordé, trilobé, 8,5 x 13,5 mm, le
lobe médian transversalement rectangulaire - Connu de Guyane (le type a été collecté sur
l’Acarouany) et du Suriname (Hâgsater, 1999).
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Epidendrum mineuse Carnevali & Hâgsater, in No von 2(4):3 1 6 (1992). Epidendrae.
Un spécimen de la piste de Kaw en 1993, conservé en herbier (AMO ; Hâgsater, comm. pers.)
Epidendrum oldemanii Christenson, in Brittonia 46(1 ):54, f. 1 (1994). Epidendreae.
Description : Epiphyte. Tiges de 10-12 cm. Feuilles (3 en général) coriaces, émarginées,
jusqu'à 65 x 16 mm. Inflorescence terminale en ombelle. Fleurs vertes, odorantes. Sépale
dorsal elliptique, obtus, recourbé, 17x4 mm ; sépales latéraux obliquement elliptiques, obtus,
recourbés, 14 x 4 mm ; pétales linéaires-oblancéolés, obtus, 13x18 mm. Labelle réniforme,
bilobé, convexe, 8x16 mm - Observée dans la région de Saül-Inini (NY).
Epidendrum ecostatum Pabst, in Contrib. Fl. Pcircind 6:1 1 (1956). Epidendreae.
Description : Epiphyte à tiges pendantes, segmentées. 3 feuilles apicales, oblancéolées,
aiguës, 5,5 x 1 cm. Courte inflorescence terminale en racème. Fleurs vert brun, veinées de
rouge brun, à labelle vert avec une crête jaune pâle. Sépale dorsal lancéolé, 13x3 mm ;
sépales latéraux obovales, 10 x 4,5 mm ; pétales lancéolés, 13x3 mm. Labelle ovale, aigu,
condupliqué, 7x5 mm, prolongé par un éperon de 13 mm - Espèce observée sur le site de
Petit Saut et dans la région de Saül-Inini.
Epidendrum imatophyllum Lindley, in G en. Sp. Orchid. PL 106 (1831). Epidendreae.
Syn. : Epidendrum imetrophyllum Paxton ; E. lorifolium Schltr. ; E. palpigerum Rchb. f. -
Description : Terrestre, parfois épiphyte, jusqu’à 1 m de hauteur. Feuilles sensiblement
oblongues, 12 x 2,5 cm. Inflorescence terminale, en racème d'une dizaine de fleurs. Sépales
et pétales roses en dégradé de blanc vers la base, et labelle rose plus foncé. Sépales
oblancéolés, 16x4 mm ; pétales rhombiformes, 17x7 mm. Labelle obscurément trilobé,
8x6 mm - Espèce observée essentiellement dans le nord (CAY) et signalée (avec quelque
doute, pensons-nous) dans la région de Saiil.
Epidendrum microphyllum Lindley, in J. Bot. ( Etooker ) 3:85 (1840 [1841]). Epidendreae.
Syn. : Epidendrum sarcophyllum Focke ; Lanium microphyllum (Lindl.) Benth. ; L. colombianum
Schltr. ; L. ecuadorense Schltr. ; L. peruvianum Schltr. - Description : Epiphyte à rhizome
rampant et ramifié portant des tiges érigées, espacées de 2-4 cm. Feuilles linéaires-lancéolées,
longues de moins de 3 cm. Inflorescence terminale en racème. Fleurs de 1 cm de diamètre.
Sépales jaune vert, teintés de rouge pâle à la base ; pétales jaune vert, translucides ; labelle vert
clair, strié de rouge fuschia. Sépale dorsal lancéolé ; sépales latéraux ovales-triangulaires et
obliques ; pétales linéaires, aigus. Labelle entier, oblong-elliptique - Espèce commune,
disséminée en forêt de basse altitude dans tout le pays.
Epidendrum du complexe nocturnum
L’espèce Epidendrum nocturnum Jacquin (cf. § suivant), très variable, est à l'origine d'une
grande confusion. On considère aujourd’hui qu’elle fait partie d'un complexe aux caractères
généraux suivants : épiphyte, parfois lithophyte, 10-50 cm de diamètre. Feuilles oblongues-
ovales. Inflorescences successives, multiples, terminales. Fleurs blanchâtres à verdâtres, à cal
souvent jaune et à labelle trilobé. Lobes latéraux falciformes sensiblement en demi-lune ou
obscurément triangulaires. Lobe médian linéaire étroit. Dans ce complexe, on reconnaît 1 1
espèces (Carnevali & Romero, 1996) : Epidendrum buenaventurae Lehm. & Kraenzl,
E. carpophorum Barb. Rodr., E. espiritu-santense Dodson & Vasquez, E. litense Hâgsater &
Dodson, E. longicolle Lindl., E. micronocturnum Carnevali & Romero, E. mininocturnum
Dodson, E. nocturnum Jacq., E. norae Carnevali & Romero, E. pseudonocturnum Hâgsater &
Dodson, E. tridens Poepp. & Endl., E. tumuc-humaciense (Veyret) Carnevali & Romero,
E. tungurahuae Lehm. & Kraenzl. Les trois espèces suivantes ont été observées en Guyane.
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Epidendrum carpophorum Barbosa Rodrigues, in Gen. Sp. Orchid. 2:148 (1882).
Epidendreae.
Syn. : Epidendrum nocturnum Jacq. var. latifolium Lindl. ; E. latifolium (Lindl.) Garay &
Sweet ; E. nocturnum auct. non Jacquin - Description : Epiphyte. Tiges pendantes,
comprimées, longues de 45 cm, de 2-4 feuilles sur le tiers supérieur. Feuille ovale-elliptique,
émarginée, à l’apex arrondi ou obtus, normalement teintée de pourpre. Inflorescence cachée
dans la base de la feuille terminale. Fleurs blanchâtres à verdâtres, parfois teintées de rose.
Sépales et pétales longs de 30-70 mm. Labelle trilobé, long de 38 mm, au lobe médian linéaire
de 28 x 1 mm - Espèce vivant en forêt à plus de 700 m d’altitude, mais parfois aussi dans
d’autres habitats, notamment les arbustes de savane sablonneuse (Carnevali & Romero, 1996).
Observée dans la région de Saül-Inini. Les spécimens collectés à Petit Saut, initialement
nommés Epidendrum latifolium, sont en fait des E. carpophorum.
Epidendrum nocturnum Jacquin, in Enum. Syst. PI. : 29 (1760). Epidendreae.
Syn. : Amphiglottis nocturna (Jacq.) Britton ; Auliza nocturna (Jacq.) Small ; Epidendrum
bahiense Rchb. f. ; E. buenaventurae F. Lehm. & Kraenzl. ; E. carolinianum Lam. ; E. discolor
A. Rich. & Gai. ; E. leucarachne Schltr. ; E. nocturnum var. angustifolium Stehlé ;
E. nocturnum var. minor Schltr. ; E. nocturnum var. minus Cogn. ; E. nocturnum Jacq. var.
panamense Schltr. ; E. oliganthum Schltr. ; E. spruceanum Lindl. ; E. tridens Poepp. & Endl. ;
Nyctosma nocturna (Jacq.) Raf. ; Phaedrosanthus nocturnus (Jacq.) O. Kuntze. Description :
Epiphyte érigé ou arqué, de 30-50 cm. Tiges comprimées, épaisses vers l’apex, multifoliées.
Feuille verte sans traces de pourpre, oblongue-elliptique, large de 15-25 mm. Inflorescences
courtes, naissant dans la base des feuilles apicales sans être cachées. Fleurs blanchâtres.
Sépales et pétales longs de 40-60 mm, généralement non enroulés en tubes - Epidendrum
nocturnum proprement-dit se trouve dans des habitats divers, souvent jusqu’à 900 m
d’altitude. C’est un épiphyte de forêt tropicale pluvieuse, commun dans la partie nord du pays,
mais aussi à Saül et dans l’Inini. Collecté en abondance à Petit Saut.
Epidendrum tumuc-humaeciense (Veyret) Carnevali & Romero, in Lindleyana
1 1 (4):246 (1996). Epidendreae.
Syn. : Epidendrum nocturnum Jacq. var. tumuc-humaciense Veyret - Description :
Lithophyte, rarement épiphyte, de 0,50-2 m de hauteur. Tige comprimée, normalement épaisse
au sommet. Feuilles vertes, sans trace de pourpre, oblongues-linéaires. Inflorescence naissant
dans la base de la feuille apicale, sans être cachée. Sépales et pétales longs de 6-7 cm, enroulés
pour former une structure tubulaire. Lobe médian du labelle linéaire, étroit, long de 35-40 mm
- Observée uniquement dans les monts Tumuc-Humac, à 700-720 m d’altitude (Y. Veyret, in
Carnevali & Romero, 1996).
Epidendrum paniculatum Ruiz & Pavon, in Syst. Veg. Fl. Peruv. Chil., 243 (1798).
Epidendreae.
Syn. : Epidendrum atacasoicum Schltr. ; E. bifalce Schltr. ; E. caloglossum Schltr. ;
E. densiflorum Hook. ; E. englerianum Lehm. & Kraenzl. ; E. falciloquum Rchb. f. ;
E. floribundum Kunth ; E. frons-bovis Kraenzl. ; E. ionodesma Schltr. ; E. isthmii Schltr. ;
E. laeve Lindl. ; E. longicrure Schltr. ; E. macroceras Schltr. ; E. ornatum Lemaire ;
E. piliferum Rchb. f. ; E. reflexum Ames & Schweinf. ; E. resectum Rchb. f. ; E. rubrosinctum
Lindl. ; E. syringaeflorum Warcz. ex Rchb. f. ; E. turialvae Rchb. f. - Description : Epiphyte
ou terrestre cespiteux très variable, jusqu’à 2,50 m de hauteur. Feuilles lancéolées, 20 x 6 cm,
teintées de pourpre. Inflorescence terminale, en panicule, jusqu’à 250 fleurs vert clair à labelle
crème pâle. Sépales charnus, oblongs, 1 x 0,35 cm ; pétales linéaires, élargis à l’apex, longs
de 1 cm. Labelle trilobé, à bords érodés, 6x8 mm ; lobes latéraux arrondis ; lobe médian
bifide - Espèce commune, sauf dans la zone côtière.
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Epidendrum purpurascens Focke, in Tijdschr. Nat. Wetensch. 4:64 (1851). Epidendreae.
Syn. : Didothion clavatum (Lindl.) Raf. ; Epidendrum clavatum Lindl. ; E. clavatum Lindl. var.
purpurascens (Focke) Cogn. ; E. glumibraccteatum Rchb. f . ; E. psilanthemum Loefgren.
Description : Epiphyte à pseudobulbes fusiformes, comprimés, brunâtres, unifoliés, jusqu’à
8 x 2,5 cm. Inflorescences en racème sur les nouvelles tiges. Fleurs blanc verdâtre plus ou
moins teintées de pourpre. Sépales lancéolés, aigus, à bords recourbés, 20 x 4 mm ; pétales
oblancéolés, aigus, 19x3 mm. Labelle trilobé, 1 x 1 cm, à lobes presque égaux - Espèce
commune, très largement distribuée.
Epidendrum ramosum Jacquin, in Enum. Syst. PI. 29 (1760). Epidendreae.
Syn. : Epidendrum flexicaule Schltr. ; E. modestiflorum Schltr. ; E. sellowii Rchb. f. ; Isochilus
ramosum (Jacq.) Sprengel ; Spathiger ramosum (Jacq.) Britt. - Description : Epiphyte. Tiges
ramifiées de 50 cm ou plus. Feuilles linéaires, distiques, émarginées, coriaces, 7 x 1,3 cm.
Inflorescences terminales en racème, distiques, à bractées enveloppant l’ovaire. Fleurs
d'environ 1 cm de diamètre, vertes, soutenues à la base par des bractées. Sépales lancéolés,
aigus, recourbés ; pétales linéaires, aigus, réfléchis. Labelle cordiforme, aigu, 4x2 mm -
Espèce disséminée en forêt de basse altitude.
Epidendrum rectopedunculatum C. Schweinfurth, in Bot. Mus. Leafl. Harvard Univ.
11:110 (1 943). Epidendreae.
Espèce collectée en un seul exemplaire sur le site de Petit Saut en 1994 (Chiron, 2002).
Epidendrum rigidum Jacquin, in Enum. Syst. Pi 29 (1760). Epidendreae.
Syn. : Epidendrum cardiophorum Schltr. ; E. pium Rchb. f. ; Spathiger rigidus (Jacq.) Small -
Description : Epiphyte. Tiges érigées de 5-15 cm sur un rhizome rampant. Feuilles
oblongues, émarginées, 6 x 1,5 cm. Inflorescence terminale, en racème, à fleurs distiques
vertes. Sépales elliptiques, obtus, 5 x 2,5 mm ; pétales linéaires, obtus, 5 x 0,8 cm. Labelle
ovale, obtus, soudé à la colonne, de 3 mm de diamètre - Espèce disséminée en forêt de basse
altitude, notamment à Petit Saut et Saiil.
Epidendrum schomburgkii Lindley, in Bot. Reg. 24 : mise. p. 15 (1838). Epidendreae.
Syn. : Epidendrum blepharoclinium Rchb. f. ; E. fui gens Focke ; E. ibaguense Kunth var.
schomburgkii (Lindl.) C. Schweinf. ; E. incisum Vell. ; E. splendens Schltr. - Description :
Epiphyte, jusqu’à 1 m de hauteur. Tige cylindrique, vert jaune, enveloppée de bractées
brunâtres. Inflorescence terminale, en corymbe d’environ 25 fleurs rouge brique à orange, à
labelle rouge et cal jaune orange. Sépales et pétales lancéolés, 2 x 0,5 cm. Labelle trilobé,
fimbrié, 1 x 1,2 cm - Plante disséminée en forêt ripicole dans la moitié nord du pays.
Epidendrum sculptum Reichenbach f., in Bonplandia 2:89 (1854). Epidendreae.
Syn. : Epidendrum colonense Ames ; E. florijugum Barb. Rodr. ; E. sculptum Rchb. f. var.
arevoli Schltr. ; E. sculptum Rchb. f. var. linearifolium Rchb. f. ; Huebneria yauaperyensis
auct non Schltr. - Description : Epiphyte pendant ou érigé, à rhizome. Tiges jusqu’à 50 cm.
Feuilles de 4 x 1 cm, sur le haut des tiges. Inflorescence terminale, parfois latérale, en racème,
généralement de 3 fleurs. Sépales et pétales verts à jaune vert, 15x3 mm. Labelle vert,
10x5 mm - Espèce connue des régions côtières, du Bas-Maroni à Cayenne.
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Epidendrum secundum Jacquin, in Enum. Syst. PI. 29:224 1. 1 37 (1760). Epidendreae.
Syn. : Amphiglottis secundo (Jacq.) Salisb. ; Epidendrum ensiferum Rchb. f. ; E. antioquiense
Schltr. ; E. arachnoglossum Rchb. f. ; E. brachyphyllum Lindl. ; E. bulkeleyi Hawkes ;
E. cochlidium Lindl. ; E. coroicoense Schltr. ; E. corymbosum Ruiz & Pavon ; E. crassifolium
Lindl. ; E. cuzcoense Schltr. ; E. dolichopus Schltr. ; E. evectum Hook. ; E. expansion Rchb. f. ;
E. fastigiatum Lindl. var. bifidum Rchb. f. ; E. fimbria Rchb. f. ; E. giroudianum Rchb. f. ;
E. gracilicaule Rchb. f. ; E. herzogii Schltr. ; E. inconstans Ames ; E. lindenii Lindl. ;
E. longihastatum Barb. Rodr. ; E. novogranatense Rchb. f. & Warsc. ; E. pachyphyllum Schltr. ;
E. polyschistum Schltr. ; E. pulcherrimum Klotzsch ; E. quitensium Rchb. f. - Description :
Epiphyte ou savanicole, du groupe des bambusiformes, haut de 20-60 cm, à tiges de 3-10 mm
de diamètre. Leuilles coriaces, oblongues-lancéolées, longues de 5-12 cm. Inflorescence
terminale en pseudo-ombelle, souvent sur rameau secondaire. Lleurs de 15-20 mm de
diamètre, roses avec une tache jaune ou blanche au centre du labelle. Sépales lancéolés
spatulés ; pétales oblongs. Labelle trilobé, arrondi, subréniforme ; lobes latéraux denticulés ;
lobe médian émarginé. Cal tétratuberculé - Cette espèce est très variable (d’où un grand
nombre de synonymes, dont les plus certains sont énumérés ci-dessus) et souvent confondue
avec E. anceps. Il semble toutefois qu’on puisse la rencontrer dans la forêt rupicole du sud-
ouest, notamment des montagnes de l’Inini.
Epidendrum strobiliferum Reichenbach f., in Nederl. Kruidk. Arch. 4:333 (1858).
Epidendreae.
Syn. : Epidendrum mosenii Barb. Rodr. ; E. rodriguesii Cogn. ; E. strobiliferum Rchb. f. var.
swartzii Rchb. f. ex Griseb. ; E. verecundum Schltr. ; Isochilus ramosus Locke ; Spathiger
strobiliferus (Rchb. f.) Small. - Description : Epiphyte. Tiges fines, ramifiées, 2,5 x 4 cm.
Leuilles distiques, oblongues, 2-2,6 x 5 mm. Inflorescence terminale en racème. Pleurs
blanches, imbriquées dans des bractées atteignant les sépales. Sépale dorsal oblong, 24 x 14 mm ;
sépales latéraux obliquement ovales, 28 x 16 mm ; pétales oblancéolés, tronqués à l’apex,
25 x 8 mm. Labelle triangulaire aigu, 19 x 17 mm - Espèce de forêt de basse altitude
disséminée dans le pays, notamment à Petit Saut, Satil et Inini.
Epidendrum strobiloides Garay & Dunsterville, in Venez. Orch. Illus. 4:104 (1966).
Epidendreae.
Description : Epiphyte ramifié. Leuilles linéaires, aiguës, canaliculées, 15 x 4 mm.
Inflorescences terminales en racème. Pleurs distiques vertes. Bractées montant jusqu’aux
sépales. Sépales ovales subaigus, 2 x 1 mm ; pétales linéaires, émoussés, renflés à la base,
2 x 0,3 mm. Labelle ovale subaigu, 1,6 x 1,2 mm - Espèce collectée notamment à Petit Saut.
Epidendrum unguiculatum (Schweinfurth) Garay & Dunsterville, in Venez. Orch.
Illus. 6:38 (1976). Epidendreae.
Description : Epiphyte, parfois terrestre, bambusiforme, à cannes de 1 m. Leuilles
oblancéolées, aiguës, coriaces, vertes avec des traces de rouge, 14 x 4,5 cm. Inflorescence
terminale en racème. Pleurs vertes, avec labelle ponctué de pourpre à la base, apex de la
colonne et base du labelle blancs. Sépales oblancéolés aigus, 15x5 mm ; pétales filiformes à
l’apex dilaté. Labelle trilobé, convexe, 1 x 1,3 cm - Plante connue de Satil et des montagnes
de l’Inini (NY).
Eriopsis biloba Lindley, in Bot. Reg. 33 : sub t. 9 (1847). Maxillarieae.
Syn. : Eriopsis colombiana Schltr. ; E. fuerstenbergii Kraenzl. ; E. grandibulbosa Ames &
C. Schweinf. ; E. mesae Kraenzl. ; E. rhytidobulbon Lemaire ; E. rotudibulbon Hook. ;
E. schomburgkii Rchb. f. ; E. wercklei Schltr. ; Pseuderiopsis schomburgkii Rchb. f. -
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Richardiana
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Description : Epiphyte ou terrestre. Pseudobulbes subcylindriques-ovoïdes, longs de
14-45 cm, à 2-4 feuilles, lancéolées-ovales, jusqu’à 50 x 8 cm. Inflorescence basilaire de 1 m
ou plus. Jusqu'à 35 fleurs de 6 cm de diamètre. Tépales jaune brun avec des traces marron.
Labelle trilobé, blanc, marqué de brun sur les lobes latéraux et piqueté de marron foncé sur le
lobe médian. Sépales et pétales oblongs-elliptiques, arrondis à l’apex. Labelle ovale ; lobes
latéraux elliptiques, étalés ; lobe médian petit, bilobé, avec cal lamellé - Plante observée
autour de Cayenne et vers Régina, sur bancs de sable dans le lit d’un cours d'eau.
Eulopliia alta (Linné) Fawcett & Rendle, in Fl. Jam. 1:112 (1910). Cymbidieae.
Syn. : Cyrtopera alta (L.) Stelhé ; C. longifolia (H. B. & K.) Rchb. f. ; C. polyanthos Barb.
Rodr. ; C. Woodfordii (Sims) Lindl. ; Dendrobium longifolium H. B. & K. ; Eulopliia longifolia
(H. B. & K.) Schltr. ; E. woodfordii (Sims) Rolfe ; Govenia barbota Poepp. & Endl. ;
Limodorum altum L. ; Maxillaria longifolia (H. B. & K.) Lindl. ; Xilobium longifolium (H. B.
& K.) Lindl. - Description : Terrestre de 1,50 m de hauteur. Leuilles lancéolées, aiguës,
1 x 0,1 m. Inflorescence érigée, de 3-4 cm de diamètre. Sépales lancéolés, aigus, jaune vert ;
pétales lancéolés, obtus, plus courts, verts avec des traces de rose. Labelle obscurément trilobé,
marron vers le sommet des lobes, jaune vert vers leur base, à apex et marges pourpre brunâtre
- Uniquement dans la zone côtière (CAY).
Galeandra styllomisantha (Velloso) Hoehne, in Arch. Bot. Est. Scio Paulo n.s., f.m.
2:146 (1952). Cymbidieae.
Syn. : Galeandra juncea Lindl. ; Orchis styllomisantha Vell. ; Phaius rosellus Lemaire -
Description : Terrestre, jusqu’à 60 cm de hauteur. Pseudobulbes ovoïdes-piriformes,
enveloppés de gaines grises. Feuilles succulentes, rigides, 18 x 0,5 cm. Inflorescence en
racème. Fleurs roses. Sépales et pétales oblongs, à 7 nervures, 10x3 mm. Labelle légèrement
nervuré, trilobé, à lobe médian crispé. Cal velu - Plante observée dans les savanes humides
côtières, de Cayenne à Iracoubo (CAY).
Gongora atropurpurea W. J. Hooker, in Exotic. Fl. 3: t. 178 (1827). Maxillarieae.
Syn. : Cirrhaea atropurpurea (Hook.) Hort. ex Stein ; Gongora maculata Lindl. var.
atropurpurea (Hook.) Teuscher - Description : Epiphyte à pseudobulbes ovoïdes, à
2-3 feuilles lancéolées, plissées, trinervurées, jusqu’à 40 cm de longueur. Inflorescence
pendante, de 40-80 cm. Fleurs odorantes, souvent dans les pourpres. Sépale dorsal lancéolé, à
marge recourbée, jusqu’à 2,5 cm de longueur ; sépales latéraux obliquement ovales-lancéolés,
réfléchis, jusqu’à 3 cm de longueur ; pétales à base soudée à la colonne, linéaires-lancéolés,
de 1 cm de longueur. Labelle trilobé, long de 2,5 cm ; lobes latéraux triangulaires, acuminés,
érigés, avec une protubérance à la base ; lobe médian hasté - Espèce de la zone côtière
(notamment Petit Saut) et de Saül. Voir aussi ci-après Gongora quinquenervis.
Gongora nigrita Lindley, in Bot. Reg. Mise. 59 (1839). Maxillarieae.
Parmi les nombreux spécimens de Gongora collectés à Petit Saut, 27 ont été déterminés
comme G. nigrita (Millet & Froidevaux, 1996). Espèce parfois considérée, à tort, comme
synonyme de G. quinquenervis.
Gongora pleiochroma Reichenbach f., in Hamb. Gartenz. 16:421 (1860). Maxillarieae.
Description : Epiphyte. Pseudobulbes ovoïdes de 3-5 cm, bi ou trifoliés. Feuilles
elliptiques-lancéolées, aiguës, plissées, jusqu’à 25 x 0,5 cm. Inflorescence pendante, en
racème, à bractées négligeables. Fleurs variables, jaune clair, ponctuées de rouge brun ou
de pourpre. Sépale dorsal lancéolé, partiellement soudé à la colonne ; sépales latéraux
obliquement triangulaires, réfléchis ; pétales linéaires-lancéolés, filiformes à l'apex.
Hypochile plat au-dessous, sillonné au-dessus ; mésochile long, filiforme avec une corne
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Richardiana
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orientée à 90° du labelle ; épichile conique à l’apex réfléchi - Parmi les spécimens de Gongora
collectés à Petit Saut, 37 ont été déterminés comme G. pleiochroma (Millet & Froidevaux,
1996). Observée également dans l’Inini et à Saiil. Christenson (1977) précise que l’espèce a
été nommée à tort G. maculata Lindl. alors qu’elle en diffère par un hypochile au dessous plat.
Gongora quinquenervis Ruiz & Pavon, in Syst. Veg. 1 : 227 (1798). Maxillarieae.
Syn. : Gongora boothgiana Rchb. f. ; G. bufonia Lindl. ; G. fulva Lindl. ; G. irrorata Hoffsgg. ;
G. jenischii Rchb.f. ; G. leucochila Lemaire ; G. odoratissima Lemaire ; G. powelli Schltr. ;
G. quadricomis Rchb. f. ; G. retorsa Rchb. f. ; G. shepherdii Rchb. f. ; G. superflua Rchb. f. ;
G. tricolor Rchb. f. ; G. unicolor Schltr. ; G. vitellina Rchb. f. - Description : Aspect
végétatif semblable à G. atropurpurea , mais plante plus vigoureuse, à feuilles pentanervurées
sur leur face inférieure (d’où l’épithète spécifique). Inflorescences de 1 m ou moins. Fleurs
variant des jaunes aux rouges et aux bruns, souvent'avec des taches rouge brun - Une certaine
confusion règne entre les trois espèces G. atropurpurea, G. nigrita et G. quinquenervis. Autant
nous pouvons confirmer la présence des deux premières dans la basse vallée du Sinnamary,
autant nous n’avons pas rencontré la dernière. Cremers & Hoff (1992) indiquent sa présence
dans la moitié nord de la Guyane.
Habenaria Wildenow
Les publications concernant les espèces présentes en Guyane sont généralement des plus
succintes, imprécises quant à la description ou la localisation (souvent une simple citation par
un seul auteur). Pour les espèces que nous n’avons pas observées nous-mêmes, ces
publications n’établissent pas de façon certaine leur présence en Guyane. De même, le
matériel d’herbier conservé à Paris (P) ne permet pas de tirer de conclusion indiscutable.
Habenaria goyazensis Cogniaux, in Fl. Bras. 3(4):77 (1893). Orchideae.
Connu d’un spécimen récolté à l’ouest de Sinnamary et conservé à l’herbier de Cayenne.
Habenaria leaoana Schlechter, in Beih. Bot. Centralbl. 42(1 1):72 (1925). Orchideae.
En Guyane, observé uniquement dans les savanes côtières. Le matériel d’herbier (P) classé
sous Habenaria sprucei Cogn. l’est sous l’hypothèse que H. leaoana est synonyme de
H. sprucei, ce que nous contestons.
Habenaria leprieurii Reichenbach f., in Linnaea 19:376 (1846). Orchideae.
Syn. : Habenaria heptadactyla Rchb. f. ; H. viridiaurea Lindl. ex Kraenzl. - Description :
Terrestre, jusqu’à 60 cm de hauteur, à 1 ou 2 tiges. Feuilles de 8 x 0,4 cm. Inflorescence
terminale. Sépales jaune vert, 5x2 mm ; pétales blancs, 14 x 0,6 mm, divisés en 2 branches.
Labelle trilobé jaune vert. Eperon jaune vert, long de 1,5 mm - Présent du Panama à la
Guyane. En Guyane, observé uniquement dans les savanes côtières.
Habenaria longicauda W. J. Hooker, in Bot. Mag. t. 2957 (1830). Orchideae.
Description : Terrestre haute de 1,30 m. Inflorescence terminale. 5-16 fleurs jaune vert pâle.
Sépales de 2 x 1 cm ; pétales longs de 3 cm, divisés en 2. Labelle trilobé, vert pâle, de 8-10 mm,
à éperon crème, filiforme, de 20 cm - En Guyane, uniquement dans la zone côtière (CAY).
Habenaria longicauda W. J. Hooker subsp. ecalcarata Snuverink & Westra, in
Act. Bot. Neerl. 30(3):237 (1981). Orchideae.
Description : Plante presque identique à la précédente, mais sans éperon - Endémique du
plateau guyanais. En Guyane, récolté seulement dans les marais de Kaw (CAY).
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Richardiana
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Habenaria platydactyla Kraenzlin, in Kongl. Svenska Vetenskapsakad. Handl. 46(1 0):9
(1911). Orchideae.
Cette espèce, dont le type est originaire du Brésil, est inscrite sur la liste des espèces dont la
protection en Guyane est proposée par Hoff et al. (2002).
Habenaria pratensis (Lindley) Reichenbach f., in Linnaea 22, 813 (1849). Orchideae.
Syn. : Bonatea pratensis Lindl. ; Orchis pratensis (Lindl.) Salzm. & Lindl. - Description :
Terrestre jusqu’à 50 cm de hauteur. 5-8 feuilles trinervurées, 25 x 1,5 cm. 4-1 1 fleurs jaunes à
vertes, à bractées longues de 4 cm. Sépale dorsal de 1 1 x 8 mm, à 5 nervures ; sépales latéraux
réfléchis, longs de 8 mm ; pétales de même longueur, bifides, à base blanche. Labelle trilobé,
14 x 2 mm, à base blanche. Eperon linéaire de 2 cm - Espèce majoritairement brésilienne,
observée en Guyane uniquement dans les marais sublittoraux (CAY).
Habenaria repens Nuttal, in Gen. Am. 2:190 (1818). Orchideae.
Syn. : Habenaria maxillaries Rchb. f. ; H. nutallii Small ; H. palustris Acuna ;
H. polygonoides Schltr. ; H. pseudorepens Schltr. ; H. radicans Griseb. ; H. repens Nutt.
var. gracilis Luedew. & Hoehne ; H. sampaioana Schltr. ; H. tricuspis A. Rich. ; Mesicera
repens (Nutt.) Raf. ; Orchis repens (Nutt.) Raf. ; Platanthera foliosa Brongniart ; P. repens
(Nutt.) Wood - Description : Terrestre, jusqu’à 1 m de hauteur. Feuilles longues de 1 1 cm, à
5 nervures dont 1 centrale. Inflorescence terminale en racème. Sépales verts, 7x4 mm, à
5 veines ; pétales jaunes, en dégradés de blanc vers la base, filiformes et bifides. Labelle
trilobé, jaune vert. Eperon vert, long de 4 cm - Espèce très largement répandue ; en Guyane,
observée seulement dans les marais de Kaw.
Habenaria rodeiensis Barbosa Rodrigues, in Gen. Sp. Orchid. 2:256 (1882). Orchideae.
Syn. : Habenaria corcovadensis Kraenzl. - Description : Terrestre, jusqu’à 1 m de hauteur.
Feuilles caulinaires, 12 x 1,5 cm. Inflorescence terminale en racème. Fleurs vertes, de 4 cm de
diamètre, entourées de bractées. Sépale dorsal ovale, concave, à l’apex tronqué ; sépales
latéraux obliques, lancéolés, aigus, réfléchis ; pétales bilobés, le lobe supérieur large et
falciforme, le lobe inférieur linéaire. Labelle long de 12 mm, à 3 lobes linéaires. Eperon
oblong, long de 5 cm - Très largement répandu en Amérique Centrale et du Sud. En Guyane,
en lisière forestière sur la côte et à Satil (CAY, NY).
Habenaria rodriguezii Cogniaux, in Fl. Bras. 3(4):42 t. 7 fig. 3 (1893).Orchideae.
Syn. : Habenaria muricata Barb. Rodr. - En Guyane, uniquement sur la montagne de la Trinité.
Habenaria setacea Lindley, in Gen. Sp. Orchid. PI. 312 (1835). Orchideae.
Uniquement en zone côtière (CAY).
Habenaria seticauda Lindley ex Bentham, in Hook. London Journ. Bot. 2:673 (1843).
Orchideae.
Connu par un spécimen de l’herbier L. C. Richard, collecté à Cayenne (Cremers & Hoff, 1992).
Habenaria trifida Humboldt, Bonpland & Kunth, in Nov. Gen. Sp. PI. 1:330 (1816).
Orchideae.
Syn. : Bonatea pauciflora Lindl. ; Habenaria caracasana Schltr. ; H. cancana Schltr. ;
H. dentirostris Pabst ; H. duckeana Schltr. ; H. endresiana Schltr. ; H. flexa Rchb. f. ex
Kraenzl. ; H. gehrtii Hoehne & Schltr. ; H. kuhlmannii Schltr. ; H. lehmanniana Kraenzl. ;
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H. pauciflora (Lindl.) Rchb. f. ; H. pickelii Hoehne ; H. setifera Lindl. ; H. smithii Schltr. ;
H. spaîhacea A. Rich. & Gai. - Description : Terrestre de 70 cm de hauteur aux racines
velues. 4-8 feuilles de 9 x 1,5 cm. Inflorescence terminale. Sépales verts, jusqu’à 1 cm de
longueur ; pétales crème, blancs à la base, bifides, longs de 1,3 cm. Labelle trilobé crème.
Eperon long de 3-12 cm - Plante très commune ; en Guyane, dans les marais côtiers.
Ionopsis satyrioides (Swartz) Reichenbach f., in Walp. Ann. 6:683 (1863). Maxillarieae.
Syn. : Cybelion îeres (Lindl.) Steudel ; C. testiculatum (Sw.) Sprengel ; Dendrobium
testiculatum Sw. ; Epidendrum satyrioides Sw. ; Ionopsis pulchella Griseb. ; /. pusilla Barb.
Rodr. ; /. teres Lindl. ; I. testiculata (Sw.) Lindl. - Description : Epiphyte sans pseudobulbes,
à feuilles cylindriques de 8 x 0,4 cm. Inflorescence simple ou ramifiée, plus courte que les
feuilles, en panicule. Pleurs campanulées, blanches, veinées de pourpre ; labelle blanc avec
2 rayures pourpres. Sépales lancéolés, aigus, 6x2 mm ; pétales elliptiques, aigus, 5,5 x 1,8 mm.
Labelle flabelliforme, apiculé, 5,5 x 2,5 mm - Espèce de la région de Saül (CAY).
Ionopsis utricularioides (Swartz) Lindley, in Coll. Bot. t. 39-A (1821). Maxillarieae.
Syn. : Cybelion pallidiflorum (Hook.) Sprengel ; C. tenerum (Lindl.) Steudel ; C. utriculariae
Sprengel ; Dendrobium utricularioides Sw. ; Epidendrum calcaratum Séssé & Mocino ;
E. utricularioides Sw. ; Lantha pallidoflora Hook. ; Ionopsis gardneri Lindl. ; I. pallidiflora
(Hook) Lindl. ; I. paniculata Lindl. ; 1. pulchella Kunth ; I. tenera Lindl. ; I. zonalis Lindl. &
Paxt. - Description : Epiphyte jusqu'à 15x2 cm. Inflorescence en panicule. Pleurs variables,
du pourpre au rose ou au blanc. Labelle lilas, normalement strié de pourpre. Sépale dorsal de
6x2 mm ; sépales latéraux de 6 x 1,5 mm ; pétales de 6 x 3 mm. Labelle de 1,5 x 1,7 cm.
Colonne verte - Plante observée surtout vers Saint-Laurent du Maroni, à Petit Saut et sur
l’Acarouany.
Isochilus linearis (Jacquin) R. Brown, in Ait. Hort. Kexv., ed. 2, 5:209 (1813). Epidendreae.
Syn. : Cymbidium lineare (Jacq.) Sw. ; Epidendrum lineare Jacq. ; Isochilus brasiliensis Schltr. ;
I. Icmglassei Schltr. ; I. latibracteatus A. Rich. & Gai. ; I. leucanthus Barb. Rodr. ; I. linearis
(Jacq.) R. Br. var. leucanthus Cogn. ; 7. pauciflorus Cogn. ; I. peruviana Schltr. ; Leptothrium
lineare (Jacq.) Kunth - Description : Epiphyte à tiges de 40 cm, érigées, sur rhizome
rampant. Peuilles distiques, linéaires, obliquement émarginées, 4 x 0,3 cm. Inflorescence
terminale en racème de 8 cm. Pleurs tubulaires rose pourpre, à labelle pourpre foncé. Sépale
dorsal lancéolé, 8,5 x 3 mm ; sépales latéraux semblables au dorsal, longs de 9 mm, soudés
sur 4,5 mm ; pétales en truelle, 8x3 mm. Labelle linéaire-oblong, étroit au centre, 8x2 mm
*- Observé sur le Mont Galbao et les montagnes de l'Inini.
Jacquiniella globosa (Jacquin) Schlechter, in Repert. Spec. Nov. Regni Veg. Beih. 7:124
(1920). Epidendreae.
Syn. : Cymbidium globosum (Jacq.) Sw. ; Epidendrum garaldoi Porto & Brade ; E. globosum
Jacq. ; Isochilus globosum (Jacq.) Lindl. - Description : Epiphyte de 15 cm de hauteur.
Peuilles cylindriques, distiques, recourbées, 25 x 1 mm. Inflorescence terminale. Pleurs vert
jaune, longues de 5 mm environ. Sépales oblongs, renflés et soudés à la base du labelle ;
pétales similaires. Labelle trilobé, soudé à la base de la colonne, 2,5 x 1 ,5 mm - Plante connue
des montagnes et inselberg du centre (notamment à Saül-Inini) et de Petit Saut.
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Jacquiniella teretifolia (Swartz) Britton & Wilson, in Sci. Surv. Porto Rico & Virgin
Islands 6:340 (1926). Epidendreae.
Syn. : Cymbidium teretifolium Sw. ; Epidendrum subuliferum Schltr. ; E. teres Rchb. f. ;
E. teretifolium Sw. ; Isochilus teretifolius (Sw.) Lindl. - Description : Epiphyte, parfois
terrestre, jusqu’à 60 cm de hauteur. Tiges arquées, comprimées à l’apex. Feuilles cylindriques,
de 5 cm de longueur. Inflorescence terminale uniflore. Fleurs jaune vert. Sépales lancéolés,
longs de 1 cm ; pétales spatulés, longs de 6 mm. Labelle partiellement soudé à la colonne,
linéaire, renflé au centre, de 6 mm de long - Connue des Grandes Antilles, d’Amérique
centrale et du Venezuela, cette espèce a été récoltée pour la première fois en Guyane en forêt
submontagnarde à plus de 700 m d'altitude dans l'Inini (Cremers & Hoff, 1992).
Kefersteinia lafontainei Senghas & Gerlach, in Die Orchideen 4 1 (2):47 (1990). Maxillarieae.
Description : Epiphyte cespiteux sur rhizome court. Feuilles linéaires, aiguës, distiques,
coriaces, 12x1 cm ou moins. Inflorescence basilaire, uniflore, longue de 3 cm. Fleur blanche,
de 2 cm de diamètre. Sépales lancéolés, 14x6 mm ou moins ; sépales latéraux obliquement
falciformes ; pétales obliquement lancéolés, aigus, 12x6 mm. Labelle ovale, à bord érodé,
ondulé, réfléchi transversalement, large de 13 mm. Cal quadrilobé - Plante observée en zone
centrale, notamment à Saül-Inini, ainsi qu'à Petit Saut avec 13 spécimens. Antérieurement, des
spécimens guyanais, mal identifiés, ont été enregistrés sous les noms de K. lactea (Rchb. f.)
Schltr. et K. pusilla (C. Schweinf.) C. Schweinf., ce dernier étant plutôt originaire de l'ouest
de l’Amérique du Sud.
Kegeliella houtteana (Reichenbach f.) L. O. Williams, in Ann. Missouri Bot. Gard.
29:347 (1942). Maxillarieae.
Syn. : Kegelia houtteana Rchb. f. - Description : Epiphyte. Pseudobulbes ovoïdes,
comprimés, anguleux, 2 x 1,5 cm. Feuilles elliptiques-lancéolées, plissées, jusqu'à 13x5 cm.
Inflorescence pendante en racème, avec rachis et dos des sépales pubescents, rougeâtres.
Fleurs jaune pâle, aux tépales transversalement rayés de rouge. Labelle taché de rouge. Sépales
lancéolés, concaves, longs de 12-16 mm ; pétales lancéolés, plus courts. Labelle long de
9-11 mm, trilobé ; lobes latéraux érigés ; lobe médian souvent triangulaire - Collecté à Satil,
observé vers Maripasoula et Cayenne. Présence douteuse (et rare) à Petit Saut.
Koellensteinia carraoensis Garay & Dunsterville, in Venez. Orch. Illustr. 6:166 (1976).
Maxillarieae.
Description : Terrestre ou lithophyte, unifoliée. Feuille lancéolée, aiguë, plissée, 35 x 7 cm.
Inflorescence érigée, en racème. Fleurs subcampanulées, de 3 cm de diamètre, blanc verdâtre,
lobes latéraux du labelle blancs, tachés de pourpre. Sépale dorsal lancéolé, aigu ; sépales
latéraux obliquement ovales, aigus ; pétales elliptiques, aigus. Labelle trilobé ; lobes latéraux
érigés ; lobe médian ovale-réniforme - Observé dans la région de Saiil et d'Inini, mais
également dans la partie basse de la Montagne de Kaw.
Koellensteinia graminea (Lindley) Reichenbach f., in Bonplandia 4:323 (1856).
Maxillarieae.
Syn. : Aganisia graminea (Lindl.) Benth. & Hook. ; Maxillaria graminea Lindl. ; Promenaea
graminea (Lindl.) Lindl. - Description : Epiphyte subacaule. Feuilles linéaires, distiques,
jusqu'à 25 x 0,6 cm, entourées de bractées. Inflorescence basilaire, en racème. Fleurs
subcampanulées, 2-3 cm de diamètre, blanches en dégradés de vert vers le centre, aux diverses
pièces rayées de pourpre sur leur moitié supérieure. Sépales et pétales lancéolés, subaigus.
Labelle trilobé, long de 6 mm, sur un long pied de colonne, à lobe médian réniforme - Observé
dans les montagnes du centre et du nord-est, notamment vers Saiil.
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Koellensteinia keïlneriana Reichenbach f., in Bonplandia 2:17 (1854). Maxillarieae.
Syn. : Aganisia kellnericina (Rchb. f.) Benth. ; Warrea graveolens hort. - Description :
Terrestre à tiges quadrangulaires ou cylindriques. Feuilles linéaires-lancéolées, plissées,
45 x 20 cm. Inflorescence érigée, en racème, de 60 cm de hauteur. Fleurs de 25 mm de
diamètre, vertes, à labelle blanc, transversalement rayé de pourpre lavande. Sépales et pétales
elliptiques-lancéolés, concaves, les pétales un peu plus petits que les sépales. Labelle trilobé ;
lobes latéraux érigés, presque triangulaires ; lobe médian concave, transversalement réniforme
- Observé sur les montagnes de la Trinité et sur le Sommet Tabulaire (CAY).
Lepanthes cremersii C. Luer, in Adansonia, ser. 3 21(1 ):63 (1999). Epidendreae.
Description : Epiphyte. Feuilles coriaces. Gaines foliaires ciliées. Inflorescences courtes, en
racème, distiques, naissant à l’arrière des feuilles. Sépales et pétales ovés. Labelle bilobé, avec
un appendice externe bisegmenté et pubescent - Le spécimen-type a été collecté en 1997 sur
le Mont Chauve, à une altitude de 100 m.
Lepanthes helicocephala Reichenbach f., in Xenia Orchid. 1:150 (1856). Epidendreae.
Description : Epiphyte. Tiges filiformes longues de 4-8 cm, entourées de bractées tubulaires,
ciliées au sommet. Feuilles ovales, obtuses, jusqu’à 4,5 x 3 cm. Inflorescences en racème,
naissant à la base des feuilles. Fleurs de 10x5 mm, à sépales orange, à pétales jaune orange et
à labelle rouge. Sépale dorsal lancéolé, subaigu ; sépales latéraux obliquement ovales, aigus ;
pétales bilobés, réniformes. Labelle trilobé ; lobes latéraux érigés, entourant la colonne ; lobe
médian formant une protubérance miniature - Espèce observée en forêt de basse altitude en
zone côtière, notamment à Petit Saut, et à Saül-Inini.
Lepanthes wageneri Reichenbach f., in Bonplandia 3 : 70 (1855). Epidendreae.
Observé à Saiil en 1993, par le deuxième auteur.
Ligeophila peterana (Cogniaux) Garay, in Bradea 2(28): 195 (1977). Crachideae.
Syn. : Phy surus peteranus Cogn. - Description : Terrestre à rhizome rampant. Feuilles
lancéolées, aiguës, pétiolées, jusqu’à 17x4 cm. Inflorescence terminale en racème. Fleurs
brunâtres, de moins de 2 cm de diamètre, entourées de bractées. Sépales et pétales lancéolés.
Labelle trilobé, avec un éperon de 13 mm à sommet épaissi ; lobes latéraux falciformes et
érigés ; lobe médian en forme de cloche - Plante observée à Saül-Inini (NY).
Liparis nervosa (Thunberg ex Murray) Lindley, in Gen. Sp. Orchid PI. 26 (1830).
Malaxideae.
Syn. : parmi les très nombreux synonymes de cette espèce très largement répandue, citons
Epidendrum nervosum Thunb. ; Leptorchis elcita (Lindl.) O. Kuntze ; Liparis alata Scheidw. ;
L. bituberculata Lindl. ; L. elata Lindl. var. mandata Barb. Rodr. ; L. elata Lindl. var. latifolici
Ridley ; L. elata Lindl. var. longifolia Cogn. ; L. elata Lindl. var. purpurascens Regel ; L. elata
Lindl. var. rufina Ridley ; Ophrys nervosa Thunberg ; Sturmia bituberculata (Lindl.) Rchb. f.
- Description : Terrestre. Pseudobulbes entourés par la base des vieilles feuilles. Feuilles
minces, ovales, aiguës, jusqu’à 20 x 7 cm. Pédoncule long de 40 cm ou moins. Inflorescence
érigée, en racème. Fleurs de moins de 1 ,5 cm de diamètre. Sépales oblongs, verts, parfois avec
des traces de rose ; pétales linéaires, vert pâle. Labelle vert, à l’apex bilobé, marron - Deux
récoltes faites au Mont Saint-Marcel (CAY).
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Lockhartia imbricata (Lamarck) Hoehne, in Arq. Bot. Estado Sao Paulo n.s., f.m.,
2:139 (1952). Maxillarieae.
Syn. : Epidendrum imbricatum Lam. ; Fernandezia elegans (Hook.) Lodd. ; Lockhartia
elegans Hook. ; L. weigeltii Rchb. & Rchb. f. - Description : Epiphyte. Tiges pendantes,
longues de 25 cm ou plus, à feuilles distiques se chevauchant, longues de moins de 2 cm.
Fleurs solitaires, jaune vif avec des taches brunes sur la labelle. Sépales ovales, aigus, réfléchis ;
pétales oblongs, tronqués à l'apex. Labelle trilobé, lobes latéraux orientés à 90° par rapport au
lobe médian, ce dernier panduriforme à bords irrégulièrement ondulés - Commun dans les
3/4 nord du pays.
Lophiaris lanceana (Lindley) Braem, in Schlechteriana 4(1-2): 17 (1993). Maxillarieae.
Syn. : Lophiaris fragrans Raf. ; Onciclium lanceanum Lindl. - Description : Epiphyte. Petits
pseudobulbes. Feuilles coriaces, vert sombre, ponctuées de pourpre, 50 x 12 cm. Inflorescence
de 40 cm, d'une vingtaine de fleurs de 5 cm de diamètre. Sépales et pétales jaune brun,
maculés de rouge brun ; labelle pourpre ou rose, parfois blanc. Sépale dorsal elliptique, aigu ;
sépales latéraux elliptiques-lancéolés ; pétales obliquement elliptiques. Labelle trilobé, à lobe
médian spatulé - Pour la Guyane, connu dans le bassin du Maroni et sur FAcarouany.
Lophiaris nana (Lindley) Braem, in Schlechteriana 4(1-2): 19 (1993). Maxillarieae.
Syn. : Onciclium ncinum Lindl. - Description : Epiphyte. Pseudobulbes réduits. 1 feuille par
pousse, de 13x4 cm, plus ou moins ponctuée de pourpre. Inflorescence basilaire, pendante.
Fleurs légèrement campanulées. Tépales jaune brun, maculés de rouge brunâtre, spatulés,
obtus à arrondis. Labelle jaune, obscurément trilobé, long de 8 mm ; lobes latéraux réduits,
auriculés ; lobe médian réniforme, émarginé, large de 8,5 mm - Localisé dans la région de
Saül.
Lycaste macrophylla (Poeppig & Endlicher) Lindley, in Edwards’s Bot. Reg. 29: mise.
14 (1843). Maxillarieae.
Syn. : Lycaste dowiana Endres & Rchb. f. ; L. filomenoi Schltr. ; L. neglecta Schltr. ; L. plana
Lindl. ; Maxillaria macrophylla Poepp. & Endl. ; M. phyllomega Steudel - Description :
Epiphyte. Pseudobulbes ovoïdes, 8 x 2,5 cm, bi ou trifoliés. Feuilles caduques, oblancéolées,
plissées, trinervurées, jusqu’à 55 x 1 1 cm. Inflorescence uniflore, pédicelle de moins de 10 cm.
Fleurs de 10-12 cm de diamètre. Sépales vert olive avec des traces de rose vers l’extérieur,
4x2 cm ; pétales blancs, plus courts. Labelle blanc, avec 2 lignes de points roses, trilobé, long
de près de 4 cm - Plante des forêts humides du centre et du sud-ouest.
Macradenia lutescens R. Brown, in Bot. Reg. 8: t. 612 (1822). Maxillarieae.
Syn. : Macradenia surinamensis Rchb. f. & Wullschl. ; M. triandrci Lindl. ; Rhynchadenia
cubensis A. Rich. - Description : Epiphyte à pseudobulbes comprimés, unifoliés, longs de
5 cm. Feuilles lancéolées, 12x2 cm. Inflorescence basilaire, pendante, en racème. Fleurs de
2-3 cm de diamètre. Sépales et pétales verts, devenant marron à l’apex ; labelle rose, veiné ou
ponctué de rose plus foncé, avec un lobe médian blanc à la base, verdâtre à l’apex. Sépales et
pétales lancéolés-oblongs. Labelle obscurément trilobé ; lobes latéraux érigés ; lobe médian
linéaire, long de 4 mm - Rares observations sur la montagne de la Trinité, vers Cayenne et à
Petit Saut.
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Macroclinium wullschlaegelianum (Focke) Dodson, in Icon. PI. Trop. 10:t.939 (1984).
Maxillarieae.
Syn. : Notylia wullschlaegeliana Focke - Description : Epiphyte cespiteux. Pseudobulbes
comprimés, enveloppés dans des bractées foliaires. Feuilles en éventail, vert foncé, ponctuées
de brun, 30 x 5 mm. Inflorescence érigée ou arquée, en racème, longue de 5 mm. Sépales
translucides, jaune vert, 5 x 1 mm ; pétales translucides, blancs, ponctués de pourpre,
4 x 1 mm. Labelle blanc, ponctué de pourpre entre les lobes latéraux. Colonne filiforme,
jaune et anthère rose orange - Spécimens récoltés sur les Monts Atachi-Bakka (CAY).
Malaxis excavata (Lindley) O. Kuntze, in Revis. Gen. PI. 2:673 (1891). Malaxideae.
Syn . : Cheiropterocephalus sertuliferus Barb. Rodr. ; Epidendrum umbellatum Vell. ; Malaxis
maguirei C. Schweinf. ; M. caracasana (Klotzsch) Kuntze ; M. carpinterae (Schltr.) Ames ;
M. hastilabia (Rchb. f.) Kuntze ; M. lankesteri Ames ; M. maxom Ames ; M. simillima Kuntze ;
M. uncinata Ames & Schweinf. ; Microstylis caracasana Klotzsch ; M. carpinterae Schltr. ;
M. excavata Lindl. ; M. hastilabia Rchb. f. ; M. muelleri Schltr. ; M. ottonis Schltr. ;
M. paranaensis Schltr. ; M. quadrangularis Cogn. ; M. sertulifera Schltr. ; M. simillima Rchb. f. ;
M. spiralipetala Cogn. - Description : Plante terrestre haute de 4-40 cm, bifoliée. Feuilles
gris vert, 7 x 3,5 mm, à bord ondulé. Inflorescence en ombelle. Fleurs de moins de 3 mm de
diamètre. Sépales et pétales blancs à verts. Fabelle blanc, généralement plus long que les
tépales. Colonne très courte - Récolté uniquement dans la région de Saül, jusqu’aux
montagnes de l’Inini (CAY, NY).
Masdevallia cuprea Lindley, in Edwards ’s Bot. Reg. 29: mise. 81 (1843 [1845]). Epidendreae.
Syn. : Masdevallia cayennensis Rchb. f. ; M. hepatica Fuer - Description : Terrestre ou
épiphyte. Feuilles oblongues-spatulées, coriaces, longues de 5-15 cm. Inflorescences érigées,
en racème. Fleurs tubulaires, brun rougeâtre, la partie libre du sépale dorsal, les pétales et le
labelle jaunes, ponctués de rouge. Sépale dorsal partiellement soudé aux sépales latéraux, se
terminant par une queue. Pétales et labelle oblongs, les premiers tridentés, le second resserré
en son centre - Disséminé dans le nord du pays, y compris la région de Saül. Une quinzaine
de spécimens ont été récoltés à Petit Saut ... sous le nom de M. guttidata Rchb. f., puis
M. norcie.
Masdevallia lansbergii Reichenbach f., in Ned. Kruidk. Arch. 4:317 (1858). Epidendreae.
Syn. : Masdevallia bcmgii Schltr. ; Physosiphon bangii (Schltr.) Garay ; P. landsbergii
(Rchb. f.) F. O. Wms. - Description : Epiphyte cespiteux de 5-7 cm de hauteur. Feuilles
oblancéolées, longues de 4-6 cm. Inflorescences à fleurs solitaires moins longues que les
feuilles. Fleurs tubulaires. Sépales subégaux, partiellement connés ; pétales oblongs. Labelle
trilobé ; lobes latéraux de 2 mm, érigés sur 5 mm ; lobe médian légèrement spatulé, à
l’extrémité finement dentée - Récolté uniquement dans la région de Saül (CAY).
Masdevallia minuta Lindley, in Ann. Mcig. Nat. Hist. 12:396 (1843). Epidendreae.
Syn. : Masdevallia surinamensis Focke - Description : Epiphyte cespiteux. Feuilles linéaires-
oblancéolées, coriaces, 6 x 0,6 mm ou moins. Inflorescences plus longues que les feuilles. Fleurs
tubulaires, blanches. Sépales sensiblement égaux, partiellement connés, jusqu’à 17x3 mm ;
pétales oblongs, tridentés à l’apex, 4 x 1 mm. Labelle oblong, aigu, sillonné au milieu, 3 x 1 mm
- Disséminé en forêt de basse altitude, notamment à Saül-Inini et à Petit Saut.
Masdevallia novae Luer, in Lindleyana 3:44 (1988). Epidendreae.
Syn. : Masdevallia guttidata Rolfe non Rchb. f. - Description : Epiphyte à tige unifoliée.
Feuille coriace, ligulée-oblancéolée, émarginée, jusqu’à 14 x 2 cm. Inflorescence en racème
de fleurs s'ouvrant une à une. Fleurs tubulaires, triangulaires, jaune vert avec des traces et
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des points marron. Sépales linéaires-lancéolés, le dorsal de 30 x 6 mm, les latéraux de
28 x 16 mm ; pétales oblongs, à l'apex tridenté, 6x17 mm. Labelle oblong, avec 2 crêtes au
centre. Colonne de la longueur des pétales - Cette espèce, dont le type est du Venezuela, a
longtemps été nommée à tort Masdevallici guttulata Rchb. f. En Guyane, deux récoltes ont été
faites en forêt à 650 m d'altitude dans la région de Saül-Mont Galbao.
Maxillaria acutifolia Lindley, in Edwards’s Bot. Mag. 25 mise. 92 (1839). Maxillarieae.
Syn. : Maxillaria rufescens auct. non Lindl. - Description : Epiphyte cespiteux.
Pseudobulbes ellipsoïdaux, comprimés, unifoliés, jusqu’à 3 x 1,5 cm. Feuilles lancéolées,
aiguës, coriaces, jusqu’à 20 x 1,5 cm. Inflorescences solitaires. Fleurs à odeur de citron,
25 mm de diamètre, rouge à bronze, avec labelle brun orange, ponctué de rouge brun. Sépales
oblongs-lancéolés, aigus ; pétales lancéolés, aigus. Labelle trilobé, 11x6 mm ; lobes latéraux
falciformes, aigus, érigés ; lobe médian oblong-elliptique - Espèce souvent confondue avec
Maxillaria rufescens Lindley. Jusqu'en 1993, elle était connue par un spécimen de Saiil. En
1993-1994, 8 spécimens collectés à Petit Saut ont été déterminés comme M. acutifolia, en
même temps que 16 spécimens de M. rufescens.
Maxillaria alba (Hooker) Lindley, in Gen. Sp. Orchid PI. 143 (1832). Maxillarieae.
Syn. : Broughtonia alba (Hook.) Sprengel ; Camaridium album (Hook.) Hoehne ; Dendrobium
album Hook. ; Maxillaria hedyosma Schltr. - Description : Epiphyte à long rhizome.
Pseudobulbes longs de 3-4 cm, comprimés, unifoliés. Feuilles linéaires, jusqu’à 30 x 1,5 cm.
Inflorescences uniflores. Fleurs campanulées, blanches, à labelle jaune. Sépales et pétales
lancéolés, aigus, 2 x 0,6 cm. Labelle obscurément trilobé, cunéiforme, long de 12 mm, soudé
à la colonne - Plante très commune dans le pays.
Maxillaria brachybulbon Schlechter, in Repert. Spec. Nov. Regni Veg. Beih. 19:55, 231
(1923). Maxillarieae.
Description : Epiphyte cespiteux. Petits pseudobulbes unifoliés, longs de 4-5 mm, cachés par
des bractées foliaires. Feuilles ligulées-oblancéolées, obtuses, coriaces, jusqu’à 9 x 1 cm.
Fleurs campanulées, vert jaune. Sépales et pétales similaires, lancéolés, aigus, jusqu’à 18 x 4 mm.
Labelle trilobé, 12x6 mm ; lobes latéraux triangulaires, à l’apex irrégulier ; lobe médian
oblong, obtus, charnu - Espèce observée à Saül (NY).
Maxillaria du complexe brunnea
Parmi les espèces appartenant à ce complexe, Maxillaria amazonica Schltr. et M. leucaimata
Barb. Rodr. sont généralement traitées comme entrant dans la synonymie de M. porrecta
Lindl. Toutefois cette conception ne fait pas l’unanimité (voir par exemple Christenson, 2002).
C’est ainsi que Veyret (1994) cite M. leucaimata dans sa liste provisoire d’espèces d’orchidées
guyanaises.
Plusieurs auteurs considèrent par ailleurs qu’il en est de même pour M. brunnea (Brako &
Zarucchi, 1993 ; Ibish, 1996 ; Jorgensen & Léon-Yânez, 1999), alors que Atwood (1989)
affirme, à l’inverse, que M. porrecta est synonyme de M. brunnea. Christenson ( 1997) pense
que les spécimens guyanais attribués à M. brunnea sont en réalité des M. porrecta.
Enfin, l’espèce connue sous le nom de M. ringens est en fait M. brunnea.
Pour la Guyane, nous retenons les deux espèces ci-après.
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Mcixillaria brunnea Linden & Reichenbach f., in Bonplandia 2(23):281 (1854).
Maxillarieae.
Syn. : Mcixillaria amparoana Schltr. ; M. brenesii Schltr. ; M. lacteal Schltr. ; M. pubilabia
Schltr. ; M. ringens Rchb. f. ; M. rousseauae Schltr. ; M. trinitatis Ames ; M. tuerckeimii Schltr. ;
M. yzabalana Watson - Description : Epiphyte à pseudobulbes comprimés, unifoliés, environ
4 x 2,5 cm. Feuilles oblancéolées, obtuses, jusqu’à 50 x 5 cm. Inflorescences uniflores, de 10-
15 cm. Fleurs odorantes, longues d'environ 2 cm. Sépales et pétales lancéolés, arrondis,
crème, parfois orange à l’apex. Labelle trilobé, crème, à l'apex marron. Cal crème à poils
blancs. Colonne blanche - Espèce relativement rare et disséminée, en Guyane.
Mcixillaria porrecta Lindley, in Edwards ’s Bot. Reg. 24:misc. 92 (1838). Maxillarieae.
Syn. : Mcixillaria amazonica Schltr. ; M. leucaimata Barb. Rodr. - Description : Epiphyte
cespiteux. Pseudobulbes unifoliés, ovales-oblongs, comprimés, à 2 bractées. Feuilles ligulées-
oblongues, coriaces, obliquement émarginées, jusqu’à 45 x 5 cm. Fleurs campanulées,
solitaires, basilaires, larges de 25 mm, aux pédicelles d'environ 10 cm entourés de bractées.
Sépales et pétales brun pâle, avec plus ou moins de traces rouges ; labelle blanchâtre, marqué
de pourpre. Sépales et pétales ligulés-oblongs, les pétales plus courts et moins larges que les
sépales. Labelle trilobé ; lobes latéraux obliquement oblongs ; lobe médian elliptique, crénelé
- Espèce originaire du sud de l’Amérique centrale, du Pérou, de l’Equateur et du Brésil. En
Guyane, elle a été observée dans la région de Saiil-Inini (NY).
Maxillaria caespitifica Reichenbach f., in Linnaea 41:73 (1876 [1877]). Maxillaeieae.
Description : Epiphyte cespiteux. Pseudobulbes sur rhizome rampant, oblongs, comprimés,
unifoliés, longs de 2,5 cm. Feuilles ligulées, émarginées, 8 x 1 cm. Inflorescences solitaires
entre les bractées des jeunes pousses. Fleurs variables, souvent jaune vert, avec labelle marron
à rouge orange, s’assombrissant vers le centre. Sépales et pétales oblongs, apiculés, les
premiers plus longs (8 mm versus 6,5 mm). Labelle obscurément trilobé, 7 x 2,5 mm ; lobes
latéraux érigés ; lobe médian émarginé - Espèce disséminée, observée notamment à Satil,
Maripasoula et Petit Saut.
Maxillaria camaridii Reichenbach f., in Hamburger Garten- Blumenzeitung 19:547
(1863). Maxillarieae.
Syn. : Camaridium affine Schltr. ; C. amazonicum Schltr. ; C. cryptodanthum Barb. Rodr. ;
Maxillaria lutescens Scheidw. ; Omithidium album Hook. ; O. fragrans Rolfe - Description :
Epiphyte variable, ramifié. Rhizomes pendants, cachés par des bractées imbriquées, arqués
vers le haut, jusqu’à 1,50 m, portant tous les 5 cm environ un pseudobulbe ellipsoïdal,
comprimé, long de 3-7 cm. Feuilles ligulées, asymétriques, jusqu’à 40 x 1,5 cm. Une ou
plusieurs fleurs solitaires groupées, blanches, naissant entre les bractées des extrémités des
pousses. Sépales et pétales elliptiques-lancéolés, 25 x 7 mm. Labelle trilobé, de 13 mm de long ;
lobes latéraux érigés, obovales ; lobe médian tronqué, jaune - Espèce commune en forêt de
faible altitude.
Maxillaria christobalensis Reichenbach f., in Bot. Zeitung ( Berlin ) 10:857 (1852).
Maxillarieae.
Connu uniquement par du matériel d’herbier (CAY) provenant de la Montagne de la Trinité.
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Maxillaria crassifolia (Lindley) Reichenbach f., in Bonplandia 2(2): 16 (1854). Maxillarieae.
Syn. : Dicripta baueri Lindl. ; D. crassifolia Lindl. ex Lodd. ; Epidendrum sessile Sw. ;
Heterotaxis crassifolia Lindl. ; Maxillaria gatunensis Schltr. ; M. sessilis (Sw.) Fawcett &
Rendle - Description : Epiphyte cespiteux. Pseudobulbes oblongs-elliptiques, comprimés,
cachés à la base par des bractées foliaires, unifoliés, jusqu'à 3,5 cm de haut. Feuilles ligulées,
asymétriques, 25 x 2,5 cm. Fleurs solitaires apparaissant entre les bractées foliaires, jaune vert,
à labelle marron foncé. Sépales oblongs, obtus, 15x5 mm ; pétales oblancéolés, aigus, 12x3 mm.
Labelle obscurément trilobé, 13x6 mm ; lobes latéraux érigés ; lobe médian ligulé - Espèce
de forêt de faible altitude, essentiellement dans le nord-est du pays, notamment Saül-Inini.
Maxillaria desvauxiana Reichenbach f., in Bonplandia 3:67 (1854). Maxillarieae.
Syn. : Maxillaria coriacea Barb. Rodr. ; M. huebneri Schltr. ; M. petiolaris A. Rich. ex Rchb. f.
- Description : Epiphyte. Pseudobulbes groupés, ovoïdes, comprimés, unifoliés, 4 x 2,5 mm.
Feuilles pétiolées, lancéolées-oblancéolées, 45 x 5 cm. Fleurs solitaires, basilaires, de 6 cm de
diamètre. Sépales vert bronze, en dégradé de marron vers la base ; pétales et labelle brun
pourpre. Sépales lancéolés-elliptiques ; pétales elliptiques-obovales, arrondis. Labelle trilobé ;
lobes latéraux obliquement oblongs, érigés ; lobe médian elliptique, arrondi ou émarginé -
Plante commune dans la moitié nord de la Guyane.
Maxillaria discolor (Loddiges ex Lindley) Reichenbach f., in Walp. Ann. 6:529 (1863).
Maxillarieae.
Syn. : Dicrypta bicolor Paxt. & Planchon ; D. discolor Lodd. ex Lindl. ; Maxillaria longifolia
(Barb. Rodr.) Cogn. - Description : Epiphyte cespiteux. Pseudobulbes unifoliés, comprimés,
longs de 7 cm, soutenus par des bractées foliacées. Feuilles coriaces, 35 x 6 cm, ligulées-
oblongues, obliquement émarginées, vert foncé, souvent avec des traces pourpres. Fleurs
solitaires, basilaires, orange, labelle ponctué de marron. Sépales lancéolés, aigus, concaves,
22 x 7 mm ; pétales linéaires-lancéolés, aigus, dilatés vers l’apex, 18 x 4 mm. Labelle
obscurément trilobé, 13x7 mm, avec un cal glandulaire au centre - Espèce disséminée dans la
zone côtière et la région de Saül, notamment à Petit Saut où une trentaine de spécimens ont été
collectés. Parfois confondue avec Maxillaria villosa (cf. ci-après).
Maxillaria parkeri Hooker, in Bot. Mag. 54: t. 2729 (1827). Maxillarieae.
Syn. : Colax parkeri Sprengel ; M. loretoensis Schweinf. ; M. lorifolia Rchb. f. ; Menadena
parkeri (Hook.) Raf. - Description : Epiphyte. Pseudobulbes groupés, subsphériques,
unifoliés, environ 3 cm de diamètre. Feuilles pétiolées, lancéolées, 45 x 4 cm. Fleurs solitaires
de 7-9 cm de diamètre, à pédicelle brun. Sépales et pétales jaune clair, à l'apex plus foncé et au
centre légèrement brun. Labelle obscurément trilobé, jaune ; lobes latéraux rayés de brun ; lobe
médian brièvement ligulé, courbé vers le bas - Une cinquantaine de spécimens ont été collectés
à Petit Saut en 1993-1994. Plante également connue des Monts Atachi-Bakka (Cremers & Hoff,
1992).
Maxillaria ponerantha Reichenbach f., in Bonplandia 2(2): 17 (1854). Maxillarieae.
Description : Epiphyte cespiteux à rhizomes. Pseudobulbes elliptiques, comprimés, 3 x 1 cm.
Feuilles sur les tiges et sur les pseudobulbes, variables, linéaires, 13x1 cm. Fleurs solitaires
sur les pousses nouvelles, campanulées, rouge brun, jusqu’à 1 cm de diamètre. Sépales
oblongs-lancéolés, aigus, souvent concaves ; pétales oblancéolés. Labelle trilobé, oblong, à
lobe médian émarginé - Espèce connue uniquement de la région de Saül à Maripasoula.
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Maxillaria ramosa Ruiz & Pavon, in Syst. Ve g. Fl. Peruv. Chil. 1:226 (1798). Maxillarieae.
Syn. : Dendrobium ramosum (Ruiz & Pav.) Pers. ; Maxillaria pendilla (Poepp. & Endl.)
Schweinf. : M. tafallae (Rchb. f.) Schweinf. ; Ornithidium dichotomum Schltr. ; O. pendidum
(Poepp. & Endl.) Cogn. ; O. tafallae Rchb. f. ; Scaphyglottis pendula Poepp. & Endl. ;
S. tafallae Rchb. f. - Description : Epiphyte. Pseudobulbes ovoïdes, environ 4 x 1,5 cm,
irrégulièrement espacés sur un rhizome de 20 cm ou plus. Feuilles linéaires-ligulées, jusqu'à
12 x 1,2 cm. Fleurs solitaires, de 1 cm de diamètre, groupées à la base des feuilles apicales.
Sépales et pétales oblongs, les pétales deux fois plus petits que les sépales. Labelle trilobé ;
lobes latéraux obliquement elliptiques, érigés ; lobe médian en cuvette elliptique, obtuse -
Connu en Guyane uniquement des Monts Atachi-Bakka (Cremers & Hoff, 1992).
Maxillaria reichenheimiana Endres & Reichenbach f., in Gard. Chron. 16:78 (1871).
Maxillarieae.
Syn. : Maxillaria pachyacron Schltr. - Description : Epiphyte. Pseudobulbes unifoliés, de
1 cm de diamètre, sur un rhizome rampant. Feuilles elliptiques, arrondies et acuminées à
l'apex, 15 x 4 cm, rigides, vert sombre, ponctuées de gris sur la face supérieure, pourpre
sombre sur la face inférieure. Inflorescences solitaires, basilaires, avec un pédicelle de 5 cm
entouré de bractées brunes. Fleurs peu ouvertes, de 33 mm de longueur, jaune vert avec un
labelle marron et un lobe médian jaune. Sépales de 30 x 5 mm et pétales de 20 x 3 mm, ligulés
et aigus. Labelle trilobé ; lobes latéraux oblongs, érigés ; lobe médian obtus, pubescent -
Espèce connue de la Montagne de la Trinité et des Monts Atachi-Bakka, ainsi que du Mont
Galbao.
Maxillaria rufescens Lindley, in Edwards’s Bot. Reg. 21:sub t. 1802 (1836). Maxillarieae.
Syn. : Maxillaria abelei Schltr. ; M. articulata Klotzsch ; M. rufescens var. flavida Rchb. f. ;
M. rufescens var. florida Rchb. f. ; M. rufescens var. minor Fawc. & Rendle ; M. rugosa
Scheidw. ; M. vanillodora A. Rich. ex Rchb. f. - Description : Epiphyte cespiteux.
Pseudobulbes comprimés, unifoliés, 4 x 2,5 cm. Feuilles linéaires-oblongues, coriaces,
jusqu’à 17 x 3 cm. Fleurs solitaires, basilaires, de 3-4 cm de diamètre, à légère odeur de
vanille, jaune à bronze, à labelle ponctué de rouge brun. Sépales elliptiques, aigus ; pétales
oblancéolés, aigus, à marges recourbées. Labelle trilobé ; lobes latéraux érigés sur un tiers du
labelle ; lobe médian elliptique-oblong, émarginé - Plante commune. Observations éparses,
notamment dans la région de Saül et de Petit Saut.
Maxillaria santanae Carnevali & Ramirez, in Ann. Missouri Bot. Gard. 76:377 (1989).
Maxillarieae.
Description : Epiphyte cespiteux à pseudobulbes fortement comprimés, soutenus par des
bractées foliacées. Feuilles coriaces. Fleurs campanulées, charnues. Labelle obscurément
trilobé - Une vingtaine de spécimens ont été collectés en 1993-1994 à Petit Saut et enregistrés
initialement sous le nom de M. bolivarensis C. Schweinf. (Chiron & Chiron, 1994).
Maxillaria splendens Poeppig & Endlicher, in Nov. Gen. Sp. PL 1:38 t.66 (1836).
Maxillarieae.
Syn. : Maxillaria buchtienii Schltr. - Description : Epiphyte cespiteux. Pseudobulbes
unifoliés, serrés, comprimés, oblongs, jusqu'à 7 x 3 cm. Feuilles ligulées, émarginées,
coriaces, jusqu'à 60 x 5 cm. Inflorescences basilaires, solitaires, de 14 cm. Fleurs
campanulées, blanches, labelle jaune aux lobes latéraux striés de pourpre et au lobe médian
orange. Sépales et pétales linéaires-lancéolés, aigus, jusqu’à 70 x 8 mm. Labelle trilobé, 17 x
8 mm ou moins ; lobes latéraux obtus, érigés ; lobe médian oblong - Plante observée sur une
ligne du centre au nord-ouest, notamment dans les régions de Saül-Inini et de Petit Saut.
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Maxillaria stenophylla Reichenbach f., in Bonplandia 2(2): 17 (1854). Maxillarieae.
Description : Epiphyte à rhizomes pendants portant des pseudobulbes bifoliés, comprimés,
fusiformes, 7x3 cm ou moins, soutenus par des bractées foliacées. Feuilles linéaires,
émarginées, environ 80 x 3 mm. Fleurs solitaires de 1 cm de diamètre, blanches, aux sépales
et au labelle ponctués de rose, la base de ce dernier étant orange brun. Sépales oblongs, aigus ;
pétales lancéolés, aigus. Fabelle obscurément trilobé, réfléchi à l’apex - Uniquement dans la
région de Satil-Inini, en forêt d’altitude (NY).
Maxillaria superflua Reichenbach f., in Bonplandia 4:323 (1856). Maxillarieae.
Syn. : Maxillaria longifolia (Barb. Rodr.) Cogn. ; M. tarumaensis Hoehne - Description :
Epiphyte cespiteux. Pseudobulbes unifoliés, comprimés, longs de 3 cm. Feuilles ligulées,
rigides, 50 x 2,5 cm ou moins. Fleurs solitaires, jaune vert, à labelle rouge brun foncé. Sépales
elliptiques, aigus, souvent concaves, jusqu’à 27 x 9 mm ; pétales oblongs, aigus, 20 x 5 mm.
Fabelle obscurément trilobé, oblong, aigu, 17x7 mm - Dans la moitié nord du pays, depuis
la région de Satil-Inini.
Maxillaria uncata Lindley, in Edwards’s Bot. Reg. 23:sub t. 1986 (1837). Maxillarieae.
Syn. : Camaridium squamatum (Barb. Rodr.) Hoehne ; C. uncatum (Findl.) Hoehne ;
Maxillaria macleei Batem. ex Findl. ; M. nana Hook. ; M. squamata Barb. Rodr. ;
M. stenostele Schltr. ; M. striatella Kraenzl. - Description : Epiphyte cespiteux pendant.
Pseudobulbes de 5 x 2 mm. Fleurs solitaires à l’extrémité des tiges, campanulées, translucides,
blanc verdâtre, faiblement rayées de marron. Sépale dorsal lancéolé, 11 x 3,5 mm ; sépales
latéraux obliquement ovales, 14x5 mm ; pétales obliquement lancéolés, 9x4 mm. Fabelle
obscurément trilobé, 13 x 5 mm, à lobe médian émarginé - Plante très commune et très
répandue.
Maxillaria villosa (Barbosa Rodrigues) Cogniaux, in Fl. Bras. 3(6):34, pl. 1 2 (1904).
Maxillarieae.
Syn. : Dicrypta villosa Barb. Rodr. - Description : Epiphyte cespiteux. Pseudobulbes
unifoliés, comprimés, longs de 7 cm, soutenus par 3 paires de bractées foliacées. Feuilles
vertes, oblongues-ligulées, obliquement bilobées, jusqu’à 30 x 3 cm. Inflorescences basilaires,
solitaires et courtes. Fleurs translucides, jaunes, au labelle marqué d’un amas de trichomes
blancs et charnus. Sépales lancéolés, subaigus, 15x6 mm, le dorsal concave, les latéraux
divergents ; pétales oblancéolés, subaigus, 13x4 mm. Fabelle trilobé, 12x8 mm - F'espèce
a souvent été confondue avec Maxillaria discolor, qui diffère notamment par ses feuilles plus
larges, vertes avec des traces de pourpre. Son aire couvre la moitié nord du pays et le sud, dès
Camopi, ainsi que la région de Saül.
Maxillaria violacé opunctata Reichenbach f., in Bonplandia 3:216 (1855). Maxillarieae.
Description : Epiphyte cespiteux. Pseudobulbes unifoliés, comprimés, longs de 15 cm et
larges de 5 cm. Feuilles oblongues, bilobées à l’apex, 60 x 6 cm. Inflorescences basilaires,
solitaires. Fleurs jaune pâle, au labelle ponctué de mauve. Sépales oblongs-lancéolés, aigus,
37 x 13 mm ; pétales obliquement linéaires-lancéolés, aigus, réfléchis, 28 x 6 mm. Fabelle
obscurément trilobé, oblong-elliptique, obtus, 24 x 13 mm - Espèce de forêt de basse altitude,
notamment des régions de Saül-Inini et de Petit-Saut.
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Maxillaria xylobiiflora Schlechter, in Repert. Spec. Nov. Regni Veg. 27:76 (1929).
Maxillarieae.
Description : Epiphyte cespiteux. Pseudobulbes longs de 5 mm, sur rhizome rampant.
Feuilles charnues, linéaires, 6 x 0,5 cm. Inflorescences solitaires, au pédicelle entouré de
bractées brunes. Fleurs jaune vert clair, lobe médian du labelle jaune, strié de brun. Sépales et
pétales similaires, linéaires-lancéolés, aigus, 13x3 mm. Labelle trilobé ; lobes latéraux érigés ;
lobe médian ligulé, obtus - Espèce de la zone côtière ouest et notamment de Petit Saut ;
observée également à Saiil.
Mormodes buccinator Lindley, in Edwardss Bot. Reg. 26: mise. 10 (1840). Cymbidieae.
Syn. : Mormodes lentiginosa Hook. ; M. brachystachya Klotzsch ; M. flavida Klotzsch ;
M. leucochilci Klotzsch ; M. marmoreal Klotzsch ; M. vitellina Klotzsch ; M. wcigneriana
Klotzsch - Description : Epiphyte. Pseudobulbes ovoïdes-fusiformes, longs de 15 cm.
Feuilles terminales, linéaires-oblancéolées, 30 x 4 cm. Inflorescence subbasilaire, en racème.
Fleurs longues d’environ 45 mm, rose bronze. Sépales oblongs, aigus, réfléchis, 25 x 9 mm ou
moins ; pétales ovales, aigus, arqués sur la colonne, 24 x 15 mm. Labelle cordiforme, apiculé,
26 x 32 mm - Espèce observée uniquement dans la région de Saül-Inini (NY).
Notylia angustifolia Cogniaux, in Symb. Antill. 6:618 (1910). Maxillarieae.
Syn. : Notylia nana Cogn. - Description : Epiphyte cespiteux. Pseudobulbes de 1 cm ou
moins. Feuilles linéaires, coriaces, 30 x 8 mm. Inflorescence pendante, de 4-7 mm. Fleurs à
sépales subégaux, linéaires, apiculés, 5 x 1 mm ; pétales linéaires, aigus, 4 x 1 mm. Labelle
égal aux pétales, lancéolé, aigu. Colonne de 2 mm - Espèce connue dans la zone côtière (CAY)
mais aussi à Saül avec un spécimen stérile (Christenson, 1997).
Notylia peruviana (Schlechter) C. Schweinfurth, in Bot. Mus. Leafl. 12:205 (1946).
Maxillarieae.
Syn. : Dipteranthus peruvianus Schltr. - Description : Epiphyte cespiteux. Pseudobulbes
comprimés, oblongs, longs de 1 cm. Feuilles linéaires-lancéolées, aiguës, 12 x 1,4 cm, parfois
en hélice vers l’apex. Inflorescence pendante, en racème de 14 cm ou moins. Fleurs vert pâle,
à labelle jaune. Sépale dorsal oblong, subaigu, concave, 3 x 1 mm ; sépales latéraux lancéolés,
à l’apex recourbé, 4x2 mm ; pétales oblancéolés, aigus, 3,5 x 0,7 mm. Labelle entier, ovale,
obtus, arrondi à l’apex, 3,2 x 2 mm - Plante de la région de Saül-Inini (NY).
Notylia sagittifera (Humboldt, Bonpland & Kunth) Link, Klotzsch & Otto, in le.
PI. Rar. l:43:t. 18 (1841). Maxillarieae.
Syn. : Notylia multiflora Lindl. ; N. tenuis Lindl. ; Pleurothallis sagittifera H. B. K. -
Description : Epiphyte à pseudobulbes peu visibles. Feuilles jusqu’à 18x5 cm. Inflorescence
pendante en racème de 30 cm ou moins. Sépales jaune pâle de 7 x 2 mm ; sépales latéraux
soudés ; pétales blanchâtres. Labelle blanc. Colonne cylindrique verte - Plusieurs planches
d’herbier (P) contiennent du matériel collecté sur la Montagne des Nouragues en 1989 et sur
la Montagne de Kaw en 1994.
Octomeria brevifolia Cogniaux, in Fl. Bras. 3(4):643 (1896). Epidendreae.
Syn. : Octomeria brachypetala Schltr. - Description : Epiphyte cespiteux à tiges secondaires
filiformes, longues de 15 cm. Feuilles subcylindriques, longues de 2-4 cm. Fleurs jaunes.
Sépale dorsal ovale, subaigu, 7 x 2,5 mm ; sépales latéraux ligulés, obtus, 6 x 1,5 mm ; pétales
lancéolés, subaigus, 5 x 1,7 mm. Labelle trilobé, 3,5 x 2,5 mm, lobes latéraux érigés,
falciformes, lobe médian oblong, obtus, avec 2 crêtes à la base - Observé au sud de Cayenne,
près de Saint-Laurent du Maroni, ainsi qu’à Saül.
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-
Octomeria deltoglossa Garay, in Bot. Mus. Leafl. 18:199 (1958). Epidendreae.
Description : Epiphyte cespiteux. Tiges longues de 4 cm. Feuilles vert foncé, à marges et
nervure centrale marron, 35 x 5 mm ou moins. Fleurs en grappe à la base des feuilles, crème,
à labelle blanc. Sépales et pétales d’environ 5 x 1 mm. Labelle de forme très variable - Plante
rare observée dans le bas-Sinnamary et vers Trois Sauts, dans le sud (CAY).
Octomeria minor C. Schweinfurth, in Bot. Mus. Leafl. 3:89 (1935). Epidendreae.
Description : Epiphyte cespiteux. Tiges secondaires longues de 1,4 cm. Feuilles elliptiques à
lancéolées, aiguës, 24 x 4 mm. Fleurs jaunes et labelle rouge sombre. Sépales et pétales
semblables, oblongs-lancéolés, aigus, 6,5 x 1,9 mm. Labelle trilobé, oblong, articulé avec le
pied de la colonne ; lobes latéraux érigés, arrondis ; lobe médian tronqué à l’apex, tri denté -
Quelques spécimens collectés à Petit Saut et dans la région de Saül-Inini.
Octomeria petulans Reichenbach f., in Hamburger Garten- Blumenzeitung 15:59 (1859).
Epidendreae.
Espèce proche de Octomeria sarthouae et parfois confondue ; disséminée en forêt basse à
l’extrême nord-ouest, à l’extrême sud-ouest et au centre, notamment à Petit Saut.
Octomeria sarthouae Luer, in Adansonia 13(l-2):47 (1991). Epidendreae.
Description : Epiphyte cespiteux. Tiges secondaires longues de 1-3 cm. Feuilles elliptiques,
aiguës, coriaces, 35 x 4 mm. Inflorescence à fleurs pourpres s’ouvrant une par une. Sépale
dorsal ovale, aigu, 3 x 2,2 mm ; sépales latéraux obliquement ovales, 3,8 x 2 mm ; pétales
lancéolés, aigus, 3 x 1 ,4 mm. Labelle subcirculaire, denticulé, de 2 mm de diamètre - Espèce
observée dans la Montagne Balanfois et dans la région de Saül (NY).
Octomeria surinamensis Focke, in Tijdschr. Wis.-Natuur. Wet. 2:200 (1849). Epidendreae.
Syn. : Octomeria arcuata Rolfe ; O. grandiflora Lindl. var. seegerianum (Kraenzl.) Cogn. ;
O. robusta Barb. Rodr. ; O. ruthiana Hoehne ; O. seegeriana Kraenzl. ; O. grandiflora auct.
non Lindl. - Description : Epiphyte à rhizome rampant. Tiges secondaires longues de 6 cm,
parfois plus. Feuilles lancéolées, aiguës, coriaces, jusqu’à 10 x 1,6 cm. Fleurs translucides,
jaunes, marge du labelle marron. Sépales ovales, aigus, 6 x 3,5 mm ; pétales semblables, plus
courts. Labelle trilobé, 5x4 mm ; lobes latéraux érigés, falciformes ; lobe médian oblong,
tronqué, à l’apex denté, avec 2 crêtes au centre du cal - Plante observée sur la piste de Saint-
Elie, à Petit Saut (avec 4 spécimens) et dans la région Saül-Inini. L’espèce est encore souvent
connue sous le nom de O. grandiflora Lindley, mais en diffère par des détails du labelle et les
dimensions.
Oncidium baueri Lindley, in III. Orch. PL t. 7 (1833). Maxillarieae.
Syn. : Epidendrum gigas L. C. Rich. ex Lindl. ; O. altissimum Lindl. ; O. altissimum Lindl.
var. baueri (Lindl.) Stein ; O. bolivianum Schltr. ; O. guttulatum Rchb. f. ; O. hebraicum Rchb. f. ;
O. kappleri Rchb. f. ex Lindl. ; O. pentacostale Rchb. f. ; O. polycladium Rchb. f. ex Lindl. -
Description : Epiphyte. Pseudobulbes comprimés, bi ou trifoliés, pouvant atteindre 15x3 cm.
Feuilles rigides, 45 x 5 cm. Inflorescence axillaire sur les nouvelles pousses, en racème,
ramifiée, de 3 m ou moins. Jusqu’à 300 fleurs de moins de 2 cm de diamètre. Sépales et pétales
jaunes, ponctués de marron, avec un labelle trilobé, jaune, maculé de brun et un cal blanc,
ponctué de rouge brunâtre - Espèce commune dans les zones côtières, marécageuses ou
ripicoles.
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I
Orleanesia amazonica Barbosa Rodrigues, in Gen. Sp. Orchid. 1:64 (1877).
Epidendreae.
Description : Epiphyte ou terrestre, parfois lithophyte, à tiges pendantes jusqu’à 1 m, cachées
par des bractées grises. Feuilles oblongues, bilobées, 15 x 3 cm. Inflorescence terminale,
courte, en racème. Fleurs de 2-2,5 cm de diamètre, vertes, la base du labelle jaune, striée de
pourpre. Sépales lancéolés, aigus, les latéraux falciformes ; pétales lancéolés, deux fois plus
courts que les sépales. Labelle campaniforme, recourbé vers l’arrière - Espèce rare de la
moitié ouest du pays (CAY).
Ornithidium parviflorum (Poeppig & Endlicher) Reichenbach F, in Bonplandia
2:19 (1854). Maxillarieae.
Syn. : Camaridium purpureum Sprengel ; Cymbidium vestitum (Sw.) Sw. ; Epidendrum
vestitum Sw. ; Maxillaria exigua Regel ; M. ignea hort. ex Rchb. f. ; M. parviflora (Poep. &
Endl.) Garay ; M. purpurea (Sprengel) Ames & Correll ; M. simulans Ames & C. Schweinf. ;
M. surinamensis Focke ex Rchb. f. ; Ornithidium chloroleucum Barb. Rodr. ; O. simulans
Ames & C. Schweinf. ; Scaphyglottis parviflora Poepp. & Endl. - Description : Epiphyte
rampant, parfois pendant, à pseudobulbes longs de 3-4 cm, espacés de 3-5 cm sur le rhizome.
Feuilles ligulées longues de 15 cm. Inflorescences en grappes compactes au sommet des
nouvelles pousses, constituées de fleurs d’environ 6 mm de diamètre, entourées de bractées
brunes. Sépales et pétales blancs à crème ; labelle blanc à l’apex jaune - Une grande confusion
règne dans la nomenclature du complexe O. confertum-O. parviflorum : la plupart des auteurs
ne reconnaissent pas le genre Ornithidium, qu’ils englobent dans le genre Maxillaria. Par
ailleurs, nombreux sont ceux qui considèrent qu’il n’existe qu’une seule espèce (dont le nom
correct est alors O. parviflorum , antérieur) ; d’autres que les deux espèces sont distinctes (la
présence de O. confertum est alors limitée à Hispaniola) ; d’autres enfin citent les deux espèces
pour la Guyane. Espèce relativement commune dans le nord-est. Plusieurs spécimens ont été
collectés à Petit Saut en 1993-1994 (sous le nom de M. conferta).
Omithocephalus bicornis Lindley, in Bot. Voy. Sulphur 172 (1846). Maxillarieae.
Syn. : Omithocephalus diceras Schltr. ; O. lanuginosus Ames ; O. xiphochilus Schltr. ;
Zygostates costaricensis Nash - Description : Epiphyte de 3-10 cm de diamètre, à tige courte
et feuilles en éventail. Feuilles rigides, lancéolées-oblongues, aiguës, 7 x 1,2 cm ou moins.
Inflorescence axillaire en racème, à tige ciliée, de moins de 3 cm de longueur. Petites fleurs
verdâtres à jaunâtres. Sépales et pétales libres, presque ronds, apiculés, concaves, hispides,
1-2 mm de longueur. Labelle obscurément trilobé, long de 5 mm, à lobe médian linéaire, aigu,
recourbé - Espèce rare, dans la moitié nord (CAY), présence douteuse à Petit-Saut.
Omithocephalus ciliatus Lindley, in Ann. Nat. Hist. ser.l, 4:383 (1840). Maxillarieae.
Syn. : Omithocephalus kruegeri Rchb. f. (?) ; O. avicula Rchb. f. & Wullsch. (?) -
Description : Epiphyte de 5 cm de diamètre. Feuilles en éventail, distiques, coriaces,
imbriquées à la base, 4 x 1 cm. Inflorescences axillaires, en racème, généralement plus courtes
que les feuilles. Fleurs de 7 mm de diamètre, blanchâtres, à labelle crème avec 5 veines vertes.
Sépales et pétales obovales, obtus, concaves, les pétales un peu plus grands que les sépales
(3 mm de longueur versus 2). Labelle elliptique, obtus, obscurément auriculé, avec un cal
proéminent à la base - Donné dans la région de Saül-Inini. Notons que certains auteurs
considèrent que O. ciliatus et O. kruegeri désignent deux taxons différents, le premier se
trouvant en Guyane et au Brésil, le second en Bolivie et en Equateur.
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Richardiana
111 (1) -janvier 2003
Ornithocephalus gladiatus Hooker, in Exot. Fl. 2:t. 127 (1824). Maxillarieae.
Syn. : Ornithocephalus bonplandii Rchb. f. ; O. elephas Rchb. f. ; O. falcalus Focke ;
O. gladiatus Hook. var. peruvianus C. Schweinf. ; O. ibis Rchb. f. ; O. inflexus Lindl. ;
O. mexicanus A. Rich. & Gai. ; O. pottsiae S. Watson ; O. tonduzii Schltr. ; O. tripterus Schltr. ;
O. valerioi Ames & Schweinf. - Description : Epiphyte large de 10 cm, à feuilles en éventail.
Feuilles lancéolées, aiguës, 40 x 4 mm. Inflorescence en racème, un peu plus haute que les
feuilles. Fleurs, 6-8, longues de moins de 1 cm, crème verdâtre, les lobes latéraux du labelle
un peu plus verts. Sépales ovales, aigus ; pétales spatulés, mucronés. Labelle trilobé, 6x3 mm,
au lobe médian linguiforme de 4 mm - Plante de la partie orientale de la côte.
Palmorchis pabstii Veyret, in Adansonia 17:498 (1978). Palmorchideae.
Description : Plante terrestre, cespiteuse, de moins de 36 cm de hauteur. Feuilles au sommet
des tiges, elliptiques, aiguës, jusqu’à 15x4 cm, à pétioles de 6 cm. Inflorescences terminales
ou latérales, en racème, avec bractées proéminentes. Fleurs jaune pâle, à labelle blanc. Sépales
et pétales subsimilaires, oblancéolés, de moins de 22 mm de longueur. Labelle trilobé,
cunéiforme, pubescent ; lobes latéraux érigés ; lobe médian triangulaire - Plante de la zone
nord-ouest, depuis la région de Saiil (CAY, NY).
Palmorchis prospectorum Veyret, in Adansonia 17:495 (1978). Palmorchideae.
Description : Terrestre de moins de 86 cm de hauteur. Feuilles elliptiques-lancéolées, aiguës,
plissées, 70 x 65 cm, à pétiole de 30 cm. Inflorescence latérale en racème, avec bractées
proéminentes. Fleurs jaune clair, labelle blanc, ponctué de pourpre. Sépales et pétales
subsimilaires, linéaires-oblancéolés, aigus, 22-33 mm de longueur. Labelle trilobé, pubescent,
à base tubulaire, 30 x 23 mm ; lobes latéraux obtus ; lobe médian émarginé - Observé en forêt
marécageuse de la moitié nord du pays, depuis la région de Saiil (CAY, NY).
Palmorchis pubescens Barbosa Rodrigues, in Gen. Sp. Orchid. 1:170 (1877).
Palmorchideae.
Aucune autre trace que 4 planches d’herbier (P) à partir de matériel collecté par Mélinon en
1877 au lieu dit Marantani, sur le Maroni, dans des terrains bas inondés et couverts de forêts.
Ce sont des plantes robustes atteignant 1 m de hauteur avec 3-4 inflorescences en partie basale
de la tige, longues de 10 cm environ et issues de bractées assez longues. Fleur blanc jaunâtre.
Paphinia cristata (Lindley) Lindley, in Edwards ’s Bot. Reg. 29:misc. 14 (1843).
Maxillarieae.
Syn. : Lycaste cristata (Lindl.) Benth. ; MaxiUaria cristata Lindl. - Description : Epiphyte.
Pseudobulbes groupés, souvent comprimés, ovoïdes, bifoliés, longs de 5 cm. Feuilles
lancéolées-elliptiques, minces, plissées, jusqu’à 18 x 3 cm. Inflorescences pendantes,
basilaires, de 5-10 cm. Fleurs, 1-3, larges de 8 cm ou plus. Sépales et pétales blancs, striés de
rouge, lancéolés, aigus, jusqu’à 5 x 1,5 cm. Labelle pourpre, blanc à la base, trilobé, à lobe
médian hasté et fimbrié - Plante de la moitié nord du pays, notamment Petit Saut.
Pelexia callifera (C. Schweinfurth) Garay, in Bot. Mus. Leafl. 28(4):343 (1980).
Cranichideae.
Syn. : Spiranthes callifera C. Schweinf. - Description : Terrestre acaule. Feuilles en rosace,
ovales-lancéolées, aiguës, rouge brunâtre, jusqu’à 9,5 x 3,5 cm. Inflorescence terminale érigée,
en racème, longue de 20 cm. Fleurs crème, tomenteuses. Sépale dorsal oblancéolé, aigu, concave,
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Richardiana
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J
jusqu’à 16x5 mm ; sépales latéraux oblancéolés, acuminés, soudés à la base, de moins de
13 mm de longueur ; pétales obliquement oblancéolés, jusqu'à 15 x 2,3 mm. Labelle trilobé,
oblancéolé, auriculé, 26 x 5 mm, à lobe médian ovale, réfléchi à l’apex. Eperon soudé à
l’ovaire, de 26 mm - Uniquement dans la zone centrale, notamment Saül-Inini (NY).
Pelexia delicatula Szlachetko & Veyret, in Fragm. Flor. Geobot. 39(2):471 (1994).
Cranichideae.
Description : Terrestre à tige de 24 cm, bifoliée à la base. Feuilles elliptiques-lancéolées, à
pétioles longs et étroits. Inflorescence de 8 cm, à 4 fleurs tubulaires à la base, peu ouvertes au
sommet, à éperon en forme de sac. Bractées florales de 28 mm, trinervurées. Sépale dorsal
oblong, 17x3 mm, à sommet linéaire en capuchon ; sépales latéraux obliquement oblongs,
22 x 4 mm ; pétales linéaires à la base, rhomboïdes, asymétriques au sommet, 15x4 mm.
Labelle fin, délicat ; hypochile panduriforme, ; épichile cordé, papilleux, à bords crénelés - Le
spécimen type est de Guyane française, en Haute Approuage sur les rives du Saut Mais
(Szlachetko & Veyret, 1994a).
Pelexia goninensis (Pulle) Schlechter, in Beih. Bot. Centralbl. 37(2):408 (1920).
Cranichideae.
Syn. : Spiranthes goninensis (Pulle) C. Schweinf. ; Stenorrhynchos goninensis Pulle - Espèce
rare, disséminée, observée notamment vers la Montagne de la Trinité et vers le Mont Saint-
Marcel (CAY).
Peristeria guttatâ Knowles & Westcott, in Fl. Ccib. 2:99, t. 70 (1839). Maxillarieae.
Syn. : Peristeria cerina Lindl. var. g uttulata Rchb. f. - Description : Epiphyte. Pseudobulbes
longs de 6-10 cm, souvent trifoliés. Feuilles lancéolées, plissées, jusqu’à 60 x 10 cm.
Inflorescence courte, pendante, en racème. Fleurs subglobuleuses, d’environ 35 mm de
diamètre, jaune brunâtre, ponctuées de marron, avec un labelle blanc, à marges ponctuées de
rouge brun et maculé de rouge brun au centre. Sépales de 25 x 20 mm ; pétales moitié moins
larges. Labelle trilobé, à base soudée à la colonne et épichile mobile connecté à l’hypochile -
Plante de forêt de basse et moyenne altitude, notamment à Petit Saut.
Peristeria pendula W. J. Hooker, in Bot. Mag. 63 :t. 3479 (1836). Maxillarieae.
Syn. : Peristeria lentiginusa Lodd. ; P. maculata hort. ex Loud. - Description : Epiphyte.
Pseudobulbes ovoïdes, longs de 8-15 cm, généralement trifoliés. Feuilles lancéolées-
elliptiques, aiguës, jusqu'à 80 x 12 cm. Inflorescence pendante, en racème, de moins de 20 cm.
Fleurs subglobuleuses, vert blanchâtre, ponctuées de pourpre, à labelle jaunâtre, ponctué de
pourpre. Sépale dorsal ovale, obtus, concave, 28 x 35 mm ; sépales latéraux soudés à la base ;
pétales semblables au sépale dorsal mais plus courts et plus étroits. Labelle trilobé, entouré des
sépales latéraux, lobes latéraux érigés et lobe médian ovale-ligulé, obtus, recourbé, avec un cal
en V - Espèce observée dans la région de Saül, et à Petit Saut.
Phragmipedium caudatum (Lindley) Rolfe, in Orchid Rev. 4:332 (1896). Cypripedioideae.
Syn. : Cypripediwn caudatum Lindl. ; C. humboldtii Warsc. & Rchb. f. ; Selenipedium
caudatum (Lindl.) Rchb. f. ; Paphiopedilum caudatum (Lindl.) Pfitz. - Description : Epiphyte
acaule. Feuilles linéaires-ligulées, bilobées, 16 x 2 cm. Inflorescences érigées, en racème, de
moins de 20 cm. Fleurs jaunes, marquées de traces rose mauve. Sépale dorsal érigé, oblong-
elliptique, à marge ondulée, 35 x 13 mm ; sépales latéraux soudés, ovales, aigus, 3 x 1 cm ;
pétales lancéolés, 13 x 0,6 cm, avec une queue filiforme, pendante, torsadée. Labelle en sabot,
30 x 13 mm - Spécimen fleuri observé à Saül en 1993 (Pawilowski, 1994).
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Richardiana
III (1) -janvier 2003
Phragmipedium lindleyanum (Schomburgk ex Lindley) Rolfe, in Orchid Rev. 4:332
(1896). Cypripedioideae.
Syn. : Cypripedium lindleyanum Schomb. ex Lindl. ; Paphiopedilum lindleyanum (Schomb.)
Pfitz. ; Phragmopedilum lindleyanum (Schomb.) Pfitz. ; Selenipedium lindleyanum (Schomb.)
Rchb. f. - Description : Terrestre ou lithophyte. Feuilles linéaires-ligulées, aiguës, distiques,
jusqu'à 50 x 6 cm. Inflorescence terminale, ramifiée, en panicule, jusqu’à 1 m de hauteur.
Sépale dorsal vert brun à veines sombres, pétales verts avec l’apex pourpre, label le brun
bronze, ponctué de rouge. Sépale dorsal elliptique, obtus, 28 x 15 mm ; sépales latéraux
soudés, ovales-elliptiques, de mêmes dimensions ; pétales ligulés, obtus, à bords ondulés,
ciliés à l’apex, 40 x 8 mm. Labelle en sabot, 30 x 14 mm. Staminode trilobé - En forêt basse
de savane et d’inselberg, dans le centre, notamment vers Saül-Inini (CAY, NY).
Platystele ovcdifolia (H. Focke) Garay & Dunsterville, in Venez. Orch. III. 2:268
(1961 ). Epidendreae.
Syn. : Pleurothallis ovalifolia (H. Focke) Rchb. f. ; P. rhomboglossa Rchb. f. ; P. vaginula
Griseb. ; Sîelis ovalifolia Focke - Description : Epiphyte miniature en tapis. Feuilles
obovales, aiguës, coriaces, 5x3 mm. Inflorescences solitaires, en racème, habituellement avec
une seule fleur ouverte à la fois. Fleurs de 2-3 mm de diamètre, ivoire. Sépales lancéolés-
ovales, obtus ; pétales linéaires-oblancéolés. Labelle simple, lancéolé, aigu, long de moins de
1 mm - Espèce de la moitié nord-ouest du pays, notamment à Petit-Saut.
Plectrophora cultrifolia (Barbosa Rodrigues) Cogniaux, in FL Bras. 3(6): 185, pl.35
(1904). Maxillarieae.
Syn. : Jansenia cultrifolia Barb. Rodr. - Description : Epiphyte cespiteux. Pseudobulbes
unifoliés, comprimés, longs de 1 cm. Feuilles lancéolées, aiguës, falciformes, 8,5 x 1 cm.
Inflorescences solitaires. Fleurs jaune pâle. Sépale dorsal lancéolé-ovale, apiculé, 12 x 5 mm ;
sépales latéraux de mêmes dimensions, soudés à la base, prolongés par un éperon de 2 cm ;
pétales elliptiques, ondulés, à l’apex réfléchi, 12x8 mm. Labelle ovale, émarginé, tubulaire,
18 x 20 mm - Espèce du nord guyanais.
Pleurothallis archidiaconi Ames, in Sched. Orch. 9:29 (1925). Epidendreae.
Description : Epiphyte cespiteux. Tiges secondaires de moins de 21 cm, entourées de gaines.
Feuilles solitaires cordiformes, aiguës, coriaces, 10x5 cm. Inflorescences en racème. Fleurs
longues de 6-8 mm, s’ouvrant par une, vert brun teinté de marron ; labelle marron rougeâtre,
jaune au centre. Sépale dorsal elliptique, obtus, concave, érigé, à 3 veines ; sépales latéraux
soudés, ovales-elliptiques, à 4 veines ; pétales ligulés. Labelle ovale - Espèce connue de la
région de Saül, souvent nommée Pleurothallis monocardia Rchb. f., alors que, à notre
connaissance, cette espèce n’existe pas en Guyane française.
Pleurothallis aristata W. J. Hooker, in Ann. Nat. Hist. 2(11 ):329 (1839). Epidendreae.
Syn. : Humboldtia aristata (Hook.) O. Kuntze ; P. dichotoma Ames ; P. dive.xa Ames ;
P. helenae Fawcett & Rendle ; P. urbaniana Rchb. f. - Description : Epiphyte cespiteux.
Feuilles oblancéolées, tridentées, 25 x 5 mm. Inflorescence longue de 4-9 cm, en racème, avec
une seule fleur s’ouvrant à la fois. Fleurs translucides, blanches, labelle ponctué de pourpre.
Sépales lancéolés, acuminés, terminés en queue, jusqu’à 10 x 2 mm ; pétales lancéolés, aigus,
à marge fimbriée, jusqu’à 3 x 1 mm. Labelle obscurément trilobé, ligulé ; lobes latéraux
presque érigés ; lobe médian obtus, avec papilles, jusqu’à 3 x 1,6 mm - Spécimens collectés
dans les monts du centre de la Guyane et dans la région Saül-Inini, ainsi qu’à Petit Saut. Là
encore, la confusion règne parfois, du fait de la grande similitude avec P. barberiana (que Luer
[1975J n’hésite pas à ranger dans la synonymie de P. aristata). Il semble toutefois acquis que
P. barberiana n’existe pas en Guyane.
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Pleurothallis barbulata Lindley, in Fol. Orchid. Pleuroth. 40 (1859). Epidendreae.
Syn. : Humboldtia barbulata (Lindl.) O. Kuntze ; Pleurothallis abjecta Ames ; P barbata
Focke ; O. ciliilabia Schltr. ; P. involuta L. O. Williams ; P. minima C. Schweinf. ; P. nubensis
Foldats - Description : Epiphyte cespiteux. Feuilles obovales émarginées, 6x3 mm.
Inflorescences basilaires, érigées, en racème, de moins de 14 mm. Fleurs brunes, s’ouvrant
généralement par une, labelle rouge brun aux marges ciliées. Sépale dorsal lancéolé-oblong,
3,7 x 1,5 mm ; sépales latéraux soudés, globalement elliptiques-oblongs, 2,8 x 2,2 mm ;
pétales lancéolés-triangulaires entourant la colonne, 1,8 x 1,1 mm. Fabelle ligulé, obtus,
auriculé, mobile, 2,5 x 0,7 mm - Récolté dans la zone côtière, notamment à Petit Saut où il est
fréquent, et à Satil-Inini.
Pleurothallis barthelemyi Luer, in Adansonia (16) 2-4:231 (1994). Epidendreae.
Description : Epiphyte cespiteux. Feuilles érigées, coriaces, elliptiques, aiguës, jusqu’à
5.5 x 0,9 mm. Inflorescence en racème de 2-4 fleurs roses, longue de 1 cm environ, pédoncule
de 5 mm compris. Bractées foliaires de 2 mm. Sépale dorsal linéaire-oblong, aigu, à 3 veines,
6.5 x 1 ,6 mm ; sépales latéraux aigus, connés en une lame bifide, 6 x 4,5 mm, formant un
menton à la base de la colonne ; pétales linéaires-oblongs, aigus, denticulés, 2,8 x 0,7 mm.
Fabelle obovoïde, 3,5 x 1 mm, à apex arrondi et denticulé ; disque à 2 carènes denticulées -
Fe spécimen-type vient de Guyane française, dans les forêts humides de la piste de St.-Elie, à
une altitude de 100 m (Fuer, 1994).
Pleurothallis brevipes Focke, in Tijdschr. Wis.-Natuur. Wet. 2:198 (1849). Epidendreae.
Syn. : Humboldtia brevipes (Focke) O. Kuntze - Description : Epiphyte cespiteux. Feuilles
oblongues, aiguës, coriaces, jusqu’à 3,5 x 1 cm. Inflorescences en racème. Fleurs s’ouvrant
une à une, translucides, orange, avec des traces rouges. Sépale dorsal lancéolé-ovale, jusqu’à
6 x 1,8 mm ; sépales latéraux obliquement lancéolés, 6 x 1,3 mm ; pétales lancéolés, aigus,
jusqu'à 5 x 1 mm. Fabelle oblong-lancéolé, à l’apex mucroné, à marges latérales fimbriées, de
2.5 x 1 mm - Observé uniquement dans la région de Saül-Inini.
Pleurothallis cabellensis Reichenbach f., in Linnaea 22:832 (1850). Epidendreae.
Syn. : Humboldtia cabellensis (Rchb. f.) O. Kuntze - Description : Epiphyte cespiteux, haut
de moins de 3 cm. Feuilles elliptiques-lancéolées, aiguës, longues de 15 mm, à l’apex tridenté.
Inflorescences érigées, souvent ramifiées, en racème, 3-4 fois plus longues que les feuilles.
Fleurs d’environ 6 mm de longueur. Sépale dorsal lancéolé, 7 mm, dont plus d’un tiers en
queue filiforme ; sépales latéraux similaires, un peu plus courts, soudés sur la moitié de leur
longueur ; pétales obliquement spatulés, longs de 1,6 mm. Fabelle ligulé, à poils courts, à
bords érigés et à apex retroussé - Connu de la région de Saül et récolté en petit nombre à Petit
^Saut.
Pleurothallis ciliota Schlechter, in Repert. Spec. Nov. Regni Veg.. 23:36 (1926).
Epidendreae.
Syn. : Pleurothallis curitybensis Schltr. ex Mansf. - Description : Epiphyte subcespiteux
rampant. Feuilles oblancéolées, mucronées, coriaces, jusqu’à 22 x 5 mm. Inflorescence érigée
en racème, longue de 3 cm. Fleurs s’ouvrant une à une, marron, aux pétales foncés. Sépales
lancéolés, aigus, les latéraux soudés au pied de la colonne, falciformes, jusqu’à 6 x 1,5 mm ;
pétales oblongs, mucronés, 2,5 x 1 mm. Fabelle trilobé, articulé ; lobes latéraux érigés ; lobe
médian oblancéolé à l'apex mucroné. Colonne tri-acuminée - Connu de la région de
Maripasoula et de Saül-Inini (CAY, NY).
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Pleurothallis consimilis Ames, in Orchidaceae 7:116 (1922). Epidendreae.
Description : Epiphyte à rhizome grimpant. Feuilles elliptiques-ovales, obtuses, 4x3 cm.
Fleurs solitaires dans la base des feuilles, campanulées, blanches, rayées de rouge, le centre
des sépales latéraux rouge et le labelle rose. Sépale dorsal spatulé, concave, 8x3 mm ; sépales
latéraux soudés, lame globalement cordiforme, émarginée, concave, 7 x 6,5 mm ; pétales
oblongs, aigus, 3 x 1,5 mm. Labelle trilobé ; lobes latéraux érigés ; lobe médian triangulaire,
4 x 2,5 mm - Connu uniquement de la région de Saül-Inini (CAY, NY).
Pleurothallis discoidea Lindley, in Edwards ’s Bot. Reg. 21:sub t. 1797 (1835). Epidendreae.
Syn. : Humholdtia discoidea (Lindl.) O. Kuntze ; Pleurothallis leptopetala Cogn. - Description :
Epiphyte cespiteux à tiges secondaires filiformes, jusqu’à 10 cm. Feuilles lancéolées, aiguës,
coriaces, jusqu’à 8 x 1,5 cm. Inflorescence sessile, en racème, à la base des feuilles, aux fleurs
jaune vert, s’ouvrant une à une. Sépale dorsal elliptique-ovale, obtus, concave, 4x3 mm ;
sépales latéraux soudés en une lame elliptique-ovale, obtuse, concave, 5 x 3,5 mm ; pétales
obliquement linéaires, aigus, 40 x 5 mm. Labelle triangulaire, à bord crispé, 3x2 mm - Collecté
dans le sud-ouest de la Guyane, notamment à Satil-Inini (CAY, NY).
Pleurothallis ephemera Lindley, in Companion Bot. Mag. 2:356 (1836). Epidendreae.
Syn. : Humboldtia ephemera (Lindl.) O. Kuntze ; H. longirostris (Focke) O. Kuntze ;
Pleurothallis longirostris Focke ; P. ochracea Porsch ; P. ornithorrhyncha Hoehne ;
P. rostriflora Rchb. f. - Connu uniquement par un spécimen récolté le long du Maroni (CAY).
Pleurothallis glandulosa Ames, in Sched. Orcli. 6:60 (1923). Epidendreae.
Syn. : Pleurothallis pertenuis C. Schweinf. ; P. vittariifolia Schltr. - Description : Epiphyte
cespiteux, haut de 2-5 cm. Feuilles érigées, linéaires, à l’apex tridenté, jusqu’à 4 x 0,3 cm.
Inflorescence de moins de 5 cm, glanduleuse, pubescente. Fleurs jaune vert à orange. Sépale
dorsal elliptique-lancéolé, concave, 4x8 mm ; sépales latéraux soudés en une lame oblongue-
lancéolée, 4x8 mm ; pétales obliquement obovales, à l’apex mucroné, 3x2 mm. Labelle
linéaire-lancéolé, arqué, au sommet arrondi ou obtus et cilié, jusqu’à 4x2 mm : dent à la base
et disque glanduleux - Connu de la région de St-Laurent du Maroni, de Petit Saut (où il a été
collecté sous le nom P. vittariifolia Schltr.) et de Satil.
Pleurothallis grobyi Bateman ex Lindley, in Edwards ’s Bot. Reg. 2 l:t. 1797 (1835).
Epidendreae.
Syn. : Humboldtia grobyi (Lindl.) O. Kuntze ; H. marginalis (Rchb. f.) O. Kuntze;
P. choconiana Wats. ; P. marginalis Rchb. f. ; P. marginata Lindl. - Description : Epiphyte
cespiteux, haut de 3-15 cm. Feuilles coriaces, obovales-oblongues, rétuses à l’apex, jusqu’à
7 x 1 cm. Inflorescences érigées, solitaires, de moins de 16 cm. Fleurs verdâtres ou jaunes,
striées de pourpre. Sépale dorsal ovale-lancéolé, acuminé, concave, jusqu’à 10x3 mm ;
sépales latéraux soudés en une lame ovale-elliptique, concave, bidentée à l’apex, jusqu'à
11x6 mm ; pétales ovales-lancéolés, 2 x 1 mm. Labelle ligulé ou oblong, arrondi ou obtus à
l’apex, canaliculé, jusqu’à 3 x 1 mm - Récolté dans la zone centrale nord, de Saint-Eloi à la
côte, jusqu’à Petit Saut.
Pleurothallis lanceana Loddiges, in Bot. Ccib. 18(177):t. 1767 (1832). Epidendreae.
Syn. : Humboldtia ciliata (Knowl. & Westc.) O. Kuntze ; H. crassifolia (Focke) O. Kuntze ;
H. lanceana (Lodd.) O. Kuntze ; H. plumosa (Lindl.) O. Kuntze ; Pleurothallis ciliata Knowl.
& Westc. ; P. crassifolia Focke ; P. huebneri Schltr. ; P. minax Rchb. f. ; P. plumosa Lindl. -
Description : Epiphyte cespiteux. Tiges secondaires jusqu’à 6 cm. Feuilles oblongues,
obtuses, jusqu’à 9x3 cm. Inflorescence en racème, plus longue que les feuilles et naissant à
leur base. Fleurs distiques, sépales jaune moutarde avec des lueurs de pourpre sur le sépale
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dorsal ; pétales jaune d’or avec des traces de rose ; labelle jaune brun ponctué de marron.
Sépale dorsal linéaire, aigu, à l’apex charnu, 10 x 1,5 mm ; sépales latéraux soudés sur une
partie de leur longueur, ensemble elliptique, concave, pubescent, 10x5 mm ; pétales ovales,
aigus, à marge lacérée, 3 mm de longueur. Labelle elliptique, avec des papilles, 3x2 mm -
Récolté dans les montagnes du centre jusqu'à Satil et Petit Saut (où il est peu commun).
Pleurothallis nanifolia Foldats, in Bol. Soc. Venez. Ci. Nat. 22:258 (1961). Epidendreae.
Description : Epiphyte rampant. Feuilles ovales, presque rondes, jusqu'à 8x6 mm.
Inflorescences à la base des feuilles, solitaires. Fleurs translucides, jaunes. Sépales oblongs-
lancéolés, aigus, 4 x 1 mm ; pétales oblongs-oblancéolés, aigus, 3 x 1 mm. Labelle trilobé,
lancéolé, auriculé ; lobes latéraux érigés ; lobe médian linéaire, aigu, 2,3 x 0,7 mm - Cette
espèce appartient à un complexe encore trop mal connu. Le nom adopté ici pourrait changer
après étude d'autres spécimens. Originaire de la région de Satil-Inini (NY).
Pleurothallis picta Lindley, in Edwards ’s Bot. Reg. 2 1 :sub t. 1797 (1835). Epidendreae.
Syn. : Pleurothallis densifolia Rolfe ; P. pluriflora Cogn. - Description : Epiphyte cespiteux.
Feuilles linéaires-spatulées, obtuses, jusqu’à 6,5 x 0,6 cm. Inflorescence en racèmes de moins
de 14 cm. Fleurs vert jaune. Sépale dorsal elliptique-ovale, concave, 4x3 mm ; sépales
latéraux soudés en une lame elliptique-ovale, concave, 5 x 3,5 mm ; pétales linéaires, aigus,
4 x 0,5 mm. Labelle triangulaire à l’apex bifide ou émoussé, 3x2 mm - Commun en Guyane,
collecté notamment dans la région de Saiil et à Petit Saut.
Pleurothallis polygonoides Grisebach, in Fl. Brit. W. I. 7:609 (1864). Epidendreae.
Syn. : Humboldtia polygonoides (Griseb.) O. Kuntze - Description : Epiphyte à rhizome
rampant. Feuilles oblongues, obtuses, mucronées, jusqu’à 18 x 5 mm. Inflorescences
solitaires, plus courtes que les feuilles. Fleurs jaune brun, pétales et labelle marron. Sépale
dorsal ovale, subaigu, 3,5 x 2 mm ; sépales latéraux lancéolés, obliquement falciformes, 3,8 x
1,4 mm ; pétales lancéolés, aigus, 2,4 x 0,8 mm. Labelle trilobé, auriculé, pubescent ; lobes
latéraux obliquement triangulaires, érigés ; lobe médian ligulé, obtus, 2,5 x 1 ,4 mm - Connu
uniquement de la région de Saül et de Petit Saut.
Pleurothallis pruinosa Lindley, in Edwards’s Bot. Reg. 28:misc. 75 (1842). Epidendreae.
Syn. : Humboldtia pruinosa (Lindl.) O. Kuntze ; Pleurothallis flavida (H. Focke) Lindl. ; P.
pauciflora Schltr. ; Stelis flavida H. Focke - Description : Epiphyte cespiteux. Tiges
secondaires de moins de 6 cm. Feuilles oblongues-lancéolées, aiguës, coriaces, jusqu’à
28 x 7 mm. Inflorescence en racème, à la base des feuilles et de même longueur environ. Fleurs
translucides, vertes. Sépale dorsal lancéolé, obtus, concave, 3,5 x 1,8 mm ; sépales latéraux soudés,
obscurément émarginés, concaves, ensemble 3,3 x 2 mm ; pétales linéaires-filiformes, aigus,
3 x 0,3 mm. Labelle simple, ovale, obtus, 1 ,5 x 1 mm - Espèce commune en Guyane.
Pleurothallis pubescens Lindley, in Companion Bot. Mag. 2:355 (1936). Epidendreae.
Syn. : Pleurothallis bourgeaui Kraenzl. ; P. bufonis Klotzsch ; P. janeirensis Barb. Rodr. ;
P. mandibularis Kraenzl. ; P. polystachya A. Rich. & Gai. ; P. riograndensis Barb. Rodr. ;
P. smithiana Lindl. ; P. truxillensis Rchb. f. ; P. vittata Lindl. - Description : Epiphyte
cespiteux à tiges secondaires de moins de 8 cm. Feuilles solitaires, concaves, parfois tachées
de pourpre, jusqu’à 8 x 2,5 cm. Inflorescence en racème dans la base de la feuille, plus courte
qu'elle. Fleurs distiques, translucides, brunes, striées et ponctuées de pourpre, pétales blancs,
ponctués de pourpre. Sépale dorsal oblancéolé, aigu, 8,5 x 2,5 mm ; sépales latéraux soudés
en une lame elliptique, 9 x 4,5 mm ; pétales spatulés, presque ronds, fimbriés, 2 x 1 ,8 mm.
Labelle trilobé long de 2,5 mm ; lobes latéraux obliquement triangulaires, érigés ; lobe
médian oblong à 2 crêtes centrales - Observé, pour la Guyane, uniquement dans la zone de
Saül-Inini.
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Pleurothallis ruscifolia (Jacquin) R. Brown, in Hortus Kew. ed. 2, 5:211 (1813).
Epidendreae.
Syn. : Dendrobium ruscifolium (Jacq.) Sw. ; Epidendrum ruscifolium Jacq. ; Humboldtia
laurifolia (H. B. K.) O. Kuntze ; H. ruscifolia (Jacq.) O. Kuntze ; H. succosa Pav. ex Lindl. ;
Pleurothallis glomerata Ames ; P. laurifolia H. B. K. ; P. multicaulis Poepp. & Endl. ;
P. ruscifolia (Jacq.) R. Br. var. caquetana Schltr. ; P succosa Lindl. - Description : Epiphyte
cespiteux. Tiges secondaires jusqu’à 12 cm. Feuilles solitaires, lancéolées, aiguës, jusqu’à
10x3 cm. Inflorescences à la base des feuilles. Fleurs ouvertes simultanément, translucides,
jaune vert pâle, odorantes. Sépale dorsal ovale, acuminé, concave, 5 x 3,5 mm ; sépales
latéraux soudés, en tout 5 x 2,5 mm ; pétales linéaires, 3 x 0,5 mm. Labelle lancéolé, avec un
pseudo-sac à la base, 1 x 0,7 mm - Récolté dans les montagnes du centre-ouest, notamment
sur le Mont Galbao.
Pleurothallis sclerophylla Lindley, in Edwards’s Bot. Reg. 21:sub t. 1797 (1835).
Epidendreae.
Syn. : Anathallis secundo Barb. Rodr. ; Humboldtia sclerophylla (Lindl.) O. Kuntze ;
H. stenopetalci (Lodd. ex Lindl.) O. Kuntze ; Pleurothallis dolichopus Schltr. ; P. dolichopus
Schltr. var. bradeorum Schltr. ; P. listrostachys Rchb. f. ; P. ottonis Schltr. ; P racemosa (Barb.
Rodr.) Cogn. ; P. stenopetala Lodd. ex Lindl. ; P. tricora Schltr. ; P. triura Schltr. ;
P. urosepalci Lehm. & Kraenzl. - Description : Epiphyte cespiteux, à tiges secondaires de
moins de 6 cm. Feuilles oblancéolées, obtuses, coriaces, jusqu’à 9 x 2,2 cm. Inflorescence en
racème, plus longue que les feuilles. Fleurs crème pâle. Sépales linéaires-filiformes, jusqu’à
18x2 mm, couverts de trichomes blancs, les latéraux soudés à la base ; pétales oblongs-
elliptiques, arrondis à l’apex, 2 x 1 mm. Labelle oblong, frangé à l’apex, 2 x 0,7 mm - Connu
des forêts submontagnardes de Saül-Inini et récolté notamment sur le Mont Galbao.
Pleurothallis semperflorens Lindley, in Fol. Orchid. Pleuroth. 40 (1859). Epidendreae.
Syn. : Humboldtia semperflorens (Lindl.) O. Kuntze ; Pleurothallis acuminata Focke -
Description : Epiphyte cespiteux. Feuilles spatulées, subaiguës, coriaces, jusqu’à 15x5 mm.
Inflorescences basilaires, en racème, longues de 4 cm. Fleurs s’ouvrant une à une, translucides,
jaunes. Sépales lancéolés, avec une queue, parfois concaves, 5 x 1,5 mm ; bases des sépales
latéraux soudées ; pétales oblongs, subaigus, fimbriés, 1,8 x 0,7 mm. Labelle oblong, à bords
dressés, frangé à l’apex, articulé - Collecté dans la moitié ouest de la Guyane, en particulier
dans les régions de Saiil et de Petit Saut.
Pleurothallis seriata Lindley, in Edwards’s Bot. Reg. 26:misc. 75 (1840). Epidendreae.
Syn. : Pleurothallis diffusiflora C. Schweinf. ; P. sphaeroglossa Hoehne - Description :
Epiphyte cespiteux. Tiges secondaires de 1 cm. Feuilles elliptiques, obtuses, 4 x 1,4 cm.
Inflorescences en racème jusqu’à 14 cm. Fleurs s’ouvrant une à une, jaunâtres, ponctuées de
pourpre. Sépale dorsal obovale, arrondi, 6 x 2,8 mm ; sépales latéraux soudés en une lame
ovale-elliptique, 6x4 mm ; pétales spatulés, apiculés, 2,5 x 1,5 mm. Labelle trilobé,
3x1,5 mm ; lobes latéraux en crochet ; lobe médian tronqué, à base sphérique - Récolté dans
la région de Cayenne et de Saül-Inini (CAY, NY).
Pleurothallis spiculifera Lindley, in Fol. Orchid Pleuroth. 43 (1859). Epidendreae.
Syn. : Humboldtia spiculifera (Lindl.) O. Kuntze ; Pleurothallis acutissima Lindl. -
Description : Epiphyte rampant. Feuilles linéaires-lancéolées, aiguës, à l’apex tridenticulé,
jusqu’à 17x4 mm. Inflorescences en racèmes. Fleurs longues de moins de 5 mm, marron,
avec le centre du labelle jaune. Sépales lancéolés, obtus, 4,3 x 1 ,6 mm ; pétales linéaires, aigus,
4,3 x 0,9 mm. Labelle trilobé, long de 3 mm ; lobes latéraux dressés, falciformes ; lobe médian
triangulaire, aigu - Connu dans les 3/4 est du pays, notamment sur le Mont Galbao.
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Pleurothallis suspensa Luer, in Selbyana 7(1): 124 (1982). Epidendreae.
Syn. : Pleurothallis penduliflora auct. non Kraenzl. - Description : Epiphyte cespiteux. Tiges
secondaires de 14 cm. Feuilles ovales-elliptiques, aiguës, jusqu’à 10 x 4 cm. Inflorescences
en racème, à la base des feuilles, arquées, aussi longues que les feuilles. Fleurs pourpre foncé.
Sépale dorsal lancéolé, subaigu, concave, 7 x 2,5 mm ; sépales latéraux soudés en une lame
ovale, subaiguë, concave, 6,5 x 5 mm ; pétales linéaires, 5 x 0,5 mm. Labelle trilobé,
1,8 x 2 mm ; lobes latéraux entourant la colonne ; lobe médian apiculé - Espèce commune
dans la région de Saül, et notamment sur le Mont Galbao. Elle a pu être parfois prise pour
P. penduliflora Kraenzl., mais cette dernière espèce semble limitée aux régions andines.
Pleurothallis uniflora Lindley, in Companion Bot. Mag. 2:355 (1836). Epidendeae.
Syn. : Epidendrum margination L. C. Rich. ; Humboldtia striata (Focke) O. Kuntze ;
H. uniflora (Lindl.) O. Kuntze ; Pleurothallis marginata (L. C. Rich.) Cogn. ; P. striata Focke
- Description : Epiphyte cespiteux. Tiges secondaires de 15 mm. Feuilles oblancéolées, à
l’apex tridenté, 7 x 1,2 cm. Inflorescences en racème, à la base des feuilles, longues de 4 cm
environ. Fleurs orange. Sépale dorsal elliptique-obovale, 8,8 x 3 mm ; sépales latéraux
oblongs, aigus, soudés sur presque toute leur longueur, 6,5 x 2,3 mm ; pétales obliquement
spatulés, 2 x 1 mm. Labelle en forme de truelle, 2,5 x 1,5 mm - Connu dans la moitié nord du
pays (CAY, NY).
Polystachya concreta (Jacquin) Garay & Sweet, in Fl. Less. Antilles 178 (1974).
Epidendreae.
Syn. : Callista flavescens (Bl.) O. Kuntze ; Cranichis luteola Sw. ; Dendrobium flav esc ens
(Bl.) Lindl. ; Dendrorchis minuta (Aublet) O. Kuntze ; Epidendrum minutum Aublet ;
Onychium flavescens Bl. ; Polystachya flavescens (Bl.) J. J. Sm. ; P. luteola (Sw.) Hook. ;
P. minuta (Aublet) Cordemois - Description : Epiphyte cespiteux. Pseudobulbes fusiformes-
ovoïdes, jusqu’à 10 cm de longueur. Feuilles linéaires-lancéolées, subaiguës, jusqu’à
31x4 cm. Inflorescences terminales, en panicule. Fleurs odorantes, jaune vert. Sépale dorsal
ovale, aigu ou apiculé, concave, 2,5 x 5 mm ; sépales latéraux obliquement triangulaires,
soudés à la colonne ; pétales linéaires à spatulés, jusqu’à 5 x 1 mm. Labelle trilobé, long
de 3-4,5 mm ; lobes latéraux falciformes ; lobe médian oblong, émarginé - Espèce commune
dans la zone côtière, le bassin inférieur du Sinnamary et la région de Saül.
Polystachya foliosa (Lindley) Reichenbach f., in Ann. Bot. Syst. 6(4):640 (1863).
Epidendreae.
Syn. : Dendrorchis caracasana (Rchb. f.) O. Kuntze ; Polystachya altilamellata Schltr. ;
P. amazonica Schltr. ; P. caracasana Rchb. f. ; P. cerea Lindl. ; P. clavata Lindl. ;
P. costaricensis Schltr. ; P. cubensis Schltr. ; P. ecuadorensis Schltr. ; P. guatemalensis Schltr. ;
P. huebneri Schltr. ; P. minor Fawc. & Rendle ; P. panamensis Schltr. ; P. poeppigii Schltr. ;
P. powellii Ames ; P. xveiggeltii Rchb. f. ; St élis foliosa Lindl. - Description : Epiphyte
cespiteux. Pseudobulbes ovoïdes trifoliés, longs de 2 cm. Feuilles spatulées, obliquement
bilobées, jusqu’à 33 x 3 cm. Inflorescences terminales en panicule, à bractées tubulaires. Fleur
jaune vert. Sépale dorsal ovale, aigu, 3x2 mm ; sépales latéraux obliquement ovales, aigus,
concaves, 3,7 x 2,7 mm ; pétales oblancéolés, arrondis à l’apex, 2,5 x 0,7 mm. Labelle trilobé,
long de 4 mm ; lobes latéraux obliquement triangulaires, érigés ; lobe médian oblong
émarginé, à l'apex réfléchi - Commun dans toute la Guyane.
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III (1) -janvier 2003
Polystachyci nana Poeppig & Endlicher, in Index Sem. ( Berlin ) 12 (1853). Epidendreae.
Quelques rares collectes (CAY) dans la partie sud de la Guyane, le long des cours supérieurs
du Maroni et de l’Oyapok.
Polystachya stenophylla Schlechter, in Beih. Bot. Centralbl 42(2): 1 13 (1925). Epidendreae.
Description : Epiphyte cespiteux. Pseudobulbes tri ou quadrifoliés, ovoïdes. Feuilles
linéaires, aiguës, jusqu’à 19 x 0,4 cm. Inflorescences terminales, dressées, en panicules,
jusqu’à 17 cm de longueur. Fleurs vert jaune. Sépale dorsal ovale, aigu, acuminé, 2,2 x 1,3 mm ;
sépales latéraux obliques, 2,5 x 2 mm ; pétales oblancéolés, aigus, acuminés, 2 x 0,4 mm.
Labelle trilobé, long de 2,3 mm ; lobes latéraux obliquement rhombiformes ; lobe médian de
même forme et réfléchi à l’apex - Espèce connue uniquement de la région de Satil-Inini (NY).
Prescottia stachyoides (Swartz) Lindley, in Edwards ’s Bot. Reg. 22:sub t. 1916 (1836).
Cranichideae.
Syn. : Cranichis stachyoides Sw. ; Prescottia colorans Lindl. ; P. longipetiolata Barb. Rodr. ;
P. petiolaris Lindl. - Description : Terrestre, parfois lithophyte, atteignant 80 cm (y compris
une inflorescence de 25 cm). Rhizome poilu. Pétiole de 20 cm, rouge brun. Feuilles lancéolées,
aiguës, trinervurées, 20 x 7,5 cm. Fleurs translucides, rouge brun, labelle vert olive. Sépales et
pétales longs de 4 mm, oblongs, les sépales latéraux soudés à la base. Labelle entourant la
colonne - En Guyane, connu uniquement des monts de la Trinité (CAY).
Prosthechea aemula (Lindley) W. E. Higgins, in Phytologia 82(5):376 (1997).
Epidendreae.
Syn. : Epidendrum aemulum Lindl. ; E. aemulum Lindl. var. breviaristatum Rchb. f. ;
E. fragrans Sw. var. aemulum (Lindl.) Barb. Rodr. ; E. fragrans Sw. var. breviaristatum
(Rchb. f.) Cogn. ; Encyclia aemula (Lindl.) Carnevali & Ramirez - Description : Epiphyte.
Pseudobulbes unifoliés, ovoïdes-elliptiques, 1 x 4 cm, sur rhizome rampant. Feuilles
elliptiques-lancéolées, 25 x 3 cm. Inflorescence en racème. Fleurs vert pâle, labelle blanc,
veiné de pourpre. Sépales lancéolés, aigus, recourbés, 14x7 mm ; pétales oblongs, acuminés,
jusqu’à 24 x 9 mm. Labelle simple, ovale, en forme de coquillage concave, jusqu’à
18x13 mm - Espèce souvent encore connue sous le nom de Encyclia fragrans. Les spécimens
que nous avons pu observer (notamment sur l’Iracoubo) appartiennent à Prosthechea aemula
et non à P. fragrans, qui fleurit sur des pseudobulbes matures alors que P. aemula fleurit sur
des pseudobulbes en développement.
Prosthechea calamaria (Lindley) W. E. Higgins, in Phytologia 82(5):377 (1997).
Epidendreae.
Syn. : Anacheilium calamarium (Lindl.) Pabst ; Encyclia organensis (Rolfe) Pabst ; E. pipio
(Rchb. f.) Pabst ; E. calamaria (Lindl.) Pabst ; Epidendrum calamarium (Lindl.) ; E. organense
Rolfe ; E. pipio Rchb. f. - Description : Epiphyte, parfois lithophyte, ressemblant à un petit
Prosthechea aemula. Pseudobulbes bifoliés, oblongs, hauts de 4 cm, sur rhizome rampant.
Inflorescence en racème. Fleurs de 2 cm de diamètre, sépales vert clair, pétales jaune pâle,
rayés de pourpre au centre, labelle crème à l’apex, vert à la base, lobe médian strié de pourpre
- Récolté uniquement dans le Haut-Marouini (CAY).
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É
Prosthecheci pygmaea (Hooker) W. E. Higgins, in Phytologia 82(5):380 (1997). Epidendreae.
Syn. : Aulizeum pygmaeum (Hook.) Lindl. ex Stein ; Coelogyne triptera Brongniart ; Encyclia
pygmaea (Hook.) Dressl. ; E. triptera (Brongniart) Dressl. & Pollard ; Epidendrum
caespitosum Poepp. & Endl. ; E. monanthum Steudel ; E. pygmaeum Hook. ; E. uniflorum
Lindl. ; Hormidium humile (Cogn.) Schltr. ; H. pseudopygmaeum A. Finet ; H. pygmaeum
(Hook.) Benth. & Hook. ex Hemsl. ; H. tripterum (Brongniart) Cogn. ; H. uniflorum (Lindl.)
Heynhold ; Microstylis humilis Cogn. - Description : Epiphyte sur rhizome rampant.
Pseudobulbes bifoliés, ovoïdes, jusqu’à 10x1 cm. Feuilles lancéolées-elliptiques, aiguës,
environ 3 x 1 cm. Inflorescences en racème, dressées. Fleurs marron verdâtre, labelle blanc.
Sépales lancéolés, aigus, 5x2 mm environ ; pétales linéaires-lancéolés, aigus, 4,5 x 0,8 mm.
Labelle trilobé, 3x5 mm ; lobes latéraux érigés ; lobe médian triangulaire - Espèce commune
dans la région de Saül-Inini (CAY, NY).
Prosthechea vespa (Velloso) W. E. Higgins, in Phytologia 82(5):381 (1997). Epidendreae.
Syn. : Anacheilium vespa (Vell.) Pabst ; Aulizeum variegatum Lindl. ex Stein ; Encyclia
crassilabia (Poepp. & Endl.) Dressl. ; E. vespa (Vell.) Dressl. ; Epidendrum baculibulbum
Schltr. ; E. christi Rchb. f. ; E. coriaceum Parker ex Hook. ; E. crassilabium Poepp. & Endl. ;
E. feddeanum Kraenzl. ; E. longipes Rchb. f. ; E. pachysepalum Klotzsch ; E. pamploense
Rchb. f. ; E. rhabdobulbon Schltr. ; E. saccharcitum Kraenzl. ; E. tigrinum Linden ex Lindl. ;
E. variegatum Hook. ; E. vespa Vell. ; Hormidium crassilabium (Poepp. & Endl.) Brieger ;
Hormidium vespa (Vell.) Ortiz-Valdivieso - Description : Epiphyte. Pseudobulbes bi ou
trifoliés, ovoïdes, comprimés, 6x5 cm. Feuilles oblongues, aiguës, jusqu’à 25 x 5 cm.
Inflorescence terminale, en racème. Fleurs vert blanchâtre, ponctuées de pourpre, labelle
blanc, marqué de rose pourpre. Sépales obovales-elliptiques, environ 12 x 6 mm ; pétales
spatulés, 11 x 4,5 mm. Labelle simple, obovale, apiculé, 8 mm de diamètre - Disséminé en
forêt ripicole et savane roche dans les deux tiers ouest du pays, notamment vers Saül et Petit
Saut. Il n'est pas impossible que, sous l’appellation Prosthechea ( Encyclia ) vespa , se cachent
en réalité plusieurs espèces différentes. Une étude exhaustive du complexe est en cours et
pourrait remettre en cause le nom de l’espèce observée en Guyane.
Psychopsis papilio (Lindley) H. G. Jones, in J. Barbados Mus. Hist. Soc. 35(1 ):32
(1975). Maxillarieae.
Syn. : Psychopsis picta Raf. ; Oncidium papilio Lindl. - Description : Epiphyte.
Pseudobulbes comprimés, subsphériques, ridés, longs de 5 cm. Feuilles oblongues, marquées
de pourpre, 20 x 5 cm. Inflorescence uniflore, jusqu’à 1 m de longueur, en racème. Fleurs de
10 cm de diamètre. Sépales pourpres ; pétales jaunes, tachés de brun orange ; labelle jaune,
aux lobes latéraux maculés de brun rougeâtre et aux marges en anneau de même couleur.
Sépale dorsal et pétales dressés, linéaires à spatulés, à marges ondulées ; sépales latéraux
lancéolés, falciformes, à marges ondulées et crispées. Labelle trilobé ; lobes latéraux petits,
ronds ; lobe médian arrondi, émarginé - Observé uniquement dans la région de Saül.
Psygmorchis glossomystax (Reichenbach f.) Dodson & Dressler, in Phytologia
24(4):289 (1972). Maxillarieae.
Syn. : Oncidium articulation Rand ; O. glossomystax Rchb. f. - Description : Epiphyte acaule
aux feuilles en éventail, imbriquées, distiques, 20 x 3 mm. Inflorescences à grandes fleurs
comparativement à la taille de la plante. Fleurs variant du jaune ponctué de pourpre au rose
ponctué de brun. Sépale dorsal et pétales semblables, oblongs-elliptiques, apiculés, 2,8 x 1 ,8 mm ;
sépales latéraux lancéolés, aigus, soudés à la base, 3 x 1 mm. Labelle plus large (15 mm) que
long (13 mm), trilobé ; lobes latéraux larges de 15 mm ; lobe médian divisé, à cal quadrilobé,
frangé aux sommets - Connu uniquement de la région de Saül-Inini (CAY, NY).
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Psygmorchis pumilio (Reichenbach f.) Dodson & Dressler, in Phytologia 24(4):288
(1972). Maxillarieae.
Syn. : Oncidium gnomus Kraenzl. ; O. oberonia Schltr. ; O. pumilio Rchb. f. ; O. titania Schltr. ;
Psygmorchis gnoma (Kraenzl.) Dodson & Dressl. ; Tolumnia pumilio (Rchb. f.) Hoehne -
Description : Epiphyte similaire à Psygmorchis glossomystax, avec des fleurs d'un jaune pur
et un labelle plus long que large. Cal bilobé, dilaté vers l’avant et à marge dentée -
Uniquement connu en forêt ripicole vers Saut Coton sur l'Ouaqui (CAY).
Psygmorchis pusiüa (Linné) Dodson & Dressler, in Phytologia 24(4):288 (1972).
Maxillarieae.
Syn. : Cymbidium pusillum (L.) Sw. ; Epidendrum pusillum L. ; E. ventilcibrum Vell. ;
Oncidium allemand Barb. Rodr. ; O. iridifolium Kunth ; O. pusillum (L.) Rchb. f. ; Tolumnia
pusilla (L.) Hoehne - Description : Epiphyte similaire à Psygmorchis glossomystax , plus
grand : feuilles jusqu’à 3 fois plus hautes ; sépales de 5 x 2 mm ; pétales de 8 x 4 mm ; labelle
de 2 x 2 cm. Sépales, pétales et labelle jaunes, ponctués de rouge ; cal jaune, ponctué de rouge
brun - Commun et abondant en forêt ripicole dans toute la Guyane.
Quekettia microscopica Lindley, in Edwarcls's Bot. Reg. 25:misc. 3 (1839). Epidendreae.
Description : Epiphyte acaule. Feuilles en éventail, subcylindriques, en alêne, sillonnées,
longues de 6 cm. Inflorescences basilaires. Fleurs tubulaires, s’ouvrant une à une, longues de
5 mm, jaune vert. Sépale dorsal linéaire, sépales latéraux lancéolés, soudés à mi-longueur,
pétales obliquement oblongs. Labelle trilobé ; lobes latéraux auriculés ; lobe médian obovale
- Plante de forêt montagneuse, observée dans les régions de Régina, Cayenne, Saül, Inini et
Monts Atachi Bacca.
Reichenbachanthus reflexus (Lindley) Brade, in Rodriguesia 1(2):55 (1935).
Epidendreae.
Syn. : Fractiunguis brasiliensis Schltr. ; F. reflexa (Lindl.) Schltr. ; Hexisea reflexa (Lindl.)
Rchb. f. & Griseb. ; Reichenbachanthus modestus Barb. Rodr. ; Scaphyglottis reflexa Lindl. -
Description : Epiphyte cespiteux. Tiges cylindriques pendantes. Feuilles semi-cylindriques,
sillonnées, longues de 19 cm. Inflorescence fasciculée, à la base des feuilles. Fleurs vert pâle
à labelle blanc marqué de pourpre. Sépale dorsal lancéolé, aigu, 5x2 mm ; sépales latéraux
ovales, acuminés, obliques, 6x3 mm ; pétales lancéolés, aigus, 4,5 x 1 mm. Labelle trilobé,
de 6 mm de diamètre ; lobes latéraux triangulaires ; lobe médian émarginé, réfléchi - Observé
au nord-ouest du pays en forêt submontagnarde, où il est commun, notamment sur l' Inini, à
Saül et Petit Saut.
Rodriguezia candida (Lindley) Christenson, in Phytologia 71(6):443 (1992).
Maxillarieae.
Syn. : Burlingtonia candida Lindl. ; B. farmeri hort. ex Williams - Description : Epiphyte.
Pseudobulbes sur rhizome, comprimés, unifoliés, longs de 3 cm. Feuilles oblongues-
elliptiques, 9-15 x 2-3 cm. Inflorescences arquées ou pendantes, en racème. Fleurs blanches,
au labelle marqué de jaune. Sépale dorsal obovale, concave, 30 x 13 mm ; sépales latéraux
soudés, longs de 30 mm ; pétales obliquement obovales, 33 x 17 mm. Labelle piriforme,
émarginé, 54 x 27 mm - Espèce peu commune du nord-ouest du pays.
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Rodriguezia lanceolata Ruiz & Pavon, in Syst. Veg. Fl. Peruv. Chil. 1:219 (1798).
Maxillarieae.
Syn. : Burlingtonia rosea hort. ex Rand ; Pleurothallis coccinea Hook. ; Rodriguezia secundo
H. B. K. - Description : Epiphyte. Pseudobulbes oblongs-elliptiques, comprimés, 30 x 15 mm.
Feuilles coriaces, linéaires-elliptiques, jusqu’à 24 x 3 cm. Inflorescence arquée, en racème, 15-
38 cm. Fleurs variant du rose au pourpre. Sépale dorsal de 14 mm de longueur, ovale, concave
; sépales latéraux soudés, 10-15 mm de longueur ; pétales obovales, apiculés, longs de 9-12
mm. Fabelle entier, 16 x 9 mm, oblong-ovale, émarginé, à marge ondulée. Cal orange -
Espèce commune dans le nord, observée notamment dans la région de Saül et à Petit Saut où
elle a été collectée en abondance.
Rudolfiella aurantiaca (Lindley) Hoehne, in Icon. Orchid. Brasil 220 (1949).
Maxillarieae.
Syn. : Bifrenaria aurantiaca Findl. ; Lindleyella aurantiaca (Findl.) Schltr. ; Schlechterella
aurantiaca (Lindl.) Hoehne - Description : Epiphyte. Pseudobulbes subsphériques,
comprimés, obscurément quadrangulaires, unifoliés, 5x4 cm. Feuilles oblongues, aiguës,
jusqu’à 20 x 5 cm. Inflorescence de 30 cm, érigée ou pendante. Fleurs orange ou jaune orange,
ponctuées de brun. Sépales oblongs-ovales, 15x6 mm environ ; pétales, 16x5 mm. Fabelle
trilobé, 15 x 10 mm ; lobes latéraux érigés, obovales ; lobe médian obliquement oblong,
apiculé - Espèce relativement rare, collectée notamment en forêt submontagnarde au sud de
Maripasoula, et bien connue des orchidophiles locaux.
Sarcoglottis acciulis (J. E. Smith) Schlechter, in Repert. Spec. Nov. Regni Veg. Beih.
6:53 (1919). Cranichideae.
Syn. : Arethusa picta Anderson ; Gyrostachys picta (Anderson) O. Kuntze ; Narica moschata
Raf. ; Neottia acaulis J. E. Sm. ; N. picta (Anderson) R. Br. ; Sarcoglottis allemand Barb.
Rodr. ; S. hunteriana Schltr. ; S. picta (Anderson) Klotzsch ; S. powellii Schltr. ;
S. purpusianum Schltr. ; S. speciosa C. Presl. ; S. valida Ames ; Spiranthes acaulis (J. E. Sm.)
Cogn. ; S. allemand (Barb. Rodr.) Cogn. ; S. assurgens Rchb. f. ; S. picta (Anderson) Lindl. ;
S. speciosa (C. Presl.) Lindl. ; Synoplecds picta (Anderson) Raf. - Description : Terrestre en
rosette de feuilles basilaires. Feuilles ovales-elliptiques, jusqu’à 30 x 6 cm, vert velouté taché
de blanc. Inflorescence érigée, jusqu’à 75 cm, en racème. Fleurs érigées, vert blanchâtre,
labelle blanc, veiné de vert. Sépale dorsal lancéolé, aigu, 14-40 x 3-5 mm ; sépales latéraux
elliptiques, falciformes, larges de 7 mm ; pétales obliquement spatulés. Labelle obovale -
Observé dans la moitié sud de la Guyane, notamment à Saül.
Sarcoglottis amazonica Pabst, in Bol. Inst. Nac. Pescj. Amaz. Manaus Bot. 31:1 (1969).
Cranichideae.
Espèce récoltée au sud de Saül et observée dans les forêts d’une large bande côtière (CAY).
Sarcoglottis degranvillei Szlachetko & Veyret, in Fragm. Flor. Geobot. 39(2):473
(1994). Cranichideae.
Description : Terrestre à racines en grappe, à tige de 39-56 cm. Feuilles en rosette, pétiolées,
ovales-lancéolées, 20 x 7 cm. Inflorescence de 15 cm, à 5 fleurs lâches, avec bractées. Fleurs
dressées, défléchies au sommet. Sépale dorsal oblong-lancéolé, aigu, 20 x 4 mm ; pétales
oblancéolés, aigus, 19x3 mm. Labelle subsessile, fin, comprimé vers l’apex - Le spécimen-
type provient de Guyane française, Haute Approuage, sur les rives du saut Mais (Szlachetko
& Veyret, 1994a).
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Scaphyglottis bifida (Reichenbach f.) C. Schweinfurth, in Bot. Mus. Leafl. 10:27
(1941). Epidendreae.
Syn. : Hexadesmia bifida Rchb. f. - Récolté sur les Monts Tumuc-Humac et sur l’Inini
(CAY. NY).
Scaphyglottis fusiformis (Grisebach) Schultes, in Bot. Mus. Leaf 17:205 (1956).
Epidendreae.
Syn. : Hexadesmia brachyphylla Rchb. f. ; H. brachyphylla Rchb. f. var. longior Schltr. ;
H. fusiformis Griseb. ; Scaphyglottis brachyphylla (Rchb. f.) C. Schweinf. - Description :
Epiphyte cespiteux. Pseudobulbes fusiformes, en chaine, longs de 4 cm. Feuilles solitaires,
apicales, linéaires, émarginées, 10 x 0,5 cm. Inflorescences sessiles, fasciculées. Fleurs
campanulées, vert pâle, à labelle blanc. Sépales lancéolés, aigus, 8x2 mm ; pétales oblongs-
lancéolés, aigus, 8 x 2,5 mm. Labelle spatulé, tronqué, apiculé, soudé au pied de la colonne -
Observé notamment dans la région de Saül, Mont Galbao, Inini.
Scaphyglottis modesta (Reichenbach f.) Schlechter, in Repert. Spec. Nov. Regni Veg.
23:46 (1926). Epidendreae.
Syn. : Portera modesta (Rchb. f.) Rchb. f. ; Tetragamestus modestus Rchb. f. - Description :
Epiphyte cespiteux formé d’une chaine de pseudobulbes bifoliés, fusiformes, superposés, de
10 cm ou plus. Feuilles oblongues-elliptiques, 12 x 2 cm. Inflorescence terminale. Fleurs
campanulées, vert jaune, avec des traces de pourpre. Sépales ovales, 6x3 mm ; pétales
oblongs, arrondis, 5 x 2,5 mm. Labelle trilobé, cunéiforme, long de 6 mm ; lobes latéraux
érigés, arrondis ; lobe médian arrondi ou émarginé - Espèce commune, observée dans la zone
côtière, à Petit Saut notamment, vers Saül et Maripasoula.
Scaphyglottis ochroleuca Schlechter, in Notizbl. Bot. Gart. Berlin-Dahlem 6:123 (1914).
Epidendreae.
Espèce récoltée en divers lieux, en forêt de faible altitude (CAY).
Scaphyglottis proliféra Cogniaux, in Fl. Bras. 3(5): 15 (1898). Epidendreae.
Syn. : Isochilus proliferum R. Br. ; Scaphyglottis cuneata Schltr. ; S. gracilis (Schltr.) Schltr. ;
S. wercklei Schltr. ; Tetragamestus gracilis Schltr. - Description : Epiphyte cespiteux.
Pseudobulbes bifoliés, cylindriques-fusiformes, superposés en chaîne, 10 x 0,4 cm. Feuilles
linéaires, émarginées, 6 x 0,5 cm. Inflorescence solitaire, terminale, enveloppée de bractées
imbriquées. Fleurs blanches, à labelle pourpre. Sépales oblongs, obtus, 5x2 mm environ, les
latéraux obliques ; pétales linéaires-lancéolés, obtus, 4 x 1 mm. Labelle obovale, émarginé,
réfléchi à l’apex, 6 x 3,5 mm - Observé dans la moitié sud du pays, notamment dans la région
de Saül-Inini (CAY, NY).
Scaphyglottis sickii Pabst, in Orquidea 18:7 (1956). Epidendreae.
Description : Epiphyte. Pseudobulbes bifoliés, superposés en chaîne, fusiformes, érigés ou
pendants, hauts de 2-6 cm. Feuilles lancéolées, aiguës, longues de 3-4 cm. Fleurs terminales,
à base entourée de bractées imbriquées. Sépales ovales, 3 x 1 mm, les latéraux soudés à la base ;
pétales linéaires, longs de 3 mm. Labelle obscurément trilobé, long de 2-3,5 mm ; lobes
latéraux érigés, arrondis ; lobe médian elliptique, subaigu - Espèce largement répandue,
observée notamment vers Sinnamary, St. Georges et Maripasoula.
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Scaphyglottis stellata Loddiges ex Lindley, in Bot. Reg. Mise. 44 (1889). Epidendreae.
Syn. : Scaphyglottis amethystina (Rchb. f.) Schltr. - Description : Epiphyte cespiteux à
pseudobulbes bifoliés, cylindriques, superposés en chaîne. Feuilles linéaires, émarginées,
coriaces, 10 x 0,8 cm. Inflorescences terminales, fasciculées. Fleur lavande à colonne
améthyste. Sépales linéaires-lancéolés, aigus, 7 x 1,5 mm environ, le dorsal concave et les
latéraux obliques ; pétales similaires au sépale dorsal. Labelle trilobé, cunéiforme ; lobes
latéraux arrondis ; lobe médian émarginé - L’aire de distribution de cette espèce (y compris
sous le nom de S. amethystina ) est très vaste. En Guyane, elle a été observée dans le nord ainsi
que dans la région de Saiil : Mont Galbao, Inini.
Scaphyglottis violacea Lindley, in Bot. Reg. 22:t. 19 (1901). Epidendreae.
Syn. : Cladobium violaceum Lindl. ; Scaphyglottis rosea Hook. ; Ponera violacea (Lindl.) Rchb.
f. ; P. rosea (Hook.) Rchb. f. - Description : Epiphyte similaire à Scaphyglottis stellata, dont il
ne diffère que par ses fleurs plus petites et violettes, avec un labelle blanc, charnu et canaliculé
- Spécimens plusieurs fois récoltés dans la région de Saül-Inini. 24 spécimens collectés à Petit
Saut et conservés aux Conservatoire et jardins botaniques de Nancy, ont été initialement
enregistrés sous S. graminifolia (Ruiz & Pavon) Poepp. & Endl. (Chiron, 2002), car S. violacea
était alors placé dans la synonymie de ce taxon, suivant en cela Brako & Zarucchi (1993). Une
étude plus approfondie nous fait aujourd’hui distinguer ces deux taxons.
Scelochilus ecalcaratus Determann, in Selbyana 7(1):88 (1982). Maxillarieae.
Description : Epiphyte cespiteux, pendant. Pseudobulbes unifoliés, comprimés, 15x3 mm.
Feuilles elliptiques-lancéolées. Inflorescence uniflore, axillaire, haute de 4 cm. Fleurs
campanulées, translucides, jaunes, aux pétales ponctués de rouge. Sépale dorsal oblong-
obovale, aigu, 8x5 mm ; sépales latéraux oblongs, soudés à la base, 5x3 mm ; pétales
obovales, arrondis, apiculés, 9x7 mm. Labelle simple, obovale, avec 2 crêtes parallèles sur
le cal - Connu par des spécimens récoltés dans la région de Saiil (CAY, NY).
Schomburgkia marginata Lindley, in Sert. Orch., t. 13 (1838). Epidendreae.
Syn. : Cattleya marginata (Lindl.) Beer ; Bletia marginata (Lindl.) Rchb. f. ; Laelia marginata
(Lindl.) Williams - Description : Epiphyte cespiteux. Pseudobulbes bifoliés, fusiformes,
8-24 x 2-4 cm. Feuilles oblongues-ligulées, rigides, coriaces, jusqu’à 30 x 6,5 cm.
Inflorescence terminale, jusquà 60 cm. Sépales et pétales rouge brique, à marge jaune ; labelle
blanc, avec des lueurs de rose sur les bords et l'apex. Sépales et pétales subsimilaires, oblongs-
elliptiques, à marges ondulées, 20-22 x 8-9 mm. Labelle trilobé, 16x12 mm ; lobes latéraux
oblongs ; lobe médian ovale, à marge ondulée, réfléchi à l’apex - « De nombreuses notes de
Guyane sur S. crispa Lindl. concernent probablement S. marginata » (Christenson, 1997). La
confusion, courante entre les 2 espèces, a sans doute une origine partielle dans un synonyme
de S. crispa Lindl. nommé S. marginata Hook., non Lindl., 1839. Cette espèce, relativement
rare, a été observée dans la région de Saül-Inini, ainsi que dans le bassin du Haut-Maroni, sur
savane roche (CAY, NY).
Scuticaria steelii (Hooker) Lindley, in Edwards ’s Bot. Reg. 29:misc. 14 (1843). Maxillarieae.
Syn. : Maxillaria flagellifera Lindl. ; M. steelii Hook. ; Scuticaria keyseriana hort. -
Description : Epiphyte cespiteux à rhizome court. Feuilles cylindriques, en forme de fouet,
longues de 1,50 m. Inflorescences en racème de 2-3 fleurs odorantes, vert jaune,
irrégulièrement ponctuées de brun, labelle blanc verdâtre, veiné de brun. Sépale dorsal
elliptique-lancéolé, 42 x 15 mm ; sépales latéraux obliquement oblongs-ovales, 32 x 20 mm ;
pétales similaires au sépale dorsal, falciformes, 38 x 12 mm. Labelle trilobé, 32 x 40 mm ;
lobes latéraux arrondis ; lobe médian émarginé. Cal à 5 dents et poils blancs - Observations
disséminées, notamment dans la région de Saül et dans la partie nord-ouest du pays.
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Selenipedium palmifolium (Lindley) Reichenbach f., in Bonplandia 2:116 (1854).
Cypripedioideae.
Syn. : Cypripedium palmifolium Lindl. - Description : Terrestre jusqu’à 2 m de hauteur.
Feuilles oblongues-elliptiques, pubescentes, jusqu’à 22 x 6 cm. Inflorescence jusqu’à 20 cm, à
bractées lancéolées. Fleurs translucides, longues de 4 cm, jaunes ou vert pâle, labelle jaune pâle,
ponctué de pourpre. Sépales ovales, les latéraux soudés, émarginés, 15-25 x 8-15 mm ; pétales
linéaires, aigus, plats ou torsadés, jusqu'à 26 x 3 mm. Labelle en sabot, jusqu’à 27 x 18 mm -
Récoltes rares, et disséminées : régions de Saiil, du Sinnamary, de Cayenne (CAY, NY).
Sigmatostalix amazonica Schlechter, in Beih. Bot. Centralbl. 42(2): 148 (1925). Maxillarieae.
Description : Epiphyte de moins de 26 cm de hauteur. Pseudobulbes unifoliés, 4 cm de
hauteur, avec bractées. Feuilles jusqu’à 15 cm. Inflorescences arquées, en racème. Fleurs
jaunes, ponctuées de rouge ; labelle jaune à base rouge ; cal rose. Sépales et pétales lancéolés,
6x2 mm environ, les sépales latéraux falciformes. Labelle long de 7 mm, ovale, à bord ondulé
- Rare, observé dans la moitié sud (Cremers & Hoff, 1992), mais aussi à Petit Saut, en très
petit nombre (Chiron, 2002).
Sobralia fragrans Lindley, in Gard. Chron. 598 (1853). Epidendreae.
Syn. : Sobralia eublepharis Rchb. f. ex Kraenzl. - Description : Epiphyte cespiteux. Tiges
comprimées, jusqu’à 45 cm de hauteur. Feuilles lancéolées, aiguës, à l’apex tridenté, 2,5 x 3 cm.
Fleurs terminales, habituellement solitaires, crème blanchâtre, à gorge jaune. Sépales
lancéolés, aigus, concaves, 30 x 6 mm ; pétales oblancéolés, 26 x 6 mm. Labelle oblong,
fimbrié au sommet, 25 x 15 mm - Espèce assez rare, observée et collectée au Tumac-Humac,
à Saül et vers Deux Branches sur le Sinnamary (initialement enregistrée sous S. fimbriata
Poepp. & Endl. [Chiron, 2002]).
Sobralia liliastrum Lindley, in Gen. Sp. Orchid PL 177 (1833). Epidendreae.
Syn. : Cattleya liliastrum (Lindl.) Beer ; Epidendrum liliastrum Salzm. ex Beer ; Sobralia
elisabethae Schomb. ; S. paraclisiaca Rchb. f. - Description : Epiphyte cespiteux, haut de
1 à plus de 2 m. Feuilles lancéolées, acuminées, 12-20 x 1-2 cm. Inflorescence terminale, au
rachis en zigzag, couvert de bractées. Fleurs odorantes, de 10 cm de diamètre, blanches,
veinées de jaune, ou roses, veinées de blanc. Labelle strobiliforme, à marges ondulées et
crispées, rose ou blanc - Connu dans le nord-est de la Guyane (CAY).
Sobralia macrophylla Reichenbach f., in Bot. Zeitung (Berlin) 10:713 (1852). Epidendreae.
Syn. : Cattleya chlorantha (Hook.) Beer ; Cyathoglottis macrantha Lemaire ; Sobralia
aurantiaca Linden & Rchb. f. ; S. chlorantha Hook. ; S. rolfeana Schltr. - Description :
Terrestre, parfois épiphyte, pouvant atteindre 1,20 m de hauteur. Bas des tiges couvert de
bractées sèches, au-dessus feuilles ovales, aiguës, glabres, 16x6 cm. Sépales lancéolés, crème
verdâtre, 6 x 1 cm environ ; pétales obliquement lancéolés, blancs à crème, légèrement plus
courts. Labelle spatulé, 6 x 3,5 cm, blanc ponctué de jaune dans le bas, crispé au sommet -
Connu dans le bassin de l’Oyapok (CAY).
Sobralia sessilis Lindley, in Edwards ’s Bot. Reg. 27:misc. 3 (1841). Epidendreae.
Syn. : Cattleya sessilis (Lindl.) Beer ; Sobralia galeottiana A. Rich. - Description : Epiphyte
cespiteux à tiges de plus de 1 m. Feuilles lancéolées, aiguës, 22 x 8 cm. Fleurs terminales, à
vie brève. Sépales et pétales rose lavande, avec veine médiane blanche, lancéolés, aigus,
environ 5 x 1,5 cm, les pétales un peu plus courts. Labelle blanc à la base, devenant
graduellement jaune, orange et pourpre à l'apex, 5 x 3,5 cm, ovale, à bords recourbés à la base,
à marge arrondie et crispée à l’apex - Commun dans le nord du pays, notamment sur la Comté,
le Sinnamary, l’Acarouany. Observations éparses plus au sud.
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Sobralia stenophylla Lindley, in Fol. Orchid. Sobralia 2 ( 1 854). Epidendreae.
Un exemplaire de cette espèce peu connue (dont le type provient du Guyana), collecté en 1969
sur savane roche le long de l’Oyapok, est conservé en herbier (P). Aucune autre observation
précise à notre connaissance.
Sobralia suaveolens Reichenbach f., in Gard. Chron. n.s. 9:622 (1878). Epidendreae.
Syn. : Sobralia epiphytica Schltr. - Description : Epiphyte cespiteux, haut de 50 cm. Feuilles
elliptiques-lancéolées, aiguës, plissées, pentanervurées, jusqu’à 17x4 cm. Fleurs terminales,
crème, presque sans pédoncule, s’ouvrant par 2, les labelles se touchant. Sépales et pétales
linéaires-lancéolés, 20 x 5 mm. Labelle obscurément trilobé, cunéiforme, frangé à l’apex,
20 x 1 1 mm, à plusieurs crêtes longitudinales - Connu, en Guyane, dans la partie nord-est,
depuis Saül (CAY, NY).
Sobralia yauaperyensis Barbosa Rodrigues, in Vellozia ed. 2, 1:131 (1891). Epidendreae.
Description : Epiphyte à tiges dressées, cylindriques, comprimées, hautes de 1 m ou moins.
Feuilles lancéolées, plissées, rigides, jusqu’à 16x5 cm. Fleurs terminales, sans pédoncule,
rose-pourpre avec la gorge du labelle jaune. Sépales et pétales lancéolés, aigus, environ
65 x 25 mm, les pétales crénelés sur leur moitié sommitale. Labelle simple, 7 x 5,5 cm,
obovale, émarginé, crénelé vers le sommet - Connu en forêt de faible altitude de la moitié est
du pays, et collecté notamment à Petit Saut.
Spiranthes tenuis Lindley, in Gen. Sp. Orchid PL 466 (1840). Cranichideae.
Syn. : Gyrostachys tenuis (Lindl.) O. Kuntze - Description : Terrestre de moins de 15 cm de
hauteur, inflorescence comprise, à feuilles en rosette. Feuilles lancéolées, aiguës, longues de
4-6 cm. Inflorescence de 7-9 cm, à fleurs en spirale, tubulaires, de moins de 1 cm de longueur.
Sépales érigés, groupés, oblongs, arrondis à l’apex, longs de moins de 5 mm ; pétales oblongs,
falciformes, de 5 mm. Labelle cunéiforme, 4x3 mm, dentelé à l’apex - Connu par le type, de
Guyane mais sans localisation.
Stanhopea grandiflora (Loddiges) Lindley, in Gen. Sp. Orchid PL 158 (1832).
Maxillarieae.
Syn. : Ceratochilus grandiflorus Lodd. ; Stanhopea calceolata Drapiez (?) ; S. eburnea Lindl.
- Description : Epiphyte. Pseudobulbes groupés, ovoïdes, longs de 35 mm. Feuilles solitaires,
lancéolées-elliptiques, plissées, pétiolées, jusqu’à 25 x 10 cm. Inflorescences pendantes, en
racème. Fleurs blanches. Sépale dorsal lancéolé, aigu, 7 x 3 cm ; sépales latéraux lancéolés-
ovales, soudés à la base, 7 x 3,5 cm ; pétales lancéolés, aigus, à marges recourbées, 7x2 cm.
Labelle long de 7 cm ; hypochile formant une poche, marqué de lignes rouges à l’extérieur,
pubescent et orange à l’intérieur ; épichile triangulaire, aigu, convexe. Colonne longue de
7,5 cm - Espèce connue dans tout le pays et collectée notamment à Petit Saut.
Stelis argentata Lindley, in Edwards s Bot. Reg. 28:misc. 64 (1842). Epidendreae.
Syn. : Stelis bernouilli Schltr. ; S. endresii Rchb. f. ; S. glandulosa Ames ; S. heylidiana Focke ;
S. huebneri Schltr. ; S. leucopogon Rchb. f. ; S. littoralis Barb. Rodr. ; S. panibracteata Ames ;
S. praesecta Schltr. ; S. propinqua Ames ; S. violascens Schltr. ; S. yauaperyensis Barb. Rodr.
- Description : Epiphyte cespiteux à tiges secondaires de 5 cm, entourées de bractées.
Feuilles oblancéolées, émarginées, coriaces, environ 10 x 2 cm. Inflorescences en racème,
naissant à la base des feuilles, plus longues qu’elles. Fleur vert pourpre, s’inscrivant dans un
triangle équilatéral de 1 cm de côté. Sépales ovales subaigus, à 2 veines, environ 5 mm de
diamètre ; pétales insignifiants, subégaux au labelle, 0,8 x 1,5 mm - Abondant dans toute la
Guyane, collecté en grand nombre à Petit Saut.
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Stelis guianensis Rolfe, in Trans. Linn. Soc. London, Bot. 6:59 (1901). Epidendreae.
Description : Epiphyte cespiteux à tiges secondaires de 1-1,5 cm. Feuilles lancéolées, à
l’apex tridenté, 35 x 5 mm. Inflorescence en racème, naissant à la base des feuilles, nettement
plus longue qu'elles. Fleurs s’inscrivant dans un triangle équilatéral de 3 mm de côté. Sépales
ovales, subaigus, 1,5 mm de diamètre ; pétales rhombiformes, 0,6 mm de diamètre. Labelle
presque rond, apiculé, 0,5 x 0,7 mm - Observé dans la région de Saül-Inini (NY).
Stelis ophioglossoides (Jacquin) Swartz, in J. Bot. (Schrader) 2(2):239 (1799). Epidendreae.
Syn. : Dendrobium ophioglossoides (Jacq.) Sw. ; Epidendrum ophioglossoides Jacq. ;
E. trigoniflorum Sw. - Description : Epiphyte cespiteux. Tiges secondaires de 5-7 cm.
Feuilles oblongues-elliptiques, 4-10 x 0,6- 1,6 cm. Inflorescence souvent solitaire, plus longue
que les feuilles, naissant à leur base. Fleurs jaune vert, ponctuées de pourpre. Sépales ovales,
concaves, 3 mm de diamètre ; pétales obovales-triangulaires, 6 x 1 mm. Labelle à l’apex
arrondi ou subtronqué, 6 mm de diamètre - Récolté sur le Sinnamary (notamment à Petit-Saut,
en très petit nombre).
Stelis papaquerensis Reichenbach f., in Linnaea 22:822 (1850). Epidendreae.
Collecté dans la région de Paul-Isnard et à Petit Saut (en grand nombre).
Stelis santiagoensis Mansfeld, in Notizbl. Bot. Gart. Berlin 10:239 (1928). Epidendreae.
Description : Epiphyte cespiteux. Tiges secondaires de 4 cm. Feuilles ligulées, émarginées,
environ 10 x 1,4 cm. Inflorescences en racème, plus courtes que les feuilles. Fleurs
campanulées, vert pâle. Sépales ovales, obtus, révolutés, 3x2 mm ; pétales concaves,
triangulaires, 0,7 x 0,2 mm. Labelle ovale, 0,5 x 0,6 mm, au dos en carène - Observé à Petit
Saut et dans la région de Saül.
Tolumnia guianensis (Aublet) Braem, in Orchideen 37(2):58 (1986). Maxillarieae.
Syn. : Ophrys guianensis Aubl. ; Oncidium guianense (Aubl.) Garay - Le spécimen type de
cette espèce provient de Guyane ; nous avons pu en retrouver un exemplaire en herbier (P)
collecté par Leprieur sans localisation, sous le nom d’E pidendrum guttatum , puis identifié
comme Oncidium vciriegatum par Reichenbach fils et enfin comme O. guianense par
Christenson.
Trichocentrum fuscum Lindley, in Edwards’s Bot. Mag. 23:t. 195 1 (1837). Maxillarieae.
Syn. : Trichocentrum cornucopiae Linden & Rchb. f. ; T. hardi Rolfe ; T. mattogrossense
Hoehne ; T. pinelii Lindl. - Description : Epiphyte. Pseudobulbes enveloppés de bractées
blanches. Feuilles lancéolées-ovales, vert sombre satiné, jusqu'à 10 x 2,5 cm. Pédicelles floraux
avec bractées vertes. Sépales et pétales d’environ 10x5 mm, blancs à crème, souvent marqués
de traces pourpres. Labelle de 3,5 cm y compris un éperon de 2 cm ; blanc à la base, jaune à
l’apex. Cal couvert de poils pourpres, ayant des lobes latéraux jaunes striés de rouge brun -
Plante récoltée uniquement aux Monts Atachi-Bakka, sous le nom de T. cornucopiae (CAY).
Trichosalpinx ciliaris (Lindley) Luer, in Phytologia 54(5):395 (1983). Epidendreae.
Syn. : Pleurothallis brevis Schltr. ; P. ciliaris (Lindl.) Wms. ; P. lepanthiformis Rchb. f. ;
P. purpusii Schltr. - Description : Epiphyte cespiteux. Tiges secondaires de 5,5 cm,
enveloppées de bractées brunâtres fimbriées. Feuilles vertes, parfois pourpre brun sur les
bords. Inflorescence en racème, naissant à la base des feuilles. Fleurs campanulées, pourpre
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Richardiana
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foncé, 4 mm de longueur. Sépale dorsal ovale, subaigu, concave, 3x2 mm ; sépales latéraux
elliptiques, partiellement soudés, arrondis, avec trichomes le long des marges et vers l’apex ;
pétales ciliés à l’apex. Labelle simple, oblong, arrondi, auriculé, 2 x 0,6 mm - Observé à Petit
Saut et dans la région de Saül.
Trichosalpinx egleri (Pabst) Luer, in Phytologia 54(5):395 (1983). Epidendreae.
Syn. : Pleurothallis egleri Pabst - Description : Epiphyte cespiteux. Tiges secondaires
pendantes, 7-9 cm. Feuilles lancéolées, acuminées, plus ou moins teintées de pourpre, environ
5 x 1 cm. Inflorescence en racème, à la base des feuilles. Fleurs blanchâtres, avec le sommet
des sépales, des pétales et du labelle pourpre. Sépale dorsal ovale, concave, 3,5 x 2 mm ;
sépales latéraux soudés sur la moitié de leurs longueurs ; pétales oblongs, à l’apex cilié.
Labelle oblong, auriculé, cilié, 1,7 x 0,7 mm - Connu dans le nord-est et dans la région de
Saül-Inini (CAY, NY).
Trichosalpinx orbicularis (Lindley) Luer, in Phytologia 54(5):396 (1983). Epidendreae.
Syn. : Pleurothallis biflora Focke ; P. lancifera Schltr. ; P. orbicularis (Lindl.) Lindl. ;
P. rotundata C. Schweinf. ; P. tachytheca Lehm. & Kraenzl. ; Specklinia orbicularis Lindl. ;
T. oxychilos Carnevali & Romero - Description : Epiphyte cespiteux. Tiges secondaires
jusqu’à 3,5 cm, entourées de bractées ciliées. Feuilles rondes, vertes, plus ou moins teintées de
pourpre. Inflorescence en racème. Fleurs jaune foncé, labelle marron. Sépales lancéolés, aigus,
le dorsal 5x2 mm, les latéraux soudés à la base, 4,5 x 1,5 mm ; pétales oblongs, érodés à
l’apex, 2 x 0,7 mm. Labelle triangulaire-ligulé, fimbrié, 3 x 1 mm - Espèce très commune en
Guyane, notamment dans les régions de : Saül, Petit Saut, Caïman et l’Acarouany.
Trigonidium acuminatum Bateman ex Lindley, in Edwards's Bot. Reg. 24:misc. 74
(1838). Maxillarieae.
Syn. : Trigonidium peruvianum Schltr. ; T. subrepens Rolfe ; T. tenue Lodd. ex Lindl. -
Description : Epiphyte rampant. Pseudobulbes ovoïdes, comprimés, jusqu’à 4 cm de
longueur. Feuilles longues de moins de 26 cm. Inflorescences couvertes de bractées tubulaires.
Fleurs triangulaires, brun verdâtre, avec des bandes longitudinales brunes ; extrémités des
pétales ponctuées de gris bleu ; lobe médian du labelle jaune. Sépales et pétales oblancéolés,
les sépales formant un tube aux sommets réfléchis. Labelle trilobé, 45 x 25 mm ; lobes latéraux
obliquement triangulaires ; lobe médian en forme de truelle, réfléchi à l’apex - Courant en
forêt dans tout le pays, notamment dans les régions de Saül et de Petit Saut.
Trigonidium obtusum Lindley, in Edwardss Bot. Reg. 23:t. 1923 (1837). Maxillarieae.
Description : Epiphyte à rhizome rampant. Pseudobulbes espacés, ovoïdes, comprimés, 4,5 x 3 cm,
généralement bifoliés. Feuilles oblongues-lancéolées, aiguës, environ 20 x 6 cm. Fleurs solitaires,
tubulaires à la base. Sépales lancéolés, trapézoïdaux, longs de 4 cm ; pétales obovales, longs de
0,7 mm. Labelle long de 7-8 mm, trilobé ; lobes latéraux érigés ; lobe médian ligulé, courbé vers
le bas - Connu de la région de Saül et des Monts Atachi-Bakka (CAY).
Triphora amazonica Schlechter, in Beih. Bot. Centralbl. 42(2):75 (1925). Triphoreae.
L’herbier de Cayenne possède une récolte faite dans le nord-est, sur la crique Armontabo.
Triphora surinamensis (Lindley) Britton & Wilson, in Sci. Surv. Porto Rico & Virgin
Islands 5(2): 184 (1924). Triphoreae.
Syn. : Pogonia surinamensis Lindl. - Description : Terrestre de 5-30 cm de hauteur. Tiges
glabres, cylindriques, avec bractées de 25 mm. Feuilles ovales, trinervurées, jusqu’à 4x2 cm.
Fleurs solitaires, pourpres ou roses, labelle rose. Sépales et pétales subsimilaires, linéaires.
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jusqu'à 13x3 mm. Labelle trilobé, 10 x 7 mm ; lobes latéraux obliquement oblongs, arrondis ;
lobe médian stipitiforme, avec 3 rangs de papilles au centre - Espèce disséminée dans la
moitié nord du pays depuis la région de Saül-Inini (CAY, NY).
Trisetella triglochin (Reichenbach f.) Luer, in Phytologia 47(2):58 (1980). Epidendreae.
Syn. : Mcisdevallici allenii Wms. ; M. huebneri Schltr. ; M. trichaete Rchb. f. ; M. tridactylites
Rchb. f. ; M. triglochin Rchb. f. ; M. tripeta Rchb. f. ; M. triseta Rchb. f. ex Kraenzl. ;
Trisetella huebneri (Schltr.) Luer ; T. trichaete (Rchb. f.) Luer ; T. tridactylites (Rchb. f.) Luer
- Description : Epyphyte cespiteux. Eeuilles linéaires, aiguës, 2-7 x 0,1 -0,4 cm.
Inflorescence en racème. Lleurs s’ouvrant successivement sur une hampe de 5-9 cm ; tépales
rouge brun, terminés par une longue queue jaune, labelle pourpre. Sépale dorsal ovale, long de
3-6 mm ; sépales latéraux soudés en une lame elliptique, concave, longue de 8-21 mm ; pétales
oblongs-lancéolés, tridentés, 3,5 mm de longueur. Labelle oblong-ovale, sillonné, long de
2-4 mm - Espèce collectée dans la région de Satil-Inini (CAY, NY).
Uleiorchis ulaei (Cogniaux) Handro, in Arq. Bot. Estado Sao Paulo n.s. 3:175 (1958).
Gastrodieae.
Syn. : Uleiorchis cogniauxiana Hoehne ; Wullschlaegelia ulaei Cogn. - Description :
Terrestre saprophyte, sans chlorophylle. Tige à 2-3 bractées. Inflorescence dressée, en racème.
Lleurs campanulées, blanc brunâtre, labelle jaune, taché de brun à la base. Sépales et pétales
soudés sur presque toute leur longueur (jusqu’à 18 mm) ; sommets libres sur 2-4 mm. Labelle
elliptique-ovale, 14x6 mm, rétréci au centre, à marge ondulée - Espèce rare, connue du centre
du pays, notamment de Saül-Inini (CAY, NY).
Vanilla barrereana Veyret & Szlachetko, in Adansonia (16) 2-4:219-223 (1994). Vanilleae.
Description : Liane grimpante. Eeuilles lancéolées-linéaires, acuminées, environ 14 x 2,5 cm.
Inflorescences à 6 fleurs. Bractées florales de moins de 1 cm. Sépale dorsal lancéolé, obtus,
32 x 7 mm ; sépales latéraux lancéolés, spatulés, 31x6 mm, à l’apex digitiforme ; pétales
spatulés, 30 x 8 mm. Labelle partiellement soudé à la colonne, rhomboïde, obscurément
trilobé, 29 x 23 mm ; lobes latéraux arrondis ; lobe central à bord crénelé et appendice apical
charnu. Cal charnu, pubescent, fendu au milieu - Le spécimen-type est originaire du Haut
Tampoc, Saut Pierourou (Szlachetko & Veyret, 1994b).
Vanilla chamissonis KIotzsch, in Bot. Zeitung ( Berlin ) 4:564 (1846). Vanilleae.
Connu en Guyane uniquement le long de l’Oyapok (CAY).
Vanilla leprieurii R. Porteres, in Bul. Soc. Bot. France 98:94 (1951). Vanilleae.
Cette espèce, dont le type est de Guyane française, est connue et récoltée dans la zone côtière,
notamment à Petit-Saut.
Vanilla mexicana Miller, in Gard. Dict. ed. 8, Vanilla n°l (1768). Vanilleae.
Syn. : Epidendrum vanilla L. ; Vanilla aromatica Sw. ; V. inodora Schiede - Description :
Liane succulente s’enracinant aux nœuds. Eeuilles ovales, aiguës, 10-30 x 4-15 cm.
Inflorescences dressées, en racème, à bractées proéminentes. Lleurs jaune vert, labelle blanc.
Sépales lancéolés, obtus, réfléchis au sommet, à bords recourbés, environ 5 x 1 ,5 cm ; pétales
lancéolés, aigus, réfléchis à l’apex, ondulés sur les bords, environ 5 x 1 cm. Labelle trilobé,
soudé au pied de la colonne, tubulaire à sa base, 4,6 x 3,6 cm ; lobes latéraux enveloppant la
colonne ; lobe médian elliptique, à 2 protubérances à la base - Disséminée dans toute la
Guyane. Observée notamment dans la région de Saül et sur l'Acarouany.
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Vanillci odorata C. Presl., in Reliq. Haenk. 1(2): 101 (1827). Vanillae.
Syn. : Vanilla ensifolia Rolfe ; V. uncinata Huber ex Hoehne - Des collectes de cette espèce, le
long de la rivière Yaloupi, sont conservées à l’herbier de Cayenne sous le nom de Vanilla
ensifolia.
Vanilla palmarum (Salzmann ex Lindley) Lindley, in Gen. Sp. Orchid PI. 436 (1840).
Vanilleae.
Syn. : Epidendrum palmarum Salzm. ex Lindl. ; Vanilla lutea Wright ex Griseb. - Description :
Epiphyte grimpant, ne se développant apparemment que sur les palmiers, de préférence du genre
Mauritia. Feuilles jaune vert, 11x7 cm. Inflorescence en racème court, à fleurs multiples,
jaunes, à marges blanches sur le labelle et à poils jaunes sur le cal. Sépales et pétales nervurés,
7 x 1 cm. Labelle spatulé, long de 5 cm. Colonne jaune, couverte de poils blancs - Collectée au
sud de Cayenne et vers Iracoubo.
Vanilla planifolia Jackson ex Andrews, in Bot. Repos. 8:t. 538 (1808). Vanilleae.
Syn. : Myrobroma fragrans Salisb. ; Vanilla frcigrans (Salisb.) Ames - Description : Liane
succulente s’enracinant aux nœuds. Feuilles lancéolées, aiguës, 8-23 x 2-8 cm. Inflorescence en
racème, à bractées réduites. Fleurs crème, labelle orange. Sépales oblancéolés, aigus, environ
8 x 1,5 cm ; pétales oblancéolés, obtus, légèrement plus petits que le sépale dorsal. Labelle
obscurément trilobé, tubulaire, cunéiforme ; lobe médian à l'apex émarginé, environ 8 x 3 cm -
Espèce observée (rarement) dans la région de Saül-Inini (NY).
Vanilla pompona Schiede, in Linnaea 4:573 (1829). Vanilleae.
Syn. : Vanilla grandiflora Lindl. ; V. claviculata Lindl. ; V. guicmensis Splitg. ; V. lutescens Moq.
ex Dupuis ; V. pittieri Schltr. - Description : Liane grimpante. Feuilles ovales, aiguës, convexes,
jusqu’à 18x8 cm. Inflorescences axillaires en racème. Fleurs crème, labelle orange. Sépales et
pétales oblancéolés, obtus, 9 x 1,7 mm. Labelle entier, soudé à la colonne, tubulaire, évasé vers
l’extrémité. Colonne de 6 mm, pubescente - Espèce observée à Saül (Christenson, 1997), sous
le nom de Vanilla grandiflora, et dans la région de Cayenne, sans localisation (Cremers & Hoff,
1992), sous le nom de V. pompona (Christenson pense qu’il s’agit de deux espèces distinctes et
que V. grandiflora est endémique de Satil alors que V. pompona pousse au Mexique et au
Guatemala).
Vanilla porteresiana Szlachetko & Veyret, in Adansonia 1 6(2-4):22 1 (1994 [1995]).
Vanilleae.
Description : Liane grimpante, s’enracinant aux nœuds. Feuilles oblongues-lancéolées,
acuminées, environ 20 x 4 cm. Inflorescence de 9 cm, à bractées de moins de 1 cm, portant
environ 20 fleurs blanches campanulées. Sépale dorsal oblong-lancéolé ou ligulé, environ
20 x 4 mm ; sépales latéraux lancéolés, obtus, 19x5 mm, à l’apex digitiforme ; pétales ligulés-
falciformes, de mêmes dimensions que les sépales latéraux. Labelle partiellement soudé à la
colonne, 17x13 mm, ensemble rhomboïde, obscurément trilobé - L’espèce, dont le spécimen-
type provient de la crique Mulet Mort, au sud de Saül (Szlachetko & Veyret, 1994b), est localisée
dans la région de Saül.
Vanilla wrightii Reichenbach f., in Flora 48:273 (1865). Vanilleae.
Syn. : Vanilla claviculata Lindl. ; V. gratiosa Griseb. - Description : Liane grimpante, souvent
sur les palmiers Mauritia flexuosa. Feuilles jusqu’à 7,5 x 3 cm. Inflorescence en racème court, à
fleurs nombreuses, à bractées d’environ 1 cm de long. Sépales et pétales jaune vert à orange brun,
5x8 mm. Labelle blanc, taché de jaune au centre, enveloppant la colonne - Observé vers
St. Laurent du Maroni.
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Wullschlaegelia aphylla (Swartz) Reichenbach f., in Bot. Zeitung (Berlin ) 2 1 : 1 3 1 (1 863).
Gastrodieae.
Syn. : Cranichis aphylla Sw. - Description : Terrestre saprophyte. Tige sans feuilles, pubescente,
dressée, jusqu'à 30 cm. Inflorescence terminale en racème. Fleurs blanches, entièrement
pubescentes. Sépales et pétales d’environ 2 mm de longueur. Labelle caché, à longs poils.
Colonne courte avec un pied assez long - Espèce poussant en forêt claire, dans les zones côtières
de sable blanc, entre Cayenne et Mana (CAY).
Wullschlaegelia calcarata Bentham, in J. Linn. Soc.. Bot. 18:342 (1881). Gastrodieae.
Description : Terrestre saprophyte. Tige sans feuilles de 40-50 cm, pubescente. Racines
fusiformes. Inflorescence terminale en racème. Fleurs blanches, minuscules. Sépales et pétales
connivents. Sépales concaves, pubescents, longs de 2 mm, les latéraux se terminant par un sac
avec éperon de 2 mm ; pétales spatulés-oblongs. Labelle obovale, arrondi, apiculé, concave, long
de 2 mm - Espèce disséminée de la côte au centre du pays (CAY, NY).
Xylobium foveatum (Lindley) Nicholson, in III. Dict. Gard. 4:225 (1887). Maxillarieae.
Syn. : Maxillaria concava Lindl. ; M. foveata Lindl. ; M. stachyobiorum Rchb. f. ; Xylobium
concavum (Lindl.) Hemsl. ; X. ecuadorense Rolfe ; X. filomenoi Schltr. ; X. stachyobiorum
(Rchb. f.) Hemsl. - Description : Epiphyte. Pseudobulbes piriformes, entourés de bractées
brunes. Feuilles lancéolées, plissées, jusqu’à 50 x 8 cm. Inflorescences basilaires de 15 cm.
Fleurs jaune pâle, avec de fines lignes orange à l’intérieur du labelle. Sépale dorsal lancéolé,
aigu, environ 15 x 4 mm ; sépales latéraux obliquement lancéolés, aigus, 18x3 mm. Labelle
ovale, arrondi à l’apex, obscurément trilobé, 10x7 mm - Espèce connue du bassin du Maroni.
Xylobium variegatum (Ruiz & Pavon) Garay & Dunsterville, in Venez. Orchid. III.
2:342 (1961). Maxillarieae.
Syn. : Dendrobium variegatum (Ruiz & Pav.) Pers. ; Maxillaria variegata Ruiz & Pav. -
Description : Epiphyte. Pseudobulbes piriformes bi ou trifoliés, 9x5 cm. Feuilles acuminées,
plissées, 30-95 x 3-10 cm. Inflorescence basilaire, en racème, de moins de 36 cm. Fleurs couleur
chair, à nervures brunâtres et à l’apex du labelle rouge brun. Sépales et pétales lancéolés, les
latéraux falciformes, les pétales plus courts et plus étroits que les sépales. Labelle trilobé,
verruqueux, 25 x8 mm, au lobe médian arrondi - Espèce observée dans les montagnes du centre
et du sud, notamment vers Saül.
Zygosepalum labiosum (Richard) Garay, in Orquideologia 1(3):2 (1967). Maxillarieae.
Syn. : Epidendrum labiosum Rich. ; Menadenium labiosum (Rich.) Cogn. ; M. rostratum (Hook.)
Raf. ; Z ygopetalum rostratum Hook. ; Zygosepalum rostratum Hook. - Description : Epiphyte.
Pseudobulbes bifoliés, espacés de 5 cm sur un rhizome rampant. Feuilles lancéolées-ovales,
aiguës, jusqu’à 26 x 5 cm. Inflorescence basilaire, solitaire. Fleurs de 11-21 cm de longueur.
Sépales et pétales brun verdâtre, en dégradé de vert vers les bords et roses vers la base ; labelle
blanc, strié de pourpre ; cal violet. Sépales et pétales lancéolés, acuminés, réfléchis. Labelle
d’environ 4 cm de diamètre, largement ovale, acuminé - Espèce commune en Guyane,
notamment à Petit Saut.
III (1) - janvier 2003
Richardiana
57
Zygosepalum lindeniae (Rolfe) Garay & Dunsterville, in Venez. Orch. III. 3:336 (1965).
Maxillarueae.
Syn. : Menadenium lindeniae (Rolfe) Cogn. ; Zygopetalum lindeniae Rolfe - Description :
Epiphyte. Pseudobulbes unifoliés sur un rhizome rampant. Feuilles elliptiques-oblancéolées,
environ 25 x 4 cm. Inflorescence axillaire depuis une bractée basilaire. Sépales et pétales à base
blanche, verdâtres au-dessus, avec des veines rougeâtres ; labelle blanc, avec des veines rouges
et des traces de rouge sur le bord des lobes. Sépales et pétales lancéolés, acuminés, environ
4 x 1 cm. Labelle obscurément trilobé, ovale, cordiforme, apiculé, environ 3 cm de diamètre -
Connu uniquement le long de l’Arataye (CAY).
Espèces douteuses
Bifrenaria longicornis Lindley, in Edwards ’s Bot. Reg. 24:misc. 93 (1855). Maxillarieae.
Syn. : Bifrenaria sabulosa Barb. Rodr. ; Stenocoryne longicornis Lindl. : Rudolfiella sabulosa
(Barb. Rodr.) Hoehne - L’espèce, dont Faire de répartition s’étend dans la partie occidentale du
continent sud-américain (Brésil, Venezuela, Colombie, Equateur et Pérou), n’est donnée en
Guyane française que sur la base de simples mentions, sans localisation, faites par Hoehne
(1953) (« Guianas ») et Werkhoven (1986).
Bollea hemixantha Reichenbach f., in Gard. Chron. s.3, 4:206 (1888). Maxillarieae.
Syn. : Zygopetalum hemixanthum Rchb. f. - Cette espèce, dont Faire de distribution couvre le
Venezuela et la Colombie, n’est mentionnée en Guyane par Cremer & Hoff (1992) que par
référence à un « spécimen de Sagot récolté le long du Maroni », sans autres précisions.
Braemia vittata (Lindley) Jenny, in Orchidée 36:38 (1985). Maxillarieae.
Syn. : Hoidletia vittata Lindl. ; Polycycnis vittata (Lindl.) Rchb. f. - Espèce d’Amérique du Sud
tropicale, citée pour les Guyanes par plusieurs auteurs, sans localisation.
Brassavola cucullata (Linné) R. Brown, in Hortus Kew. 2 ed., 5:216 (1813). Epidendreae.
Syn. : Bletia cucullata (L.) Rchb. f. ; Brassavola appendiculata Rich. & Gai. ; B. cuspidata
Hook. ; B. ocloratissima Regel - Nous n'avons pas pu confirmer la présence en Guyane de cette
espèce, citée, sans plus de précision, par Cremers & Hoff (1992).
Brassavola nodosa (Linné) Lindley, in Gen. Sp. Orchid PL 114 (1831). Epidendreae.
Syn. : Epidendron foliis forma siliquarum Nerii Plukenet (1691) ; Epidendrum nodosum L. ;
Cymbidium nodosum Sw. ; Bletia nodosa (L.) Rchb. f. ; B. gilletti Jones - Parfois aussi
considérée comme synonyme de Brassavola grandiflora Lindl. ou de B. venosci Lindl., l’espèce
a été citée en Guyane par Aublet et par Lemée, mais sans localisation.
Bulbophyllum oerstedii (Rchb. f.) Hemsley, in Biol. Cent. -Amer., Bot. 3( 1 6):2 1 3 (1884).
Dendrobieae.
Syn. : Bulbophyllum vinosum Schltr - Cette espèce, largement répandue en Amérique tropicale,
est citée, sans localisation précise, par Cremers & Hoff (1992) et Veyret (1994), mais sa présence
en Guyane reste douteuse.
Bulbophyllum quadrisetum Lindley, in London J. Bot. 2:670 (1843). Dendrobieae.
Un exemplaire d'herbier (P), sans localisation et non confirmé par d’autres observations.
58
Richardiana
III ( 1 ) - janvier 2003
Campylocentrum pachyrrhizum (Reichenbach f.) Rolfe. in Orchid Rev. 11(1 28):246
(1903). Vandeae.
Syn. : Campylocentrum rimbachii Schltr. - Cité par Cogniaux (1907) sans localisation et sans
confirmation ultérieure.
Catasetum blepharochilum Schlechter, in Repert. Spec. Nov. Regni Veg. Beih. 7 : 158
(1920). Cymbidieae.
Cité comme hybride de Catasetum longifolium et de C. macrocarpum, localisé près de Cayenne,
peut-être confondu avec C. macrocarpum Richard ex Kunth.
Catasetum cristatum Lindley, in Trans. Hort. Soc. London, 6:83 (1824). Cymbidieae.
Il s’agit peut-être de Catasetum barbatum, espèce connue aussi comme Catasetum cristatum sous
2 synonymes : C. cristatum var. spinosum Hook. et C. cristatum var. stenosepalum Rchb. f.
Catasetum deltoideum Lindley, in Mém. Soc. Roy. Centr. Agr. Arts Dépt. Nord - 1835-1836 :
92 (1837). Cymbidieae.
Syn. : Myanthus deltoideus Lindl. - Cité sans localisation (Veyret, 1994 ; Werkhoven, 1986).
Catasetum discolor (Lindley) Lindley, in Edwars’s Bot. Reg. 27:sub t. 34 (1841).
Cymbidieae.
Syn. : Catasetum claseianum L. Linden & Cogn. ; Monachanthus discolor var. bushnani Hook. ;
Monachanthus discolor var. viridiflorus Hook. ; Catasetum cassideum Linden & Rchb. f. -
Observé dans la région de St. Laurent du Maroni (Cremers & Hoff, 1992).
Catasetum planiceps Lindley, in Edwards ’s Bot. Reg. 29:t. 9 (1843). Cymbidieae.
Syn. : Catasetum chloranthum Cogn. ; C. recurvatum Link. - Cette espèce, du Guyana, est citée
pour la Guyane française par Dunsterville & Garay (1979) et par Werkhoven (1986), mais sans
précision géographique et sans que cette présence ait été confirmée par la suite. Un exemplaire
en herbier (P) déterminé par Romero comme C. macrocarpum.
Chaubardia surinamensis Reichenbach f., in Bot. Zeiung (Berlin). 10:672 (1852).
Maxillarieae.
Syn. : Zygopetalum trinitatis Ames ; Hoelmeellci santos-nevesii Ruschi ; Cochleanthes trinitatis
(Ames) Schult. & Garay ; Hoelmeella trinitatis (Ames) Fowlie - Cité sans localisation (Veyret,
1994 ; Bennett & Christenson, 1995). Aurait été observé dans la Montagne de la Trinité, sous le
nom de Chaubardiella tigrina (Cremers & Hoff, 1992).
Elleanthus brasiliensis Reichenbach f., in Ann. Bot. Syst. 6:475 (1862). Epidendreae.
Deux planches d’herbier (P) sont classées sous ce nom. Toutefois ces deux exemplaires sont très
différents de tous les autres exemplaires de cet herbier, originaires, eux, du Brésil (à la fois par
l’aspect général de la plante et par l’inflorescence). Il est probable que la détermination soit
inexacte.
Encyclia pacliyantha (Lindley) Hoehne, in Arq. Bot. Estado Sao Paulo 2:154 (1952).
Epidendreae.
La présence en Guyane de cette espèce n'est suggérée que par un exemplaire d'herbier (P)
collecté en 1901 vers St. Laurent du Maroni.
Encyclia tarumana Schlechter, in Beih. Bot. CentralblA2:\06 (1925). Epidendreae.
Le seul exemplaire connu (P), collecté en 1968 à Saut Fini, sur l’Approuage, présente un pseudo¬
bulbe non pas ovoïde mais très allongé (15x1 cm) peu caractéristique de cette espèce.
III (1 ) - janvier 2003
Richardiana
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Epidendrum imitans Schlechter, in Repert. Spec. Nov. Regni Ve g. 8:74 (1921). Epidendreae.
Espèce récoltée sur la Montagne de la Trinité d’après Cremers & Hoff (1992), mais nous
exprimons quelque doute car ces auteurs donnent le Venezuela et les Guyanes comme zone de
distribution, alors que le type vient d’Equateur, à 2 200 m d’altitude.
Galeandra baueri Lindley, in ///. Orch. PL, t. 8 (1832). Cymbidiae.
Syn. : Galeandra batemanii Rolfe ; G. cristata Lindl. ; G. funckiana Lindl. ex Rchb. f. ;
G. funckii Lindl. ex Rchb. f. - Cette espèce, très largement répandue en Amérique tropicale, a été
citée pour la Guyane, mais sans localisation précise. Nous n’avons pas pu confirmer sa présence.
Habenaria Wildenow
Plusieurs espèces à' Habenaria ont été citées pour la Guyane par divers auteurs, sans localisation
précise, mais nous n’avons pas pu, à ce jour, confirmer leur présence : Habenaria alterosula
Snuverink & Westra, H. amanbayensis Schltr., H. amazonica Schltr., H. caldensis Kraenzl.,
H. culmiformis Schltr., H. dusenii Schltr. (dont un exemplaire collecté en 1978 par Sastre dans la
savane Matiti, mais dont la détermination n’est pas certaine, est conservé à l’herbier de Paris),
H. lehmanniana Kraenzl., H. macilenta (Lindl.) Rchb. f. (dont 2 exemplaires, collectés par
Leprieur sans indication de localisation, sont conservés à l’herbier de Paris), H. obtusa Lindl.
Lophiaris liirida (Lindley) Braem, in Schlechteriana 4(1-2): 19 (1993). Maxillarieae.
Syn. : Epidendrum maculatum Aublet ; Oncidium luridum Lindl. ; O. Boydii hort. ex Lindl. ;
O. cosymbeforum E. Morr. ; O. guttatum (Lindl.) Rchb. f. ; O. intermedium Knowles & Fawcett ;
O. lindenii Lodd. ; O. maculatum (Aublet) Urban ; O. sanguineum Lindl. var. a uriculatum Regel
- Description : Epiphyte. Pseudobulbes presque absents. Feuilles ovales-oblongues de taille
variable, vertes, tachetées de brun ou de pourpre. Inflorescence de plus de 2 m. Fleurs de 2-3 cm
de diamètre, variant du jaune au brun et au rouge, maculées ou ponctuées de jaune vif. Sépales
et pétales à bords ondulés ; sépale dorsal ovale à rond, concave ; sépales latéraux spatulés ;
pétales oblongs, obtus. Labelle trilobé ; lobes latéraux petits, arrondis à bords recourbés ; lobe
médian oblong, émarginé - Reprenant les mentions d’ Aublet et de Lemée, Cremers & Hoff
(1992) donnent l’espèce en Guyane. Elle y est également citée par Veyret (1994) sans aucune
localisation.
Lyroglossa grisebachii (Cogniaux) Schlechter, in Anexos Mem. Inst. Butantan , Secc. Bot.
1(2):27 (1921). Cranichideae.
Syn. : Lyroglossa bicolor (Griseb.) Schltr. ; Spiranthes bicolor Griseb. ; S. grisebachii Cogn. -
Connu en Guyane par un exemplaire d’herbier (P) ; cette plante a été collectée par Leprieur en
1 840 sans précision sur la localisation.
Notylia aromatica Barker ex Lindley, in Edwards 's Bot. Mag. 27:misc. 40 ( 1 84 1 ). Maxillarieae
Cette espèce, dont le type est du Guyana et dont la présence est avérée au Venezuela et au nord
du Brésil, est citée par Cogniaux (1907) pour la Guyane (sans localisation précise), mais nous ne
pouvons confirmer sa présence, toutefois sans doute probable.
Notylia y auapery ensis Barbosa Rodrigues, in Vellozia , ed.2 1:131 (1891). Maxillarieae.
Le seul témoignage de la présence en Guyane de cette espèce est un exemplaire d’herbier (P)
collecté en 1989 par Larpin sur la Montagne de Nouragues ; la plante, quoique adulte et en fleurs,
est beaucoup plus petite que les spécimens normaux de cette espèce.
60
Richard iana
III (1) -janvier 2003
Plectrophora iridifolia Focke, in Tijdsch. Nat. Weten. 1:212 (1848). Maxillarieae.
Description : Epiphyte. Pseudobulbes de 7 x 6 mm. Feuilles de 3 x 0,8 cm. Fleurs dans Taxe
des nouvelles feuilles, à pédicelle long de 2 cm. Sépales jaunes avec une nervure dorsale verte ;
sépales latéraux en éperon, jaune vert. Labelle jaune rayé d’orange, avec un cal jaune. Colonne
crème - Certains auteurs indiquent cette espèce dans le nord-ouest de la Guyane, mais,
vraisemblablement, par confusion avec P. cultrifolia. Un exemplaire d’herbier (P) sans fleur, et
sans localisation, ne permet pas une détermination certaine
Pleurothallis floribunda (Lindley) Lindley, in Bot. Reg. mise. 73 (1842). Epidendreae.
Nom illégal, antériorisé par Pleurothallis floribunda Poeppig & Endlicher, in Nov. Gen. Sp. PL
1:48-49, t.84 (1836) et remplacé par Pleurothallis sieberi Luer (1986).
L’herbier de Cayenne renferme du matériel récolté au Sommet Tabulaire sous ce nom.
P. floribunda Poepp. & Endl. est largement répandue en Amérique centrale et dans les régions
andines.
Polystachya estrellensis Reichenbach f., in Linnea 25:231 (1852). Epidendreae.
Seules deux planches d’herbier (P et NY) témoignent de la présence de cette espèce en Guyane
française ; ces matériels, collectés respectivement en 1961 par Schnelle (dans la région de Saut
Macaque) et en 1960 par Irwin, ne sont pas en fleurs mais en fruits : la détermination par Pabst
est donc sujette à caution.
Polystachya geraensis Barbosa Rodrigues, in Gen. Sp. Orchid. 2:168 (1881). Epidendreae.
Quoique Veyret (1994) cite ce Polystachya (d’origine brésilienne) et que Cremers & Hoff (1992)
fassent état de spécimens du « nord-ouest », nous le plaçons dans la liste des espèces douteuses,
dans l'attente d’éléments nouveaux. Le matériel d’herbier étudié (P), collecté près de Saint
Georges d’Oyapok et vers Toumégrande, en 1901, ne nous a pas permis de lever le doute.
Sobralia fîmbriata Poeppig & Endlicher, in Nov. Gen. Sp. PL 1:54 (1836). Epidendreae.
Cité par Cremers & Hoff (1992) comme observé sur la côte et à Saül, mais sans localisation
précise. La présence en Guyane de cette espèce largement répandue en Amérique tropicale, mais
plutôt à l’ouest, reste douteuse.
Notes complémentaires
Certaines espèces ont été citées pour la Guyane, à tort selon nous : Cattleya violacea
(H. B. K.) Rolfe, sans doute par confusion avec Cattleya violacea Berr (= Sobralia
stenophylla ) - Cochleanthes amazonica (Rchb. f. & Warsz.) R. E. Schult. & Garay et
Cochlecinthes flabelliformis (Sw.) R. E. Schult. & Garay, sans doute par confusion avec
C. guianensis - Coryanthes speciosa Hook. : voir sous C. maculata - Cycnoches
chlorochilon Klotz. et C. loddigesii Lindl. : ces deux espèces, citées par Cremers & Hoff
(1992) et par Szlachetko (comm. pers.), sont, selon nous, étrangères à la Guyane ; la planche
d’herbier étudiée (P) présente un matériel sans origine, ultérieurement et anonymement
attribué à la Guyane - Elleanthus linifolius C. Presl : voir sous E. graminifolius - Encyclia
cordigera (H. B. K.) Dressler, E. odoratissima (Lindl.) Schltr. et E. oncidioides (Lindl.)
Schltr. sont parfois cités pour la Guyane, sans localisation précise, mais plusieurs auteurs
doutent de leur présence dans ce pays. Pour notre part, nous n’avons vu aucun spécimen
guyanais, que ce soit dans la nature ou dans les herbiers - Encyclia selligera (Batem. ex
III (1 ) - janvier 2003
Richardiana
61
J
Lindl.) Schltr. : voir sous E. granitica - Epidendrum secundum Jacq. : voir sous E. anceps -
Epidendrum stenopetalum W. J. Hooker : voir sous Dimerandra emarginata - Eriopsis sceptrum
Rchb. f. & Warsc. : cette espèce a été citée pour la Guyane, mais nous doutons de sa présence
effective - Habenaria sprucei Cogn. : voir sous H. leaoana - Kefersteinia pusilla (C. Schweinf.)
C. Schweinf. : voir sous K. lafontainei - Malaxis maguirei C. Schweinf. : voir sous M. excavata
- M axillaria ochroleuca Lodd. ex Lindl. : sans doute par confusion avec M. camaridii -
Maxillaria trinitatis Ames : voir sous M. brunnea - Maxillaria variabilis Batem. ex Lindl. : ce
nom a été appliqué à des plantes qui devraient sans doute être nommées M. caespitifica, la
première espèce n’existant vraisemblablement pas en Amérique du Sud - Notylia fragrans
H. Focke : nous n’avons trouvé, en faveur de la présence de cette espèce en Guyane, qu’un
exemplaire d’herbier (P) collecté par Leprieur en 1840 sans localisation - Octomeria apiculata
(Lindley) Garay & Sweet : n’est mentionné qu’à Saül et par un spécimen uniflore en mauvais
état de l’herbier de Cayenne - Octomeria grandiflora Lindl. : voir sous O. surinamensis -
Ornithidium confertum Griseb. : voir sous O. parviflorum - Palmorchis guianensis (Schltr.)
C. Schweinf. & Correll : nous ne retenons pas la présence de cette espèce en Guyane, malgré la
présence en herbier (P) de deux exemplaires collectés en 1842 par Mélinon sans aucune donnée
géographique - Palmorchis lobulata (Mansf.) C. Schweinf. & Correll : la mention de cette
espèce en Guyane est vraisemblablement due à une confusion avec P. pabstii -
Pleurothallis barberiana Rchb. f. : voir sous P. aristata - Pleurothallis pendulifera Kraenzl. :
voir sous P. suspensa - Prosthechea fragrans (Sw.) Higgins : voir sous P. aemula -
Schomburgkia crispa Lindl. : voir sous S. marginata - Vanilla ensifolia Rolfe : voir sous
V. odorata - Vanilla grandiflora Lindley : voir sous V. pompona - Vanilla ovata Rolfe : le seul
exemplaire connu, exemplaire d’herbier (P), est déterminé avec doute.
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Species. Timber Press, Portland (Oregon).
* 120 impasse de la Chapelle, Boulevard Coua de Can, F-83550 VIDAUBAN (France)
** 2 rue des pervenches, F-38340 VOREPPE (France)
III (1 ) - janvier 2003
Richardiana
63
Une nouvelle espèce <T Hoffmannseggella
(Orchidaceae) du Brésil1
Vitorino Paiva Castro Neto (*) et Guy R. Chiron (**)
Mots clés: Orchidaceae, Hoffmannseggella cinnabarina, Hoffmannseggellci
kautskyana , Brésil, Espirito Santo, Domingos Martins.
Résumé
Une nouvelle espèce d’ Hoffmannseggella, découverte par Roberto A. Kautsky dans
la région de Domingos Martins (Etat d’Espfrito Santo, Brésil) est décrite.
Abstract
A new Hoffmannseggella species, found by Roberto A. Kautsky in the area of
Domingos Martins (Espirito Santo State, Brazil), is described.
Sumârio
Uma nova espécie de Hoffmannseggella descoberta por Roberto A Kautsky da
regiâo de Domingos Martins (Estado do Espirito Santo) é aqui descrita.
Cette nouvelle espèce d’ Orchidaceae du genre Hoffmannseggella H. G. Jones
était déjà connue des orchidophiles brésiliens depuis les années 1960, sous le
nom (erroné) de Laelia cowani. On trouve trace de ce nom L. cowani hort.
dans le catalogue de MM. John Cowan & Co. et encore à deux reprises dans 1 ’ Orchid
Review. Valablement publié par Rolfe en 1900, dans Orchid Review 8(78), il désigne
cependant, en réalité, un tout autre taxon ; ce dernier est référencé dans l'Index
Kewensis en tant qu’hybride ; Withner le place dans la synonymie de Dungsia
brevicaulis (H. G. Jones) Chiron & V. R Castro ( Hoffmannseggella brevicaulis H. G.
Jones) tout en suggérant, sans avancer d’éléments concrets, qu’il pourrait s’agir
d’une variété de Hoffmannseggella cinnabarina (Batem. ex Lindley) H. G. Jones.
Finalement, Miranda a montré qu’il était synonyme de H. crispata (Thunb.) H. G.
Jones. Quant à l’espèce ici discutée, elle est proche de H. cinnabarina et différente
de L. cowani ; elle a été (re)découverte par Roberto Kautsky sur les pentes rocheuses
proches de la ville de Domingos Martins au milieu des graminées, parmi lesquelles
le premier auteur a pu noter qu’un filet d’eau s’écoulait, quand il s’est rendu sur place
en 1980, en compagnie du découvreur.
1 : manuscrit reçu le 1 juillet 2002
64
Richardiana
III (1) -janvier 2003
Hoffmannseggella kautskyana V. P. Castro & Chiron sp. nov.
Diagnose - Herba rupicola; radicibus crassiusculis, flexuosis; rhizomate valde
abbreviato; pseudobulbis obclavatis, 27,0 cm altis, superne 1,0 cm c rassis et 2,5 cm
in basi; foliis singulis raro binatis, erectis, oblongis, acutis, basin angustatis et
conduplicatis, crasse coriaceis, 20,0 cm longis, in medio 3,0 cm latis; spathci lineari,
apice oblique truncata et acuminata, 10,0 cm longa, 0,8 cm lata ; inflore scentia ad
40,0 cm alta; racemo congesto; floribus magnis in genere, cinnabarinis; sepalis
leviter retroflexis, dorsali lanceolato, 3,9 cm longo, 0,75 cm lato, lateralibus
lanceolatis, inaequalibus, 3,9 cm longis, 0,7 cm latais; petalis leviter retroflexis et
falcatis, 3,8 cm longis et 0,7 cm lads; labello profunde trilolato, in medio 4-carinato,
retroflexo, 2,5 cm longo, 1,5 cm lato; lobo medio 1,5cm longo, isthmo 0,4 cm lato,
apice obovato 0,8 cm lato, crespo; lobis lateralibus ambitu semicirculare, apice
ligulatis, 2,0 cm longis, applanatis 1,5 cm latis ; columna tereduscula, cinnabarina,
0,7 cm longa, 0,4 cm crassa; anthera galeata, alba ; ovario teretiusculo, leviter
curvato, cum pedicello 4,5 cm longo.
Holotype - Brésil, Espfrito Santo, commune de Domingos Martins ; collecté par
Roberto A. Kautsky en mai 2000, sans numéro ; floraison en culture en juin 2002
(holotype : SP).
Description
Plante rupicole, cespiteuse. Pseudobulbes verts, obclaviformes, atteignant 27,0 cm
de longueur pour un diamètre de 1,0 cm à l’apex et 2,5 cm à la base, unifoliés, très
rarement bifoliés. Feuilles oblongues, aiguës à l’apex, coriaces, dressées, vertes sur
la face postérieure, en moyenne longues de 17,0-23,0 cm et larges de 2, 5-3, 5 cm
dans la partie centrale. Spathe linéaire, tronquée, à l’apex en biseau, 10,0-13,0 cm
de longueur et 0,8 cm de largeur. Inflorescence apicale longue, atteignant 40,0 cm
de longueur et 0,6 cm de diamètre à la base. Fleurs serrées à l’apex de la hampe
florale, de couleur orange, s’ouvrant progressivement de la base vers le sommet,
avec au maximum 6 fleurs ouvertes à la fois sur un total de 12, parmi les plus
grandes du genre mais ne s’ouvrant pas totalement. Sépales arqués, le dorsal
lancéolé, aigu à l’apex, de 3,9 cm de longueur sur 0,75 cm de largeur, les latéraux
lancéolés, à l’apex aigu, asymétriques, de 3,9 cm de longueur sur 0,7 cm de largeur.
Pétales lancéolés, aigus à l’apex, légèrement réfléchis et falciformes, de 3,9 cm de
longueur sur 0,7 cm de largeur. Fabelle trilobé, présentant 4 carènes longitudinales
qui s’étendent jusqu’à l'apex du lobe médian ; lobes latéraux enveloppant la
colonne, globalement semi-circulaires, ligulés à l’apex et parallèles à l’isthme du
lobe médian quand ils sont étalés, avec des veines pourpres parallèles, longs de
2,0 cm et larges de 1,5 cm ; lobe médian rétréci en isthme à la base, avec des
suite page 67
L
III (1 ) - janvier 2003
Richardiana
65
i
Fig. 1 : Hoffmannseggella kautskyana - parties végétatives
(dessin Vitorino P. Castro Neto, d'après plante vivante)
_
66
Richardiana
III (1) - janvier 2003
Fig. 2 : Hoffmannseggella kautskyana - fleur
dessin Guy Chiron, d'après une fleur du type en alcool
a : sépale dorsal - b : sépales latéraux
- c : pétales - d : labelle - e : colonne
- f : anthère - g : pollinarium
suite de la page 65
carènes blanches qui se
prolongent jusqu’à l’apex,
ovale quand il est aplati, courbé
vers le bas et crispé, de 1 ,5 cm
de longueur sur 0,4 cm de
largeur à l’isthme et 0,8 cm à
l’apex, la longueur totale du
labelle étant de 2,7 cm.
Colonne dressée, semi-
cylindrique, à face concave,
orange, haute de 0,7 cm et large
de 0,3 cm. Anthère en forme de
capuche, blanche, de 0,25 cm
de longueur. Pollinies 8,
jaunes, longues de 0,1 cm.
Ovaire quasi cylindrique,
légèrement récurvé ; pédicelle
mesurant environ 4,5 cm de
longueur avec l’ovaire.
Distribution et habitat
Brésil, Espirito Santo ; endémique des
environs de Domingos Martins. Pousse dans
les montagnes rocheuses à des altitudes
supérieures à 800 m, parmi les touffes de
graminées et d’autres résidus végétaux, sur
des pentes humides.
III (1 ) - janvier 2003
Richardiana
67
Etymologie
Dédié à son découvreur, Roberto A. Kautsky, chercheur renommé d'orchidées et
d’autres membres de la flore de l’Etat d’Espfrito Santo.
Discussion
Le genre dont fait partie cette nouvelle espèce est composé d’orchidées qui forment
un groupe naturel et homogène, avec des plantes relativement semblables les unes
aux autres. Pour ce qui nous concerne, c’est avec Hojfmannseggella cinnabarina
(Batem. ex Lindley) H. G. Jones que H. kautskyana présente la plus grande
ressemblance, mais il s’en distingue par le port et la morphologie de la plante qui sont
très différents et qui, rien que par eux-mêmes, retiennent déjà l’attention de
l’observateur : la plante possède en effet des pseudobulbes beaucoup plus longs,
davantage du type « canne », verts ; des feuilles bien plus longues, dressées, et non
récurvées, dont la face postérieure est également verte alors qu’elle est rougeâtre
chez H. cinnabarina. L’habitat de H. kautskyana est la région de Domingos Martins
et Pedra Azul, dans l’Etat d’Espirito Santo, où il pousse sous les touffes de
graminées, sur les flancs des montagnes. Les fleurs de cette espèce ressemblent de
prime abord à celles d ’//. cinnabarina , mais elles sont plus grandes, disposées de
manière différente, davantage espacées, elles s’ouvrent en séquence, de la base vers
l’apex, jamais plus de 6 à la fois, leur couleur est plus rougeâtre (moins cependant
que chez H. sanguiloba (Withner) V. P. Castro & Chiron), leur labelle présente des
lobes latéraux plus longs, ligulés, sans espace entre eux et l’isthme du lobe médian
quand la fleur est étalée, et un lobe médian obovale mais plus étroit que celui de
H. cinnabarina.
Une planche de photographies en couleurs sera publiée dans Richardiana 111(2),
avril 2003.
* Rua Vicente Galafassi, 549 - CEP 09770-480 - S. B. do Campo, SP (Brésil)
** 2 rue de pervenches, F.- 38340 Voreppe (France)
68
Richardiana
III (1) -janvier 2003
1
A lire
Luer, C. A., Icônes Pleurothallidinarum, vol. 24 : A new century of Stelis.
2002. 122 pages illustrées. Publié par le Missouri Botanical Garden. Anglais.
Monogr. Syst. Bot. 88.
Ce volume est consacré à la description de cent espèces de Stelis d’Equateur.
Chacune est illustrée et brièvement présentée et son aire de distribution est précisée.
Une clé de détermination complète le volume.
Menezes, L. C. Genus Cyrtopodium. Espécies brasileiras.
2000. 208 pages illustrées de nombreuses photographies en couleurs. Publié par
l’IBAMA (Brasilia). Portugais et anglais.
Cette monographie sur les espèces brésiliennes de Cyrtopodium offre
successivement au lecteur une présentation du genre, de sa classification dans la
famille, des relations de ces plantes avec leurs pollinisateurs et du rôle des incendies
dans leur conservation ; il explique l’étymologie des épithètes spécifiques, avant de
passer en revue chacune des espèces. 34 espèces sont ainsi présentées et illustrées,
souvent avec une vue de la plante dans son environnement naturel. Les problèmes
de destruction des habitats, des conseils de culture, des planches d’aide à
l’identification (constituées de photographies en couleurs de fleurs disséquées) et
une abondante bibliographie, ajoutent à l’information très complète que constitue
cet ouvrage.
Sommaire
Inventaire provisoire commenté des espèces d’orchidées de Guyane
Roger Bellone & Guy R. Chiron
64 Une espèce nouvelle d’ Hojfmannseggella (Orchidaceae) du Brésil
Vitorino P. Castro Neto & Guy R. Chiron
68b
A lire
Richardiana® est une revue trimestrielle francophone,
consacrée aux Broméliacées et aux Orchidées, et éditée par
Tropicalia®
212 route de Charly
69230 SAINT-GENIS-LAVAL
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Directeur de la publication : Dr. Guy R. Chiron
Comité de rédaction : Roger Bellone, Vitorino P. Castro Neto, Guy Chiron
ISSN : 1626-3596 Commission paritaire : 0403G80496
Dépôt légal janvier 2003 Impression : Imprimerie des Ecureuils - 38610 GIERES
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MAR 3 1 2003
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Richardiana
Volume III (2) - avril 2003
J
Instructions aux auteurs
Sont pris en considération pour une publication dans Richardiana les articles relatifs à la
connaissance scientifique et à la conservation des Orchidées et traitant de systématique,
d’histoire, de géobotanique, de techniques de conservation (y compris de culture), ainsi que
les notes biographiques, les critiques d’ouvrages, et les actualités.
Les manuscrits doivent être adressés à :
Richardiana
c/o G. Chiron
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38340 VOREPPE
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Tout article comprendra, outre le titre et le(s) nom(s) d’auteur(s), un résumé en français et en
anglais, une liste de mots clés et la ou les adresse(s) du ou des auteur(s). Les abréviations
usuelles seront utilisées pour citer des revues en bibliographie. Les références citées
(conformément au Code international de nomenclature botanique) uniquement dans les
résumés taxinomiques ne seront pas reprises en bibliographie.
Les articles sont publiés en français. Toutefois, les manuscrits peuvent, exceptionnellement,
être soumis en allemand, en anglais, en espagnol ou en portugais : la traduction sera alors
assurée par la rédaction.
■
1
MAR 3 1 2003
ORCHID HERSAWUMOF GAKÊS AMES
HARVARD UHIVERSITV
Un nouvel Encyclia (Orchidaceae)
de l’Amazonie brésilienne1
Vitorino Paiva Castro Neto (*) & André Cardoso (**)
Mots clés: Orchidaceae, Encyclia , Encyclia pachyantha, Encyclia paraensis,
Amazonie, Brésil, Para.
Résumé
Un nouvel Encyclia (section Encyclia ) originaire de Belém, dans l'Etat du Para,
Brésil, est décrit.
Abstract
A new Encyclia (section Encyclia ), from Amazonian Brazilian région, is described.
Sumârio
Uma nova espécie de Encyclia (sect. Encyclia ) originâria da Amazonia brasileira é
descrita.
Cette nouvelle espèce d 'Encyclia pousse dans les environs de la ville de
Belém, dans l’Etat du Para au Brésil ; elle est connue depuis quelque temps
déjà des orchidophiles de Belém. On a d’abord pensé qu’il s’agissait
d 'Encyclia pachyantha (Lindl.) Hoehne, car l’identification demandée au premier
auteur a été effectuée d’après une photographie, sans analyse des fleurs ni de la
plante.
Encyclia pachyantha est une plante qui a été décrite comme provenant de Guyane
et que l’on trouve également dans l’Etat de Amapâ, au Brésil. Ce nouvel Encyclia
est toutefois plus petit qu ’£. pachyantha : environ le quart de la taille de la plante et
les deux tiers de la taille de la fleur ; l’odeur est particulière, les caractères floraux
différents et l’on a pu observer une population homogène : tout porte donc à
conclure qu’il s’agit là d’une nouvelle espèce.
Encyclia paraensis V. P. Castro & A. Cardoso, sp. nov.
Encyclia pachyantha (Lindl.) Hoehne similis, sed: semper floris 1/3 minoris, sepalo
dorsali obovato-lanceolato ; sepalis lateralibus leviter falcatis; petalis obovatis,
1 : manuscrit reçu le 8 juillet 2002
III (2) - avril 2003
Richardiana
69
A
marginis laevis; labello trilobato, lobo mediano suborbiculato, disco cum callis
bilamelalis albis, lobis lateralibus ligulatis et linearis, in Encyclia pachyantha
arcuatis sunt; columna biauriculata.
Holotypus : Brésil - Para, Campina do Igapo do Palha, Municipe de Vigia (Pa),
Campina de sable blanc du Guajarâ, Municipe de Araçâ (Pa) et à 6 Km de la ville de
Belém, près du fleuve Guamâ, à une altitude de 20-50 m ; la plante a été fournie par
André Cardoso ( Cardoso s.n.) et a fleuri en culture le 10 avril 2002 (Holotype : MG).
Description
Plante épiphyte, cespiteuse, pouvant atteindre 25 cm de hauteur. Racines glabres,
blanches. Pseudobulbe ovoïde, environ 35 x 25 mm, le plus souvent mono ou
bifolié à l’apex, entouré de 2-3 gaines parcheminées. Feuille oblongue-lancéolée,
coriace, lisse, à marge ondulée, avec une nervure centrale bien formée, 14 x 2,3 cm.
Inflorescence à l’apex du pseudobulbe, droite, 17 cm de longueur, portant jusqu'à 5
fleurs. Pédoncule environ la moitié de l’inflorescence. Bractée florale triangulaire.
Fleur de taille moyenne, pétales et sépales verts avec des taches longitudinales
pourpres sur la moitié ou les 2/3 apicaux, à marges verdâtres et lisses. Sépale
dorsal oboval-lancéolé à lancéolé, à sommet aigu, concave, long de 1,9 cm et large
de 0,7 cm. Sépales latéraux de même forme que le sépale dorsal, asymétrique, à
l’apex aigu, long de 1,9 cm et large de 0,7 cm. Pétales obovales, aigus, à base
étroite, 1,9 cm de longueur sur 1,0 cm de largeur. Labelle trilobé ; les lobes latéraux
repliés vers le haut pour envelopper la colonne et s’ouvrant vers l’avant, découvrant
ainsi le pollinarium ; lobe médian obovale, blanc avec des veines parallèles
pourpres à la base, long de 1,25 cm et large de 1,0 cm ; lobes latéraux ligulés,
obliques par rapport à l’axe du labelle quand celui-ci est étalé, arrondis à l’apex, de
couleur verte avec des veines pourpres, longs de 1 cm et larges de 0,35 cm ; isthme
entre les lobes latéraux et le lobe médian court ; disque charnu, blanc, se divisant en
2 carènes qui s’avancent vers le lobe médian ; au total, le labelle est long de 2,0 cm
et large de 2,0 cm, étalé. Colonne triangulaire, vert clair, légèrement sigmoïde,
1,3 cm de longueur. Anthère
blanche, 4 mm de longueur ;
Pollinies 4, jaunes, longues de
1,5 mm.
(voir planche page suivante)
Distribution et habitat
Etat de Para, dans des forêts au sol
sablonneux, ouvertes, avec des arbres
de petite taille, près de rivières, à
basse altitude. Le climat est plutôt
humide tout au long de l’année.
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Richardiana
III (2) - avril 2003
-
1
Fig. 1 : Ecncylia paraensis V. P. Castro & A. Cardoso
III (2) - avril 2003
Richardiana
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L
1
Etymologie
Nommé par référence à l’Etat du Para (Brésil).
Discussion
Quand on observe cette espèce, on pense immédiatement à Encyclia pachyantha,
mais, en l’analysant de manière plus détaillée, on se rend compte que l’on est en
présence d’une bonne espèce. On remarque que la taille de la plante n’est que le
quart de celle d' Encyclia pachyantha , la taille des fleurs environ les 2/3, les sépales
et pétales sont plus allongés, les pétales sont plus orbiculaires et les marges sont
lisses, alors que les fleurs d 'Encyclia pachyantha ont des pétales à marges plus
ondulées et à extrémité plus aiguë. Le labelle de la nouvelle espèce présente des
lobes latéraux plus étroits, avec l’apex arrondi, alors que, chez Encyclia
pachyantha, ils sont plus larges, avec l’apex tronqué. Dans la colonne, les ailes sont
plus larges et orientées vers le haut, alors que chez Encyclia pachyantha elles sont
dirigées un peu plus vers le bas ; de plus, l’anthère d' Encyclia paraensis possède un
apicule carré, alors que chez Encyclia pachyantha il est bifurqué. Par rapport à
Encyclia remotiflora (C. Schweinf.) Carnevali & Ramirez, les différences sont
également nettes : cette dernière espèce possède une seule feuille, avec une
inflorescence très longue et des fleurs très écartées les unes des autres.
Bibliographie
Carnevalli, G., R. Ivon & R. Gustavo, 1994. Orchidaceae Dunstervillorum VIII :
New Encyclia species and combinations from Venezuela Guyana, Lindleyana 9(1) :
59-70.
Carnevali, G. & R. Ivon, 1988. Révision del Genero Encyclia para Venezuela, Sol.
Com. Orquid. Soc. Ven. Cienc. Nat. 23 : 13-87 (1988).
Castro Neto, V. P. & M. Campacci, 2000. Icônes Orchidacearum Brasilienses I.
Dessin et photographies : V. P. Castro Neto (*) (**)
(*) Rua Vicente Galafassi, 549 - 09770-480 S.B.Campo, SP - vpcastro@terra.com.br
(**)Tv. Quintino Bocaiuva, 1948, ap. 501 - Belém Para 66045-580 - E-Mail andre@cardoso.as
tél portable : (091) 91437958
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Richardiana
III (2) - avril 2003
t X
Encyclia paraensis V. P. Castro &
A. Cardoso
Encyclia pachyantha (Lindl.) Hoehne
Comparaison E. paraensis - E. pachyantha
\
III (2) - avril 2003
Richardiana
73
Sur la phylogénie du genre Hadrolaelia
(Orchidaceae)1
Guy R. Chiron\ Vitorino R Castro Netoh & Josiane Guiard1
Mots-clés : cladistique, phylogénie, Hadrolaelia, Hoffmannseggella, Sophronitis
Résumé
Les auteurs présentent la méthode mise en oeuvre pour mener l’analyse cladistique
du genre Hadrolaelia (Schlechter) Chiron & V. P. Castro, ainsi que les résultats
obtenus en termes de phylogénie de ce groupe. Ces résultats sont comparés à ceux
déduits de l’analyse moléculaire de la séquence nrITS.
T
Abstract
The method used to carry on the cladistic analysis of the genus Hadrolaelia
(Schlechter) Chiron & V. P. Castro, as well as the results obtained as far as this
group phylogeny is concerned, are discussed. These results are compared to those
inferred from molecular analysis of the nrITS sequence.
Le genre Hadrolaelia (Schlechter) Chiron & V. P. Castro a été séparé du genre
Laelia par les deux premiers auteurs (Chiron & Castro Neto, 2002) sur la
base à la fois des traitements infragénériques du genre Laelia proposés par
divers auteurs, et de l’analyse moléculaire de la séquence nrITS publiée par van den
Berg et al. (2000) pour plusieurs taxons de la sous-tribu Laeliinae. Dans ce dernier
travail, l’un des groupes de plantes appartenant à l’ensemble élevé depuis au rang
de genre Hadrolaelia ne constitue pas une entité monophylétique : il s’agit des
espèces uniflores placées antérieurement dans le genre Sophronitis ; elles y
apparaissent cependant comme séparées des espèces multiflores, et proches des
espèces placées naguère dans la section Hadrolaelia du genre Laelia (voir figure 1).
Le caractère paraphylétique de ce groupe d’espèces a conduit van den Berg &
Chase (2000) à regrouper la totalité des espèces brésiliennes du genre Laelia sensu
lato dans le genre Sophronitis. Toutefois la séquence nrITS est connue pour ne pas
présenter une grande fiabilité dans ses conséquences taxinomiques et il nous a
semblé utile de poursuivre les investigations.
1 : manuscrit reçu le 1 octobre 2002
74
Richardiana
III (2) - avril 2003
1
J
VAN DF N RF.RCi HT Al MOI HO.'I .AU PI lYLOOtiN Y OH THF LAHLI1NAE
Laelia milleri
Laelia crispata (syn .flava)
Laelia sanguiloba
Laelia blumenscheinii
Laelia angereri
Laelia baniensis
Laelia brevicaulis
Laelia mixta
Laelia pfisteri
Laelia alvaroana
Laelia alvaroana
Laelia caulescens
Laelia cinnabarina
Laelia crispilabia
Laelia mantiqueirae
Laelia kettieana
Laelia reginae
Laelia liliputiana 'alba'
Laelia rupestris
Laelia tereticaulis
Laelia gloedeniana
Laelia duveenii
Laelia itambeana
Laelia longipes
Laelia ghyllanyi
Laelia esalqueana
Laelia bradei
Laelia bhegeri
Laelia cardimii
Laelia grandis
Laelia l enebrosa
Laelia purpurata
Laelia xanthina
Laelia xanthina
Laelia crispa
Laelia lobata
Laelia perrinii
Laelia praestans
Laelia sincorana
Laelia alaorii
Laelia dayana
Laelia pumila
Laelia jongheana
Laelia virens
Laelia fidelensis
Cattleya maxima
Cattleya maxima
Sophronitis coccinea
Sophronitis coccinea
Sophronitis brevipedunculaia
Sophronitis brevipedunculata
Sophronitis wittigiana
Sophronitis mantiqueirae
Sophronitis cernua
Sophronitis cernua
Laelia kautskyi
Laelia harpophylla
Laelia lundii
Cattleya lueddemanniana
Cattleya lueddemanniana
Cattleya lawrenceana
Cattleya trichopiliochila
Cattleya trichopiliochila
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Fig. 1 : cladogramme partiel des Laeliinae
(d’après van den Berg et al. (2000)
III (2) - avril 2003 Richardiana
75
1
j
Hoffmannseggella kautskyana V. P. Castro & Chiron
in Richardiana III(l)
76
Richardiana
III (2) - avril 2003
Pour progresser dans la compréhension du genre Hadrolaelia , nous avons analysé
les caractères morphologiques des espèces qui le composent, ainsi que des
Sophronitis multiflores, en appliquant les méthodes de reconstruction
phylogénétique, afin de confirmer ou d’infirmer, primo , la réalité du genre
Hadrolaelia, secundo, l’existence de groupes homogènes, méritant la dénomination
de sections. Nous avons ensuite, aux fins de comparaison avec l’étude cladistique
que nous menions, construit, sur la base des données moléculaires publiées par les
auteurs ci-dessus et avec les mêmes outils, pour en limiter l’influence, l’arbre
phylogénétique de ce groupe réduit. La liste des espèces concernées par l’étude est
donnée sur le tableau 1 : pour les espèces marquées du signe * les données
moléculaires ne sont pas disponibles dans la banque consultée.
Hadrolaelia - Sophronitis
Hadrolaelia acuensis*
Hadrolaelia bicolor*
Hadrol. brevipedunculata
Hadrolaelia coccinea
Hadrolaelia mantiqueirae
Hadrolaelia pygmaea*
Hadrolaelia wittigiana
Hadrolaelia - Hadrolaelia
Hadrolaelia alaori*
Hadrolaelia dayana
Hadrolaelia jongheana
Hadrolaelia praesîans
Hadrolaelia pumila*
Hadrolaelia sincorana
Hadrolaelia - Crispae
Hadrolaelia crispa
Hadrolaelia grandis
Hadrolaelia lobata
Hadrolaelia purpurata
Hadrolaelia tenebrosa
Hadrolaelia xanthina
Hadrolaelia « orphelins »
Hadrolaelia fidelensis *
Hadrolaelia perrinii
Hadrolaelia virens
Hoffmannseggella
Hoffmannseggella flava
Hoffmannseggella mixta
Sophronitis
Sophronitis cernua
Sophronitis pterocarpa*
Laelia speciosa
Encxclia adenocaula
Tableau 1 : liste des espèces étudiées
Phylogénie morphologique
Données - Les caractères étudiés pour mener cette analyse sont précisés sur le
tableau 2. Ce sont, pour l’essentiel, des caractères macroscopiques, relatifs aux
parties végétatives des plantes (rhizome, pseudobulbe, feuille : 13 caractères), à
l’inflorescence (5 caractères) et la structure florale (fleur-, segments floraux,
colonne : 24 caractères) ; 3 caractères écologiques (altitudes minimale et maximale
des habitats, mode de croissance épiphyte ou rupicole) complètent la liste.
III (2) - avril 2003
Richardiana
77
1. Rhizome : plutôt allongé (0) ou plutôt court (1)
2. Plante de hauteur hors inflorescence toujours inférieure à 10 cm (0) ou
supérieure à 10 cm (1) et ...
2a. ... inférieure à 15 cm (0) ou toujours supérieure à 15 cm (1)
3. Pousses disposées le long du rhizome de manière alternée (0) ou sans ordre
particulier (1)
4. Pseudobulbes à 1-2 entrenoeuds (0) ou à plusieurs entrenoeuds (1)
5. Pseudobulbes ovoïdes [hauteur/diamètre < 3] (0) ou plus ou moins allongés et
plus ou moins renflés (1)
6. Pseudobulbes de section circulaire (0) ou latéralement comprimés (1)
7. Pseudobulbes longitudinalement ridés (0) ou non ridés (1)
8. Pseudobulbes nettement plus courts que les feuilles (0) ou plus ou moins aussi
longs que les feuilles (1)
9. Pseudobulbes avec un pédoncule bien formé (0)
ou peu marqué ou absent (1) et ...
9a. plus ou moins marqué (0) ou sessile (1)
10. Gaines du jeune pseudobulbe collée (0) ou non collée (1) au pseudobulbe
1 1 . Rapport longueur/largeur de la feuille < 3 (0) ou > 3 ( 1 )
12. Feuilles coriaces, c’est-à-dire épaisses et non flexibles (0) ou charnues mais non
coriaces, donc flexibles (1)
13. Face inférieure des feuilles uniformément verte (0) ou au moins marquée de
rougeâtre (1)
14. Inflorescence non issue d’une spathe (0) ou issue d’une spathe (1)
15. Inflorescence naissant sur un pseudobulbe en développement (0) ou mature (1)
16. Inflorescence uni (parfois bi) flore (0) ou multiflore (1)
17. Inflorescence [pédoncule + pédicelle] plus courte (0) ou plus longue à aussi
longue (1) que la feuille
18. Pédoncule avec (0) ou sans (1) noeud et bractée
19. Fleur parfaitement ouverte [sépales et pétales dans un plan] (0) ou ne s’ouvrant
pas totalement (1)
20. Fleur d’un diamètre de 5 cm au maximum (0) ou d’au moins 5 cm (1)
21. Fleurs (en dehors de la gorge du labelle) concolores (0) ou non (1)
22. Longueur du pédicelle-ovaire supérieure (0) ou inférieure (1) au diamètre de la
fleur
23. Ovaire non renflé (0) ou renflé ( 1 )
24. Pétales plus ou moins aussi larges (0) ou beaucoup plus larges (1) que les sépales
25. Pétales et/ou sépales ondulés (0) ou non (1)
26. Pétales onguiculés (0) ou sans onglet (1)
27. Extrémité des pétales pointue (0) ou arrondie (1)
28. Sépale dorsal linéaire à lancéolé [longueur/largeur > 4] (0) ou elliptique à
ovale [longueur/largeur < 4] (1)
29. Sépales latéraux droits (0) ou falciformes (1)
30. Labelle nettement trilobé (0) ou entier ou presque (1)
Richardiana
III (2) - avril 2003
3 1 . Labelle orné de crêtes ou carènes (0) ou plus ou moins lisse ( 1 )
32. Labelle avec (0) ou sans (1) lignes ramifiées dans la gorge
33. Marges du labelle plates ou ondulées (0) ou crispées (1)
34. Labelle nettement onguiculé (0) ou sans onglet bien marqué (1)
35. Extrémité du labelle en pointe (0) ou arrondie (1)
36. Colonne allongée [longueur/largeur > 2] (0) ou courte (1)
37. Colonne sans (0) ou avec (1) ailes
38. Colonne droite (0) ou arquée ou sigmoïde (1)
39. Colonne blanche (0) ou colorée (1)
40. Surface stigmatique plus large que longue (0) ou aussi longue ou plus longue
que large (1)
4L Pollinies subégales (0) ou nettement différentes (1)
42. Face dorsale de la colonne avec (0) ou sans (1) crête longitudinale
43. Plantes épiphytes (0) ou rupicoles (1)
44. Altitude minimale de l’habitat inférieure (0) ou supérieure (1) à 500 m
45. Altitude maximale de l’habitat inférieure (0) ou supérieure (1) à 1500 m
Tableau 2 : caractères retenus pour cette étude
Ces caractères sont, pour la plupart, représentés par une variable à deux états (0-1),
mais certains nous ont paru difficiles à coder sur seulement deux états et nous les
avons alors représentés par deux variables, c’est-à-dire quatre états (00-01-10-11).
Les valeurs des variables ont été mesurées sur des plantes vivantes, en au moins un
exemplaire mais souvent davantage, de préférence sauvages mais souvent issues de
culture (au Brésil), comparées aux données relevées dans la littérature et rassemblées
dans une matrice reproduite sur le tableau 3. En l’absence de valeur ou en cas de
valeur non stable d’un spécimen à l’autre, un « ? » est inscrit.
Méthode - Pour traiter ces données, nous avons utilisé le logiciel PHYLIP et plus
exactement WebPHYLIP qui en est la version « Web » (Lim & Zhang, 1999). Ce
logiciel (ou plutôt ce jeu de logiciels complémentaires), disponible en libre service
sur le réseau Internet2 permet, à partir des données codées en 0/1, de reconstruire des
phylogénies selon diverses méthodes de parcimonie (c’est-à-dire des méthodes dans
lesquelles il s’agit de trouver des arborescences nécessitant le minimum de
transitions) sommairement présentées ci-après.
2 : http://sdmc.krdl. org.sg:8080/~lxzhang/phylip/
III (2) - avril 2003 Richardiana 79
A
28
HS acuensis
HS bicolor
HS breviped
HS coccinea
HS mantiqueir
HS pygmaea
HS wittigiana
HH alaori
HH dayana
HH jongheana
HH praestans
HH pumila
HH sincorana
HC crispa
HC grandis
HC lobata
HC purpurata
HC tenebrosa
HC xanthma
HX fidelensis
HX perrini
HX virens
S cemua
S pterocarpa
H flava
H mixta
L speciosa
E adenocaula
46
0001010101100110000100010110110011000110010111
0101010101100000001100000110010011000110000111
1000000101100000001101010110110011000110010111
0001010101100000000101010110110011000110010110
10010001011000000011000??1101100110?1?????0111
100100011110011000110001111011001101011??00110
0000000101100010001101000110110010010110010110
0001000011000000000110001111017101011110 010110
0101010011000000000111110111110001011001010110
0101011001000100001101110110001001111010001110
0101010011000000001101010111010001011001000110.
0101011001001100000111110110110001101001010110
1001000101000000001101110110110001011001110110
01111110100011011110011101010011101100?00??110
0111111000001101111001110101101110101000111100
0111111010001001111001110101011010101011000100
0111111010001101110001110101111010001001010100
0111111010001101110001110101001010101101010100
0111111010001101110001010001010010101011011110
0111001101101100011001010111010010000100010100
0111101100011011110001111011001010110001010100
011?1110100011011100100?00110110100010??0??110
1000001011100010011010000001010111010110100101
1000001101100010011010001011010111010110?0?100
1101010001101011111101011011101000101010110010
1111010001101011111100011011101000101000110011
1110100001101000001001110101001000011011100111
1110000001101100111001010010001001110011100111
Tableau 3 : matrice des valeurs des caractères
pour les 28 espèces étudiées
La méthode de Camin-Sokal suppose que les transitions de 0 à 1 sont permises mais
non les changements 1 — > 0 (étant supposé que 0 est l’état ancestral) ; dans celle de
Wagner, les deux types de transitions sont autorisés. Les hypothèses adoptées dans
ces deux méthodes sont : (1) les états ancestraux sont connus (Camin-Sokal) ou
80
Richardiana
III (2) - avril 2003
inconnus (Wagner) ; (2) les différents caractères évoluent indépendamment ; (3) les
différentes lignées évoluent indépendamment ; (4) les transitions 0 — » 1 sont
beaucoup plus (Camin-Sokal) ou aussi (Wagner) probables que les transitions
1 — > 0 ; (5) les deux types de transitions sont a priori improbables sur les laps de
temps d’évolution impliqués dans la différentiation du groupe en question ; (6) les
autres types d’évènements évolutionnistes tels que la rétention du polymorphisme
sont beaucoup moins probables que les transitions 0 — » 1 ; (7) les taux d’évolution
dans les différentes lignées sont suffisamment lents pour que deux transitions dans
une longue branche de l’arbre soient beaucoup moins probables qu’une transition
dans une branche courte.
Dans la méthode de Dollo, on autorise au maximum une transition de 0 (état
ancestral) vers 1 et autant de transitions 1 — » 0 que nécessaire, le programme
cherchant l’arbre qui minimise ce nombre. Les hypothèses faites sont : (1) on
connaît l’état ancestral 0 ; (2) les caractères évoluent indépendamment ; (3) les
différentes lignées évoluent indépendamment ; (4) la probabilité d’une transition 0
— » 1 est faible sur les laps de temps d’évolution envisagés ; (5) la probabilité d’une
réversion 1 — > 0 est faible mais toutefois beaucoup plus élevée que celle d’une
transition 0 — > 1, si bien que plusieurs réversions sont plus envisageables qu’une
transition supplémentaire ; (6) la rétention de polymorphisme, pour les deux états,
est très improbable ; (7) les longueurs des branches de l’arbre réel ne sont pas à ce
point inégales que deux changements dans une branche longue sont aussi probables
qu’un seul dans une branche courte. Cette méthode pose problème quand un
caractère à plusieurs états est codé par plusieurs caractères à deux états, ce qui est le
cas ici pour au moins deux caractères. La méthode du polymorphisme est voisine de
celle de Dollo, mais autorise la rétention de polymorphisme sur autant de branches
que nécessaire, et cherche à minimiser le nombre de ces branches. Ces deux
méthodes ne sont guère adaptées à notre cas, puisque nous ne connaissons pas a
priori l’état ancestral.
Discussion - Le choix de la méthode et de ses paramètres peut avoir quelque
influence sur le résultat obtenu, en termes de positionnement relatif des espèces ou
des groupes d’espèces. Il en est de même pour l’ordre des taxons étudiés, mais,
pour éviter tout artefact lié à ce dernier point, le programme offre la possibilité de
traiter les taxons dans un ordre aléatoire. Au prix de cette précaution, l’influence de
la méthode reste à un niveau tolérable, comme l’ont montré les multiples essais
menés. Nous avons mis en oeuvre les trois méthodes Wagner, Camin-Sokal et
Polymorphism, en faisant varier leurs paramètres, et obtenu respectivement 1, 9 et 3
arbres les plus parcimonieux, à partir desquels nous avons construit dans chaque cas
l’arbre de semi-consensus à l’aide du programme « CONSENSE », en prenant
comme espèce externe ( outgroup en anglais) Encyclia adenocaula, afin d’enraciner
l’arbre. Nous avons ainsi obtenu des reconstructions phylogénétiques légèrement
différentes entre elles (dans le seul but de proposer une image globale de ces
résultats, nous illustrons sur la figure 2 l’arbre construit à partir de la moyenne de
III (2) - avril 2003
Richardiana
81
j
Æ.
-L
-c
-C
-C
rC
k
-c
rC
-c
-c
-c
HC purpura
HC tenebro
HC lobata
HC crispa
HC grandis
HX virens
HC xanthin
HX perrini
HX fidelen
HH alaori
HS pygmaea
HS brevipe
HS mantîqu
HS acuensi
HS coccine
HS bîcolor
HS wittigi
HH dayana
HH praesta
HH sincora
HH pumîla
HH jonghea
5 pterocar
S cernua
H flava
H mîxta
L speciosa
E adenocau
Fig. 2 : exemple de cladogramme obtenu à partir des données
morphologiques
82
Richardiana
III (2) - avril 2003
ces trois arbres-consensus), mais présentant toutefois un certain nombre de
caractéristiques communes. La plus stable d’entre elles est l’existence d’un
ensemble d’espèces nettement séparé de Laelia speciosa et des Hoffmannseggella.
A l’intérieur de cet ensemble, on observe, de manière également constante, trois
sous-ensembles stables : le groupe « Sophronitis » (S), le groupe « Hadrolaelia-
Crispae » (HC) et le groupe « Hadrolaelia-Hadrolaelia (HH) + Hadrolaelia-
Sophronitis (HS) » (voir tableau 1 pour la définition de ces groupes). Dans les
méthodes Wagner et Camin-Sokal, ce dernier groupe est strictement divisé en
« Hadrolaelia-Hadrolaelia » et « Hadrolaelia-Sophronitis », mais ce n’est pas tout
à fait le cas dans la méthode Polymorphism (qui, redisons-le, est basée sur des
hypothèses moins adaptées à notre cas). Une représentation simplifiée de cette
organisation, où n’apparaissent plus que les groupes ainsi définis, est proposée sur
la figure 3a. Beaucoup moins fréquemment obtenu a été l’arbre illustré par la figure
3b. La figure 3c représente quant à elle l’arbre de strict consensus fourni par cette
méthode.
HH
HS
S
HC
Hof
HH
HS
HC
S
Hof
HH
HS
HC
S
Hof
(b)
(c)
Fig. 3 : 3 cladogrammes simplifiés obtenus avec les
données morphologiques
Hadrolaelia (H) section Hadrolaelia (HH), section Sophronitis (HS) et section
Crispae (HC), Sophronitis (S) et Hoffmannseggella (Hof)
Parmi les trois espèces « orphelines », seul Hadrolaelia fidelensis n’a pas de
position stable : il se trouve tantôt complètement séparé de la totalité des espèces
discutées (méthode Wagner - non représenté sur la figure 3), tantôt à l’intérieur du
groupe « Hadrolaelia-Crispae » mais distinct des autres espèces (méthode Camin
Sokal), tantôt enfin à l’intérieur de ce groupe en compagnie de H. perrinii (méthode
Polymorphism). Cette espèce a depuis longtemps posé problème aux scientifiques
car elle présente plusieurs caractères uniques parmi les orchidées brésiliennes de
l’alliance « Laelia- Cattley a » : elle mérite sans doute une place à part dans la
taxinomie de cet ensemble.
Richardiana
III (2) - avril 2003
83
i
En résumé, aucune des trois méthodes mises en oeuvre dans les conditions ci-
dessus ne fournit de manière stable une reconstruction phylogénétique compatible
avec un genre Hcidrolaelia composé des groupes « Hadrolaelia-Crispae »,
« Hadrolaelia-Hadrolaelia » et « Hadrolaelia-Sophronitis » et monophylétique. Toutes
trois incitent au contraire à séparer les « Hadrolaelia-Crispae » en une entité
distincte.
Toutefois, la longueur de l’arbre le plus parcimonieux obtenu (et dont la structure
globale est celle de la figure 3a) est de 181 transitions (méthode Wagner), ce qui
donne un indice de cohérence CI = 25% et un indice de rétention RI = 74%. Ces
valeurs indiquent un taux d’homoplasie important dans le groupe d’orchidées étudié
et nous invitent à la plus grande prudence dans nos déductions taxinomiques.
Phylogénie moléculaire
Comme nous l’avons dit plus haut, nous avons voulu traiter les données
moléculaires avec les mêmes outils que les données morphologiques, pour limiter
l’impact de leur influence sur la comparaison des deux approches. Les résultats de
l’analyse moléculaire de la séquence ITS de l’ADN ribosomique nucléaire ( nrlTS )
des espèces d’orchidées de la sous-tribu Laeliinae sont disponibles, par exemple,
sur le site Internet du National Center for Biotechnology Information 3. Elles y ont
été introduites par van den Berg et al. Pour les exploiter, nous avons, là encore, mis
en oeuvre le logiciel WebPHYLIP qui, propose, pour les données moléculaires,
plusieurs méthodes de reconstruction phylogénétique.
La méthode « Parsimony » permet de trouver des arbres les plus parcimonieux sur la
base des hypothèses suivantes : (1) chaque site évolue indépendamment ; (2) les
différentes lignées évoluent indépendamment ; (3) la probabilité de substitution
d’une base sur un site donné est faible sur les durées impliquées dans une branche de
la phylogénie ; (4) les quantités de changements attendues dans les différentes
branches ne varient pas assez pour que deux changements dans une branche
rapidement variable soient plus probables qu’un changement dans une branche
lentement variable ; (5) les quantités de changements attendues ne varient pas assez
d’un site à l’autre pour que deux changements sur un site soient plus probables
qu’un changement sur un autre site. L’option « Branch&Bound » recherche tous les
arbres les plus parcimonieux en utilisant l’algorithme informatique classique
« Branch and Bound », au prix d’un temps de calcul pouvant devenir excessif si le
nombre d’espèces est grand, ce qui est le cas ici : le logiciel interrompt le traitement
et propose un résultat non optimisé.
La méthode « Compatibility » suppose que : (1) chaque caractère évolue
indépendamment ; (2) les différentes lignées évoluent indépendamment ; (3) la base
3 : http://www.ncbi.nlm.nih.gov/
84
Richardiana
III (2) - avril 2003
-
ancestrale sur chaque site est inconnue ; (4) les taux de changement sur la plupart
des sites sur les laps de temps impliqués dans la divergence du groupe sont très
petits ; (5) une faible part des sites ont des taux de changement très hauts ; (6) on ne
connaît pas à l’avance les sites à fort taux et ceux à faible taux.
La méthode « Maximum Likelihood » est basée sur les hypothèses : (1) chaque site
évolue indépendamment ; (2) les différentes lignées évoluent indépendamment ; (3)
chaque site subit des substitutions à un taux attendu que l’on choisit à partir d’une
série de taux spécifiés, chacun ayant sa probabilité d’occurrence ; (4) tous les sites
pertinents sont inclus dans la séquence et non uniquement ceux qui sont
informatifs ; (5) une substitution consiste en l’un des deux types d’évènements :
remplacement de la base existante par une base tirée d’un pool de purines ou un
pool de pyrimidines, selon que la base à remplacer est une purine ou une pyrimidine
(ce qui conduit soit à une transition, soit à une absence de changement) ou
remplacement de la base existante par une base tirée au hasard dans un pool de bases
à des fréquences connues, indépendamment de la nature de la base à remplacer (pas
de changement, transition, ou transversion). Cette méthode, appliquée à notre jeu
de données, conduit à un échec systématique du traitement.
Nous avons mis en oeuvre les deux méthodes qui fournissent des résultats
exploitables compte tenu de notre jeu de données : les méthodes de parcimonie et de
compatibilité, avec les options ci-après : pas de seuil - entrée des espèces au hasard -
recherche des meilleurs arbres. Les reconstructions phylogénétiques fournies par ces
deux méthodes sont similaires mais toutefois non identiques : la figure 4 (a et b)
illustre les deux cladogrammes simplifiés obtenus.
HH
HC
HS
Hof
S
HH
HS
Hof
HC
S
HH
HC
HS
Hof
S
(a)
(b)
(c)
Fig. 4 : cladogrammes simplifiés obtenus sur la base des données
moléculaires
(a) : méthode de parcimonie - (b) méthode de compatibilité - (c) : d’après van den Berg et al. (2000)
III (2) - avril 2003
Richardiana
85
On retrouve bien les différents groupes évoqués jusqu’ici (précisons toutefois que
Hadrolaelia virens est placé - de manière quelque peu aberrante - sur la même
branche que Sophronitis cernua et non pas dans le groupe HC). Ces cladogrammes
s’écartent par ailleurs des résultats obtenus par van den Berg et al. ( op . cit.) - et
représentés, de la même manière simplifiée, sur la figure 4c - non seulement par
cette position de H. virens (non représenté sur la figure 4), mais surtout par deux
caractéristiques importantes : d’une part le groupe des Sophronitis uniflores (HS)
est ici monophylétique, alors qu’il est polyphylétique chez van den Berg et al. (op.
cit.), d’autre part les deux espèces d ' Hojfmannseggella (Hof) se trouvent placées à
l’intérieur du genre Hadrolaelia qui, de ce fait, perd ici son caractère
monophylétique, alors qu’il l’est sur la figure 4c. Cet écart entre deux reconstructions
obtenues à partir du même jeu de données confirme bien l’influence importante des
méthodes de reconstruction mises en oeuvre et la grande fragilité des déductions
taxinomiques que l’on peut tirer des analyses moléculaires, à ce niveau de la
classification.
Sur l’évolution des « laelias » brésiliens
Comme nous l’avons souligné plus haut, toutes ces méthodes de reconstruction
phylogénétique indiquent que l’on peut considérer cinq groupes naturels d’orchidées
différenciés par un certain nombre de caractères, choisis pour leur stabilité à
l’intérieur de chacun de ces groupes : le tableau 4 précise ces groupes et ces
caractères ; nous y avons ajouté les deux autres genres définis dans Chiron et Castro
Neto (2002) : Dungsia et Microlaelia. Pour rendre plus claires les évolutions
susceptibles d’avoir affecté ces groupes, nous avons donné la valeur 0 à chaque
caractère de l’ancêtre commun hypothétique de ces groupes (ici représenté par
Encyclia adenocaula).
Les méthodes de reconstruction phylogénétique décrites plus haut ont été
appliquées à cette nouvelle matrice. La méthode de Wagner est, là encore, celle qui
nécessite le moins de transitions ; appliquée avec l’option « Ancestor » et un tirage
au hasard des taxons, elle fournit onze arbres les plus parcimonieux, demandant un
total de 16 transitions, ce qui donne un indice de cohérence CI = 63% et un indice de
rétention RI = 77%.
La figure 5 restitue le cladogramme de semi-consensus. Nous avons précisé, au-
dessus de chaque branche, le pourcentage d’arbres dans lesquels on retrouve cette
branche (pourcentages parfois un peu faibles, du fait de la forte homoplasie qui
caractérise cet ensemble d’orchidées) et, au-dessous, les transitions nécessaires à
l’évolution représentée par cette branche : ainsi le symbole (D indique que le
caractère 5 a subi une transition de 0 vers 1 (dans cet exemple l’inflorescence,
multiflore, est devenue uniflore), tandis que le symbole © représente la transition
inverse, le retour à l’état ancestral.
86
Richardiana
III (2) - avril 2003
_
Caractères distinctifs des groupes :
0 nombre de pollinies : 4 (0) ou 8 (1)
1 nombre de feuilles : 2-3 (0) ou 1 (1)
2 rhizome court (0) ou allongé ( 1 )
3 floraison sur pseudobulbe mature (0) ou non mature (1)
4 inflorescence sans spathe (0) ou issue d’une spathe (1)
5 inflorescence multiflore (0) ou uniflore (1)
6 fleur petite à pétales et sépales de même largeur (0) ou
grande à pétales beaucoup plus larges que les sépales (1)
7 labelle orné de crêtes (0) ou lisse ( 1 )
8 colonne allongée (0) ou courte (1)
9 épiphyte (0) ou rupicole (1)
Caractères
Dungsia
Hadrolaelia Crispae
Hadrolaelia Hadrolaelia
Hadrolaelia Sophronitis
Hoffinannseggella
Microlaelia
Sophronitis
0123456789
1100100100
1110101100
1111011000
1111011110
1100100001
1010010000
1100100110
Tableau 4 : groupes étudiés et caractères distinctifs
Fig. 5 : essai de reconstitution de l’évolution des différents
groupes de “laelias” brésiliens
III (2) - avril 2003
Richardiana
87
Cette analyse vient en appui à la création du genre Microlaelia , distinct des autres
groupes de « laelias » brésiliens. Elle est de plus compatible avec la séparation des
genres Hoffmannseggella Jones, Dungsia Chiron & V. P. Castro et Hadrolaelia
(Schlechter) Chiron & V. P. Castro. Il est à noter que, dans cet arbre, ce dernier
genre est monophylétique, comme chez van den Berg et al.
Conclusion - Données moléculaires ou morphologiques ?
Les deux principales conclusions que l’on peut tirer de cette étude concernent d’une
part la phylogénie des espèces d’orchidées du clade « Hadrolaelia-Sophronitis », et
d’autre part l’utilisation même des méthodes de reconstruction de cette phylogénie.
Pour ce qui est du premier point, dans les deux approches, morphologique et
moléculaire, nous retrouvons finalement les cinq mêmes entités taxinomiques :
genre Hoffmarmseggella, genre Sophronitis s. s., Hadrolaelia section Hadrolaelia ,
H. section Crispae et H. section Sophronitis. Elles semblent parfaitement stables,
puisqu'elles apparaissent dans la quasi totalité des arbres obtenus, quels que soient la
méthode employée ou les paramètres retenus. Cette constance d’apparition est une
preuve de plus de leur caractère naturel. Toutefois, le genre Hadrolaelia tel que défini
par Chiron & V. P. Castro (2002) apparaît parfois, d’après notre analyse
morphologique, comme un taxon paraphylétique, duquel il conviendrait d'extraire le
groupe « Crispae » pour le rendre monophylétique. A l’opposé, il est
monophylétique d’après les données moléculaires de la séquence nrlTS , comme on
l’a vu sur les figures 1 et 4c (sans être toutefois décomposable en sous-ensembles
eux-mêmes monophylétiques), et deviendrait paraphylétique si on le diminuait de
sa section Crispae. La question de savoir s’il convient d’élever ou non cette section
au rang de genre ne peut trouver de réponse claire dans les résultats de ces deux
études et d’autres investigations seront nécessaires.
Pour ce qui concerne les trois espèces que nous avons qualifiées d'« orphelines »
Hadrolaelia, la séquence nrlTS de H. fidelensis n’a pas été publiée dans la base
de données consultée et on ne peut rien dire à son sujet. H. perrinii se trouve placé,
dans l'arbre phylogénétique de la figure 2 comme dans celui de la figure 1, dans le
voisinage immédiat des espèces de la section Crispae, mais de telle sorte que l’on
peut ne pas le rattacher à cette section et le placer dans une section séparée. Quant à
H. virens, il occupe une position aberrante dans notre reconstruction basée sur les
données moléculaires, tandis qu’il est très voisin de H. xanthina dans la
reconstruction basée sur les données morphologiques et qu'il est placé dans le
groupe « Hadrolaelia », mais séparé de la section Crispae, chez van den Berg et al.
; en définitive, on ne trouve pas dans cette étude cladistique d’arguments définitifs
en faveur d’un placement de cette espèce au sein d’une section monotypique, comme
proposé dans Chiron et Castro Neto ( op . cit.).
Pour ce qui est de la fiabilité des résultats obtenus, il faut souligner la sensibilité des
méthodes de reconstruction de phylogénies qui ont été utilisées. Pour paraphraser
88
Richardiana
III (2) - avril 2003
-
Marc Moura (2002), « les méthodes phylogénétiques sont des boîtes noires où l’on
fait entrer des éléments et d’où d’autres éléments sortent. Or ce qui entre comme ce
qui sort doit être respectivement choisi et interprété avec intelligence, car ces boîtes
en soi en sont dépourvues. On ne peut résumer (et heureusement) la richesse de
l’évolution naturelle à un ensemble de chiffres : l’intuition humaine du chercheur
reste alors prépondérante ». Les résultats présentés ci-dessus doivent donc être
tenus pour de simples tendances, pour ce qui touche au positionnement relatif des
cinq groupes étudiés.
Remerciements
Nous tenons à exprimer ici nos plus vifs remerciements envers Philippe Choler,
professeur à l’Université Joseph Fourier de Grenoble, pour ses précieux conseils
dans la mise en oeuvre des outils de reconstruction phylogénétique.
Nous remercions également les nombreux orchidophiles brésiliens qui nous ont
aidés à obtenir les spécimens nécessaires à l’établissement de la matrice de
caractères.
Bibliographie
Chiron, G. & V. P. Castro Neto, 2002. Révision des espèces brésiliennes du genre
Laelia Lindley. Richardiana 2(1): 4-28.
Lim, A. & L. Zhang, 1999. WebPHYLIP: A Web Interface to PHYLIP,
Bioinformatics 15:068-1069.
Moura, M., 2002. Méthodes phylogénétiques : de la systématique en biologie et de
ses applications en philologie (stemmatologie) et en linguistique historique.
Mémoire de licence. Univ. de Lausanne.
van den Berg, C. et al., 2000. A phylogenetic analysis of Laeliinae (Orchidaceae)
based on sequence data from internai transcribed spacers (ITS) of nuclear ribosomal
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van den Berg, C. & M. W. Chase, 2000. Nomenclatural notes on Laeliinae - I.
Lindleyana 15(2): 1 15-1 19.
a 2 rue des pervenches, F-38340 VOREPPE (France) - g.r.chiron@wanadoo.fr
b Rua Vicente Galafassi, 549 - 09770-480 S.B.Campo, SP (Brésil) - vpcastro@hitnet.com.br
c 2 rue des pervenches, F-38340 VOREPPE (France)
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Richardiana
89
4
Quelques notes additionnelles
sur la sous-famille Thelymitroideae
(Orchidaceae)1 2
Dariusz L. Szlachetko*. Piotr Rutkowski*
Mots clés : Magnoliophyta, Orchidaceae, Thelymitroideae, Australie
Résumé
Les changements de nomenclature dans les Diuridae sensu latissimo
(= Thelymitroideae, Orchidaceae), proposés par Jones et al. (2002), sont brièvement
commentés. De nouvelles combinaisons à différents niveaux taxinomiques sont
validées. Plusieurs taxons sont réduits au statut de synonymes de taxons décrits
antérieurement.
Abstract
Some more notes on the subfamily Thelymitroideae (Orchidaceae)
Nomenclatural changes in Diuridae sensu latissimo (^Thelymitroideae,
Orchidaceae) proposed by Jones et al. (2002) are briefly discussed. New
combinations on various taxonomie levels are validated. Several taxa are reduced to
the synonymy of formerly described ones.
There are recently conducted researches - especially with the applying of molecular
methods - on miscellaneous groups of orchids, the représentatives of the
Thelymitroideae (Lindl.) Szlach. included. The molecular researches results are -
most often indiscriminately - rendering into the nomenclatural changes, what causes
confusion in the taxonomy of both that and another groups of orchids. Below we
would like to assume an attitude towards the results of the studies on
Thelymitroideae being published recently.
1 : manuscrit reçu le 18 septembre 2002.
2 : traduit de l’anglais par la rédaction.
90
Richardiana
III (2) - avril 2003
De récentes recherches - notamment à l’aide de méthodes moléculaires - ont
été menées sur divers groupes d’orchidées, parmi lesquels des représentants
des Thelymitroideae (Lindl.) Szlach. Les résultats des études moléculaires
sont traduits - le plus souvent sans discernement - en changements
nomenclaturaux, ce qui entraîne une grande confusion dans la taxinomie non
seulement de ces groupes eux-mêmes mais aussi d’autres groupes d’orchidées. Ci-
dessous, nous souhaitons prendre position sur les résultats des études récemment
publiées sur les Thelymitroideae.
Sous-famille Codonorchidoideae (P. J. Cribb) M. A. Cléments &
D. L. Jones
in D. L. Jones et al., Orchadian 13(10): 439. 2002, syn. nov. pro Thelymitroideae
(Lindl.) Szlach.
Cette sous-famille monotypique a été séparée en vertu de différences observées
dans la séquence du gène nrITS par rapport aux autres représentants des
Orchidoideae sensu Pridgeon et al. 2001. Et, assez bizarrement. Jones et al (2002)
ont complètement ignoré les résultats très récemment publiés de l’analyse de deux
autres séquences génétiques, mat K et tmL-F (Kores et al., 2001), d’après lesquels il
apparaît clairement que Codonorchis Lindl. est apparenté aux Orchidoideae sensu
latissimo. A notre avis, ce genre ne possède aucune différence essentielle ni dans la
structure des organes reproducteurs ni dans celle des parties végétatives, par rapport
aux autres Chloraeinae sensu Szlachetko (1995). Ses fleurs ont une structure qui ne
s’écarte pas de celle, par exemple, des Chloraea Lindl. et la présence d’un tubercule
unique semble suggérer une certaine parenté avec, par exemple, Geoblasta Barb.
Rodr. Parce que les résultats des études moléculaires sont, comme le montre
l’exemple ci-dessus, ambigus, nous proposons de laisser Codonorchis à l’intérieur
de la sous-tribu et de réduire Codonorchidioideae au rang de synonyme de
Thelymitroideae.
Sous-tribu Coilochilidinae (M. A. Cléments & D. L. Jones)
Szlach. & Rutk., comb . et stat. nov.
Basionyme : Coilochilideae M. A. Cléments & D. L. Jones in D. L. Jones et al.,
Orchadian 13(10): 439. 2002.
Tout comme dans l’exemple ci-dessus, Jones et al. (2002) basent leur proposition
de nouvelle tribu Coilochilideae sur des études non publiées de la séquence
génétique nrITS. Ce qui est étonnant, c’est que ces auteurs transfèrent la tribu
nouvellement décrite dans les Epidendroideae Lindl. Ce groupe, tel qu'envisagé par
Pridgeon et al. (2000), est fortement polymorphe et, à notre avis, polyphylétique.
III (2) - avril 2003
Richardiana
91
Nos études sur les structures reproductives des orchidées n’offrent aucune
possibilité d’inclure Coilochilus Schltr. dans les Epidendroideae.
En comparant les résultats des études sur les séquences génétiques matK et tmF-L
(cf. Kores et al., 2002), on voit clairement que Coilochilus est apparenté aux autres
représentants des Thelymitroideae (= Diurideae /.), et notamment à Cryptostylis R.
Br. Toutefois, tant Coilochilus que Cryptostylis montrent des différences dans
l’organisation du gynostème (Szlachetko & Rutkowski, 2000) ainsi que dans la
structure florale. En conséquence, à notre avis, ils doivent être considérés comme des
sous-tribus monogénériques distinctes à l’intérieur des Cryptostylideae (Schltr.)
Szlach.
Jones et al. (2002) décrivent 4 sous-tribus dans les Diurideae (= Thelymitroideae) et
une dans les Cranichideae Endl.
Sous-tribu Achlydosinae M. A. Cléments & D. L. Jones
in D. L. Jones et al., Orchadian 13(1 0):439. 2002, syn. nov. pro Chloraeinae Rchb.f.
Les résultats de l’analyse de la séquence génétique constituent la base du placement
de cette sous-tribu monotypique au nombre des Cranichideae. Toutefois, d’un point
de vue morphologique et anatomique, le genre Achlydosa M. A. Cléments & D. L.
Jones (in D. L. Jones et al., Orchadian 13(1 0):439, 2002) ne montre que des
différences insignifiantes dans la structure florale par rapport à Megastylis Schltr.
dont il diffère par la présence de trichomes glandulaires sur les segments floraux,
par des sépales latéraux soudés à la base et par l’absence de papilles sur le cal du
labelle. A notre avis, ces caractères sont suffisants au niveau du genre mais non au
niveau de la sous-tribu. D’autant plus que, en ce qui concerne les structures
reproductives, il y a tout simplement un abîme entre Achlydosa et les Cranichideae
sensu Dressler (1993 = Spiranthoideae sensu Szlachetko 1995).
Sous-tribu Spuricianthinae M. A. Cléments & D. L. Jones
in D. L. Jones et al., Orchadian 13(10):463. 2002, syn. nov. pro Acianthinae Schltr.
Sous-tribu Townsoniiae M. A. Cléments & D. L. Jones
in D. L. Jones et al., Orchadian 13(10): 464. 2002, syn. nov. pro Acianthinae.
Les deux autres sous-tribus monotypiques Spuricianthinae et Townsoniiae montrent
des différences avec les Acianthinae s. str. principalement du fait de l’absence de
tubercules. Indubitablement, les deux genres trouvent leur plus proche parent en
Acianthus R. Br. Ce qui est intéressant, c’est que Jones et al. (2002) laissent
Corybas Salisb. dans les Acianthinae, alors que ce genre diffère considérablement
92
Richardiana
III (2) - avril 2003
des autres genres de cette sous-tribu, à la fois dans la structure des fleurs et dans
celle du gynostème. Le seul caractère commun de Corybas et des Acianthinae est la
présence d’une feuille unique, cordée.
Sous-tribu Adenochilidinae M. A. Cléments & D. L. Jones
in D. L. Jones et al., Orchadian 13(1 0):463. 2002, syn. nov. pro Chiloglottidinae
Szlach.
Cette sous-tribu monotypique diffère des Chiloglottidinae par la présence d'un long
rhizome rampant. A notre avis, c’est un argument trop faible pour proposer une
nouvelle sous-tribu.
Sous-tribu Eriochilidinae M. A. Cléments & D. L. Jones
in D. L. Jones et al., Orchadian 13(1 0):463. 2002, syn. nov. pro Caladeniinae Pfitz.
Cette sous-tribu diffère des Caladeniinae par quelques caractères de peu
d’importance taxinomique, comme les lobes latéraux du labelle atrophiés, le lobe
médian épaissi, les trichomes en une seule série sur le labelle. Ils constituent de
bonnes raisons pour séparer des genres mais non des sous-tribus.
Jones et al. (2001) ont proposé plusieurs combinaisons nouvelles à l’intérieur du
genre Calonema (Lindl.) Szlach. non D. L. Jones & M. A. Cléments. Le problème
relatif à la dénomination du groupe d’espèces décrit par Szlachetko (2001) sous ce
nom a déjà été largement discuté (Szlachetko, 2002). Du fait que le nom Calonema
avait été utilisé plus tôt par Morgan pour le genre Myxomycètes, Szlachetko en a
proposé un nouveau, à la place, Calonemorchis. Ce nom a cependant échappé à Jones
et al. (2002), ce qui entraîne la nécessité, sur le plan de la nomenclature, de valider
les combinaisons suivantes.
1. Calonemorchis Szlach.
in Pol. Bot. J. 46(2): 137. 2001
Calonemorchis Szlach. subgen. Arachnorchis (D. L. Jones & M. A. Cléments)
Szlach. & Rutk., stat. & comb. nov.
Basionyme : Arachnorchis D. L. Jones & M. A. Cléments in D. L. Jones et al.,
Orchadian 13(9):392. 2001.
Calonemorchis applanata (Hopper & Brown) Szlach. & Rutk., comb. nov.
Basionyme : Caladenia applanata Hopper & Brown, Nutysia 14(1/2): 43-46, f. 2A-
F, 3B. 2001.
III (2) - avril 2003
Richardiana
93
Calonemorchis arenicola (Hopper & Brown) Szlach. & Rutk., comb. nov.
Basionyme : Caladenia arenicola Hopper & Brown, Nutysia 14(1/2): 48-50, f. 2k-
Q, 3C. 2001.
Calonemorchis arrecta (Hopper & Brown) Szlach. & Rutk., comb. nov.
Basionyme : Caladenia arrecta Hopper & Brown, Nutysia 14(1/2): 50-51, f. 2R-W,
3D. 2001.
Calonemorchis attingens (Hopper & Brown) Szlach. & Rutk., comb. nov.
Basionyme : Caladenia attingens Hopper & Brown, Nutysia 14(1/2): 51-54, f. 4A-
D, 5A. 2001.
Calonemorchis brownii (Hopper & Brown) Szlach. & Rutk., comb. nov.
Basionyme : Caladenia brownii Hopper & Brown, Nutysia 14(1/2): 56-57, f. 4L-R,
5B. 2001.
Calonemorchis busselliana (Hopper & Brown) Szlach. & Rutk., comb. nov.
Basionyme : Caladenia busselliana Hopper & Brown, Nutysia 14(1/2): 57-59, f.
5C. 2001.
Calonemorchis christineae (Hopper & Brown) Szlach. & Rutk., comb. nov.
Basionyme : Caladenia christineae Hopper & Brown, Nutysia 14(1/2): 59-60, f. 5D.
2001.
Calonemorchis citrina (Hopper & Brown) Szlach. & Rutk., comb. nov.
Basionyme : Caladenia citrina Hopper & Brown, Nutysia 14(1/2): 60-61, f. 4S-W,
6A. 2001.
Calonemorchis cruscula (Hopper & Brown) Szlach. & Rutk., comb. nov.
Basionyme : Caladenia cruscula Hopper & Brown, Nutysia 14(1/2): 61-65, f. 7,
6B. 2001.
Calonemorchis décora (Hopper & Brown) Szlach. & Rutk., comb. nov.
Basionyme : Caladenia décora Hopper & Brown, Nutysia 14(1/2): 65-67, f. 8A-E,
6C. 2001.
Calonemorchis excelsa (Hopper & Brown) Szlach. & Rutk., comb. nov.
Basionyme : Caladenia excelsa Hopper & Brown, Nutysia 14(1/2): 68-71, f. 8L-R,
9 A. 2001.
Calonemorchis gardneri (Hopper & Brown) Szlach. & Rutk., comb. nov.
Basionyme : Caladenia gardneri Hopper & Brown, Nutysia 14(1/2): 76-78, f. 10K-
Q, 11A. 2001.
94 Richardiana III (2) - avril 2003
-
Calonemorchis georgei (Hopper & Brown) Szlach. & Rutk., comb. nov.
Basionyme : Caladenia georgei Hopper & Brown, Nutysia 14(1/2): 78-79, f. 10R-
W, 11B. 2001.
Calonemorchis granitora (Hopper & Brown) Szlach. & Rutk., comb . nov.
Basionyme : Caladenia granitora Hopper & Brown, Nutysia 14(1/2): 79-81, f.
12A-G, 11C. 2001.
Calonemorchis harringtoniae (Hopper & Brown) Szlach. & Rutk., comb. nov.
Basionyme : Caladenia harringtoniae Hopper & Brown, Nutysia 14(1/2): 81, 83-
84, f. 11D. 2001.
Calonemorchis heberleana (Hopper & Brown) Szlach. & Rutk., comb. nov.
Basionyme : Caladenia heberleana Hopper & Brown, Nutysia 14(1/2): 85-87, f.
12H-M, 13 A. 2001.
Calonemorchis hoffmanii (Hopper & Brown) Szlach. & Rutk., comb. nov.
Basionyme : Caladenia hoffmanii Hopper & Brown, Nutysia 14(1/2): 90-92, f. 12T-
Z, 13C. 2001.
Calonemorchis inter jacens (Hopper & Brown) Szlach. & Rutk., comb. nov.
Basionyme : Caladenia interjacens Hopper & Brown, Nutysia 14(1/2): 98-101, f.
150-S, 16C. 2001.
Calonemorchis lodgeana (Hopper & Brown) Szlach. & Rutk., comb. nov.
Basionyme : Caladenia lodgeana Hopper & Brown, Nutysia 14(1/2): 101-103, f.
17A-M, 16D. 2001.
Calonemorchis longifimbriata (Hopper & Brown) Szlach. & Rutk., comb. nov.
Basionyme : Caladenia longifimbriata Hopper & Brown, Nutysia 14(1/2): 125-127,
f. 23, 24 A. 2001.
Calonemorchis lorea (Hopper & Brown) Szlach. & Rutk., comb. nov.
Basionyme : Caladenia lorea Hopper & Brown, Nutysia 14(1/2): 127, 129-130, f.
21E-I, 22B. 2001.
Calonemorchis nivalis (Hopper & Brown) Szlach. & Rutk., comb. nov.
Basionyme : Caladenia nivalis Hopper & Brown, Nutysia 14(1/2): 131-133, f.
21M-R, 22D. 2001.
Calonemorchis paludosa (Hopper & Brown) Szlach. & Rutk., comb. nov.
Basionyme : Caladenia paludosa Hopper & Brown, Nutysia 14(1/2): 133-135, f.
25A-D, 24B. 2001.
III (2) - avril 2003
Richardiana
95
Calonemorchis pholcoidea (Hopper & Brown) Szlach. & Rutk. subsp.
angustaensis (Hopper & Brown) Szlach. & Rutk., comb. nov.
Basionyme : Caladenia pholcoidea Hopper & Brown subsp. angustaensis Hopper &
Brown, Nutysia 14(1/2): 139-141, f. 26, 27B. 2001.
Calonemorchis procera (Hopper & Brown) Szlach. & Rutk., comb. nov.
Basionyme : Caladenia procera Hopper & Brown, Nutysia 14(1/2): 141-143,
f. 24D. 2001.
Calonemorchis speciosa (Hopper & Brown) Szlach. & Rutk., comb. nov.
Basionyme : Caladenia speciosa Hopper & Brown, Nutysia 14(1/2): 145, 147-148,
f. 28G-L, 29 A. 2001.
Calonemorchis splendens (Hopper & Brown) Szlach. & Rutk., comb. nov.
Basionyme : Caladenia splendens Hopper & Brown, Nutysia 14(1/2): 148-150, f.
28M-R, 29B. 2001.
Calonemorchis starteorum (Hopper & Brown) Szlach. & Rutk., comb. nov.
Basionyme : Caladenia starteorum Hopper & Brown, Nutysia 14(1/2): 150-151, f.
29C. 2001.
Calonemorchis thinicola (Hopper & Brown) Szlach. & Rutk., comb. nov.
Basionyme : Caladenia thinicola Hopper & Brown, Nutysia 14(1/2): 152-153, f.
29D. 2001.
Calonemorchis viridescens (Hopper & Brown) Szlach. & Rutk., comb. nov.
Basionyme : Caladenia viridescens Hopper & Brown, Nutysia 14(1/2): 158-159, f.
28S-X, 31D. 2001.
Calonemorchis williamsiae (Hopper & Brown) Szlach. & Rutk., comb. nov.
Basionyme : Caladenia williamsiae Hopper & Brown, Nutysia 14(1/2): 303-304, f.
78D. 2001.
Calonemorchis winfieldii (Hopper & Brown) Szlach. & Rutk., comb. nov.
Basionyme : Caladenia winfieldii Hopper & Brown, Nutysia 14(1/2): 159-160, f. 32,
33 A. 2001.
Plusieurs genres séparés par Jones et al. (2002) sont basés sur des caractères
éminemment variables (tels par exemple que le rapport longueur des pétales sur
longueur des sépales latéraux) ou de faible valeur taxinomique (comme le nombre de
feuilles par exemple).
Nous proposons ci-dessous les changements nomenclaturaux nécessaires.
96
Richardiana
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2. Aciantliopsis sublestus (Dockr.) Szlach., comb. nov.
Basionyme : Acianthus sublestus Dockr., N. Queensl. Nat. 23(1 10): 3. 1956.
Synonyme : Univiscidiatus sublestus (Dockr.) D.L. Jones & M.A. Cléments in
D.L. Jones et al., Orchadian 13(10): 441. 2002, syn. nov.
3. Arthrochilus D. L. Jones subgen. Phoringopsis (D. L. Jones &
M. A. Cléments) Szlach., stat. et comb. nov.
Basionyme : Phoringopsis D. L. Jones & M. A. Cléments in D. L. Jones et al.,
Orchadian 13(10): 457. 2002.
4. Caladenia R. Br. subgen. Stegostyla (D. L. Jones &
M. A. Cléments) Szlach., stat. et comb. nov .
Basionyme : Stegostyla D. L. Jones & M. A. Cléments in D. L. Jones et al.,
Orchadian 13(9): 411. 2001.
5. Corybas Salisb. sect. Calcearia (Blume) Szlach., stat. et comb. nov.
Basionyme : Calcearia Blume, Bijdr. : 417. 1825.
6. Corysanthes R. Br. subgen. Molloybas (D. L. Jones &
M. A. Cléments) Szlach., stat. & comb. nov.
Basionyme : Molloybas D. L. Jones & M. A. Cléments in D. L. Jones et al,
Orchadian 13(10): 448. 2002.
Corysanthes subgen. Molloybas sect. Nematoceras (Hook.f.) Szlach., stat. et comb.
nov.
Basionyme : Nematoceras Hook.f., Fl. Nov. Zel. 1: 249. 1853.
Corysanthes R. Br. subgen. Singularybas (Molloy, D. L. Jones & M. A. Cléments)
Szlach., stat. et comb. nov.
Basionyme : Singularybas Molloy, D. L. Jones & M. A. Cléments in D. L. Jones et
al., Orchadian 13(10): 449. 2002.
Corysanthes acuminata (M. A. Cléments & Hatch) Szlach., comb. nov.
Basionyme : Corybas acuminatus M. A. Cléments & Hatch, New Zeal. J. Bot. 23:
491-494. 1985.
III (2) - avril 2003 Richardiana 97
Corysanthes cryptantha (Hatch) Szlach., comb. nov.
Basionyme : Corybas cryptanthus Hatch, Trans. & Proc. Roy. Soc. New Zeal. 83:
577. 1956.
Corysanthes dienema (D. L. Jones) Szlach., comb. nov.
Basionyme : Corybas dienema D. L. Jones, Fl. Austral. 50: 572. 1993.
Corysanthes iridescens (Irwin & Molloy) Szlach., comb. nov.
Basionyme : Corybas iridescens Irwin & Molloy, New Zeal. J. Bot. 34(1): 1-5. 1996.
Corysanthes longipetala (Hatch) Szlach., comb. nov.
Basionyme : Corybas macranthus (Hook.f.) Rchb.f. var. longipetalus Hatch, Trans.
& Proc. Roy. Soc. New Zeal. 76: 580. 1947.
Corysanthes pandurata (Cheesem.) Szlach., comb. nov.
Basionyme : Corysanthes rotundifolia (Hook.f.) Hook.f. var. pandurata Cheesem.,
Man. New Zeal. Fl.: 366. 1925.
Corysanthes papa (Molloy & Irwin) Szlach., comb. nov.
Basionyme : Corybas papa Molloy & Irwin, New Zeal. J. Bot. 34(1): 5-7. 1996.
7. Genoplesium R. Br. subgen. Corunastylis (Fitzg.) Szlach., stat. et
comb. nov.
Basionyme : Corunastylis Fitz g.. Austral. Orchid. 2(3): t.l. 1888.
8. Microtidium D. L. Jones & M. A. Cléments subgen. Holocrotis
(Szlach.) Szlach., comb. nov.
Basionyme : Microtis R. Br. subgen. Holocrotis Szlach., Pol. Bot. J. 46(1): 12.
2001.
Synonyme : Hydrorchis D. L. Jones & M. A. Cléments in D. L. Jones et al.,
Orchadian 13(10): 462. 2002, syn. nov.
9. Nemacianthus D. L. Jones & M. A. Cléments
in D. L. Jones et al., Orchadian 13(10): 440. 2002, syn. nov. pro Acianthus R. Br.
98
Richardiana
III (2) - avril 2003
10. Phlebochilus (Benth.) Szlach.
Pol. Bot. J. 46(1): 137. 2001
Phlebochilus brevisura (Hopper & Brown) Szlach. & Rutk., comb. nov.
Basionyme : Caladenia brevisura Hopper & Brown, Nutysia 14(1/2): 192-196, f.
43, 41C. 2001.
Phlebochilus bryceana (R. S. Rogers) Szlach. & Rutk. subsp. cracens (Hopper &
Brown) Szlach. & Rutk., comb. nov.
Basionyme : Caladenia bryceana R. S. Rogers subsp. cracens Hopper & Brown,
Nutysia 14(1/2): 197-199, f. 44H-K, 41D. 2001.
Phlebochilus chapmanii (Hopper & Brown) Szlach. & Rutk., comb. nov.
Basionyme : Caladenia chapmanii Hopper & Brown, Nutysia 14(1/2): 206-207, f.
46E-K, 45C. 2001.
Phlebochilus exstans (Hopper & Brown) Szlach. & Rutk., comb. nov.
Basionyme : Caladenia exstans Hopper & Brown, Nutysia 14(1/2): 71-72, f. 8S-y,
9B(2001).
Phlebochilus incrassata (Hopper & Brown) Szlach. & Rutk., comb. nov.
Basionyme : Caladenia incrassata Hopper & Brown, Nutysia 14(1/2): 243-246, f.
59A-G, 57D. 2001.
Phlebochilus pachychila (Hopper & Brown) Szlach. & Rutk., comb. nov.
Basionyme : Caladenia pachychila Hopper & Brown, Nutysia 14(1/2): 257-259, f.
61N-R, 62C. 2001.
Phlebochilus voigtii (Hopper & Brown) Szlach. & Rutk., comb. nov.
Basionyme : Caladenia vogtii Hopper & Brown, Nutysia 14(1/2): 279-280, f. 65G-
L, 69C. 2001.
Bibliographie
Dressler, R. L., 1993. Phylogeny and classification of the orchid family. pp 1-312.
Dioscorides Press, Portland.
Jones, D. L., M. A. Cléments, I. K. Sharma & A. M. Mackenzie, 2001. A new
classification of Caladenia R. Br. (Orchidaceae). The Orchiadian 13(9): 389-417.
III (2) - avril 2003
Richardiana
99
Jones, D. L., M. A. Cléments, I. K. Sharma, A. M. Mackenzie & B. J. P. Molloy,
2002. Nomenclatural notes arising from studies into the tribe Diurideae
(Orchidaceae). The Orchadian 13(1 9):437-468.
Kores P. J., M. Molvray, P. H. Weston, S. D. Hopper, A. P Brown, K. M. Cameron
& M. W. Chase, 2001. A phylogenetic analysis of Diurideae (Orchidaceae) based on
plastid DANN sequence data. Am. J. Bot. 88(10): 1903-1914.
Pridgeon, A. M., P. J. Cribb, M. W. Chase & F. N. Rasmussen, 2001. Généra
Orchidacearum, vol 2. Orchidoideae (Part 1). pp. 1-416. Oxford University Press,
New York.
Szlachetko, D. L., 1995. Systema Orchidalium - Fragm. Flor. Geobot. Suppl. 3:1-
152.
Szlachetko, D. L., 2001. Nomenclatural adjustments in the Thelymitroideae
(Orchidaceae). Pol. Bot. J. 46(2): 137-144.
Szlachetko, D. L., 2002 (sous presse). Nomenclatural adjustments in Caladeniinae
(Orchidaceae, Thelymitroideae). Ann. Bot. Fenn.
Szlachetko, D. L. & P. Rutkowski, 2000. Gynostemia Orchidalium, vol 1.
Apostasiaceae, Cypripediaceae, Orchidaceae (Thelymitroideae, Orchidoideae,
Tropidioideae, Spiranthoideae, Neottioideae, Vanilloideae). Acta Bot. Fennica. 169:
1-380.
Dariusz L. Szlachetko,
Piotr Rutkowski,
Gdansk University, Department of Plant Taxonomy and Nature Conservation,
PL-80-441 Gdansk, Al. Legionow 9, Poland
adresses e-mail : biodarek@univ.gda.pl, biopr@univ.gda.pl
100
Richardiana
III (2) - avril 2003
Un nouveau Sophronitis
(Orchidaceae) du Nordeste (Brésil)1
Vitorino Paiva Castro Neto (*) et Guy R. Chiron (**)
Mots clés: Orchidaceae, Sophronitis, Sophronitis alagoensis, Sophronitis cernua,
Alagoas, Brésil.
Résumé
Une nouvelle espèce de Sophronitis Lindley, originaire du nord-est du Brésil
(Alagoas) est décrite.
Abstract
A new species of Sophronitis Lindley, from northeastern Brazil (Alagoas), is
described.
Sumârio
Uma nova espécie de Sophronitis Lindley, originâria do nordeste do Brasil é
descrita.
En octobre 2002, nous avons découvert, parmi une collection d’orchidées, une
petite population de Sophronitis , proches de S. cernua. Les différences
morphologiques, que nous détaillons plus loin, sont en elles-mêmes
suffisantes pour traiter cette population comme une entité taxinomique distincte. En
outre, les périodes de floraison sont très différentes : avril-juin pour S. cernua ,
septembre-novembre pour ces plantes, ce qui interdit T interfécondation des deux
entités, qu’il nous paraît en conséquence préférable de traiter comme des espèces
séparées.
Sophronitis alagoensis V. P. Castro & Chiron sp. nov.
Sophronitis cernua Lindley similis est, sed magnitudine duplo minore, foliis
rotundatioribus, floris valde minoribus, minus apertis, petalis sepalis latioribus,
labello trilobato cum lobo medio }/2 longo, callo columnaque longioribus differt.
1 : manuscrit reçu le 2 novembre 2002
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Richardiana
101
Holotypus : Brésil - Alagoas ; collecté par Erwin Bohnk en décembre 1999 à 20 km
du littoral, vers Maceio, à 150 m d’altitude, sur le versant oriental des collines ; a
fleuri régulièrement en culture en octobre-novembre (Holotype : SP).
Description
Plante épiphyte sur arbustes en forêt ouverte, cespiteuse, à racines relativement
épaisses (environ 1 ,5 mm de diamètre) ; pseudobulbes ovoïdes, ancipités, environ
8-13 x 5-9 mm, vert rougeâtre, à deux entre-noeuds, légèrement ridés
longitudinalement, unifoliés à l’apex, entourés de 3-4 gaines parcheminées, vert
rougeâtre au début, vite sèches ; feuille largement ovale à sub-circulaire, épaisse,
coriace, verte, légèrement teintée de pourpre, notamment le long de la veine
médiane et des marges, 11-18 mm x 6-15 mm ; inflorescence en racème de 2-4
fleurs, à pédoncule très court, rougeâtre ; fleur petite, environ 1 cm de diamètre,
rouge écarlate ; ovaire pédicelle de 12-18 mm de longueur, renflé, rougeâtre ;
sépales oblongs-lancéolés, aigus, brièvement apiculés, le dorsal long de 8-9 mm et
large de 3, 6-3, 7 mm, les latéraux très légèrement asymétriques, longs de 8-8,5 mm
et larges de 3,7-3, 8 mm ; pétales ovales-rhomboïdes, aigus, à marges supérieures
légèrement ondulées, 8-10 mm de longueur sur 5, 5-5, 8 mm de largeur ; labelle
trilobé, jaune sur la base, le disque et la base des lobes latéraux, rouge écarlate sur
le lobe médian et les marges des lobes latéraux, long de 7, 0-7, 5 mm, large de 5,2-
5,6 mm étalé, les lobes latéraux arrondis, longs de 3 mm, larges de 1 mm, repliés
vers le haut et enserrant la colonne, lobe médian triangulaire, arrondi, apex
mucroné, long et large de 2, 5-3,0 mm ; cal situé à la base du labelle, long de 3,1-
3,4 mm et constitué d'une crête transversale abaxiale, ondulée, épaisse, charnue,
haute de 1,3 mm, et de deux crêtes longitudinales, fines, souples, légèrement
retombantes, placées de chaque côté d’un sillon médian étroit ; colonne sub-droite,
trapue, rose, de section semi-circulaire, flanquée au sommet de deux ailes arrondies,
épaisses, pourpre foncé ; anthère pointue, blanc grisâtre ; cavité stigmatique plus
large que longue ; 8 pollinies jaunes, longues de 0,8 mm.
Voir figure 1, page suivante.
Distribution
Alagoas. Climat humide. Floraison
en octobre-novembre. En dehors du
site du type, Erwin Bohnk a trouvé
d’autres plantes dans la même
région, vers 840 m d'altitude.
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Richardiana
III (2) - avril 2003
-
c
Fig. 1 : Sophronitis alagoensis V. P. Castro Neto & Chiron
a : plante - b : fleur - c : sépale dorsal - d : sépale latéral - e : pétale - f : labelle
(1 : vue de profil, en position naturelle, avec la colonne - 2 : vue de face, étalé - 3 :
coupe longitudinale montrant le cal - 4 : apex, avec l’anthère) - g : colonne, anthère
ôtée (1 : vue de trois quarts avec le pédicelle-ovaire - 2 : vue de face)
Dessin : Guy Chiron, octobre 2002, d’après holotype (Brésil)
III (2) - avril 2003
Richardiana
103
é
Etymologie
Nommé en référence à l’Etat d’Alagoas, d’où provient le type.
Discussion
Au premier abord, les plantes de Sophronitis alcigoensis font penser à de petits
S. cernua Lindley. Toutefois, un examen plus approfondi, effectué sur une
population d’une dizaine d’exemplaires, a, d’une part, montré que cette population
était d’une grande homogénéité, et, d’autre part, révélé plusieurs différences
discutées ci-dessous.
La taille des plantes est environ deux fois plus petite que celle de S. cernua et celle
des fleurs au moins 50% inférieure. Les feuilles sont nettement plus arrondies : le
rapport largeur/longueur est de 0,8 environ au lieu de 0,6 pour S. cernua. Les fleurs
s’ouvrent un peu moins. Les pétales sont nettement plus larges que les sépales
(environ 1,6 fois plus), alors que, chez S. cernua , pétales et sépales sont « sub¬
égaux ». Le labelle est nettement trilobé et un peu moins allongé que chez
S. cernua. La partie jaune du labelle est plus étendue. Le cal et la colonne sont,
toutes proportions gardées, beaucoup plus longs : le rapport longueur du cal sur
longueur du labelle est de 0,45-0,5 (au lieu de 0,3) et le rapport longueur de la
colonne sur longueur du labelle est de 0,7 (au lieu de 0,4-0,45).
Dessin et photographies : G. Chiron (*) (**)
(*) Rua Vicente Galafassi, 549 - 09770-480 S.B.Campo, SP - vpcastro@hitnet.com.br
(**) 2 rue des pervenches - F 38340 VOREPPE - France - g.r.chiron@wanadoo.fr
104
Richardiana
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r
plante
fleur
Fig. 2 : Sophronitis alagoensis
0 %
4 cm
Sophronitis cernua Sophronitis alagoensis
Fig. 3 : comparaison de Sophronitis cernua et S. alagoensis
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Richardiana
105
Un spectaculaire hybride naturel
d’ Oncidium du Mexique, via la
Colombie1 2
Eric A. Christenson, Ph.D.*
Mots clés : Oncidium, Oncidium xinopinatum, O. karwinskii, O. unguiculatum,
Orchidaceae, Mexique
Résumé
Un nouvel hybride naturel d’ Oncidium du Mexique est décrit.
Abstract
A new natural hybrid of Oncidium from Mexico is described.
J’ai des amis, botanistes généralistes, qui tentent parfois de soutenir que les
orchidées et les taxinomistes spécialistes d’orchidées ne sont pas différents
de leurs équivalents chez les autres groupes de plantes : leur argumentation
est systématiquement vouée à l’échec. Un bon exemple de cette différence est la
découverte de deux nouvelles espèces d ' Holcoglossum chinois (Christenson, 1988),
non pas dans la nature, ni en herbier, ni même dans la serre de quelque personne,
mais dans la zone de vente d’une exposition régionale d’orchidées. Ceci n’arrive tout
simplement pas aux botanistes qui étudient les marguerites, les ormes, les menthes
ou les chênes. Il n’est pas non plus fréquent de trouver une espèce non décrite
cultivée à un millier de kilomètres de son lieu d’origine, dans un pays différent,
comme ce fut le cas de Cycnoches schmidtianum (Christenson & Carr, 2001 ; Carr,
2002), une espèce péruvienne découverte en fleurs chez un producteur d’orchidées
brésilien. On n’est confronté à ce type d’anomalies qu’avec les groupes
intensivement cultivés, tels que les broméliacées, les cactus, les gesnériacées, les
hoyas et, bien sur, les orchidées. Cela fait partie des « joies » de leur taxinomie !
Ainsi, même si cela est toujours un peu étonnant, ce ne fut pas une grande surprise
que de trouver un hybride naturel, originaire du Mexique et non encore enregistré,
exposé dans une manifestation d’orchidées à Cali, en Colombie. La plante, collectée
dans la nature, avait été importée sous le nom de Oncidium unguiculatum Lindl.,
une espèce à fleur jaune et marron, connue pour son labelle à lobe médian
1 : manuscrit reçu le 6 novembre 2002
2 : traduit de l’anglais par la rédaction
106
Richardiana
III (2) - avril 2003
longuement onguiculé, qui a inspiré l’épithète spécifique. Mais cette plante était en
fait quelque chose de différent, présentant un labelle saupoudré de rose avec une
base de couleur framboise clair. Un examen plus approfondi a montré qu’il
s’agissait d'un nouvel hybride naturel, décrit ci-dessous.
Oncidium xinopinatum Christenson, hybr. nat. nov.
Herba hybrida naturalis inter Oncidium karwinskii (Lindl.) Lindl. et Oncidium
unguiculatum Lindl.
Holotypus : Mexique. Importé en Colombie, a fleuri chez Esperanza Mejia de
Moreno, Christenson 2064 (holotype : K). La plante type a obtenu une récompense
de Y American Orchid Society sous le nom de clone ‘Armenia’ CHM/AOS à Cali,
Colombie, le 15 novembre 2001.
Description
Epiphyte cespiteux. Pseudobulbes ellipsoïdes, fortement comprimés, soutenu
par des bractées foliacées. Feuilles en forme de lanières, obliquement obtuses.
Inflorescences dressées-arquées, à pédoncule, à panicule peu ramifiée, atteignant
1 m de longueur ; ramifications courtes, à 2-4 fleurs, bractées florales beaucoup
plus courtes que les ovaires, lancéolées, aiguës, longues de 5 mm. Pédicelle-ovaire
cylindrique, long de 2-9 cm. Jusqu’à 30 fleurs, pouvant atteindre 3 cm de largeur et
5 cm de hauteur, spectaculaires, brillantes, sépales et pétales jaunes avec des
marbrures transversales irrégulières acajou contrastant avec vigueur, labelle de fond
blanc, la moitié postérieure d’une solide couleur framboise clair et le reste finement
saupoudré de rose, colonne blanche avec des ailes roses. Sépales et pétales
lancéolés, acuminés, avec des marges ondulées et légèrement enroulées en arrière,
sépale dorsal 2 x 0,7 cm, sépales latéraux 2,3 x 0,6 cm, pétales à apex
subfalciformes, 2 x 0,6 cm. Labelle trilobé, panduriforme, superficiellement
convexe avec les marges de l’isthme fortement enroulées vers l’arrière, 2 x 1,8 cm,
lobes latéraux triangulaires-ovales, franchement obtus, lobe médian rhomboïde-
subréniforme transverse, à marges ondulées, apiculé, cal fait d’une crête charnue se
terminant en petites carènes bifides légèrement divergentes à subparallèles, divisé
par une projection centrale ronde en relief, et flanqué par des carènes parallèles plus
courtes. Colonne 0,8 cm de longueur, ailes transverses, entières, aiguës à l’apex.
Distribution
Endémique du Mexique.
Etymologie
Du latin inopinatus, inattendu, en référence à sa découverte sur un mauvais
continent !
(suite page 109)
III (2) - avril 2003
Richardiana
107
Fig. 1 : Oncidium unguiculatum, parent de Oncidium xinopinatum. Ph. : Guy Chiron *
Fig. 2 : Oncidium schroederianum ‘J & L' AM/AOS, espèce sœur du deuxième parent supposé de One.
xinopinatum, One. karwinskii. Cultivateur : J & L Orchids. Ph. : E. Waxman.
Fig. 3. Holotype de Oncidium xinopinatum exposé à Cali, Colombie, le 15 novembre 2001. Cultivateur :
E. Mejia de Moreno. Ph. : Juan Carlos Uribe.
108
Richardiana
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Fig. 4 : Illustration type de Oncidium unguiculatum
(. Journ . Hort. Soc. London 1:303. 1846).
(suite de la page 107)
Cette plante a été importée du Mexique sous le nom de Oncidium unguiculatum et
l’influence de cette espèce dans cet hybride naturel est clairement visible dans les
proportions allongées du labelle et la morphologie globale du cal. Oncidium
unguiculatum Lindl., espèce sœur d’un Oncidium plus communément rencontré,
O. tigrinum Llave & Lex., a été signalé dans les Etats de Guerrero, Mexico,
Michoacan, Morales et Oaxaca (Soto, 1988). L’autre parent est à l’évidence un des
membres du complexe Oncidium laeve (Lindl.) Beer (Garay, 1964), parfois placés
dans un genre propre, Miltonioides Brieger & Lückel. Deux espèces de ce complexe
ont une distribution qui chevauche celle de O. unguiculatum : O. karwinskii (Lindl.)
Lindl. et O. reichenheimii (Linden & Reichb. f.) Garay & Stacy. Ces deux espèces
diffèrent notamment par les ailes de la colonne, bien développées chez O. karwinskii
et obsolètes chez O. reichenheimii. Du fait de la présence d’ailes bien visibles sur la
colonne de O. xinopinatum, on peut supposer que l’autre parent de cet hybride
naturel est O. karwinskii.
Oncidium unguiculatum produit également un hybride naturel avec O. tigrinum , qui
a été décrit sous le nom de O. xunguitigrinum Navarro (1978).
III (2) - avril 2003
Richardiana
109
Il est assez remarquable que très peu d’hybrides artificiels aient été réalisés à partir
d’espèces du complexe Oncidium laeve et, par conséquent, on ne peut dire que peu
de choses de leur schéma héréditaire. A coup sûr, la beauté de cet hybride naturel
devrait inciter les hybrideurs à expérimenter plus largement les potentialités de ce
groupe en tant que parents.
Remerciements
Je remercie Sra. Meija pour m’avoir aimablement fourni le matériel type à partir
d’une floraison secondaire de sa plante exceptionnelle. Je remercie également
Andrea Niessen et George Carr pour leur aide logistique.
Bibliographie
Carr, G. F., 2002. Cycnoches schmidtianum. Orchids 71(10):930-931.
Christenson, E. A., 1998. Two new species of Holcoglossum Schltr. (Orchidaceae:
Aeridinae) from China. Lindleyana 13(2): 121-124.
Christenson, E. A. & G. F. Carr, 2001. A new Cycnoches from Peru. Orchids
70(8):748-749.
Garay, L. A., 1964. The Odontoglossum laeve complex. Amer. Orchid Soc. Bull.
33(1 1):949-953.
Navarro, A. V., 1978. Oncidium xunguitigrinum, nuevo hibrido natural. Orquidea
(Mex.) 7(2): 101-104.
Soto A., M. A., 1988. Listado actualizado de las orquideas de Mexico. Orquidea
C Mex. ) 11:233-272.
* 1646 Oak Street, Sarasota, Florida 34236, USA
110
Richardiana
III (2) - avril 2003
A lire
Senghas, K. « Schlechter, Die Orchideen», 3ème édition - volume
« Littérature et Index »
2002. 274 pages en deux fascicules. Allemand.
Ce volume complète et termine la longue publication de la troisième édition de
l’œuvre de Schlechter, Die Orchideen. Il est proposé en deux fascicules,
respectivement de 153 et 121 pages.
Le premier fascicule « Bibliographie der Orchideenkunde » est entièrement
dédié à la bibliographie. Après avoir présenté la vie et l’œuvre de Rudolf
Schlechter, il propose une liste de textes consacrés au thème « Orchidées et
protection de la nature », puis une bibliographie très abondante sur les orchidées,
en plusieurs chapitres : littérature générale - systématique et taxinomie -
géographie - morphologie et anatomie - physiologie - génétique - culture. Plus
de 2000 titres sont ainsi énumérés. Une liste très complète de périodiques
consacrés aux orchidées est également prévue. Quelques adresses de sites
Internet complètent l’ouvrage.
Le deuxième fascicule « Übersichten • Indizes » rappelle le système de
classification (sous-familles, tribus et sous-tribus) des orchidées utilisé dans Die
Orchideen ; énumère toutes les descriptions et combinaisons nouvelles
valablement publiées dans cette 3ème édition, conformément aux règles
internationales de nomenclature ; donne les listes alphabétiques des genres et des
espèces étudiés dans les tomes I/A à I/C. C’est un outil indispensable pour une
exploitation optimale de la somme d’informations de cette 3ème édition de Die
Orchideen.
Szlachetko, D. L. & H. B. Margoriska. Gynostemia Orchidalium II
2002. Acta Botanica Fennica 173:1-275. 275 pages abondamment illustrées,
couverture cartonnée. Anglais.
Ce deuxième volume traite, comme le premier, publié en 2000, de la structure de
la colonne des différents genres d’orchidées. Il est, plus précisément, consacré à la
sous-famille Epidendroideae. Un système de clés permet d’identifier
successivement la tribu au sein de la sous-famille, la sous-tribu au sein de la tribu
et le genre au sein de la sous-tribu. Pour chaque genre, une courte description des
traits caractéristiques du gynostème est accompagnée d’une planche botanique
représentant la colonne d’une des espèces du genre, ainsi que ses différents
éléments : stigmate, anthère, pollinies, rostellum et certains autres détails si
nécessaire. En tout 243 genres sont ainsi traités.
L’étude fine de la structure de la colonne est souvent utile à la détermination
correcte du genre auquel appartient un spécimen donné. Cet ouvrage sera le
compagnon indispensable de telles études. La qualité et l’exactitude des dessins
en rendent l'usage des plus agréables.
III (2) - avril 2003
Richardiana
111
â
Clayton, D., The Genus Coelogyne - A Synopsis
2002. 316 pages, 133 ph. couleurs, Natural History Publ., Bornéo. Anglais.
Présentation du genre, de son organisation infragénérique, de sa morphologie et de
sa distribution géographique. Un système de clés facilite la détermination des
sections et des espèces. Chacune de ces dernières est étudiée de manière complète
(description, distribution, habitat, époque de floraison, taxinomie, phylogénie
moléculaire). Dans la quasi totalité des cas, un dessin au trait du labelle accompagne
le texte. Culture et hybridation ne sont pas oubliées. Nombreuses photographies en
couleurs.
PAPHIOPEDILUM
G. Braem & G. Chiron
432 pages dont 112 pages couleurs, couverture rigide
57,40 € (plus port), à paraître en septembre 2003
une édition en français et une édition en anglais
Souscription
du 1er juin au 31 août 2003
auprès de Tropicalia
2 rue des pervenches
F 38340 VOREPPE
redaction@richardiana.com
à partir de 50 ex., prendre contact
* individuelle : 51,60 €, port inclus
* collective : 46 €, port inclus
(10 ex. à la même adresse)
112
Richardiana
III (2) - avril 2003
Sommaire
Un nouvel Encydia (Orchidaceae) de l’Amazonie brésilienne
Vitorino P. Castro Neto & André Cardoso
Sur la phylogénie du genre Hadrolaelia (Orchidaceae)
Guy R. Chiron, Vitorino P. Castro Neto & Josiane Guiard
Quelque notes additionnelles sur la sous-famille Thelymitroideae
(Orchidaceae)
Dariusz L. Szlachetko & Piotr Rutkowski
Un nouveau Sophronitis (Orchidaceae) du Nordeste (Brésil)
Vitorino P. Castro Neto & Guy R. Chiron
Un spectaculaire hybride naturel d 'Oncidium du Mexique, via la Colombie
Eric A. Christenson
A lire
Richardiana®, est une revue trimestrielle francophone,
==- consacrée aux Broméliacées et aux Orchidées, et éditée par
* Tropical ia®
212 route de Charly
69230 SAINT-GENIS-LAVAL
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Tous droits de reproduction, par quelque moyen que ce soit, réservés.
Directeur de la publication : Dr. Guy R. Chiron
Comité de rédaction : Roger Bellone, Vitorino R Castro Neto, Guy Chiron
ISSN : 1626-3596 Commission paritaire : 0403G80496
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A Mes
0 9 2003
UMMflV
ORCHID HÉMAWUM DF OAKES AMES
HARVARD IWNERSITY
iana
Volume III (3) - juillet 2003
Instructions aux auteurs
Sont pris en considération pour une publication dans Richardiana les articles relatifs à la
connaissance scientifique et à la conservation des Orchidées et traitant de systématique,
d’histoire, de géobotanique, de techniques de conservation (y compris de culture), ainsi que
les notes biographiques, les critiques d’ouvrages, et les actualités.
Les manuscrits doivent être adressés à :
Richardiana
c/o G. Chiron
2 rue des pervenches
38340 VOREPPE
soit sous forme imprimée, soit sous forme d’un fichier informatique.
Les figures pourront être réduites ou agrandies en fonction des contraintes éditoriales : elles
doivent donc comprendre leur propre(s) échelle(s) interne(s) ; les légendes doivent être
fournies séparément. Les textes imprimés sont destinés à être scannés et doivent donc être
issus d’une imprimante laser, utiliser une police de caractères standard et comporter des
interlignes simples. Les noms scientifiques doivent être soulignés et non écrits en italiques.
Les fichiers informatiques seront compatibles PC ou Mac et transmis sur disquette 3,5" ou
sur Zip, voire par messagerie électronique (adresse : redaction@richardiana.com).
Tout article comprendra, outre le titre et le(s) nom(s) d’auteur(s), un résumé en français et en
anglais, une liste de mots clés et la ou les adresse(s) du ou des auteur(s). Les abréviations
usuelles seront utilisées pour citer des revues en bibliographie. Les références citées
(conformément au Code international de nomenclature botanique) uniquement dans les
résumés taxinomiques ne seront pas reprises en bibliographie.
Les articles sont publiés en français. Toutefois, les manuscrits peuvent, exceptionnellement,
être soumis en allemand, en anglais, en espagnol ou en portugais : la traduction sera alors
assurée par la rédaction.
JUL 0 9 2003
LffiMRY
OfiOflOHEReAWUMOfOMESAMHS
HARVfcRDUNIVERSITY
Typification de Coilostylis Rafinesque
et nouveaux taxons de Prosthechea 1
Eric A. Christenson*
Mots clés : Coilostylis, Coilostylis emarginata Raf., Orchidaceae, Prosthechea,
Prosthechea guttata, Prosthechea vasquezii, Prosthechea vinacea.
Résumé
Le genre Coilostylis Raf. est typifié et l’interprétation incorrecte qu’en a fait
récemment Higgins est discutée. Une nouvelle combinaison et deux nouvelles
espèces sont proposées dans un genre Prosthechea sensu lato.
Abstract
Typification of Coilostylis Rafinesque and new taxa of Prosthechea
The genus Coilostylis Raf. is typified and its recent incorrect interprétation by
Higgins is discussed. One new combination and two new species are proposed in a
broadly defined Prosthechea.
La résurrection du genre Prosthechea Knowles & Westc. (Higgins, 1997),
constitué de toute une partie de ce qui fut le genre Encyclia W. J. Hook.
sensu lato , a conduit à un certain nombre de problèmes de nomenclature
ainsi qu’à une relance de l’étude des limites du groupe. Résultat partiel des études
que je mène actuellement sur les Andes, une nouvelle espèce originaire de Bolivie
est proposée, espèce précédemment confondue avec P. hartwegii (Lindl.) Higgins.
En outre, Higgins a commis deux omissions qui sont ici corrigées avec la
proposition d’une nouvelle combinaison pour l’espèce centraméricaine
généralement connue sous le nom d' Encyclia maculosa et d’une nouvelle espèce
dans le genre Prosthechea pour Encyclia pulcherrima Dodson & Bennett, originaire
d’Equateur et du Pérou, pro parte. Enfin, une espèce sans lien de parenté, incluse
par inadvertance dans le genre Prosthechea , en est extraite.
1 : manuscrit reçu le 4 novembre 2002
III (3) -juillet 2003
Richardiana
113
Dans sa publication relative au genre Oestlundia, Higgins (2002) place Coilostylis
obtusifolia Raf. dans la synonymie d’O. luteorosea (A. Rich. & Gai.) Higgins,
probablement sur la base d 'Epidendrum lineare Ruiz & Pavon, lui aussi placé en
synonymie. Ceci rend nécessaire une investigation en matière de nomenclature car,
s’il s’avère que Higgins a raison, il faudra alors, semble-t-il, appliquer le nom
Coüostylis pour son genre Oestlundia , ce dernier nom devenant alors superflu.
Coilostylis Rafinesque
in Fl. Tellur. 4:37 (18382).
Lectotype (désigné ici) : Coilostylis emarginata Raf. (= Epidendrum ciliare L.).
Rafinesque a défini le genre Coilostylis par les mots : « Petalis 5 eq. patulis, label,
ad col. inserto, 3 part, lateralis ciliatis latis, medialis nuda linearis. columna vel
stylo clavato, apex infundib. labiato bialato, stig. antherisque inter cavitas
inclusis. » En traduction libre, cela donne : « Pétales (et sépales) 5, égaux, étalés,
labelle adné à la colonne, trilobé, (lobes) latéraux ciliés, larges, le médian entier,
linéaire, colonne ou style claviforme, apex infundibuliforme, labié, bi-ailé, stigmate
et anthère inclus entre les cavités. »
Cette description, accompagnée de l’illustration publiée citée dans le protologue de
C. emarginata, se réfère sans ambiguïté à l’espèce néotropicale largement
répandue, Epidendrum ciliare L. Le nom générique Coilostylis fait référence à
l’apex en forme d’entonnoir de la colonne, formé par le clinandre encapuchonné, et
la gorge de l’éperon interne caractéristique de l’espèce.
Plusieurs tentatives infructueuses ont été faites pour morceler le genre Epidendrum
pris au sens large. L’un des sous-groupes utilisés est le genre Auliza Salisb.,
invalide car publié sans description générique. Coilostylis semble donc le plus
ancien nom générique valable disponible pour le groupe d’espèces qui contient
E. ciliare.
Quand il édifia le genre, Rafinesque y inclut deux espèces : C. emarginata et
C. obtusifolia. Comme on le montrera plus bas, C. obtusifolia est un nom
problématique, entaché à la base d’une erreur commise par Rafinesque, et serait en
conséquence un choix inacceptable pour un lectotype.
1. Coilostylis emarginata Raf., in Fl. Tellur. 4:37 (1838).
Lectotype (désigné ici) : Botanical Magazine t.463 (1799) (= Epidendrum ciliare L.).
Rafinesque a basé ses genres d’orchidées tropicales sur des illustrations disponibles
dans la littérature et non sur des spécimens réels. En conséquence, l’illustration du
2 : voir Barnhart ( Torreya 7 : 176- 182 [1907]) pour les dates effectives de publication de Flora
Telluriana.
114
Richardiana
III (3) -juillet 2003
Botanical Magazine explicitement citée par Rafinesque dans le protologue est
désignée comme lectotype. On pourrait être tenté de désigner comme type le
spécimen physique qui servit à réaliser cette illustration mais, puisque Rafinesque
n’a pas vu le spécimen, ce ne pourrait être qu’un néotype.
2. Coilostylis obtusifolia Raf. in Fl. Tellur. 4:37 (1838).
Type (corrigé ici) : Epidendrum ciliare L.
Le nom Coilostylis obtusifolia pose problème car la description de l’espèce est
totalement en conflit avec le basionyme tel qu’énoncé par Rafinesque : Epidendrum
linearis L. Leslie Garay a proposé une explication à cela et je suis entièrement
d’accord avec lui. Ce que Rafinesque avait l’intention de dire c’est que, à son avis,
il y avait deux espèces qui étaient appelées E. ciliare : l’une (C. obtusifolia ) était
l’espèce linnéenne originale, avec des sépales et des pétales verdâtres et l’autre
(C. emarginata ) était la plante illustrée dans le Botanical Magazine (t.463), avec
des sépales et pétales jaunes. Ce qui fut imprimé, toutefois, fut un lapsus de
Rafinesque disant qu’il y avait deux espèces nommées E. linearis, plutôt que ce
qu’il avait sans aucun doute l’intention d’écrire. La description type de
C. emarginata correspond clairement à E. ciliare et en aucune manière ne
s’applique à un Isochilus.
Le nom Epidendrum linearis L. utilisé par Rafinesque est une erreur pour E. lineare
Jacq., ce dernier étant le basionyme de l’espèce non apparentée Isochilus linearis
(Jacq.) R. Br. Cette dernière correction fut apportée par Merrill (1949). Le nom
E. linearis L. ex Raf. a échappé à Y Index Kewensis.
Comment dans ce contexte expliquer la synonymie erronée proposée par Higgins ?
Tout d’abord, il faut prendre conscience que, outre E. lineare Jacq. et E. linearis L.
ex Raf., il existe aussi un E. lineare Blanco (= Potamocalpa bicolor (Lindl.)
J. J. Sm.), un E. lineare Ruiz & Pavon (voir ci-après) et un E. lineare Sessé &
Mocino (un concept encore inclassable). Il semble que l’erreur consistant à relier
Coilostylis obtusifolia à Epidendrum lineare Ruiz & Pavon ait été commise pour la
première fois par Schlechter (1921 : p.149). Cette erreur fut ensuite recopiée, en
partie, par Schweinfurth (1959). Schweinfurth fut apparemment le premier auteur à
lier E. lineare Ruiz & Pavon à E. luteoroseum A. Rich. & Gai., quoique avec
quelque doute, mais il omit de remarquer le mauvais placement de Coilostylis
obtusifolia. Higgins a tout simplement recopié ces erreurs sans oeil critique.
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Richardiana
115
Prosthechea
Quand il a ressuscité le genre Prosthechea Knowl. & Westc. en en étendant
largement les limites, Higgins (1997 ; 1999) créa la combinaison P. maculosa
(Ames, Hubb. & Schweinf.) Higgins pour une espèce originaire du Mexique et du
Guatemala voisin, suivant en cela la nomenclature en vigueur dans le traitement
standard du groupe (Dressler & Pollard, 1974). Ce nom, basé sur Epidendrum
maculosum Ames, Hubb. & Schweinf. (1935), est illégitime compte tenu d’un
basionyme plus ancien existant pour cette espèce, Encyclia guttata Schltr. (1918).
Une nouvelle combinaison est en conséquence nécessaire.
Prosthechea guttata (Schltr.) E. A. Christenson, comb. nov.
Basionyme : Encyclia guttata Schltr., in Beih. Bot. Centralbl. 36(2):472 (1918).
Type : Mexique. Oaxaca, Cerro San Felipe, H. Galeotti 5029 (holotype : P ;
isotype : W).
Synonymes : Epidendrum guttatum A. Rich. & Gai., in Ann. Sci. Nat., sér. 3, 3:20
(1845), non E. guttatum L. (1753) ; Epidendrum maculosum Ames, Hubb. &
Schweinf., in Bot. Mus. Leafl. 3:72 (1935) ; Encyclia maculosa (Ames, Hubb. &
Schweinf.) Hoehne, in Arq. Bot. Est. Sâo Paulo, n.s., 2:152 (1952) ; Prosthechea
maculosa (Ames, Hubb. & Schweinf.) Higgins, in Phytologia 82(5):379 (1997).
Tous basés sur le même type ( Galeotti 5029).
Ames, Hubbard et Schweinfurth publièrent Epidendrum maculosum en tant que
nom de substitution déclaré pour Epidendrum guttatum A. Richard & Galeotti,
quand ils réalisèrent que ce dernier était un homonyme postérieur illégitime. Si
cette espèce est placée à l’intérieur d’un genre Epidendrum sensu lato,
E. maculosum en est le nom correct. Mais aucun auteur moderne ou presque
n’accepterait aujourd’hui un genre aussi largement défini.
Schlechter transféra E. guttatum A. Richard & Galeotti dans le genre Encyclia,
apparemment sans réaliser que le nom était illégitime. Toutefois, comme il n’y a
aucune épithète spécifique intermédiaire, Schlechter publia effectivement Encyclia
guttata en tant que nomen novum datant de 1918 (Code International de
Nomenclature Botanique, art. 72.1 et 72.2, note 1). Si l’on considère Encyclia
comme un genre distinct du genre Epidendrum, Encyclia guttata est le nom correct
pour cette espèce.
Lors du transfert de cette espèce dans un troisième genre tel que Prosthechea, le
plus ancien basionyme disponible est Encyclia guttata Schltr., qui date de 1918, et
non Epidendrum maculosum, qui date de 1935. En conséquence, la combinaison
Prosthechea maculosa (Ames, Hubb. & Schweinf.) Higgins est illégitime et est ici
remplacée par P. guttata (Schltr.) Christenson. Ce problème de nomenclature est de
même nature que celui & Encyclia altissima Schltr. (Christenson & Dressler, 1993).
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Prosthechea vasquezii Christenson, sp. nov.
Type : Bolivie, Dép. Cochabamba, Prov. Chapare, km 100, Cochabamba- Villa
Tunari, 1 880 m, R. Vasquez 27 (holotype : Herb. Vasquezianum).
Species haec P. hajekii D. E. Benn. & Christenson similis sed plantis epiphyticis,
rhizomate hreviore, laxifloribus, lobis lateralibus rotundatis, callo dissimili dijfert.
Epiphyte à long rhizome horizontal rampant. Pseudobulbes fusiformes, jusqu’à
20 cm de longueur, séparés par des segments de rhizome atteignant 10 cm de
longueur. Feuilles 2, parfois 3, ligulées, obtuses, 22 x 2,5 cm. Inflorescences
dressées, pédonculées, en racèmes de fleurs lâches, jusqu’à 20 cm de longueur,
issues d’une spathe gracile, environ 7 cm de longueur. Fleurs non résupinées,
environ 2,8 cm de diamètre, sépales et pétales verts à la base avec des marges et un
apex jaunes et des barres transversales marron rougeâtre sauf aux extrémités, sans
marques, labelle rouge foncé avec des marges blanches. Sépales 1,3 x 0,6 cm, le
dorsal oblong, subaigu, les latéraux ovales-lancéolés, aigus. Pétales oblancéolés,
arrondis, avec un apex brusquement rétréci, 1,1 x 0,5 cm. Labelle trilobé,
O, 8 x 0,6 cm, lobes latéraux suborbiculaires, obtus-arrondis, sans apex net, lobe
médian elliptique, arrondi avec un apicule minuscule, plus petit que les lobes
latéraux, cal carré, cannelé. Colonne 0,6 cm de longueur.
Voir figure 1 .
Etymologie : nommé en l’honneur de Roberto Vasquez Ch., découvreur et
illustrateur de cette espèce, et qui a énormément contribué à l’orchidologie
bolivienne.
C’est à Prosthechea hajekii Bennett & Christenson (2001), originaire du centre du
Pérou, que ressemble le plus P. vasquezii. Il en diffère toutefois par un mode de
croissance épiphyte, de très longs segments de rhizome, des racèmes à fleurs lâches
ainsi que par les lobes latéraux du labelle dont les extrémités sont nettement en
forme de tétine chez le premier. Le cal simple et cannelé de P. vasquezii est
différent du cal de P. hajekii , constitué pour l’essentiel, sur deux rangs, d’un anneau
oblong-elliptique qui enferme un cal secondaire central oblong.
Prosthechea vasquezii n’est pas non plus identique à l’espèce équatorienne
P. hartwegii (Lindl.) Higgins (Type : Equateur, Loja, Hartweg s.n., K!), comme on
l’a cru initialement (Vasquez & Dodson, 1982). P hartwegii possède un labelle
trilobé aux lobes parfaitement égaux à la différence de celui de P. vasquezii chez
qui le lobe médian est nettement plus petit que les lobes latéraux. Le rapport
longueur sur largeur des feuilles de P. hartwegii est à peine supérieur à 6 alors qu’il
est presque de 9 chez P. vasquezii.
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117
5 mm
5mm
Fig. 1 : Prosthechea vasquezii Christenson
dessin R. Vâsquez, avec l’aimable autorisation de l’illustrateur - dessin précédemment publié sous le
nom de Encyclia hartxvegii (Lindl.) Vâsquez & Dodson dans Vâsquez & Dodson (1982, pl. 527)
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Prosthechea vinacea Christenson, sp. nov.
Prosthechea pulchra Dodson & Higgins, Selbyana 23(2): 128. 2001, nom inval. ;
Encyclia pulcherrima Dodson & Bennett, Icon. Pl. Trop., ser. 2, pl. 54, pro parte,
nom. seminudum, non Prosthechea pulcherrima (Kl.) Higgins.
Species haec P. hartwegii (Lindl.) Higgins similis sed sepalis petalisque acuminatis,
lobis labelii inaequalibus differt.
Type : Equateur, Zamora-Chinchipe, après le col sur la route de Yangana à
Valladolid, 2 600 m, 24 juillet 1985, Dodson, Embree & Dalessandro 16033
(holotype : MO).
Le nom Encyclia pulcherrima Dodson & Bennett ne peut pas être transféré dans le
genre Prosthechea car Prosthechea pulcherrima (Kl.) Higgins utilise déjà cette
épithète spécifique dans ce genre, ce qui impose un nouveau nom (voir ci-dessous).
Dodson et Higgins (2001) ont essayé de remédier à ce problème mais leur tentative
a échoué.
La publication du type d 'Encyclia pulcherrima Dodson & Bennett comprend (1)
une illustration, (2) le nom, (3) une diagnose latine, (4) des descriptions parallèles
en anglais et en espagnol, et (5) un spécimen type. Il est crucial pour la
compréhension de cette publication de noter que le spécimen type cité est originaire
d’Equateur (. Dodson et al. 16033 ) alors que l’illustration est basée sur une plante
péruvienne ( Bennett 1238).
Higgins et Dodson (2001) séparent les éléments originaux d’ Encyclia pulcherrima
en posant que (1) l’illustration et les descriptions se rapportent à la plante
péruvienne tandis que (2) le nom et le spécimen type qui lui est directement lié se
rapportent à une espèce différente qu’ils proposent d’appeler Prosthechea pulchra.
Mais ils ont ainsi laissé échapper la diagnose latine, qui dit :
« Species haec Encycliae hartwegii (Lindl.) Vâsquez & Dodson similis, sed floribus
laete coccineis plus minusve purpureo maculatis et labelii lobis lateralibus oblongis
distinguitur. » [espèce semblable à Encyclia hartwegii (Lindl.) Vâsquez & Dodson
mais différenciée par des fleurs rouge foncé brillant plus ou moins tacheté de pourpre
et des lobes latéraux du labelle oblongs].
Si l’on sépare les éléments équatoriens et péruviens comme le font Higgins et
Dodson, la diagnose latine ne définit en fait plus Encyclia pulcherrima. D’abord,
l’entité équatorienne est totalement dépourvue de taches. Ensuite, alors que les
lobes latéraux sub-carrés du labelle de la plante péruvienne peuvent être décrits
comme [transversalement] oblongs, les plantes équatoriennes telles qu’illustrées par
Higgins et Dodson ont des lobes semi-orbiculaires qui ne pourraient en aucun cas
être qualifiés d’« oblongs ». Le seul mot de la diagnose latine qui s’applique à la
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Richardiana
119
plante équatorienne est « coccineis » [rouge foncé] mais cela est impuissant à
séparer quelque taxon que ce soit d 'Encyclia hartwegii puisque la couleur de la
fleur de cette dernière espèce n’a pas été indiquée (type : Equateur, Loja, Hartweg
s. n. [holotype : K !]) et reste inconnue à ce jour.
Ceci posé, il faut des noms pour ces deux entités. Je n’ai pas connaissance de
matériel d’herbier confirmé pour l’entité péruvienne, qui pourrait servir de
spécimen type : la description formelle est, en conséquence, renvoyée à une future
publication. L’entité équatorienne, par contre, est représentée par deux spécimens :
le type cité ci-dessus et le spécimen Hiriz 2356 (RPSC), cité par Dodson et Bennett
(1989) ; elle est décrite ici sous le nom de Prosthechea vinacea.
Il est intéressant de noter que la photographie en couleurs reproduite par Higgins et
Dodson représente une plante cultivée en Europe et n’a aucune relation directe avec
les deux spécimens cités conservés en herbier. Nous soulignons cela car Higgins et
Dodson disent explicitement, page 128, que « la colonne est jaune verdâtre et
l’anthère jaune vif » alors que ces deux structures sont complètement blanches sur
la photographie.
Concepts exclus
Higgins (1997) inclut dans son genre Prosthechea ressuscité et étendu, deux
espèces qui n’ont rien à voir avec le clade Encyclia/Prosthechea. L’une d’elles,
Prosthechea serrulata (Sw.) Higgins, a déjà été réduite à un synonyme
d’ Epidendrum serrulatum Sw. par Nir (2000).
Prosthechea pulcherrima (Kl.) Higgins, in Phytologia 82(5):380 (1997) ;
Epidendrum pulcherrimum KL, in Allg. Gartenzeitung 22:233 (1854).
Epidendrum pulcherrimum Kl. est une espèce d' Epidendrum à tige « en roseau »,
généralement placée dans la synonymie à' Epidendrum ellipticum Graham (Brako &
Zarucchi, 1993, par exemple). Elle est, à tout point de vue, sans relation de parenté
avec le genre Prosthechea et le clade Encyclia/Prosthechea.
Remerciements
Je remercie Leslie Garay pour m’avoir fait part de son opinion sur la typification de
Coilostylis.
120
Richardiana
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-
Bibliographie
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Christenson. Icon. Orch. Peruv. pi. 750.
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Dodson. Icon. PL Trop., ser. 1, pl. 527.
* : 1646 Oak Street, Sarasota, Florida, 34236 (USA)
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Richardiana
121
Deux nouvelles espèces d 'Oncidium
(Orchidaceae) de Bahia (Brésil)
Guy R. Chiron (*) et Vitorino Paiva Castro Neto (**)
Mots clés: Orchidaceae, Oncidium, Oncidium guîfreundianum, Oncidium
itapetingense, Oncidium section Rostraia et section Waluewa, Bahia, Brésil.
Résumé
Deux nouvelles espèces d' Oncidium Swartz, originaires de l’état de Bahia (Brésil),
l’une de la section Rostrata Rolfe, l’autre de la section Waluewa (Regel) Schltr.,
sont décrites.
Abstract
Two new species of Oncidium Swartz, from Bahia (Brazil), the first one in the
section Rostraia Rolfe, the other one in the section Waluewa (Regel) Schltr., are
described.
Sumârio
Duas espécies novas de Oncidium Swartz, originârias da Bahia (Brasil), uma da
seçào Rostrata Rolfe, outra da seçào Waluewa (Regel) Schltr., sào descritas.
Nous décrivons ci-dessous, en tant qu’espèces nouvelles, deux Oncidium
récemment découverts dans des forêts humides de l’état de Bahia (Brésil).
La première espèce a fleuri en culture en octobre 2002 et appartient à
l’évidence à la section Waluewa ; tandis que la seconde, de la section Rostrata , a
été trouvée en fleur en mars 2003.
1- Oncidium gutfreundianum Chiron & V. P. Castro sp. nov.
Haec planta Oncidium pubes Lindl. similis, sed inflore scentia nutanti densiflora,
floribus insigniter minoris, margine unguis minus onusta, callo dispari (pars
adaxialis calli acorniculata, pars media elevis) et columnae alis minoris et apice
rotundatis differt.
1 : manuscrit reçu le 1 mai 2003
122
Richardiana
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Sectio : Waluewa (Regel) Schltr.
Holotypus : Brésil - Bahia, municipalité de Pau Brasil, altitude d'environ 300-
500 m ; la plante a été fournie par Ataliba Duarte et a fleuri en culture en octobre
2002 - Castro Neto s.n. (Holotype : SP - isotype : LY).
Description
Plante épiphyte, cespiteuse, à racines épaisses pour la taille de la plante (environ
2 mm de diamètre) ; pseudobulbes fusiformes, de section circulaire légèrement
aplatie, environ 35-50 x 8-13 mm, vert foncé, non ridés longitudinalement, de
surface très légèrement rugueuse, uni- ou bifoliés à l’apex, entourés de 2-3 gaines
parcheminées, plus courtes que le pseudobulbe ; feuille ovale à elliptique, aiguë,
condupliquée à la base, charnue, du même vert que le pseudobulbe, 6-8,5 x 2,5-
3 cm ; inflorescence basale, arquée retombante, paniculée, multiflore, plus de
30 fleurs, à ramifications de plus en plus courtes en allant vers l’apex, à pédoncule
fin, environ 36 cm de longueur, pourpre foncé, entouré de 8 bractées amplexicaules
de 8 mm de longueur ; fleur petite, environ 15 mm de largeur, mesurée de l’extrémité
d’un pétale à l’autre, jaune, les sépales largement couverts de marron, les pétales
transversalement rayés de marron, le labelle majoritairement jaune, avec quelques
plages marron et une callosité marron à pourpre foncé ; ovaire-pédicelle sigmoïde,
6 mm de longueur, rougeâtre, avec une bractée florale triangulaire très courte ;
sépale dorsal largement spatulé ou claviforme, mucroné, long de 7 mm et large de
5,2 mm, profondément concave, coiffant la colonne ; sépales latéraux presque
entièrement soudés, avec une encoche apicale d’environ 1 mm de longueur,
ensemble en forme de poire longue de 5,5 mm, large de 5 mm et marquée de 2 veines
longitudinales ; pétales claviformes, asymétriques, arrondis, écartés presque à
l’horizontale, 9 mm de longueur sur 5 mm de largeur ; labelle longuement onguiculé,
à onglet sub-rectangulaire, trilobé, 9x7 mm étalé, lobe médian transversalement
réniforme, bilobé, récurvé, à marges lisses, long de 4 mm et large de 7 mm étalé,
lobes latéraux ligulés, à marges récurvées, longs de 2-2,5 mm et larges de 1 mm au
maximum ; cal charnu, environ 6 mm de longueur, constitué de trois parties : partie
adaxiale en carène lisse se terminant par deux petites pointes divergentes, partie
centrale sub-cordiforme, constituée de deux masses épaisses, plus ou moins plates,
avec une transition brusque vers la partie abaxiale en dôme lisse à vaguement
granuleux, parfois bipartite, située sur la base du lobe médian ; colonne droite,
trapue, 4,5 mm de hauteur sur 2 mm de largeur, couverte de poils glanduleux courts,
flanquée de deux ailes charnues, sub-rectangulaires, formant un angle obtus, partie
apicale récurvée et tachetée de pourpre ; cavité stigmatique allongée ; anthère
hémisphérique, bi-cornue à l’avant ; 2 pollinies jaunes.
Voir figure 1 et photographie page 129.
III (3) - juillet 2003 Richardiana
i
5cm
Fig. 1 : Oncidium gutfreundianum Chiron & V. P. Castro
a : plante - b : fleur - c : sépale dorsal (cl : vue latérale) - d : sépales latéraux soudés -
e : pétales - f : labelle (1 : vue latérale - 2 : vue de dessus) - g : colonne
dessin : Guy Chiron, octobre 2002 d’après type vivant (Brésil - Castro Neto s.n.)
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Richardiana
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Distribution
Bahia. 300-500 m d’altitude. Climat
humide. Floraison en octobre.
Etymologie
Nommé en hommage à Sergio Gutfreund,
orchidophile brésilien qui contribue
beaucoup à la connaissance de la flore
d’orchidées brésilienne.
Discussion
Cette espèce ressemble un peu à
Oncidium pubes Lindl., mais la petite
taille des fleurs, la structure différente du
labelle et la forme des ailes de la colonne permettent de distinguer aisément ces
deux taxons. L’onglet du labelle est plus long chez O. gutfreundianum et son
contour est rectangulaire alors qu’il est ovale chez O. pubes ; l’isthme est nettement
plus long chez ce dernier ; le lobe médian est plié à angle droit chez les deux
espèces, mais, chez O. gutfreundianum, la pliure se situe à la base du lobe médian
alors qu’elle est placée aux deux tiers du lobe médian chez O. pubes, ce qui donne
au labelle un aspect nettement différent ; les cals ne sont pas identiques eux non
plus, puisque, chez O. gutfreundianum, il y a un net décalage entre la partie
médiane, nettement surélevée, et la partie apicale, décalage qui n’existe pas chez
O. pubes ; les ailes de la colonne sont arrondies à l’apex chez le premier, et rétuses
chez le second.
Notons en outre que l’époque de floraison de O. gutfreundianum est différente de
celle de tous les autres taxons de la section Waluewa rencontrés à Bahia.
2- Oncidium itapetingense V. P. Castro & Chiron sp. nov.
Herba epiphytica magna Ornithophora radicans (Rchb.f.) Garay & Pabts similis ;
floribus non resupinatis successivi ; sepalo dorsali obovato, rotundato vel retuso ;
sepalis lateralibus omnino dissitis, obliquis, ovalis, acutis ; petalis obovalis, acutis ;
labello trilobato, lobis lateralibus parvis, deltoideis, apice rotundatis, lobo
intermedio magno, transverse ovato, retuso ; columna longissima subtilique, anthera
sectione characteristica.
Sectio : Rostrata Rolfe
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Richardiana
125
i
Holotypus : Brésil, état de Bahia, près de la ville d’Itapetinga, collecté par Edmundo
Ferreira da Silva, s.n., en mars 2003 ; floraison mars 2003 - Castro Neto s.n.
(Holotype : SP - isotype : LY).
Description
Petite plante épiphyte à rhizome plutôt long ; racines fines, 1-1,5 mm de diamètre,
blanches ; pseudobulbes espacés d’un centimètre environ, ovales à elliptiques,
fortement comprimés latéralement, 4-5 cm de hauteur, 1,2- 1,3 cm de largeur dans la
partie la plus large, longitudinalement ridés de 5 sillons environ sur chaque face,
soutenus à la base par deux paires de bractées foliacées nettement plus courtes que
les feuilles, la paire extérieure vite sèche et caduque, bifoliés à l’apex ; feuille
linéaire, 17-19 cm de longueur et 6-8 mm de largeur, aiguë, fortement condupliquée
à la base sur 3-4 cm environ ; inflorescence basale à l’aisselle des bractées
foliacées intérieures, grêle, environ 1,2 mm de diamètre à la base, dressée, environ
30 cm de longueur ; pédoncule de 16-17 cm, portant environ 5 bractées, rachis en
racème ramifié à la base, à ramifications courtes, celles du milieu étant un peu plus
longues que celles du bas et du haut ; bractées triangulaires, amplexicaules, aiguës,
5,5 x 2 mm à la base du pédoncule, plus courtes en s’éloignant de la base ; bractées
florales longues de 2,5 mm ; fleurs non résupinées, s’ouvrant en succession :
d’abord celles du centre du racème (base de l’épi apical), puis celles des extrémités,
les ramifications inférieures fleurissant souvent les dernières ; sépales et pétales
jaunes avec de grandes taches marron, labelle entièrement jaune, marqué seulement
de rouge brun au niveau du cal, colonne jaune avec les bords du clinandre rouge
brun, anthère jaune ; pédicelle-ovaire très fin, 0,5 mm de diamètre au niveau de
l’ovaire, long d’environ 1 cm, glabre ; sépale dorsal obovale, 4,0 x 2,2 mm, avec
l’apex arrondi à rétus ; sépales latéraux entièrement libres, obliques, ovales, aigus,
5,1 x 1,9 mm ; pétales obovales, 5,4 x 2,1 mm, aigus, les marges récurvées leur
conférant, en position naturelle, un aspect oblique ; labelle trilobé, brièvement
onguiculé ; lobes latéraux petits, triangulaires, 1,3 x 0,8 mm, arrondis à l’apex ;
lobe médian grand, transversalement ovale, rétus, 3,0 x 6,3 mm ; isthme subnui,
sinus entre les lobes assez étroits, triangulaires, à fond arrondi ; cal constitué de
deux éléments : un premier, sur l’onglet, allongé avec deux élargissements,
canaliculé à la base, le second, au niveau des lobes latéraux, constituant une sorte de
paroi verticale plus ou moins en arc de cercle, ou ondulée ; colonne très longue et
très fine, 3,9 x 1,2 mm sans l’anthère, plus étroite vue de face que vue de côté, avec
un léger renflement au niveau de la cavité stigmatique ; stigmate en forme de fente
allongée ; clinandre terminé par un rostellum en forme de langue ; anthère
caractéristique de la section, arrondie, se prolongeant vers l’avant en une longue
pointe légèrement verruqueuse-glanduleuse ; pollinies 2, sur un long stipe translucide
en forme de club.
Voir figure 2 et photographie page 129.
126
Richardiana
III (3) -juillet 2003
Fig. 2 : Oncidium itapetingense V. P. Castro & Chiron
a : plante - b : fleur, vue latérale en position naturelle et vue frontale aplatie - c : sépale dorsal -
d : sépale latéral - e : pétale - f : labelle - g : colonne sans anthère, vùes frontale et latérale -
h : anthère - i : pollinarium
Dessin Guy Chiron, avril 2003, d’après type vivant (Brésil, Castro Neto sn )
III (3) -juillet 2003 Richardiana 127
M
J
Distribution
Plante épiphyte de forêt humide,
découverte près de la ville d’Itapetinga
(Bahia, Brésil).
Plusieurs spécimens de cette espèce ont
été trouvés par E. F. da Silva sur un arbre
dans une portion temporairement
inondée d’une forêt située à environ
130 km de la côte, vers 400 m d’altitude
et orientée à l’est, en compagnie
d 'Oncidium raniferum Lindl.
Etymologie
Nommé d’après la ville d’Itapetinga, dans les environs de laquelle ont été collectés
les spécimens ayant servi à la description (dont le spécimen-type).
Discussion
Les parties végétatives de cette plante sont tout à fait semblables à celles de
l’espèce Ornithophora radicans (Rchb. f.) Garay & Pabst, mais la colonne de la
fleur est caractéristique de la section Oncidium Sw. sectio Rostrata Rolfe. Il
n’existe au Brésil, jusqu’à ce jour, que deux autres espèces dans cette section, par
ailleurs essentiellement andine : Oncidium trulliferum Lindl. et O. ouricanense
V.P. Castro & Campacci. La fleur d’O. itapetingense est totalement différente de
celles de ces deux espèces : la première a un sépale dorsal et des pétales différents,
un labelle à lobes latéraux ronds, à onglet subnui et un cal constitué d’une seule
masse complexe ; la seconde possède des sépales latéraux soudés, un labelle à lobes
latéraux ronds et un cal constitué de deux parties séparées.
Dessins et photographies : G. Chiron (*) (**)
(*) 2 rue des pervenches - F 38340 VOREPPE - France - g.r.chiron@wanadoo.fr
(**) Rua Vicente Galafassi, 549 - 09770-480 S.B.Campo, SP - Brésil - vpcastro@terra.com.br
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Richardiana
III (3) -juillet 2003
Oncidium gutfreundianum
Chiron & V.P. Castro
Oncidium pubes Lindl.
»
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Richardiana
129
i
1- Oncidium gutfreundianum Chiron & V. P. Castro
Distribuiçào : Bahia. Clima ümido. Floraçâo em outubro
Etimologia : Nome dado em homenagem a Sergio Gutfreund, orquidôfilo brasileiro
que contribui muito para o conhecimento da flora das orqufdeas brasileiras
Discussâo : Esta espécie se parece um pouco com Oncidium pubes Lindl., mas o
pequeno tamanho das flores, a estrutura diferente do labelo e a forma das asas da
coluna permitem distinguir facilmente estes dois taxons. A base do labelo é mais
longa em O. gutfreundianum com um contomo retangular, enquanto que esta é oval
em O. pubes; o istmo é nitidamente mais mais longo neste ültimo; o lobo mediano é
dobrado em ângulo reto nas duas espécies, mas, em O. gutfreundianum , a dobra
esta situada na base do lobo mediano, enquanto que esta esta posicionada nos dois
terços do lobe mediano em O. pubes , o que dâ ao lebelo um aspecto nitidamente
diferente; os calos nâo sâo idénticos entre si, pois, em O. gutfreundianum, hâ um
nftido desnivel entre a parte média, nitidamente elevada, e a parte apical, desnivel
este que nâo existe em O. pubes; as asas da coluna sâo arredondadas no âpice no
primeiro, e retusa no segundo.
Notemos entre autros que a época de floraçâo de O. gutfreundianum é diferente
daquela de todos os outros taxons da seçâo Waluewa encontrados na Bahia.
2- Oncidium itapetingense V. P. Castro & Chiron
Distribuiçào : Planta epffita, em floresta ümida perto da cidade de Itapetinga (Bahia,
Brasil). Varias exemplares desta espécie foram encontrados sobre uma mesma ârvore
numa regiâo temporariamente alagada da floresta que se situa aproximadamente a
130 Km da Costa atlântica, a uma altitude de aproximadamente 400m com a face
orientada para o leste, junto com Oncidium raniferum Lindl.
Etimologia : Nome dado em homenagem a cidade de Itapetinga, perto de onde esta
nova espécie foi encontrada.
Discussâo : Vegetativamente, esta nova espécie se parece com Ornithophora
radicans (Rchb. f.) Garay & Pabst, mas a coluna da flor é tfpica da seçâo Oncidium
Sw. Sectio Rostrata Rolfe. Nâo existe no Brasil, até o présente momento, senâo que
autras duas espécies desta seçâo, que se caracterizam por serem essencialmente
andinas : Oncidium trulliferum Lindl. E Oncidium ouricanenese V. P. Castro &
Campacci. A flor de Oncidiu itapetingense é totalmente diferente destas duas
espécies : a primeira tem uma sépala dorsal e pétalas diferentes um labelo com lobos
laterais redondos , com uma base subnula e um calo constituido de uma ünica massa
complexa ; a segunda possui sépalas laterais soldadas, um labelo com lobos laterais
arredondados e um calo constituido de duas partes separadas.
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Richardiana
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Nouveau taxon dans le genre
Pleione D. Don (Orchidaceae)1
Peter H. Peeters*
Mots clés: Orchidaceae, Pleione , Pleione kaatiae, Pleione scopulorum, Chine.
Résumé
Une nouvelle espèce de Pleione D. Don, originaire du Sichuan (Chine) et proche de
P. scopulorum, est décrite et illustrée.
Abstract
A new species of Pleione D. Don, from Sichuan (China) and related to
P. scopulorum, is described as well as illustrated.
L’intérêt renouvelé pour les espèces du genre Pleione peut être
partiellement expliqué par toute une série d’articles publiés dans les
principaux magazines orchidophiles et par les monographies publiées sur
le genre par Butterfield et Cribb. Mais la raison principale est sans doute le fait que
ces plantes sont devenues disponibles pour les amateurs intéressés. L’ouverture de la
République Populaire de Chine vers les pays de l’ouest et l’amélioration des
possibilités de voyages dans ce vaste pays ont non seulement permis une meilleure
exploration botanique de zones qui étaient auparavant inaccessibles aux botanistes
et aux collecteurs, mais surtout facilité l’exportation de nombreuses plantes.
Parmi ces plantes, on retrouve des espèces connues depuis longtemps ( Pleione
forrestii, P. grandiflora et P scopulorum ) qui n’étaient plus en culture ou qui
étaient réservées aux jardins botaniques et à quelques amateurs chanceux. De plus,
ces importations récentes comportaient quelques espèces comme Pleione albiflora
et P. saxicola qui n’avaient encore jamais été mises en culture en dehors de leur
pays d’origine.
1 : manuscrit reçu le 3 mars 2003.
Richardiana
131
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III (3) -juillet 2003
i
Naturellement, avec toutes ces plantes, il était inévitable qu’il y ait de nouvelles
espèces ... même si ces espèces ne sont pas toutes reconnues comme valables par la
plupart des auteurs ; mentionnons par exemple Pleione barberi, P. voltolinii, P. hui
et P. hubeiense.
Parmi ces introductions chinoises, il se trouvait des plantes qui ressemblaient à
Pleione scopulorum et qui furent en conséquence vendues sous ce nom. Après un
examen approfondi de ces plantes et une comparaison avec le vrai P. scopulorum, il
est clair qu’il y a assez de différences entre les deux entités pour qu’il s’agisse d’une
nouvelle espèce. Pour cette raison, nous la décrivons ci-dessous.
Pleione kaatiae Peeters, sp. nov .
Haec species P. scopulorum W. W. Smith affinis, sed sepalis petalisque angustioribus
et labelli lamellis différends simis differt. Herba terrestris circa 12 cm alta ;
pseudobulbis ovoideis ad conicis, globosis, 20 mm altis, in diametro 18 mm,
diphyllis; foliis per anthesin immaturis, suberectis, lanceolatis, 12 mm longis, 15 mm
lads, acuds ; inflore scenda solitaria, erecta, uniflora ; pedunculo tered, florend 10 cm
longo, paulo longiore per capsulae maturadonem ; bracds lanceolatis, acuds,
concavis, 22 mm longis ; flore terminali, roseo, labello prope basi luteo, disco albido,
purpureomaculato ; sepalo intermedio ellipdce lanceolato, 32 mm longo, 9 mm lato,
apiculato ; sepalis lateralibus patentibus, oblongo-lanceolads, subobtusis, 28 mm
longis, 10 mm lads, apiculads ; petalis lanceolatis, 30 mm longis, 7 mm lads,
apiculads ; labello paulo trilobato, transverse ovali, 22 mm longo, 28 mm lato,
distali margine dendculata ; callo 6 lamellis antice secus margines undulatis et
basiliter dendculatis dato ; lamellis antice omnino luteis, medio albis cum luteis
marginibus, basiliter omnino luteis ; columna incurva, circa 20 mm longa ; capsula
ellipsoidea, 14 mm longa, 6 mm lata.
Holotypus : China, Sichuan, Peeters 2003.1 (holotype: K)
Etymologie
kaadae, en l’honneur de Kaat Peeters, fille de l’auteur.
Description
Voir aussi figure 1 et photographies page ci-contre.
Pleione kaatiae Peeters est proche de P. scopulorum W. W. Smith, mais les sépales
et les pétales sont plus étroits et les lamelles qui constituent le cal sont différentes.
La plante terrestre est haute d’environ 12 cm. Les pseudobulbes sont ovoïdes à
coniques, glabres, 18 mm de diamètre, 20 mm de hauteur, portant 2 feuilles à
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Pleione kaatiae Peeters
Pleione kaatiae Peeters (à gauche) et P. scopulorum W.W. Smith (à droite)
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PP '03
! . f
Fig. 1 : Pleione kaatiae Peeters
134
Richardiana
III (3) -juillet 2003
-
l’apex. Les feuilles sont immatures au moment de la floraison, sub-érigées,
lancéolées, aiguës, et ont 12 cm de longueur et 15 mm de largeur. Inflorescence
solitaire, érigée, portant une fleur. Le pédoncule cylindrique est long de 10 cm au
moment de la floraison, mais il s’allonge de quelques centimètres quand la capsule
mûrit. La bractée est lancéolée, aiguë, concave et longue de 22 mm. Fleur apicale,
rose, labelle tacheté de pourpre sur la partie centrale et de jaune vers la base, la
partie centrale blanchâtre. Le sépale dorsal est elliptique-lancéolé, long de 32 mm et
large de 9 mm. Les sépales latéraux aigus sont longs de 28 mm et larges de 10 mm.
Les pétales sont lancéolés, aigus, longs de 30 mm et larges de 7 mm. Le labelle est
obscurément trilobé, transversalement elliptique, 22 mm de longueur et 28 mm de
largeur, avec la marge distale dentelée ; le cal est constitué de 6 lamelles qui ont
une marge ondulée à l’avant mais dentelée vers la base. La couleur des lamelles
change d’entièrement jaune à l’avant à entièrement blanchâtre à la base en passant
par le stade blanchâtre avec une marge jaune.
La colonne est arquée, environ 20 cm de longueur. La capsule est ellipsoïde, 14 mm
de longueur, 6 mm de largeur.
Dessins et photographies : P. Peeters
*Peter H. Peeters, Paardenstraat 45 - B-3060 Bertem (Belgique)
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Richardiana
135
à
Matériaux pour la révision de Habenaria
(Orchidaceae, Orchidoideae). 1'1 2
Dariusz L. Szlachetko et Marta Kras-Lapiriska
Mots clés: Orchidaceae, Bilabrella, Habenaria.
Résumé
La section Replicatae Krzl. du genre Habenaria Willd. est élevée au rang de genre
et les espèces concernées transférées en conséquence.
Abstract
The section Habenaria Willd. sect. Replicatae Krzl. is raised to the genus level and
the species concerned are consequently transferred.
Au cours du rassemblement du matériel nécessaire à la révision du genre
Habenaria Willd. pour le premier volume de Généra et Species
Orchidalium (Szlachetko et al, en prép.), il nous est apparu que certaines
sections au moins devaient être élevées au rang générique. Nous souhaitons
présenter certaines d'entre elles dans une série d’articles, et proposer, dans le
dernier, une clé illustrée pour la détermination des genres de la sous-tribu
Habenariinae.
1. Bilabrella Lindl.
Bot. Reg. 20: t. 1701 (1835).
Lectotype ( hoc loco designatus) : Bilabrella falcicornis Lindl., Bot. Reg. 20: t. 1701
(1835).
Synonyme : Habenaria Willd. sect. Replicatae Krzl., Bot. Jahrb. Syst. 16: 74, 85
(1893). - Lectotype (désigné par Summerhayes, 1968) : Habenaria kilimanjari
Rchb.f.
Voir figures 1 et 2.
1 : manuscrit reçu le 4 mars 2003
2 : traduit de l’anglais par la rédaction
136
Richardiana
III (3) -juillet 2003
Bilabrella macrotidion (Summerh.) Szlach. & Kras-Lap. : A - port (Summerhayes
1968, modifié). B. schimperiana (A. Rich.) Szlach. & Kras-Lap. : B - fleur ; C -
pétale ; D - sépale latéral ( Schimper 1210, P). B. genuflexa (Rendle) Szlach. &
Kras-Lap. : E - labelle ; F - pétale ( Leîouzey 13959, P).
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137
J
Fig. 2.
Bilabrella schimperiana (A. Rich.) Szlach. & Kras-Lap. : A - gynostème vu de
côté ; B - partie centrale du gynostème, vue de face ( Kiss 35, P). B. genuflexa
(Rendle) Szlach. & Kras-Lap. : C - gynostème, vue de côté ; D - partie centrale du
gynostème, vue de face ( Koechlin 4715, P).
Tubercule solitaire, ovoïde à ellipsoïde. Feuilles caulinaires, linéaires à lancéolées,
quelques unes largement étalées et ramassées à la base de la tige, les autres
engainant plus ou moins la tige. Inflorescence multiflore à fleurs denses à lâches.
Fleurs généralement longuement pédicellées, résupinées, petites, discrètes, avec les
sépales fortement réfléchis et touchant plus ou moins l’ovaire. Pétales bilobés à la
base, avec lobes de tailles inégales et de formes similaires, en partie plus ou moins
ciliés ou pubescents ; lobe antérieur pendant, sub-parallèle aux lobes du labelle, lobe
postérieur dressé ou sub-dressé, dirigé vers le haut ou vers l’avant. Sépales latéraux
beaucoup plus grands que le dorsal, fortement asymétriques, en coquille, avec un
apicule placé latéralement. Labelle profondément trilobé, avec des lobes de tailles
inégales mais de formes semblables. Eperon cylindrique, enflé à l’apex, torsadé ou
non, pendant ou géniculé. Gynostème élancé à relativement
138
Richardiana
III (3) -juillet 2003
massif. Anthère dressée, ovoïde à ellipsoïde. Anthérophores, stigmaphores et
rostellophores très minces, presque filiformes. Connectif relativement étroit.
Pollinies ob-ovoïdes à ellipsoïdes, en général nettement plus courtes que les
caudicules filiformes. Auricules petites, sculptées, tigées. Surface réceptive
verticale, confinée à l’apex des stigmaphores ; ceux-ci généralement plus longs que
les rostellophores et les anthérophores. Lobe médian du rostellum subulé, aigu,
adné à la surface interne du connectif.
La section Replicatae Krzl. est l’une des sections les mieux définies et les plus
faciles à reconnaître de tout le genre Habenaria. Néanmoins il est souvent difficile
de percevoir les différences entre certaines des espèces particulières qui la
composent.
Le genre, largement répandu en Afrique, comprend 60 espèces ou davantage.
Bilabrella altior (Rendle) Szlach. & Kras-Lap., comb. nov.
Basionyme : Habenaria altior Rendle, J. Linn. Soc. 30: 394 (1895).
Bilabrella anaphysema (Rchb.f.) Szlach. & Kras-Lap., comb. nov.
Basionyme : Habenaria anaphysema Rchb.f., Flora 50: 101 (1867).
Bilabrella bertauxiana (Szlach. & Olsz.) Szlach. & Kras-Lap., comb. nov.
Basionyme : Habenaria bertauxiana Szlach. & Olsz., Fl. Cameroun, Orchid. 1: 178
(1998).
Bilabrella bosseriana (Szlach. & Olsz.) Szlach. & Kras-Lap., comb. nov.
Basionyme : Habenaria bosseriana Szlach. & Olsz., Fl. Cameroun, Orchid. 1: 170
(1998).
Bilabrella burttii (Summerh.) Szlach. & Kras-Lap., comb. nov.
Basionyme : Habenaria burttii Summerh., Kew Bull. 16: 275 (1962).
Bilabrella cataphysema (Rchb.f.) Szlach. & Kras-Lap., comb. nov.
Basionyme : Habenaria cataphysema Rchb.f., Flora 50: 101 (1867).
Bilabrella chirensis (Rchb.f.) Szlach. & Kras-Lap., comb. nov.
Basionyme : Habenaria chirensis Rchb.f., Otia Bot. Hamburg 2: 99 (1881).
Bilabrella compta (Summerh.) Szlach. & Kras-Lap., comb. nov.
Basionyme : Habenaria compta Summerh., Kew Bull. 16: 276 (1962).
Bilabrella cornutella (Summerh.) Szlach. & Kras-Lap., comb. nov.
Basionyme : Habenaria cornutella Summerh., Kew Bull. 1938: 144 (1938).
III (3) -juillet 2003
Richardiana
139
d
Bilabrella cribbiana (Szlach. & Olsz.) Szlach. & Kras-Lap., comb. nov.
Basionyme : Habenaria cribbiana Szlach. & Olsz., Fl. Cameroun, Orchid. 1: 184
(1998).
Bilabrella disparilis (Summerh.) Szlach. & Kras-Lap., comb. nov.
Basionyme : Habenaria disparilis Summerh., Kew Bull. 16: 277 (1962).
Bilabrella diselloides (Schltr.) Szlach. & Kras-Lap., comb. nov.
Basionyme : Habenaria diselloides Schltr., Bot. Jahrb. Syst. 53: 513 (1915).
Bilabrella falcata (G. Will.) Szlach. & Kras-Lap., comb. nov.
Basionyme : Habenaria falcata G. Will., PI. Syst. Evol. 134: 54 (1980).
Bilabrella galpinii (Bolus) Szlach. & Kras-Lap., comb. nov.
Basionyme : Habenaria galpinii Bolus, Icon. Orchid. Austro-Afr. 1, 1: t. 17 (1893).
Bilabrella genuflexa (Rendle) Szlach. & Kras-Lap., comb. nov.
Basionyme : Habenaria genuflexa Rendle, J. Bot. 33: 279 (1895).
Bilabrella haareri (Summerh.) Szlach. & Kras-Lap., comb. nov.
Basionyme : Habenaria haareri Summerh., Kew Bull. 16: 281 (1962).
Bilabrella hebes (la Croix & RJ.Cribb) Szlach. & Kras-Lap., comb. nov.
Basionyme : Habenaria hebes la Croix & RJ.Cribb, Kew Bull. 48(2): 357 (1993).
Bilabrella hirsutitrunci (G. Will.) Szlach. & Kras-Lap., comb. nov.
Basionyme : Habenaria hirsutitrunci G. Will., PL Syst. Evol. 134: 54 (1980).
Bilabrella huillensis (Rchb.f.) Szlach. & Kras-Lap., comb. nov.
Basionyme : Habenaria huillensis Rchb.f., Flora 48: 179 (1865).
Bilabrella humberti (Szlach. & Olsz.) Szlach. & Kras-Lap., comb. nov.
Basionyme : Habenaria humberti Szlach. & Olsz., Fl. Cameroun, Orchid 1: 166
(1998).
Bilabrella humilior (Rchb.f.) Szlach. & Kras-Lap., comb. nov.
Basionyme : Habenaria humilior Rchb.f., Otia Bot. Hamburg 2: 100 (1881).
Bilabrella ichneumonea (Sw.) Szlach. & Kras-Lap., comb. nov.
Basionyme : Orchis ichneumonea Sw. in Schrad., Neuse J. 1:21 (1805).
Bilabrella incarnata (Lyall ex Lindl.) Szlach. & Kras-Lap., comb. nov.
Basionyme : Habenaria incarnata Lyall ex Lindl., Gen. Sp. Orchid. PL: 328
(1840).
140
Richardiana
III (3) -juillet 2003
Bilabrella isoantha (Schltr.) Szlach., comb. nov.
Basionyme : Habenaria isoantha Schltr., Bot. Jahrb. Syst. 53: 517 (1915).
Bilabrella kilimanjari (Rchb.f.) Szlach. & Kras-Lap., comb. nov.
Basionyme : Habenaria kilimanjari Rchb.f., Otia Bot. Hamburg .: 119 (1881).
Bilabrella kornasiorum (Szlach. & Olsz.) Szlach. & Kras-Lap., comb. nov.
Basionyme : Habenaria kornasiorum Szlach. & Olsz., Fl. Cameroun , Orchid. 1: 180
(1998).
Bilabrella kubangensis (Schltr.) Szlach. & Kras-Lap., comb. nov.
Basionyme : Habenaria kubangensis Schltr. in Warb., Kunene-Sambesi-Exped.
Baum : 205 (1903).
Bilabrella kyimbilae (Schltr.) Szlach. & Kras-Lap., comb. nov.
Basionyme : Habenaria kyimbilae Schltr., Bot. Jahrb. Syst. 53: 515 (1915).
Bilabrella leucoceras (Schltr.) Szlach. & Kras-Lap., comb. nov.
Basionyme : Habenaria leucoceras Schltr., Bot. Jahrb. Syst. 53: 518 (1915).
Bilabrella linderi (Summerh.) Szlach. & Kras-Lap., comb. nov.
Basionyme : Habenaria linderi Summerh., Kew Bull. 1931: 381 (1931).
Bilabrella lisowskii (Szlach.) Szlach. & Kras-Lap., comb. nov.
Basionyme : Habenaria lisowskii Szlach., Fragm. Florist. Geobot. 40(2): 178 (1998).
Bilabrella macrostele (Summerh.) Szlach. & Kras-Lap., comb. nov.
Basionyme : Habenaria macrostele Summerh., Bot. Not. 1937: 184 (1937).
Bilabrella macrotidion (Summerh.) Szlach. & Kras-Lap., comb. nov.
Basionyme : Habenaria macrotidion Summerh., Kew Bull. 16: 285 (1962).
Bilabrella maitlandii (Summerh.) Szlach. & Kras-Lap., comb. nov.
Basionyme : Habenaria maitlandii Summerh., Kew Bull. 1932: 341 (1932).
Bilabrella myodes (Summerh.) Szlach. & Kras-Lap., comb. nov.
Basionyme : Habenaria myodes Summerh., Kew Bull. 16: 287 (1962).
Bilabrella ndiana (Rendle) Szlach. & Kras-Lap., comb. nov.
Basionyme : Habenaria ndiana Rendle, J. Linn. Soc. 30: 393 (1895).
Bilabrella nyikana (Rchb.f.) Szlach. & Kras-Lap., comb. nov.
Basionyme : Habenaria nyikana Rchb.f., Otia Bot. Hamburg 2: 100 (1881).
III (3) - juillet 2003 Richardiana
Bilabrella pciiiper (Summerh.) Szlach. & Kras-Lap., comb. nov.
Basionyme : Habenaria pauper Summerh., Kew Bull. 1932: 341 (1932).
-J**
Bilabrella peltastes (Rchb.f.) Szlach. & Kras-Lap., comb. nov.
Basionyme : Habenaria peltastes Rchb.f., Otia Bot. Hamburg 2: 99 (1881).
Bilabrella petraea (Renz & Grosvenor) Szlach. & Kras-Lap., comb. nov.
Basionyme : Habenaria petraea Renz & Grosvenor, Candollea 34(2): 358 (1979).
Bilabrella plectromaniaca (Rchb.f. & S. Moore) Szlach. & Kras-Lap., comb. nov.
Basionyme : Habenaria plectromaniaca Rchb.f. & S. Moore, J. Bot. 16: 136 (1878).
Bilabrella renziana (Szlach. & Olsz.) Szlach. & Kras-Lap., comb. nov.
Basionyme : Habenaria renziana Szlach. & Olsz., Fl. Cameroun, Orchid. 1: 182
(1998).
Bilabrella retinervis (Summerh.) Szlach. & Kras-Lap., comb. nov.
Basionyme : Habenaria retinervis Summerh., Kew Bull. 16: 291 (1962).
Bilabrella riparia (Renz & Grosvenor) Szlach. & Kras-Lap., comb. nov.
Basionyme : Habenaria riparia Renz & Grosvenor, Candollea 34: 362 (1979).
Bilabrella robusta (Welw.) Szlach. & Kras-Lap., comb. nov.
Basionyme : Habenaria robusta Welw. ex Rchb.f., Flora 1: 102 (1867).
Bilabrella schimperiana (A.Rich.) Szlach. & Kras-Lap., comb. nov.
Basionyme : Habenaria schimperiana A.Rich., Tent. Fl. Abyss. 2: 295 (1851).
Bilabrella sochensis (Rchb.f.) Szlach. & Kras-Lap., comb. nov.
Basionyme : Habenaria sochensis Rchb.f., Otia Bot. Hamburg 2: 100 (1881).
Bilabrella stenophylla (Summerh.) Szlach. & Kras-Lap., comb. nov.
Basionyme : Habenaria stenophylla Summerh., Kew Bull. 16: 293 (1962).
Bilabrella stolzii (Schltr.) Szlach. & Kras-Lap., comb. nov.
Basionyme : Habenaria stolzii Schltr., Bot. Jahrb. Syst. 38: 147 (1906).
Bilabrella strangulans (Summerh.) Szlach. & Kras-Lap., comb. nov.
Basionyme : Habenaria strangulans Summerh., Kew Bull. 16: 295 (1962).
Bilabrella subaequalis (Summerh.) Szlach. & Kras-Lap., comb. nov.
Basionyme : Habenaria subaequalis Summerh., Kew Bull. 16: 297 (1962).
142
Richardiana
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Bilabrella thomsonii (Rchb.f.) Szlach. & Kras-Lap., comb. nov.
Basionyme : Habenaria thomsonii Rchb.f. apud Oliv. J. Linn. Soc. 21: 404 (1885).
Bilabrella tisserand (Szlach. & Olsz.) Szlach. & Kras-Lap., comb. nov.
Basionyme : Habenaria tisserand Szlach. & Olsz., Fl. Cameroun, Orchid. 1: 174
(1998).
Bilabrella tordlis (RJ.Cribb) Szlach. & Kras-Lap., comb. nov.
Basionyme : Habenaria tortilis RJ.Cribb, Kew Bull. 34: 323 (1979).
Bilabrella tubifolia (la Croix & RJ.Cribb) Szlach. & Kras-Lap., comb. nov.
Basionyme : Habenaria tubifolia la Croix & RJ.Cribb, Kew Bull. 48: 359 (1993).
Bilabrella ugandensis (Summerh.) Szlach. & Kras-Lap., comb. nov.
Basionyme : Habenaria ugandensis Summerh., Kew Bull. 16: 299 (1962).
Bilabrella^unguilabris (B. R. Adams) Szlach. & Kras-Lap., comb. nov.
Basionyme : Habenaria unguilabris B. R. Adams, Orchid. Rev. 98: 17 (1990).
Bilabrella vollesenii (S. Thomas & RJ.Cribb) Szlach. & Kras-Lap., comb. nov.
Basionyme : Habenaria vollesenii S. Thomas & RJ.Cribb, Kew Bull. 51(1): 149
(1996).
Bilabrella weberana (Schltr.) Szlach. & Kras-Lap., comb. nov.
Basionyme : Habenaria weberana Schltr., Bot. Jahrb. Syst. 53: 516 (1915).
Bilabrella welwitschii (Rchb.f.) Szlach. & Kras-Lap., comb. nov.
Basionyme : Habenaria welwitschii Rchb.f., Flora 48: 179 (1865).
Remerciements
Nous sommes reconnaissants au Dr. Hanna B. Margonska pour avoir réalisé les
dessins pour cet article. La série d’articles sur les Habenaria a bénéficié d’un
financement de KBN 6P04C 094 21 et a été préparée dans le cadre de la Bourse
Alexander von Humboldt (IV POL 1067782 STP).
(*) Dariusz L. Szlachetko, Marta Kras-Lapirïska,
Department of Plant Taxonomy and Nature Conservation, Gdansk University,
Al. Legionôw 9, PL-80— 441 Gdansk, Pologne, e-mail: biodarek @ uni v. gda.pl
*
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À
Notes sur l’orchidoflore de la
Melba, Moa, Holguin (Cuba)12
Maria del Carmen Fagilde Espinosa*
Mots clés : Orchidaceae, flore, état de conservation, Cuba, la Melba
Résumé
Cette localité, avec son extraordinaire végétation, a capté l’intérêt de nombreux
botanistes. Nous avons réalisé une révision floristique de la famille des
Orchidaceae. Nous y avons trouvé 27 genres et 43 espèces. Le présent travail
analyse l’endémisme, l’habitat, les relations phytogéographiques et les utilisations
humaines des orchidées. Nous commentons le degré de menace des taxons et leur
distribution dans les formations végétales.
Abstract
This locality with a wonderful végétation has attracted the interest of many
botanists. The floristic révision about the Orchidaceae family was realized, and 27
généra and 43 species were found. The endemism, life form, the phytogeographic
relations and the human use of orchids are analysed in this paper. The conservation
status of the various taxa and their distribution within the plant formations are
reported.
Resumen
Esta localidad con su extraordinaria vegetaciôn ha atrafdo el interés de numerosos
botânicos. Se realizo una révision floristica de la familia Orquidaceae,
encontrândose 27 géneros y 43 especies. El présente trabajo analiza el endemismo,
el habitat, las relaciones fitogeogrâficas y el uso dado por el hombre a las orquideas.
Se comenta el estado de amenaza de los taxa y la distribuciôn en las formaciones
végétales.
1 : manuscrit reçu le 3 mars 2003
2 : traduit de l’espagnol par la rédaction
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Introduction
La Melba se trouve dans la partie nord-est de l’actuelle province de Holgufn. Elle
est située à l’ouest du grand massif de la Sierra de Moa et à l’est de Valtiplano de
Mina Iberia (Bisse et al., 1981) - fig. 1. Elle se caractérise par des montagnes
tabulaires basses (500-600 m). Samek (1973) l’inclut dans le secteur 33 (district des
serpentines de Moa-Toa-Baracoa). Borhidi (1991) la situe dans le secteur Nipe-
Baracoa (Moanicum), district de la Sierra de Moa y Toa (Moaense).
Les sols de cette localité proviennent de deux grands groupes de roches : le premier
groupe, d’origine ophiolithique, a produit trois types de sols (Ferritique pourpre,
Ferritique jaune très peu drainant et Fersialithique brun-rouge ferromagnésien) ; le
second groupe dérive de la formation Bucuey, qui a produit un sol Ferralithique
rouge jaunâtre au-dessus d’une écorce de météorisation ferralithique (Reyes, 1999).
Le régime climatique est très particulier, avec des températures et des précipitations
élevées, ce qui favorise le développement d’une végétation exubérante. Ces
caractéristiques, alliées au facteur édaphique, conditionnent l’existence de
formations végétales dans des conditions écologiques et physionomiques
particulières (Gonzales & Lora, 1987).
Bisse et al. (1981) ont donné quelques renseignements sur la flore de cette localité
et ont fait part de leurs préoccupations au sujet des conséquences de l’action
anthropique sur cette même flore.
Dans le présent travail, nous décrivons la famille des Orchidaceae à La Melba par
l’analyse de sa composition, de l’endémisme, des relations phytogéographiques et
de la distribution des taxons dans les formations végétales présentes. Nous mettons
en évidence l’état de conservation de la famille dans cette zone.
Matériel et méthode
Nous avons effectué une révision bibliographique de la famille des Orchidaceae
dans la zone concernée (Alain, 1974 ; Bisse et al., 1981 ; Dietrich, 1977, 1982 ;
Leon, 1946).
En septembre 1997, nous avons effectué des collectes et des observations
floristiques dans les alentours du village d’Arroyo Bueno. Ce matériel a été déposé
dans l’Herbier BSC et l’auteur possède quelques exemplaires vivants.
Les formations végétales que nous présentons dans ce travail ont été classées selon
Reyes (1999). Ce sont : la forêt pluviale de basse altitude sur complexe
métamorphique - la forêt pluviale de montagne sur sols mal drainés - les bois ayant
remplacé la forêt pluviale de montagne sur complexe métamorphique (forêts
secondaires) - les cultures (plantations de café). Dans cette classification, n’est pas
prise en compte la végétation rudérale, ce en quoi nous suivons les critères de
Capote & Berazain (1986).
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À
Pour l’analyse des types d’endémisme nous avons suivi les avis de Lopez et al.
(1995) et, pour l’état des menaces, ceux de l’UICN (Water & Gillett, 1998).
Fig. 1 : carte précisant la localisation de La Melba
146
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Résultats et discussion
L'orchidoflore de La Melba est composée de 27 genres et 43 espèces (Tableau 1),
ce qui dépasse nettement ce qu’avaient noté Bisse et al (1981) pour cette localité,
puisqu’ils ne citaient que 5 espèces. Ces résultats ne sont d’ailleurs que
préliminaires puisqu’il subsiste encore des échantillons non déterminés.
Les genres les plus riches en espèces sont Epidendrum L., Pleurothallis R. Br. et
Vanilla Juss. Les espèces les plus communes de l’endroit sont : Epidendrum
nocturnum Jacq. et Oeceoclades maculata (Lindl.) Lindl., que l’on trouve dans
presque toutes les formations végétales.
Les orchidées épiphytes sont plus nombreuses que les terrestres, avec
respectivement 27 et 16 espèces (Tableau 1), ce qui est conditionné par
l’exubérance de la strate arborée qui favorise l’épiphytisme ; en ce qui concerne les
sols, ceux-ci présentent des particularités qui limitent le développement de certaines
espèces terrestres et la végétation qui y survit est très spécialisée.
Parmi les espèces présentes dans ce secteur, 2 seulement sont répertoriées dans la
littérature comme ayant quelque utilité et il y en a peu qui soient dotées d’un nom
commun.
L’espèce Physinga polygonata (Lindl.) H. Dietrich, signalée en danger d’extinction
dans la Caraïbe par l’UICN (Walter & Gillett, 1998), est relativement abondante à La
Melba, contrairement à sa situation dans d’autres localités.
Nous signalons pour la première fois l’espèce Campylocentrum micranthum
(Lindl.) Maury dans cette zone.
La plupart des espèces présentes à La Melba sont en relation avec les éléments
néotropicaux. Par l’analyse des affinités phytogéographiques, nous avons corroboré
les opinions de Borhidi & Muniz (1985) qui indiquaient une migration vers Cuba
des éléments du nord de l’Amérique du Sud à travers les Antilles, ainsi que des
éléments d’Amérique du Nord à travers les Bahamas et la Floride.
Quand aux éléments antillais et de la Caraïbe, nous avons obtenu une plus grande
affinité avec les Grandes Antilles (Jamaïque, Hispaniola et Porto Rico) et plus
spécifiquement avec l’île de la Jamaïque, confirmant ainsi les opinions de Borhidi
(1991) quand il signalait que Cuba possédait une grande quantité d’espèces en
commun avec ces îles, affinité qui se vérifie encore plus dans la partie orientale de
Cuba. La région orientale recèle en effet 6% d’orchidées épiphytes en commun avec
l’île de la Jamaïque (Borhidi, 1991). A La Melba, parmi les 7 espèces antillaises,
4 se retrouvent à la Jamaïque, avec 57,1 % d’affinités avec ces îles.
Nous avons collecté 11 espèces endémiques qui représentent 23,2 % du total des
plantes déterminées. En comparant ce que nous avons obtenu avec la liste des
espèces endémiques de Moa-Toa-Baracoa de Lôpez et al. (1995), nous trouvons
que le nombre de taxons endémiques de La Melba représente 45,4 % de ce que l’on
a trouvé dans cette zone, c’est-à-dire la moitié des orchidées que possède le district
33 dans lequel se trouve La Melba, pourcentage que l’on doit augmenter pour tenir
compte des espèces non déterminées.
L
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Légende : BP = forêt de pluie submontagnarde ; BR : forêt secondaire ; BPs = forêt de pluie submontagnarde sur serpentine ;
Caf = plantation de caféiers ; Rd = végétation rudérale ; Co = endémisme oriental ; Co-Coc = endémisme oriental et
occidental ; (*) = endémisme dans divers districts orientaux ; Ep = épiphyte ; T = terrestre.
Les différents taxons endémiques se répartissent de la façon suivante : 10 sont
endémiques de la partie orientale de Cuba et un de la partie orientale-occidentale.
Parmi les espèces de la partie orientale, 3 espèces sont endémiques strictes du
district 33 (dont Epidendrum hioramii Acuna & Alain et Pleurothallis ekmanii Leon)
et 7 se trouvent aussi dans d’autres districts orientaux.
La formation végétale prédominante dans la localité est la forêt pluvieuse de basse
altitude sur complexe métamorphique dominée par Carapa guianensis Aubl. Dans ce
type de forêt, nous avons collecté 33 espèces. Ce qui est dû au fait que la strate
arborée de cette formation permet le développement d’orchidées épiphytes ;
cependant le sol pauvre permet la formation d’une épaisse couche de matières
organiques limitant le développement des espèces terrestres qui ne possèdent pas de
racines superficielles ou de grands contreforts qui leur servent d’étai pour se soutenir.
Dans les zones reboisées, nous avons trouvé 17 espèces ; ces bois ont de nombreux
taxons en commun avec la forêt pluviale de basse altitude sur complexe
métamorphique, puisqu’ils sont nés sur cette dernière formation végétale.
Dans les plantations de café et parmi la végétation rudérale, nous avons collecté
respectivement 1 1 et 7 espèces, quantités remarquables pour ces types de formations
végétales.
La forêt pluviale de montagne sur sols peu drainés est une formation aux conditions
écologiques et physionomiques particulières résultant de l’action édaphique, puisque
ce sont des sols où l’eau s’écoule rapidement et qui possèdent un fort pourcentage de
métaux lourds dans leur composition. Ceci fait que la strate arborée est claire et peu
élevée, la strate arbustive est dense et les herbacées sont rares. Ces caractéristiques
limitent le développement d’une atmosphère très humide et d’une importante
couverture foliaire. Il n’est donc pas surprenant qu’on n’y ait trouvé que 6 espèces.
Les formations végétales serpentinicoles se caractérisent généralement par un fort
endémisme, mais ceci ne s’est pas vérifié pour la famille des orchidées : des études
plus approfondies seraient toutefois nécessaires. Il faut noter l’abondance de
Vanilla wrightii Rchb. f. dans cette formation végétale, y compris dans les endroits
où il n’y a actuellement pas de végétation.
Conclusion
La localité étudiée appartient actuellement au secteur « la Melba » du Parc National
Alejandro de Humboldt. Elle présente une grande valeur floristique, notamment
pour la famille des Orchidaceae. Dans cette zone, se concentrent 75,4% des
orchidées du Parc National et 91,6% des espèces endémiques de cette famille. Ce
secteur protégé mérite donc un plan de gestion qui en assure la conservation
efficace, notamment par rapport aux espèces menacées. Il conviendrait d'effectuer
des études écologiques de quelques taxons et d’évaluer l'impact sur les orchidées de
l'industrie minière et de l’exploitation du bois.
150
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Bibliographie
Alain, H., 1974. Flora de Cuba. Supplément. La Habana: 43-48.
Bisse, J., J. Gutiérrez & A. Alvarez, 1981. Algunas observaciones sobre la flora y
vegetacion de "La Melba", Moa. Rev. Jardin Bot. Nac. 2 (2): 85-114.
Borhidi, A., 1991. Phyto geo graphie and Végétation Ecology of Cuba. Akademiai
Kiado, Budapest. 857 pp.
Borhidi, A. & O. Muniz, 1985. P hit o geo graphie survey of Cuba, I. The
phito geo graphie characteristics and évolution of the flora of Cuba. Academia de
Ciencias de Cuba. La Habana: 61 pp.
Capote, R. & R. Berazam, 1984. Clasificaciôn de las formaciones végétales de Cuba.
Rev. Jardin Bot. Nac. 5 (2): 1-49.
Dietrich, H., 1977. Zur Orchideenflora der Provinz Oriente (Kuba). Die Orchidée:
134-138.
- 1982. Floristiche and systematische notizen zuden orchideen cubas 3.
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Gonzalez, E. & B. Lora, 1987. Régimen de lluvia de la pluviisilva submontana en
Cuba. Rev. Voluntad Hidrâulica. (74).: 64-68.
Leon, H., 1946. Flora de Cuba. Cont. Ocas. Mus. Hist. Nat. Colegio La Salle. 1:
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Lopez, A., M. Rodriguez & A. Cardenas, 1995. El endemismo végétal en Moa-
Baracoa (Cuba Oriental) Addenda. Fontqueria (39): 433-473.
Reyes, O. J., 1999. Clasificaciôn de la vegetacion de Nipe-Sagua-Baracoa. En:
Diversidad Biolôgica del Macizo Montanoso Nipe-Sagua-Baracoa (inédito). Centra
Oriental de Ecosistemas y Biodiversidad (BIOECO), Santiago de Cuba.
Samek, V., 1973. Regiones fitogeogrâficas de Cuba. Academia de Ciencias de Cuba.
Sérié Forestal 15: 53-55.
Walter, K. S. & H. J. Gillett [eds.], 1998. 1997 IUCN Red List of Threatened plants.
Compiled by the Word Conservation Monitoring Centre. IUCN-Conservation Union,
Gland, Suisse & Cambridge, GB. lxiv + 862 pp.
* Centro Oriental de Ecosistemas y Biodiversidad, BIOECO - Enramadas # 601 esq. Barnada
Santiago de Cuba 1 - CP 90100 (Cuba)
adresse électronique : fagilde@bioeco.ciges.inf.cu
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151
É
A lire
Averyanov, L., P. Cribb, P. Ke Loc & N. Tien Hiep, Slipper Orchids of Vietnam
2003. 308 pages, avec de nombreuses illustrations en couleurs. Anglais.
Une large part de cet ouvrage est consacrée au Vietnam lui-même et fournit de
précieuses indications sur la géographie, la géologie et la géomorphologie du
pays, ainsi que sur les régimes climatiques auquel il est soumis et les systèmes de
végétation qui constituent sa diversité. Viennent ensuite une rapide introduction
aux « sabots de Vénus » et, surtout, une présentation détaillée des espèces
vietnamiennes de Paphiopedilum : planches botaniques, photographies, cartes de
distribution et courbes climatologiques accompagnent un texte très complet sur
chaque espèce.
Averyanov, L., Updated checklist of Vietnamese Orchids
2003. 80 pages, avec quelques dessins au trait. Anglais.
Cette liste regroupe de manière synthétique l’ensemble des informations
disponibles sur les orchidées du Vietnam : distribution géographique, écologie,
abondance et état de conservation. Quelques taxons nouveaux sont également
décrits ici (2 genres et 10 espèces).
Perez-Vera, F., Les Orchidées de Côte d'ivoire
2003. 576 pages avec de nombreuses illustrations en couleurs. Français.
Voilà près de quarante ans que le Docteur Francisco Perez-Vera étudie les orchidées
de Côte d’ivoire. 240 monographies sont illustrées de magnifiques dessins originaux
et de photographies en couleur. Plusieurs espèces nouvelles pour la science sont
décrites. L’ouvrage comporte des clefs de détermination des genres et des espèces
(tous les critères de choix sont illustrés), la localisation des lieux de récolte, ainsi que
des informations précieuses sur l’écologie et les conditions de culture des différentes
espèces. Ce livre, le seul existant sur les orchidées du pays, constitue un témoignage
unique de l’évolution de l’état des forêts et des savanes en Afrique de l’Ouest.
Pridgeon, A., P. Cribb, M. Chase & F. Rasmussen, Généra Orchidacearum.
Volume 3 : Orchidoideae 2, Vanilloideae
2003. 352 pages, plus de 240 figures, 24 planches en couleurs. Anglais.
Troisième volume d’un ouvrage de référence dont on a déjà parlé dans ces pages.
152
Richardiana
III (3) -juillet 2003
é
Sommaire
Typification de Coilostylis Rafinesque et nouveaux taxons de
Prosthechea
Eric A. Christenson
122
mi i hi
Deux nouvelles espèces d 'Oncidium (Orchidaceae) de Bahia (Brésil)
Guy R. Chiron & Vitorino P. Castro Neto
131 Nouveau taxon dans le genre Pleione D. Don
Peter H. Peeters
Matériaux pour la révision de Habenaria (Orchidaceae,
Orchidoideae). 1
Dariusz L. Szlachetko & Marta Kras-Lapiriska
144
Notes sur l’orchidoflore de la Melba, Moa, Holguin (Cuba)
Maria del Carmen Fagilde Espinosa
152 Mire
Richardiana®, est une revue trimestrielle francophone,
consacrée aux Broméliacées et aux Orchidées, et éditée par
Tropical ia®
2 1 2 route de Charly
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1
Ames JUN 1 ft-MO-3 library
OCT 1 6 2003 ORCHID HERBARIUMOF CAKES AMES
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Volume III (4) - octobre 2003
Instructions aux auteurs
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Sont pris en considération pour une publication dans Richardiana les articles relatifs à la
connaissance scientifique et à la conservation des Orchidées et traitant de systématique,
d’histoire, de géobotanique, de techniques de conservation (y compris de culture), ainsi que
les notes biographiques, les critiques d’ouvrages, et les actualités.
Les manuscrits doivent être adressés à :
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usuelles seront utilisées pour citer des revues en bibliographie. Les références citées
(conformément au Code international de nomenclature botanique) uniquement dans les
résumés taxinomiques ne seront pas reprises en bibliographie.
Les articles sont publiés en français. Toutefois, les manuscrits peuvent, exceptionnellement,
être soumis en allemand, en anglais, en espagnol ou en portugais : la traduction sera alors
assurée par la rédaction.
Jt)N~l 6 2003
QCT 1 6 2003
U8RARY
ORCHID HERBARIUM OF OAKES AMES
HARVARD UN1VERSITY
Matériaux pour la révision de Habenaria
(Orchidaceae, Orehidoideae).2
Dariusz L. Szlachetko*
Mots clés : Orchidaceae, Arachnaria, Bonatea, Habenaria.
Résumé
La section Diphyllae Krzl. p. p. du genre Habenaria Willd. est élevée au rang de
genre et les espèces concernées transférées en conséquence.
Abstract
The section Habenaria Willd. sect. Diphyllae Krzl. p. p. is raised to the genus level
and the species concerned are consequently transferred.
2. Arachnaria Szlach., gen. nov.
Genus hoc generibus Bonateae, Mirandorchidi et Ceratopetalorchidi appropinquat,
sed ab omnibus foliis oppositis patulisque differt; insuper a Bonatea stigmaphoro
cum sepalis lateralibus labelli marginibus et petalorum lobules inferioribus non
coalito atque rostelli, a Mirandorchidi stigmaphoro cum labello non conjuncto et a
Ceratopetalorchidi stigmaphoro quam rostellophoro antherophoricque multo
longiore recedit.
Type du genre
Arachnaria armatissima (Rchb.f.) Szlach. [= Habenaria armatissima Rchb.f. ].
Etymologie
Le nom fait allusion à l’aspect général des fleurs.
Description
Voir figures 1 et 2. - Tubercule solitaire, ellipsoïde à ovoïde. Feuilles 2, rarement 1,
opposées, épousant le relief du terrain, plus ou moins cordées à la base.
Inflorescence à plusieurs fleurs relativement lâches, avec de nombreuses bractées
stériles. Fleurs généralement grandes, résupinées. Sépales dissemblables. Pétales
profondément bilobés, à lobes filiformes, de tailles inégales. Labelle profondément
1 : manuscrit reçu le 4 mars 2003 - la première partie a été publiée dans Richardiana 111(3).
2 : traduit de l’anglais par la rédaction.
L
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153
A
Fig. 1. Arachnaria lisoxvskiana (Geerinck) Szlach. : A - aspect général (Geerinck,
1982) ; D - pétale ( Kassner 3347, P). A. mechowii (Rchb.f.) Szlach. : B - fleur ;
C - labelle ( Mechow 450, W-R). A. perpulchra (Krzl.) Szlach. : E - pétale ;
F - labelle ( Kassner 2372, P). A. macrura (Krzl.) Szlach. : G - pétale ( Kassner
2558b, P).
154
Richardiana
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B
Fig. 2. Arachnaria perpulchra (Krzl.) Szlach. : A - gynostème étalé, vue de face
( Kassner 2372 , P). A. armaîissima (Rchb.f.) Szlach. : B - auricule ;
C - gynostème étalé, vue de face ( Fotius 2542, P).
trilobé au-dessus de l’onglet basal ; lobes sub-similaires, linéaires à filiformes.
Aucune fusion entre les sépales latéraux, les marges du labelle, le lobe antérieur
des pétales et les stigmaphores. Gynostème mince. Anthère allongée, légèrement
courbée vers l’arrière ou incurvée. Anthérophores minces, généralement plutôt
courts. Connectif étroit. Pollinies ellipsoïdes. Caudicules filiformes, beaucoup plus
III (4) - octobre 2003
Richardiana
155
longs que les pollinies. Stigmaphores beaucoup plus longs que les rostellophores et
les anthérophores, surface réceptive limitée aux plateaux apicaux. Lobe médian du
rostellum subulé, adné à la surface interne du connectif. Rostellophores
généralement courbés vers le haut. Viscidium 2, petits.
Les espèces de ce genre ont été classées dans la section Diphyllae Krzl. du genre
Habenaria. Toutefois le gynostème et la structure florale indiquent une affinité avec
le genre Bonatea et les genres décrits dans les articles précédents. Le caractère
unique et très particulier d 'Arachnaria au sein de l’alliance Bonatea est l’aspect
général - 2 feuilles opposées, étreignant le sol - qu’on ne trouve pas chez Bonatea ,
Mirandorchis ni Ceratopetalorchis. Arachnaria diffère de Bonatea par l’absence de
fusion entre les sépales latéraux, les marges du labelle, le lobe inférieur des pétales
et les stigmaphores, et par son rostellum subulé adné au connectif. Arachnaria
partage avec Mirandorchis des proportions analogues dans la longueur des
stigmaphores, versus rostellophores et anthérophores. Mais ses stigmaphores sont
totalement libres du labelle. A la différence de Ceratopetalorchis , toutes les espèces
d' Arachnaria possèdent des stimaphores beaucoup plus longs que les rostellophores
et anthérophores.
Ce genre, exclusivement africain, regroupe les espèces suivantes :
Arachnaria adolphx (Schltr.) Szlach., comb. nov.
Basionyme : Habenaria adolphi Schltr., Syst. Bot. Jahrb. 53: 503. 1915.
Arachnaria armatissima (Rchb.f.) Szlach., comb. nov.
Basionyme : Habenaria armatissima Rchb.f., Otia Bot. Hamburg 2: 98. 1881.
Arachnaria galactantha (Krzl.) Szlach., comb. nov.
Basionyme : Habenaria galactantha Krzl., Bot. Jahrb. Syst. 48: 387. 1912.
Arachnaria helicoplectrum (Summerh.) Szlach., comb. nov.
Basionyme : Habenaria helicoplectrum Summerh., Kew Bull. 1931: 379. 1931.
Arachnaria lindblomii (Schltr.) Szlach., comb. nov.
Basionyme : Habenaria lindblomii Schltr., Notizbl. Bot. Gart. Berlin-Dahlem 8: 224.
1922.
Arachnaria lisowskiana (Geerinck) Szlach., comb. nov.
Basionyme : Habenaria lisowskiana Geerinck, Bull. Jard. Bot. Natl. Belg. 52(1/2):
144. 1982.
156
Richardiana
III (4) - octobre 2003
Arachnaria livingstoniana (la Croix & P.J.Cribb) Szlach., comb. nov.
Basionyme : Habenaria livingstoniana la Croix & P.J.Cribb, Kew Bull. 48: 359.
1993.
Arachnaria macrura (Krzl.) Szlach., comb. nov.
Basionyme : Habenaria macrura Krzl., Bot. Jahrb. Syst. 16: 152. 1892.
Arachnaria mechowii (Rchb.f.) Szlach., comb. nov.
Basionyme : Habenaria mechowii Rchb.f., Flora 65: 532. 1882.
Arachnaria mosambicensis (Schltr.) Szlach., comb. nov.
Basionyme : Habenaria mosambicensis Schltr., Bot. Jahrb. Syst. 26: 331. 1899.
Arachnaria perpulchra (Krzl.) Szlach., comb. nov.
Basionyme : Habenaria perpulchra Krzl., Bot. Jahrb. Syst. 51: 373. 1914.
Arachnaria stylites (Rchb.f. & S. Moore) Szlach., comb. nov.
Basionyme : Habenaria stylites Rchb.f. & S. Moore, J. Bot. 16: 136. 1878.
Arachnaria subarmata (Rchb.f.) Szlach., comb. nov.
Basionyme : Habenaria subarmata Rchb.f., Otia Bot. Hamburg 2: 98. 1881.
Arachnaria trilobulata (Schltr.) Szlach., comb. nov.
Basionyme : Habenaria trilobulata Schltr., Bot. Jahrb. Syst. 26: 332. 1899.
Arachnaria verdickii (De Wild.) Szlach., comb. nov.
Basionyme : Bonatea verdickii De Wild., Ann. Mus. Congo, Bot., ser. 4, 1: 24. 1902.
Dessins : H. B. Margonska
(*) Dariusz L. Szlachetko,
Department of Plant Taxonomy and Nature Conservation, Gdansk University,
Al. Legionow 9, PL-80— 441 Gdansk, Poland, e-mail: biodarek@univ.gda.pl
III (4) - octobre 2003
Richardiana
157
à
Matériaux pour la révision de Habenaria
(Orchidaceae, Orchidoideae). 31 2
Dariusz L. Szlachetko*, Marcin Gôrniak & Piotr Tukallo
Mots clés : Orchidaceae, Bonatea, Ceratopetalorchis, Habenaria.
Résumé
La section Ceraîopeîalae Krzl. du genre Habenaria est élevée au rang de genre et
les espèces concernées transférées en conséquence.
Abstract
The section Habenaria Willd. sect. Ceratopetalae Krzl. is raised to the genus level
and the species concerned are consequently transferred.
3. Ceratopetalorchis Szlach., Gorn. & Tuk., gen. et nom. nov .
[CINB art. 33.3]
Basionyme : Habenaria Willd. sect. Ceratopetalae Krzl.,
in Bot. Jahrb. Syst. 16: 55, 64. 1893
[non Ceratopetalum Sm., in Bot. N. Holl. 9, t. 3. 1793 (Cunoniaceae)].
Lectotvpe (désigné par Summerhayes, 1968) : Ceratopetalorchis cornuta (Lindl.)
Szlach. [= Habenaria cornuta Lindl.].
Description
Voir figures 1 et 2. - Tubercule ovoïde, cylindrique à ellipsoïde. Tige portant des
feuilles sur toute sa longueur. Feuilles sessiles, lancéolées, diminuant de taille
progressivement vers le haut. Inflorescence généralement lâche, peu à beaucoup
fleurie. Fleurs généralement grandes, résupinées, glabres. Sépales dissemblables.
Pétales fendus en deux presque jusqu’à la base ; lobe antérieur généralement
beaucoup plus long que le lobe postérieur. Les lobes antérieurs des pétales, les
sépales latéraux et les stigmaphores sont tous libres des marges du labelle. Sépales
1 : manuscrit reçu le 4 mars 2003 - la première partie a été publiée dans Richardiana 111(3). La seconde
dans ce numéro.
2 : traduit de l’anglais par la rédaction.
158
Richardiana
III (4) - octobre 2003
D
Fig. 1. Ceratopetalorchis cornuta (Lindl.) Szlach., Gorn. & Tuk. : A - aspect
général (Summerhayes 1968) ; B - fleur. C. holubii (Rolfe) Szlach., Gorn. & Tuk. :
C - labelle ; D - pétale (Banni 598 , HBG). C. letestuana (Szlach. & Olsz.) Szlach.,
Gorn. & Tuk. : E - labelle ; F - pétale (Le Testu 2837, P).
III (4) - octobre 2003 Richardiana 159
à
Fig. 2. Ceratopetalorchis leîestuana (Szlach. & Olsz.) Szlach., Gôrn. & Tuk. :
A - gynostème, vue de côté ; B - theca et lobe médian du rostellum, vue de face (Le
Testu 2837, P). C. laurentii (De Wild.) Szlach., Gôrn. & Tuk. : C - gynostème, vue
de côté ; D - gynostème étalé, vue de face ( Letouzey 7541, P).
latéraux souvent enroulés longitudinalement, plus larges à l'apex aigu. Labelle
nettement trilobé, à lobes étroits, minces, pendants, les latéraux souvent denticulés
ou frangés le long des marges. Eperon très nettement enflé dans la partie apicale.
Gynostème mince. Anthère allongée, mince, discrètement courbée. Anthérophores
longs, minces, courbés vers le haut à l’apex. Connectif étroit. Pollinies ovoïdes à
160
Richardiana
III (4) - octobre 2003
ellipsoïdes, beaucoup plus courtes que les caudicules filiformes. Auricules petites,
sculptées. Stigmaphores longs, minces, fortement élargis à l’apex tronqué, surface
réceptive placée verticalement, pouvant être très petite, avec des zones un peu
semblables à des boucliers au sommet des stigmaphores. Stigmaphores plus courts
que les rostellophores et anthérophores recourbés vers le haut. Lobe médian du
rostellum subulé, adné à la surface ventrale du connectif. Viscidium 2, petits.
A l’instar de Mirandorchis, récemment décrit, Ceratopetalorchis semble être plus
étroitement apparenté à Bonatea qu’à Habenaria. Ceratopetalorchis diffère de
Bonatea par les caractères suivants : le lobe médian subulé de son rostellum est adné
à la surface ventrale du connectif ; rostellophores et anthérophores sont courbés vers
le haut et plus longs que les stigmaphores ; la surface réceptive est en position
verticale, restreinte à très petite, avec des zones quelque peu semblables à des
boucliers au sommet des stigmatophores ; enfin, les lobes inférieurs des pétales, les
sépales latéraux et les stigmaphores sont tous libres par rapport aux marges du
labelle. Ceratopetalorchis diffère de Mirandorchis, notamment, par ses stigmaphores
libres par rapport aux marges du labelle, plus courts que les rostellophores et les
anthérophores, eux-mêmes recourbés vers le haut, et par ses fleurs glabres.
Le genre comprend 10 espèces, confinées à l’Afrique tropicale.
Ceratopetalorchis cirrhata (Lindl.) Szlach., Gôrn. & Tuk., comb. nov.
Basionyme : Bonatea cirrhata Lindl., Gen. Sp. Orchid. PL: 327. 1835.
Ceratopetalorchis clavata (Lindl.) Szlach., Gôrn. & Tuk., comb. nov.
Basionyme : Bonatea clavata Lindl. in Hook., Comp. Bot. Mag. 2: 208. 1837.
Ceratopetalorchis cornuta (Lindl.) Szlach., Gôrn. & Tuk., comb. nov.
Basionyme : Habenaria cornuta Lindl. in Hook., Comp. Bot. Mag. 2: 208. 1837.
Ceratopetalorchis harmsiana (Schltr.) Szlach., Gôrn. & Tuk., comb. nov.
Basionyme : Habenaria harmsiana Schltr., Bot. Jahrb. Syst. 53: 511. 1915.
Ceratopetalorchis holubii (Rolfe) Szlach., Gôrn. & Tuk., comb. nov.
Basionyme : Habenaria holubii Rolfe, Fl. Trop. Afr. 7: 249. 1898.
Ceratopetalorchis kassneriana (Krzl.) Szlach., Gôrn. & Tuk., comb. nov.
Basionyme : Habenaria kassneriana Krzl., Bot. Jahrb. Syst. 48: 388. 1912.
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Richardiana
161
Ceratopetalorchis laurentii (De Wild.) Szlach., Gôrn. & Tuk., comb. nov.
Basionyme : Habenaria laurentii De Willd., Not. PI. Util. Congo: 325. 1904.
Ceratopetalorchis letestuana (Szlach. & Olsz.) Szlach., Gôrn. & Tuk., comb. nov.
Basionyme : Habenaria letestuana Szlach. & Olsz., Fl. Cameroun, Orchid. 1: 159.
1998.
Ceratopetalorchis mira (Summerh.) Szlach., Gôrn. & Tuk., comb. nov.
Basionyme : Habenaria mira Summerh., Kew Bull. 17: 513. 1964.
Ceratopetalorchis sanfordiana (Szlach. & Olsz.) Szlach., Gôrn. & Tuk., comb. nov.
Basionyme : Habenaria sanfordiana Szlach. & Olsz., Fl. Cameroun, Orchid. 1:
156. 1998.
Ceratopetalorchis stenorhynchos (Schltr.) Szlach., Gôrn. & Tuk., comb. nov.
Basionyme : Habenaria stenorhynchos Schltr., Bot. Jahrb. Syst. 20, Beibl. 50: 33.
1895.
Ceratopetalorchis uncinata (Szlach. & Olsz.) Szlach., Gôrn. & Tuk., comb. nov.
Basionyme : Habenaria uncinata Szlach. & Olsz., Fl. Cameroun, Orchid. 1: 160.
1998.
Dessins : H. B. Margonska
(*) Dariusz L. Szlachetko,
Department of Plant Taxonomy and Nature Conservation, Gdansk University,
Al. Legionow 9, PL-80— 441 Gdansk, Poland, e-mail: biodarek@univ.gda.pl
162
Richardiana
III (4) - octobre 2003
Révision du complexe Prosthechea vespa
(Orchidaceae) pour le sud-est du Brésil1
Guy R. Chiron* & Vitorino R Castro Neto+
Mots clés : Brésil, Espirito Santo, Orchidaceae, Prosthechea, Prosthechea elisae,
Prosthechea pachysepala, Prosthechea vespa.
Résumé
Le « complexe Prosthechea vespa » comprend, dans la région sud-est du Brésil,
trois entités que l'on propose ici de reconnaître au rang d’espèces : P. vespa
(Vellozo) Higgins, P. pachysepala (Klotzsch) Chiron & V. P. Castro, combinaison
nouvelle dans le genre Prosthechea pour Epidendrum pachysepalum Klotzsch, et
P. elisae Chiron & V. P. Castro, une nouvelle espèce originaire d’ Espirito Santo.
Abstract
The “ Prosthechea vespa complex” includes, for the south-eastern Brazilian area,
three entities which we propose to recognize at the species level : P. vespa
(Vellozo) Higgins, P. pachysepala (Klotzsch) Chiron & V. P Castro, a new
combination in the genus Prosthechea for Epidendrum pachysepalum Klotzsch, and
P. elisae Chiron & V. P. Castro, a new species from Espirito Santo.
Sumario
O « complexo Prosthechea vespa » compreende, na regiâo sudeste do Brasil, très
entidades que se propôe aqui de serem reconhecidas ao nfvel de espécie : P. vespa
(Vellozo) Higgins, P. pachysepala (Klotsch) Chiron & V. P. Castro, una nova
combinaçâo para Epidendrum pachysepalum Klotzch, e P. elisae Chiron & V. P.
Castro, una nova espécie do estado do Espirito Santo.
Introduction
Depuis L’évolution des espèces de Darwin, on sait qu’il existe, à un degré plus ou
moins prononcé, des relations entre les espèces. La classification de celles-ci, dans le
système linnéen, est bâtie sur des critères bien établis, ce qui ne l’empêche pas de
dépendre encore de la subjectivité du taxinomiste et de sa nature : certains auteurs,
sensibles aux ressemblances, ont tendance à rassembler des plantes voisines en une
seule et même espèce, tandis que d’autres, plus réceptifs aux différences, préfèrent
1 : manuscrit reçu le 4 juillet 2003.
III (4) - octobre 2003 Richardiana
-
Prosthechea elisae
Chiron & V.P. Castro
fleur (isotype) - ph. G. Chiron^
C — plante (isotype) - ph. G. Chiron
fleurs de diverses plantes - ph. R Kautsky
164
Richardiana
III (4) - octobre 2003
les distinguer en plusieurs espèces séparées. Les plantes évoluent, des groupes se
forment, caractérisés par certaines évolutions, plus ou moins nettes. Les différences
entre espèces peuvent ainsi être plus ou moins marquées. Dans le genre Cattleya,
par exemple, les ressemblances sont fortes entre C. loddigesii Lindley et
C. harrisoniana Bateman ex Lindley, ou entre C. leopoldi Lemaire et C. guîtata
Lindley, mais une analyse soigneuse fait ressortir des différences tout aussi
importantes. Pour cela il ne suffit plus de travailler sur un individu : l’observation
doit concerner toute une population, afin de vérifier que les différences entre deux
groupes sont plus importantes que les différences observées dans chacun des
groupes, si on veut traiter ceux-ci comme des entités distinctes : la différenciation
des deux groupes s’évalue donc à l’aune de leur homogénéité. Décider à quel
niveau (espèce, variété, ...) cette différenciation doit s’exprimer est, nous l’avons
dit, affaire d’opinion personnelle de l’auteur2.
Dans le cadre de nos travaux pour la révision des taxons classiquement inclus dans
le complexe « Prosthechea vespa », nous souhaitons ici parler du groupe de plantes
originaires de la région sud-est du Brésil3. Dans ce groupe et pour cette région,
trois entités ont été décrites au rang d’espèces : Epidendrum vespa Vellozo, en
1827, E. variegatum W. J. Hooker, en 1832 et E. pachysepalum Klostch, en 1855.
Epidendrum vespa Vellozo, in Flora Fluminensis , 9:t.27, 1827 (1833)
La description de Vellozo comprend un texte très bref accompagné d’une
illustration, reproduite sur la figure 1. C’est une espèce bifoliée, dont la fleur est
jaunâtre, avec de courtes lignes pourpre foncé sur les sépales et les pétales. Elle est
originaire des environs de la ville de Rio de Janeiro.
Le peu de précision de la description originale a fait que ce nom a longtemps posé
problème : Cogniaux (1898), par exemple, l’a placé, certes avec quelque doute,
dans la synonymie de Epidendrum fragrans. Le nom a, semble-t-il, été pour la
première fois cité comme espèce autonome par Schweinfurth dans son « First
supplément to the Orchids of P eru » (Schweinfurth, 1970) ; à cette occasion, il a
transféré dans sa synonymie E. crassilabium, qu’il avait traité en bonne espèce
auparavant, et, avec lui, tous les taxons qu’il avait considérés comme ses
synonymes (Schweinfurth, 1959) : Epidendrum variegatum W. J. Hooker, E.
variegatum var. crassilabium Lindley, E. saccharatum Kraenzlin, en rajoutant E.
feddeanum Kraenzlin. Nous pensons qu’il s’agissait là d’une erreur d’interprétation
de E. vespa , car E. crassilabium est une espèce non brésilienne que l’on peut
aisément différencier du vrai E. vespa. E. vespa a ensuite été transféré dans le genre
2 : et les techniques actuelles de reconstruction phylogénétique ne lui sont d’aucun secours : elles sont
puissantes à indiquer le degré de parenté des entités étudiées, mais ne peuvent en rien préciser le niveau
taxinomique de celles-ci.
3 : le complexe P. vespa comprend des populations présentes aux Antilles, au Mexique, en Amérique
centrale, dans les pays andins et dans la région sud-est du Brésil ; ces dernières populations sont, sur le
plan géographique, nettement disjointes des autres, ce qui, à notre avis, justifie de les traiter séparément.
III (4) - octobre 2003
Richardiana
165
A
Encyclia par Dressler, in Phytologia 21(7), 1971 - où Ton voit apparaître dans la
synonymie E. baculibulbum Schlechter, dont le type est originaire du Costa Rica -
ainsi que, parallèlement, par Pabst, in An. Soc. Bot. Brasil, XXIII Congr. Nac. Bot.,
1972 (publ. 1973) ; puis dans le genr e Anacheilium par Pabst, Moutinho & Pinto, in
Bradea, 3(23), 1981 ; et enfin dans le genre Prosthechea par Higgins, in Phytologia,
82(5), 1997 (publ. 1998). Parallèlement, les travaux publiés par les Marie Selby
Botanical Gardens dans la série Icônes Plantarum Tropicarum (Dodson & Dodson,
1980 ; Hamer, 1982 ; Vâsquez & Dodson, 1982) ajoutaient à la synonymie de
Encyclia vespa des plantes originaires de Colombie et d’Equateur : Epidendrwn
christii Reichb. f., E. leopardinum Reichb. f., E. longipes Reichb. f.,
E. rhabdobulbon Schlechter, E. rhopalobulbon Schlechter.
Epidendrum variegatum W. J. Hooker, in Botanical Magazine 59: t. 3151 (1832)
Notons au préalable que ce nom est illégitime, car homonyme postérieur de
Epidendrum variegatum Swartz (1788), transféré dans le genre Tolumnia par Braem
en 1986. Ce qui explique qu’il n’ait jamais été transféré dans le genre Encyclia.
L'illustration publiée dans le Botanical Magazine (et reproduite sur la figure 2)
montre une plante trifoliée, avec une fleur de couleur jaunâtre, densément tachetée
de très petits points marron sur les sépales et les pétales ; le labelle est nettement
trilobé, avec trois lobes subégaux. Le texte indique que le spécimen type provient de
Rio de Janeiro.
L’illustration et la description que lui a consacrées Cogniaux (1898) confirment cette
analyse.
Plusieurs variétés4 ont été décrites pour cette espèce :
var. angustipetalum Hoehne, in Arch. Bot. Sao Paulo 2:82 (1947)
var. coriaceum Lindley, in Folia Orchidea, Epid. 38 (1853)
basée sur Epidendrum coriaceum Parker ex Hook., in Bot. Mag t.3595 (1837),
nomen illeg., non (Thunb. ex Sw.) Poir. 1810
var. crassilabium (Poepp. & Endl.) Lindley, in Folia Orchidea , Epid. 38 (1853)
basée sur Epidendrum crassilabium Poepp. & Endl, in Nov. Gen. Sp. 2:1 (1838),
plante originaire du Pérou
var. leopardinum Lindley, in Folia Orchidea, Epid. 38 (1853)
var. lineatum Reichb. f.
var. virens Lindley, in Folia Orchidea , Epid. 38 (1853)
Le regroupement sous E. variegatum W. J. Hooker de plusieurs taxons, et notamment
de E. crassilabium, ainsi effectué par Lindley sans tenir compte de leur origine
géographique, a été source d’une grande confusion, qui perdure aujourd’hui, quoique
de manière atténuée.
4 : la base de données GCI fait en outre état d'une « var. e. xvidgrenii ». basée sur Epidendrum suzanense
Hoehne (1958), taxon considéré comme bonne espèce et transféré dans le genre Prosthechea par Higgins
(1997) ; mais ne donne aucune précision ni sur l’auteur de cette variété, ni sur la publication.
166
Richardiana
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Richardiana
167
h
III (4) - octobre 2003
à
Fig. 1 : Epidendrum vespa - planche de Vellozo Fig. 2 : Epidendrum variegatum (d’après Bot. Mag.)
Comme d’autres avant lui, Cogniaux (1898) n’a pas réalisé que le nom Epidendrum
variegatum W. J. Hooker était illégitime et a placé dans sa synonymie deux autres
taxons décrits postérieurement : E. coriaceum Focke ( nomen üleg., non [Thunb. ex
Sw.] Poir.), originaire du Suriname, et E. pachysepalum Klotzsch, originaire du
Brésil, tout en conservant les variétés énumérées ci-dessus.
Son statut illégitime reconnu, Epidendrum variegatum W. J. Hooker a ensuite été
placé dans la synonymie de Epidendrum crassilabium Poepp. & Endl., notamment
par Schweinfurth (1959) dans son Orchids of Peru. Mais E. crassilabium est une
plante subandine du Pérou, poussant entre 1 000 et 2 000 m d’altitude et présentant
de nettes différences avec E. variegatum W. J. Hooker.
Epidendrum pachysepalum Klotzsch, in Otto & Dietr., Allgemeine Gartenzeitung ,
23:274, 1855
Dans un article intitulé « Deux espèces nouvelles du Brésil », Klotzsch décrit
Epidendrum pachysepalum avec précision, sans, malheureusement, proposer
d’illustration ni préciser l’origine géographique de sa plante. C’est une espèce
trifoliée dont les caractères morphologiques correspondent bien à ceux de
E. variegatum W. J. Hooker. Les seules différences tiennent dans les dimensions
globalement supérieures chez E. pachysepalum , dans son labelle plus court que la
colonne (alors qu’il est très légèrement plus long chez E. variegatum ) et dans la
couleur brun noirâtre foncé de ses pollinies (?). Compte tenu de la grande
ressemblance générale et du fait qu’il ne nous a pas été possible de trouver, en
dehors des plantes assimilées à E. variegatum , une plante correspondant à la
description de Klotzsch, nous pensons que ces deux taxons sont synonymes.
E. pachysepalum est d’ailleurs, nous venons de le voir, le seul nom (légitime) que
Cogniaux plaçait dans la synonymie de E. variegatum. Le nom correct de ce taxon
est alors E. pachysepalum, puisque E. variegatum est un nom illégitime.
Discussion
Dressler, lorsqu’il créa le sous-genre Encyclia sous-genre Osmophytum et qu’il y
transféra notamment Epidendrum vespa (Dressler, 1971), énuméra à titre
conservatoire5 Epidendrum variegatum Hook. dans la synonymie d’ Encyclia vespa
(Vellozo) Dressler. Depuis, cette opinion a été suivie6 par la plupart des auteurs
(notamment : Dodson & Dodson, 1980 ; Hamer, 1982 ; Vasquez & Dodson, 1982 ;
Mora & Atwood, 1992 ; Bennett & Christenson, 1993). Toutefois, il faut noter (1)
que ces auteurs traitent de plantes originaires soit des Andes soit d’Amérique centrale
et (2) que les illustrations publiées montrent des plantes différentes de celle illustrée
par Hooker ( loc . cit.).
5 : « It seems best to use this name [Encyclia vespa ] for the entire complex until (or unless) a thorough
study of the complex is available » (Dressler, loc. cit.).
6 : quoique parfois dans le même état d’esprit que Dressler ; Dodson & Dodson(1980) écrivent ainsi :
« There seem to be several valid species lumped under this taxon... ». Mora & Atwwod (1992) sont encore
plus catégoriques : « Encyclia vespa is the oldest name representing a complex of several species in need
of révision. »
168
Richardiana
III (4) - octobre 2003
Parmi tous les taxons placés, en compagnie de E. vciriegatum, dans la synonymie de
Encyclia vespa par ces auteurs, un certain nombre déjà ont été reconnus depuis
comme espèces à part entière. C’est le cas, par exemple, de Epidendrum christii
Reichb. f., que Dodson considéra d’abord comme synonyme de Encyclia vespa
(Dodson & Dodson, 1980 ; Vâsquez & Dodson, 1982), mais qu’il a ensuite
transféré dans le genre Encyclia ( E . christii [Reichb. f.] Dodson - Dodson, 1994) puis
dans le genre Prosthechea (Dodson & Hagsater, 1999). Citons encore Epidendrum
crassilabium, que Dressler avait considéré comme bonne espèce et transféré -
inutilement car cela avait déjà été fait par Lemée, in Flore de la Guyane Française
1 :4 1 8 (1955) - dans le genre Encyclia (in Brittonia 13(3):264, 1961) avant de le placer
dans la synonymie de Encyclia vespa (Dressler, 1971) - sans doute sous l’influence
de Schweinfurth (1970) - et que Camevali & Ramirez (2003) ont finalement transféré
dans le genre Prosthechea après avoir montré qu’il s’agissait d’une espèce distincte.
Mais revenons au Brésil. Nous avons pu, pour notre part, étudier de très nombreux
exemplaires de plantes ressemblant soit à Epidendrum pachysepalum Klotzsch (et
localement nommés « Prosthechea variegata »), soit à Prosthechea vespa, dans
diverses localités de la région du sud-est brésilien, et nous avons observé, pour
chacun des deux taxons, des populations stables et nettement distinctes, sans jamais
rencontrer de représentants intermédiaires.
Les populations de Prosthechea vespa ont été trouvées dans l’état de Sào Paulo,
parmi une végétation arbustive poussant sur la plage, vers Boraceia ; elles fleurissent
en novembre -janvier.
Des populations de Epidendrum pachysepalum ont été trouvées dans la région de
Petropolis, état de Rio de Janeiro (Quinta do Lago) et dans la Serra do Mar de Sào
Paulo (Salesôpolis), vers 800-1 000 m d'altitude, ainsi que dans le Minas Gérais
(Serra de Moeda, vers 1 500 m d’altitude et plateau situé entre Présidente Kubischek
et Datas, vers 1 100-1 300 m d’altitude) ; elles fleurissent d’octobre à mai.
Les principales différences notées chez Epidendrum pachysepalum par rapport à
Prosthechea vespa sont relatives à la longueur du rhizome (plus court), à la taille
générale des plantes et des fleurs (plus grande), au nombre de feuilles (3,
exceptionnellement 2, au lieu de 2), à la hauteur de l’inflorescence (de même
longueur que les feuilles et non 1,5 fois plus longue), à la longueur du pédicelle-
ovaire (plus long), à la distribution de la couleur pourpre brun foncé sur les tépales
(très nombreux petits points uniformément répartis versus rares lignes
longitudinales), à la forme des sépales (nettement plus larges, les sépales latéraux
étant obliques, avec une courbure vers le haut alors que les sépales latéraux de
P. vespa sont droits ou légèrement obliques avec une courbure vers le bas), du
labelle (trilobé et non entier), de la colonne (gibbeuse) et du stigmate (beaucoup
plus large que long) et enfin à l’odeur (douce chez E. pachysepalum et non
désagréable comme chez P. vespa). Les plantes poussent en outre dans deux
milieux différents : P. vespa est endémique de zones de très basse altitude sur la
Richardiana 169
111 (4) - octobre 2003
A
côte entre Rio de Janeiro et Santos (SP), alors que E. pachysepalum se rencontre
en montagne, à des altitudes comprises entre 800 et 1 500 m.
En définitive, sur la base de toutes ces différences, nous avons acquis la conviction
qu’il s’agit de deux espèces séparées et qu’il convient de transférer Epidendrum
pachysepalum dans le genre Prosthechea1 .
Au cours de nos recherches de terrain, une troisième entité, proche des deux
précédentes, a également été découverte dans la même région, et plus exactement
dans la forêt atlantique aux alentours de Domingos Martins, Espirito Santo, vers
500 m d’altitude. Par rapport à Prosthechea vespa , dont elle est plus proche que de
P. pachysepala, elle est caractérisée par un rhizome plus court, des pseudobulbes
plus longs, des feuilles moins étroites et moins claires, une floraison en mai-juin,
une inflorescence protégée à la base par une triple spathe et plus densément fleurie,
des sépales très largement couverts de pourpre foncé presque noir, un labelle
rhomboïde arrondi à l’apex, un cal différent et une absence d’odeur. Là encore, les
différences, tant avec Prosthechea pachysepala qu’avec P. vespa , nous paraissent
suffisantes pour décrire cette nouvelle entité au rang d’espèce.
Fig. 3 : Prosthechea elisae, P. pachysepala, P. vespa (de gauche à droite)
ph. V. P. Castro Neto
Conclusion
Le complexe « Prosthechea vespa » dans le sud-est brésilien se compose en
définitive des trois espèces autonomes décrites ci-après.
Les principaux caractères différenciant ces trois espèces sont résumés sur le tableau 1,
page ci-contre. On pourrait sans doute y rajouter des différences de détail dans la
structure du cal et dans la forme de l’extension de la dent médiane de la colonne,
mais ces caractères ne sont pas très stables à l’intérieur d’une seule et même espèce,
comme l’a montré l’examen de nombreux spécimens. Les photographies ci-dessus
complètent la comparaison des fleurs de ces trois espèces.
7 : nous choisissons en effet de suivre la conception de Higgins d'un genre Prosthechea sensu lato , même
s'il n'est pas impossible que des études complémentaires montrent qu'un tel genre est à diviser en genres
plus petits
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Tableau 1 : comparaison de quelques caractères morphologiques
des 3 espèces du complexe « P. vespa »
Prosthechea vespa (Vellozo) Higgins, in Phytologia , 82:5 (1997)
Synonymes
Epidendrum vespa Vellozo, in Flora Fluminensis, 9:t.27, 1827 (1833)
Encyclia vespa (Vellozo) Dressler, in Phytologia, 21(7), 1971
Anacheilum vespa (Vellozo) Pabst, Martinho & Pinto, in Bradea, 3(23), 1981.
Néotvpe (désigné ici)
Brésil, Sâo Paulo, plage de Boraceia, Municfpio de Bertioga, forêt arbustive de
bord de mer, floraison janvier-mars 2003, Castro Neto 05 (SP)
Isonéotype : même lieu que le néotype, Chiron 02559 (LY)
Les types de Vellozo ont tous été perdus et celui de son Epidendrum vespa ne fait
pas exception. L’illustration publiée par Vellozo, dans sa Flora Fluminensis (9:t.27
- voir figure 1), est trop imprécise pour pouvoir efficacement servir de lectotype.
Nous choisissons donc ici de désigner un néotype, conformément à l’article 9 du
Code international de nomenclature botanique, en choisissant un spécimen
originaire d’une région la plus proche possible, géographiquement et
écologiquement, de celle indiquée dans la publication de Vellozo : forêt atlantique
vers Pharmacopolis, forêt aujourd’hui disparue car Pharmacopolis est maintenant
intégré à l’agglomération de Rio de Janeiro.
Description
Voir figure 4 - Plante épiphyte à rhizome et racines épais ; pousses espacées de
4 cm environ ; pseudobulbe pyriforme-fusiforme à base étroite, 8 cm x 1, 8-2,0 cm,
latéralement comprimé, longitudinalement ridé en vieillissant, à 1 entrenoeud,
protégé à la base d’une gaine membraneuse vite décidue, généralement bifolié,
exceptionnellement trifolié ; feuille charnue, souple, elliptique, 15-17 cm X 3,2-
3,5 cm, avec une carène à peine marquée en face dorsale, obtuse à l’apex ;
pseudobulbe et feuille vert clair ; inflorescence apicale issue d’un ensemble de
2 spathes imbriquées, triangulaires, amplexicaules, vite sèches, la première de
15 mm de longueur, attachée au sommet du pseudobulbe, l’autre distante de
10 mm, plus petite ; pédoncule cylindrique, épais, 3,0 mm de diamètre à la base,
2 mm au-dessus, portant 2 bractées aiguës de 5 mm de longueur ; racème de 1 2 fleurs
environ, regroupées dans la moitié apicale de l’inflorescence, non résupinées,
plutôt espacées ; bractées florales petites, triangulaires, 4 mm x 2 mm ; pédicelle-
ovaire court, 15-17 mm de longueur, ovaire cylindrique marqué de 3 côtes ; fleur
petite, 22-26 mm de diamètre, bien ouverte, charnue-cassante, dégageant un
parfum puissant et plutôt désagréable ; pétales et sépales jaune pâle, marqués de
lignes longitudinales courtes lie de vin à rouge brun, labelle blanc jaunâtre avec
une tache lie de vin pâle à l’apex, colonne blanc jaunâtre ; sépale dorsal étroitement
obovale, 12-16 mm de longueur sur 4-4,8 mm de largeur, aigu, récurvé ; sépales
latéraux subsimilaires, un peu plus courts et un peu plus larges, 1 1-14 mm x 5-5,7 mm ;
pétales étroitement obovales, spatulés, aigus, 11,5-13 mm X 3-4,3 mm, légèrement
obliques ; sépales et pétales à marges plus ou moins récurvées ; labelle à peine
trilobé, longuement onguiculé, 8,7-10 mm X 6,5 mm, onglet long de 3 mm environ,
soudé à la base de la colonne, débouchant sur un limbe subtriangulaire latéralement
recourbé vers le bas, apex aigu à très légèrement apiculé ; cal épais, encadré par les
dents latérales de la colonne, constitué de deux bourrelets latéraux délimitant une
petite dépression centrale, s’étendant presque jusqu’à l’apex du labelle ; colonne
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Fig.4 : Prosthecliea vespa (Vellozo) Higgins
dessin de la plante : V. P. Castro Neto - détails floraux : G. Chiron - d’après spécimen Chiron02561
a : fleur - br : bractée florale - b : sépale dorsal - c : sépales latéraux - d : pétales -
e : labelle - f : colonne (1 : en position naturelle sur le label le - sommet, anthère ôtée :
2 : vue de 3/4 - 3 : vue de dessus)
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à
courte et trapue, droite, 7-8 mm x 4-4,5 mm, avec trois dents épaisses à T apex, la
dent médiane ovoïde, de même longueur ou légèrement plus longue que les dents
latérales ; surface stigmatique un peu plus large ou aussi large que longue, encadrée
par les dents latérales ; anthère bilobée, à lobes subsphériques ; pollinies 4.
Distribution géographique
Brésil, forêts côtières dans le sud de l’état de Rio de Janeiro et le nord de l'état de
Sào Paulo, au niveau de la mer. Floraison en novembre -janvier.
Prosthecliea pachysepala (Klotzsch) Chiron & V. P. Castro, comb. nov.
Basionvme
Epidendrum pachysepalum Klotzsch, in Otto & Dietr., Allgemeine Gartenzeitung,
23:274 (1855).
Synonymes
Epidendrum variegatum Hooker, in Bot. Mag. 59:t.3151 (1832), non Swartz, nom. ill.
Aulizeum variegatum (Hooker) Lindley ex Stein, in Stein’s Orchideenbuch 241(1892)
Néotype (désigné ici)
Brésil, Minas Gérais, environs du Municïpio de Présidente Kubitchek, entre 1 000 et
1 200 m d’altitude, floraison décembre 2002, Castro Neto 04 (SP)
Isonéotype : même lieu que le néotype, Chiron02713 (LY)
Le type de Y Epidendrum pachysepalum de Klotzsch a aujourd’hui disparu de
l’herbier de Berlin (Dr. C. Oberprieler, comm. pers.), sans doute détruit au cours de
la Deuxième Guerre Mondiale. La confusion qui a régné autour de cette plante ne
permet pas de désigner un lectotype. Nous désignons donc ici un néotype,
conformément à l’art. 9 du CINB.
Description
Voir figure 5 - Plante lithophyte, plus rarement épiphyte, à rhizome rampant, ramifié,
épais ; pousses espacées de 3 cm environ ; pseudobulbe fusiforme allongé,
latéralement comprimé, 20-25 cm x 2 cm au milieu, à 4-5 entrenoeuds, protégé à la
base de gaines courtes vites sèches, trifoliés ; feuille rigide, largement elliptique,
16-19 cm x 3-4 cm, arrondie mais apiculée à l’apex, carénée au dos, vert foncé ;
inflorescence terminale en racème, dressée, robuste, issue d’une courte spathe, aussi
longue que les feuilles, verte ; le pédoncule est plutôt court, garni de 2 bractées, et
les fleurs peu nombreuses et espacées ; bractées florales petites ; pédicelle-ovaire
long de 38 mm environ, ovaire à 3 côtes ; fleur assez grande, de 32-35 mm de
diamètre, ouverte, charnue, à odeur douce, pétales et sépales vert jaune pâle à
l’extérieur, jaunes et densément ponctués de rouge à l’intérieur, labelle blanchâtre ;
sépales similaires, obovales, aigus à légèrement apiculés, 14,5-16 mm x 6, 8-8,0 mm ;
pétales spatulés, un peu plus étroits, aigus, 16 mm X 4, 5-7,0 mm ; labelle petit,
brièvement onguiculé, limbe sub-carré, trilobé, à lobes sub-égaux, les lobes latéraux
récurvés, le lobe médian aigu-apiculé, globalement 10 mm x 9 mm ; cal constitué de
deux surépaisseurs longitudinales formant une petite cavité centrale, avec une petite
bosse au milieu de celle-ci ; colonne plutôt longue, gibbeuse, environ 10 mm x 5,3
mm, divisée à l’apex en 3 dents larges, l’extension en forme de langue de la dent
médiane étant arrondie et bi ou trilobée à l’apex, stigmate beaucoup plus large que
haut ; anthère hémisphérique-bilobée ; pollinies 4.
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Distribution géographique
Brésil ; Serra do Mar, dans les états de Rio de Janeiro et de Sào Paulo, vers 800-
1 000 m d’altitude ; plateaux du Minas Gérais vers 1 100-1 500 m d’altitude ;
floraison d'octobre à mai.
Fig. 5 : Prosthecliea pachysepala (Klotzsch) Chiron & V. P. Castro
plante complète et détails floraux : a : fleur - b : colonne - c : labelle - d : sépale latéral -
e : pétale - f : sépale dorsal - g : anthère - h : pollinie
dessin V. P. Castro Neto, d’après plante en culture
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Prosthechea elisae Chiron & V.P. Castro, spec. nov.
Diagnose
Species haec Prothechea vespa ( Vellozo ) Higgins similis, sed rhizomate breviore,
pseudobulbis duplo longions, inflore scenciae spcithis pluribus longiorisque, racemo
confertiore, pedicello-ovario breviore, label lo rhombeo rotundato, differt. Praeterea,
signa atropnrpurea sepalis insidenta maculas latissimas haud lineas brèves
tenuesque sunt, et flores inodorati sunt.
Holotvpe
Brésil ; Serra do Boi, Espirito Santo, environs de Domingos Martins, S20°21,7,
W40°39,6, vers 500 m d'altitude, floraison mai 2003, Castro Neto s.n. (SP).
Isotvpe
même lieu, floraison mai 2003, Chiron 03416 (LY).
Etymologie
Nommé en l'honneur de Elisa S. Kautsky, petite-fille de Roberto Kautsky,
découvreur de l'espèce.
Description
Voir figure 6 et photographies page 1 64 - Plante épiphyte, à rhizome et racines
épais ; pousses espacées de 3 cm environ ; pseudobulbe long et relativement mince,
fusiforme, 15-18 cm x 1,6- 1,7 cm, latéralement comprimé, longitudinalement ridé,
à 4 entrenoeuds, avec une gaine membraneuse vite décidue à chacun des deux
nœuds basaux, généralement bifolié, parfois unifolié ; feuille charnue, souple,
elliptique, 19-23 cm X 3, 7-4,0 cm, avec une carène à peine marquée sur la face
dorsale, obtuse à l'apex ; pseudobulbe et feuille vert bouteille ; inflorescence
apicale issue d’un ensemble de 3 spathes triangulaires amplexicaules imbriquées,
vite sèches, la première, au sommet du pseudobulbe, 45-52 mm de longueur, les
autres espacées de 1 mm, plus petites ; pédoncule cylindrique, épais, 3,5 mm de
diamètre à la base, 4, 0-4, 5 mm au-dessus, portant 5-6 bractées, les premières
nettement plus grandes que les autres, 9-10 mm de longueur, aiguës ; fleurs, 20
environ, regroupées dans la moitié apicale de l’inflorescence, non résupinées ;
bractées florales petites, triangulaires, 5-6 mm x 2,5 mm ; pédicelle-ovaire court,
10-11 mm de longueur, ovaire cylindrique marqué de trois côtes ; fleur petite, 22
mm de diamètre, bien ouverte, charnue à cassante, sépales vert-jaunâtre avec de
larges plages bordeaux foncé, pétales jaunes, à base vert jaunâtre, tachés de
bordeaux, labelle blanchâtre avec deux points pourpre foncé devant le cal et deux
courtes lignes de même couleur de chaque côté, à la base, colonne vert clair à la
base, virant au jaune pâle à l’apex, largement teintée de bordeaux sur la partie
dorsale de la base ; sépale dorsal environ 10-13 mm x 4, 6-5, 4 mm, ovale, aigu ;
sépales latéraux ovales, à apex apiculé, légèrement obliques, environ 10 mm x 5,3
mm ; pétales elliptiques-spatulés, légèrement obliques, 8,5-9, 2 mm x 3 mm environ,
aigus ; labelle de long de 6, 8-7,0 mm hors tout et large de 7 mm environ, onguiculé,
onglet long de 1,2 mm et soudé à la base de la colonne, limbe entier à marges
parfois légèrement ondulée, triangulaire, à angles arrondis ; cal constitué de deux
bourrelets divergents dessinant un V de 4 mm de longueur ; colonne courte, trapue.
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Fig. 6 : Prosthechea elisae Chiron & V. P. Castro
a : plante - b : fleur - c : sépale dorsal - d : sépale latéral - e : pétale - f : labelle - g : colonne -
ga : apex de la colonne, sans anthère - h : anthère
dessin Guy Chiron, mai 2003, d’après plante vivante (Brésil, Chiron 03416)
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droite, environ 5,5 mm X 3 mm, divisée à l’apex en trois dents larges et arrondies,
de même longueur; cavité stigmatique vaguement semi-circulaire ; anthère sub¬
sphérique, lisse ; pollinies 4.
Distribution géographique
Brésil, Espirito Santo, endémique des forêts des environs de Domingos Martins,
vers 500 m d’altitude. Floraison en mai-juin.
Remerciements
Nous tenons à remercier Roberto Kautsky, qui nous a servi de guide dans les forêts
de la région de Domingos Martins, qui nous a fait découvrir Prosthechea elisae et
qui nous a fourni une grande quantité de matériel, afin que nous puissions étudier ce
qui lui paraissait une nouvelle espèce.
Nos remerciements vont également à Marcos Campacci qui nous a conduits tout
autour de Boraceia et qui, notamment, nous a permis d’observer in situ Prosthechea
vespa. Ses photographies comparatives entre P. vespa et « P. variegata » (en fait
P. pachysepala) nous ont été d’un grand secours.
Bibliographie
Bennett, D. E. & E. Christenson, 1993. Icônes Orchidacearum Peruviarum , pl.39.
Carnevali, G. & I. Ramirez, 2003. Flora ofthe Venezuelan Guayana , 7 :538.
Cogniaux, A., 1998. in Martius, Flora Brasiliensis, 111(5) - Orchidaceae II : 77-79.
Dodson, C. H., 1994. New orchids species and combinations for Ecuador - 2.
Orquideologia 1 9(2): 1 23- 1 49 (149).
Dodson, C. H. & R M. Dodson, 1980. Icônes Plantarum Tropicarum , Vol.I, fasc. 1 -
Ecuador. Marie Selby Bot. Gard., pl.071.
Dodson, C. H. & E. Hagsater, 1999. in Jprgensen & Leôn-Yânez, eds., Catalogue of
the vascular plants of Ecuador. Monographs in Systematic Botany from the Missouri
Botanical Garden, 75:956.
Dressler, R., 1971. Nomenclatural notes on the Orchidaceae - V. Phytologia,
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Hamer, F., 1982. Icônes Plantarum Tropicarum , Vol.I, fasc. 7 - Nicaragua. Marie
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Mora, D. E. & J. T. Atwood, 1992. Icônes Plantarum Tropicarum , Vol.I, fasc. 15 -
Orchids of Costa Rica, part. 2. Marie Selby Bot. Gard., pl. 1 430.
Schweinfurth, C., 1959. Orchids of Peru. Fieldiana : Botany, Vol. 30(2).
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Schweinfurth, C., 1970. First supplément to the Orchids of Peru. Fieldiana : Botany,
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Vâsquez, R. & C. H. Dodson, 1982. Icônes Plantarum Tropicarum , Vol.I, fasc. 6 -
Bolivia. Marie Selby Bot. Gard., pl.528.
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Dentro do escopo de nosso trabalho, para a revisào dos “taxons” clâssicos inclui'dos
no complexo “ Prosthechea vespa ”, nos esperamos aqui falar do grupo de plantas
da regiào sudeste do Brasil. Neste grupo e para esta regiâo, très entidades forain
descritas ao nfvel de espécie: Epidendrum vespa vellozo, em 1827, E. variegatum
W. J. Hooker, em 1832 e E. pachysepalum Klotstch, em 1855.
Epidendum vespa , in Flora Fluminensis , 9:27, 1827 (1833)
A descriçào de Vellozo compreende um texto bem curto acompanhado de uma
ilustraçào, reproduzida na figura 1. Trata-se de uma espécie bifoliada, cuja flor é
amarelada, com curtas linhas purpuras escuras sobre as sépalas e pétalas. Ela é
originâria dos arredores da cidade do Rio de Janeiro.
Epidendrum variegatum W. J. Hooker, in Botanical Magazine 59:t. 3151 (1832)
A ilustraçào publicada no Botanical Magazine (e reproduzida na figura 2) mostra
uma planta trifoliada, com uma flor de cor amarelada, densamente pintalgada de
pequenfssimos pontos marrons sobre as sépalas e pétalas; o labelo é nitidamente
trilobado, com très lobos subiguais. O texto indica que o espécimen tipo provém
do Rio de Janeiro.
A ilustraçào e a descriçào consagrada a este por Cogniaux (1898) confirmam esta
anâlise.
Epidendrum pachysepalum Klotzsch, in Otto & Dietr., Allgemeine
gartenzeitung , 23:274 1855.
Em um artigo intitulado “Duas novas espécies do Brasil”, Klotzsch descreve
Epidendrum pachysepalum com precisâo, sem, infelizmente, apresentar ilustraçào
nem précisai* a origem geogrâfica da planta. Trata-se de uma espécie trifoliada cujos
caractères morfolôgicos correspondem bem com aqueles de E. variegada W. J.
Houver. O nome correto é, portanto, E. pachysepalum.
Entre todos os “taxons” colocados em sinommia de Encyclia Vespa , um certo
/
numéro jâ foi reconhecido posteriormente como boas espécies. E o caso, por
exemplo, de Epidendrum christii ou de Epidendrum crassilabium.
Pudemos estudar vârios exemplares de plantas semelhantes sejam a Epidendrum
pachysepalum Klotzsch sejam a Epidendrum vespa , em di versas localidades da
regiâo sudoeste do Brasil, e pudemos observar, para cada um dos dois “taxons”,
populaçôes estâveis e nitidamente distintas, sem nunca encontrar représentantes
intermediârios.
As populaçôes de Prosthechea vespa forain encontradas no Estado de Sâo.Paulo,
em vegetaçâo arbustiva crescendo sobre a praia, em Boracéia; elas florescem em
novembro-janeiro.
As populaçôes de Epidendrum pachysepalum foram encontradas na regiâo de
Petrôpolis, estado do Rio de Janeiro (Quinta do Lago) e na Serra do Mar, estado de
Sâo Paulo (Salesôpolis), a cerca de 800- 1000m de altitude, de mesmo que em
Minas Gérais (Serra da Moeda), em torno de 1500m de altitude e planalto situado
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entre Présidente Kubischek e Datas, em torno de 1300m de altitude, elas florescem
entre outubro e maio.
As principais diferenças observadas em Epidendrum pachysepalum com relaçâo a
Prosthechea vespa sâo relativos ao comprimento do rizoma (mais curto), ao tamanho
gérai das plantas e das flores (maiores), ao numéro de folhas (3 excepcionalmente 2
em vez de 2) à altura da inflorescência (de mesmo comprimento das folhas e nào 1,5
vezes mais compridas), ao comprimento do pedicelo-ovârio (mais comprido), à
distribuiçào da cor purpura castanho escura sobre as tépalas (nümerosos
pequemssimos pontos uniformemente repartidos versus raras linhas longitudinais), à
forma do labelo (trilobado e nào inteiro), pela coluna (gibosa) e pelo estigma (muito
mais largo que longo) e enfim ao odor (doce em E. pachysepala e nào desagradâvel
como em P. vespa). As plantas crescem, além disso, em dois lugares diferentes:
P. vespa é endêmica de zonas de baixa altitude na costa entre Rio de Janeiro e Santos,
enquanto que E. pachysepalum se encontra nas montanhas, em altitudes
compreendidas entre 800 e 1500m.
Em definitivo, sobre a base de todas as diferenças, estamos convencidos de que se
trata de duas espécies separadas e que convém transferir Epidendrum pachysepalum
no gênero Prosthechea.
Durante nossas pesquisas de campo, uma terceira entidade, proxima das duas
precedentes, foi igualmente descoberta na mesma regiâo, mais exatamente na
Floresta Atlântica de Domingos Martins, Espfrito Santo, a uma altitude de 500m.
Com relaçâo a Prosthechea vespa , de que é mais proxima do que de P. pachysepala,
ela se caracteriza por um rizoma mais curto, pseudobulbos mais compridos, folhas
mais estreitas e menos claras, floraçâo em maio-julho, uma inflorescência protegida
na base por tripla espata e floraçâo mais densa, pétalas e sépalas densamente cobertas
de purpura escuro quase preto, um labelo romboide arredondado no âpice, um calo
diferente e ausência de odor. Por conseqiiência, as diferenças, tanto com Prosthechea
pachysepala que com P. vespa , nos parecem suficientes para descrever esta nova
entidade ao nfvel de espécie.
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Une nouvelle espèce de Prosthechea
(Orchidaceae) du Brésil1
Eduardo Luis Martins Catharino(*) & Vitorino Paiva Castro(**)
Mots clés : Orchidaceae, Prosthechea , Prosthechea fragrans, Prosthechea moojenii,
Prosthechea silvana, Brésil, Bahia, Nova Canaâ.
Résumé
Une nouvelle espèce de Prosthechea , découverte par Edmundo Ferreira da Silva dans
la région de Nova Canaâ (Etat de Bahia, Brésil) est décrite.
Abstract
A new Prosthechea species, found by Edmundo Ferreira da Silva in the area of Nova
Canaâ (Bahia State, Brazil), is described.
Sumârio
Uma nova espécie de Prosthechea descoberta por Edmundo Ferreira da Silva da
regiâo de Nova Canaâ (Estado da Bahia ) é aqui descrita.
Cette nouvelle espèce nous était déjà connue depuis longtemps, car Edmundo
Ferreira da Silva, de EEtat de Bahia, nous l’avait envoyée il y a plus de 10
ans, mais à cette époque nos connaissances ne nous avaient pas permis de
repérer qu’il s’agissait d’une espèce nouvelle. Cette région du sud de l’Etat de Bahia
continue à nous étonner par sa diversité et la quantité de nouvelles espèces trouvées.
Prosthechea silvana Catharino & V. P. Castro sp. nov.
Diagnose - Herba epiphyta; Prosthechea moojenii (Pabst) W.E. Higgins similis, sed
floris minoris, petalis lanciformibns, labelo ovato, basis refusa, apex acutus, disco
quadrato. Rhizomate longo, 3,0cm longo; pseudobulbis fusiformis, latere
compressis, 10,0 cm altis et 2,0 cm crassis ; fol iis 2 aut 3, oblongi-lanceolatis, 14,0-
17,5 cm longis et 2, 5-3,0 cm latis ; inflorescencia racemosa, 6,0 cm alta, spatha
lineari; flores albo-viridis ; sepalis lanceolatis, apex acutis, carnosis, dorsali 1,7 cm
longo et 0,6 cm lato, lateralibus 1,9 cm longis et 0,7 cm latis ; petalis lanceolatis,
apex acutis, basis angustatis, 1, 7 cm longis et 0,6 cm latis, labello integer,
suborbiculato, apex acutus, 1,0 cm longo et 0,9 cm lato ; columna gibosa, 0,9 cm
longa ; a nthera galeata.
1 : manuscrit reçu le 19 juin 2003.
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Fig.l : Prosthechea silvana Catharino & V. P. Castro
dessin Vitorino P. Castro Neto, d'après le type
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Holotype - Brésil, Bahia, commune de Nova Canaâ ; altitude environ 400-800 m,
collecté par Edmundo Ferreira da Silva, sans numéro ; floraison en culture en avril
2003 (holotype : SP).
Description
Voir fig. 1 - Plante épiphyte, cespiteuse. Rhizome allongé, de 30 cm de longueur
pour 0,6 cm de largeur. Pseudobulbe fusiforme, rétréci à la base, latéralement aplati,
apex segmenté, bi ou trifolié, atteignant 10,0 cm de longueur et 2,0 cm de largeur.
Feuille oblongue-lancéolée, aiguë à l’apex, insérée sur les segments apicaux du
pseudobulbe, atteignant 14,0-17,5 cm de longueur et 2, 5-3,9 cm de largeur.
Inflorescence apicale, protégée par une spathe, en racème, atteignant 11,0 cm de
longueur, pédoncule long de 6,0 cm. Spathe longue de 5,5 cm et large de 0,4 cm.
Fleurs de couleur blanc verdâtre, avec des traces roses sur le labelle. Sépale dorsal
lancéolé, coriace, cassant, aigu à l’apex, de 1,7 cm de longueur sur 0,7 cm de largeur ;
sépales latéraux lancéolés, à l'apex aigu, asymétriques, coriaces, cassants, de 1,9 cm
de longueur sur 0,7 cm de largeur. Pétales obovales, aigus à l’apex, resserrés à la
base, coriaces, cassants, de 1 ,7 cm de longueur sur 0,6 cm de largeur. Labelle entier,
suborbiculaire, aigu à l'apex, légèrement concave, de 1,0 cm de longueur et 0,9 cm
de largeur ; cal carré, blanc, de 0,4 cm de longueur et 0,3 cm de largeur. Colonne
gibbeuse, triangulaire, haute de 0,9 cm et large de 0,3 cm ; clinandre tridenté, avec
un appendice sur la dent médiane posé sur l'anthère, plus haut que les dents
latérales ; anthère sur la partie supérieure de la colonne, de 3 mm de longueur ;
cavité stigmatique étroite.
Distribution et habitat
Brésil, Bahia, environs de la commune de Nova Canaâ, à une altitude de 400-800 m,
floraison en avril-mai 2003.
Etymologie
Le nom de cette espèce est dédié à son découvreur, Edmundo Ferreira da Silva,
chercheur renommé d’orchidées et d’autres membres de la flore de l’Etat de Bahia.
Discussion
Les fleurs ressemblent à celles de Prosthechea fragrans (Sw.) W.E. Higgins, mais
elles sont plus petites ; les pétales et les sépales présentent un apex moins acuminé
et sont plus petits, charnus et cassants, alors qu’ils sont souples chez Prosthechea
fragrans ; le labelle est moins concave ; l’inflorescence plus longue.
Par rapport à Prosthechea moojenii (Pabst) W.E. Higgins, tout d'abord la plante est
épiphyte alors que Prosthechea moojenii ^st rupicole ; le rhizome est plus court ; les
pétales sont sub-allongés ; les fleurs sont plus petites ; et le labelle présente des stries
colorées et n'a ni onglet à la base, ni callosité tridentée à l’apex telle que Pabst l’a
décrite.
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Descriçâo - Planta epifeta. Rizoma, longo, de 3,0 cm de comprimento por 0,6 cm de
largura. Pseudobulbos fusiformes, base estreitada, lateralmente achatados, âpice
segmentado, bi ou trifoliado, de 10,0 cm de comprimento por 2,0 cm de largura.
Folhas oblongo-lanceoladas, âpice agudo, inseridas nos segmentos apicais do
pseudobulbo, de 14,0- 17,5cm de comprimento por 2, 5-3, 9 cm de largura.
Inflorescência racemosa, de 11,0 cm de comprimento, pedünculo de 6,0 cm de
comprimento. Espata apressa, de 5,5 cm de comprimento por 0,4 cm de largura.
Flores branco esverdeadas, labelo com estrias purpuras. Sépala dorsal lanceolada,
âpice agudo, cartâcea, quebradiça, de 1,7 cm de comprimento por 0,6 cm de largura.
Sépalas laterais lanceoladas, ligeiramente assimétricas, âpice agudo, cartâceas,
quebradiças, de 1,9cm de comprimento por 0,7 cm de largura. Pétalas obovadas,
âpice agudo, base estreitada, cartâceas, quebradiças, de 1 ,7 cm de comprimento por
0,6 cm de largura. Labelo inteiro, suborbicular, âpice agudo, ligeiramente côncavo,
de 1 ,0 cm de comprimento por 0,9 cm de largura, inserido no meio da coluna ; calo
quadrado, branco de 0,4 cm de comprimento por por 0,4 cm de largura. Coluna
gibosa, triangular, de 0,9 cm de comprimento por 0,3 cm de largura. Clinândrio
tridentado com apêndice no dente médio sobre a antera e mais alto que os dentes
laterais. Antera posicionada na parte superior da coluna, de 3 mm de comprimento.
Cavidade estigmâtica formando uma estreita fenda.
Distribuiçâo et habitat Brasil, Bahia, dos arredores do municfpio de Nova Canaâ,
numa altitude de 400-800m, floraçâo abril/maio de 2003 .
Etmologia Dedicada a seu descobridor, Edmundo Ferreira da Silva, pesquisador
renomado de orqufdeas e de outras plantas da flora do Estado da Bahia.
Discussâo As flores se pareeem com Prosthechea fragrans (Sw.) W.E. Higgins, mas
menores, com pétalas e sépalas com âpices menos afunilados e menores, labelo
menos côncavo, inflorescência bem mais longa, com pétalas e sépalas carnosas e
quebradiças, diferente de Prosthechea frcigrcms muito mais flexiveis.
Taxonomicamente proxima a Prosthechea moojenii (Pabst) W.E. Fliggens, delà
diferindo por possuir o rizoma mais curto, pétalas sublosangulares, flores menores,
labelo sem o unginculo na base, sem a calosidade tridentada do âpice e com estrias
coloridas. Também é espécie epffita, enquanto que Prosthechea moojenii é citada
como rupicola.
Photographies page 1 84 V. P. Castro Neto
Instituto de Botânica de Sào Paulo, CP 4005, Sào Paulo (SP) CEP 01061-970, Brésil
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Richardiana
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é
Gavilea kingii (Hook. f.) Correa (Orchidaceae),
nouvelle collecte au Chili1
Erwin D. Dominguez*
Mots clés : conservation, Gavilea kingii , Magellan, Orchidaceae.
Résumé
On discute la seconde découverte de Gavilea kingii (Hook. f.) M. N. Correa dans la
région de Magellan, Chili, qui confirme pour la première fois la collecte effectuée en
l’an 1847 par le capitaine Philips Parker King à Puerto del Hambre, Péninsule de
Brunswick. Les résultats indiquent l’existence d’une population extrêmement
réduite, actuellement menacée par l’élevage bovin pratiqué dans la région. On
recommande de réévaluer son état de conservation pour la faire passer de la catégorie
« insuffisamment connu » à la catégorie « en danger », pour la Région XII.
Abstract
The second find of Gavilea kingii (Hook.f.) M.N. Correa in the Magellan Région
is registered is showed to confirm the collection made in 1847 by Captain Philips
Parker King in Port Famine. The resuit indicates the existence of a reduced
population menaced by the cattle raising. It is recommended to valuate its
conservation State to change its category, from “Insufficiently known” to “In
Danger” for the XII région in Magellan.
Resumen
Se da a conocer el segundo hallazgo de Gavilea kingii (Hook.f.) M.N. Correa, en la
Région de Magallanes, Chile, confirmando por primera vez la colecciôn efectuada en
el ano 1 847 por el capitân Philips Parker King en el Puerto de Hambre, Peninsula de
Brunswick. Los resultados indican la existencia de una poblaciôn extremadamente
reducida, actualmente amenazada por la ganaderia bovina présente en el area. Se
recomienda réévaluai* su estado de conservacion para cambiar su categoria de
“insuficientemente conocida” a “en peligro” para la XII Région.
1 : manuscrit reçu le 14 juin 2003 - traduit de l’espagnol par la rédaction
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Richardiana
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Introduction
Le genre Gavilea Poepp. (Orchidaceae) appartient à la tribu Spirantheae, sous-tribu
Chloraeinae (Kores et al ., 2001). Ce sont des orchidées terrestres de distribution
austro-américaine, présentes au Chili, en Argentine et aux Iles Malouines (Correa,
1956, 1969 ; Pisano, 1977 ; Moore, 1968, 1983). Au Chili, il présente une distribution
continue de la Région V à la Région XII (Reiche, 1910 ; Danton, 1998). Le genre
Gavilea est représenté au Chili par 11 espèces (Marticorena & Quezada, 1995 ;
Lehnebach & Riveros, 2000), dont seules cinq poussent à Magellan : Gavilea
australis Correa, G. littoralis (Phil.) Correa, G. lutea (Pers.) Correa, G. araucaria
(Phil.) Correa et G. supralabellata Correa (Reiche, 1910 ; Moore, 1983 ; Henrfquez
et al., 1995).
En 1847, Joseph Dalton Hooker décrivit l’espèce Asarka kingii (Gay, 1849 ; Reiche
1910), qui fut transférée plus tard dans le genre Gavilea Poepp. (Correa, 1956). La
description de Hooker se base sur du matériel collecté par la capitaine Philips Parker
King dans la région appelée Port Famine (actuellement Puerto del Hambre), région
de Magellan. Après cela, il a été, au Chili, collecté uniquement dans le parc national
Vicente Pérez Rosales (41° 02’ S-41°21’Set71° 52’ O - 72° 30’ O), Province de
Llanquihue, Commune de Puerto Varas (Lehnebach & Riveros, 2000). Il est
important de souligner qu’il n’existe aucun enregistrement de G. kingii à Magellan à
des dates plus récentes. Du fait de la faible connaissance que l’on a de cette espèce
au Chili, elle fut classée comme « insuffisamment connue » (Ravenna et al., 1998).
L’objectif de cet article est de rendre compte de la découverte d’une petite population
de Gavilea kingii (Hook. f.) Correa, de décrire les principales caractéristiques
morphologiques de la structure florale, le type d’habitat et la flore associée, afin de
contribuer à une meilleure connaissance de cette espèce et de son statut de
conservation.
Matériel et méthode
Entre septembre 2001 et janvier 2002, une étude d’impact environnemental fut
menée dans le parc historique Rey Don Felipe, situé à 60 km au sud-est de la
péninsule de Brunswick (53° 37’ 16” S et 70° 55' 46” O), à un kilomètre de Puerto
del Hambre (fig.l). Des prélèvements ont été réalisés dans une aire correspondant à
166 hectares, sur laquelle ont été effectués 225 recensements de végétation (Rarmrez
et al., 1997), lesquels incluent les formations suivantes : buissons bas de Gaultheria
mucronata (Linn. f.) Hook. & Arn. ; tourbières de Sphagnum magellanicum et forêt
mixte de Nothofagus pumilio (Poepp. & Endl.) et de Nothofagus betuloides (Mirbel)
Oersted. Chaque recensement a été cartographié en utilisant le datum local « South
American ‘ 69 ». Les exemplaires de G. kingii collectés ont été identifiés d'après la
littérature existante (Hooker, 1844-47 ; Richard, 1852 ; Reiche, 1910 ; Correa 1956,
1969). Plus tard un exemplaire fut déposé à l’herbier de l’Institut de la Patagonie
(HIP) sous le numéro 14946.
i
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d
0
50
100 Km
Fig. 1 : Parc historique Rey Don Felipe,
lieu d’observation d’une population de Gavilea kingii
Résultats et discussion
La prospection détaillée de l’aire d’étude a permis de trouver une petite population
composée de 10 individus sur une surface de 25 m2, population localisée dans une
forêt mixte de Nothofagus pumilio et N. betuloides, qui se répartit de façon
discontinue en petites plaques et couvre une superficie totale de 36 ha dans la région
étudiée (fig.2). La forêt se caractérise par la présence des espèces arborées Noîhofgus
betuloides (coïgue), N. pumilio ( lenga ), Drimys winteri J. R. Forster & G. Forster var.
winteri (canelo), Maytenus magellanica (Lam.) Hook. f. (lenadura) et Embothrium
coccineum J. R. Forster & G. Forster ( ciruelillo ). Parmi les arbustes on trouve
Berberis buxifolia Lam. var. buxifolia ( calafate ), Maytenus disticha (Flook. f.) Urban
( maiten chico), Fuchsia magellanica Lam. (fucsia ), Gaultheria mucronata (Linn. f.)
Hook. & Arn. ( chaura ), Ribes magellanicum Poiret subsp. magellanicum
( zalzaparrilla ) et Chiliotrichum diffusion (G. Forster) O. K. ( romerillo ). Parmi les
herbacées, on distingue Macrachaenium gracile Hook. f. var. gracile, Adenocaulon
chilense Poepp. ex Less., Gunnera magellanica Lam. ( frutilla del diablo), Ranun-
culus peduncularis Sm. ( botôn de oro) et Viola magellanica G. Forster (viola).
188
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1
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forêt mixte
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Tara
3*3000
Fig. 2 : distribution de la forêt mixte de Nothofagus pumilio et
N. betuloides dans la zone d’étude, où l’on observe Gavilea kingii
Il est important de noter la présence de deux autres orchidées terrestres qui furent
également collectées avec Gavillea kingii dans ce type de formation forestière :
Codonorchis lessonii et Gavilea lutea. La première se caractérise par sa fleur solitaire
et terminale, ses sépales et ses pétales blancs, ovales, avec de petites taches roses, son
labelle membraneux, couvert d’appendices cylindriques rose vert, et ses feuilles
petites ; elle peut atteindre une taille de 10-20 cm, et croît notamment en des lieux
sombres de la forêt. La seconde espèce, Gavilea lutea, se caractérise par son
inflorescence dense de forme pyramidale, ses fleurs toujours semi-ouvertes, d’une
intense couleur jaune vert, avec de très beaux sépales dorsaux de couleur verte, des
caudicules aiguës, des pétales ovales, et un labelle trilobé orné de papilles vert
sombre ; elle pousse en sites ouverts, associée aux buissons bas de Gaultheria
mucronata.
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Richardiana
189
Gavileci kingii se distingue de G. lutea par une inflorescence pauciflore de 12-18 cm,
avec 17 fleurs, des bractées lancéolées, des fleurs à la base toujours ouvertes, de
couleur jaune, des sépales oblongs-lancéolés avec des nervures longitudinales, des
pétales oblongs avec 5 nervures longitudinales, verruqueuses dans leur moitié
inférieure, de couleur verdâtre, un labelle oblong semblable aux pétales, avec 6
nervures longitudinales verruqueuses, de couleur verdâtre (voir figure 3 et photo¬
graphie page 184). Les caractères morphologiques correspondent à la diagnose du
type proposée par Hooker (1844-47) et aux descriptions de Reiche (1910) et Correa
(1956, 1969). Mais il n’en va pas de même pour les espèces citées par Lehnebach &
Riveros (2000) pour le parc Vicente Pérez Rosales, dans lequel est signalée la
présence de G. kingii , dont les exemplaires sont décrits comme présentant des fleurs
blanches, ce qui pourrait indiquer une variété ou une espèce distincte.
Dans la zone d’étude, les spécimens ont été trouvés en sites humides sur sols acides,
de type podzol, riches en matière organique. Il est important de noter le faible
nombre d'exemplaires, seul un groupe de 10 individus ayant été trouvé.
Etant donné la petite taille de la population
observée et l’absence d’autres individus dans
les zones environnantes, il est raisonnable de
considérer que l’existence locale de l’espèce
est sérieusement menacée par l’activité
anthropique qui, dans le secteur, consiste
principalement dans l’élevage bovin. Les
herbivores interfèrent sur la reproduction de
la population car ils ont tendance à brouter
l’inflorescence, ce qui est mis en évidence par
la présence de pseudo-rosettes basales de
Gavilea.
Fig. 3 : Structure de la fleur de Gavilea kingii , parc Rey Don Felipe
a : sépale dorsal - b : sépales latéraux - c : pétales - d : labelle - e : colonne
Conclusions
En nous basant sur l’information issue de ce travail, nous proposons de réévaluer le
statut de conservation de l’espèce Gavilea kingii , en passant de la catégorie
« insuffisamment connue » à la catégorie « en danger », du fait de l'existence d'une
population au Chili, distribuée de manière très discontinue et observée seulement
dans les Régions X et XII. De plus, nous recommandons d'effectuer un contrôle des
populations existantes dans la zone d’étude, afin d’éviter un impact majeur qui
mettrait en péril l’existence de Gavilea kingii. De même, il convient de réaliser une
analyse taxinomique plus approfondie des espèces citées comme G. kingii dans la
Région X, étant donnée l’existence de différences dans la couleur des fleurs avec les
spécimens collectés par Lehnebach & Riveros (2000), qui pourraient s’avérer être
une nouvelle variété ou une nouvelle espèce (Lehnebach, comm. pers. 2002).
190
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Remerciements
Je souhaite remercier tout particulièrement le Professeur Carlos Lehnebach,
chercheur de V Universidad Austral, pour ses précieux commentaires et ses apports
au manuscrit. Ainsi que mon ami le Dr. Arve Elvebakk qui m’a enseigné la valeur
des orchidées.
Bibliographie
Correa. N. M.. 1956. Las especies argentinas del género Gavilea. Bol. Soc. Argent.
Bot. 6:73-86.
Correa. N. M. (éd.), 1969. Flora Patagônica. Parte IL Colecciones Cientificas del
INTA. Tomo VIII. Buenos Aires. 219 pp.
Danton. R. 1998. Redécouverte de l'orchidée des îles de Robinson (Chili) : Gavilea
insularis M.N. Correa. Bull. Mens. Soc. Linn. Lyon 67(8): 226-232.
Henrfquez. M.. E. Pisano & C. Marticorena. 1995. Catalogo de la flora vascular de
Magallanes (XII Région), Chile. Ans. Inst. Pat. Ser. Cs. Nts., Punta Arenas (Chile).
Vol. 23: 5-30.
Hooker. J. D.. 1844-47. The botany. The Antarctic voyage of H. M. discovery ships
Erebus and Terror, in the years 1839-1843, under the command of Captain Sir James
Clark Ross. Lonres. I. Fl. Antarct. 12:574 pages.
Kores. J. P. M. Molvrav. P. H. Weston. S. D. Hopper. A. P. Brown. K. M. Cameron.
& M. W. Chase. 2001. A phylogenetic analysis of Diuridae (Orchidaceae) Based on
palastid DNA sequence data. American Journal of Botany 88 (10): 1903 -1914.
Lehnebach C & M Riveros. 2000. Ampliaciôn del rango de distribucion de Gavilea
kingii (Orchidaceae) en Chile. Hickenia, Boletin del Darwinion, 3(1 6-22) :55 - 86.
Marticorena. C. & M. Ouezada. 1985. Catalogo de la flora vascular de Chile. Gayana
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Moore. D. M,. 1983. Flora ofTierra del Fuego. Anthony Nelson, England, Missouri
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Moore. D, M.. 1968. The vascular flora of the Falkland Islands. British Antarctic
Survey Scientific Reports. 60: 1-202, 1-6 pis.
Pisano. E.. 1977. Fitogeograïïa de Fuego-Patagonia Chilena. I. Comunidades
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Arenas, Chile. 8: 121-250.
Ramfrez. C. C. San Martin & P. Ojeda. 1997. Muestreo y tabulacion fitosociolôgica
aplicados al estudio de los bosques nativos. Bosque 18(2): 19-27.
Ravenna. P. S. Teillier. J. Macava. R. Rodriguez & O. Zôllner. 1998. Catégories de
conservacion de las plantas bulbosas nativas de Chile. Boletin del Museo Nacional
de Historia Natural 47: 47- 68.
Reich. C.. 1910. Orchidaceae Chilense. Anales Mus. Nac. Santiago de Chile, secc. 2,
Bot., entrega 1 8: 1-88.
Richard, A., 1852. Orqufdeas de Chile, en C. Gay (ed.) Hist. Fis. Y Polit, de Chile.,
Bot. (V):435 - 476. "
* Centra de Estudios del Cuaternario, Universidad de Magallanes, Casilla 1 13-D, Punta Arenas (Chili)
adresse e-mail : edom@aoniken.fc.umag.cl
4
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191
A lire
Hagsater, E. & M. Soto, éd., Icônes Orchidacearum, fasc. 5/6 - Orchids of
Mexico, parts 2 & 3
2003. 422 pages, 200 planches de dessins au trait, non relié. Anglais, espagnol.
Dans le style désormais classique des Icônes, deux cents taxons sont étudiés dans ce
double volume. Chacun d’eux est longuement décrit, avec un luxe de détails, en
espagnol, et fait l'objet d’une description plus brève en anglais. La répartition
géographique, l'écologie et l’état de conservation sont précisés. Les principaux
caractères distinctifs, par rapport aux espèces les plus proches, sont indiqués. Une
planche botanique au trait, généralement de grande qualité, accompagne et complète
le texte. Les données taxinomiques ne sont pas oubliées et l’on trouvera le nom
complet, la publication d’origine, la typification et la synonymie. Pour environ 75%
de ces orchidées, les informations ainsi réunies sont publiées pour la première fois.
Vingt six nouveaux taxons sont décrits dans cet ouvrage et trente huit nouvelles
combinaisons nomenclaturales sont proposées.
17 auteurs et 12 dessinateurs ont contribué à la réalisation de ces nouveaux
fascicules.
Johnson, A. E., Las Orquideas des Parque Nacional Iguazu
2001. 282 pages, 24 pages de photographies en couleurs, nombreuses planches N&B,
broché. Espagnol. Edité par L.O.L.A. (Literature of Latin America), Buenos Aires
(Argentine).
Une cinquantaine de pages de considérations générales sont consacrées aux
orchidées en général (morphologie, écologie, évolution, taxinomie, conservation), au
parc national d'Iguaçu et à une introduction aux orchidées du parc.
Ensuite, chacune des 85 espèces présentes dans le parc est présentée en détail sur une
double page : une page de texte fournit de précieuses indications sur la plante
(description botanique, écologie, floraison et notes diverses), tandis qu'une planche
botanique illustre les caractères végétatifs et floraux. Chaque espèce est représentée
sur une photographie en couleurs.
Un glossaire illustré est bien utile pour les lecteurs non familiers des termes
spécialisés.
Luer, C. A., Icônes Pleurothallidinarum, vol. 25 : Masdevallia, part 5
2003. 279 pages, nombreuses illustrations. Anglais.
192
Richardiana
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Sommaire
Matériaux pour la révision de Habenciria (Orchidaceae, Orchidoideae). 2
Dariusz L. Szlachetko
158
Matériaux pour la révision de Habenaria (Orchidaceae, Orchidoideae). 3
Dariusz L. Szlachetko, Marcin Gorniak, Piotr Tükallo
163
Révision du complexe Prosthechea vespa (Orchidaceae) pour le sud-est
du Brésil
Guy R. Chiron & Vitorino P. Castro Neto
181 Une nouvelle espèce de Prosthechea (Orchidaceae) du Brésil
üi Ü Ü
Eduardo Luis Martins Catharino & Vitorino P. Castro Neto
186 Nouvelle observation de Gavilea kingii (Hook. f.) Correa (Orchidaceae),
pour Magellan (Chili)
Erwin D. Dominguez
192 Mire
Richardiana®, est une revue trimestrielle francophone,
consacrée aux Broméliacées et aux Orchidées, et éditée par
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NOV 1 O 2003
ORCHID HERBARIUM OFOAKES AM6?
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Hoffmannseggella pendula, une nouvelle
espèce d'Orchidaceae du Brésil1 2
Rubens Custôdio da Motaa, Pedro Lage Vianab & Kleber Garcia de Lacerda Jr.c
Mots clés : Orchidaceae, Hoffmannseggella , H. pendula , Brésil, Minas Gérais
Résumé
Un nouveau taxon du genre Hoffmannseggella H. G. Jones (Orchidaceae),
Hoffmannseggella pendula , est décrit. On le trouve dans l'état de Minas Gérais,
Brésil ; il a un mode de croissance rupicole très particulier, sur parois
rocheuses verticales, très humides et très pauvres en sol ; il fleurit en été.
Abstract
A new taxon for the genus Hoffmannseggella H. G. Jones (Orchidaceae),
Hoffmannseggella pendula , is described. It is found in the State of Minas
Gérais, Brazil; it has a very distinctive rupicolous habit, on vertical, very
wet, soil lacking rockfaces; it flowers during summer.
Sumârio
Descreve-se um novo taxon para a Famflia Orchidaceae, gênero
Hoffmannseggella H. G. Jones, a Hoffmannseggella pendula, ocorrente no
estado de Minas Gérais, Brasil, com hâbito rupfcola peculiar em paredôes
rochosos verticais, muito ümidos e com pouco solo, com floraçâo no verâo.
Hoffmannseggella pendula R. C. Mota, R L. Viana & K. G.
Lacerda, sp. nov.
Species haec congeneris loco natali scopulis humidis, pseudobulbis ellipticis
basibus foliorum constrictis, foliis ellipticis planis reflexis leniter coriaceis,
inflorescentiis longis cernuis, floribus labellis lobis lateralibus roseis vel albis et
lobo frontali albo purpureo-vittato distincta est.
1 : manuscrit reçu le 21 août 2003.
2 : traduit du brésilien par la rédaction.
IV (1) - novembre 2003
Richardiana
1
Holotype : Brésil, Minas Gérais, Conceiçâo do Mato Dentro, Parc naturel
municipal de Ribeirâo do Campo, 19°06'12,3" S, 43°34'28,3" W ; collecté le
28 décembre 2002 (R. C. Mota 1952) (BHCB).
Description
Plante rupicole parmi les plus petites du genre. Racines fasciculées, peu
ramifiées et délicates, de 0,3-0,4 cm de diamètre. Rhizome court.
Pseudobulbes constitués de 2-3 entrenœuds, dont le plus distal commence
en moyenne au quart de la longueur ; pseudobulbes de forme comprise
entre une forme cylindrique, elliptique, progressivement atténuée vers la
base et vers l'apex, et une forme globuleuse, présentant une couleur variant
du vert foncé au rouge brunâtre, d'une longueur de l,9-3,0 cm, d'un
diamètre de 1 ,0-1,5 cm en partie médiane, revêtus de gaines fortement
apprimées sur toute leur longueur, qui sèchent et se détachent au bout de
deux ans. Gaines blanchâtres une fois sèches, triangulaires, avec un apex
aigu à obtus ; la gaine distale dépassant le sommet du pseudobulbe
jusqu'au rétrécissement basal du limbe foliaire, ou encore l'endroit où la
feuille se plie par rapport au pseudobulbe, 2-3,5 cm de longueur ; la
seconde gaine dépassant la région médiane du pseudobulbe, mais
n'atteignant pas l'apex. Feuilles elliptiques, moyennement coriaces, aiguës
à obtuses, lisses, planes à légèrement concaves, courbées à la base, formant
généralement un angle de 90 à 130 ° avec le pseudobulbe ; couleur variable,
d'entièrement vert sombre à pigmentée de rouge brunâtre, cette variation
étant plus évidente sur la face abaxiale ; 3 ,5-7,7 cm de longueur sur 1,8-2, 8 cm
de largeur. Spathes florales jusqu'à 2 cm de longueur, fortement aplaties,
linéaires-lancéolées, entourant toute la base de la hampe florale ; chez
certains individus en fleurs, on a observé une absence de spathe.
Inflorescence portant jusqu'à 9 fleurs, disposées sur le tiers distal, s'ouvrant
successivement de sorte qu'il y a en moyenne environ trois fleurs ouvertes
simultanément ; pédoncule penché de 13-22 cm de longueur et d'environ
0,2 cm de diamètre, de couleur généralement brune, à vert clair parfois avec
des nuances de pourpre, perpendiculaire à la paroi rocheuse. Bractées du
pédoncule lancéolées, longues de 0,5-l,3 cm ; bractées florales apprimées
aux pédicelles, lancéolées, longues en moyenne de 0,4 cm. Pédicelles-
ovaires cylindriques, le plus souvent pourpres, 1,8-4, 5 cm de longueur,
0,2 cm de diamètre en moyenne au niveau de l'ovaire, distants entre eux
2
Richardiana
IV (1) - novembre 2003
1
Fig. 1 : Hoffmannseggella pendula R. C. Mota, P. L. Viana & K. G. Lacerda
d'environ 0,3 cm à l'extrémité de l'inflorescence, cette distance augmentant
progressivement jusqu'à environ 2 cm, pour les fleurs les plus basses.
Sépales lilas clair à roses, les latéraux présentant en partie basale une
coloration plus claire ; sépale dorsal elliptique, légèrement réfléchi, aigu à
l'apex, l,6-2,2 cm de longueur, 0,5-0,7 cm de largeur ; sépales latéraux plus
IV (1) - novembre 2003
Richardiana
3
(a)
(b) (c)
Hoffmannseggella pendula R.C. Mota, P.L. Viana & K.G. Lacerda
(a) : plante avec inflorescence - (b) : fleur - (c) : segments floraux
4
Richardiana
IV (1) - novembre 2003
ou moins falciformes, aigus à l'apex, légèrement réfléchis, 1,4-1,8 cm de
longueur, 0,6-0,8 cm de largeur. Pétales de couleur identique à celle des
sépales mais uniforme, elliptiques-lancéolés à légèrement falciformes, plans,
1,7-2, 2 cm de longueur et 0,5-0,7 cm de largeur en partie centrale. Labelle
trilobé, avec des lobes latéraux subelliptiques falciformes et un lobe médian
suboblong à suborbiculaire, légèrement émarginé à l'apex, légèrement
réfléchi, avec une marge légèrement ondulée à lisse, dépassant un peu les
lobes latéraux qui, en position naturelle, forment un tube entourant
partiellement ou totalement la colonne ; avec à l'intérieur 4 carènes longitu¬
dinales naissant à la base, basses, de couleur crème, charnues, légèrement
verruqueuses, parallèles, pouvant chez certains individus fusionner de
sorte qu'il n'y a que deux carènes en partie initiale, les deux centrales
s'étendant jusqu'au milieu du lobe médian et les latérales, moins hautes et
plus courtes, jusqu'à la base du lobe médian ; lobes latéraux blancs à
légèrement roses, lobe médian blanc avec des veines et un apex lilas ;
largeur du labelle en zone médiane de 1,3-1, 7 cm et largeur du lobe médian
de 0,5-0,7 cm ; longueur du labelle 1,0-1,4 cm. Colonne de même couleur
que les pétales sur le dos et verte à la base en face ventrale, oblongue, se
rétrécissant progressivement à l'apex, gibbeuse, section transversale en
demi-lune, longue de 0,8-l,2 cm et large de 0,3-0,4 cm à la base. Anthère
rose, avec 8 pollinies jaunes, les 4 plus grandes longues en moyenne de
0,08 cm et les 4 plus petites longues en moyenne de 0,05 cm. Cavité
stigmatique orbiculaire. Fruits pendants, de couleur rouge brunâtre quand
ils sont immatures.
Voir dessin page 3 et photographies page 4.
Etymologie
Du latin pendulus, -a, -um = « qui pend », allusion au port, particulier pour
le genre, de cette espèce, poussant sur des parois rocheuses verticales, en
position non dressée, avec l'inflorescence qui pend dans une position
horizontale.
Habitat
On a trouvé des individus en fleurs de début décembre à mi-février, le pic
de floraison étant début janvier (été brésilien). Pousse en rupicole, à une
altitude comprise entre 700 et 1 200 m, sur des parois rocheuses verticales
humides, le long de cours d'eau (voir photographies page 8). La partie
sommitale de ces parois se compose principalement de champs de pierres
quartziques et plus rarement de champ dépourvus de pierres.
IV (1) - novembre 2003
Richardiana
5
Plantes poussant dans le même milieu : on n'a observé la présence
d'aucune autre espèce d'Orchidaceae sur les parois où pousse
Hoffmannseggella pendula ; quelques espèces de Velloziaceae, de petite taille,
sont communes, poussant elles aussi en position inclinée. Selon des tiers,
des plantes semblables, mais stériles, ont été observées dans des milieux
similaires de la Serra do Cipô.
Discussion
Hoffmannseggella pendula, sur le plan
végétatif, est l'une des plus petites
espèces du genre, avec un aspect
comparable à H. duveenii (Fowlie)
V. P. Castro & Chiron, H. ghillanyi
(Pabst) H. G. Jones, H.fournieri (Cogn.)
V. P Castro & Chiron, H. kettieana.
(Pabst) V. P Castro & Chiron, ces
espèces pouvant elles aussi présenter
des fleurs roses à lilas. A proximité
de son habitat, on peut rencontrer
H. briegeri (Blum. ex Pabst) V. P.
Castro & Chiron, H. rupestris (Lindl.) V. P. Castro & Chiron et H. ghillanyi -
les deux premières ayant une taille beaucoup plus grande et robuste - mais
ces espèces ne se rencontrent pas dans le même milieu.
On trouve H. duveenii à environ 100 km de distance de l'habitat de
H. pendula, dans des formations rocheuses semblables.
H. fournieri et H. kettieana se rencontrent à plus de 200 km en direction du
sud-est dans des terrains constitués de formations rocheuses de quartz,
d'arénite, et/ou de minerai (hématite et autres minerais).
H. ghillanyi se rencontre à proximité de H. pendula, mais dans les champs de
roches, poussant dans le sol accumulé dans les fissures. Si l'on ne considère
que la fleur, H. ghillanyi est l'espèce du genre à laquelle H. pendula
ressemble le plus ; toutefois, H. ghillanyi a des fleurs de couleur rose lilas
clair à lilas foncé, presque pourpre, souvent avec des traces de couleur
flamme sur les pétales, les marges du labelle plus foncées, et des callosités
basales de couleur aussi foncée que les pétales, ou davantage ; en outre,
H. ghillanyi a des tiges florales courtes, dépassant peu la longueur des
6
Richardiana
IV (1) - novembre 2003
feuilles, avec des fleurs ouvertes toutes en même temps, contrairement à
H. pendula qui possède un labelle presque blanc, une inflorescence
beaucoup plus longue et une floraison séquentielle.
Cette nouvelle espèce se reconnaît facilement, même sans fleurs, par la
morphologie des pseudobulbes et des feuilles, les premiers nettement
elliptiques, s'amincissant brusquement à l'intersection des feuilles, et
celles-ci également elliptiques, moins coriaces que celles de toutes les
autres espèces du genre, et plus planes que celles des espèces affines -
rappelant, dans de nombreux cas, Hadrolaelia coccinea (LindL) Chiron &
V. P. Castro.
Descreve-se um novo taxon para a Familia Orchidaceae, gênero Hoffmannseggella
H. G. Jones, a Hoffmannseggella pendula. Ocorre no estado de Minas Gérais, Brasil,
com hâbito rupicola peculiar em paredôes rochosos verticais, ümidos e com pouco
solo, ao longo de riachos, desde 700 a 1200 m.a.m., florindo no verâo brasileiro.
Vegetativamente, esta é uma das menores espécies do gênero, comparâvel a
H. duveenii , H ghillanyi, H kettieana, espécies que também podem apresentar flores
rosadas a lilases. Nas proximidades de seu habitat podem ser encontradas
H. briegeri, H. rupestris e H ghillanyi, as duas primeiras de porte muito mais avantajado
e robustas, mas estas nâo foram encontradas consorciadas. H. pendula tem
pseudobulbos de cilindricos, elipticos, até quase globosos; folhas elipticas,
medianamente coriâceas, planas a levemente acanoadas, e reflexas em relaçâo ao
pseudobulbo; inflorescências bastante caracterfsticas, até 9-floras com flores
dispostas no V3 distal, abrindo-se em sucessâo, mantendo-se abertas
simultaneamente cerca de très flores em média; raque cernua e mais ou menos
perpendicular em relaçâo ao paredâo rochoso. As flores apresentam pétalas e
sépalas de lilases a rosadas claras, labelo com lobos laterais brancos a levemente
rosados, lobo frontal branco com venaçôes e âpice lilases. H. duveenii é encontrada a
cerca de 100 km de distância do habitat de H. pendula, em formaçôes rochosas
semelhantes. H.fournieri e H. kettieana sâo encontradas a mais de 200 km em direçào
sudeste em campos rupestres. H. ghillanyi é encontrada nas proximidades, porém
présente nos campos rupestres, em solo acumulado em fendas de rochas. A espécie
com flores mais parecidas é a H. ghillanyi ; entretanto esta tem flores com coloraçâo
de rosa-lilâs claro a lilas escuro, quase purpüreas, com freqüente flameado nas
pétalas, as bordas do labelo mais escuras, e calosidades basais tingidas de cor tâo
escura ou mais que as pétalas; além disso, H. ghillanyi tem hastes florais curtas,
pouco ultrapassando o comprimento das folhas, com todas as flores abertas ao
mesmo tempo, ao contrario de H. pendula que possui labelo quase branco,
inflorescência muito mais longa e com floraçâo seqüencial. Esta nova espécie se
IV (1) - novembre 2003
Richardiana
7
distingue facilmente mesmo sem flores pela morfologia dos pseudobulbos e folhas,
os primeiros claramente elipticos, afilando-se bruscamente na interseçào das folhas,
estas também elipticas e menos coriâceas do que todas as outras espécies do gênero,
e mais planas do que as espécies afins. O nome dériva do latim pendulus, -a, -um =
"que pende", alusâo ao hâbito peculiar desta espécie dentro do gênero, pois ocorre
em paredôes verticais, em posiçâo nâo ereta, e com o escapo floral pendendo para
uma posiçâo horizontal.
H. pendula in situ (en fruit)
Habitat de H. pendula
Dessin et photographies : K. Lacerda
a Rua José Francisco Pereira, 251 - 33925-440, Ribeirào das Neves, MG, Brésil
b Al. Serra da Mantiqueira, 1107 - 34000-000, Nova Lima, MG, Brésil
c Rua Prof. Antonio Aleixo, 300/1701 - 30180-150, Belo Horizonte, MG, Brésil
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Richardiana
IV (1) - novembre 2003
Révision du genre Prosthechea Knowles
& Wescott et nouveau genre dans la
tribu Laeliinae (Orchidaceae)1
Guy R. Chiron* & Vitorino R Castro Neto**
Mots clés : Amérique tropicale, analyse cladistique, phylogénie,
Prosthechea , Pseudencyclia
Résumé
Une étude cladistique du genre Prosthechea sensu lato est menée sur la base
de l'analyse de 56 caractères morphologiques et écologiques mesurés sur 70
espèces représentatives. Elle révèle l'existence de deux groupes de plantes
bien séparés, ici traités comme genres autonomes : un genre Prosthechea
sensu restricto et un nouveau genre, Pseudencyclia.
Abstract
A cladistic study of the genus Prosthechea sensu lato is carried out based on
the analysis of 56 morphological and ecological characters, ploted on 70
représentative species. It shows that there are two well separated plants
groups, here treated as autonomous généra: a genus Prosthechea sensu
restricto and a new genus, Pseudencyclia.
Sumârio
Um estudo cladistico do gênero Prosthechea sensu lato é conduzido sobre a
base de anâlise de 56 caractères morfolôgicos e ecolôgicos medidos sobre 70
espécies représenta tivas. Este estudo révéla a existência de dois grupos de
plantas bem separados, aqui tratados como gêneros autônomos: un gênero
Prosthechea sensu restricto e um novo gênero, Pseudencyclia.
1 : manuscrit reçu le 21 septembre 2003
IV (1) - novembre 2003
Richardiana
9
Introduction
Le genre Prosthechea a été créé en 1838 par Knowles et Westcott sur la base
de Prosthechea glauca. Le nom fait référence à l'appendice que l'on peut
observer sur la face postérieure de la colonne chez cette espèce. Il est resté
inusité pendant plus d'un siècle et demi. L'espèce type a en effet été
transférée dès 1840 dans le genre Epidendrum par Lindley, puis, plus tard
dans le genre Encyclia, sous-genre Osmophytum, par Dressler et Pollard
(1971). Très récemment, Higgins a ressuscité le genre (Higgins, 1997) et y a
transféré plusieurs espèces, rangées jusqu'alors dans le genre Encyclia ,
sous-genre Osmophytum (Lindley) Dressler & Pollard. Ce point de vue est
majoritairement accepté mais ne fait toutefois pas l'unanimité : Withner
(2001) fait ainsi remarquer que Lindley, dans la structuration
infragénérique du genre Epidendrum qu'il publia en 1853, plaçait
Epidendrum (Prosthechea) glaucum dans le sous-genre Encyclium et non dans
le sous-genre Osmophytum. Il reconnaît le genre Prosthechea mais ne lui
accorde qu'une étendue fort réduite, définie par un labelle à longue base
linéaire, une veination quelque peu charnue de la zone du cal et la présence
d'une dent charnue au sommet du clinandre.
Qu'est donc le genre Prosthechea ? Knowles et Westcott le disaient proche
du genre Epidendrum, dont il se distingue par la présence d'un appendice à
la base du clinandre. Selon Higgins (1997), qui reprend pour l'essentiel la
comparaison que Dressler et Pollard (1971) faisaient des sous-genres
Encyclia sub-gen. Encyclia et Encyclia sub-gen. Osmophytum, les Prosthechea
sont des orchidées à pseudobulbes fusiformes, le plus souvent comprimés ;
ils ont 1-5 feuilles fines, une inflorescence tantôt à tige, tantôt sessile,
souvent issue d'une spathe bien développée ; les fleurs ne sont en général
pas résupinées ; le labelle est adné à la colonne sur environ la moitié de la
longueur de celle-ci, le cal a typiquement la forme d'un coussinet épais ; la
colonne est généralement gibbeuse et dépourvue d'ailes, avec une dent
médiane généralement grande, dressée, souvent couverte d'un appendice
charnu, obtus ou tronqué, en forme de poignée, ligulée et parfois fimbriée ;
les dents latérales sont séparées de la dent médiane par des sinus étroits et
profonds ; le rostellum n'est pas fendu.
Higgins (op. cit.) a transféré dans le genre Prosthechea, nous l'avons dit, la
totalité des espèces que Dressler et Pollard rangeaient dans leur sous-genre
Encyclia sub-gen. Osmophytum. Ce concept est beaucoup plus large que celui
que Lindley se faisait du sous-genre Epidendrum sub-gen. Osmophytum, créé
10
Richardiana
IV (1) - novembre 2003
dans Lindley (1839) et parfaitement délimité notamment dans Lindley
(1853) : Epidendrum à labelle adné, à tige en forme de pseudobulbes, à
inflorescence en racème ou en panicule, et à labelle entier2. Au contraire,
Dressler et Pollard, dans leur sous-genre, ont placé des plantes à labelle
trilobé. En fin de compte, le genre Prosthechea sensu Higgins comprend à ce
jour une centaine d'espèces fort diverses, dont certaines ont été placées par
tel ou tel auteur, à tel ou tel moment, dans des genres ou des sections
particulières. Mais toutes ces espèces ne possèdent pas tous les caractères
distinctifs rappelés plus haut. Notamment les pseudobulbes ne sont pas
toujours fusiformes, les fleurs sont parfois résupinées, le cal se prolonge
parfois en 1-5 veines charnues jusqu'à l'apex du labelle. Des groupes plus
ou moins naturels peuvent donc être distingués dans un genre aussi divers
(voir à titre d'exemple Chiron [2003]).
Nous souhaitons ici présenter les résultats d'une étude cladistique menée
sur une proportion significative des espèces concernées, en proposer une
organisation sur la base des groupes monophylétiques mis en évidence par
cette étude et en dégager les conséquences taxinomiques.
Matériel
Cette analyse cladistique est basée sur l'observation de 56 caractères
morphologiques ou écologiques, dont la liste est donnée sur le tableau 1.
Pour 51 d'entre eux, nous avons choisi une définition à deux états
possibles, permettant un codage par un seul chiffre binaire (0 ou 1), tandis
que les 5 autres possèdent trois états et nécessitent un codage sur deux
chiffres binaires. Les caractères variables de manière continue sont
comparés à un seuil pour être ramenés à une valeur binaire. Le choix de ce
seuil est évidemment subjectif : il a en général été choisi de telle sorte (a)
que les indécisions soient minimisées ou, à défaut, (b) que la moitié des
espèces environ se trouve de part et d'autre de ce seuil.
Un certain nombre de caractères n'ont pas été pris en compte ici, car ils sont
a priori constants dans le genre Prosthechea sensu Higgins : aplatissement
plus ou moins prononcé des pseudobulbes, texture des feuilles, appendice
de la dent médiane, position relative de la dent médiane et de l'anthère,
forme des sinus de la colonne. Par contre certains autres, supposés pourtant
2 : « In the whole of this division the lip is absolutely undivided, without any apparent tendency
to even rudimentary subdivision ».
IV (1) - novembre 2003
Richardiana
11
Tableau 1 : liste des caractères morphologiques
1. Rhizome : plutôt allongé (0) - plutôt court, pseudobulbes tassés (1)
2. Racines : fines, < 1,5 mm (0) - épaisses, > 1,5 mm (1)
3. Hauteur de la plante (hors inflorescence) toujours : < 20 cm (0) - > 20 cm (1)
4. Pousses disposées : de manière alternée le long du rhizome (0) - sans ordre
particulier (1)
5. Nombre d'entrenoeuds sur le pseudobulbe, rhizome non compris, =1 (0) - >1 (1)
6. Pseudobulbes : ovoïdes, hauteur/ diamètre < 3 (0) - plus ou moins allongés et
plus ou moins renflés, fusiformes (1)
7. Pseudobulbes : longitudinalement ridés (0) - ou non (1)
8. Pseudobulbes : nettement plus courts (0) - plus ou moins aussi longs (1) que
les feuilles
9. Pseudobulbes avec un pédoncule : bien formé (0) - peu marqué ou absent (1)
10. Nombre de feuilles : égal à 1 (0) - > à 1 (1)
11. Feuille elliptique-ovale. L/l < 8 (0) - linéaire. L/l > 8 (1)
12. Apex des feuilles : arrondi ou obtus (0) - pointu ou aigu (1)
13. Inflorescence sur pseudobulbe mature (0) - ou non encore mature (1)
14. Spathe < 25 mm (0) - > 25 mm (1)
15. Inflorescence : biflore, parfois triflore (0) - multiflore (1)
16/17. Rapport « longueur de l'inflorescence (pédoncule + rachis) sur longueur de la
feuille » : < 0,8 (00) - de 0,8 à 1,2 (01) - > 1,2 (11)
18. Fleurs : réparties sur au moins la moitié de la tige (0) - regroupées au sommet
de la tige (1)
19. Fleur résupinée (0) ou non résupinée (1)
20. Pédoncule : avec noeuds et/ou bractées (0) - sans noeud ni bractée (1)
21. Fleurs s'ouvrant : toutes en même temps (0) - successivement (1)
22. Fleur : parfaitement ouverte, sépales et pétales dans un plan (0) - ne s'ouvrant
pas totalement (1)
23. Diamètre de la fleur < 30 mm (0) - > 30 mm (1)
24. Face externe des pétales et/ ou sépales : lisse (0) - verruqueuse ou granuleuse (1)
25. Sépales et pétales : concolores (0) - tachetés (1)
26. Rapport « longueur du pédicelle/ diamètre de la fleur étalée » < 0,7 (0) - > 0,7 (1)
27. Ovaire : circulaire ou presque (0) - triangulaire, ou ailé, ou aplati (1)
28. Longueur de la bractée florale < 3 mm (0) - > 3 mm (1)
29. Pétales : moins larges ou à peu près aussi larges (0) - beaucoup plus larges (1)
que les sépales
30. Pétales : parallèles (ou presque) au sépale dorsal (1) - non comme ci-avant (0)
31 Pétales : ondulés (0) - ou non (1)
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Richardiana
IV (1) - novembre 2003
et écologiques relevés
32. Sépales et pétales : cassants (0) - souples (1)
33. Extrémité des pétales et sépales : pointue (0) - arrondie (1)
34. Sépale dorsal : linéaire à lancéolé, L/l > 4 (0) - elliptique à ovale. L/l < 4 (1)
35. Sépales latéraux : droits (0) - falciformes (1)
36/37. Labelle : entier (00) - trilobé à lobes latéraux très petits devant le lobe médian
(10) - trilobé à lobes subégaux, ou à lobe médian petit (11)
38/39. Labelle : à lobes latéraux repliés au-dessus de la colonne (00) - légèrement
concave ou plus ou moins plan (01) - à lobes latéraux ou à marges repliés
vers le bas (11)
40/41. Apex du lobe médian : arrondi à mucroné (00) - aigu (01) - acuminé (11)
42. Labelle : nettement plus long que large (0) - aussi long ou moins long que
large (1)
43. Gorge du labelle : présentant des lignes colorées (0) - sans lignes colorées (1)
44. Labelle : longuement onguiculé (0) - sans onglet allongé (1)
45. Labelle, ou son lobe médian, garni d'excroissances plus ou moins alignées :
non (0) - oui (1)
46. Labelle adné à la colonne sur le tiers de la colonne au maximum (0) - sur la
moitié au moins de la colonne (1)
47/48. Cal : en masse restreinte à la partie basale du labelle (00) - en coussinet épais
plus ou moins denté à l'avant, s'arrêtant brusquement à la moitié environ du
labelle (01) - se prolongeant par (1) 2-3 (5) veines jusqu'à l'apex du labelle
(11)
49. Colonne : allongée. L/l > 2 (0) - trapue. L/l < 2 (1)
50. Colonne : gibbeuse (0) - ou droite (1)
51. Longueur relative de la colonne par rapport au labelle inférieure ou égale à
1/2 (0) - supérieure ou égale à 2/3 (1)
52. Dent médiane : nettement plus courte (0) - plus longue ou presque (1) que
dents latérales
53. Marge de la dent médiane : entière, lisse (0) - denticulée (1)
54. Surface stigmatique : plus large que longue (0) - aussi longue ou plus longue
que large (1)
55. Présence en Amérique centrale : non (0) - oui (1)
56. Présence en Amérique du sud : non (0) - oui (1)
57. Epoque de floraison : semestre où les jours sont plus longs que les nuits (0) -
semestre où les nuits sont plus longues que les jours (1)
58. Altitude inférieure de l'habitat : < 500 m (0) - > 500 m (1)
59. Altitude supérieure de l'habitat : < 1500 m (0) - > 1500 m (1)
60 La fleur contient-elle de l'oxalate de calcium : non (0) - oui (1)
61 Parfum : absent (0) - présent (1)
IV (1) - novembre 2003 Richardiana 13
constants mais ne l'étant pas en réalité, ont été inclus dans notre étude,
comme la taille de la spathe, la résupination des fleurs, la forme du cal, etc.
Le relevé des caractères a été effectué tant sur des plantes vivantes (en
plusieurs exemplaires dans la mesure du possible) que dans les diverses
descriptions que l'on peut trouver dans la littérature. Chaque fois que cela
a été possible, les données ont été recoupées. Quand, chez une espèce
donnée, un caractère est assez variable pour prendre, selon le cas, la valeur
0 ou la valeur 1, il a été codé par un « ? » (qui sert également, par ailleurs,
à indiquer qu'un caractère n'a pas pu être évalué). L'identification des
plantes vivantes (toutes sauvages) et la vérification des noms sous lesquels
les descriptions consultées ont été publiées ont fait l'objet de toute notre
attention.
Nous avons ainsi analysé 70 espèces du genre Prosthechea sensu Higgins,
plus trois espèces d 'Encyclia à titre de référence externe ( outgroup ), une
espèce mexicaine, E. meliosma, et deux représentants brésiliens, E. dichroma
et E. duveenii. Nous avons donc obtenu une matrice de 73 x 61 données 0/1,
le plus précisément et le plus complètement possible renseignée (voir
tableau 2).
Certains de ces caractères se sont révélés (quasi) constants sur l'échantillon
étudié et, par conséquent, peu utiles à notre étude : il s'agit notamment des
caractères 8 (le pseudobulbe est le plus souvent plus court que la feuille),
13 (l'inflorescence se forme toujours sur un pseudobulbe mature à une ou
deux exceptions près), 15 (l'inflorescence est toujours multiflore, à de très
rares exceptions près, et, en tout cas, jamais uniflore), 24 (la face externe des
tépales est toujours lisse, à de très rares exceptions près), 29 (les pétales ne
sont jamais beaucoup plus larges que les sépales), 30 (les pétales ne sont
jamais parallèles au sépale dorsal), 33 (l'apex des tépales est toujours
pointu), 45 (sauf exception, le labelle ne porte pas d'excroissances) et 60 (les
fleurs contiennent toujours des cristaux d'oxalate de calcium). Un caractère
nous a au contraire paru plus significatif en matière de systématique et
nous lui avons attribué un poids double : il s'agit du caractère 19 (fleurs
résupinées ou non). Nous avons doublé également le caractère 32, pour
mieux tenir compte de la consistance des fleurs.
Méthode
L'exploitation de ces données, en vue d'obtenir des reconstructions phylo¬
génétiques, a été confiée au programme PHYLIP, et plus précisément à 3 de
ses logiciels de base : SEQBOOT, MIX et CONSENSE, mis à disposition par
l'Université de Washington, Seatle, USA (Felsenstein, 1989, 1993).
14
Richardiana
IV (1) - novembre 2003
SEQBOOT est un outil général de re-échantillonnage qui permet notamment
d'obtenir un jeu de plusieurs matrices de données construites à partir de la
matrice initiale par appauvrissement aléatoire. Nous avons choisi la méthode
de re-échantillonnage dite « bootstrap », qui consiste à tirer au hasard pour
chaque espèce autant de caractères qu'en comporte la matrice initiale, avec
remise en place du caractère tiré. On obtient ainsi une matrice de même taille
que la matrice initiale, mais dans laquelle certains caractères sont absents
alors que d'autres sont dupliqués. On recommence cette opération un grand
nombre de fois. A condition que les caractères évoluent indépendamment, on
montre que le résultat équivaut à construire autant de matrices à partir de
plantes différentes. Cette opération permet de calculer la « solidité » d'une
branche, mesurée par le taux d'apparition de cette branche dans les jeux de
caractères obtenus. Nous avons ici choisi un nombre de re-échantillonnages
égal à 100. Les nombres portés sur les cladogrammes sont donc à lire comme
des pourcentages.
MIX est un logiciel qui, pour chaque jeu de données, recherche tous les arbres
les plus parcimonieux (c'est-à-dire minimisant le nombre des changements
d'état nécessaires). Puisque les caractères étudiés peuvent tout autant varier
de l'état 0 à l'état 1 que du 1 au 0, c'est la méthode de Wagner que l'on a
adoptée pour traiter nos données. Nous ne discuterons pas ici des
hypothèses de base sur lesquelles sont fondées les méthodes de parcimonie :
elles sont, notamment, bien explicitées dans Felsenstein ( op . cit.). Les options
retenues sont : traitement des espèces dans l'ordre de la matrice d'entrée
(l'alternative étant de les traiter dans un ordre aléatoire ; mais les espèces
sont classées par ordre alphabétique dans la matrice d'entrée, ordre que l'on
peut considérer comme aléatoire d'un point de vue phylogénétique ; un
essai, fait en optant pour un ordre d'entrée aléatoire, a d'ailleurs donné un
résultat identique) - parcimonie sans seuil - état ancestral des caractères
inconnu.
CONSENSE est un programme qui recherche l'arbre-consensus à partir de
l'ensemble des arbres tracés par le logiciel MIX. Il recherche les groupes
monophylétiques qui apparaissent le plus fréquemment dans cet ensemble
d'arbres et indique, pour chaque fourche (ou nœud), la fréquence
d'apparition du groupe situé à droite de cette fourche ( bootstrap ). Ce
programme permet également d'enraciner de manière fictive l'arbre-
consensus, si l'on précise l'espèce qui se trouve à la racine (dans notre cas, il
s'agit de l'une ou l'autre des espèces à'Encyclia). D'une manière générale.
Richardiana
IV (1) - novembre 2003
15
Tableau 2 : matrice des données
abbreviata
0001011001
0000000111
1000100000
1100000010
aemula
0001011000
0110101111
0010001010
0100000011
alagoensis
0101711011
1700700110
0000001000
1101100010
aUemanii
1111000001
0171101010
0010010001
0100100010
allemctnoides
1710010011
1001101010
0010117111
0100100010
baculus
0111010111
1101000111
0010000010
1100000011
bennetti
0111111111
1001101111
0000011000
0001011110
bicamerata
1711101011
0001111010
0000010700
1001011110
boothiana
1100001011
0111111100
0000170000
1101011110
brachychila
0111111001
1001101011
0000100000
0001011110
brasscrvolae
0010701011
0001111000
0110011007
1100000010
bulbosa
1111010001
1101100011
1010010100
0100100010
calamana
0000111001
1100000711
0000110000
1110700010
camposportoi
1000000011
0100101011
0000011000
1100100011
campylostalix
1111000010
0001111001
0117001700
1700111010
carrii
1101001011
0101100010
0010000000
1100000110
chacaoensis
1111001011
0001100110
0010000100
1101000010
chimborazoensis
0011010011
0101101011
0010000101
0100100011
chondylobulbon
0711110001
1100100111
0010000000
1100000011
cochleata
1111700001
0111101111
1010101101
1100100010
concolor
1101001010
0101111000
1000010100
1101010010
crassilabia
0110110111
0101101011
0011100100
1001011110
cretacea
1111001011
0001101700
1000010100
1101010010
elisae
0110110001
0101101011
0010110100
1001011110
fausta
1717710101
100170101?
1710071100
0110100010
fragrans
0111011010
0101100111
0010001110
0100000011
fusca
0711111111
1000101010
0010000100
1001111010
garciana
0001071010
0007000111
0010101100
1101000010
ghlesbreghtiana
1001000011
1101011100
0010100100
1100010010
glauca
1001001010
0100111010
1100011100
1101010010
glumacea
0111010000
0001101011
1110010001
0100100110
grammatoglossa
0001011011
1100101017
1000010000
1101011000
guttata
0110111001
1107101011
1101100100
1011011000
hajekil
0111110111
1101101011
0000100100
1001011010
hartwegi
1011111101
1007101011
1010100100
1011011010
hastata
1707707070
1100111100
0010177700
1101010010
kautskyl
0000010001
017010111?
0000011700
1111000011
16 Richardiana
1001010001 00001110070
1001010011 01101100111
1001010071 0007010001?
110171001? 0777017011?
1001710010 00110110117
1101010011 01001100071
1111000111 11000101170
1111000111 11011011171
0111001100 11071010070
1111000111 110017?????
1017001101 01111001171
1001010010 01010101711
1001010010 0107010017?
1001710001 01000100117
0010710101 1100101117?
1001010010 01000101017
1101010011 00001001070
1001010001 0107010007?
1001010011 00001001171
1101010011 00001170110
0017001101 0100100117?
1011000111 11000101111
1111001111 71001011171
1111000100 11000111010
1001010070 0777010011?
1001010001 01001000011
1111101111 1101011117?
1001010011 00000177770
0111001110 01001001170
0010000100 11071001070
1001010010 01000100111
1111010111 11000101070
1111000111 11101001171
1111010111 11000111170
1111010110 1000011117?
0111011107 0107100117?
1001710001 0100011017?
IV (1) - novembre 2003
relevées sur les espèces étudiées
latro
0100100101
100710101?
0110071170
1100100111
1001710010
0170017771?
linkiana
0011110001
1100101001
1000100100
1100010010
0017011101
11001071110
livida
0101100001
1107111100
1100001000
1101010010
0011101111
71001100070
magnispatha
1710001011
0101111100
0010100100
1101011110
0011010100
1107101117?
michuacana
1111101011
0100111000
1000010100
1101010010
0011001101
01001001117
mulasü
0011101011
0001101000
0110001001
1100000010
1017001101
01111001171
neurosa
0001011001
1107000111
0010000000
1100000011
1001010011
00071011070
ochracea
0001011011
1100101010
0000011100
1011011000
1111000111
11101001170
pachysepala
1111110101
0000101010
0010111000
1001011110
1111000101
11000101011
panthera
0071011001
1001101010
0000171700
1001011000
1111000111
11101001170
pringlei
1707707070
1101111100
0000000100
1100010010
1111001111
0000100117?
prismatocnrpa
0111000011
0001111007
0010100700
1100110011
1011001101
01111001171
pseudopygmaea oooioiioil
0017100011
1000011700
1101111000
1111010111
11001011170
pterocarpa
0011101001
1100101000
1000000100
1100010010
1011110101
01001071110
punctulata
1111001011
7101111000
1000010000
1107010010
7017010100
11017001111
pygmaea
0001011001
0100000711
7000011000
1100111001
1111010111
11001110070
radlata
0011110001
1010101110
0010000110
1101000010
0101010001
01101000171
regnellana
1011010011
1101101010
0010101700
0001111010
0011010110
11001000170
rhynchophora
7001011010
1100101011
1010070000
1100011001
1011010111
71001001071
semiaptera
0011011011
1107101000
1110100100
1100010010
0011010101
01001001170
silvana
0110111101
0101101111
0110001000
1101000010
1001010001
00000110010
spondlada
1111710010
0101101011
0010000100
0101100011
1101010011
01101011171
squamata
1101011011
0100111010
1100011100
1701010010
0010000101
11000101070
tardiflora
1111101011
0001111000
0011171000
1100110010
1011011101
71101010070
tripunctata
1001101011
1100100100
0010001000
1100010110
0011011101
01001001110
trulla
1111111001
0101100011
0010000000
1101000010
1101010011
00001000011
vagans
0101010011
0000101111
0010001700
1100000010
1001010011
00011001071
varicosa
1111101111
0101111107
1000010000
0101110010
1011010101
7107101117?
venezuelana
1701010010
0001100111
0000107100
0101000011
1001010071
0107011007?
venosa
0111110001
1010101001
1010100100
1100010010
1011010101
01001001110
vespa
0110000001
0000101010
0010111000
1001011110
1111000110
11000100010
vinacea
1011010011
1101101010
0010101100
0001111010
0111070111
1107017117?
vitellina
1701101011
7000111000
0010000110
1101000010
1011010101
00011001170
E-meliosma
1110100011
1000111000
1010100110
1101110000
1001010101
10001000000
E-dlchroma
1010170011
7700111100
0010000010
1101010000
0101010101
10010100000
E-duveenii
1110100011
1100111000
1010000000
1101010000
0101010101
10010101001
IV (1) - novembre 2003 Richardiana 17
les fréquences d'apparition d'un « nœud » donné dans les reconstructions
phylogénétiques sont faibles, dès lors qu'on utilise les données
morphologiques, souvent un peu floues du fait des variations continues des
caractères. Nous considérons que, pour l'arbre de la figure 2, une fréquence
supérieure ou égale à 20% correspond à une bonne probabilité que le nœud
soit représentatif de la réalité, tandis qu'une fréquence inférieure à 10%
indique au contraire que le nœud est mal défini : il est alors préférable de
reconnaître que l'analyse ne permet pas de préciser l'organisation
phylogénétique à cet endroit, ce que l'on traduit graphiquement par le
remplacement d'un nœud à faible fréquence par un « peigne » à trois
branches, comme l'illustre la figure 1 : dans cet exemple, le nœud C
disparaît, car il est jugé non significatif, les trois groupes de droite (ZY, X et
W) étant en conséquence ramenés au même niveau phylogénétique.
Z
Y
X
W
V
15
25
D
30
B
A
Z
Y
X
W
V
Le nœud C disparaît et le nœud B devient trichotomique
Figure 1 : nœud mal défini
Résultats et discussion
La figure 2 reproduit le cladogramme obtenu dans les conditions précisées
plus haut (la figure 2a se poursuit vers le haut par la figure 2b, qui, elle-
même, se prolonge dans la figure 2c). La longueur totale de l'arbre le plus
parcimonieux est de 562 changements d'états, ce qui donne un indice de
consistance faible (0=0,11), indiquant un fort taux d'homoplasie dans la
population étudiée, pour les caractères mesurés. Nous observons plusieurs
groupes de plantes, délimités individuellement sur la figure par une barre
verticale grisée repérée d'une lettre, qui seront discutés en détail plus loin.
Nous n'avons pas porté sur cette figure les caractères variant le long de
chaque branche, mais cela sera fait, en se limitant aux caractères les plus
significatifs, sur la figure 3. L'ensemble des espèces étudiées diffère des 3
Encyclia par les caractères 39 (les lobes latéraux du labelle ne sont pas
18
Richardiana
IV (1) - novembre 2003
repliés au-dessus de la colonne, sauf chez 3 ou 4 espèces), 43 (absence de
lignes colorées convergeant vers la base du labelle ; toutefois ce caractère
réapparaît dans l'un des groupes, nous y reviendrons), 52 (la dent médiane
de la colonne est massive) et 60 (présence de cristaux dans les fleurs). Nous
avons vu plus haut qu'il y avait d'autres différences, relatives à des
caractères non pris en compte dans notre étude.
Deux sous-ensembles nous paraissent aisément identifiables à l'intérieur de
cet échantillon. Un premier sous-ensemble, A - caractérisé par l'évolution
des caractères 6 (les pseudobulbes sont fusiformes, même si certaines
espèces ont des pseudobulbes plus trapus), 19 (les fleurs ne sont pas
résupinées) et 47 (le cal ne se prolonge pas en veines charnues jusqu'à l'apex
du labelle) - contient les quatre groupes repérés par Al ( bootstrap 81%), A2
(20%), A3 (33%), A4 (45%).
Le groupe Al renferme l'espèce type du genre Prosthechea, P. glauca. Withner
(2001) limite d'ailleurs le genre Prosthechea à ce seul groupe, caractérisé
notamment, vis à vis des trois autres, par un labelle à base très allongée. Les
segments floraux ne sont pas souples mais plutôt cassants.
Le groupe A3 contient les espèces que Dressler et Pollard (1976) plaçaient
dans leur section Hormidium du genre Encyclia. Il est caractérisé par un
labelle à lobe médian pointu et à lobes latéraux grands et ronds, redressés
vers le haut jusqu'à entourer la colonne et par une dent médiane de la
colonne nettement plus longue que les dents latérales.
Le groupe A4 contient les espèces à labelle entier (il correspond en fait au
sous-genre Epidendrum sous-genre Osmophytum, sensu Lindley, non sensu
Dressler & Pollard), et orné de lignes colorées convergeant vers sa base ;
une autre particularité de ce groupe est que le labelle est soudé à la colonne
sur une portion particulièrement grande de la colonne (au moins la moitié
de la colonne) ; on ne retrouve ce trait que chez le groupe A3 et certains
membres du groupe A2. Les représentants de ce groupe se rencontrent dans
toute la zone néotropicale. Ils présentent des caractères relativement
homogènes sur l'ensemble du groupe, de sorte qu'il est difficile d'y voir des
subdivisions nettes. Une organisation du groupe selon la concavité du
labelle pourrait être envisagée - Prosthechea fragrans a, par exemple, un
labelle fortement concave, tandis que P. carrii présente un labelle à marge
repliée vers le bas - mais, en réalité, on trouve des formes intermédiaires
qui rendent peu utile ce type de subdivision. Quoiqu'il en soit, l'observation
de la figure 2c ne suggère aucune organisation particulière du groupe.
Richardiana 19
IV (1) - novembre 2003
Figure 2a : cladogramme des espèces de Prosthechea sensu lato
2b
34
82
16
17
83
39
10
24
9
38
31
46
22
96
34
25
79
cretacea
varicosa
punctulata
michuacana
concolor
boothiana
magnispatha
ghiesbreghtiana
pringlei
tripunctata
hast ata
livida
pterocarpa
semiaptera
linkiana
venosa
campylostalix
brassavolae
mulasii
prismatocarpa
tardiflora
vitellina
E.dichroma
E.duveenii
E. meliosma
B5
20
Richardiana
IV (1) - novembre 2003
Figure 2b : cladogramme des espèces de Prosthechea (suite)
rhynchophora
grammatoglossa
pygmaea
pseudopygmaea
crassilablia
elisae
pachysepala
vespa
brachychila
bennettii
bicamerata
panthera
ochracea
guttata
hartwegii
fusca
hajekii
regneliana
vinacea
glauca
squamata
2a
IV (1) - novembre 2003
Richardiana
21
Figure 2c : cladogramme des espèces de Prosthechea (suite et fin)
18
10
10
45
2b
34
24
11
19
21
14
44
35
13
allemanoides
WËttj
îjÊMSM
fausta
bulbosa
mm
glumacea
’M
cochleata
allemanii
.
spondiada
mü
IfiSfMlC
chimborazoensis
msn
jgv
SsSilSï
radiata
chondylobulbon
mm*
neurosa
abbreviata
baculus
j|j
fragrans
A4
aemula
calamaria
kautskyi
Ijfpt
camposportoi
.
alagoensis
in
garciana
iiigl
venezuelana
vagans
silvana
latro
trulla
carrii
V'
chacaoensis
22
Richardiana
IV (1) - novembre 2003
Le groupe A2, enfin, est constitué d'espèces dont les fleurs ont tendance à
être plutôt cireuses, cassantes, dont le labelle trilobé possède des lobes
latéraux au moins aussi grands que le lobe médian, et qui sont originaires
principalement des Andes, avec quelques espèces du Brésil et quelques
autres du Mexique et/ou d'Amérique centrale. La figure 2b fait ressortir 4
sous-groupes, ou complexes : « vespa » (25%), « brachychila » (33%) auquel on
peut associer P. bicamerata, « ochracea » (20%) et « hartwegii » (20%) auquel on
peut associer le couple P regneliana-P. vinacea. Notons que les espèces du
complexe « vespa » possèdent des labelles à trois lobes de taille équivalente,
qui est, chez certaines, très réduite par rapport à la taille globale du labelle
(en fait la longueur des lobes devient très petite devant leur largeur). Il
pourrait s'agir d'une évolution à partir du reste du groupe, par réduction et
(quasi) disparition des lobes.
Les groupes A2, A3 et A4 partagent une autre synapomorphie, la longueur
de l'inflorescence, qui n'excède jamais nettement celle des feuilles, à l'opposé
de la plupart des autres groupes de notre étude. Pour le reste, ils présentent
entre eux des différences importantes, au moins équivalentes à celles qu'ils
présentent, chacun, avec le groupe Al, notamment des différences dans les
détails du cal, non pris en compte dans la partie cladistique de l'étude et
précisés plus loin. Quant au statut à accorder à ces groupes, nous ne
souhaitons pas ici suivre la conception de Withner ( op . cit.) et réduire le genre
Prosthechea aux seules espèces à base du labelle allongée ; nous maintenons
donc dans ce genre les espèces des groupes A2, A3, A4, que nous proposons
de traiter en tant que sous-genres. Mais nous sommes conscients que l'on
peut être d'un avis différent et décider d'organiser ces espèces en deux ou
trois genres distincts.
Le groupe Al constitue donc le sous-genre Prosthechea sub-gen. Prosthechea.
Le groupe A4 sera le sous-genre Prosthechea sub-gen. Osmophytum, caractérisé
par un labelle souple, entier, orné de lignes colorées convergeant vers sa base.
Le groupe A3 sera le sous-genre Hormidium, caractérisé par un labelle
adné sur au moins la moitié de la colonne, un lobe médian triangulaire, des
lobes latéraux repliés vers le haut, parfois recouvrant la colonne. Nous
proposons enfin de nommer Equiloba le sous-genre contenant les espèces
dont le labelle présente trois lobes égaux ou sub-égaux (groupe A2). Dans ce
sous-genre, les complexes évoqués ci-dessus peuvent être traités comme des
sections, car ils sont bien différenciés : la section Longiloba (complexe
« ochracea ») est caractérisée par un labelle adné seulement à la base de la
IV (1) - novembre 2003 Richardiana 23
à
colonne, un lobe médian plus long ou aussi long que large, des lobes
latéraux repliés au-dessus de la colonne et des sinus de la colonne
denticulés ; la section Rotundiloba (complexe « hartwegii ») est caractérisée
par un labelle adné sur au moins la moitié de la colonne, un lobe médian
arrondi et des lobes latéraux dans le plan du labelle ; la section Equiloba
(complexe « brachychila ») est caractérisée par un labelle adné sur moins du
tiers de la colonne, un lobe médian arrondi, des lobes latéraux plus ou moins
courbés vers le bas et, souvent, des isthmes entre lobes latéraux et médian
larges ; la section Parviloba (complexe « vespa ») est caractérisée par un labelle
adné sur au moins la moitié de la colonne et des lobes très réduits, parfois
imperceptibles, les latéraux étant plus ou moins courbés vers le bas.
Le cal du sous-genre Prosthechea (masse charnue prolongée à l'avant par
une dent ou une veine charnues mais ne dépassant pas le milieu du lobe
médian) est intermédiaire entre celui des Encyclia (2 veines charnues se
prolongeant de la base jusqu'à l'apex du labelle, délimitant une sorte de
cuvette centrale et parfois se soudant en une seule, parfois encadrant une
troisième veine née en avant de la cuvette) et celui des autres sous-genres
de Prosthechea : Equiloba et Hormidium (coussin épais, avec ou sans cuvette
centrale, denté ou non à l'avant, ne dépassant pas la base du lobe médian),
et Osmophytum (masse plus ou moins épaisse restreinte à la base du labelle).
Le deuxième sous-ensemble. B, réunit en fait les espèces non comprises
dans le premier. Les groupes qui le constituent, bien qu'apparaissant
nettement dans la reconstruction phylogénétique, sont difficilement
caractérisables individuellement par l'évolution de tel ou tel caractère
particulier. Ils ne sont définis par aucune synapomorphie et rien, en
conséquence, dans nos résultats, ne justifie de ne pas les réunir au sein du
même « clade », qui se distingue du genre Encyclia par les caractères déjà
précisés plus haut (feuilles fines, présence d'une spathe, labelle sans lignes
colorées, colonne sans aile, avec une dent médiane bien développée,
notamment) et du sous-ensemble A par les caractères distinctifs de ce
dernier. Il présente en outre des fleurs à labelle trilobé, avec des lobes
latéraux nettement plus petits que le lobe médian, voire insignifiants à nuis
chez certaines espèces, plus ou moins plan, avec tout ou plus les marges du
lobe médian et/ou les extrémités des lobes latéraux courbées vers le haut,
mais jamais avec des lobes latéraux repliés en tube au-dessus de la colonne,
comme chez les Encyclia. Les espèces qui le constituent sont dans leur très
grande majorité originaires du Mexique, l'une, P. boothiana, se trouvant
24
Richardiana
IV (1) - novembre 2003
également en Floride et dans les Caraïbes, deux autres, P. brassavolae et
P. varicosa, pouvant être observées jusqu'au Panama, et même jusqu'en
Equateur pour P. livida, 3 étant confinées au Costa Rica et au Panama
(P prismatocarpa, P tardiflora et P campylostalix). Le Mexique pourrait donc
être le centre d'évolution de ce sous-ensemble. Il nous semble légitime de ne
pas placer ces espèces dans le genre Prosthechea - puisque, pour au moins
trois caractères significatifs, elles présentent des différences importantes par
rapport à la définition que Higgins (1997) donne du genre : pseudobulbes
généralement moins allongés et moins aplatis, fleurs résupinées et cal
prolongé par une ou plusieurs veines charnues jusqu'à l'apex du labelle ; à
quoi il convient d'ajouter la forme particulière du labelle rappelée ci-dessus,
que l'on ne retrouve chez aucun des sous-genres de Prosthechea - et de les
traiter en conséquence dans un genre nouveau décrit ci-dessous sous le nom
de Pseudencyclia.
Un seul des groupes constituant ce genre est bien défini (B5 : 22%) et pourrait
probablement recevoir un rang taxinomique formel, mais, dans l'état actuel
de nos connaissances, nous préférons le considérer comme un complexe
informel : il s'agit du complexe « brassavolae » (P. brassavolae , P. campylostalix ,
P. mulasii, P prismatocarpa , P punctulata , P tardiflora), constitué de plantes à
labelle longuement aigu, originaires notamment du Costa Rica (voir en
particulier Pupulin [2002] pour une discussion de ce complexe).
Prosthechea vitellina, enfin, occupe dans notre reconstruction phylogénétique
une place particulière, intermédiaire entre Encyclia et Pseudencyclia. On ne
peut le placer dans le genre Encyclia car il présente plusieurs caractères qui
l'en différencient nettement : pseudobulbes légèrement comprimés latérale¬
ment, inflorescence issue d'une spathe, labelle entier, sans lignes colorées,
cal s'arrêtant à l'apex de la colonne, dent médiane de la colonne forte. Mais
il ne nous paraît pour autant pas justifié de créer un genre autonome pour
lui seul. Par ailleurs, il faut noter que, dans 25% au moins des arbres
obtenus, cette espèce se trouve groupée avec d'autres espèces à labelle
entier ( brassavolae et mulasii). Le plus sage pour le moment nous semble
donc d'adopter une position conservative et de considérer qu'elle fait partie
du genre Pseudencyclia (même si, dans 34% des arbres, elle en est séparée).
L'arbre général que nous venons de discuter étant à la fois complexe et peu
défini à certains endroits, nous avons ensuite utilisé une matrice de données
réduite, obtenue en limitant le nombre de taxons (prise en compte non plus
Richardiana
25
i
IV (1) - novembre 2003
É
des espèces individuelles mais des
groupes évoqués ci-dessus) et le nom¬
bre de caractères (prise en compte des
caractères définissant ces groupes : 16,
19, 32, 36/37, 38/39, 43, 44, 46, 47/48, 51,
52 ; pour consolider le sous-ensemble
B, nous avons regroupé les caractères
55/56 en 55 : groupe endémique
d'Amérique Centrale [1] ou non [0]) :
voir tableau 3. Le cladogramme obtenu
est reproduit sur la figure 3 ; son indice
de consistance est CI = 0,50 et l'indice
de rétention : RI = 0,77.
Pr sgPr
111100110001110
Pr sgEqs Eq
010111111001110
Pr sgEqs
Lo
010110011001110
Pr sgEqs
Ri
010111111001110
Pr sgEqs
Ro
010110111101110
Pr sgHo
011110011101110
Pr sg Os
OllOOOlOllOOObO
Ps 1
lOUOOlllbblbll
Ps 2
10111111 lbbl 111
Ps 3
101100 lllbl 10 11
Ps 4
OOllOOllllblOll
Ps 5
1 0 IbO 0 1 lbbl lbl 1
vitellina
lOlOOOllllOlObl
Encyclia
101100001101100
Tableau 3 : matrice réduite
26
51, 43, 36, 48
16
47
39
37
42
32
42
39
46
60
38
Prosthechea sg Osmophytum
Prosthechea sg Hormidium
Prosthechea sg Equiloba
Rotundiloba
Prosthechea sg Equiloba
Longiloba
Prosthechea sg Equiloba
Equiloba
Prosthechea sg Equiloba
Parviloba
39, 49, 52
38
55
37,38
29
51
45
16
47
17
16
36
Prosthechea sg Prosthechea
Pseudencyclia 2
Pseudencyclia 1
Pseudencyclia 3
Pseudencyclia 5
Pseudencyclia 4
P. vitellina
Encyclia
Figure 4 : cladogramme réduit
26
Richardiana
IV (1) - novembre 2003
Conséquences taxinomiques
Sur la base de la discussion qui précède, nous estimons nécessaires les
changements taxinomiques suivants : limitation du genre Prosthechea aux
seules espèces possédant les caractéristiques fixées par Higgins ( op . cit.) pour
le genre, organisation du genre Prosthechea en trois sous-genres, dont l'un
organisé en quatre sections, et création du genre Pseudencyclia pour les
espèces exclues. Nous proposons en définitive la nomenclature ci-après.
Prosthechea Knowles et Westcott
in Floral Cabinet 2 :111-112 (1838)
espèce type : Prosthechea glauca Knowles et Westcott, in Floral Cabinet 2 :111-
112 (1838)
synonyme pro parte : Encyclia sous-genre Osmophytum (Lindley) Dressler &
Pollard, in Phytologia 21(7) :433 (1971)
Caractères distinctifs
Pseudobulbes généralement fusiformes, plus ou moins comprimés
latéralement, feuilles généralement fines, inflorescence issue d'une spathe,
fleur non résupinée, pétales jamais plus larges que les sépales, cal sans
prolongement veineux jusqu'à l'apex du labelle, colonne dépourvue d'ailes
mais présentant une grande dent médiane avec un appendice charnu,
séparée des dents latérales par des sinus profonds.
Prosthechea sous-genre Prosthechea
espèce type : Prosthechea glauca Knowles et Westcott
Caractères distinctifs
Inflorescence nettement plus longue que les feuilles, fleur à labelle à base
allongée, trilobé avec des lobes latéraux plus petits que le lobe médian, sub¬
carrés et plus ou moins tournés vers le haut.
Autres espèces3 du sous-genre
Prosthechea christyana (Reichenbach f.) Garay & Withner
Prosthechea fortunae (Dressler) W.E. Higgins
Prosthechea scjuamata (Porto & Brade) Withner [syn. P. hoehnei (Hawkes) W.E. Higgins]
Nous ne retenons pas Prosthechea serpentilingua Withner & Hunt car, selon nous, cette
espèce a probablement été décrite (dans Orchid Digest, 2001) sur la base d'un
spécimen d 'Encyclia (tel que E. osmantha ) à fleurs mal formées : le deuxième auteur a
déjà observé plus d'une fois ce type de malformations.
3 : nous intégrons parfois dans ces listes des espèces qui n'ont pas été prises en compte dans notre étude cladistique,
faute de données précises, mais dont la position à l'intérieur de nos taxons ne fait à nos yeux pas de doute.
IV (1) - novembre 2003 Richardiana 27
é
Prosthechea sous-genre Osmophytum (Lindley) Chiron & V.P. Castro, comb. nov.
basionyme : Epidendrum sous-genre Osmophytum Lindley, in Edwards's
Botanical Register mise. 135 (1839) et Hooker Journal Bot. 3 :81 (1841)
synonyme : Anacheilium Reichenbach f. ex Hoffmannsegg, in Verzeichniss der
Orchideen 21 (1842)
espèce type : Prosthechea fragrans (Swartz) Higgins, in Phytologia 82(5): 377 (1997)
basionyme : Epidendrum fragrans Swartz, in Nova Généra et Species Plantarum
seu Prodromus 123 (1788)
Caractères distinctifs
Inflorescence jamais nettement plus longue que les feuilles, à fleurs souples,
à labelle entier, souvent concave mais parfois aux marges plus ou moins
repliées vers le bas, orné de lignes colorées convergeant vers sa base, avec un
cal constitué d'une masse restreinte à la base du labelle.
Autres espèces du sous-genre
Prosthechea abbreviata (Schlechter) W.E. Higgins
Prosthechea aemula (Lindley) W.E. Higgins
Prosthechea alagoensis (Pabst) W.E. Higgins
Prosthechea allemand (Barbosa-Rodrigues) W.E. Higgins
Prosthechea allemanoides (Hoehne) W.E. Higgins
Prosthechea apuhuensis (Mansfeld) Van der Berg
Prosthechea baculus (Reichenbach f.) W.E. Higgins
Prosthechea bulbosa (Vellozo) W.E. Higgins
Prosthechea caetensis (Bicalho) W.E. Higgins
Prosthechea calamaria (Lindley) W.E. Higgins
Prosthechea campos-portoi (Pabst) W.E. Higgins
Prosthechea carrii V.P. Castro & Campacci
Prosthechea chacaoensis (Reichenbach f.) W.E. Higgins
Prosthechea chimborazoensis (Schlechter) W.E. Higgins
Prosthechea chondylobulbon (A. Richard & Galeotti) W.E. Higgins
Prosthechea cochleata (L.) W.E. Higgins
Prosthechea faresiana (Bicalho) W.E. Higgins
Prosthechea fausta (Reichenbach f. ex Cogniaux) W.E. Higgins
Prosthechea fragrans (Swartz) W.E. Higgins
Prosthechea garciana (Garay & Dunsterville) W.E. Higgins
Prosthechea glumacea (Lindley) W.E. Higgins [syn. P. inversa (Lindley) W.E. Higgins]
Prosthechea kautskyi (Pabst) W.E. Higgins
Prosthechea lambda (Linden & Reichenbach f.) W.E. Higgins
Prosthechea latro (Reichenbach f. ex Cogniaux) V.P. Castro & Chiron, comb. nov.,
basionyme : Epidendrum latro Reichenbach f. ex Cogniaux, in Flora Brasiliensis 3, 5: 82 (1898)
Prosthechea lindenii (Lindley) W.E. Higgins
28
Richardiana
IV (1) - novembre 2003
Prosthechea moojenii (Pabst) W.E. Higgins
Prosthechea neurosa (Ames) W.E. Higgins
Prosthechea papilio (Vellozo) W.E. Higgins
Prosthechea pipio (Reichenbach f.) W.E. Higgins
Prosthechea punctifera (Reichenbach f.) W.E. Higgins
Prosthechea radiata (Lindley) W.E. Higgins
Prosthechea sessiliflora (Edwall) W.E. Higgins
Prosthechea silvana Catharino & V.R Castro
Prosthechea sima (Dressler) W.E. Higgins
Prosthechea spondiada (Reichenbach f.) W.E. Higgins
Prosthechea suzanensis (Hoehne) W.E. Higgins
Prosthechea trulla (Reichenbach f.) W.E. Higgins
Prosthechea vagans (Ames) W.E. Higgins
Prosthechea venezuelana (Schlechter) W.E. Higgins
Prosthechea widgrenii (Lindley) W.E. Higgins
Prosthechea sous-genre Hormidium (Lindley) Chiron & V.P. Castro, comb. nov.
basionyme : Epidendrum sous-genre Hormidium Lindley, in Hooker 's Journal of
Botany 3 :81 (1841)
synonyme : Anacheilium Reichenbach f. ex Hoffmannsegg, in Verzeichniss der
Orchideen 21 (1842)
espèce type : Prosthechea pygmaea (Hooker) W.E. Higgins, in Phytologia
82(5):380 (1997)
basionyme : Epidendrum pygmaeum Hooker, in Botanical Magazine 60 :t.3233
(1833)
Caractères distinctifs
Inflorescence à peu près de la même longueur que les feuilles, à fleurs
cassantes, à labelle plutôt court par rapport à la colonne, adné à la colonne
sur au moins la moitié de la longueur de celle-ci, trilobé, avec trois lobes sub¬
égaux, le lobe médian triangulaire, les latéraux repliés vers le haut jusqu'à
recouvrir parfois la colonne, et un cal massif, avec ou sans cuvette centrale,
tridenté ou entier à l'apex, ne dépassant pas la base du lobe médian.
Autres espèces du sous-genre
Prosthechea grammatoglossa (Reichenbach f.) W.E. Higgins
Prosthechea pseudopygmaea (Finet) W.E. Higgins
Prosthechea rhynchophora (A. Richard & Galeotti) W.E. Higgins
Prosthechea sous-genre Equiloba , Chiron & V.P. Castro, sub gen. nov.
Subgenus hoc Prosthecheae inflorescencia racemosa foliis subaequilongua ,
floribus plerumque rigidis, labello columna potius breviore, trilobato cum très
IV (1) - novembre 2003 Richardiana 29
i
lobiis subaequis saepius magnis, interdum quasi integro cum lobiis multo restrictis ,
calloque incrassato sed brevi, circurnscriptum est.
espèce type : Prosthechea brachychila (Lindley) W.E. Higgins, in Phytologia
82(5): 376 (1997)
basionyme : Epidendrum brachychilum Lindley, in Orchidaceae Lindenianae 9 (1846)
Etymologie
Le nom fait référence au labelle des espèces de ce taxon, qui présente trois
lobes égaux ou sub-égaux.
Caractères distinctifs
Inflorescence à peu près de la même longueur que les feuilles, à fleurs
cassantes, à labelle plutôt court par rapport à la colonne, trilobé, avec trois
lobes sub-égaux plus ou moins développés et un cal massif, avec ou sans
cuvette centrale, tridenté ou entier à l'apex, ne dépassant pas la base du lobe
médian.
Liste des sections et des espèces du sous-genre
Section Equiloba
Caractères distinctifs
Labelle adné à la colonne sur moins du tiers de la longueur de celle-ci, avec
un lobe médian arrondi, des lobes latéraux plus ou moins courbés vers le bas
et, souvent, séparés du lobe médian par des isthmes larges.
Espèces de la section
Prosthechea bennettii (Christenson) W.E. Higgins
Prosthechea brachychila (Lindley) W.E. Higgins
Dans l'attente de données complémentaires, nous plaçons également ici, car
nous ne souhaitons pas créer une section pour cette seule espèce :
Prosthechea bicamerata (Reichenbach f.) W.E. Higgins
Section Eongiloba Chiron & V.P. Castro, sectio nov.
Sectio haec labello tantum columnae basi adnato, lobo medio longiore seu tam longo
quam ■ lato , lobiis lateralibus supra columnam reflexis, columnaeque sinis
denticulatis , circurnscripta est.
espèce type : Prosthechea ochracea (Lindley) W.E. Higgins, in Phytologia
82(5):379 (1997)
Caractères distinctifs
Labelle adné seulement à la base de la colonne, avec un lobe médian plus
long ou aussi long que large, des lobes latéraux repliés au-dessus de la
colonne et des sinus de la colonne denticulés.
30
Richardiana
IV (1) - novembre 2003
Autres espèces de la section
Prosthechea guttata (Schlechter) Christenson
Prosthechea panthera (Reichenbach f.) W.E. Higgins
Section Parviloba Chiron & V.P. Castro, sectio nov.
Sectio haec labello columnae dimidio adnato vel ultra , lobiis multo restrictis, multo
minus longis quam latis, lobiis lateralibus minusve nutentibus, circurnscripta est.
espèce type : Prosthechea vespa (Vellozo) W.E. Higgins, in Phytologia 82(5):381
(1997)
Caractères distinctifs
Labelle adné à la colonne sur au moins la moitié de la longueur de celle-ci,
avec des lobes très réduits (longueur nettement inférieure à la largeur), par¬
fois imperceptibles, et des lobes latéraux plus ou moins courbés vers le bas.
Autres espèces de la section
Prosthechea christi (Reichenbach f.) C.H. Dodson & Hagsater
Prosthechea crassilabia (Carnevali & Ramirez) W.E. Higgins
Prosthechea elisae Chiron & V.R Castro
Prosthechea pachysepala (Klotzsch) Chiron & V.R Castro
Section Rotundiloba Chiron & V.P. Castro, sectio nov.
Sectio haec labello columnae dimidio adnato vel ultra , planiusculo, lobo medio
rotundato , circurnscripta est.
espèce type : Prosthechea hartwegii (Lindley) W.E. Higgins, in Phytologia
82(5):381 (1997)
Caractères distinctifs
Labelle adné à la colonne sur au moins la moitié de la longueur de celle-ci,
avec un lobe médian arrondi et des lobes latéraux dans le plan du labelle.
Autres espèces de la section
Prosthechea fusca (Schlechter) D.E. Bennett & Christenson
Prosthechea hajekii D.E. Bennett & Christenson
Prosthechea regnelliana (Hoehne & Schlechter) W.E. Higgins
Prosthechea vasquezii Christenson
Prosthechea vinacea Christenson
Pseudencyclia Chiron & V.P. Castro, gen. nov.
Genus hoc ut videtur generi Encyclia similis , sed pseudobulbis generaliter plus
minusve compressis, foliis mollibus , inflorescencia ex magna spatha orta, labello
minusve trilobato vel integro, nunquam supra columnam reflexo, columna cum
dente medio dentibus lateralibus subaequilongo , cumque sinis profondis , differt.
IV (1) - novembre 2003
Richardiana
31
é
espèce type : Pseudencyclia michuacana (La Llave & Lexarza) Chiron &
V.P. Castro, comb. nov
basionyme : Epidendrum michuacanum La Llave & Lexarza, in Novorum
Vegetabilium Descriptiones 2: 26 (1825)
Caractères distinctifs
Pseudobulbes plus ou moins comprimés latéralement, feuilles généralement
fines, inflorescence issue d'une spathe, fleur résupinée, pétales jamais plus
larges que les sépales, labelle sans lignes colorées convergeant vers sa base,
trilobé, à lobes latéraux plus petits que le lobe médian, voire sub-nuls, tout
ou plus un peu redressés vers le haut, cal avec prolongement veineux jusqu'à
l'apex du labelle, colonne dépourvue d'ailes mais présentant une grande
dent médiane avec un appendice charnu, séparée des dents latérales par des
sinus profonds.
Liste des espèces du genre
Pseudencyclia boothiana (Lindley) V.P. Castro & Chiron, comb. nov.
basionyme : Epidendrum boothianum Lindley, in Edwards' s Botanical Register 24: mise.
5-6 (1838)
Pseudencyclia brassavolae (Reichenbach f.) V.P. Castro & Chiron, comb. nov.
basionyme : Epidendrum brassavolae Reichenbach f., in Botanische Zeitung. Berlin 10:
729 (1852)
Pseudencyclia campylostalix (Reichenbach f.) V.P. Castro & Chiron, comb. nov.
basionyme : Epidendrum campylostalix Reichenbach f., in Botanische Zeitung. Berlin 10:
730 (1852)
Pseudencyclia concolor (La Llave & Lexarza) V.P. Castro & Chiron, comb. nov.
basionyme : Epidendrum concolor La Llave & Lexarza, in Novorum Vegetabilium
Descriptiones 2: 25 (1825)
Pseudencyclia cretacea (Dressler & G.E. Pollard) V.P. Castro & Chiron, comb. nov.
basionyme : Encyclia cretacea Dressler & G.E. Pollard, in Phytologia 21(7): 438 (1971)
Pseudencyclia ghiesbreghtiana (A. Richard & Galeotti) V.P. Castro & Chiron, comb. nov.
basionyme : Epidendrum ghiesbreghtianum A. Richard & Galeotti, in Annales des Sciences
Naturelles ; Botanique, série 3, 3: 19 (1845)
Pseudencyclia hastata (Lindley) V.P. Castro & Chiron, comb. nov.
basionyme : Epidendrum hastatum Lindley, in Journal ofBotany, 3: 82 (1840)
Pseudencyclia ionocentra (Reichenbach f.) V.P. Castro & Chiron, comb. nov.
basionyme : Epidendrum ionocentrum Reichenbach f., in Gardener's Chronicle &
Agricultural Gazette 2: 8 (1883)
Pseudencyclia linkiana (Klotzsch) V.P. Castro & Chiron, comb. nov.
basionyme : Epidendrum linkianum Klotzsch, in Allgemeine Gartenzeitung 6: 299 (1838)
32
Richardiana
IV (1) - novembre 2003
Pseudencyclia livida (Lindley) V.P. Castro & Chiron, comb. nov.
basionyme : Epidendrum lividum Lindley, in Edwards' s Botanical Register 24: mise. 51
(1838)
Pseudencyclia magnispatha (Ames, F.T. Hubbard & C. Schweinfurth) V.P. Castro &
Chiron, comb. nov.
basionyme : Epidendrum magnispathum Ames, F.T. Hubbard & C. Schweinfurth, in
Botanical Muséum Leaflets 3: 10 (1934)
Pseudencyclia michuacana (La Llave & Lexarza) V.P. Castro & Chiron
Pseudencyclia mulasii (Soto Arenas & L. Cervantes) V.P. Castro & Chiron, comb. nov.
basionyme : Prosthechea mulasii Soto Arenas & L. Cervantes, in Icônes Orchidacearum 5-
6:p.651 (2002)
Pseudencyclia neglecta (Pupulin) V.P. Castro & Chiron, comb. nov.
basionyme : Prosthechea neglecta Pupulin, in Selbyana 22 :21 (2001)
Pseudencyclia pringlei (Rolfe ex Ames) V.P. Castro & Chiron, comb. nov.
basionyme : Epidendrum pringlei Rolfe ex Ames, in Proceedings of the Biological Society
of Washington 17: 120 (1904)
Pseudencyclia prismatocarpa (Reichenbach f.) V.P. Castro & Chiron, comb. nov.
basionyme : Epidendrum prismatocarpum Reichenbach f., in Botanische Zeitung. Berlin
10: 729 (1852)
Pseudencyclia pterocarpa (Lindley) V.P. Castro & Chiron, comb. nov.
basionyme : Epidendrum pterocarpum Lindley, in Journal o/Botany , 3: 82 (1841)
Pseudencyclia punctidata (Reichenbach f.) V.P. Castro & Chiron, comb. nov.
basionyme : Epidendrum punctulatum Reichenbach f., in Gard. Citron, ns 24:70 (1885)
Pseudencyclia semiaptera (Hagsater) V.P. Castro & Chiron, comb. nov.
basionyme : Encyclia semiaptera Hagsater, in Orquidea 9(2): 234 (1984)
Pseudencyclia tardiflora (Mora-Retana ex Pupulin) V.P. Castro & Chiron, comb. nov.
basionyme : Prosthechea tardiflora Mora-Retana ex Pupulin, in Lankesteriana 3: 23 (2002)
Pseudencyclia tripunctata (Lindley) V.P. Castro & Chiron, comb. nov.
basionyme : Epidendrum tripunctatum Lindley, in Edzvards's Botanical Register 27: Mise.
66 (1841)
Pseudencyclia varicosa (Bateman ex Lindley) V.P. Castro & Chiron, comb. nov.
basionyme : Epidendrum varidosum Bateman ex Lindley, in Edzvards's Botanical Register
24: Mise. 30 (1838)
Pseudencyclia venosa (Lindley) V.P. Castro & Chiron, comb. nov.
basionyme : Epidendrum venosum Lindley, in The Généra and Species of Orchidaceous
Plants 99 (1833)
Pseudencyclia vitellina (Lindley) V.P. Castro & Chiron, comb. nov:
basionyme : Epidendrum vitellinum Lindley, in The Généra and Species of Orchidaceous
Plants 97 (1831)
IV (1) - novembre 2003 Richardiana 33
- ^
Figure 4 : labelles des groupes étudiés
Encyclia chloroleuca (ill. Bonifaz, in Icon. Orc. Per., 1993) : a : labelle en position naturelle - b : cal ;
Pseudencyclia concolor (in Dressler & Pollard, 1976): c : fleur - d : cal ; Prosthechea squamata
(ill. Barb. Rodr., in Cogniaux, Flora Bras. 3,5:p.l5, 1898) : e : labelle - f : cal ; Prosthechea
grammatoglossa (ill. Esparza, in Icon. Orc. Per., 1998) : g : labelle et cal ; Prosthechea ochracea (in
Dressler & Pollard, 1976) : h : labelle - i : cal ; Prosthechea brachychila (ill. Dunsterville, in Orchids of
Ven., 2000) : j : labelle - k : cal ; Prosthechea vespa : 1 : labelle (ill. Chiron) ; Prosthechea pachysepala :
m : cal (ill. V.P Castro) - Prosthechea chacaoensis (in Orc. of Nicaragua, MSBG) : n : labelle et cal
34
Richardiana
IV (1) - novembre 2003
Bibliographie
Chiron, G., 2003. An introduction to the genus Prosthechea. The Orchid Review,
vol.111 (1250) : 93-97.
Dressler, R. L. & G. E. Pollard, 1971. Nomenclatural Notes on the Orchidaceae
- IV. Phytologia, vol.21 (7) :433-439 [437].
Felsenstein, J., 1989. PHYLIP - Phylogeny Inference Package (Version 3.2).
Cladistics 5:164-166.
Felsenstein, J. 1993. PHYLIP (Phylogeny Inference Package) version 3.5c.
Distribué par l'auteur. Université de Washington, Seatle (USA) - Department
of Genetics.
Higgins, W. E., 1997. A reconsideration of the Genus Prosthechea
(Orchidaceae). Phytologia, 82(5):370-383.
Lindley, J., 1839. Epidendrum inversum. Edwards's Botanical Register, 1839 :135.
Lindley, J. 1853. Epidendrum. Folia Orchidacea.
Pupulin F., 2002. The Prosthechea prismatocarpa complex (Orchidaceae:
Laeliinae) in Costa Rica, with a new species, P. tardiflora. Lankesteriana, 3:19.
Withner, C., 2001. An OverView of the Genus Prosthechea sens. str. Orchid
Digest, 78-81.
Liste des taxons et combinaisons nouveaux
Pseudencyclia
combinaisons nouvelles dans le genre Pseudencyclia
Prosthechea sub gen. Equiloba
Prosthechea sub gen. Equiloba sect. Eongiloba
Prosthechea sub gen. Equiloba sect. Parviloba
Prosthechea sub gen. Equiloba sect. Rotundiloba
Prosthechea sub gen. Hormidium
Prosthechea sub gen. Osmophytum
Prosthechea latro
* 2 rue des pervenches, F-38340 VOREPPE (France)
** Rua Vicente Galafassi, 549, CEP 09770-480, S. B. do Campo, SP
page 23
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Brésil)
IV (1) - novembre 2003
Richardiana
35
Un nouvel Epidendrum du groupe
Equitantes de Bahia (Brésil)1
Vitorino Paiva Castro Neto (*) et Guy R. Chiron (**)
Mots clés: Orchidaceae, Epidendrum, Epidendrum silvanum, E. vesicatum,
Equitantes, Bahia, Brésil.
Résumé
Une nouvelle espèce d 'Epidendrum, du groupe Equitantes, défini par Pabst,
originaire de l'Etat de Bahia (Brésil) est décrite.
Abstract
A new species of Epidendrum, belonging to the Pabst's Equitantes group, from
Bahia (Brazil), is described.
Sumârio
Uma nova espécie de Epidendrum, do grupo Equitantes, originâria da Bahia
(Brasil) é descrita.
Epidendrum silvanum V. P. Castro & Chiron sp. nov.
Species haec Epidendrum vesicatum Eindl. similis, sed : semper 1/3 minor, uniflora,
foliorum marginis appressis supra folia juniora; floris non patentïbus ut in
Epidendrum vesicatum; sepalis petalisque carnosioribus; petalis angustioribus; callo
labelli alto, propiore et dimidio cuneato; columna minore.
Holotypus : Brésil - Bahia ; la plante nous a été procurée par Edmundo
Ferreira da Silva et a fleuri en culture le 1er mars 2003 (Holotype : SP).
1 : manuscrit reçu le 4 mars 2003.
36
Richardiana
IV (1) - novembre 2003
IV (1) - novembre 2003
Richardiana
(a) (c)
Epidendrum silvanum V.P. Castro & Chiron
(a) : plante - (b) : fleur - (c) : Epidendrum vesicatum
Description
Plante épiphyte, pendante, de 10 cm de longueur au maximum ; racines de
2 mm d'épaisseur ; pseudobulbes inexistants ; feuilles imbriquées, pliées,
lancéolées, de 3 cm de longueur pour 1 cm de largeur, à l'apex aigu, au
nombre de 7 au total ; inflorescence sessile, uniflore, émergeant de la base
de la feuille apicale ; ovaire pédicellé, de 3 cm de longueur, présentant dans
la partie postérieure de la colonne un nectaire de 1 cm de longueur pour
3 mm de largeur, communiquant avec le conduit situé au-dessous de la
colonne ; fleur à demi ouverte, blanche, légèrement teintée de rose sur les
marges ; sépale dorsal lancéolé, aigu à l'apex, de 10 mm de longueur pour
4 mm de largeur ; sépales latéraux lancéolés, asymétriques, aigus à l'apex,
de 10 mm de longueur pour 4 mm de largeur ;
pétales ligulés, aigus à l'apex, légèrement arqués,
de 10 mm de longueur pour 2 mm de largeur ;
labelle sub-carré aux arêtes arrondies, à l'apex
légèrement mucroné, avec une base onguiculée,
adné à la colonne jusqu'à la base du stigmate,
avec à la base 2 carènes élevées en forme de V,
d'où sort une carène cunéiforme qui court jusqu'à
l'extrémité du labelle ; au total le labelle a une
longueur de 10 mm et une largeur de 8 mm ; colonne gibbeuse, blanche ;
anthère bilobulée, blanche, de 1,5 mm de longueur ; pollinies 2, jaunes.
Voir dessin page 39 et photographies page 37.
Distribution
Bahia. Climat humide. Floraison en février-
mars.
Etymologie
Nommé en hommage à Edmundo Ferreira
da Silva, orchidophile brésilien qui
contribue beaucoup à la connaissance de la
flore d'orchidées brésilienne.
BRESIL
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Richardiana
Fig. 1 : Epidendrum silvanum V. P. Castro & Chiron
IV (1) - novembre 2003
Richardiana
39
Discussion
L'espèce ici décrite est une plante relativement petite, d’environ 10 cm de
longueur, alors qu’ Epidendrum vesicatum Lindley a généralement une longueur de
25 à 30 cm. Une autre caractéristique de cette nouvelle espèce est que la fleur est
solitaire et émerge de la dernière feuille pliée, alors que, dans le cas à' Epidendrum
vesicatum , les fleurs se forment sur un pédoncule avec des fleurs sessiles dans les
2 dernières feuilles imbriquées. Les marges des feuilles sont plus au moins collées
aux feuilles précédentes, alors que, chez Epidendrum vesicatum , elles sont plus
écartées. Parmi les autres particularités, on relève que les sépales et les pétales sont
plus charnus, que leurs marges ne sont pas repliées, que les pétales sont plus étroits
et légèrement courbés, que les carènes du labelle sont plus hautes, plus proches
l’une de l’autre, que la carène centrale est claviforme et plus épaisse à la base, et
que la colonne est plus courte.
Edmundo Ferreira da Silva nos envia esta nova espècie de Epidendro do grupo Equitantes.
Trata-se de uma planta relativamente pequena, de aproximadamente 10cm de comprimento,
muito semelhante a Epidendro vesicatum Lindley cujo tamanho, porém, chega a 25-30cm de
comprimento. Uma outra caracteristica desta nova espécie é que a flor é solitâria e emerge
da ültima folha dobrada, enquanto que, no caso de Epidendrum veasicatum, ellas sâo
distanciadas. Entre outras particularidades, resaltamos que as sépalas e as pétalas sâo mais
carnosas, suas margens nâo sâo dobradas, as pétalas sâo mais estreitas e ligeiramente
curvadas, as carénas do labelo sâo mais altas, mais prôximas entre si e que a caréna central
é claviforme e mais espessa na base, e a coluna é mais curta.
Dessin et photographies : V. P. Castro Neto (*) (**)
(*) Rua Vicente Galafassi, 549 - 09770-480 S.B.Campo, SP - vpcastro@terra.com.br
(**) 2 rue des pervenches - F 38340 VOREPPE - France - g.r.chiron@wanadoo.fr
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Richardiana
IV (1) - novembre 2003
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à la connaissance scientifique et à la conservation des Orchidées et traitant de
systématique, d'histoire, de géobotanique, de techniques de conservation, ainsi que
les notes biographiques, les critiques d'ouvrages, et les actualités.
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bibliographie. Les références citées (conformément au Code international de
nomenclature botanique) uniquement dans les résumés taxinomiques ne seront pas
reprises en bibliographie.
Tout manuscrit sera soumis à la critique d'un membre au moins du Comité
scientifique.
Les articles sont publiés en français. Toutefois, les manuscrits peuvent,
exceptionnellement, être soumis en allemand, en anglais, en espagnol ou en portugais :
la traduction sera alors assurée par la rédaction.
Sommaire
Hoffmannseggella pendula, une nouvelle espèce
d'Orchidaceae du Brésil
Rubens C. da Mota, Pedro L. Viana & Kleber G. de Lacerda Jr.
Révision du genre Prosthechea Knowles & Wescott et nouveau
genre dans la tribu Laeliinae (Orchidaceae)
Guy R. Chiron & Vitorino P. Castro Neto
|36 Une nouvelle espèce d'Epidendrum du groupe Equitantes
du Brésil
Vitorino P. Castro Neto & Guy R. Chiron
Richardiana®, est une revue trimestrielle francophone,
consacrée aux Orchidées, et éditée par
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Richardiana
Volume IV (2) - avril 2004
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Conservateur, Orchid Herbarium of Oakes Ames, Harvard University (USA)
Phillip Seaton, président de l'OSG « Ex situ Conservation » (Grande Bretagne)
Comité de rédaction
Bellone, Roger (France)
Castro Neto, Vitorino P. (Brésil)
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$YYl &£
Dr. Karlheinz SENGHAS
Dr. Karlheinz Senghas s'en est allé paisiblement
aux premières heures du 4 février 2004. Certes les
personnes qui étaient en contact avec lui connais¬
saient ses problèmes cardiaques et sa santé fragile,
mais sa mort n'en fut pas moins un choc. Nos
pensées vont à son épouse et à toute sa famille.
Nous voudrions ici, et pour ce que nous en
connaissons, consacrer quelques lignes à la vie et
à l'œuvre de cet éminent botaniste. Dr. Senghas
est né à Stuttgart le 7 avril 1928. Peu après que le
jeune Senghas eut terminé l'école primaire, sa
famille partit pour Mannheim où son père, soldat,
était stationné. Avant la fin de ses études secon¬
daires, il fut appelé sous les drapeaux, à l'âge de
17 ans. Il servit en France, dans la lutte anti¬
aérienne. De retour chez lui après la guerre, Karlheinz termina ses études
secondaires puis étudia la biologie à l'Université de Heidelberg. Il obtint son
diplôme et enchaîna avec un doctorat, sous la direction du Professeur Werner Rauh.
Sa carrière à l'Institut de botanique de Heidelberg commença alors et il y resta
jusqu'à la retraite. Les deux botanistes travaillèrent ensemble pendant plus de
trente ans et la retraite ne mit pas fin à leur collaboration.
Irmgard et Karlheinz Senghas se marièrent en décembre 1956 ; ils eurent trois fils.
En 1960, Dr. Senghas devint directeur scientifique des Jardins botaniques de
Heidelberg, fonction qu'il conserva jusqu'à sa retraite, en 1993. Ses travaux
scientifiques sont bien connus. Outre un grand nombre d'articles scientifiques, Dr.
Senghas a travaillé pour diverses publications botaniques d'importance, en
Allemagne. Il a collaboré à Richardiana et mettait la dernière main à la deuxième
partie de sa révision du genre Maxillaria, qui devait être publiée en fin d'année.
Dans le monde des orchidées, on le connaît surtout pour son expertise en matière
d'Angraecinae et pour son travail d'auteur et éditeur de la troisième édition du Die
Orchideen de Schlechter. Une de ses plus grandes craintes, dans ses dernières années,
était de ne pouvoir, à cause de sa santé chancelante, terminer cette tâche
monumentale, commencée en 1971. Mais il en vint à bout, en dépit des difficultés.
Tous les cultivateurs d'orchidées se souviendront du Dr. Senghas pour son
Paphiopedilum sukhakuli, qu'il décrivit avec Dr. Gustav Schoser. Au total, il a décrit
17 genres d'orchidées et de très nombreuses espèces.
Dr. Senghas fut un enseignant et un botaniste compétent. Il laisse un grand vide et
on ne pourra jamais l'oublier.
n APR 0 2 20041
ÜBRARY
ORCHID HERBARIIJM 0F OAKÊS AMÊS
HARVARD UNIVERS1TY
IV (2) - avril 2004
Richardiana
41
Un nouvel hybride de Cattleya
de Bahia (Brésil)1
Vitorino Paiva Castro Neto (*) et Eduardo Luis Martins Catharino (**)
Mots clés: Bahia, Brésil, Cattleya , Cattleya xvarelae, Cattleya kerrii, Cattleya
schofieldiana , hybride, Orchidaceae.
Résumé
Un nouvel hybride naturel de Cattleya , entre C. kerrii E.G. Brieger &
H. Bicalho et C. schofieldiana Reichenbach f., originaire de Bahia (Brésil), est
décrit. Une note sur l'hybridation naturelle chez les orchidées brésiliennes
accompagne la description.
Abstract
A new natural hybrid of Cattleya, Cattleya kerrii E.G. Brieger & H. Bicalho
and Cattleya schofieldiana Reichenbach f., from Bahia (Brazil), is described,
with comments about natural hybrids of Brazilian orchids.
Sumârio
Uma nova espécie de hibrido natural de Cattleya, C. kerryi E.G. Brieger &
H. Bicalho e C. schofieldiana Reichenbach f., originâria da Bahia (Brasil), é
descrita, com comentârios sobre a hibridaçâo de orquideas brasileiras.
Introduction
On note dès le 19ème siècle des descriptions d'hybrides de plusieurs espèces
brésiliennes, notamment dans le genre Cattleya : C. hybrida Veitch, C. lucieniana
Reichenbach f., C. dukeana Reichenbach f., C. xbatalini Sander & Kraenzlin,
C. venosa Rolfe, C. tenuata V.R Castro & Campacci, certains, comme C. brasi-
liensis Klinge et C. dolosa Reichenbach f. étant considérés comme bonnes
espèces par Braem (1986). En étudiant des spécimens de C. schofieldiana
Reichenbach f., ainsi que de C. kerrii Brieger & Bicalho, espèce confinée au
sud de Bahia, nous avons repéré une plante présentant des caractères
intermédiaires entre ces deux espèces, ce qui nous a amenés à la considérer
comme un hybride non encore enregistré dans la littérature ni en herbier.
1 : manuscrit reçu le 11 novembre 2003.
42
Richardiana
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Cattleya xvarelae V. P. Castro & Catharino hïbr. nat. nov.
Floribus médis inter species quae ascendantes sunt: Cattleya kerrii et Cattleya
schofieldiana.
Holotypus : Brésil - Bahia ; la plante nous a été fournie par Onofre Varela et a
fleuri en culture le 1er novembre 2003 (Holotype : SP).
Description
Plante épiphyte haute de 23-30 cm ; racines de 3 mm d'épaisseur ; rhizome
long de 1 cm ; pseudobulbe cylindrique, jusqu'à 30 cm de longueur pour 0,7
cm de largeur, uni ou bifolié ; feuilles coriacées, lisses, elliptiques, 12 cm x 4,5
cm de largeur, aiguës à l'apex ; inflorescence sessile, biflore, émergeant de
l'apex du pseudobulbe ; spathe allongée, de 5 cm de longueur et 0,9 cm de
largeur ; ovaire pédicellé, long de 5 cm ; fleur ouverte, rose, le lobe médian
blanc avec des lignes pourpres ; sépale dorsal oblong-lancéolé, aigu à l'apex,
de 6,5 cm de longueur pour 1,4 cm de largeur ; sépales latéraux falciformes,
asymétriques, aigus à l'apex, 4 cm de longueur pour 1,7 cm de largeur ;
pétales oblongs-lancéolés, asymétriques, aigus à l'apex, de 5,5 cm de longueur
et 1,8 cm de largeur ; labelle trilobé, les lobes latéraux repliés vers le haut
pour envelopper la colonne ; lobe médian semi-orbiculaire, long de 1,4 cm
et large de 2,2 cm, avec en partie médiane une veine profonde qui divise le
lobe en 2 parties, marge frisée ; lobes latéraux réniformes, arrondis à l'apex,
de 3 cm de longueur pour 1,2 cm de largeur ; en partie centrale du disque,
4 veines longent l'axe du labelle vers l'apex ; isthme entre les lobes latéraux
et le lobe médian de 1,4 cm de longueur et 1,1 cm de largeur ; colonne
triangulaire, plutôt courbée, blanc légèrement teinté de rose, de 2,5 cm de
longueur pour 1,4 cm de largeur ; anthère blanche, semi-quadratique ;
pollinies 4, jaunes ; cavité stigmatique triangulaire, concave.
Voir figure 1 et photographies page 46 (ph. V.P. Castro Neto).
Distribution
Bahia. Dans le village de Mainha, près de la
ville de Ilheus, au niveau de la mer. Climat
humide. Floraison en octobre - novembre.
Etymologie
Nommé en hommage à Onofre Varela, orchi-
dophile brésilien qui contribue beaucoup à la
connaissance de la flore d'orchidées du Brésil.
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Richardiana
43
Fig. 1 : Cattleya xvarelae V. P. Castro & Catharino
a : plante - b : sépale dorsal - c : pétale - d : sépale latéral - e : labelle - f : colonne - g : anthère -
h : pollinie. Dessin V. P. Castro Neto, d'après le type
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Richardiana
IV (2) - avril 2004
Discussion
Chez le spécimen étudié, la fleur, avec sa couleur rose, ressemble à celle de
C. kerrii, mais elle est beaucoup plus grande, les pseudobulbes sont bifoliés,
le lobe médian du labelle n'est pas courbé (mais au contraire plan, comme
chez C. schofieldiana) , l'isthme entre les lobes latéraux et le lobe médian est
long, évoquant celui de C. schofieldiana. Nous ne pensons pas que ces hybrides
naturels puissent conduire à la formation de véritables espèces botaniques
au fil des générations, malgré les avis contraires, tel que celui de Braem ( op .
cit.) sur C. brasiliensis et C. dolosa, fondé sur l'existence de populations hybrides
dans des régions où les parents n'existent plus ; c'est le cas d'une population
de C. dukeana Reichenbach f. dont des spécimens, originaires d'une localité
où l'on n'a enregistré ni la présence de C. bicolor ni ni de C. guttata, furent
collectés dans les années 1990 par Osvaldo Cassola. La description de cet
hybride, associée à d'autres cas déjà décrits, nous laisse penser que,
lorsqu'il y a sympatrie et coïncidence des périodes de floraison, des
hybrides sont normalement observés, ce qui montre que les pollinisateurs
ne sont pas toujours aussi spécifiques qu'on l'admet généralement pour les
orchidées (Pijl & Dodson, 1966). Une différence de périodes de floraison
peut être un facteur d'isolement reproductif des espèces, mais, comme elles
présentent parfois d'amples variations, l'hybridation naturelle reste un
phénomène plutôt commun. Dans le cas de C. xvarelae, nous n'avons trouvé
qu'un individu doté de caractères intermédiaires. Avec le temps, la dilution
du génome hybride conduit probablement à une occurrence faible et
temporaire, avec extinction du phénotype hybride, comme l'ont suggéré
Pabst & Dungs (op. cit.). Ceci étant, l'existence de populations hybrides
fertiles, se reproduisant au point qu'on ne trouve plus les parents qui en
sont à l'origine, nous donnent à penser, comme Braem et même si cette
question nécessite des études complémentaires, qu'il pourrait s'agir de
bonnes espèces.
Bibliographie
Braem, G. J., 1986. The unifoliate Cattleyas. Kurt Schmersow, Hildescheim. Vol. 1
Pabst, G. F. J. & F. Dungs, 1975. Orchidaceae brasiliensis. Brucke-Verlag Kurt Schmersow,
Hildesheim. Vol. 1
van der Pijl, L. & C. Dodson, 1966. Orchid flowers : their pollination and évolution. Coral Gables,
Univ. of Miami Press (*) (**)
(*) Rua Vicente Galafassi, 549 - 09770-480 S.B.Campo, SP, Brésil - vpcastro@terra.com.br
(**) Instituto de Botânica de Sâo Paulo, CP 4005, Sâo Paulo (SP) CEP 01061-970, Brésil,
email : mcatarin@uol.co.br
IV (2) - avril 2004
Richardiana
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(1) Cattleya kerrii Brieger & Bicalho (2) Cattleya x varelae V.P. Castro & Catharino
(3) Cattleya schofieldiana Reichenbach.f (4) Schluckebieria araguaiensis (Pabst) Braem
(1) (2) (3) : ph. V.P Castro Neto : voir article page 42
(4) : ph. G. Chiron : voir article page 47
46
Richardiana
IV (2) - avril 2004
Schluckebieria, un nouveau nom de
genre pour une plante orpheline
apparentée aux Cattleya 1
Dr. Guido J. Braem*
Mots clés : Brésil, Cattleya , C. araguaiensis, Laeliinae, Orchidaceae, Schluckebieria
Résumé
La taxinomie moléculaire a montré qu'il est préférable de traiter dans un
genre monospécifique la plante brésilienne jusqu'ici appelée Cattleya
araguaiensis Pabst.
Abstract
Molecular systematics has revealed that the Brazilian plant hitherto referred to
as Cattleya araguaiensis Pabst is better accommodated as a monospecific genus.
Bien que je ne sois pas tout à fait d'accord avec Dressler & Higgins
(2003) quand ils disent que la systématique moléculaire basée sur les
séquences ITS est, dans la plupart des cas, intuitivement raisonnable,
la méthode a apporté des changements révolutionnaires en taxinomie. Cette
méthode est effectivement un excellent outil pour compléter les
observations alpha-taxinomiques, même si elle ne doit jamais être utilisée
indépendamment de cet ensemble de méthodes classiques, quelque
conventionnelles qu'elles puissent paraître. L'observation de visu , ou,
lorsque les yeux ne permettent plus une résolution adéquate, à l'aide d'un
microscope, doit rester la tâche principale du taxinomiste. En effet, le
phénotype ainsi observé n'est rien d'autre que l'expression du génotype,
autrement dit l'expression de la totalité des gènes conservés à l'intérieur de
chaque cellule végétale. Cette observation peut être complétée, mais en
aucun cas remplacée, par l'étude en laboratoire d'une quantité très limitée
de séquences génétiques secondaires.
1 : manuscrit reçu le 2 janvier 2004.
IV (2) - avril 2004
Richardiana
47
Dans le cas de la plante nommée jusqu'ici Cattleya araguaiensis Pabst,
l'analyse moléculaire a effectivement complété l'information classique.
Depuis sa découverte, l'identité correcte de cette splendide orchidée a éveillé
les soupçons. L'inclusion dans le genre Cattleya Lindley des « Epidendroïdes
déshydratés » (pour reprendre une expression entendue lors de la première
présentation de l'espèce) fut davantage due à l'incapacité de l'auteur à
proposer mieux, qu'à une solide étude taxinomique. Comme l'espèce était à
la fois peu commune en culture et d'un intérêt commercial limité, du fait de
ses médiocres caractéristiques végétatives, personne n'y consacra beaucoup
d'attention et le « nom de dépannage » survécut pendant près de quatre
décennies (ce qui n'est pas sans rappeler le cas de « Cattleya citrina », qui
« résista » pendant plus d'un siècle).
L'étude de Cassio van den Berg et al. (2000) déboucha sur la séparation du
« complexe Cattleya skinneri » du genre Cattleya et sa re-description en tant
que genre autonome (Dressler & Higgins, loc. cit.). En effet, van den Berg et al.
ont montré que le « groupe skinneri » n'était pas à sa place dans les Cattleya.
Dressler & Higgins ont déjà attiré l'attention sur certaines « difficultés »
sud-américaines, mais sans préciser lesquelles de manière explicite. L'une
d'elles, « Cattleya araguaiensis », est proche des Rhyncholaelia et du « groupe
skinneri » et ne montre qu'une faible parenté avec n'importe lequel des
Cattleya unifoliés, groupe dans lequel cette espèce a été incluse jusqu'ici par
la plupart des auteurs (parmi lesquels Braem, 1986 et Withner, 1988).
Ses caractères végétatifs, et notamment sa tige cylindrique, non épaissie,
n'ont rien de commun avec les pseudobulbes charnus, épais, plus ou moins
aplatis des Cattleya unifoliés, avec lesquels elle ne partage qu'un seul trait :
de l'apex de la tige une feuille unique est produite. La morphologie florale
est tout aussi aberrante que les pseudobulbes, et la fleur en forme d'étoile,
pleinement ouverte, avec ses pétales et sépales étroits et son labelle en tube,
n'a rien en commun avec les fleurs aux larges pétales et sépales des espèces
apparentées à Cattleya labiata, avec leur labelle compliqué présentant en
général un lobe médian extrêmement large et vivement coloré.
La seule conséquence que l'on peut logiquement tirer du rapprochement des
données alpha-taxinomiques et moléculaires est que « Cattleya araguaiensis »
doit être retiré des Cattleya. Et, comme il ne correspond à aucun autre genre
connu, la description d'un nouveau genre est nécessaire.
48
Richardiana
IV (2) - avril 2004
j Schluckebieria Braem, gen. nov.
Orchidaceae, Epidendroideae, Laeliinae. Plantae epiphyticae, pseudobulbis
teretibus, unifoliatis, inflorescentia e spatha magna terminali plerumque uniflora,
brevi, plerumque foliis breviore, floribus labello tubulare stelliformibus, pollinia 4.
Brasilia , Amazonas.
Espèce type
Schluckebieria araguaiensis (Pabst) Braem, comb. nov.
basionyme : Cattleya araguaiensis Pabst, in Orquidea, 29 :9 (1967)
Etymologie
Nommé en l'honneur de mon épouse Gudrun Braem, née Schluckebier.
Une seule espèce connue - voir figure 1.
Description
Schluckebieria araguaiensis a un rhizome fin, jusqu'à 3 mm de diamètre.
Pseudobulbes plutôt serrés, hauts de 5-7 cm et d'un diamètre de 3 mm (à la
base) à 5 mm (près de l'apex), portant une feuille unique, linéaire-oblongue,
jusqu'à 10 cm de longueur et 2-2,5 cm de largeur, arrondie à l'apex.
Inflorescence issue d'une spathe relativement grande, atteignant 6 cm de
longueur et 7 mm de largeur, généralement uniflore. Sépales oblongs-
lancéolés, le dorsal long de 5,5-6 cm et large d'environ 7 mm, les latéraux
légèrement obliques, à peu près aussi longs que le dorsal. Pétales
étroitement oblongs-lancéolés, un peu obliques, longs d'environ 5,5 cm et
larges d'à peu près 5 mm. Sépales et pétales verdâtres, teintés de raies
brunes assez régulières couvrant la quasi totalité de la surface. Labelle plus
ou moins nettement trilobé ; lobes latéraux blancs, courbés vers le haut en
tube autour de la colonne ; une tache rouge pourpre à rouge brun s'étend
de la base du labelle jusqu'à son milieu ; une bande de couleur semblable
traverse le labelle à l'endroit où les lobes latéraux sont séparés du lobe
médian par deux petites indentations ; puis se transforme vers l'apex en un
réseau de couleur violet vif et vert jaunâtre. Colonne semi-circulaire,
longue de 2 cm environ ; anthère en forme de casque ; pollinies 4.
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Richardiana
49
Fig. 1 : Schluckebieria araguaiensis (Pabst) Braem
a : plante - b : fleur - f : labelle étalé - g : colonne (1 : vue de face - 2 : vue
de côté) - h : anthère (1 : vue de dessus - 2 : vue de côté)
dessin Guy Chiron, octobre 1999, d'après plante en culture
50
Richardiana
IV (2) - avril 2004
Bibliographie
Braem, G.J., 1986. Cattleya - II - The Unifoliate Cattleyas. Brücke Verlag,
Hildesheim.
Dressler, R.L. & W.E. Higgins, 2003. Guarianthe, a generic name for the
« Cattleya skinneri » complex, Lankesteriana 7 :37-38.
van den Berg, C., W.E. Higgins, R.L. Dressler, W.M. Whitten, M.A. Soto
Arenas, A. Culham & M.W. Chase, 2000. A phylogenetic analysis of Laeliinae
(Orchidaceae) based on sequence data from internai transcribed spacers (ITS)
of nuclear ribosomal DNA, Lindleyana 15(2) :95-114.
Withner, C.L., 1988. The Cattleyas and their relatives , Vol. 1 - The Cattleyas ,
Timber Press, Portland, Oregon.
Remerciements
L'auteur est redevable au Dr. Guy Chiron, pour l'excellente planche de
l'espèce ainsi que pour la photographie.
Photographie page 46 : Guy Chiron
* Research Associate, California Academy of Sciences, e-mail : DrBraem@t-online.de
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Richardiana
51
*
Matériaux pour la révision des Habenariinae
(Orchidaceae, Orchidoideae) - 4
Dariusz L. Szlachetko*
Mots clés : Bertanxia, Habenariinae, Kusibabella, Orchidaceae, Ochyrorchis ,
Plantaginorchis
Résumé
L'auteur élève au rang de genres les sections Habenciria s. Multipartitae
Kraenzlin et s. Plantaginea Kraenzlin , ainsi que deux autres groupes d'espèces.
1 - Ochyrorchis Szlachetko, gen. nov. («g- 1)
Genus hoc appropinquat genere Kryptostomati a structura gynostemii sed petalis
indivisis integrisque et lobis lateralibus in segmentos multos filiformisque ad
marginem externam divisis recedit.
Espèce type : Ochyrorchis multipartita (Blume ex Kraenzlin) Szlachetko
[= Habenaria multipartita Blume ex Kraenzlin]
Synonymes : Habenaria Willdenow sect. Multipartitae Kraenzlin, in
Botanische Jahrbücher fiir Systematik, Pflanzengeschichte und Pflanzengeographie
16:56 (1892), pro parte - Kryptostoma (Summerhayes) Geerinck sect.
Multipartitae (Kraenzlin) Szlachetko & Olszewski, in Flore du Cameroun ,
Orchidaceae 34(1):230 (1998)
Etymologie : nom dédié au Prof. Dr. habil. Ryszard Ochyra, éminent
bryologiste polonais.
Description : Tubercules ovoïdes ou ellipsoïdes. Tige feuillue sur toute sa
longueur, généralement robuste. Feuilles sessiles, ovales-lancéolées à
lancéolées, de taille décroissante en allant vers le sommet de la tige. Fleurs
souvent grandes, jaunâtres à verdâtres, largement ouvertes, résupinées.
Sépale dorsal dressé, en coquille. Pétales entiers, adnés au sépale dorsal,
plus ou moins discrètement ciliés, ou glabres. Sépales latéraux étalés. Labelle
trilobé au-dessus de l'onglet basal linéaire non divisé ; lobe médian linéaire
1 : manuscrit reçu le 8 décembre 2003 - Traduit de l'anglais par la rédaction.
52
Richardiana
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à ligulé, entier ; lobes latéraux divergents, découpés en segments linéaires
ou filiformes sur les bords externes. Eperon cylindrique, généralement plus
long (jusqu'à 3 fois) que l'ovaire, légèrement enflé en partie apicale.
Gynostème plutôt allongé, dressé ou pendant, plus ou moins soudé au
labelle. Connectif de l'anthère plutôt fin, extrêmement allongé chez la
plupart des espèces, en forme de fer à cheval, semblable à une lanière.
Pollinies 2, ellipsoïdes, sectiles. Caudicules plus longues ou plus courtes
que la masse pollinique. Auricules ellipsoïdes à ovoïdes, pédonculées,
sculptées. Stigmaphores pendants, allongés, claviformes, fertiles sur la
surface supérieure. Rostellum bilobé ou très vaguement trilobé ; lobes
latéraux très allongés, filiformes, courbés vers le haut, joints aux
anthérophores. Viscidiums 2, relativement petits.
Plantes généralement terrestres, très rarement épiphytes. Genre de plus de
20 espèces réparties en Afrique tropicale et dans le Sud-Est asiatique.
Ochyrorchis arietina (Hooker f.) Szlachetko, comb. nov.
Basionyme : Habenaria arietina Hooker f., The Flora ofBritish India 6: 138 (1890)
Ochyrorchis cavatibrachia (Summerhayes) Szlachetko, comb. nov.
Basionyme : Habenaria cavatibrachia Summerhayes, Botanical Muséum Leaflets,
(Harvard University) 10(9):273 (1942)
Ochyrorchis davidii (Franchet) Szlachetko, comb. nov.
Basionyme : Habenaria davidi Franchet, Nouvelles Archives du Muséum
d'Histoire Naturelle (Paris), sér. 2, 10:86 (1887)
Ochyrorchis ensifolia (Lindley) Szlachetko, comb. nov.
Basionyme : Habenaria ensifolia Lindley, The Généra and Spesies of
Orchidaceous Plants : 321 (1835)
Ochyrorchis egregia (Summerhayes) Szlachetko, comb. nov.
Basionyme : Habenaria egregia Summerhayes, Kew Bulletin 4(3): 428 (1949)
Ochyrorchis gilbertii (S. Thomas & P.J. Cribb) Szlachetko, comb. nov.
Basionyme : Habenaria gilbertii S. Thomas & P.J. Cribb, Kew Bulletin 51(1): 145,
fig. 1 (1996)
1 ✓ Ochyrorchis godefroyi (Reichenbach f.) Szlachetko, comb. nov.
Basionyme : Habenaria godefroyi Reichenbach f., Otia Botanica Hamburgensia
2: 33 (1878)
IV (2) - avril 2004 Richardiana 53
I
A
Fig. 1. Comparaison entre Kryptostoma (Summerhayes)
Geerinck (A-E) et Ochyrorchis Szlachetko (F-H) :
A, F - port ; B, C, G, Fi - fleurs ; E, D - pétales (ex Szlachetko et al. , in prep.)
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Richardiana
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Ochyrorchis intermedia (D. Don) Szlachetko, comb. nov.
Basionyme : Habenaria intermedia D. Don, Prodromus Florae Nepalensis : 24 (1825)
✓ Ochyrorchis keniensis (Summerhayes) Szlachetko, comb. nov.
Basionyme : Habenaria keniensis Summerhayes, Botanical Muséum Leaflets,
(Harvard University) 10(9): 270 (1942)
Ochyrorchis limprichtii (Schlechter) Szlachetko, comb. nov.
Basionyme : Habenaria limprichtii Schlechter, Repertorium Speciarum Novarum
Regni Vegetali, 4: 50 (1919)
Ochyrorchis macrantha (A. Richard) Szlachetko, comb. nov.
Basionyme : Habenaria macrantha A. Richard, Tentamen Florae Abyssinicae 2:
294 (1851)
Ochyrorchis mairei (Schlechter) Szlachetko, comb. nov.
Basionyme : Habenaria mairei Schlechter, Repertorium Speciarum Novarum
Regni Vegetali, Beih. 4: 50 & 132 (1919)
Ochyrorchis mannii (Hooker f.) Szlachetko, comb. nov.
Basionyme : Habenaria mannii Hooker f.. Journal of the Linnean Society, Botany
7: 222 (1864)
Ochyrorchis multipartita (Blume ex Kraenzlin) Szlachetko, comb. nov.
Basionyme : Habenaria multipartita Blume ex Kraenzlin, Botanische Jahrbiicher
für Systematik 16: 194 (1893)
Ochyrorchis occlusa (Summerhayes) Szlachetko, comb. nov.
Basionyme : Habenaria occlusa Summerhayes, Kew Bulletin 17(3): 511 (1964)
Ochyrorchis oligoschista (Schlechter) Szlachetko, comb. nov.
Basionyme : Habenaria oligoschista Schlechter, Repertorium Speciarum
Novarum Regni Vegetali, 4: 51 (1919)
Ochyrorchis pectinata (D. Don) Szlachetko, comb. nov.
Basionyme : Habenaria pectinata D. Don, Prodromus Florae Nepalensis: 24 (1825)
Ochyrorchis praestans (Rendle) Szlachetko, comb. nov.
Basionyme : Habenaria praestans Rendle, Journal of Botany 33: 203 (1895)
var. umbrosa (G. Williamson) Szlachetko, comb. nov.
Basionyme : Habenaria praestans Rendle var. umbrosa G. Williamson, Journal
of South African Botany 48(1):11 (1982)
IV (2) - avril 2004 Richardiana 55
4
Ocliyrorchis quartiniana (A. Richard) Szlachetko, comb. nov.
Basionyme : Habenaria quartiniana A. Richard, Annales des Sciences Naturelles ,
Botanique , sér. 2, 14:271 (1840)
Ocliyrorchis splendens (Rendle) Szlachetko, comb. nov.
Basionyme : Habenaria splendens Rendle, Journal of the Linnean Society , Botany
30:395 (1895)
Ocliyrorchis splendentior (Summerhayes) Szlachetko, comb. nov.
Basionyme : Habenaria splendentior Summerhayes, Kew Bulletin 4(3):427 (1949)
Ocliyrorchis tosariensis (J.J. Smith) Szlachetko, comb. nov.
Basionyme : Habenaria tosariensis J.J. Smith, Orchid. Java :43 (1905)
2 - Bertauxia Szlachetko, gen. nov. (fig. 2)
Neotropicum genus Africano genere Bonatea simile sed lobo centrali magno, solido
et convexo , antice staminem protruso, rostellophoris comparate brevibus,
stigmaphoris elongatis fortisque, nini sub apicem fertilibus.
Espèce type : Bertauxia vaupellii (Reichenbach f. & Warming) Szlachetko
[-Habenaria vaupellii Reichenbach f. & Warming].
Etymologie : nom dédié à M. Pierre Bertaux, éminent cultivateur
d'orchidées et responsable de la collection d'orchidées vivantes du Jardin du
Luxembourg, Paris, France.
Description : Tubercule unique, ellipsoïde à ovoïde. Tige feuillue tout du
long. Feuilles lancéolées, plus ou moins adnées à la tige, de taille décroissante
en allant vers le sommet de la tige, les supérieures ressemblant à des
bractées. Inflorescence portant de peu à beaucoup de fleurs lâches. Fleurs
petites, résupinées. Sépales dissemblables. Pétales bilobés juste au-dessus de
la base ; lobe antérieur filiforme, plus long que le postérieur ; lobe postérieur
adné au sépale dorsal pour former un casque. Labelle trilobé au-dessus de
l'onglet basal ; lobes de tailles inégales, le médian linéaire, les latéraux
filiformes. Eperon cylindrique. Gynostème plutôt mince. Anthère ovoïde,
courte. Anthérophores allongés, étroits. Connectif large. Pollinies obovoïdes
à ellipsoïdes. Caudicules filiformes, environ deux fois plus longues que les
pollinies. Auricules à peine visibles. Stigmaphores allongés, claviformes,
relativement massifs, avec les parties les plus apicales fertiles. Lobe médian
du rostellum massif, grand, en dôme, placé nettement face à l'anthère.
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Richardiana
IV (2) - avril 2004
Fig. 2. Bertauxia Szlachetko
Bertauxia rodeiensis (Barbosa Rodrigues) Szlachetko : A - port.
B. vaupellii (Reichenbach f. & Warming) Szlachetko : B - segments floraux ;
C - gynostème, vue latérale (ex Szlachetko et al, in prep.)
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i
Rostellophores relativement petits, d'où la position du lobe médian du
rostellum.
Ainsi, comme on peut le voir, Bertauxia présente un mélange de caractères
de Habenaria et du genre africain Bonatea Willdenow. Il partage aussi son
type de stigmaphores avec le genre Kusibabella, décrit ci-après. On connaît
chez Bertauxia 3 espèces sud-américaines.
Bertauxia nasuta (Reichenbach f. & Warming) Szlachetko, comb. nov.
Basionyme : Habenaria nasuta Reichenbach f. & Warming, Otia Botanica
Hamburgensia 2:80 (1881)
Bertauxia rodeiensis (Barbosa Rodrigues) Szlachetko, comb. nov.
Basionyme : Habenaria rodeiensis Barbosa Rodrigues, Généra et Species
Orchidearum Novarum 2:256 (1882)
Bertauxia vaupellii (Reichenbach f. & Warming) Szlachetko, comb. nov.
Basionyme : Habenaria vaupellii Reichenbach f. & Warming, Otia Botanica
Hamburgensia 2:79 (1881), non Schlechter 1910.
3 - Kusibabella Szlachetko, gen. nov . (fig. 3)
Genus hoc ab omnibus neotropicis generis subtribus Habenariinae a structura
gynostemii recedit. Stigmaphora bene evoluta, elongata , ad basin convoluta, nisi
sub apice complanata et pars fertilis formantia. Rostellophora et antherophora
filiformia elongataque.
Espèce type : Kusibabella gourlieana (Gillies ex Lindley) Szlachetko
[-Habenaria gourlieana Gillies ex Lindley]
Etymologie : nom dédié à mon ami, M. Tadeusz Kusibab, éminent
cultivateur d'orchidées de Cracovie, Pologne, qui m'a aidé en me
fournissant du matériel d'orchidées pour différents projets scientifiques.
Description : Tubercule unique, ellipsoïde. Feuilles caulinaires, lancéolées,
dressées, de taille décroissante au fur et à mesure qu'on s'élève le long de la
tige, les supérieures ressemblant à des bractées. Inflorescence densément ou
sub-densément multiflore. Fleurs résupinées, de taille moyenne à relativement
grande. Sépales dissemblables. Pétales largement soudés aux marges du
labelle, bilobés près de la base ; lobe postérieur adné au sépale dorsal pour
former un casque ; lobe antérieur filiforme, plus long que le postérieur.
Labelle trilobé au-dessus d'un onglet bien développé, lobes filiformes à
58
Richardiana
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linéaires, le lobe médian plus court que les latéraux. Eperon long, filiforme à
étroitement cylindrique, discrètement enflé vers l'apex. Gynostème plutôt
mince. Anthère courte et massive, produisant des anthérophores longs,
filiformes, recourbés vers le haut, joints aux rostellophores pareillement
filiformes et courbés vers le haut. Pollinies ellipsoïdes à obovoïdes, plus
courtes que les caudicules filiformes. Auricules développées. Stigmaphores
allongés, habituellement plus longs que les anthérophores et les
rostellophores, involutés en partie basale, avec une surface réceptive limitée
à l'apex largement aplati. Lobe médian du rostellum subulé, plus court que
l'anthère, plus ou moins adné à la surface interne du connectif.
On distingue aisément ce genre du genre Habenaria par la structure du
gynostème. Toutes les espèces de Kusïbabella possèdent des stigmaphores
bien développés, qui rappellent ceux que Ton observe chez quelques genres
africains hautement spécialisés de la sous-tribu Habenariinae, tels que
Bonatea Willdenow ou Bilabrella Lindley, pour ne citer qu'eux. Ces
stigmaphores sont allongés, involutés en partie basale, avec une surface
réceptive limitée à l'apex largement aplati.
Le genre comprend environ 8-10 espèces, d'Amérique du Sud.
Kusibabella bractescens (Lindley) Szlachetko, comb. nov.
Basionyme : Habenaria bractescens Lindley, The Généra and Species of
Orchidaceous Plants : 308 (1835), non Grisebach 1879 ( Goett . Abhandlungen
24:340 [1879])
Kusibabella burkartiana (Hoehne) Szlachetko, comb. nov.
Basionyme : Habenaria burkartiana Hoehne, Botanische Jahrbücher fiir
Systematik 68:127 (1938)
Kusibabella cryptophila (Barbosa Rodrigues) Szlachetko, comb. nov.
Basionyme : Habenaria cryptophila Barbosa Rodrigues, Généra et Species
Orchidearum Novarum 1:154 (1877)
Kusibabella fastor (Warming ex Hoehne) Szlachetko, comb. nov.
Basionyme : Habenaria fastor Warming ex Hoehne, Flora Brasilica , Fasc. 1,
12(1):71 (1940)
Kusibabella gourlieana (Gillies ex Lindley) Szlachetko, comb. nov.
Basionyme : Habenaria gourlieana Gillies ex Lindley, The Généra and Species of
Orchidaceous Plants : 309 (1835)
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Richardiana
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Fig. 3. Kusibabella gourlieana (Gillies ex Lindley) Szlachetko
A - port ; B - fleur ; C - gynostème, vue latérale ( ex Szlachetko et al., in prep.)
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Kusibabella longicauda (Hooker) Szlachetko, comb. nov.
Basionyme : Habenaria longicauda Hooker, Botanical Magazine : t. 2957 (1830)
Kusibabella macronectar (Vellozo) Szlachetko, comb. nov.
Basionyme : Orchis macronectar Vellozo, Flora Fluminensis 9: t. 45 (1827)
Kusibabella sartor (Lindley) Szlachetko, comb. nov.
Basionyme : Habenaria sartor Lindley in Hooker, London Journal of Botany
2:662 (1843)
4 - Plantaginorchis Szlachetko, gen. nov. (fig. 4, 5 et 6)
Genus Habenariae distinctis labello cuneato vel obovato irregulariter trilobato in
parte tertio superiori et lobis lateralibus denticulatis vel multo tenuiter segmentatis
iam dignoscendum.
Espèce type : Plantaginorchis plantaginea (Lindley) Szlachetko [=Habenaria
plantaginea Lindley]
Synonyme : Habenaria Willdenow sect. Plantaginea Kraenzlin, Botanische
Jahrbücher fiir Systematïk 16:56 & 194 (1893) - TYPE (hoc loco designatus ) :
Habenaria plantaginea Lindley
Etymologie : nommé en référence au nom de l'espèce type du genre.
Description : Tubercules 2, ellipsoïdes. Feuilles caulinaires ou parfois formant
une rosette, habituellement lancéolées ou ovales-lancéolées, aiguës, de taille
décroissante au fur et à mesure que l'on va vers le haut, les supérieures
ressemblant à des bractées. Inflorescence multiflore. Pétales majoritairement
entiers, occasionnellement avec de petits lobules basaux. Labelle nettement
trilobé au-dessus de l'onglet non divisé ; lobes dissemblables ; lobe médian
lancéolé à ligulé, entier ; lobes latéraux obliquement rhomboïdes ou
obovales, avec des marges irrégulièrement dentées à entières. Gynostème
court. Anthère dressée, ellipsoïde-ovoïde à conique. Anthérophores
allongés, filiformes, perpendiculaires à l'anthère. Connectif plutôt étroit.
Pollinies obovoïdes-ellipsoïdes. Caudicules filiformes, nettement plus
longues que les pollinies. Auricules bien visibles, sculptées, sur tige.
Stigmaphores allongés, claviformes, discrètement courbés vers le haut,
avec la surface fertile supérieure entière. Rostellophores allongés,
filiformes, de même longueur que les anthérophores. Viscidiums
minuscules.
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Richardiana
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Fig. 4. Plantaginorchis plantaginea (Lindley) Szlachetko
port (dessiné d'après Jayaweera 1981)
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Fig. 5. Diverses formes du labelle chez Plantaginorchis spp. :
A - P. engleriana (Kraenzlin) Szlachetko ( Letouzeyl3974 , P) ;
B - P alinae (Szlachetko) Szlachetko (Letouzey 14298, P) ;
C - P. parva (Summerhayes) Szlachetko ( Tisserant2870 , P)
Fig. 6. Diverses formes du gynostème chez Plantaginorchis spp.
Plantaginorchis alinae (Szlachetko) Szlachetko : A - vue latérale ( Letonzei/14298 , P)
P engleriana (Kraenzlin) Szlachetko : B - vue latérale
C - étalé, vue latérale (Letouzex/13974, P)
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Richardiana
63
Groupe homogène comprenant plus de 15 espèces d'Afrique tropicale et
d'Asie du Sud et du Sud-Est. Le trait le plus caractéristique de ce genre est
la forme du labelle, qui est habituellement de contour cunéiforme ou obovale
et inégalement trilobé vers le tiers apical. Les lobes latéraux sont souvent
dentés ou divisés en nombreux et délicats segments le long des marges.
Plantaginorchis alinae (Szlachetko) Szlachetko, comb. nov.
Basionyme : Habenaria alinae Szlachetko in Szlachetko & Olszewski, Flore du
Cameroun , Orchidaceae 34 (1):116 (1998)
Plantaginorchis cephalotes, (Lindley) Szlachetko, comb. nov.
Basionyme : Habenaria cephalotes Lindley, The Généra and Species of Orchidaceous
Plants: 322 (1840)
Plantaginorchis chloroleuca (Schlechter) Szlachetko, comb. nov.
Basionyme : Habenaria chloroleuca Schlechter, Die Flora der Deutschen
Schutzgebiete in der Siidsee : 77 (1905)
Plantaginorchis dentata (Swartz) Szlachetko, comb. nov.
Basionyme : Orchis dentata Swartz, Kongl. Vetenskaps Academiens Handlingar,
Stokcholm 21:207 (1800)
Plantaginorchis dianthoides (Nevski) Szlachetko, comb. nov.
Basionyme : Habenaria dianthoides Nevski, Flora URSS 4:642, 751 (1935)
Plantaginorchis elliptica (Wight) Szlachetko, comb. nov.
Basionyme : Habenaria elliptica Wight, Icônes Plantarum Indiae Orientalis: 1706
(1851)
Plantaginorchis engleriana (Kraenzlin) Szlachetko, comb. nov.
Basionyme : Habenaria engleriana Kraenzlin, Botanische Jahrbücher für Systematik
17:68, tab. 5a (1893)
Plantaginorchis finetiana (Schlechter) Szlachetko, comb. nov.
Basionyme : Habenaria finetiana Schlechter, Repertorium Speciarum Novarum
Regni Vegetali, Beih. 4:126 (1919)
Plantaginorchis longifolia (Lindley) Szlachetko, comb. nov.
Basionyme : Gymnadenia longifolia Lindley, A Numerical List of Dried
Specimens n. 7060 (1828)
64
Richard iana
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Pla7ttagmorchis parva (Summerhayes) Szlachetko, comb. nov.
Basionyme : Cynorchis parva Summerhayes, Kew Bulletin 1932: 338 (1932)
Plantaginorchis parvipetala (J.J. Smith) Szlachetko, comb. nov.
Basionyme : Habenaria parvipetala J.J. Smith, Orchid. Java : 41 (1905)
Plantaginorchis plantaginea (Lindley) Szlachetko, comb. nov.
Basionyme : Habenaria plantaginea Lindley, The Généra and Species of
Orchidaceous Plants : 323 (1840)
Plantaginorchis prionocraspedon (Summerhayes) Szlachetko, comb. nov.
Basionyme : Habenaria prionocraspedon Summerhayes, Kew Bulletin 1932:342
(1932)
Plantaginorchis radiata (Sprengel) Szlachetko, comb. nov.
Basionyme : Habenaria radiata Sprengel, Systema Vegetabilium, editio décima
sexta 3:693 (1826)
Plantaginorchis rhynchocarpa (Thwaites) Szlachetko, comb. nov.
Basionyme : Platanthera rhynchocarpa Thwaites, Enumeratio Plantarum
Zeylaniae : 310 (1864)
Remerciements
Je suis reconnaissant au Prof. Dr. Hab. Ryszard Ochyra pour la traduction
latine des diagnoses. La série d'articles relatifs aux Habenaria a été financée
par KBN 6P04C094 21 et préparée au cours d'une bourse d'études
Alexander von Humboldt (IV POL 1067782 STP).
Références
Jayaweera, D. M. A., 1981. Orchidaceae. In Dassanayake M. D. & Fosberg F.
R. (éds.), A revised handbook to the flora of Ceylon. Amerind Publishing Co.
Pvt. Ltd., New Delhi. 11: 4-386.
* Dariusz L. Szlachetko, Department of Plant Taxonomy and Nature Conservation, Gdansk
University, Al. Legionôw 9, PL-80--441 Gdansk, Pologne, e-mail : biodarek@univ.gda.pl
IV (2) - avril 2004
Richardiana
65
Notes préliminaires sur la taxinomie du
genre Phragmipedium 1
Dr. Guido J. Braem*
Mots clés : Cypripedioideae, Mexipedium, néotropiques, Orchidaceae,
Phragmipedium, Sabots de Vénus, Selenipedium , systématique, taxinomie,
Uropedium
Résumé
Une étude préliminaire du genre Phragmipedium Rolfe 1896 est proposée.
Les taxons décrits au rang d'espèce dans ce genre sont énumérés tant
alphabétiquement que chronologiquement, d'après les descriptions
originales. On indique la taxinomie infragénérique, avec une brève clé des
sections et on donne une revue chronologique de l'acceptation des espèces
pour chaque section, par les différents auteurs.
Abstract
An preliminary overview of the genus Phragmipedium Rolfe 1896 is given.
The taxa described at the species level within the genus are listed both
alphabetically and chronologically according to their original description.
The infrageneric taxonomy is given with a short key to the sections. A
chronological overview of the acceptance of species for each section by the
various authors is included.
Le botaniste anglais Robert Allen Rolfe a créé le genre Phragmipedium
en 1896. Le genre contenait toutes les espèces des genres Selenipedium
section Acaulia coriifolia de Reichenbach fil. et Paphiopedilum section
Phragmopedilum de Pfitzer. A l'époque de la publication de Rolfe, 21 taxons
correspondant au genre avaient été publiés, la plupart dans le genre
Cypripedium, quelques uns dans le genre Selenipedium et un dans le genre
Uropedium. A ce jour, 34 taxons appartenant à ce groupe ont été décrits au
1 : manuscrit reçu le 28 décembre 2003
66
Richardiana
IV (2) - avril 2004
rang d'espèce, le premier en 1831 ( Cypripedium vittatum), le plus récent en
2003 (Phragmipedium brasiliensé). Le nom Phragmipedium a été conservé au
détriment des genres publiés antérieurement Uropedium (1846) et
Selenipedium (1854), sur proposition de Dressler & N.H. Williams en 1975.
Ce premier article, destiné à constituer le premier pas d'une révision sérieuse
de tous les aspects du genre, entend exposer les connaissances « en l'état ».
Le tableau 1 donne la liste des espèces décrites à ce jour dans le genre
Phragmipedium , dans un ordre alphabétique, tandis que le tableau 2 les classe
selon la chronologie. On note clairement sur ce dernier une absence globale
d'intérêt pour le genre durant une longue période allant de 1893 à 1979.
Taxinomie infragénérique
Garay, dans son étude de 1979, a posé les bases de la taxinomie
infragénérique du genre. Depuis tous les auteurs ont suivi son système, et il
ne semble pas y avoir de raison de ne pas faire de même ici. Bien sûr, la
section Phragmipedium est un autonyme (selon les règles de nomenclature
botanique) créé automatiquement suite à la division du taxon
immédiatement supérieur (ici le genre) et doit être citée sans indication
d'auteur. La clé des sections ci-après est adaptée de celle de Garay ( op. cit.).
1. Pétales plutôt larges, jamais en pointe vers l'apex . 2
la. Pétales étroits, toujours effilés . 3
2. Pétales semblables en forme aux sépales mais plus larges .
. Section Micropetalum (Hallier fil.) Garay
2a. Pétales et sépales de formes différentes .
. Section Platypetalum (Pfitzer) Garay
3. Inflorescence à spathe, fleurs s'ouvrant successivement, pétales au
maximum 4 fois plus longs que les sépales ; la croissance des pétales est
terminée lorsque la fleur s'ouvre . 4
3a. Inflorescence sans spathe, fleurs s'ouvrant simultanément, pétales
plusieurs fois plus longs que les sépales ; la croissance des pétales se poursuit
plusieurs jours après l'ouverture de la fleur . Section Phragmipedium
4. Sabot avec une paire de protubérances en forme de corne à l'orifice .
. Section Lorifolia (Kraenzlin) Garay
4a. Marge de l'orifice du sabot entière, sans protubérance en forme de
corne . Section Himantopetalum (Hallier fil.) Garay
IV (2) - avril 2004 Richardiana
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67
Tab. 1 : Liste alphabétique des espèces décrites à ce jour dans le genre Phragmipedium2
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Richardiana
IV (2) - avril 2004
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IV (2) - avril 2004
Richardiana
: la date exacte de publication n'a pas encore été établie avec certitude.
Tab. 2 : Liste chronologique des espèces décrites à ce jour dans le
genre Phragmipedium 6
Espèces
Année de la description originale7
reticulatum
1874
hincksianum
1878
kaieteurum
1885
sargentianum
1893
ecuadorense
1979
besseae
1981
exstaminodium
1984
hirtzii
1988
xerophyticum
1990
richteri
1994
dalessandroi
1996
fischeri
1996
chapadense
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tetzlaffianum
2000
christiansenianum
2001
kovachii
2002
brasiliense
2003
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1827? 1881? 8
caudatum
1840
lindleyanum
1840
lindenii
1846
klotzscheanum
1848
caricinum
1850
hartwegii
1852
humboldtii
1852
longifolium
1852
zvarscezviczianum
1852
boissierianum
1854
czerzviakozvianum
1854
schlimii
1854
pearcei
1865
dariense
1869
'roezlii
1873
zvallisii
1873
Comme on peut le déduire du tableau 3, sur les 34 taxons décrits au rang
spécifique, nous en acceptons 15. Pour certains des taxons rejetés, la
décision est aisée. Phragmipedium tetzlaffianum, par exemple, est un hybride
horticole. La plante utilisée pour la description originale était une division
d'un clone récompensé de Phragmipedium Simon Marcotte, un croisement
entre Phragmipedium Nitidissimum (lui-même croisement entre
Phragmipedium caudatum et Phragmipedium Conchiferum [P. caricinum x
P. longifolium ]) et Phragmipedium ecuadorense , une variété de Phragmipedium
pearcei. Par contre, dans la plupart des autres cas, la décision n'est pas simple.
6 : toutes les espèces décrites sont énumérées sans aucune évaluation de leur validité
taxinomique à quelque niveau que ce soit.
7 : pour une année donnée, les espèces sont citées en ordre alphabétique.
8 : la date exacte de publication n'a pas encore été établie avec certitude.
70
Richardiana
IV (2) - avril 2004
Tab. 3 : Panorama des espèces acceptées dans chaque section
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IV (2) - avril 2004
Richardiana
71
Les trois taxons de Lorifolia à « fleurs vertes » sont rassemblés dans
Phragmipedium boissierianum, car les différences entres ces trois variantes
géographiques sont minimes à inexistantes. Les complexes Phragmipedium
pearcei et Phragmipedium longifolium nécessitent des études complémentaires.
On peut dire de même du Phragmipedium brasiliense récemment décrit, qui
pourrait bien s'avérer d'origine hybride (P. lindleyanum x P. vittatum ?),
soupçon qui peut être également exprimé pour Phragmipedium richteri. Sur
ce point-là, l'étude des caryotypes et de séquences moléculaires peut être
utile. Les trois taxons de la section Platypetalum sont maintenant eux aussi
rassemblés en une seule espèce, Phragmipedium lindleyanum.
Le nouvellement décrit Phragmipedium kovachii, quoique décrit comme
appartenant à la section Micropetalum , montre de grandes différences dans
la structure et la morphologie florales par rapport aux autres espèces de ce
groupe. Malheureusement l'étude scientifique de ces plantes est fortement
limitée par l'accès restreint aux taxons.
Bibliographie
Atwood, J. T., S. Dalstrôm & R. Fernandez, 2002. Phragmipedium kovachii , a new
species from Peru, Selbyana, 23, Supplément: 1-3.
Dressler, R.L. & N. H. Williams, 1975. Proposai for the conservation of the generic
name 1393b Phragmipedium Rolfe (1896) (Orchidaceae), against Uropedium Lindley
(1846), Taxon, 24: 691-692.
Garay, L. A., 1979. The genus Phragmipedium , The Orchid Digest 43(4) :133 -148.
GruB, O., 1997. Die Gattung Phragmipedium , Die Orchidée Beiheft No. 4 -
Zusammenfassung der Artikel 1993 -1996.
Grufi, O., 2003. A Checklist of the genus Phragmipedium, Orchid Digest, 67(4): 213-241.
Karasawa, K., 1980. Karyomorphological studies in Phragmipedium, Orchidaceae,
Bulletin of the Hiroshima Botanical Garden, 3:1-49.
McCook, L., 1989. Systematics of Phragmipedium. Ph.D. Thesis, Cornell University,
Ithaca, NY.
McCook, L., 1998. An Annotated Checklist of the Genus Phragmipedium, Orchid
Digest Spécial Publication.
Quené, R.W. & O. GruB, 2003. Phragmipedium brasiliense, a new species of the section
Lorifolia from Brazil, Orchid Digest, 67(4): 242-243.
* Chercheur associé. Académie des Sciences de Califormie
72
Richardiana
IV (2) - avril 2004
Contribution à la connaissance des
orchidées du Brésil
Vitorino Paiva Castro Neto (*) et Guy R. Chiron (**)
I - Une nouvelle espèce de Maxillaria de Espirito Santo1
Mots clés : Brésil, Espirito Santo, Maxillaria , M. bolivarensis, M. lindleyana,
M. milenae, Orchidaceae.
Résumé
Une nouvelle espèce de Maxillaria, découverte par Milena Meyer Kautsky
dans la région de Sào Bento de Urânia (Espirito Santo, Brésil), est décrite.
Abstract
A new Maxillaria species, found by Milena Meyer Kautsky in the area of Sâo
Bento de Urânia (Espirito Santo, Brazil), is described.
Sumârio
Uma nova espécie de Maxillaria descoberta por Milena Meyer Kautsky da
regiào de Sâo Bento de Urânia (Estado do Espirito Santo, Brasil) é aqui descrita.
Cette nouveauté est originaire de la Mata Atlantica dans l'Etat de
Espirito Santo, région pour laquelle de nombreuses orchidées
brésiliennes ont été décrites et qui continue d'offrir de nouvelles
espèces. Il est probable que d'autres taxons non décrits seront encore
découverts, mais cela dépendra de la conjonction d'un ensemble de
circonstances, telles que la disponibilité d'un taxinomiste spécialisé, l'explo¬
ration de zones naturelles ou encore l'aide de personnes comme Roberto
A. Kautsky ou Milena Meyer Kautsky. Pour l'heure, nous décrivons ci-
dessous une espèce nouvelle que nous a procurée cette dernière.
1 : manuscrit reçu le 16 juin 2003.
IV (2) - avril 2004
Richardiana
73
Maxillaria milenae V. P. Castro & Chiron sp. nov.
Herba epiphyta; racidïbus filiformibus, flexuosis, albescentibus; rhizomate valde
abreviato ; pseudobulbis oblongis-ovatis, apice unifoliatis, lateraliter compressis,
2. 5- 3,0 cm altis latisque; foliis lateralïbus oblongo-lanceolatis, pseudopetiolatis,
inclusis in pseudobulbi vaginis; limbo 8,0-15,0 cm longo, 3, 0-4, 5 cm lato; petiolo
2. 5- 4,0 cm alto , 0,7 cm lato; folio oblongo-lanceolato, pseudopetiolato, flaccide
coriaceo ; petiolo 2, 0-4, 5 cm longo, 0,7 cm lato ; limbo 20,0-30,0 cm longo, 2, 5-5,0 cm
lato; inflorescencia pseudobulbi vaginis orta, pseudobulbo paulo superanda; scapo
erecto, cum 2 bracteis papyraceis, 3,0 cm longis; floribus eburneis ; labelo albo, cum
lobis lateralïbus extus purpuris; sepalo dorsale triangulato, 2,4 cm longo, in basi
0,6 cm lato; sepalis lateralibus triangulatis, inaequalibus, in pedem columnae
excurrentibus, 2,6 cm longis, 0,9 cm latis; petalis triangulatis, leviter
inaequalibus, 2,3 cm longis, in basi 0,9 cm latis; labello trilobato, lobis lateralibus
recurvatis, labelli axe perpendicularibus, ellipticis quando explanatis, cum
ligulatis appendicibus in loborum apicibus, 1,5 cm longis inter appendices et bases,
explanatis 1,1 cm latis; lobo medio eburneo, crasso, lanceolato, 0,6 cm longo,
0,4 cm lato; callo lineari, 0,6 cm longo, 0,15 cm lato, e basi 0,6 cm; labello toto
2,0 cm longo ; columna alba, ad libram stigma crassa, 0,8 cm longa , 0,2 cm crassa ;
anthera galeata; pollinibus 4, albis; ovario pedicelato, curvato, 3,3 cm longo, 0,15 cm
crasso.
Holotype - Brésil, Espirito Santo, Commune de Sâo Bento de Urânia;
collecté par Roberto A. Kautsky et Milena Meyer Kautsky en mai 2003, sans
numéro ; floraison en culture en mai 2003 (SP) - isotype : même origine (LY).
Description
Plante épiphyte à racines filiformes, flexueuses, blanchâtres ; rhizome très
court ; pseudobulbes oblongs-ovales, unifoliés à l'apex, latéralement
comprimés, hauts et larges de 2,5-3,0 cm ; bractées foliacées oblongues-
lancéolées, enfermées dans les gaines basales des pseudobulbes, limbe long
de 8,0-15,0 cm et large de 3,0-4,5 cm, avec une base pétiolée longue de 2,5-
4,0 cm et large de 0,7 cm ; feuille oblongue-lancéolée, plutôt coriace, à
pseudo-pétiole de 2,0-4,5 cm de longueur et 0,7 cm de largeur, à limbe long
de 20-30 cm et large de 2,5-5,0 cm ; inflorescence issue des gaines du
pseudobulbe, dépassant un peu le pseudobulbe, pédoncule dressé, avec 2
bractées membraneuses, longues de 3,0 cm ; fleurs blanc ivoire, labelle blanc
74
Richardiana
IV (2) - avril 2004
5,5mm
3,5mm
Fig. 1 : Maxillaria milenae V.P. Castro & Chiron
a et b : fleur - c : sépale dorsal - d : pétale - e : sépale latéral - f : labelle -
g : colonne - h : anthère - i : pollinies (dessin : V.P. Castro Neto, d'après le type)
IV (2) - avril 2004
Richardiana
75
long de 2,4 cm, large de 0,6 cm à la base ; sépales latéraux triangulaires,
obliques, entourant le pied de la colonne, longs de 2,6 cm et larges de
0,9 cm ; pétales triangulaires, légèrement obliques, longs de 2,3 cm et larges
de 0,9 cm à la base ; labelle trilobé, lobes latéraux récurvés, perpendiculaires
à Taxe du labelle, elliptiques quand ils sont aplatis, avec des appendices
ligulés à l'apex, longs de 1,5 cm mesurés entre l'appendice et la base, 1,1 cm
de largeur quand ils sont aplatis, lobe médian blanc ivoire, épais, lancéolé,
long de 0,6 cm et large de 0,4 cm, cal linéaire, long de 0,6 cm, large de
0,15 cm, à 0,6 cm de la base du labelle ; labelle long de 2,0 cm en tout ;
colonne blanche, épaissie au niveau du stigmate, longue de 0,8 cm, épaisse
de 0,2 cm, anthère en forme de casque, pollinies 4, blanches ; ovaire
pédicellé, courbe, 3,3 cm de longueur et 0,15 cm de diamètre.
Voir figure 1 et photographies page 82.
Distribution et habitat
Brésil, Espirito Santo ; endémique des
environs de Sâo Bento de Urânia,
Commune de Alfredo Chaves, en forêt
humide à une altitude d'environ 800-
1 000 m, à 50-60 km de l'Océan Atlantique.
Etymologie
Dédié à sa découvreuse, Milena Mayer
Kautsky, qui commence à se consacrer à
l'orchidophilie dans les pas de son
grand père Roberto A. Kautsky, chercheur renommé d'orchidées et d'autres
représentants de la flore de l'Etat d'Espirito Santo.
BRESIL
Discussion
Par son aspect végétatif, cette nouvelle espèce évoque soit Maxillaria
lindleyana Schlechter, soit Maxillaria bolivarensis C. Schweinfurth. Toutefois,
M. bolivarensis pousse en région amazonienne et sa fleur est très différente ;
par rapport à A4, lindleyana , on peut noter toute une série de différences, et
notamment un pédoncule floral plus court (A4, lindleyana possède un
pédoncule plus de 2 fois plus long), des fleurs plus grandes avec des sépales
76
Richardiana
IV (2) - avril 2004
et des pétales plus larges, un labelle trilobé (alors que chez M. lindleyana le
labelle est entier avec des poils sur le cal).
Il faut également noter que l'époque de floraison de cette nouvelle espèce se
situe en mai et juin, alors que M. lindleyana fleurit en décembre et janvier.
Neste trabalho descrevemos mais uma nova espécie de orquidea do Estado do
Espirito Santo, planta relativamente abundante, mas que ficou desapercebida em
vista à imensa quantidade de novas espécies que este estado tem apresentado.
Sempre com ajuda de nosso amigo Roberto A. Kautsky e agora também de sua neta
Milena Meyer Kautsky, pudemos analisar uma boa quantitade de material e
comparâ-la com algumas espécies afins.
Pelo aspecto vegetativo esta espécie se assemelha às espécies Maxillaria lindleyana
Schlechter e Maxillaria bolivarensis C. Schweinfurth, esta é da regiâo amazônica e de
flor bem diferente de Maxillaria milenae, aquela apresenta uma série de diferentes
caracteristicas florais em relaçào à Maxillaria milenae que passamos a enumerar :
Pedünculo floral bem mais longo, flores menores , pétalas e sépalas mais estreitas,
labelo inteiro, presença de pelos no calo. Maxillaria milenae apresenta pedünculo
floral menor, um pouco mais alto que os pseudobulbos, flores maiores com pétalas
e sépalas mais grossas, labelo trilobado com calo glabro, lobo mediano bastante
coriâceo. Salientamos também que a época de floraçâo de Maxillaria lindleyana é de
dezembro a março, enquanto a floraçâo de de Maxillaria milenae é de maio a junho.
Maxillaria milenae é endémica dos arredores de Sâo Bento de Urânia, municipio de
Alfredo Chaves, do Estado do Espirito Santo, em floresta ümida, em altitude de
aproximadamente 800-1000 m, a 50-60 Km do Oceano Atlântico, a espécie floriu em
maio de 2003.
Esta nova espécie homenagea sua descobridora, Milena Meyer Kautsky, que começa
a se dedicar à orquidofilia seguindo a orientaçâo de seu avô Roberto A. Kautsky
pesquisador renomado de orquideas e de outros gêneros da flora do Estado do
Espirito Santo.
Photographies page 82 : G. Chiron
IV (2) - avril 2004
Richardiana
77
II - Une nouvelle espèce de Leptotes de Bahia2
Mots clés: Bahia, Brésil, Buararema, Leptotes , L. bicolor, L. pohli-tinocoi,
L. unicolor, Orchidaceae.
Résumé
Une nouvelle espèce de Leptotes, découverte par Erwin Bohnk dans la région
de Buararema (Etat de Bahia, Brésil), est décrite.
Abstract
A new Leptotes species, found by Erwin Bohnk in the area of Buararema
(Bahia State, Brazil), is described.
Sumârio
Uma nova espécie de Leptotes descoberta por Erwin Bohnk da regiào de
Buararema (Estado da Bahia) é aqui descrita.
Depuis la dernière révision taxinomique du genre Leptotes, proposée
en 1977 par Pabst et Dungs dans leur « Flora Brasilienses », trois
espèces sont considérées comme valables : Leptotes bicolor Lindley,
L. tenuis Reichenbach f. et L. unicolor Barbosa Rodrigues. Cependant, une
analyse approfondie de spécimens vivants a montré que L. paloensis
Hoehne, mis en synonymie de L. tenuis par Pabst, est en réalité une bonne
espèce. Du fait du faible nombre d'espèces dans ce genre, toute nouvelle
espèce venant à apparaître est l'objet d'une analyse attentive. Ce fut le cas
pour le taxon présenté ici et on a pu constater qu'il s'agissait d'une nouvelle
espèce, comme il est montré ci-dessous.
Leptotes pohli-tinocoi V. P. Castro & Chiron, sp. nov.
Herba epiphytica in magnitudine intermissa Leptotes unicolor et L. bicolor ; petalis
et sepalis majoribus c\uam in L. unicolor et minoribus quant in L. bicolor ; sepalis
oblongo-lanceolatis, sepalis lateralibus leviter falcatis ; petalis lineare-lanceolatis
sepalis minus crassis et longis ; labello profunde trilobato, lobis lateralibus lobo medio
latioribus perpendicularibusque ; lobo medio cordiforme et apice acuto.
2 : manuscrit reçu le 18 décembre 2003.
78
Richardiana
IV (2) - avril 2004
Holotype : Brésil, Bahia, commune de Buararema ; collecté par Erwin Bohnk
en juin 2003, sans numéro ; floraison en culture en septembre 2003 (SP).
Description
Plante épiphyte. Rhizome presque nul. Pseudobulbe arrondi, initialement
recouvert de gaines amplexicaules, vites sèches, à la base trois entrenoeuds,
long de 1,2-1,5 cm et d'un diamètre de 2,5-3,9 mm. Feuille arrondie, rayée
longitudinalement en surface, de 5-18 cm de longueur pour 2,5-4,0 mm de
diamètre. Inflorescence apicale, avec 1 ou 2 fleurs qui s'ouvrent
successivement, pédoncule atteignant 6-8 mm de longueur. Fleur étalée,
sépales roses, pétales de même couleur, mais plus foncés, labelle blanc sur les
lobes latéraux et rouge foncé sur le lobe médian. Sépale dorsal oblong-
lancéolé, aigu à l'apex, resserré à la base, 2,3 cm de longueur sur 6 mm de
largeur. Sépales latéraux oblongs-lancéolés, asymétriques, aigus à l'apex,
2,3 cm de longueur sur 6 mm de largeur. Pétales linéaires-lancéolés, resserrés
à la base, légèrement asymétriques, 2,2 cm de longueur, 4 mm de
largeur. Labelle trilobé ; lobes latéraux ligulés-orbiculaires, à bords
arrondis, pliés par rapport à l'axe du labelle et parallèles aux cotés de la
colonne ; la largeur du labelle est de 7 mm entre les extrémités des lobes
latéraux étalés ; lobe médian cordiforme-allongé, aigu à l'apex, de 11 mm de
longueur sur 6,5 mm de largeur ; à environ 1,5 mm de la base du labelle,
entre les lobes latéraux, naissent deux carènes longitudinales, se
prolongeant en direction du lobe médian, longues de 5 mm pour une largeur
de 3 mm ; la longueur totale du labelle est de 1,7 cm. Colonne droite, de
6 mm de longueur. Anthère en forme de capuche allongée longue de 3 mm.
Pollinies 4, de 1,5 mm de longueur. Cavité stigmatique obovale.
Voir figures 2 et 3, et photographie page 82.
Distribution et habitat
Brésil, Bahia ; des environs de Buararema.
Pousse dans des forêts humides vers 500-
800 m d'altitude, à 40 km de la mer.
Fig. 2 : fleur disséquée
IV (2) - avril 2004 Richardiana
3 mm
Fig. 3 : Leptotes pohli-tinocoi V.P. Castro & Chiron
plante - a : colonne - b : anthère - c : pollinies - d : sépale dorsal - e : pétale
f : sépale latéral - g : labelle (dessin : V.P. Castro Neto, d'après le type)
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Richardiana
IV (2) - avril 2004
Etymologie
Dédié à 2 orchidophiles importants de la région de Sâo Paulo, Jean-Marc
Pohli, orchidophile depuis 30 ans et Tinoco, aujourd'hui âgé de 90 ans et
orchidophile depuis 80 ans.
Discussion
Le tableau 1 montre quelques différences entre les caractères
morphologiques de Leptotes pohli-tinocoi et ceux des Leptotes unicolor et bicolor.
On peut dire que L. pohli-tinocoi est situé, en taille, entre les 2 autres espèces,
et facilement reconnaissable à sa coloration particulière.
L. pohli-tinocoi
L. unicolor
L. bicolor
longueur des
sépales
23 mm
19 mm
36 mm
longueur des
pétales
22 mm
18 mm
32 mm
longueur du
labelle
17 mm
15 mm
26 mm
lobes latéraux
(étalés)
plus larges que le
lobe médian
moins larges que le
lobe médian
plus larges que le
lobe médian
forme des lobes
latéraux
ligulés-orbiculaires
triangulaires-
allongés
elliptiques-allongés
base du labelle
versus stigmate
écarté
collé
écarté
lobes latéraux
versus lobe médian
presque
perpendiculaire
dans le même plan
inclinés
couleur
pétales rouge foncé
sépales rouges,
labelle : lobes laté¬
raux blancs, lobe
médian rouge foncé
uniformément rose
clair
pétales et sépales
blancs, lobes
latéraux du labelle
blancs, lobe médian
rouge foncé
Tableau 1 : comparaison de trois espèces de Leptotes
* Rua Vicente Galafassi, 549 - CEP 09770-480 - S.B. do Campo, SP (Brésil) -
vpcastro@terra.com.br
** 2 rue de pervenches, F - 38340 Voreppe (France) - g.r.chiron@wanadoo.fr
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Richardiana
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Maxillaria milenae V.P. Castro & Chiron
A : inflorescence - B : fleur - C : fleur
disséquée
Leptotes pohli-tinocoi V.P. Castro & Chiron
D : plante en fleur
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Richardiana
IV (2) - avril 2004
Aspasia omissa Christenson Aspasia principissa Reichenbach f.
ph. E. Christenson d'après le type cuit. J. Lager, ph. archives Christenson
Aspasia epidendroides Lindley Aspasia lunata Lindley
cuit. & ph. W. Scheeren cuit. Hoosier Orchids C°, ph. L. Glicenstein
IV (2) - avril 2004
Richardiana
83
m
-J
Une nouvelle espèce d 'Aspasia de Colombie
Eric A. Christenson*
Mots clés : Aspasia , Colombie, nouvelle espèce, Orchidaceae
Résumé
Une nouvelle espèce d 'Aspasia, longtemps confondue avec A. principissa
Reichenbach f., originaire de Colombie, est décrite.
Abstract
A new species of Aspasia , long confused with A. principissa Reichenbach f.,
is described from Colombia.
Introduction
Une critique souvent adressée aux personnes qui étudient les orchidées est
d'accorder beaucoup trop d'attention à ce que l'on considère comme
d'insignifiantes différences de couleur. Cela est en partie un vestige de
l'époque victorienne où des variétés horticoles mineures étaient décrites et
nommées alors qu'on les considérerait aujourd'hui comme de simples
clones sélectionnés ou inhabituels. Toutefois, ne pas du tout tenir compte
des variations de couleur - notamment dans une famille où la spécificité
des pollinisateurs est davantage la règle que l'exception - revient à jeter le
proverbial bébé avec l'eau du bain.
Plus précisément, le risque est de confondre une variation de couleur, quelle
qu'en soit la cause, avec une différence fondamentale dans la configuration
des couleurs. La recherche présentée ici a commencé avec l'observation de
variations apparemment contradictoires chez Aspasia principissa
Reichenbach f. au sens large. Cette espèce a été rapportée comme ayant les
sépales et les pétales longitudinalement rayés de marron (Hamer, 1983)
et/ou les sépales marqués, transversalement, de barres brunes (Mora &
Atwood, 1993). Ces marques ne sont pas deux états alternatifs d'une simple
1 : manuscrit reçu le 27 novembre 2003 - traduit de l'anglais par la rédaction.
84
Richardiana
IV (2) - avril 2004
variation de couleur, mais représentent plutôt deux systèmes génétiques très
différents. La solution du problème surgit quand je m'aperçus que deux
espèces distinctes avaient été réunies au sein d'un A. principissa « variable ».
Le type d 'Aspasia principissa et ses synonymes traditionnels (Williams, 1974)
ont tous des sépales et des pétales vert pâle avec des raies longitudinales
marron foncé. Les raies sont brisées en trois bandes transversales sur les
sépales, en une configuration de couleur plutôt inhabituelle, caractérisée
par une absence de pigment comme si les raies avaient été effacées. D'où
vient donc cette mention de sépales pourvus de barres transversales
brunes ? A l'origine, elle vient des vieux traitements taxinomiques qui
considéraient A. principissa comme une variété du plus ancien A. epidendroides
Lindley, espèce possédant des barres transversales brunes. Cela détermina
A. principissa comme faisant partie d'une espèce unique et « variable ».
Aspasia principissa était traditionnellement connu du Nicaragua, du Costa
Rica et de Panama (Hamer, 1983). Garay (Orqnideologîa 8:192, 1973) étendit la
répartition de l'espèce pour inclure la Colombie et proposa une
photographie en couleurs d'une plante colombienne. Peu de temps après,
Williams reprit cette distribution dans sa révision du genre (Williams, 1974).
A l'exception d'une nouvelle espèce, A. silvana Barros, d'un papier sur la
biologie de la reproduction chez le genre (Zimmerman & Aide, 1989) et
d'un travail illustré détaillé (Sheehan & Sheehan, 1979 ; A. epidendroides ,
identifié à tort comme A. principissa), peu de choses ont été écrites sur Aspasia
depuis la révision de Williams.
Le sujet de cette note concerne une nouvelle espèce, apparemment
endémique de Colombie, qui a été régulièrement confondue avec A. principissa.
Ceci en dépit de trois excellentes illustrations disponibles dans la littérature
(Garay, 1973 ; Escobar, 1990 : n°23, p. 39 ; Chase, 2002), qui montrent ses
caractères saillants.
Aspasia omissa E. A. Christenson, sp. nov.
Species haec A. principissa Rchb.f. similis sed labello ovato non pandurato, sepalis
signatis transverse differt.
Holotype : Colombie, plante cultivée ayant fleuri en Floride, 29 décembre
2003, E.A. Christenson 2066 (holotype : NY).
IV (2) - avril 2004
Richardiana
85
Description (Voir photographie page 83)
Epiphyte cespiteux. Pseudobulbes ellipsoïdes, très fortement comprimés,
ancipités, légèrement sulqués, le devenant nettement en vieillissant,
21 x 3,5 cm, soutenu par 3-4 bractées foliacées, à limbe elliptique-lancéolé,
fortement comprimées à la base sub-pétiolée, acuminées, jusqu'à
22 x 3,7 cm. Feuilles 2-3, elliptiques-lancéolées, fortement comprimées à la
base sub-pétiolée, acuminées, jusqu'à 32 x 4,5 cm. Inflorescences 2-3 par
pousse, en racèmes pouvant atteindre 15 cm de longueur, bractées florales
ovales, aiguës, bilatéralement comprimées, jusqu'à 2 cm de longueur. Fleurs
3-5, charnues, à odeur de clou de girofle, les sépales verts avec des bandes
transversales brunes, les pétales marron foncé uni avec des veines marron
plus foncé, occasionnellement avec des bandes transverses vertes, le labelle
blanc avec des mouchetures bordeaux au centre, la colonne blanche. Sépale
dorsal lancéolé, acuminé, concave, jusqu'à 3,1 x 0,9 cm. Sépales latéraux
lancéolés, onguiculés, acuminés, carénés, jusqu'à 3,2 x 0,8 cm. Pétales étroi¬
tement elliptiques-lancéolés, aigus, carénés à l'apex, jusqu'à 2,8 x 0,8 cm.
Labelle sub-panduriforme, de contour largement ovale, émarginé, limbe libre
2,2 x 2,0-2, 4 cm, cal constitué de deux carènes basses et charnues, totalement
parallèles, jusqu'au milieu du labelle. Colonne droite, longue de 1,8 cm,
clinandre bordé d'un étroit volant dorsal à angle droit avec la colonne,
anthère carrée, tronquée, avec une quille centrale basse.
Etymologie
du latin omissus, laissé de côté, négligé, parce que la nature distincte de cette
espèce a régulièrement échappé aux auteurs.
Autres spécimens étudiés : Colombie, Dép. Antioquia, Narices, Rio Nare,
G. Escobar 871 (AMES) ; Dép. Choco, Ungia, G. Escobar 1000 (AMES).
Discussion
Aspasia omissa diffère de A. principissa (ph. page 83) par son labelle ovale
manifestement plus large au niveau de la base que de l'apex et par ses
pétales transversalement barrés de marron. A l'opposé, A. principissa a un
labelle panduriforme à peu près aussi large au niveau de la base que de
l'apex et ne possède de barres transverses marron sur aucun de ses
segments floraux. Il faut noter au passage que la plante illustrée dans
Dressler (1993 : pl. 11, n°3) est tout à fait atypique pour un A. principissa,
avec son labelle presque orbiculaire.
86
Richardiana
IV (2) - avril 2004
Par sa couleur globale, A. omissa est plus proche de A. epidendroides (ph.
page 83), mais ce dernier a un cal avec une paire de carènes divergentes à
l'avant et flanquées de 2-4 cals auxiliaires, des pétales fortement infléchis, des
sépales latéraux fortement réfléchis. Les carènes du cal de A. omissa sont
parallèles sur toute leur longueur, n'ont pas de cals auxiliaires et les segments
floraux sont plus ou moins coplanaires, avec les pétales seulement un peu
infléchis. Curieusement, les photographies précédemment publiées de A. omissa
montrent un labelle plutôt plat, alors que l'examen de plusieurs plantes
fleuries le montre plus ou moins sigmoïde, comme chez A. epidendroides.
Par la forme du labelle, A. omissa est semblable à A. variegata Lindley, mais
cette espèce diffère par ses pétales vigoureusement rayés de marron sur un
fond vert blanchâtre, par des taches pourpres en rayon sur le labelle, et par
une marge du labelle irrégulière.
En fin de compte, des recherches complémentaires sont nécessaires pour
s'assurer de la présence en Colombie du vrai A. principissa. Une plante
cultivée de A. principissa a été proposée dans Escobar (1994 : n°727, p. 651)
mais sa provenance n'était pas notée.
Avec l'addition de A. omissa , le genre comprend maintenant sept espèces.
Remerciements
Je remercie Leslie Garay pour avoir obtenu le prêt des spécimens d'Escobar
pour étude et Leon Glicenstein pour le prêt d'une photographie pour cet article.
Bibliographie
Barros, F. D., 1988. A new Brazilian species of the genus Aspasia Lindl., Orchidaceae: Aspasia
silvana, n. sp., Hoehnea 15:94-99.
Chase, M. W., 2002. The Pictorial Encyclopedia of Oncidium. Zai Publications, New York.
Dressler, R. L., 1993. Field Guide to the Orchids of Costa Rica and Panama. Cornell Univ. Press, Ithaca.
Escobar R., R., 1990. Native Colombian Orchids, vol. 1. Editorial Colina, Medellin.
Escobar R., R., 1994. Native Colombian Orchids, vol. 5. Editorial Colina, Medellin.
Hamer, F., 1983. Aspasia principissa Rchb.f. Icon. PL Trop., ser. 1, pl. 801.
Mora, D. E. & J. T. Atwood, 1993. Aspasia principissa. Icon. PL Trop., ser. 1, pl. 1503.
Sheehan, T. & M. Sheehan, 1979. Orchid Généra Illustrated, 68. Aspasia. Amer. Orchid Soc. Bull.
48(3):248-249.
Williams, N. H., 1974. Taxonomy of the genus Aspasia Lindley (Orchidaceae: Oncidieae).
Brittonia 26(3):333-346.
Zimmerman, J. K. & T. M. Aide, 1989. Patterns of fruit production in a neotropical orchid:
pollinator vs. resource limitation. Amer. J. Bot. 76(l):67-73.
* Eric A. Christenson, 1646 Oak Street, Sarasota, Florida 34236, U.S.A., orchideric@juno.com
IV (2) - avril 2004 Richardiana 87
4
A lire
Braem, G. & G. Chiron, Paphiopedilum
2003, 442 pages dont 112 en couleurs. Deux éditions, française et anglaise.
Au travers d'un panorama complet des Paphiopedilum à la date de publication, fin
2003, les auteurs dressent un véritable état de la question du genre. Celui-ci, en effet,
n'avait pratiquement plus fait l'objet de travaux in situ dans une partie du sud-est
asiatique après la seconde Guerre mondiale, à cause des évènements historiques qui
ont pratiquement fermé aux botanistes l'accès de la plupart des habitats de Paphiope¬
dilum, depuis la péninsule indochinoise jusqu'à la Chine du sud. Aujourd'hui, alors
que ces régions s'ouvrent à nouveau aux chercheurs, la richesse des informations
récentes recueillies a conduit les auteurs à réviser un certain nombre de données
concernant les Paphiopedilum. Pour ce faire, dans la seconde partie de leur livre,
consacrée à la présentation des divers taxons sur plus de 360 pages, chaque espèce est
décrite en tenant compte de critères récents (notamment des études moléculaires) et
passée au crible d'une étude historique, un peu à l'image d'une enquête policière,
permettant son identification derrière le rideau de ses synonymes et des descriptions
plus ou moins exactes faites dans le passé. L'analyse permet en particulier de nommer
chaque espèce avec ses variétés et ses formes. A cette occasion, les auteurs décrivent
10 nouveaux taxons.
Ce travail de fond s'accompagne, dans la première partie du livre, d'une réflexion sur
le genre Paphiopedilum. Et, quoique plus courte (près de 60 pages) cette partie est tout
aussi remarquable. Car, comme l'observe le Prof. Koopovitch dans sa préface, elle
montre l'évolution récente du genre et de sa biodiversité. En outre, pour les auteurs,
c'est l'occasion de mettre l'accent sur les transformations de la taxinomie. Cette
question, qui est loin d'être accessoire comme on pourrait le penser a priori, est
examinée dès les premiers chapitres et met en relief les erreurs d'identification
auxquelles la taxinomie peut conduire, montrant ainsi ses limites. Ces chapitres,
particulièrement clairs, seront des plus utiles aux amateurs, sans être pour autant
inutiles aux botanistes qui y trouveront quelques réflexions pertinentes, notamment
sur les identifications erronées de Paphiopedilum, les mauvaises typifications, la
synonymie et les conclusions fondées essentiellement sur les travaux en herbiers.
Les orchidophiles cultivant les Paphiopedilum trouveront aussi des conseils de culture,
avec un certain nombre de données originales des plus utiles.
Enfin, il faut souligner que l'intérêt du livre est accru par la qualité de l'illustration.
Les 137 photos en couleurs de Paphiopedilum sont d'une précision exemplaire par la
richesse du détail des fleurs et de leurs nuances de couleur. Elles complètent
efficacement les descriptions en donnant au lecteur une image synthétique des
plantes. Il s'y ajoute 30 dessins au trait, ainsi que 17 aquarelles exécutées avec art par
l'illustratrice Linda W. Petchnick.
88
Richardiana
IV (2) - avril 2004
Instructions aux auteurs
Sont pris en considération pour une publication dans Richardiana les articles relatifs
à la connaissance scientifique et à la conservation des Orchidées et traitant de
systématique, d'histoire, de géobotanique, de techniques de conservation, ainsi que
les notes biographiques, les critiques d'ouvrages, et les actualités.
Les manuscrits doivent être adressés à :
Richardiana
2 rue des pervenches
F-38340 VOREPPE (France)
soit sous forme imprimée, soit sous forme d'un fichier informatique.
Les figures pourront être réduites ou agrandies en fonction des contraintes
éditoriales : elles doivent donc contenir leur(s) propre(s) échelle(s) interne(s) ; les
légendes doivent être fournies séparément. Les textes imprimés sont destinés à être
scannés et doivent donc être issus d'une imprimante laser, utiliser une police de
caractères standard et comporter des interlignes simples. Les noms scientifiques
doivent être soulignés et non écrits en italiques. Les fichiers informatiques seront
compatibles PC ou Mac et transmis sur disquette, Zip, ou CD-ROM, voire par
messagerie électronique (adresse : redaction@richardiana.com).
Tout article comprendra, outre le titre et le(s) nom(s) d'auteur(s), un résumé en
français et en anglais, une liste de mots clés et la ou les adresse(s) du ou des
auteur(s). Les noms d'auteurs et les titres des revues ne doivent pas être abrégés
mais écrits in extenso. Les références, citées (conformément au Code international de
nomenclature botanique) uniquement dans les résumés taxinomiques, ne seront pas
reprises en bibliographie.
Tout manuscrit sera soumis à la critique d'un membre au moins du Comité
scientifique.
Les articles sont publiés en français. Toutefois, les manuscrits peuvent,
exceptionnellement, être soumis en allemand, en anglais, en espagnol ou en portugais :
la traduction sera alors assurée par la rédaction.
Sommaire
41 Dr. Karlheinz Senghas
Un nouvel hybride de Cattleya de Bahia (Brésil)
Vitorino P. Castro Neto & Eduardo Luis Martins Catharino
47 Schluckebieria, un nouveau nom de genre pour une plante
orpheline apparentée aux Cattleya
Guido J. Braem
§gH Matériaux pour la révision des Habenariinae
(Orchidaceae, Orchidoideae) - 4
Dariusz L. Szlachetko
66 Notes préliminaires sur la taxinomie du genre Phragmipedium
Guido J. Braem
73 Contribution à la connaissance des orchidées du Brésil. I - une
nouvelle espèce de Maxillaria de Espirito Santo
II - une nouvelle espèce de Leptotes de Bahia
Vitorino P. Castro Neto & Guy R. Chiron
84 Une nouvelle espèce d ' Aspasia de Colombie
Eric A. Christenson
Richardiana® est une revue trimestrielle francophone,
consacrée aux Orchidées, et éditée par
Tropicalia®
212 route de Charly
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JUN 1 8 2004
Richardiana
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Volume IV (3) - juillet 2004
Directeur de la publication
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(
s
UdHAHï
ORCHID HERBARIUM OFOAKES AMES
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/ JUN 1 8 2004
Phragmipedium kovachii, Schluckebieria
- nouvelle section du genre Phragmipedium - et
réflexions sur les pratiques taxinomiques 1
Dr. Guido J. Braem*
Mots clés : Orchidaceae, Pérou, Phragmipedium , P. kovachii , Schluckebieria ,
taxinomie.
Résumé
Les évènements corrélés à la découverte et à la description de
Phragmipedium kovachii sont rapportés et commentés. La nouvelle espèce
est décrite en détail et sa place à l'intérieur du genre Phragmipedium est
corrigée par la description de la nouvelle section Schluckebieria.
Abstract
The occurrences in connection with the discovery and description of
Phragmipedium kovachii are described and commented. The detailed
description of the new species is given and its place within the genus
Phragmipedium is corrected by the description of the new section
Schluckebieria.
Introduction
Les évènements qui ont entouré la découverte et la description du
splendide Phragmipedium kovachii, respectivement au Pérou et aux
USA, ont été sensationnels. Atwood, Dalstrôm & Fernandez écrivent,
dans leur description originale2 : « ... des nouveautés saisissantes
continuent d'apparaître dans des terrains relativement accessibles. » Avec
ces mots, Atwood et al. ont émis, je crois, l'euphémisme de la décennie.
Etonnant, P. kovachii Test effectivement. Et même davantage que P. besseae,
découvert dans la même région il y a un peu plus de 20 ans. Entre temps.
1 : manuscrit reçu le 17 avril 2004, accepté le 8 mai 2004.
2 : Selbyana , 23 (supplément : 1-3), 2002.
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nous eûmes l'apparition de P. fischeri et de P. dalessandroi, mais ces deux-là
peuvent être considérés (et le sont d'ailleurs par certains auteurs) comme
des variétés, de P. schlimii et P. besseae respectivement. Par « terrains
relativement accessibles », Atwood et al. désignent évidemment ce qu'un
collecteur renommé, qui connaît parfaitement la région, évoque comme
« proche de la route de Tarapoto, une zone visitée par de nombreux
collecteurs au cours des vingt dernières années. »
Les mêmes questions viennent à l'esprit que celles qui surgirent en 1981
après la célèbre découverte de P. besseae. Dans un pays qui a été considéra¬
blement fréquenté par les botanistes et les collecteurs commerciaux
pendant plus de 200 ans3, comment des plantes comme P. besseae et
P. kovachii ont-elles pu échapper à l'attention, la collecte et la description ?
A l'époque de la découverte de P. besseae, j'émis l'hypothèse qu'il était
assez improbable que la plante n'ait pas été collectée auparavant, et je
suggérai que, dans quelque coin oublié d'un quelconque herbier, des
spécimens, peut-être mal identifiés ou mal classés, attendaient peut-être un
jeune taxinomiste zélé. S'il ne s'agissait pas de la découverte de P. kovachii,
je formulerais aujourd'hui la même hypothèse. Mais supposer le même
destin pour des spécimens de deux espèces aux fleurs respectivement
rouge vif et pourpre vif, dont l'une avec des fleurs aussi grandes que la
paume de la main, c'est quand même un peu trop.
Selon une théorie formulée par un collecteur sud-américain, P. besseae,
P. dalessandroi et P. kovachii sont les fruits d'une évolution récente, qui n'ont
demandé que quelques années pour apparaître. Une telle théorie ne résiste
pas à la critique scientifique. Primo, des systèmes de pollinisation où les
pollinisateurs sont spécifiquement adaptés pour fertiliser certaines fleurs,
et/ou des fleurs qui acquièrent la capacité à mimer celles d'autres plantes,
ne se développent pas en quelques décennies. Pour P. dalessandroi la théorie
peut s'appliquer, car cette espèce (?) s'est probablement développée en tant
que variante géographique de P. besseae. Dans le cas de P. kovachii, toutefois,
je ne vois aucun lien possible avec le passé plus ou moins récent. Si,
réellement, P. kovachii était le résultat d'un développement récent, il n'y
aurait aucune raison que ses « ancêtres » aient disparu en un temps si bref.
3 : la fameuse expédition de Ruiz & Pavon date de 1777-1778.
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L'énigme demeure donc. Je mets en doute non seulement la théorie d'une
évolution récente, mais également la possibilité que ces entités soient
restées non découvertes et non collectées jusqu'à ces derniers temps. Peut-
être une future étude fera-t-elle émerger quelque explication plus ou moins
plausible...
Phragmipedium kovachii, comme le savent toutes les personnes de la scène
orchidophile plus ou moins informées, causa également un autre choc. Du
fait, cette fois, non pas de la nature botanique, mais de l'égocentrisme et de
la jalousie professionnelle.
En taxinomie botanique, les plantes nouvelles pour la science doivent être
décrites correctement et se voir attribuer un nom conformément au Code
International de Nomenclature Botanique (CINB). L'un des principes
supérieurs du CIBN est la règle de priorité : si un taxon est décrit deux
fois, ou plus, par différents auteurs, et si toutes ces publications sont
valides et effectives, on doit suivre la publication publiée la première. Tous
les taxinomistes savent cela. Atwood, Dalstrôm, Fernandez, Christenson,
moi, Luer, Dodson, Dressler, ... tous savons cela. Il y a quelques années, j'ai
soumis Masdevallia bertholdii pour une publication dans Orchid Digest. Les
épreuves avaient déjà été corrigées quand j'ai vu que Carlyle Luer publiait
M. cranium et que celui-ci était identique à mon M. bertholdii. J'ai donc
appelé l'éditeur de Orchid Digest et lui ai fait retirer mon article. Plus
récemment, une magnifique espèce de Paphiopedilum fut décrite trois fois
sous les noms de P. vietnamense , P. hilmari et P. mirabile, respectivement. La
publication de P. vietnamense précédait les deux autres et, en conséquence,
les auteurs de P. hilmari et de P mirabile ont dû accepter que les noms
qu'ils avaient publiés n'étaient que des synonymes. Il y a juste deux jours,
j'ai dû reconnaître que la publication de mon genre Schluckebieria, pour
recevoir l'ancien Cattleya araguaiensis, était antériorisée par la publication
de la nouvelle combinaison du même taxon sous le nom de Cattleyella
araguaiensis par van den Berg & Chase. De tels évènements ne sont pas
spécialement réjouissants, mais ils arrivent, et il ne faut pas en faire un drame.
Ici entre en scène Phragmipedium kovachii. En l'an 2002, Michael Kovach,
amateur d'orchidées des USA, revient d'un voyage au Pérou. Dans ses
bagages, une plante de l'espèce qui aujourd'hui porte son nom. Selon les
propres déclarations de Kovach dans un interview, il a soi-disant informé
les autorités de l'aéroport de Miami du matériel végétal qu'il transportait
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avec lui et on lui a fait signe d'avancer sans autre cérémonie. Le matin du
5 juin 2002, Kovach présenta sa plante aux Jardins botaniques Marie Selby,
institution botanique renommée de Sarasota, Floride. Bien sûr, les
botanistes présents reconnurent que la plante était une espèce nouvelle.
Comme tout botaniste concerné par la taxinomie des sabots de Vénus, ils
connaissaient parfaitement les effets de la règle de priorité. Il n'est donc
absolument pas surprenant qu'ils aient rédigé un manuscrit sur le champ.
La publication fut effectuée dans un supplément de Selbyana, vol. 23, le
10 juin 2002.
Eric Christenson, autre botaniste travaillant en Floride, fut informé de la
découverte d'un nouveau Phragmipedium par un courrier électronique de
Karol Villena, de la pépinière Vivero Agro Oriente, Moyobamba, Pérou, le
3 juin. Christenson demanda qu'on lui envoie les mesures de la plante et
des fleurs le 4 juin et, après les avoir reçues, écrivit sa description en
nommant l'espèce Phragmipedium peruvianum. Le manuscrit de Christenson
arriva chez l'éditeur de Orchids le 5 juin, le jour même où Kovach présentait
sa plante à Selby. Bien entendu, Christenson n'informa pas Selby de ses
intentions : l'affirmation selon laquelle les botanistes de Selby ont volé le
« concept » est donc infondée. Le concept de Christenson fut publié dans le
numéro de juillet de Orchids, le 27 juin 2002 ou plus tard, donc plus de
deux semaines après la publication du taxon sous le nom de P. kovachii.
P. peruvianum est donc à considérer comme un synonyme du premier.
Christenson n'est pas homme à accepter la défaite. Il déclara que la
publication de Selby était basée sur une plante illégalement importée aux
USA. Il demanda en outre que Selby retire son article et que le nom
P. kovachii soit invalidé. Selby et Dr. Wesley Higgins furent accusés d'avoir
mal agi. Sur les forums Internet consacrés aux orchidées, une bataille féroce
s'engagea : qui avait publié quoi, quand, comment et pourquoi ? qui avait
volé quoi à qui ? et si l'un ne peut pas gagner, il doit s'assurer que l'autre
perde aussi.
Christenson, lui-même taxinomiste, sait parfaitement que les règles du
CINB n'autorisent pas le retrait d'une publication déjà publiée. Sa
demande de retrait et d'invalidation, sous prétexte de moralité et de
« politiquement correct », est tout à fait amusante. La moralité et le
politiquement correct (quoi que ces termes recouvrent), de même que
l'intégrité personnelle et/ou scientifique, n'ont rien à voir avec les règles
d'attribution des noms de plantes.
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Pour ce qui concerne la taxinomie, il suffit de se poser trois questions
simples :
1- quelles publications sont valides ?
2- quelles publications sont effectives ?
3- laquelle des publications valides et effectives a été publiée la première ?
Pour faire court, les deux publications (celle de P. kovachii par Atwood,
Dalstrôm & Fernandez, et celle de P. peruvianum par Christenson) sont
valides et effectives. Le fait que Christenson - selon ses propres
déclarations (dans The Miami Harald du 9 août 2002, et lors d'une réunion
de la Société orchidophile du Connecticut, le 14 mai 2003) - pourrait ne pas
avoir vu de plante avant de décrire l'espèce et que « son » spécimen type,
prétendument déposé à l'Université de San Marcos (USM), n'y soit jamais
arrivé ne signifie pas a priori qu'aucun spécimen n'ait été envoyé, ni ne rend
sa description invalide. En effet, le spécimen peut avoir été envoyé du
Pérou et/ou avoir été perdu dans le transport. S'il s'avérait toutefois
qu'aucun spécimen type ne fut déposé en complément de la publication de
Christenson (par lui-même ou quelqu'un d'autre), la publication serait
vraiment invalide. Mais ceci serait difficile à prouver. Le fait est que
Christenson a admis ne pas avoir eu de plante, ou de parties de plante, en
sa possession (s'il en avait eu, elle aurait été tout aussi illégale que la plante
de Kovach). Quoiqu'il en soit, cette histoire de spécimen type n'a guère
qu'une importance anecdotique. En effet, il n'y a aucun désaccord sur le fait
que la publication de Selby de la description d'Atwood et al. a précédé celle
du concept de Christenson. Et, comme je l'ai dit plus haut, ceci signifie
simplement que le nom P. kovachii a priorité et doit être adopté.
Les conséquences « judiciaires » sont amusantes. Kovach est accusé d'avoir
importé illégalement aux USA un sabot de Vénus. Il a plaidé non coupable
et son cas doit être jugé plus tard cette année. Les Jardins botaniques Marie
Selby et Higgins (responsable scientifique à l'époque de la publication) ont
été accusés de posséder du matériel végétal illégal. Ils ont plaidé coupables
et ont accepté la sanction. Et cela débouche sur une drôle de situation. Si
Kovach n'est pas reconnu coupable, les Jardins botaniques Marie Selby et
Higgins ont accepté une sanction pour quelque chose qui n'est même pas
arrivé. En effet, si Kovach n'a pas importé « sa » plante illégalement aux
USA, la manipulation par les employés des Jardins de ce qui finira par être
P. kovachii peut difficilement être considérée comme du recel de matériel
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illégal. Non seulement la découverte et la description de P. kovachii a fasciné
le monde orchidophile, par maints aspects, mais elles sont en train de
montrer le degré de ridicule que peuvent présenter certains aspects des
procédures judiciaires.
Ces évènements peuvent faire rire toute personne saine. Mais sont-ils
vraiment amusants ? Ce « cas kovachii » soulève la question de savoir si les
botanistes sont responsables de la provenance des plantes qu'ils décrivent.
Bien sûr, les botanistes doivent respecter la loi : s'ils font de la contrebande
de plantes, ils sont dans l'illégalité. Mais si c'est un tiers qui amène une
plante à un botaniste ? Est-ce le travail d'un botaniste de s'assurer que la
plante a été obtenue et manipulée légalement ? Evidemment non. Un
botaniste n'est ni un juriste, ni un douanier, ni un policier, ni un procureur
de la République, ni un juge. Ce qu'il a appris à faire c'est examiner, étudier
et décrire des plantes. Rien de plus, rien de moins. Depuis plus de 250 ans,
les botanistes et les institutions botaniques comptent sur des tiers pour
obtenir des plantes. Loddiges, Low, Veitch, Sander, Linden, Kolopaking,
Parnata et bien d'autres (amateurs d'orchidées en voyage, ministres,
missionnaires, diplomates, officiers d'armée) ont fourni des plantes à
Curtis, Lindley, aux Hooker, à Reichenbach f., Rolfe, Cribb, Koopowitz,
Braem, etc. Ces coopérations ont fait, et font encore, partie de la botanique.
Et il n'y a rien de mal à leur reprocher.
Une autre question que l'on doit se poser est s'il est même possible de
décrire « légalement » de nouveaux taxons de sabots de Vénus (et d'autres
groupes de la famille) avec l'interprétation actuelle des « lois relatives à la
conservation ». La réponse est de nouveau très simple : non. Comme cela
n'est pas forcément évident à comprendre, un mot d'explication n'est pas
inutile. Importer légalement des orchidées requiert une autorisation
CITES. Dans de nombreux pays, un permis d'importation est délivré sur
présentation d'un permis d'exportation valide. Ce qui nécessite la liste des
plantes à exporter. La réglementation stipule que l'on doit énumérer toutes
les plantes avec leur nom latin. Par exemple : Phragmipedium (genre)
schlimii (espèce). Dans le cas d'une espèce nouvelle pour la science, il
n'existe pas de nom ! Comment citer Phragmipedium kovachii tant que
l'entité Phragmipedium kovachii n'existe pas ? Et, bien sûr, citer la plante
sous un faux nom invalide le permis. Dans certaines discussions, il a été
suggéré que, en conséquence, seuls pouvaient décrire les plantes
originaires d'un pays les botanistes de ce pays. Mais il leur faut aussi
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collecter au moins une plante et la déposer dans un herbier comme
spécimen type. Et, pour cela, il faut un permis de collecter. Mais comment
obtenir un permis de collecter une plante de P. kovachii s'il n'existe pas de
plante sous ce nom dans la littérature ? En outre, bien entendu, dans les
pays se réclamant du monde libre, on ne peut pas dire à des scientifiques
du pays A qu'ils n'ont pas le droit de décrire des plantes originaires du
pays B. La quintessence de tout cela est que, depuis que l'on a déclaré
qu'un permis CITES était nécessaire pour les sabots de Vénus, toutes les
descriptions de taxons nouveaux pour la science ont été basées sur des
plantes illégales.
Mais, foin de tout cela : n'oublions pas la taxinomie.
Phragmipedium kovachii Atwood, Dalstrom & Fernandez
in Selbyana, 23 (Supplément): 1-3 (2002)
Synonyme : Phragmipedium peruvianum Christenson, in Orchids, 71(7): 620-
622 (2002)
Type : Pérou ; Dépt. Amazonas, environ 2 100 m d'altitude, 5 juin 2002, J.
Michael Kovach s.n. (Holotype : USM).
Etymologie : nommé kovachii en hommage à Mr. J. Michael Kovach,
Goldvein, Virginie.
Description
Phragmipedium kovachii est, comme toutes les autres plantes du genre, une
herbacée pérenne. Les plantes sont cespiteuses et produisent des pousses
en éventail. Les racines sont épaisses, pouvant atteindre 4 mm de diamètre.
Il y a trois feuilles, ou davantage, basales distiques. En général elles
atteignent 30 cm de longueur (mais exceptionnellement 65 cm) sur 4-4,5 cm
de largeur environ, elles sont linéaires, en pointe vers un apex aigu, plutôt
épaisses et coriaces, carénées dessous. L'inflorescence peut atteindre une
hauteur de 30 cm environ, elle est pubescente et pourpre. La spathe est
verte, longue de 7-9 cm. L'ovaire est long de 8 cm environ, brun pubescent,
soutenu par une bractée florale lancéolée aiguë, en forme de barque et
longue de 4-5,5 cm. En général, une seule fleur est ouverte à un moment
donné, rarement deux, exceptionnellement trois, peuvent être ouvertes à la
fois. Les fleurs sont extrêmement belles ; elles peuvent mesurer jusqu'à
suite page 98
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Fig. 1 : Phragmipedium kovachii Atwood, Dalstrom & Fernandez
dessin Stig Dalstrom d'après le type, avec l'aimable autorisation de l'auteur et de Selbyana
A : plante - B : fleur, vue de face et de profil - C : staminode
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Fig. 2 : Phragmipedium kovachii Atwood, Dalstrom & Fernandez
aquarelle Stig Dalstrom, avec l'aimable autorisation de l'auteur et de Selbycina
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15 cm d'envergure. Les sépales sont verdâtres, lavés et striés de pourpre ;
les pétales pourpres à l'intérieur comme à l'extérieur, avec une zone
centrale blanche ; le labelle est pourpre, plus clair à l'intérieur, avec des
marges jaunes ; le bouclier staminodal est pourpre avec un apex blanc
(dans cette description de la couleur, pour tenir compte des variations
importantes de celle-ci, il faut considérer que le pourpre peut aller du
pourpre rougeâtre au pourpre violet). Le sépale dorsal est long de 5,5 cm
et large de 3,5 cm environ, elliptique, sub-aigu, concave. Les sépales
latéraux sont soudés sur toute leur longueur en un synsépale à apex
unique, largement rond elliptique, concave, qui mesure globalement
jusqu'à 6,3 cm x 4,8 cm. Les pétales atteignent 7 cm en longueur et environ
4,8 cm en largeur, ils sont elliptiques, largement arrondis, courbés en arrière
le long de leurs marges latérales supérieures. Le labelle est trilobé ; les lobes
latéraux sont courbés à l'intérieur ; le lobe principal est profondément
sacciforme, enflé. En tout, le labelle mesure environ 7 cm en longueur et
4 cm en largeur ; le sabot est long de 4 cm environ. La colonne est longue
de 1,5 cm. Le staminode est en forme de bouclier, haut de 1 cm environ
pour une largeur de 2 cm, obtus, avec des marges latérales triangulaires et
une extrémité triangulaire (voir figures 1 et 2 et photographie page 100).
Habitat et distribution
Jusqu'ici, on ne connaît cette espèce que du département Amazonas, dans
la partie nord-est du Pérou. Dans son habitat4, le sol est fait de fin gravier
mélangé à de la terre grossière, le tout couvert de mousse. Une couche de
15-20 cm de ce sol recouvre le socle rocheux. Les plantes de P. kovachii
étaient enracinées juste sous la surface de ce matériau. L'humidité est
constamment forte, même pendant la saison sèche ; le site est souvent
nuageux et constamment venté (des vents atteignant les 100 km/h ont été
rapportés). Tout près coule une rivière ; en septembre son lit est étroit
mais, d'après les traces laissées par l'eau, on peut voir que, à certains
moments, il atteint 10 m de largeur en certains endroits. La plante pousse
sur un versant très pentu dirigé au sud-sud-ouest, 10-30 m au-dessus de la
rivière. Il y avait quelques jeunes arbres frêles à la base de la pente, mais ils
ont été coupés, probablement pour donner accès à la pente. L'habitat était
à une altitude de 1 900 m environ (l'altimètre indiquait 6 285 pieds au bas
4 : informations aimablement fournies par Charles Acker, Glen Decker et Alfredo Manrique.
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de la pente). Selon un rapport, la température diurne varie de 16 à 24 °C,
avec des pics à 36 °C en été et des minimums de 10 °C en hiver. Voir
photographie page 100.
Floraison
La période de floraison est variable. Selon Alfredo Manrique, les plantes
fleurissent en général entre septembre et début janvier dans leur habitat
naturel. Le spécimen type fut toutefois collecté en fleur vers fin avril, et au
moins deux plantes ont été citées comme fleurissant vers la fin mai dans
leur habitat.
Variétés et formes
Aucune signalée ni décrite à ce jour.
Notes diverses
Le nombre de chromosomes est inconnu.
Détails culturaux
Aucune donnée sur le comportement en culture de Phragmipedium kovachii
dans des collections européennes et/ou nord-américaines n'est disponible.
Toutefois, d'après les données relatives à l'habitat, on peut supposer que les
plantes se plairont dans la serre tempérée, près du vitrage. Les
températures devront être nettement plus basses la nuit que dans la
journée. L'hygrométrie devra être maintenue à un haut niveau en
permanence. Un mouvement d'air constant devra être assuré. Les plantes
devront être rempotées dans un milieu très ouvert. Les arrosages seront
abondants pendant la période de croissance active et légèrement diminués
après la floraison.
Placement infragénérique de Phragmipedium kovachii
Tant Atwood, Dalstrôm & Fernandez, que Christenson, décrivent
Phragmipedium kovachii comme appartenant à la section Micropetalum
(Hallier f.) Garay5. Cette section est typifiée par P. schlimii (Linden &
Reichenbach f.) Rolfe.
5 : Orchid Digest, 43(4): 133-179 [133] (1979).
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Phragmipedium kovachii
habitat (en bas) et plante in situ
(à gauche) : ph. Glen F. Decker
fleur (ci-dessus) : ph. Alfredo
Manrique
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La taxinomie infragénérique du genre Phragmipedium est basée sur les
divisions créées par Hallier f.6 et Pfitzer7. A l'époque, le « groupe » de
plantes pour lequel Hallier créa Micropetalum ( loc . cit.) était monotypique et
ne contenait que P. schlimii. Garay (loc. cit.) publia l'entité en tant que
section formelle du genre, en basant son taxon sur le nom et la définition
de Hallier. En 1981, Dodson & Kuhn ajoutèrent Phragmipedium besseae8.
Dans sa thèse de doctorat, McCook9 caractérise la section par des pétales
latéraux ovales, d'une longueur d'environ 2,5 cm, des fleurs blanches,
rose vif ou rouges, un bouclier staminodal ovale-panduré, un labelle
avec des « fenêtres » transparentes entre les veines, sur les côtés et le dos,
et un lobe médian du stigmate allongé-conique. En 1996, suivit la
description de P.fischeri par Braem & Mohr10, et, la même année, Dodson &
Grufi ajoutèrent P. dalessandroi 11 . Les deux taxons trouvent bien leur place
dans la section Micropetalum.
Mais à l'évidence placer Phragmipedium kovachii dans cette section est
délicat. Plusieurs différences morphologiques d'importance entre
P. kovachii et les autres plantes de la section s'y opposent :
1- les fleurs de P. kovachii sont au moins 4 fois plus grandes que celles des
autres espèces de la section Micropetalum ;
2- P. kovachii n'a pas de « fenêtres » sur le sabot ;
3- la forme du labelle et la position du staminode montrent que P. kovachii
appartient à un syndrome de pollinisation tout à fait différent ; la forme du
labelle (voir figure 3) est plus proche de celle que l'on observe chez les
plantes des sections Phragmipedium et Himantopetalum. La transition entre
les lobes latéraux et le lobe principal (sabot) forme un isthme distinct chez
P. kovachii , alors qu'elle est continue chez les espèces de la section
Micropetalum.
Bien qu'il y ait des similitudes dans les structures végétative et florale, les
différences entre P. kovachii et toutes les autres espèces du genre plaident en
faveur d'une section distincte pour placer la nouvelle plante.
6 : Annales du Jardin Botanique de Buitenzorg, 14: 18-52 [46] (1897).
7 : in H.G.A. Engler, Das Pflanzenreich, IV(50), No. 12: 1-132 (1903).
8 : American Orchid Society Bulletin, 50: 1308-1310 (1981).
9 : Ph.D. Thesis, Cornell University (1989) [p. 56].
10 : Leaflets of the Schlechter Institute, No. 3: 28-30 (1996).
11 : Die Orchidée, 47(4): 216-220 (1996).
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Fig. 3 : formes des labelles de P. besseae, P. schlimii et P. kovachii
dessins Pastorelli12, G. Chiron et S. Dalstrôm, respectivement (de gauche à droite)
Phragmipedium sectio Schluckebieria Braem, sectio nova
Diagnose : herba cespitosa, sectionis Micropetalum (Huilier f.) Garay plantis habito
similis ; folia linearia apice acuta ; inflorescentia erecta , teres, solum vel multi flores
deinceps gerens ; flores magni, cum minimum 9 cm lati ; saccus apice rotundatus ;
sacci apertio lata.
Type : Phragmipedium kovachii Atwood, Dalstrôm & Fernandez, in Selbyana ,
23, supplément (2002).
Etymologie : section nommée Schluckebieria en hommage à Mme. Gudrun
Braem, née Schluckebier.
Photographies page 100 : Glen F. Decker et Alfredo Manrique
* chercheur associé. Académie des Sciences de Californie.
12 : in Bennett D.E. & E.A. Christenson, 1995. Icônes Orchidacearum Peruvianum :pl.346.
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Matériaux pour la révision des Habenariinae
(Orchidaceae, Orchidoideae) - 5 1
Dariusz L. Szlachetko*
Mots clés : Habenariinae, Orchidaceae, Platantheroides
Résumé
L'auteur élève au rang de genre les sections Habenaria s. Odontopetalae
Kraenzlin, s. Quadratae Kraenzlin et s. Seticaudae Kraenzlin, pro parte.
Platantheroides Szlachetko, gen. nov. (fig. 1)
Petala integra vel appendicibus parvis ad basin praedita, labellum elongatum vel
ligulatum, integrum vel cum duobus parvis appendicibus ad basin. Antherophora ,
stigmaphora et rostellophora distincta sed comparate brévia.
Espèce type : Platantheroides obtusa (Lindley) Szlachetko [=Habenaria obtusa
Lindley]
Synonymes : Habenaria Willdenow sect. Odontopetalae Kraenzlin, Botanische
Jahrbücher für Systematik 16:56 & 217 (1893) pro parte
Habenaria Willdenow sect. Quadratae Kraenzlin, Botanische Jahrbücher für
Systematik 16:56 & 182 (1893) pro parte
Habenaria Willdenow sect. Seticaudae Kraenzlin, Botanische Jahrbücher für
Systematik 16:55 & 250 (1893) pro parte
Description
Tubercule solitaire, ellipsoïde, ovoïde ou cylindrique. Tige feuillue sur toute
sa longueur. Feuilles majoritairement lancéolées à lancéolées-ovales, étalées
ou dressées, de taille décroissante au fur et à mesure que Ton va vers le
haut. Inflorescence multiflore, à fleurs lâches ou denses. Fleurs
habituellement petites, peu spectaculaires. Sépales dissemblables ; sépale
dorsal en coquille. Pétales entiers ou avec une petite dent basale sur les
marges externes, adnés au sépale dorsal pour former un casque. Sépales
1 : manuscrit reçu le 8 décembre 2003, accepté le 20 avril 2004. Traduit de l’anglais par la rédaction.
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latéraux plus ou moins étalés ou défléchis. Labelle toujours ligulé à oblong,
obtus à sub-aigu à l'apex et souvent discrètement courbé vers le haut, entier
ou avec deux petites dents basales. Eperon filiforme à cylindrique.
Gynostème court et massif. Anthère dressée à légèrement courbée vers
l'arrière, ellipsoïde à ovoïde. Anthérophores courts, délicats, filiformes.
Connectif plutôt étroit, tronqué. Pollinies ellipsoïdes à obovoïdes. Caudicules
filiformes, légèrement plus longues ou plus courtes que les pollinies.
Auricules relativement grandes, sculptées. Stigmaphores courts, ligulés,
massifs, habituellement pendants, fertiles sur toute la surface supérieure.
Rostellophores sub-égaux en longueur aux anthérophores.
A première vue, les espèces de ce genre rappellent celles du genre Platanthera
L. C. Richard par les segments floraux, mais la structure du gynostème les
place sans équivoque dans les Habenariinae. Une telle combinaison de traits
pourrait en définitive suggérer que Habenaria a évolué à partir d'un ancêtre
ressemblant à Platanthera.
Platantheroides comprend environ 35 espèces, majoritairement terrestres ; la
plupart d'entre elles se rencontrent dans les zones sub-tropicales ou
tropicales d'Amérique et d'Asie ; seules quelques unes vivent en Afrique.
Sur la base de la forme des pétales, le genre pourrait être divisé en deux
sections, coïncidant plus ou moins avec les sections de Kraenzlin (1893)
Quadratae et Seticaudae/Odontopetalae du genre Habenaria. Je ne suis cependant
pas sûr, pour le moment, de la constance de ce caractère au niveau de la
section.
Platantheroides alata (Hooker) Szlachetko, comb. nov.
Basionyme : Habenaria alata Hooker, Exotic Flora 3: t. 169 (1826)
Platantheroides brevilahiata (A. Richard & Galleoti) Szlachetko, comb. nov.
Basionyme : Habenaria brevilabiata A. Richard & Galleoti, Annales des Sciences
Naturelles , Botanique 3 (3):29 (1845)
Platantheroides clavigera (Lindley) Szlachetko, comb. nov.
Basionyme : Platanthera clavigera Lindley, The Généra and Species of
Orchidaceous Plants: 289 (1835)
Synonyme : Habenaria clavigera (Lindley) Dandy, Journal ofBotany 68: 246 (1930)
104
Richardiana
IV (3) -juillet 2004
Fig. 1. Platantheroides Szlachetko
P. strictissima (Reichenbach f.) Szlachetko : A - port ; B - fleur ; C - labelle
(redessiné d'après Hamer 19). P. petalodes (Lindley) Szlachetko : D - gynostème,
vue latérale ; E - gynostème, vue de face (Pignal & Léchât H376, P).
IV (3) - juillet 2004
Richardiana
105
Platantheroides cumminsiana (King & Pantling) Szlachetko, comb. nov.
Basionyme : Habenaria cumminsiana King & Pantling, Journal of the Asiatic
Society ofBengal 64 (2):343 (1895)
' Platantheroides curvilabra (Barbosa Rodrigues) Szlachetko, comb. nov.
Basionyme : Habenaria curvilabra Barbosa Rodrigues, Généra et Species
Orchidearum Novarum 1:162 (1877)
- Platantheroides densa (Wallich ex Lindley) Szlachetko, comb. nov.
Basionyme : Habenaria densa Wallich ex Lindley, The Généra and Species of
Orchidaceous Plants : 326 (1835)
Platantheroides dentifera (C.Schweinfurth) Szlachetko, comb. nov.
Basionyme : Habenaria dentifera C.Schweinfurth, Botanic Muséum Leaflets,
Harvard Univ. 9:46 (1941)
Platantheroides edgeworthii (Hooker f. ex Collett) Szlachetko, comb. nov.
Basionyme : Habenaria edgeworthii Hooker f. ex Collett, Flora Simlensis 504
(1902)
Platantheroides epipactidea (Reichenbach f.) Szlachetko, comb. nov.
Basionyme : Habenaria epipactidea Reichenbach f., Flora 50:100 (1867)
* Platantheroides eustachya (Reichenbach f.) Szlachetko, comb. nov.
Basionyme : Habenaria eustachya Reichenbach f., Berichte der Deutschen
Botanischen Gesellschaft 3:274 (1885)
Platantheroides floribunda (Lindley) Szlachetko, comb. nov.
Basionyme : Habenaria floribunda Lindley, The Généra and Species of
Orchidaceous Plants : 316 (1835)
Platantheroides hamata (Barbosa Rodrigues) Szlachetko, comb. nov.
Basionyme : Habenaria hamata Barbosa Rodrigues, Généra et Species
Orchidearum Novarum 1:162 (1877)
Platantheroides heleogena (Schlechter) Szlachetko, comb. nov.
Basionyme : Habenaria heleogena Schlechter, Repertorium Specierum Novarum
Regni Vegetabilis, Beih. 16:253 (1919)
/ Platantheroides herzogii (Schlechter) Szlachetko, comb. nov.
Basionyme : Habenaria herzogii Schlechter, Repertorium Specierum Novarum
Regni Vegetabilis , Beih. 12:481 (1913)
106
Richardiana
IV (3) - juillet 2004
Platantheroides hologlossa (Summerhayes) Szlachetko, comb. nov.
Basionyme : Habenaria hologlossa Summerhayes, Kew Bulletin 13:57 (1958)
Platantheroides latilabris (Lindley) Szlachetko, comb. nov.
Basionyme : Platanthera latilabris Lindley, The Généra and Species of
Orchidaceous Plants : 289. 1835.
Synonyme : Habenaria latilabris (Lindley) Hooker f., Flora ofBritish India 6:153
(1890)
/
Platantheroides ligulata (C.Schweinfurth) Szlachetko, comb. nov.
Basionyme : Habenaria ligulata C.Schweinfurth, Botanic Muséum Leaflets ,
Harvard Univ. 9:47 (1941)
j Platantheroides liguliglossa (Hoehne) Szlachetko, comb. nov.
Basionyme : Habenaria liguliglossa Hoehne, Relatorio , Commissao das Linhas
Telegraficas Estrategicas de Matto Groosoao Amazonas. Annexo 5, Botanica 5:35.
t. 87 (1915)
Platantheroides linifolia (Presl) Szlachetko, comb. nov.
Basionyme : Habenaria linifolia Presl, Reliquiae Haenkeanae 1:91 (1827)
v Platantheroides lucida (Lindley) Szlachetko, comb. nov.
Basionyme : Habenaria lucida Lindley, The Généra and Species of Orchidaceous
Plants : 319 (1835)
Platantheroides magdalenensis (Hoehne) Szlachetko, comb. nov.
Basionyme : H. magdalenensis Hoehne, Botanische Jahrbücher für Systematik
68:132 (1937)
Platantheroides obtusa (Lindley) Szlachetko, comb. nov.
Basionyme : Habenaria obtusa Lindley, The Généra and Species of Orchidaceous
Plants : 315 (1835)
Platantheroides odontopetala (Reichenbach f.) Szlachetko, comb. nov.
Basionyme : Habenaria odontopetala Reichenbach f., Linnaea 18:407 (1844)
Platantheroides oerstedii (Reichenbach f.) Szlachetko, comb. nov.
Basionyme : Habenaria oerstedii Reichenbach f., Bonplandia 3:213 (1855)
/ Platantheroides omithoides (Barbosa Rodrigues) Szlachetko, comb. nov.
Basionyme : Habenaria omithoides Barbosa Rodrigues, Généra et Species
Orchidearum Novarum 1:162 (1877)
IV (3) - juillet 2004
Richardiana
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Platantheroides parvidens (Lindley) Szlachetko, comb. nov.
Basionyme : Habenaria parvidens Lindley, The Généra and Species of
Orchidaceous Plants : 317 (1835)
✓ Platantheroides petalodes (Lindley) Szlachetko, comb. nov.
Basionyme : Habenaria petalodes Lindley, The Généra and Species of Orchidaceous
Plants : 316 (1835)
y Platantheroides quadrata (Lindley) Szlachetko, comb. nov.
Basionyme : Habenaria quadrata Lindley, The Généra and Species of Orchidaceous
Plants : 316 (1835)
Platantheroides saprophytica (Bosser & P.J.Cribb) Szlachetko, comb. nov.
Basionyme : Habenaria saprophytica Bosser & P.J.Cribb, Adansonia, sér. 4, 18(3-
4):335 (1997)
o Platantheroides seticauda (Lindley) Szlachetko, comb. nov.
Basionyme : Habenaria seticauda Lindley, London Journal ofBotany 2:673 (1843)
/ Platantheroides stenochila (Lindley) Szlachetko, comb. nov.
Basionyme : Habenaria stenochila Lindley, Journal ofthe Linnean Society , Botany
6:139 (1862)
Platantheroides strictissima (Reichenbach f.) Szlachetko, comb. nov.
Basionyme : Habenaria strictissima Reichenbach f., Linnaea 18:407 (1844)
/ Platantheroides unellezii (Foldats) Szlachetko, comb. nov.
Basionyme : Habenaria unellezii Foldats, Biollania 7:28 (1990)
' Platantheroides zambesina (Reichenbach f.) Szlachetko, comb. nov.
Basionyme : Habenaria zambesina Reichenbach f., Otia Botanica Hamburgensia :
96 (1881)
Remerciements
Je suis reconnaissant au Prof. Dr. hab. Ryszard Ochyra pour la traduction
latine de la diagnose. La série d'articles relatifs aux Habenaria a été financée
par KBN 6P04C094 21 et préparée au cours d'une bourse d'études Alexander
von Humboldt (IV POL 1067782 STP).
* Dariusz L. Szlachetko, Department of Plant Taxonomy and Nature Conservation, Gdansk
University, Al. Legionôw 9, PL-80--441 Gdansk, Pologne, e-mail : biodarek@univ.gda.pl
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Richardiana
IV (3) - juillet 2004
Contribution à la connaissance des
orchidées du Brésil
Guy R. Chiron* & Vitorino R Castro Neto**
III - Rétablissement du genre Baptistonia Barbosa Rodrigues1
Mots clés : Baptistonia , Brésil, Oncidium, Orchidaceae, taxinomie, Waluewa.
Résumé
L'étude morphologique du groupe d'orchidées jusqu'ici connu comme
section Waluewa du genre Oncidium montre des différences avec la section
type qui justifient le traitement de ce groupe en genre autonome, sous le
nom de Baptistonia Barbosa Rodrigues.
Abstract
The morphology of the orchids hitherto generally referred to as Oncidium
section Waluewa differs distinctly from the morphology of the plants of the
type section. For that reason, the group is best treated as a distinct genus.
We therefore revive the genus Baptistonia Barbosa Rodrigues.
Sumârio
O estudo morfolôgico do grupo de orquideas conhecidas até agora como
seçâo Waluewa do gênero Oncidium mostra dificuldade com a seçâo tipo que
justificam o tratamento deste grupo em gênero autônomo, sob o nome de
Baptistonia Barbosa Rodrigues.
Introduction
Plusieurs espèces d'orchidées appartenant à la sous-tribu des Oncidiinae et
poussant à l'état naturel dans certains biotopes du sud-est brésilien (nous
préciserons cela plus loin) sont habituellement regroupées au sein de la
1 : manuscrit reçu le 5 mars 2004, accepté le 30 avril 2004.
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Richardiana
109
section : Oncidium Swartz section Waluewa (Regel) Schlechter. Un assez
grand désordre règne dans ce groupe, lié principalement à des confusions
d'espèces, ce qui nous a amenés à étudier en détail chacun des taxons
publiés dans la section, en regard des plantes effectivement observables
dans la nature. Au fur et à mesure de l'avancement de ce travail, il est
apparu évident qu'une révision globale du groupe était devenue nécessaire
afin de préciser les limites du groupe, de corriger certaines synonymies
généralement admises, de reconnaître que certaines « espèces »
regroupaient en fait plus d'une entité et, d'une manière générale, de
préciser la nature et l'extension géographique de chaque taxon.
Mais parallèlement un autre enseignement s'est dégagé de l'étude en cours :
ces plantes forment un ensemble caractérisé par des traits morphologiques
à la fois homogènes et très différents de ceux que l'on observe
généralement dans le genre Oncidium. Certaines des espèces concernées
avaient d'ailleurs été décrites dans des genres distincts de ce dernier, avant
d'y être transférées.
Il convenait donc, pour se mettre en mesure de proposer la révision
envisagée (et notamment avant de corriger les synonymies et de décrire de
nouvelles espèces), de statuer sur la position taxinomique du groupe dans
son ensemble.
Discussion
On sait depuis plusieurs années que le genre Oncidium sensu lato est en fait
un taxon hétérogène, non monophylétique et, au fil des ans, plusieurs
sections en ont été extraites et élevées au rang générique. Dans le cas qui
nous intéresse ici, les caractères morphologiques du groupe étudié
présentent de grandes différences avec ceux de la section type2 du genre
Oncidium : les principales sont consignées dans le tableau 1 ci-dessous.
suite page 114 ...
2 : la section type elle-même a été un long sujet de débats, aujourd’hui apaisés, même si toute confusion
quant à l’espèce type et son nom n’a pas complètement disparu (pour une discussion approfondie, voir par
exemple Chiron & Braem, 2002).
110
Richardiana
IV (3) - juillet 2004
section Oncidium
section Waluewa
pseudobulbes
ovoïdes, ± aplatis, ridés
longitudinalement, protégés
de bractées foliacées
fusiformes, bien circulaires,
lisses, protégés de bractées
non foliacées
feuilles
plutôt souples et
parcheminées
plutôt charnues
parties végétatives
vert clair
vert foncé
bractées florales
de taille moyenne
minuscules
fleurs
>3cm de diamètre, à segments
étalés
<3cm de diamètre, non
parfaitement étalées
fleur étalée
en forme d'étoile
cruciforme (signe « + »)
tépales
elliptiques, aigus à l'apex
spatulés, arrondis ou tronqués
à l'apex
marges des sépales
ondulées
non ondulées
sépale dorsal
non cucullé
cucullé au-dessus de la
colonne
sépales latéraux
le plus souvent libres ou
presque
le plus souvent presque
entièrement soudés
forme du labelle
onglet et isthme
généralement courts, lobe
médian grand par rapport au
labelle
onglet et isthme le plus
souvent longs, lobe médian
petit par rapport au labelle
lobes latéraux du
labelle
courts, à la fois vis-à-vis de
leur largeur et par rapport au
lobe médian
le plus souvent allongés
et/ou de taille comparable à
celle du lobe médian
cal
compact, limité à la base du
labelle, constitué de dents
disposées symétriquement
par rapport à l'axe du labelle
allongé et complexe (voir
description ci-après, p. 116)
colonne
glabre
pubescente, poils ± glanduleux
ailes de la colonne
en forme de lames plus
hautes que longues (ou
parfois absentes)
étroites, plus longues que
hautes, généralement dirigées
vers l'avant
tabula
infrastigmatique
bien développée
réduite à obsolète
clinandre
marges basses
marges hautes et irrégulières
anthère
lisse et sans appendice
prolongée à l'avant de 2-3
appendices recourbés vers le
haut, ± pubescente
Tableau 1 : principales différences morphologiques
entre les sections Oncidium et Waluewa du genre Oncidium
IV (3) - juillet 2004
Richardiana
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Fig. 1 : Oncidium baueri Lindley
a : plante et inflorescence - b : fleur - c : sépale dorsal - d : sépales latéraux -
e : pétales - f : labelle - g : colonne- h : anthère - i : pollinarium
dessin Guy Chiron, janvier 2001, d'après spécimen vivant (J. B. Lyon 29.2.A)
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Richardiana
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Fig. 2 : Oncidium lietzei Regel
a : plante - b : fleur - c : sépale dorsal - d : sépales latéraux - e : pétale -
f : labelle (1 : en position naturelle avec colonne - 2 : étalé) - g : colonne -
h : anthère (1 : vue de dessus - 2 : vue de dessous - 3 : vue de côté) -
i : pollinarium
dessin Guy Chiron, janvier 2004, d'après plante vivante (Brésil - Ataliba s.n.)
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Richardiana
113
Ainsi, tant sur le plan végétatif que par la structure florale, ces deux
groupes se distinguent parfaitement l'un de l'autre, dès le premier coup
d'œil (il suffit pour s'en convaincre de comparer les figures 1 et 2, qui
représentent respectivement O. baueri et O. lietzei, deux espèces communes
représentatives chacune de son groupe). En outre, la répartition
géographique constitue un autre élément distinctif : les espèces de la
section type sont en effet essentiellement originaires de pays andins (Pérou
- Panama, en notant toutefois la présence de O. baueri en région
amazonienne), tandis que la section Waluewa est endémique de la forêt
atlantique brésilienne, avec 1-2 espèces présentes au Paraguay et en
Argentine, dans des régions voisines du Brésil.
Différents auteurs ont déjà mis l'accent sur ces différences, et ceci dès la fin
du 19ème siècle : nous l’avons dit plus haut, trois espèces incluses
habituellement dans la section Waluewa ont été décrites dans des genres
distincts du genre Oncidium : Oncidium brunleesianum Reichenbach f. avait
préalablement été décrit par Barbosa Rodrigues (1877) sous le nom
Baptistonia echinata ; Oncidium waluewa Rolfe, le type de la section, avait
préalablement été publié par Regel (1890) sous le nom Waluewa pulchella ; et
Oncidium spegazzinianum (Kraenzlin) Schlechter avait été initialement décrit
par Kraenzlin (1908) dans le genre Leochilus (« Leiochilus »).
de Barros (1990) observe que, si l'on se base sur la structure du gynostème,
la section Waluewa se rapproche du genre Solenidium par plusieurs traits
morphologiques.
Toscano de Brito (1991) évoque explicitement l'hypothèse d'une séparation
de la section Waluewa des autres Oncidium.
Les premiers résultats de l'analyse moléculaire de séquences d'ADN
confirment le faible degré de parenté des espèces concernées avec les
"vrais" Oncidium (voir notamment Chase, 2002, p. 144).
Dans ce même ouvrage, Toscano (p. 138) s'interroge sur la pertinence du
regroupement de l'ensemble des Oncidium brésiliens dans le genre Gomesa.
A notre avis, l'étude des séquences d'ADN n'impose aucunement une telle
conclusion : il semblerait siniplement que le clade constitué des Oncidium
brésiliens et le clade constitué du genre Gomesa et de ses alliés soient deux
groupes monophylétiques frères. En outre, l'opinion exprimée par Toscano
114
Richardiana
IV (3) - juillet 2004
méconnaît les grandes différences morphologiques entre les représentants
de ce genre et ceux de la section Waluewa. Réunir les Oncidium brésiliens
dans le genre Gomesa (avec quelques autres espèces) reviendrait, une fois
encore, à placer pêle-mêle dans le même sac des plantes très différentes3 et
contribuerait davantage à augmenter la confusion qu'à la réduire.
En conclusion, nous sommes d'avis qu'il est préférable (i) de séparer du
genre Oncidium le groupe d'orchidées constituant la section Waluewa et (ii)
de ressusciter le genre Baptistonia et d'y transférer l'ensemble de ces taxons.
En effet rien dans notre examen des représentants de ces derniers ne nous
incite aujourd'hui à exclure du groupe étudié l'une ou l'autre des espèces
O. brunleesianum ou O. waluewa. Dès lors, les règles de priorité imposent de
retenir le nom Baptistonia, plus ancien.
Baptistonia Barbosa Rodrigues
in Généra et Species Orchidearum Novarum, 1:95 (1877)
espèce type : Baptistonia echinata Barbosa Rodrigues ( op . cit.)
Caractères génériques
Plantes plutôt petites à rhizome court et épais. Racines plutôt fines.
Pseudobulbes bien développés, fusiformes, plus ou moins allongés, très
rarement ovoïdes allongés (chez B. widgrenii), de section sub-circulaire, vert
foncé, lisses, à peine un peu ridés longitudinalement au bout de 1-2 ans (un
peu plus tôt chez B. widgrenii), entourés, à la base seulement (plus
complètement chez B. widgrenii), par 3-4 gaines membraneuses courtes, non
foliacées, collées aux pseudobulbes, vite sèches. Feuilles généralement 1 ou
2, très rarement 3, à l'apex des pseudobulbes, elliptiques lancéolées ovales,
aiguës, souples et charnues, vert foncé, plates mais marquées au dos d'une
forte nervure médiane longitudinale, la base repliée pour former un très
court pétiole. Inflorescence grêle, plus ou moins longue, en racème plus ou
moins ramifié, toujours retombante, le plus souvent dirigée vers le haut à la
base puis arquée sous le poids des fleurs, mais parfois poussant directement
vers le bas, portant souvent de nombreuses fleurs, plus ou moins denses ;
pédoncule généralement court, garni de quelques bractées courtes ; bractées
3 : même si Regel (op. cit.), dans sa diagnose du genre Waluewa, rapproche ce dernier du genre
Gomesa.
IV (3) -juillet 2004
Richardiana
115
florales très petites, ovales-triangulaires, aiguës. Fleurs de taille moyenne
ou petite, au maximum 3 cm de diamètre (elles peuvent dépasser cette taille
chez B. sarcodes), non totalement ouvertes, le sépale dorsal formant une
sorte de capuche au-dessus de la colonne et les pétales étant souvent arqués
vers l'avant ; à l'exception de 2 ou 3 espèces dont la couleur de fond est
blanc sale à jaune pâle marqué de rouge lie de vin plus ou moins pâle, les
fleurs sont jaune vif et rouge brun ou rouge orange, dans une proportion
variable ; segments de texture fine, fragile, souple. Sépale dorsal oblong à
spatulé, fortement concave, en capuche. Sépales latéraux en général
nettement plus petits que le sépale dorsal, très souvent soudés sur tout ou
partie de leur longueur en une lame d'une surface sub-égale à celle du
sépale dorsal, généralement cachée derrière le labelle, mais parfois le
dépassant. Pétales à peine plus grands ou de la même taille que le sépale
dorsal, formant une croix avec ce dernier et le labelle, plus ou moins
fortement spatulés (mais parfois seulement oblongs, chez B. cornigera, ou
elliptiques, chez B. cruciata), très légèrement concaves, à marges plus ou
moins irrégulières et/ou ondulées, parfois nettement échancrées à mi-
longueur. Labelle le plus souvent nettement plus petit que les pétales,
trilobé, en général profondément, longuement onguiculé, les lobes latéraux
généralement étroits (sauf chez 2 ou 3 espèces dont l'espèce type), plus ou
moins longs, séparés du lobe médian par des sinus généralement larges ;
labelle orné longitudinalement d'un cal complexe, allongé, s'étendant à
partir de la base de l'onglet et pouvant, selon les espèces, atteindre la base
ou dépasser le milieu du lobe médian, constitué de rides transversales, de
cornes plus ou moins développées, de dents, de plaques plus ou moins
lisses, et/ou d'une masse plus ou moins verruqueuse. Colonne courte,
pubescente et ornée, au niveau de la cavité stigmatique, de deux ailes
charnues, bien développées, linéaires à triangulaires (de contour plus
complexe chez B. pulchella), le plus souvent se projetant en arc vers l'avant ;
cavité stigmatique ovale, fortement pubescente, les poils courts et garnis
d'une petite goutte visqueuse et collante ; marge du clinandre irrégulière,
bien développée, dépassant souvent l'anthère ; anthère uniloculaire,
profonde, bilobée, prolongée à l'avant de 2-3 appendices plus ou moins
développés et recourbés vers le haut ; pollinies 2, jaune d'or, sur un stipe
translucide elliptique. Ovaire pédicellé plutôt court, généralement plus
court que le sépale dorsal.
116
Richardiana
IV (3) -juillet 2004
Distribution géographique
Genre présent dans les forêts atlantiques brésiliennes (depuis le sud de Tétât
de Bahia jusqu'à Tétât de Rio Grande do Sul) et dans les forêts galeries du
bassin hydrographique du complexe Paranâ-Uruguay, au nord de
l'Argentine et au Paraguay
Liste des espèces
Baptistonia albini (Schlechter) Chiron & V.P. Castro, comb. nov.
basionyme : Oncidium albini Schlechter, in Repertorium Specierum Novarum
Regni Vegetabilis, 23 :63 (1926)
Baptistonia xamicta (Lindley) Chiron & V.P. Castro, comb. nov.
basionyme : Oncidium amictum Lindley, in Curtis's Botanical Magazine 33 :66
(1847)
Baptistonia brieniana (Reichenbach f.) V.P. Castro & Chiron, comb. nov.
basionyme : Oncidium brienianum Reichenbach f., in The Gardeners' Chronicle,
N.S. XV :40 (1881)
Baptistonia xcassolana (V.P. Castro & Campacci) V.P. Castro & Chiron, comb. nov.
basionyme : Oncidium xcassolanum V.P. Castro & Campacci, in Richardiana ,
1(3) :114 (2001)
Baptistonia cornigera (Lindley) Chiron & V.P. Castro, comb. nov.
basionyme : Oncidium cornigerum Lindley, in Edwards' s Botanical Register,
18 :t.l542 (1833)
✓ Baptistonia cruciata (Reichenbach f.) V.P. Castro & Chiron, comb. nov.
basionyme : Oncidium cruciatum Reichenbach f., in The Gardeners' Chronicle,
1 :138 (1878)
Baptistonia echinata Barbosa Rodrigues
in Généra et Species Orchidearum Novarum, 1 :95 (1877)
Baptistonia fimbriata (Lindley) Chiron & V.P. Castro, comb. nov.
basionyme : Oncidium fimbriatum Lindley, in Généra & Species Orchidearum,
199 (1833)
Baptistonia gutfreundiana (Chiron & V.P. Castro) Chiron & V.P. Castro, comb. nov.
basionyme : Oncidium gutfreundianum Chiron & V. P. Castro, in Richardiana,
111(3) :122 (2003)
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Richardiana
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Baptistonia kautskyi (Pabst) V.P. Castro & Chiron, comb. nov.
basionyme : Oncidium kautskyi Pabst, in Bradea, 2(14) :90 (1976)
Baptistonia leinigii (Pabst) V.P Castro & Chiron, comb. nov.
basionyme : Oncidium leinigii Pabst, in Bradea, 1(20) :182 (1972)
Baptistonia lietzei (Regel) Chiron & V.P Castro, comb. nov.
basionyme : Oncidium lietzei Regel, in Acta Horti Petropolitani , 7 :387 (1880)
Baptistonia nitida (Barbosa Rodrigues) V.P. Castro & Chiron, comb. nov.
basionyme : Oncidium nitidum Barbosa Rodrigues, in Généra et species
orchidearum novarum, vol. 2 :193 (1882)
Baptistonia pabstii (Campacci & C. Espejo) V.P. Castro & Chiron, comb. nov.
basionyme : Oncidium pabstii Campacci & C. Espejo, in Orquideophilo, 6(2) :36
(1998)
Baptistonia pubes (Lindley) Chiron & V.P. Castro, comb. nov.
basionyme : Oncidium pubes Lindley, in Edwards's Botanical Register, 12 :t.l007
(1826)
Baptistonia pulchella (Regel) Chiron & V.P. Castro, comb. nov.
basionyme : Waluewa pulchella Regel, in Acta Horti Petropolitani, 11 :300 (1890)
■ Baptistonia remotiflora (Garay) Chiron & V.P. Castro, comb. nov.
basionyme : Oncidium remotiflorum Garay, in Taxon, 19 :454 (1970)
Baptistonia riograndense (Cogniaux) V.P. Castro & Chiron, comb. nov.
basionyme : Oncidium riograndense Cogniaux, in Flora Brasiliensis 111,6 :446
(1906)
Baptistonia sarcodes (Lindley) Chiron & V.P. Castro, comb. nov.
basionyme : Oncidium sarcodes Lindley, in Journal of Horticultural Society of
London, 4 :266 (1849)
Baptistonia silvana (V.P. Castro & Campacci) V.P. Castro & Chiron, comb. nov.
basionyme : Oncidium silvanum V.P. Castro & Campacci, in Orquidârio 5(3)
22 1991
Baptistonia truncata (Pabst) Chiron & V.P. Castro, comb. nov.
basionyme : Oncidium truncatum Pabst, in Orquidea :44-48 (1955)
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Richardiana
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Baptistonia verrucosissima (Cogniaux) V.P. Castro & Chiron, comb. nov.
basionyme : Oncidium verrucosissimum Cogniaux, in Flora Brasiliensis
111,6 :342 (1906)
Baptistonia zvidgrenii (Lindley) V.P. Castro & Chiron, comb. nov.
basionyme : Oncidium widgrenii Lindley, in Folia Orchidacea - Parts VI, VII :
Oncidium : 17 (1855)
Bibliographie
Barbosa Rodrigues, J., 1877. Généra et Species Orchidearum Novarum, 1:95.
de Barros, F., 1990. Diversidade taxonômica e distribuiçâo geogrâphica das
Orchidaceae brasileiras. Acta botanica Brasilica 4(1):183-185.
Chase, M. W., éd., 2002. Orchids. The pictorial encyclopedia of Oncidium. ZAI
Publications, Quito.
Chiron, G. R. & G.J. Braem, 2002. Sur la typification du genre Oncidium
Swartz. Richardiana, 2(3):41-62.
Kraenzlin, F., 1908. Neue und kritische Arten. Orchis , 10:112-113.
Regel, E., 1890. Descriptiones Plantarum - 13. Waluewa. Acta Horti
Petropolitani, 11:301-314 [309].
Toscano de Brito, A., 1991. A Contribution to the study of the Genus
Oncidium Sw. in Brazil - I. The Orchid Digest, 55(l):28-33 [32].
Discussâo
No curso do estudo sistemâtico, atualmente conhecido e aceito, da seçâo Waluezua
do gênero Oncidium, nos deparamos com caracteristicas morfolôgicas por demais
particulares a ponto de acharmos conveniente a separaçâo deste grupo elevando-o
a condiçâo de gênero.
Hâ anos, sabe-se que o gênero Oncidium sensu lato é de fato um taxon heterogênio,
nâo monofilético, tendo-se observado ultimamnete que varias seçôes do gênero
Oncidium foram elevadas ao nivel de gênero. No que concerne ao grupo aqui
estudado, as caracteristicas morfolôgicas sâo bastante diferentes em relaçào a secçâo
tipo. Relacionamos na tabela 1 as principais diferenças.
IV (3) - juillet 2004
Richardiana
119
Além das caracteristicas morfolôgicas relacionadas, observamos que, quanto a
distribuiçâo geogrâfica, a seçâo tipo se restringe aos paîses andinos (do Perü ao
Panama, com exceçào de Oncidium baueri Lindley da regiâo amazônica), enquanto
que a seçâo Walueiua é endêmica da « Mata Atlântica» brasileira, com 1-2 espécies no
Paraguai e Argentina.
Jâ no século 19°, autores tinham constatado estas difereças ( Batistonia echinata Barbosa
Rodrigues e Waluewa pulchella Regel).
Fabio de Barros (1990) observa que, caso se baseie na estrutura do gineceu, a seçâo
Waluewa se aproxima mais do gênero Solenidium por vârios traços morfolôgicos.
Toscano de Brito (1991) evoca explicitamente a hipotese de separaçâo da seçâo
Waluewa dos outro Oncidium.
Os primeiros resultados da anâlise de seqüências de ADN confirmam o baixo grau de
parentesco das espécies em pauta com os « verdadeiros » Oncidium (ver
principalmente Chase, 2002, p. 144).
Nesta mesma obra (Chase, 2002, p. 138), Toscano se questiona sobre a pertinência do
reagrupamento da totalidade dos Oncidium brasileiros no gênero Gomesa.
A nosso ver, o estudo das seqüências de ADN nâo mostra, em nada, tal conclusâo.
Parece que o clade constituido pelos Oncidium brasileiros e o clade constituido pelo
gênero Gomesa e seus congénères sejam dois grupos monofiléticos irmâos.
Além do mais, a opiniâo expressa por Toscano nâo considéra as grandes diferenças
morfolôgicas entre os représentantes deste gênero e aqueles da seçâo Waluewa.
Reunir os Oncidium brasileiros no gênero Gomesa (com algumas outras espécies),
constituiria, mais uma vez, em colocar juntos gatos e sapatos num mesmo saco
plantas bem diferentes3 e contribuiria ainda mais para aumentar a confusâo que em
reduzi-la. Por conseguinte, nos estamos de acordo que é preferfvel (i) separar do
gênero Oncidium o grupo de orquideas que constituem a seçâo Waluewa e (ii) de
represtinar o gênero Baptistonia e de transferir o conjunto destes taxons para este
gênero.
De fato, nada, em nosso exame dos représentantes destes ültimos, nos incita
atualmente a excluir do grupo estudado uma ou outra destas espécies, seja o
O. brunleesianum ou o O. waluewa. Como conseqüencia, as regras de prioridade
impôem de reter o nome de Baptistonia como o mais antigo.
120
Richardiana
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IV - Une nouvelle espèce de Baptistonia de Espirito Santo1
Mots clés : Baptistonia , B. lietzei , B. damacenoi , Brésil, Espirito Santo,
Orchidaceae.
Résumé
L'étude d'un très grand nombre de spécimens de Baptistonia lietzei ,
originaires de 5 Etats du Brésil (Espirito Santo, Minas Gérais, Paranâ, Rio
de Janeiro et Sào Paulo) a permis d'isoler la population d'Espirito Santo, ici
décrite au rang d'espèce sous le nom B. damacenoi.
Abstract
The study of numerous specimens of Baptistonia lietzei /rom 5 Brazilian
States (Espirito Santo, Minas Gérais, Paranâ, Rio de Janeiro et Sâo Paulo)
allowed us to isolate the Espirito Santo population, here described at the
species level as B. damacenoi.
Sumârio
O estudo de numerosas espècies de Baptistonia lietzei de 5 estados
brasileiros (Espirito Santo, Minas Gérais, Paranâ, Rio de Janeiro e Sào
Paulo) permitiu de isolar a populaçâo do Espirito Santo, descrita aqui como
espècie sob o nome de B. damacenoi.
Dans le cadre d'une révision en préparation du groupe d'orchidées
jusqu'ici désigné par « Oncidium section Waluewa » et que nous
préférons désormais ranger dans le genre Baptistonia (voir Chiron &
Castro Neto, 2004), nous avons notamment étudié Baptistonia lietzei
(Regel) Chiron & V.P Castro. Cette espèce a été décrite (dans le genre
Oncidium) par Regel (1880) sur la base d'une plante collectée au Brésil par
Lietze et cultivée au Jardin botanique de St-Petersbourg. Rien dans l'article
dans lequel a été publiée la description originale ne permet de localiser avec
1 : manuscrit reçu le 6 mars 2004, accepté le 8 mai 2004.
IV (3) - juillet 2004
Richardiana
121
davantage de précision la collecte. Toutefois, compte tenu de l'époque à
laquelle Lietze a collecté cette plante, il ne s'est vraisemblablement que peu
enfoncé à l'intérieur des terres. Lors de nos recherches en vue de
l'observation in situ de cette espèce, nous avons pu trouver plusieurs
populations répondant plus ou moins parfaitement à la description de
O. îietzei : aux alentours de Domingos Martins (Espirito Santo), de Nova
Frifurgo (Rio de Janeiro), de Poços de Caldas (Minas Gérais, tout près de la
frontière avec Sâo Paulo), de Aguas de Prata (Sâo Paulo, trois sites
différents peu éloignés du site précédent), dans toute une zone située au
nord de la ville de Sâo Paulo (six sites allant de Anhembi à l'Ouest jusqu'à
Nazare Paulista, à la frontière du Minas Gérais, à l'est), dans l'île de
Cardoso (Sâo Paulo, à la frontière avec le Paranâ), ainsi qu'au nord-est du
Paranâ (deux sites vers Cornelio Procopio, non loin de la frontière avec Sâo
Paulo). Toutes ces plantes proviennent d'altitudes comprises entre 500 m et
800 m.
A l'exception de la population originaire de Domingos Martins, ces plantes
présentent des caractères plutôt uniformes et appartiennent manifestement
à une seule et même espèce. Sur la base de la description originale de Regel
complétée d'illustrations de l'époque (Regel, 1881 ; 1888, notamment), de
l'observation du matériel d'herbier (P! et K!) et des reproductions
photographiques du spécimen-type fournies par l'herbier de l'Institut de
botanique Komarov de St-Petersbourg, nous avons pu acquérir la
conviction que nous avions à faire là à Baptistonia (Oncidium) Iietzei.
Les huit plantes collectées au sein de la population de Domingos Martins
sont un peu moins homogènes, mais forment toutefois un groupe naturel
qui présente des différences nettes, quoique de détail, avec les spécimens
de Baptistonia Iietzei. Comme pour la plupart des représentants du genre, ce
n'est pas dans les caractères végétatifs qu'il faut rechercher les traits
distinctifs, mais dans les caractères floraux et, plus particulièrement, dans
la structure du labelle et de la colonne, qui conditionnent les modalités de
la pollinisation. Ces différences sont résumées sur le tableau 1 : elles sont
suffisantes pour permettre d'affirmer que ces plantes constituent une
population homogène et naturelle, qui mérite d'être considérée comme une
espèce à part entière, que nous proposons de nommer en hommage à Laerte
Damaceno, président de l'« Instituto Roberto Carlos Kautsky », une
Réserve Forestière créée par Roberto A. Kautsky à Domingos Martins.
122
Richardiana
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B. pubes
B. lietzei
B. damacenoi
ovaire
long
court
court
couleur des fleurs
majoritairement
rouge brun avec
majoritairement
rouge brun, avec
très peu de jaune à
jaune avec des
du jaune - labelle
la base des tépales
bandes rouge brun
rouge et jaune
- labelle rouge
- labelle jaune
largeur des pétales
peu large
large
peu large
contour des pétales
à peine échancré
très échancré
à peine échancré
longueur du labelle
~ 13 mm
~ 10,5 mm
~ 14 mm
largeur du labelle
au niveau des lobes
latéraux / largeur
du lobe médian
> 1
> 1
< 1
lobe médian
plus large que long
plus large que long
sub-circulaire
texture du lobe
médian
rigide
assez rigide
fine, souple
forme des lobes
latéraux
à base triangulaire
linéaire
linéaire
largeur des lobes
latéraux
L/l ~ 3,8-4
L/l ~ 3,8-4
L/l ~ 2,5
position des lobes
latéraux
très réfléchis
plats
très réfléchis
cornes du cal basal
courtes
plutôt longues
plutôt longues
direction des
cornes
vers l'avant
vers l'avant
vers la base ou
perpendiculaires
cal médian
cordé, partie
pentagonal, partie
pentagonal, partie
triangulaire »
triangulaire ~
triangulaire «
partie
partie
partie
rectangulaire
rectangulaire
rectangulaire
cal apical
très long
long
court
surface du cal
apical
très rugueuse
lisse
rugueuse
marges du
hautes, dépassent
hautes, dépassent
basses, ne dépas-
clinandre
l'anthère
l'anthère
sent pas l'anthère
Tableau 1 : comparaison de quelques caractères floraux chez
Baptistonia pubes, B. lietzei et B. damacenoi
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Richardiana
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' Baptistonia damacenoi Chiron & V.P. Castro, sp. nov.
Species haec Baptistonia lietzei similis, sed pluribus floreis characteribus differt :
flores majores et plus lutei, petala claviformia non panduriformia, labelli lobus
intermedius sub-orbicularis, lobi latérales valde retroflexi, lobo intermedio
breviores, callus diversus, androclinium minus altum.
Holotype : Brésil ; Espirito Santo ; plante collectée par Roberto A. Kautsky,
s.n. (holotype : SP).
Isotype : Brésil ; Espirito Santo ; plante collectée par Nero Vital Schunk,
Schunk s. n. ex Chiron2589 (isotype : LY).
Description
Petite plante épiphyte à rhizome court et racines fines. Pseudobulbes
fusiformes allongés, longs de 5,5-12 cm et larges de l,8-3,0 cm, vert foncé,
protégés à la base par deux bractées parcheminées, courtes, aiguës, vite
sèches, uni ou bifoliés à l'apex. Feuilles étroitement ovales à elliptiques, longues
de 15-20 cm et larges de 3,5-4,9 cm, vert foncé. Inflorescence beaucoup plus
longue que les feuilles, 20-40 cm, ramifiée, pouvant porter de nombreuses
fleurs. Bractées florales petites. Ovaire pédicellé court. Fleurs
majoritairement jaunes avec des bandes rouge brun sur les tépales, labelle
entièrement jaune avec un cal jaune, orange ou rouge. Sépale dorsal
obovale, cucullé au-dessus de la colonne, 10-12 mm de longueur, 7,0-8,3
mm de largeur. Sépales latéraux soudés en une lame obovale plus ou moins
bifide à l'apex, 8,7-9,6 mm de longueur, 4,3-6,5 mm de largeur. Pétales
obovales onguiculés, arqués vers l'avant, 11-14 mm de longueur, 5,6-6,5 mm
de largeur. Labelle longuement onguiculé, trilobé, de longueur totale
environ 14 mm ; lobes latéraux linéaires, relativement courts, 1, 7-2,1 mm de
longueur, fortement réfléchis ; lobe médian sub-circulaire, d'environ 7-
10 mm de largeur, relativement plat, séparé des lobes latéraux par un
isthme long ; cal composé de trois parties : une partie basale, sur l'onglet,
de contour ovale, transversalement ridée et terminée par deux cornes
allongées dirigées perpendiculairement à l'axe du labelle, voire recourbées
vers sa base ; une partie médiane, s'étendant de l'apex de l'onglet jusqu'au
milieu de l'isthme, constituée d'une plaque pentagonale sub-rectangulaire,
lisse, bifide ; et une partie apicale courte, constituée d'une masse rugueuse
couvrant la seconde moitié de l'isthme et la base du lobe médian. Colonne
pubescente, plutôt allongée, 4,5-6,0 mm de longueur, 1,3-1,9 mm de largeur.
124
Richardiana
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Fig. 1 : Baptistonia damacenoi Chiron & V.P. Castro
a : plante - b : fleur - c : sépale dorsal - d : sépales latéraux - e : pétale -
f : labelle (1 : vue de face, étalé - 2 : vue de côté) - g : colonne - h : anthère
dessin G. Chiron, juillet 2003, d'après isotype (Brésil, Schunk s.n. ex Chiron2589 )
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Richardiana
125
droite, munie de 2 ailes placées de part et d'autre de la cavité stigmatique,
linéaires, légèrement recourbées vers le bas, dirigées vers l'avant ; cavité
stigmatique largement elliptique ; marges du clinandre développées,
quoique ne dépassant pas l'anthère, irrégulières ; anthère hémisphérique,
avec, sur le sommet, une carène basse et, à l'avant, 2 appendices recourbés
vers le haut. Voir figure 1 et photographie page 133.
Discussion
Différences florales entre Baptistonia lietzei et Baptistonia damacenoi
1- Couleur des fleurs (voir photographies page 133)
D'une manière générale, les fleurs de Baptistonia lietzei sont majoritairement
rouge brun, avec de rares raies jaunes à la base des pétales et des sépales, et
un cal jaune. Chez B. damacenoi , les tépales sont au contraire
majoritairement jaunes, et marqués transversalement de larges plages rouge
brun, le labelle étant quant à lui uniformément jaune.
2- Forme des pétales (voir fig. 2)
Les pétales de Baptistonia lietzei ont un contour claviforme-panduriforme
profondément échancré alors que ceux de B. damacenoi ont un contour
claviforme-cunéiforme.
3- Taille des fleurs (voir fig. 3)
L'histogramme des longueurs des labelles montre nettement l'existence de
deux populations distinctes. La moyenne des longueurs des labelles de
Baptistonia lietzei est de 10,5 ± 0,8 mm, alors que celle de B. damacenoi est de
14,0 ± 1,1 mm.
126
Richardiana
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oo
(NI
O
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Richardiana
127
tutu
4- Forme du lobe médian (voir fig. 4)
Le lobe médian de Baptistonia lietzei est plus large que long, alors que, chez
B. damacenoi, il est sub-circulaire. En outre, la texture du lobe médian est
nettement plus fine, plus souple (la pièce se laisse aplatir plus aisément)
chez ce dernier taxon que chez B. lietzei. Ce qui explique sans doute
pourquoi le lobe médian est plus enroulé vers l'arrière chez B. lietzei
(quoique nettement moins que chez B. pubes) que chez B. damacenoi.
5- Forme et position des lobes latéraux (voir fig. 4)
Chez Baptistonia lietzei , les lobes latéraux sont relativement longs (la largeur
du labelle mesurée au niveau des lobes latéraux bien étalés est supérieure
à la largeur du lobe médian), étroits (rapport longueur /largeur = 3,8-4,0),
perpendiculaires à l'axe du labelle quand on observe ce dernier de face ou
légèrement dirigés vers la base du labelle, et plus ou moins recourbés vers
l'avant. Chez B. damacenoi , les lobes latéraux sont relativement courts (la
largeur du labelle mesurée au niveau des lobes latéraux bien étalés est plus
petite que la largeur du lobe médian), larges (rapport longueur /largeur = 2,0-
3,0), perpendiculaires à l'axe du labelle (ou légèrement orientés vers l'apex
de ce dernier, en position naturelle), mais vivement rejetés vers l'arrière,
rappelant un peu les lobes latéraux de B. pubes. Il faut enfin noter que les
(a) (b)
Fig. 4 : labelle de B. damacenoi (a) et de B. lietzei (b)
128
Richardiana
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lobes latéraux ne sont pas insérés au même endroit chez les deux espèces :
chez B. damacenoi, ils sont insérés à la hauteur de la base des plaques
constituant la partie intermédiaire du cal, tandis que chez B. lietzei ils le
sont au-dessus de cette plaque.
6- Forme du cal (voir fig. 4)
Comme chez la plupart des espèces de Baptistonia, le cal est composé de
3 callosités ; la callosité basale est une plaque plus ou moins ridée
transversalement et terminée par deux petites dents divergentes ; ces dents
sont ici plus développées que chez B. pubes ; chez B. lietzei, elles sont le plus
souvent dirigées vers l'avant, alors que chez B. damacenoi elles ont tendance
(mais ce n'est pas sans exception) à se tenir perpendiculaires à l'axe du
labelle, voire à se recourber vers la base du labelle. La callosité médiane est
constituée de deux plaques disposées côte à côte, formant ensemble une
surface pentagonale, avec une partie rectangulaire à l'apex et une partie
triangulaire à la base ; chez B. lietzei, la partie triangulaire est plus longue,
ou aussi longue, que la partie rectangulaire, la longueur totale de la plaque
étant généralement plus grande que sa largeur, alors que, chez B. damacenoi,
la partie triangulaire est courte, la plaque est presque rectangulaire, le plus
souvent plus large que longue. Enfin, la callosité apicale est une masse
plutôt lisse, relativement longue (de contour elliptique, elle atteint environ
la moitié du lobe médian), chez B. lietzei, tandis que, chez B. damacenoi, elle
est un peu plus courte (de contour sub-circulaire, elle est cantonnée à la
base du lobe médian) et présente une surface beaucoup plus tourmentée
par la présence de nombreux plis et/ ou dents.
7- Marge du clinandre (voir fig. 5)
Elle est moins développée chez B. damacenoi que chez B. lietzei, elle dépasse
nettement moins derrière l'anthère.
8- Orientation des ailes de la colonne (voir fig. 5)
Ce caractère est peut-être le moins stable de ceux que l'on énumère ici. Il
semble toutefois que les ailes de la colonne aient tendance, chez
B. damacenoi, à être dirigées davantage vers le haut que chez B. lietzei, chez
qui elles sont à peu près horizontales (perpendiculaires à l'axe de la
colonne) ; elles sont également moins arquées et possèdent une extrémité
moins élargie, plutôt falciforme. Mais ces différences, fort ténues, ne sont
peut-être pas significatives.
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129
Il faut ajouter à cela une séparation géographique - B. damacenoi n'a été,
jusqu'à ce jour, observé que dans la Mata Atlantica de l'Etat d'Espirito Santo,
aux alentours de Domingos Martins, loin de l'aire de répartition de B. lietzei
- ainsi qu'un important décalage des périodes de floraison : B. damacenoi
fleurit de mars à juin et B. lietzei de septembre à décembre.
Fig. 6 : distribution des 3 espèces du complexe
Da : B. damacenoi - Li : B. lietzei - Pu : B. pubes
ES : Espfrito Santo - MG : Minas Gérais - PA : Paranâ - RJ : Rio de Janeiro - SP : Sâo Paulo
130
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Autres taxons apparentés à B. lietzei
Regel (1887) a décrit, outre l'espèce, deux variétés basées sur des
différences de couleur : la variété bicolor a des fleurs noir brunâtre mélangé
de jaune rougeâtre (c'est vraisemblablement cette variété de couleur qui est
représentée sur l'illustration de Oncidinm lietzei conservée à l'herbier de
Kew sous la référence 424.64 W.W.Sanford), tandis que la variété aureo-
maculatum a des fleurs jaune d'or tacheté de brun foncé : elle se rapproche
plus par là des plantes de B. damacenoi. Les caractères morphologiques de
ces deux variétés ne présentent toutefois pas de différences notables avec
l'espèce type et ni l'une ni l'autre ne peut être assimilée à B. damacenoi.
Oncidium hrnbyanum a été décrit par H. G. Reichenbach (1883). Bien que
Reichenbach f. le déclare totalement différent de Oncidium lietzei par la
couleur, cette appréciation semble contredite par maintes illustrations et
descriptions de l'époque ; comme, par ailleurs, de nombreux points de la
description de Reichenbach sont compatibles avec Oncidium lietzei , on peut
considérer, comme l'ont fait notamment Cogniaux (1906), Pabst (1977),
Garay (1974) et Senghas (1997), Oncidium hrubyanum comme synonyme de
Oncidium lietzei.
Le cas de Oncidium polyodontum (décrit par Kraenzlin, 1922) est plus
complexe, car les données le concernant sont rares : pas de dessin publié
par Kraenzlin, pas de matériel type retrouvé à l'herbier de St-Petersbourg
(A. N. Sennikov, comm. pers.), pas de plante observée dans la nature qui
corresponde parfaitement à la description originale. Toutefois rien dans
celle-ci - si ce n'est les « papilles en forme de dents sur le lobe médian » -
n'évoque B. damacenoi.
Remerciements
Nous tenons à remercier ici : Phillip Cribb, Conservateur de l'herbier des
Jardins botaniques royaux, Kew ; Marc Pignal, Conservateur de l'herbier
du Muséum national d'Histoire naturelle de Paris, et Cécile Aupic ;
Alexander N. Sennikov, Directeur de l'herbier de l'Institut de botanique
Komarov, Saint-Petersbourg ; et Inès Cordeiro, Conservateur de l'herbier
du Jardin botanique de Sâo Paulo, pour nous avoir facilité l'accès aux
différents spécimens d'herbier de « Oncidium pubes » et « O. lietzei ».
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Richardiana
131
Notre reconnaissance va aussi à tous les Brésiliens qui nous ont permis
d'étudier des plantes vivantes : Oliveira Luiz Martins - Aguas da Prata (SP)
( Baptistoni lietzeï), Carlos Regent Martins - Nova Friburgo (RJ) (B. lietzeï),
Sandra Odebrecht - « Floralia » Niterôi (RJ) (B. pubes), Erwin Bohnk -
Cornelio Procopio (PR) (B. lietzeï), Eduardo Catharino - Ilha do Cardoso et
Anhembi (SP) (B. lietzeï), Roberto A. Kautsky - Domingos Martins (ES)
(B. damacenoï).
Bibliographie
Chiron, G. & V.P. Castro Neto, 2004. Rétablissement du genre Baptistonia Barbosa
Rodrigues. Richardiana IV(3):109-120.
Cogniaux, A., 1904-1906. Orchidaceae III, in Martius, Flora Brasilensis, vol. 3,
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Garay, L., 1974. Synopsis of the Genus Oncidium. Bradea, vol.l, 40:393-422(414).
Kraenzlin, 1922. Das Pflanzenreich, Orchidaceae-Monandrae, Tribus Oncidiinae-
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Pabst, G., 1977. Orchidaceae Brasilienses, B.2. Brücke-Verlag, Hildesheim. p.408.
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statu vivo examinatarum. Oncidium Lietzei y. aureo-maculatum Rgl., Acta Horti
Petropolitani , 10:370-371.
Regel, E., 1888. Oncidium Lietzei y. aureo-maculatum Rgl. Gartenflora, 37:441, t.1279.
Reichenbach, H. G., 1883. Oncidium hrubyanum sp. n. The Gardener's Chronicle &
Agricultural Gazette 1:562
Senghas, K., 1997. in Schlechter, Die Orchideen, 3ème éd., Bd.l, 76.Subtribus Oncidiinae,
p.2152.
* 2 rue de pervenches, F- 38340 Voreppe (France) - g.r.chiron@wanadoo.fr
** Rua Vicente Galafassi, 549 - CEP 09770-480 - S. B. do Campo, SP (Brésil) -
vpcastro@hitnet.com.br
132
Richardiana
IV (3) - juillet 2004
Baptistonia damacenoi Chiron & V.P. Castro (a, b)
et B. lietzei (Regel) Chiron & V.R Castro (c)
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Richardiana
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Deux nouvelles orchidées terrestres d'Equateur'
Eric A. Christenson*
Mots-clés : Cranichis, Equateur, Orchidaceae, Sarcoglottis.
Résumé
Deux nouvelles espèces d'orchidées terrestres à feuilles ornées de motifs,
originaires d'Equateur, ont été introduites en culture. Elles sont ici décrites
sous les noms de Cranichis turkeliae et Sarcoglottis turkeliae.
Abstract
Two new species of terrestrial orchids with patterned leaves from Ecuador
hâve entered cultivation. They are described here as Cranichis turkeliae and
Sarcoglottis turkeliae.
Introduction
Nous avons réellement une très bonne connaissance de la plupart des
groupes d'orchidées terrestres d'Equateur grâce au travail de fond
méticuleux mené par Garay (1978). Ainsi, quand de nouvelles entités
apparaissent, il est relativement facile de vérifier si l'espèce concernée est
nouvelle pour la flore d'Equateur. Après avoir écarté les espèces
apparentées des flores, moins profondément étudiées, des pays voisins, il
est souvent possible de reconnaître aisément une espèce non décrite
d'Equateur, et d'éviter ainsi de la ranger sur la proverbiale étagère des
études ultérieures.
Grâce au flux toujours croissant de plantes vigoureuses, cultivées en
pépinière, entre les pays andins et les Etats Unis, de nombreux genres
terrestres, rarement vus précédemment, font leur apparition chez les
cultivateurs spécialisés, au moins dans des cultures limitées. Deux récentes
exportations en provenance d'Equateur, qui ont fleuri dans la collection
d'une céramiste californienne néanmoins passée maître en culture
d'orchidées, Marni Turkel (www.marniturkel.com) , sont de nouvelles
espèces nécessitant une description formelle.
1 : manuscrit reçu le 9 avril 2004, accepté le 24 avril 2004. Traduit de l’anglais par la rédaction.
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Richardiana
IV (3) -juillet 2004
Cranichis turkeliae E. A. Christenson, sp. nov.
Species haec C. longipetiolata C. Schweinfurth similis sed foliis vittatis non
longipetiolatis, sepalis lateralis binervatis, labello maculato differt.
Holotype : Equateur, plante cultivée ayant fleuri à Santa Rosa, Californie
(USA) le 1er février 2004, M. Turkel s.n. (holotype : K).
Description
Plantes terrestres à rosette. Feuilles pétiolées, sub-cordées à la base,
elliptiques, aiguës, glabres, aux marges ondulées, le pétiole long de 10 cm,
le limbe pouvant atteindre 15,5 x 7,2 cm, vert foncé avec six filets
longitudinaux argent, la veine médiane non argentée. Inflorescences
dressées, pédonculées, racèmes comme des baguettes, pouvant atteindre
80 cm de longueur, rachis cylindrique jusqu'à 39 cm de longueur, d'un
diamètre de 3 cm environ fleurs comprises, bractées florales linéaires-
lancéolées, acuminées, vert vif, d'environ la moitié de la longueur des
ovaires. Ovaires longs de 8 mm. Fleurs nombreuses, non résupinées,
blanches, avec une teinte verte sur la moitié supérieure des sépales latéraux,
des veines médianes verdâtres sur les pétales, et, sur le labelle, des points
vert émeraude, trois veines vertes et une teinte vert pâle au centre. Sépale
dorsal lancéolé, obtus, avec une veine, 4x1 mm. Sépales latéraux ovales,
obtus, avec deux veines à base commune, 5x2 mm. Pétales oblongs-
lancéolés, obtus, avec une veine, à marges lisses, 3x1 mm. Labelle entier,
elliptique à légèrement elliptique-obovale, obtus, concave, à trois veines,
4x2 mm, avec une paire de coussinets peu élevés de chaque côté de la
veine médiane. Colonne typique du genre, longue de 2 mm.
Voir photographies page 136.
Etymologie
Nommé d'après la cultivatrice de la plante type, Marni Turkel.
Discussion
Cette espèce est aisément identifiée par ses feuilles à rayures vigoureuses,
uniques dans le genre. Cranichis turkeliae est mis en contraste avec
C. longipetiolata C. Schweinfurth car les critères de détermination donnés
par Garay dans son traitement du genre pour l'Equateur font aboutir à cette
espèce. Mais il s'en distingue immédiatement par les pétioles plus court, les
feuilles rayées, les sépales latéraux à deux veines et le labelle tacheté.
IV (3) - juillet 2004
Richardiana
135
Cranichis turkeliae E. A. Christenson
a : feuille - b : inflorescence (in parte)
Sarcoglottis turkeliae E. A. Christenson
a : plante entière - b : inflorescence (in parte) - c : fleur
Culture et photographies : Marni Turkel
136
Richardiana
IV (3) - juillet 2004
Sarcoglottis turkeliae E. A. Christenson, sp. nov.
Species haec S. portillae E. A. Christenson similis sedfoliis cum trinotatis,floribus
viridibus differt.
Holotype : Equateur, plante cultivée ayant fleuri à Santa Rosa, Californie
(USA) le 1er février 2004, M. Turkel s.n. (holotype : NY).
Description
Plantes terrestres à rosettes. Feuilles pétiolées, atténuées, elliptiques,
acuminées, pétiole pouvant atteindre 3,5 cm de longueur, limbe jusqu'à
12,5 x 5,5 cm, vert foncé brillant avec des taches argentées éparses sur la
face supérieure, des mouchetures argentées plus petites en allant vers les
marges, et de minuscules points argentés près des marges. Inflorescences
terminales, succulentes, dressées avec raideur, densément pubescentes,
pouvant atteindre 46 cm de longueur, bractées florales lancéolées,
acuminées, densément pubescentes, jusqu'à 2,6 cm de longueur. Ovaires
dressés, densément pubescents, jusqu'à 4 cm de longueur. Fleurs dressées,
sépales et pétales vert pâle, labelle vert jaunâtre pâle avec des veines vert
plus foncé. Sépales densément pubescents sur la surface extérieure, le
dorsal oblong-elliptique, brusquement aigu, profondément concave,
2 x 0,8 cm, les latéraux lancéolés, falciformes, aigus, jusqu'à 1,8 x 0,6 cm.
Pétales obliquement oblongs, obtus, très fermement apprimés au sépale
dorsal, jusqu'à 1,8 x 0,6 cm. Labelle entier, très fortement et rigidement
récurvé, jusqu'à 1 cm de longueur, se développant à partir d'une base
largement cunéiforme, le limbe transverse, 0,3 x 0,8 cm, cal constitué de
deux crêtes basses, parallèles, pubescentes. Colonne typique du genre,
longue de 0,8 cm.
Voir photographies page 136.
Etymologie
Nommé d'après la cultivatrice de la plante type, Marni Turkel.
Discussion
Le genre Sarcoglottis est une chausse-trappe taxinomique due à une
tendance générale à rassembler de nombreuses espèces soit sous S. acaulis
(Smith) Schlechter, soit sous S. grandiflora (Lindley) Klotzsch (Christenson,
1991 et seq.). Bien que les fleurs de toutes les espèces de Sarcoglottis soient
semblables, les nombreuses espèces sont vraiment tout à fait distinctes et
IV (3) - juillet 2004
Richardiana
137
peuvent être différenciées par la combinaison de la couleur des fleurs, la
taille des fleurs, le mode de croissance, la forme des feuilles et les taches des
feuilles. La taxinomie au niveau spécifique des Sarcoglottis reste difficile et il
faut s'efforcer de documenter des plantes d'origine connue par du matériel
d'herbier relié directement à des photographies en couleurs, et de préférence
des photographies publiées. Ce n'est qu'alors que l'on pourra donner un sens
réel aux entités réunies dans ces concepts « parapluies ».
Pour l'Equateur, Garay (1978) n'enregistre qu'une seule espèce de
Sarcoglottis, S. acaulis, et l'illustre avec un dessin d'une plante vénézuélienne
qui représente en fait S. metallica Rolfe, une espèce poussant au Venezuela et
dans les Guyane, qui n'existe pas en Equateur (Christenson, 1998b).
Remerciements
Je remercie ma chère amie Marni Turkel, de Stony Point Ceramic Design, pour
s'être adaptée à l'hôte que je fus, et pour m'avoir procuré les holotypes de ces
espèces.
Bibliographie
Christenson, E. A., 1991. Mesoamerican orchid studies III: a new Sarcoglottis.
Lindleyana 6(3):133.
Christenson, E. A., 1998. The retum of Sarcoglottis picta. Orchids 68(2):136-139.
Christenson, E. A., 1998b. Sarcoglottis metallica in Guyana. Orchid Digest
63(1):17-19.
Christenson, E. A., 2001. Sarcoglottis micrantha E. A. Christenson sp. nov.
The Orchid Review 109(1238):103-104.
Christenson, E. A. & A. L. V. Toscano de Brito, 2000. An artistic Sarcoglottis.
Orchids 69(9):8 75-878.
Garay, L. A., 1978. Orchidaceae: Cypripedioideae, Orchidoideae, Neottioi-
deae. in Harling & Andersson, Flora of Ecuador 225(l):l-305.
* Eric A. Christenson, 1646 Oak Street, Sarasota, Florida 34236, U.S.A., orchideric@juno.com
138
Richardiana
IV (3) - juillet 2004
Une nouvelle espèce d'Encyclia
(Orchidaceae) d'Amazonas (Brésil)1
Vitorino Paiva Castro Neto* & Joào Batista Fernandes da Silva**
Mots clés : Amazonas, Amazonie, Brésil, Encyclia, Encyclia chironii, Encyclia
maderoi, Orchidaceae.
Résumé
Une nouvelle espèce d'Encyclia , découverte par Joào Batista Fernandes da
Silva dans le bassin du Rio Negro (Etat d'Amazonas, Brésil), est décrite.
Abstract
A new Encyclia species, found by Joào Baptista Fernandes da Silva in the
Rio Negro basin (Amazonas State, Brazil), is described.
Sumârio
Uma nova espécie de Encyclia, descoberta por Joào Batista Fernandes da
Silva da regiâo de Rio Negro (Estado do Amazonas), é aqui descrita
Nous connaissions l'espèce dont il est question ici - et qui vient de la
forêt amazonienne du bassin du Rio Negro, dans EEtat
d'Amazonas - depuis les années 1980. A l'époque déjà, nous
pensions qu'il pouvait s'agir d'une espèce nouvelle mais nous n'avons pas
souhaité en faire la description, car cette vaste région s'étend sur plusieurs
pays, et la probabilité que l'espèce soit déjà décrite pour l'un de ces pays ne
nous paraissait pas négligeable. Nous avons préféré attendre d'avoir réuni
une quantité suffisante de matériel avant de nous forger une opinion
définitive. Dans l'intervalle, Carnevali nous a fait parvenir un dessin d'un
Encyclia de la région de Tâchira Flato Rio Frio, qui, selon lui, était
1 : manuscrit reçu le 10 janvier 2004, accepté le 15 mars 2004.
IV (3) -juillet. 2004
Richardiana
139
probablement Encyclia maderoi Schlechter2 ; cette dernière espèce, toutefois,
est originaire de Colombie, où elle pousse à plus de 1 000 m d'altitude, et
la plante représentée par Carnevali est bien différente : à notre avis, elle est
proche de notre Encyclia , que Ton se propose maintenant de décrire sous le
nom de Encyclia chironii.
Encyclia chironii V. P. Castro & J. B. Silva, sp. nov.
Planta epiphytica , magnitudine media , pseudobulhis ovoideis, diphyllis, foliis
distichis heterolongisque , inflorescentia brevi, folio tantum duplo longa, paniculata
ramiferaque , rachide pedunculo multo majore , floribus congestis, columna apice
biptera.
Holotypus : Brésil ; Amazonas, Rio Negro, Ilha da Castanheira ; Santa Isabel,
altitude 50-70 m ; la plante a été fournie par Joâo Batista Fernandes da Silva
(s.n.) et a fleuri en culture en janvier 1982 (Holotype : SP).
Description
Plante épiphyte, cespiteuse, pouvant atteindre avec l'inflorescence 25 cm
de hauteur. Rhizome sub-nul. Racines glabres, blanches. Pseudobulbe
ovoïde, à base arrondie, entouré au début de gaines foliacées qui, ensuite,
sèchent et se cassent, bifolié, de 5 cm de longueur pour 2,3 cm de largeur.
Feuilles 2, oblongues-lancéolées, coriaces, lisses, aux marges légèrement
enroulées, de longueurs différentes, concaves, la nervure centrale marquée
d'un léger sillon, longues de 17-20 cm et larges de 3 cm. Inflorescence issue
de l'apex du pseudobulbe, dressée, 2 fois plus longue que les feuilles, en
panicule, pédoncule portant des bractées amplexicaules triangulaires ;
rachis, environ 3/4 de la longueur de l'inflorescence, portant jusqu'à 20
fleurs densément disposées. Bractée florale triangulaire, petite. Fleur de
taille moyenne, pétales et sépales brun rougeâtre à base verdâtre, sépale
dorsal décoré d'une veine centrale pourpre, pétales avec une veine centrale
et quelques veines latérales de même couleur. Sépale dorsal obovale-
spatulé, courbé, obtus, long de 1,45 cm et large de 0,55 cm. Sépales latéraux
lancéolés, 1,45 cm de longueur et 0,5 cm de largeur, légèrement
asymétriques. Pétales obovales-falciformes, acuminés, à base étroite, 1,4 cm
de longueur et 0,65 cm de largeur. Labelle trilobé ; lobes latéraux repliés
vers le haut pour envelopper la colonne et s'ouvrant vers l'avant.
2 : in Repertorium Specierum Novarum Regni Vegetabilis, Beihefte 7 : 155 (1920).
140
Richardiana
IV (3) - juillet 2004
Fig. 1 : Encyclia chironii V.P. Castro & J.B. Silva
plante en fleur - a : sépale dorsal - b : pétale - c : sépale latéral - d : labelle - e : colonne
dessin V.P. Castro Neto
IV (3) - juillet 2004
Richardiana
141
découvrant ainsi le pollinarium, ligulés-rectangulaires, d'environ 8 mm de
longueur pour 3,5 mm de largeur, en diagonale par rapport à Taxe du
labelle, blancs avec des veines pourpre foncé, parallèles, sur les 2/3 du
lobe ; isthme portant un disque charnu se divisant en 2 carènes, qui se
prolongent en 3 veines sur le lobe médian ; lobe médian suborbiculaire, à
marges ondulées, blanc avec des veines ondulées d'un pourpre profond, se
prolongeant jusqu'à 1 mm des bords du lobe ; au total le labelle, étalé, est
long de 14 mm et large de 16 mm. Colonne triangulaire, longue de 5 mm,
blanche, bi-auriculée, légèrement sigmoïde ; cavité stigmatique
triangulaire, concave ; rostellum sub-quadratique, blanc ; anthère blanche,
sub-quadratique ; pollinies 4.
Voir figure 1 et photographies page 133.
Distribution et habitat
Brésil, Amazonas ; Santa Izabel - Ilha da
Castanheira - Rio Negro, environ 50-70 m
d'altitude, à près de 2 000 km de l'Océan
Atlantique.
Etymologie
Nommé en l'honneur du Dr. Guy Robert
Chiron, vivant à Grenoble (France) et
chercheur bien connu dans le milieu des
orchidées.
Discussion
Il n'existe à notre connaissance aucune espèce suffisamment semblable à
celle-ci pour que l'on puisse l'utiliser afin de proposer une comparaison et
d'expliciter les différences. Il s'agit en réalité d'une nouvelle espèce tout à
fait particulière pour la région amazonienne. Nous énumérons ci-dessous
une série de caractéristiques morphologiques qui attirent l'attention :
1 - plante peu grande dotée de feuilles relativement larges par rapport à
leur longueur,
2 - feuilles distiques caractérisées, dès la jeune pousse, en ce que l'une est
plus grande que l'autre,
3 - inflorescence relativement courte, n'atteignant que 2 fois la longueur de
la feuille.
142
Richardiana
IV (3) -juillet 2004
4 - inflorescence paniculée présentant des ramifications dés les 2/3 de la
feuille,
5 - rachis beaucoup plus long que le pédoncule,
6 - fleurs rassemblées,
7 - ailes de la colonne à l'apex de celle-ci.
Encyclia maderoi est très différente de E. chironii, comme on peut aisément le
constater en observant la description et le dessin de Tholotype publié dans
Mansfeld (1929) et reproduit également dans Withner (2000).
Bibliographie
Mansfeld, R., 1929. Atlas der Kordillerensstaaten, t.55, no. 212.
Whitner, Cari L., 2000. The Cattleyas and their relatives Vol. VI The South
America Encyclia Species, Timber Press, p.90.
Discussâo
Esta espécie nâo tem posui similar para a quai valha a pena desenvolver uma
discussaô comparativa, trata-se na realidade de uma nova espécie particular para a
regiào. Apresentaremos uma série de carateristicas morfologicas que nos chamaram a
atençâo e para as quais passamos a relacinar :
1 - Planta nâo muito grande com folhas relativamente largas em relaçâo ao seu
comprimento,
2 - folhas disticas apresentando desde o seu broto com uma folha bem maior que a
outra,
3 - inlorescência que nâo chega a mais de 2, vezes o tamanho das folhas,
4 - inflorescência que apresenta ramificaçâo no terço distal da folha,
5 - flores agrupadas,
6 - asas da coluna no âpice.
Com relaçâo à Encyclia maderoi podemos afirmar que a mesma é bem difrente de
Encyclia castanhensis , como pode-se, facilmente, observar pela descriçâo e pelo
desenho do holotipo encontrado em Atlas der Kordillerensstaaten, 1929 de Mansfeld e
reproduzida no livro The Cattleyas and their relatives Vol. VI The South America
Encyclia Species.
* Rua Vicente Galafassi, 549 - CEP 09770-480 - S.B. do Campo, SP (Brésil)
** Travessa 14 de março, 894 Ap. C - 101, CEP - 66055-490 - Belém (PA) (Brésil)
IV (3) - juillet 2004
Richardiana
143
A lire
Campacci, M. A., Coletânea de Orqufdeas Brasileiras - 1 - Encyclia
2003. 32 pages, nombreuses illustrations. Portugais.
Edité par la Coordenadoria das Associaçôes orquidôfilas do Brasil (CAOB),
ce fascicule présente l'ensemble des espèces brésiliennes du genre Encyclia.
Ces espèces, au nombre de 47, sont présentées par ordre alphabétique. On
trouve : le nom, la publication originale, les synonymes, l'étymologie, la
distribution géographique et l'habitat ; une courte discussion complète la
présentation, le cas échéant. Chaque espèce est illustrée d'une
photographie en couleurs de la fleur. Deux espèces nouvelles sont décrites.
Cette monographie de poche sera vite indispensable à tous ceux qui
s'intéressent aux Encyclia , et notamment aux Encyclia brésiliens.
Dixon, K. W., S. Kell, R. Barrett & P. Cribb, Orchid Conservation
2004. 418 pages. Anglais.
Cet ouvrage fait le point sur l'état de menace qui pèse actuellement sur les
orchidées et indique les techniques qui peuvent être mises en oeuvre avec
succès pour favoriser leur conservation.
Szlachetko D. L., Gynostemia Orchidalium III
2003. Acta Botanica Eennica 176. 311 pages abondamment illustrées de
dessins botaniques. Anglais.
Dans ce troisième volume, l'auteur poursuit son étude de la structure du
gynostème chez les orchidées, par 5 des 13 tribus de la sous-famille
Vandoideae : Polystachyeae, Cymbidieae, Cataseteae, Thecosteleae et
Vandeae). Comme pour les précédentes sous-familles, un ensemble de clés
donne accès successivement aux tribus, puis aux sous-tribus et enfin aux
genres. Pour chaque genre, la structure de la colonne est brièvement décrite
et, surtout, illustrée d'une planche de dessins botaniques présentant les
principales caractéristiques de la colonne chez une espèce représentative
du genre. Dans ce volume, ce sont 211 genres qui sont ainsi passés en revue,
venant s'ajouter aux 529 précédents.
144
Richardiana
IV (3) - juillet 2004
Instructions aux auteurs
Sont pris en considération pour une publication dans Richardiana les articles relatifs
à la connaissance scientifique et à la conservation des Orchidées et traitant de
systématique, d'histoire, de géobotanique, de techniques de conservation, ainsi que
les notes biographiques, les critiques d'ouvrages, et les actualités.
Les manuscrits doivent être adressés à :
Richardiana
2 rue des pervenches
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soit sous forme imprimée, soit sous forme d'un fichier informatique.
Les figures pourront être réduites ou agrandies en fonction des contraintes
éditoriales : elles doivent donc contenir leur(s) propre(s) échelle(s) interne(s) ; les
légendes doivent être fournies séparément. Les textes imprimés sont destinés à être
scannés et doivent donc être issus d'une imprimante laser, utiliser une police de
caractères standard et comporter des interlignes simples. Les noms scientifiques
doivent être soulignés et non écrits en italiques. Les fichiers informatiques seront
compatibles PC ou Mac et transmis sur disquette, Zip, ou CD-ROM, voire par
messagerie électronique (adresse : redaction@richardiana.com).
Tout article comprendra, outre le titre et le(s) nom(s) d'auteur(s), un résumé en
français et en anglais, une liste de mots clés et la ou les adresse(s) du ou des
auteur(s). Les noms d'auteurs et les titres des revues ne doivent pas être abrégés
mais écrits in extenso. Les références, citées (conformément au Code international de
nomenclature botanique) uniquement dans les résumés taxinomiques, ne seront pas
reprises en bibliographie.
Tout manuscrit sera soumis à la critique d'un membre au moins du Comité
scientifique.
Les articles sont publiés en français. Toutefois, les manuscrits peuvent,
exceptionnellement, être soumis en allemand, en anglais, en espagnol ou en
portugais : la traduction sera alors assurée par la rédaction.
Sommaire
89 Phragmipedium kovachii, Schluckebieria - nouvelle section
du genre Phragmipedium - et réflexions sur les pratiques
taxinomiques
Guido J. Braem
103 Matériaux pour la révision des Habenariinae
(Orchidaceae, Orchidoideae) - 5
Dariusz L. Szlachetko
109 Contribution à la connaissance des orchidées du Brésil.
III - Rétablissement du genre Baptistonia Barbosa Rodrigues
IV - une nouvelle espèce de Baptistonia de Espirito Santo
Guy R. Chiron & Vitorino P. Castro Neto
134 Deux nouvelles orchidées terrestres d'Equateur
Eric A. Christenson
139 Une nouvelle espèce d'Encyclia (Orchidaceae) d'Amazonas
(Brésil)
Vitorino P. Castro Neto & Joâo Batista Fernandes da Silva
Richardiana®, est une revue trimestrielle francophone,
consacrée aux Orchidées, et éditée par
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Dépôt légal juillet 2004
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numéro distribué le 8 juin 2004
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J OCT 0 8 Z004
ùiÜZW BERBARiUM OF ÛAKES AMES
HARVARD UNIVERBiPf
Richardiana
Volume IV (4) - octobre 2004
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Comité scientifique
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Dr. Guido Braem, California Academy of Science (USA)
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Conservateur, Orchid Herbarium of Oakes Ames, Harvard University (USA)
Phillip Seaton, président de l'OSG « Ex situ Conservation » (Grande Bretagne)
Comité de rédaction
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Castro Neto, Vitorino P. (Brésil)
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Abonnement
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Erratum in Richardiana V(4)
Une erreur a été oubliée dans l'article "Un nouvel hybride naturel
originaire de Espirito Santo (Brésil) dans le genre Hadrolaelia
(Orchidaceae)", publié dans le numéro V(4), aux pages 198 et 202.
Le nom correct de ce nouvel hybride est bien évidemment Hadrolaelia
xcalimaniorum, comme cela est écrit pages 197 et 200, et non Hadrocattleya
xcalimaniorum. L'hybride entre deux Hadrolaelia ne peut être un
Hadrocattleya.
Nous vous prions de placer cet erratum à la page 197 du numéro V(4) et de
bien vouloir excuser cette erreur.
Richardiana
An error was left in the article "Un nouvel hybride naturel originaire de
Espirito Santo (Brésil) dans le genre Hadrolaelia (Orchidaceae)", published
in Richardiana V(4), pages 198 and 202.
Of course, the correct name for this new hybrid is Hadrolaelia xcalimaniorum ,
as correctly written pages 197 and 200, and not Hadrocattleya xcalimaniorum.
The natural hybrid between two Hadrolaelia cannot be a Hadrocattleya.
Please put this erratum on page 197 of the issue V(4). We apologize.
Richardiana
Um erro foi feito nas paginas 198 e 202 do fasciculo V(4), no artigo "Un
nouvel hybride naturel originaire de Espirito Santo (Brésil) dans le genre
Hadrolaelia (Orchidaceae)".
O nome correto deste novo hybrido é evidentement Hadrolaelia
xcalimaniorum , como esta escrito nas paginas 197 e 200, ê nâo Hadrocattleya
xcalimaniorum. O hybrido entre duas Hadrolaelia nâo pode ser uma
Hadrocattleya.
Por favor coloque esta errata na pagina 197 do fasciculo V(4). Desculpe o
erro.
Richardiana
- OCT 0 8 2004 oas^.seraASîoFOAiŒswwES
HARVARD UNIVERSITE
Un nouvel hybride naturel originaire de Bahia
(Brésil), dans le genre Cattleya (Orchidaceae) 1
Vitorino Paiva Castro Neto (*) & Eduardo Luis Martins Catharino (**)
Mots clés: Orchidaceae, Bahia, Brésil, Cattleya , Cattleya xzayrae, Cattleya
elongata, Cattleya amethystoglossa.
Résumé
Un nouvel hybride naturel de Cattleya , croisement de Cattleya elongata
Barbosa Rodrigues et de Catteya amethystoglossa Linden & Reichenbach f.,
originaire de l'Etat de Bahia (Brésil), est décrit.
Abstract
A new natural hybrid of Cattleya, a cross between Cattleya elongata Barbosa
Rodrigues and Cattleya amethystoglossa Linden & Reichenbach f., from
Bahia (Brazil), is described.
Sumârio
Uma nova espécie de hibrido natural de Cattleya, Cattleya elongata Barbosa
Rodrigues e Cattleya amethystoglossa Linden & Reichenbach f., originâria da
Bahia (Brasil) é descrita.
Introduction
Dans un précédent article (Castro & Catharino, 2004), on a mentionné
Loccurrence relativement fréquente d'hybrides naturels ; dans certains cas,
il s'agit d'évènements éphémères, tandis que, dans d'autres, il y a fixation
des caractères, comme chez Cattleya dukeana Reichenbach f., sur le littoral
de LEtat de Sâo Paulo, ou même Cattleya silvana Pabst, qui ressemble à
Hadrolaelia grandis (Lindley & Paxton) Chiron & V.P Castro, ou encore
Cattleya warneri Moore, du groupe des Cattleya unifoliés.
1 : manuscrit reçu le 5 mai 2004 - accepté le 12 juin 2004.
IV (4) - octobre 2004
Richardiana
145
L'Etat de Bahia, notamment le sud, avec l'intensification des collectes
botaniques ces dernières décennies, a offert des espèces nouvelles pour la
science, dont plusieurs d'origine hybride comme celle qui fait l'objet de cet
article.
Cette entité, trouvée dans la région montagneuse de l'intérieur de Bahia, et
présentant des caractères intermédiaires entre Cattleya elongata Barbosa
Rodrigues et Cattleya amethystoglossa Linden & Reichenbach f., est ici décrite
sous le nom de Cattleya *zayrae.
Cattleya xzayrae V. P. Castro & E. L. M. Catharino hibr. nat. nov.
Floribus médis inter species quae ascendentes sunt : Cattleya elongata et Cattleya
amethystoglossa.
Holotypus : Brésil - Bahia : la plante nous a été fournie par Zayra Machado
Menezes et a fleuri en culture le 25 février 2003 (Holotype : SP).
Description
Plante rupicole de 20-25 cm de longueur ; rhizome court ; racines de 3 mm
d'épaisseur ; pseudobulbes cylindriques, jusqu'à 20 cm de longueur pour
une largeur de 1, 5-2,0 cm, bifoliés ; feuilles coriacées, lisses, elliptiques, de
12-15 cm de longueur et 4,0-4,5 cm de largeur, obtuses et mucronées à
l'apex ; inflorescence sessile, portant 3 fleurs, émergeant de l'apex du
pseudobulbe ; pédoncule long de 15-20 cm et de 0,5 cm de diamètre ; rachis
court, de 3-4 cm de longueur ; spathe allongée, latéralement aplatie, de 6-
8 cm de longueur et 1,5 cm de largeur ; ovaire pédicellé, de 4,5 cm de
longueur ; fleur ouverte, rose, avec le lobe médian du labelle rose foncé, les
latéraux blancs avec les bords rose clair, et l'isthme blanc ; sépale dorsal
oblong-lancéolé, aigu à l'apex, de 6,5 cm de longueur et 1,4-1,8 cm de
largeur ; sépales latéraux oblongs-lancéolés, asymétriques, aigus à l'apex,
4,6-4,8 cm de longueur et 1,2 cm de largeur ; pétales elliptiques allongés,
légèrement asymétriques, aigus à l'apex, longs de 5,5 cm et larges de
1,7 mm ; labelle trilobé, les lobes latéraux repliés vers le haut pour
envelopper la colonne ; lobe médian semi-orbiculaire, bilobé, long de 2,0 cm
pour une largeur de 3,5 cm, avec une veine médiane profonde qui divise le
lobe en 2 parties, et les bords légèrement frisés ; lobes latéraux réniformes,
arrondis à l'apex, de 3,5 cm de longueur et 2,0 cm de largeur mesurés de
l'axe au bord ; en partie médiane, 5 veines longent l'axe du labelle vers
l'apex ; isthme entre les lobes latéraux et le lobe médian long et large de
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Richardiana
IV (4) - octobre 2004
Fig. 1 : Cattleya xzayrae V. P. Castro & Catharino
a : colonne - b : sépale dorsal - c : pétale - d : sépale latéral - e : labelle
dessin V. P. Castro Neto, d'après le type
IV (4) - octobre 2004
Richardiana
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1,0 cm ; colonne triangulaire, courbée,
blanche, longue de 2,4 cm et large de
0,9 cm ; anthère blanche, semi-quadratique ;
pollinies 4, jaunes ; cavité stigmatique
triangulaire, concave. Voir figure 1 et
photographies page 154.
Distribution
Bahia. Chapada Diamantina, 1 000 m
d'altitude. Climat humide. Floraison en
février-mars.
Etymologie
Nommé en hommage à Zayra, orchidophile brésilienne qui nous a fourni la
plante type et contribue beaucoup à la connaissance des orchidées du Brésil.
Discussion
Le tableau 1 fournit quelques caractères observés chez Lhybride naturel et
chez les espèces parentes, qui montrent bien la condition intermédiaire
entre Cattleya elongata et Cattleya amethystoglossa.
Chez Lindividu étudié, la fleur ressemble à C. elongata , mais la couleur rose
des pétales et sépales rappelle la paternité de C. amethystoglossa sans les
taches pourpre foncé typiques de cette espèce. Cattleya xzayrae est rupicole,
comme C. elongata ; la tige florale est intermédiaire entre celle de C. elongata
et celle de C. amethystoglossa ; le lobe médian du labelle est défléchi (courbé
vers le bas), fendu à Lapex, l'isthme est plus long, les lobes latéraux sont
plus petits avec un apex arrondi et réfléchis comme chez C. amethystoglossa,
la colonne est peu arquée comme chez C. amethystoglossa.
L'occurrence, une fois encore, d'un hybride naturel vient confirmer
indirectement que les pollinisateurs qui visitent les fleurs des différentes
espèces permettent l'apparition d'hybrides dès lors que des populations
des différentes espèces coexistent ou sont géographiquement proches, et
que les périodes de floraison se superposent, ne serait-ce que partiellement.
Bibliographie
Castro, V. P. & E. L. M. Catharino, 2004. Un nouvel hybride de Cattleya de
Bahia (Brésil), Richardiana IV(2):42-46.
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Richardiana
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C. xzayrae
C. elongata
C. amethystoglossa
plante
rupicole
rupicole
épiphyte
pseudobulbe
trapu
trapu-long
long
feuille
charnue
charnue
coriacée
inflorescence
20 cm
50 cm
10 cm
couleur des
sépales et pétales
rose
brune
rose tacheté de
pourpre
couleur du
labelle
lobe médian rose
foncé - lobes
latéraux blancs
lobe médian rose
- lobes latéraux
rose clair
lobe médian rose
foncé - lobes
latéraux blancs
avec extrémité rose
isthme
long
long
court
extrémité des
lobes latéraux
tournée vers le
haut
tournée vers le
bas
tournée vers le
haut
lobes latéraux
écartés du lobe
médian
enveloppant le
lobe médian
écartés du lobe
médian
lobe médian
bilobulé
entier
bilobulé
colonne
peu courbée
bien courbée
peu courbée
Tableau 1 - comparaison de quelques caractères morphologiques
de C. xzayrae, C. elongata et C. amethystoglossa
Em outro artigo (Castro & Catharino, 2004) mencionamos a ocorrência
relativamente comum de hibridos naturais, como eventos efêmeros entre
alguns e a possivel fixaçâo dos caractères desses hibridos em outros casos,
como da Cattleya dukeana Rchb. f., no litoral de Sâo Paulo ou mesmo a Cattleya silvana
Pabst, espécie que lembra a Hadrolaelia grandis (Lindl. & Paxton) Chiron & V. P
Castro e a Cattleya warneri Moore, jâ no grupo das Cattley a unifoliadas.
O estado da Bahia, notadamnete o sul, com a intensificaçâo das coletas botânicas,
nas ültimas decadas, tem revelado, a ocorrência de varias novas espécies para a
ciência, muitas de origem hibrida, como a que descrevemos neste artigo.
Encontrada na regiâo serrana no interior deste estado, com caracteristicas
intermediârias entre Cattleya elongata Barb. Rodr. e Cattleya amethystoglossa Linden &
Rchb. f. é aqui descrita como Cattleya xzayrae.
IV (4) - octobre 2004
Richardiana
149
Planta rupfcola, de 20-25 cm de comprimento. Rafzes de 3mm de espessura ; rizoma
curto. Pseudobulbos cilmdricos até 20 cm de comprimento por l,5-2,0 cm de largura,
bifoliados. Folhas coriâceas, Usas, elfpticas, de 12-15 cm de comprimento por 4,0-4, 5
cm de largura, obtusas com apiculo no âpice. Inflorescência séssil, triflora,
emergindo do âpice dos pseudobulbos. Pedünculo de 15-20 cm de comprimento por
0,5 cm de largura. Raque curta de 3-4 cm de comprimento. Espata alongada,
lateralmente achatada, de 8 cm de comprimento por 1,5 cm de largura. Ovârio
pedicelado, de 4,5 cm de comprimento. Flor aberta, sépalas e pétalas rosas, com lobo
mediano do labelo rosa escuro e lobos laterais brancos com bordas rosa claras, istmo
branco. Sépala dorsal oblongo-lanceolada, âpice agudo, de 6,5 cm de comprimento
por 1,4-1,8 cm de largura. Sépalas laterais oblongo-lanceoladas, assimétricas, âpice
agudo, de 4, 6-4,8 cm de comprimento por 1,2 cm de largura . Pétalas elfptico-
alongadas, ligeiramnete assimétricas, de 5,5cm de comprimento por 1,7 cm de
largura ; labelo trilobado, lobos laterais recurvados para cima encobrindo a coluna
; lobe médio semi-orbicular, bilobulado, de 2,0 cm de comprimento por 3,5 cm de
largura, no centro uma veia profunda que divide o lobo em 2 partes, os bordos
ligeiramente frisados ; lobos laterais reniformes, âpice arredondado, de 3,5 cm de
comprimento por 2,0 cm de largura medido do eixo à borda, no centro 5 veias
longitudinais em direçâo ao lobo mediano, entre os lobos laterais e o médio hâ um
istmo de 1,0 cm de comprimento por 1,0 cm de largura . Coluna triangular, curvada,
branca, de 2,4 cm de comprimento por 0,9 cm de largura. Antera branca,
semiquadrâtica. Polmias 4, amarelas, cavidade estigmâtica triangular, côncava.
No indivfduo estudado, a flor se assemelha a Cattleya elongata, mas a coloraçâo das
pétalas e sépalas rosas denotam a paternidade de Cattleya amethystoglossa, porém sem
as manchas purpura escuras tipicas da espécie, a planta é rupfcula tfpica de Cattleya
elongata , a haste floral é intermediâria entre Cattleya elongata e Cattleya amethysto¬
glossa, o lobo médiano do labelo é deflexo, fendido no âpice, istmo mais longo, os
lobos laterais sâo menores com âpice arredondado e reflexos como em Cattleya
amethystoglossa, a coluna é pouco arqueada como em Cattleya amethystoglossa .
A ocorrência de mais este hfbrido natural vem indiretamente confirmar que mesmos
polinizadores que visitam flores de diferentes espécies, possibilitando a ocorrência
de hfbridos quando populaçôes de duas diferentes espécies prôximas coexistem no
mesmo territôrio e perfodos de floraçâo se sobrepôem, mesmo que parcialmente.
Dessins et photographies : V. P. Castro Neto (*) (**)
(*) Rua Vicente Galafassi, 549 - 09770-480 S.B.Campo, SP - vpcastro@hitnet.com.br
(**) Instituto de Botânica de Sâo Paulo, CP 4005, Sâo Paulo (SP) CEP 01061-970, Brésil -
mcatarin@uol.co.br
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Richardiana
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Un nouveau Pelexia du nord du Pérou 1
Eric A. Christenson*
Mots clés : Orchidaceae, Pelexia , Pelexia huntii, Pérou.
Résumé
Une nouvelle espèce de Pelexia , aux feuilles brillantes très attractives,
originaire du nord du Pérou, est décrite.
Abstract
A new Pelexia species with attractive glossy leaves is described from
northern Peru.
Le genre terrestre Pelexia comprend environ 70 espèces, réparties dans
toute l'Amérique tropicale. Ces plantes ressemblent,
superficiellement, aux espèces du genre allié Sarcoglottis et sont
souvent confondues avec elles. Mais, alors que, chez les Sarcoglottis , l'éperon
formé par la fusion des bases des sépales latéraux avec l'ovaire est
entièrement interne, l'éperon des Pelexia possède un apex clairement libre
de l'ovaire. Précédemment, huit espèces de Pelexia avaient été enregistrées
pour le Pérou.
A peu d'exceptions près, ni les feuilles ni les fleurs des espèces de Pelexia ne
sont particulièrement remarquables. Les deux exceptions sont les plantes
péruviennes auxquelles nous avons appliqué le nom P. maculata Rolfe
(Bennett & Christenson, 1993) ainsi qu'une espèce nouvelle, apparue en
culture, qui nécessite une description formelle.
1 : manuscrit reçu le 28 mai 2004, accepté le 5 juillet 2004. Traduit de l'anglais par la rédaction.
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Richardiana
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/ Pelexia huntii E. A. Christenson, sp. nov.
Species haec P. maculata Rolfe similis sedfoliis immaculatis latioribus differt.
Holotype : Pérou ; Département Amazonas ou Département San Marin ;
exporté de Moyobamba, amené à floraison par David Hunt, Houston,
Texas, le 30 avril 2004, D. Hunt s.n. (holotype : NY).
Description
Plantes terrestres à rosette, issues de racines charnues. Feuilles pétiolées,
largement elliptiques-ovales, brusquement et brièvement acuminées,
charnues, vert pétrole foncé et brillant sur la face supérieure, rouge
pourpre sur la face inférieure, le pétiole et la veine médiane en relief de la
face inférieure rose rouge plus clair, le pétiole pouvant atteindre 7 cm de
longueur, le limbe plat, sans marges ondulées, pouvant atteindre
15 x 10,2 cm. Inflorescence dressée, succulente, brun rosâtre, très légèrement
pubescente, pédoncule jusqu'à 27 cm de longueur, rachis jusqu'à 20 cm de
longueur ; bractées du pédoncule fortement apprimées, lancéolées,
acuminées, pouvant atteindre 4,2 cm de longueur, bractées florales linéaires-
lancéolées, acuminées, dressées, d'une longueur sub-égale à celle de l'ovaire
et de la fleur, atteignant 3,2 cm. Ovaires très légèrement pubescents, courbés,
longs de 2 cm. Fleurs, 35-40, s'ouvrant successivement, longues de 2,7 cm
depuis l'extrémité de l'éperon jusqu'à l'apex du sépale dorsal, les sépales
brun rosâtre, les pétales et le labelle blancs, la gorge du labelle jaune. Sépale
dorsal oblancéolé-sub-spatulé, aigu, concave, 10 x 4 mm. Sépales latéraux
linéaires-oblancéolés, acuminés, les parties libres 10 x 1 mm ; éperon
comprimé bilatéralement, obliquement triangulaire vu de côté, obtus, le bord
postérieur libre, long de 4 mm. Pétales spatulés, jusqu'à 10 x 2 mm,
pubescents sur l'onglet, à limbe asymétrique, acuminé, vivement apprimés
au sépale dorsal pour former une capuche au-dessus du labelle et de la
colonne. Labelle trilobé, la base et les lobes latéraux formant un tube long de
1 cm qui enveloppe la colonne, les lobes latéraux arrondis à l'avant, le lobe
médian transverse, largement ovale, aigu, fortement défléchi, 4x5 mm, cal
composé de deux petites dents au niveau de la gorge. Colonne claviforme,
dorso-ventralement comprimée, 13 x 3 mm, rostellum semblable à une
aiguille.
Voir photographies page 154 (ph. Eric Christenson)
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Richardiana
IV (4) - octobre 2004
Etymologie
Nommé d'après David Hunt, de Houston, Texas, qui a le coup d'œil pour
les nouvelles plantes intéressantes qui arrivent en culture.
Distribution et habitat
L'origine précise de cette espèce, dans le nord du Pérou, est inconnue. La
plante type fut exportée par une pépinière de Moyobamba, Pérou, et il ne
fait aucun doute qu'elle vient soit du département Amazonas, soit du
département San Marin. La plante type a fleuri en culture au Texas
pendant les mois d'avril et mai, et il faut noter que c'était la première
floraison de la plante après son importation.
Discussion
Pelexia huntii ressemble fortement aux récentes collectes péruviennes
désignées sous le nom P. maculata (Bennett & Christenson, 1993) en raison
de leurs feuilles charnues. Pelexia huntii s'en distingue immédiatement par
ses feuilles non marquées, remarquablement larges pour le genre, à la fois
en absolu et par rapport à leur longueur. Chez P. huntii , le rapport
longueur sur largeur des feuilles est de 3:2, à comparer à P. maculata, où le
rapport est de 2:1 (sur la base de Bennett5590, MOL). Les autres espèces du
complexe P. laxa (Poeppig & Endlicher) Lindley ont des taux similaires 2:1,
ou plus grands. Du fait de ses grandes feuilles très larges, avec un apex court
brusquement acuminé, P. huntii diffère des autres espèces aux feuilles
pareillement unies, telles que P. callifera (C. Schweinfurth) Garay.
Remerciements
Je remercie Leslie Garay pour m'avoir procuré ses dessins de l'holotype de
Pelexia maculata , en référence.
Bibliographie
Bennett, D. E., Jr. & E. A. Christenson, 1993. Pelexia maculata Rolfe. Icônes
Orchidacearum Peruvianum, pl. 149.
* 1646 Oak Street, Sarasota, Florida 34236, U.S.A. E-mail: orchideric@juno.com
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Cattleya amethystoglossa Cattleya elongata
Cattleya xzayrae Pelexia huntii
Pelexia huntii : feuille
vue de dessous vue de dessus
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Richardiana
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Pseudolaelia freyi Chiron & V.P. Castro
à fleurs blanches (gauche) ou roses (droite)
Pseudolaelia dutrae Ruschi
Pseudolaelia freyi, in situ, Monte Feio (Espirito Santo, Brésil)
IV (4) - octobre 2004
Richardiana
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Contribution à la connaissance des
orchidées du Brésil
Guy R. Chiron* & Vitorino R Castro Neto**
V - Une nouvelle espèce de Pseudolaelia
(Orchidaceae: Laeliinae) d'Espirito Santo
Mots clés: Brésil, Espfrito Santo, Forêt atlantique, Orchidaceae, Pseudolaelia ,
P. dutrae, P. freyi.
Résumé
Une nouvelle espèce de Pseudolaelia, originaire des montagnes de l'état de
Espfrito Santo, Brésil, est décrite sous le nom de Pseudolaelia freyi. Cette
espèce a quelques caractères en commun avec P dutrae Ruschi, avec
laquelle elle est comparée. Des informations sont données sur son écologie
et sa distribution géographique.
Abstract
A new species from the mountain ranges of Espfrito Santo, Brazil, is
described as Pseudolaelia freyi. This species has some features in common
with P. dutrae Ruschi which is compared with the new species. Information
on its ecology and géographie occurrence is given.
Resumo
Este artigo descreve, sob o nome de Pseudolaelia freyi, uma nova espécie que
ocorre nas montanhas do Espfrito Santo, Brasil, relacionada com P. dutrae
Ruschi com quai é comparada. Sâo apresentadas informaçôes sobre sua
ecologia e distribuiçâo geografica
1 : manuscrit reçu le 15 juillet 2004 et accepté le 5 août 2004.
156
Richardiana
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Withner (1993) dénombrait et présentait sept espèces dans le genre
Pseudolaelia Porto & Brade ; depuis, Barros (1994) a transféré dans
ce genre Renata canaanensis Ruschi, sous le nom de P. canaanensis
(Ruschi) Barros ; enfin, très récemment, une neuvième espèce, P. brejetubensis
M. Frey, a été décrite (Frey, 2003). Toutes ces espèces sont cantonnées dans
le Sud-Est brésilien : on les rencontre principalement dans les états
d'Espfrito Santo et de Minas Gérais, et, dans une moindre mesure, dans les
états de Rio de Janeiro et de Bahia (Pabst & Dungs, 1975). Le relief de ces
régions se caractérise par de fréquents inselbergs granitiques, insérés dans
la forêt atlantique, distribués de façon irrégulière et dotés d'une végétation
de type xérophyte présentant un fort endémisme (Porembski et al., 1998).
Un exemple de cet endémisme pour le genre Pseudolaelia peut être donné
avec P. citrina Pabst, trouvé, à ce jour, uniquement sur la face nord d'un de
ces inselbergs, à une altitude de 1 200 m, près d'Imbiruçu, Mutum, Minas
Gérais, non loin de la frontière avec l'état de Espfrito Santo.
C'est encore sur un de ces inselbergs que Michel Frey, explorateur
infatigable des hauteurs de cet état, a découvert, en juin 2001, une plante
qui, après analyse, s'est révélée être une nouvelle espèce de Pseudolaelia. Le
présent travail a pour objectif de la décrire, en la comparant avec l'espèce
qui nous a semblé la plus voisine, P. dutrae , et de fournir quelques
précisions sur son écologie et sa distribution géographique.
' Pseudolaelia frey i Chiron & V.P. Castro, sp. nov.
Planta herbacea Pseudolaelia dutrae Ruschi affinis, sed omnino minor ,
pseudobulbis brevioribus tenuioribusque, foliis angustiorïbus, inflorescencia
nunquam majore quam 70 cm nec paniculata, floribus usque ad 20 (25) mm
diametiente, saepe albidis , labelli lobis lateralibus usque ad 2mm latis et columnam
involventibus, lobo mediano sulphureo suffuso, cum margine rosea angusta.
Type : Brésil, Espfrito Santo, Brejetuba, Monte Feio, 20° 10' 35" à 20° 11' 15" S,
41° 16' 45" à 41° 17' 15" W, altitude 1 100-1 400 m, juin 2004, M. Frey & L.C.
Perim 702 (holotype : MBML, n°22467).
Isotypes : M. Frey & L.C. Perim 704 (LY) et M. Frey & L.C. Perim 706 (MBML,
n°22468). Des spécimens à fleurs roses ont également été déposés : M. Frey
& L.C. Perim 703 & 707 (MBML, n°22469 & 22470), M. Frey & L.C. Perim 705
(LY) ; tous collectés en juin 2004 au même endroit.
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Richardiana
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2 cm
Fig.l : Pseudolaelia freyi Chiron & V.P. Castro
dessin Luca Fontani, mai 2001
2 mm
158
Richardiana
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Description
Epiphyte poussant sur Nanuza plicata L.B. Smith & Ayensu (Velloziacées) ou
sur d'autres Vellozia Vandelli présents ; plante dressée, d'une hauteur de 30-
70 cm. Rhizome semi-rampant, flexueux, rigide, 5-6(7) mm de diamètre,
pseudobulbes distants de (3)5(7) cm, 6-10 entrenoeuds, recouverts de
gaines scarieuses, apprimées, peu durables. Racines fines, environ 1 mm de
diamètre, blanchâtres, naissant par 2 ou 3 à chaque entrenoeud du rhizome.
Pseudobulbes fusiformes, (5)7(8) cm de hauteur, 15-20(25) mm de diamètre,
composés de 6 entrenoeuds, légèrement aplatis, revêtus de gaines fugaces,
verts, d'abord lisses, ensuite plurisulqués. Feuilles 4-5(6), insérées dans la
partie apicale du pseudobulbe, distiques, étalées, jusqu'à 18 cm de longueur
sur 1,5 cm de largeur, la base engainant le pédoncule, linéaires-lancéolées,
coriaces, à apex aigu et légèrement asymétrique, 7-9 nervures translucides,
la médiane saillant côté abaxial, un peu pliées le long de la médiane,
glabres, la marge membraneuse et finement crénelée. Inflorescence à
pédoncule pouvant atteindre 60 cm de hauteur, de diamètre 2,5 mm à la
base, pourpre, à section légèrement aplatie, revêtu de 9-10 gaines
imbriquées, scarieuses, apprimées, aiguës à l'apex, légèrement carénées vers
le haut ; rachis jusqu'à 6 cm de hauteur et 1,5 mm de diamètre, parfois avec
une ramification, exceptionnellement deux, souvent un peu tardives,
portant jusqu'à 15 fleurs sur l'axe principal, et 5-6(8) sur chaque
ramification. Bractées florales triangulaires aiguës, longues de 2,5 mm,
brunes, dressées. Ovaire pédicellé jusqu'à 20 mm de longueur (ovaire
8 mm), diamètre 0,6 mm, sub-perpendiculaire à l'axe, blanc rose devenant
vert pourpre au niveau de l'ovaire. Fleurs bien ouvertes, étalées ou
légèrement nutantes, blanc cassé. Sépales blanc crème à l'intérieur,
généralement plus ou moins rosés à l'extérieur, jusqu'à 18 mm de longueur
sur 4 mm de largeur, glabres, à marges lisses, le dorsal obovale allongé,
récurvé, obtus, à 5-7 nervures, les latéraux oblongs, légèrement falciformes,
concaves, sub-rectangulaires-apiculés à l'apex. Pétales 18-20 mm de
longueur sur 3 mm de largeur, linéaires-oblongs, nettement falciformes, un
peu récurvés à l'apex, sub-rétus, glabres, à marges lisses, à 3 nervures un
peu vertes. Labelle pouvant atteindre 17 mm de longueur pour une largeur
de 11 mm au niveau des lobes latéraux étalés, et de 10 mm au niveau du
lobe médian, soudé à la colonne sur la moitié de celle-ci, trilobé, composé :
d'un onglet soudé à la colonne, long de 3 mm ; puis de deux lobes latéraux
linéaires, à bords parallèles, longs de 5-7 mm et larges de l,2-2,0 mm, faisant
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Richardiana
159
un angle de 45° avec l'axe, incurvés, entourant la colonne, blanc crème, à
extrémité aiguë, un peu dentelée et marquée d'une courte ligne violette ; et
enfin d'un lobe médian à isthme long, jaune soufre clair, s'étalant en trapèze
ouvert vers l'avant sur 4 mm, à bords récurvés, couvert de deux cals
parallèles, de section semi-cylindrique, glabres, puis s'élargissant en tablier
trapézoïdal inversé, tronqué-rétus à l'apex, également jaune soufre clair, les
cals de l'onglet se transformant en 9 lignes plus ou moins divergentes,
serrulées, avec une marge membraneuse, un peu ondulée et fortement
crispée, donnant l'impression d'une marge serrulée, avec une tache violette
dans le creux médian et, sur certains spécimens, une
étroite bande violette plus ou moins discontinue à
l'intérieur d'un pourtour blanc. Colonne longue de
6 mm, large de 1 mm à la base et s'élargissant jusqu'à
2 mm, verte, s'évasant en deux ailes arrondies vers le
bas et en pointe aiguë vers l'avant, de part et d'autre
du stigmate ; ce dernier en forme de V ouvert vers
l'avant, vert bordé de pourpre ; anthère pourpre foncé,
très légèrement bi-gibbeuse ; pollinies 8, jaune d'or,
discoïdes, aplaties, sqb-égales. Voir figures 1 et 2 et
photographies page 155.
Etymologie
Nommé en hommage à Michel Frey, découvreur de cette plante et
spécialiste du genre Pseudolaelia.
Habitat et distribution géographique
P. freyi se rencontre sur une aire d'environ 20 ha sur l'inselberg du Monte
Feio (Brejetuba, Espïrito Santo) ainsi que sur une superficie un peu plus
étendue de l'inselberg voisin. Il est sympatrique avec P. canaanensis (Ruschi)
Barros et P. brejetubensis M. Frey, qui ne se rencontrent pas ailleurs dans
l'immédiate proximité. Il croît exclusivement dans les massifs de
Velloziacées, nombreux sur ces inselbergs, et il est intéressant de noter qu'il
parait avoir une nette préférence pour l'espèce Nanuza plicata. Il fuit toutes
les zones plus eutrophisées, en particulier celles où se développent des
Poacées et plus encore celles où l'on trouve une végétation ligneuse.
Floraison de fin avril à juillet.
Fig.2 : labelle de
P. freyi
160
Richardiana
IV (4) - octobre 2004
Discussion
Cette nouvelle espèce est proche de P dutrae Ruschi mais s'en distingue
aisément par sa taille plus modeste (30-70 cm versus 50-120 cm), son
rhizome moins allongé (3-7 cm versus 8 cm), ses inflorescences rarement
ramifiées (avec alors une, exceptionnellement deux, ramifications ayant
généralement un développement plus tardif que le rameau principal) et
nettement moins fleuries (maximum 25 fleurs versus 120), et par son labelle
caractérisé par la couleur jaune soufre ( versus blanc pur) de l'onglet, la faible
étendue des traces violettes à l'extrémité, son cal divisé en crêtes sur la
moitié de sa longueur (versus l'extrémité) et ses lobes latéraux plus larges et
plus courts (environ 6 x 1,8 mm versus 9x1 mm, soit un rapport de forme
de 3,3 versus 9), linguiformes et repliés autour de la colonne ( versus
triangulaires effilés, étalés, froissés en extrémité apicale). Notons enfin que
P freyi pousse à 1 100-1 400 m d'altitude et P dutrae à 400-700 m.
Des plantes très semblables à P freyi mais produisant des fleurs roses se
rencontrent en proportion plus faible mais très significative parmi les
plantes à fleurs blanches. Elles fleurissent à la même époque et notre
premier réflexe a été de considérer l'ensemble comme une espèce à couleur
variable, quoique majoritairement blanche. Un examen ultérieur, plus
minutieux, a révélé certaines différences de détail entre les deux types de
plantes, qui donnent l'impression de former deux populations distinctes.
Mais, pour confirmer cette dernière hypothèse et établir avec certitude
l'existence de deux groupes disjoints de plantes, il est nécessaire de mener
une étude morphométrique extensive sur un grand nombre de spécimens ...
forcément différée jusqu'à la prochaine floraison. En attendant, il nous
semble plus sage de considérer les plantes à fleurs roses comme une simple
variante de P freyi.
Bibliographie
♦ Barros, F., 1994. Novas combinaçôes, novas ocorrências e notas sobre
espécies pouco conhecidas para as orquideas do Brasil. Acta Botanica Brasilica
8(1):11-1 7.
♦ Frey, M., 2003. Pseudolaelia brejetubensis M. Frey (Orchidaceae), uma
nova espécie do Espfrito Santo, Brasil. Bradea 9(8):33-36.
2 : in Boletim do Museu de Biologia Mello Leitâo, sér. biologie, 1:40, 1949.
IV (4) - octobre 2004
Richardiana
161
♦ Pabst, G.F.J. & F. Dungs, 1975. Orchidaceae Brasilienses, vol.l,
K. Schmersow, Flildesheim.
♦ Porembski, S., G. Martinelli, R. Ohlemüller & W. Barthlott, 1998.
Diversity and ecology of saxicolous végétation mats on inselbergs in the
Brazilian Atlantic rainforest. Diversity and Distribution , 4:107-119.
♦ Withner, C.L., 1993. The Cattleyas and their relatives , vol.3. Timber Press,
Portland (USA).
P freyi desenvolve-se numa area de aproximadamente 20 hectares no
"inselberg" do Monte Feio, Brejetuba, Espfrito Santo e também numa
I superficie um pouco maior do "fnselberg" vizinho. É simpâtrica de
P. canaanensis (Ruschi) Barros e de P. brejetubensis M. Frey que nâo se encontram em
nenhum outro lugar na proximidade. Cresce exclusivamente nas moitas de
Velloziaceas, numerosas nestes "fnselbergs" e é intéressante notar que observa-se uma
preferência évidente pela especie Nanuza plicata. P. freyi évita todas as areas mais
eutrofisadas, especialmente aquelas onde se desenvolvem Poaceae, e mais ainda,
onde se desenvolve vegetaçâo lenhosa. A floraçâo ocorre no fim de abril até julho.
Essa nova espécie é prôxima da P dutrae Ruschi (in Boletim do Museu de Biologia
Mello Leitâo, série biologia, 1:40,1949), mas diferencia-se facilmente por ter um
tamanho menor (30-70 cm versus 50-120 cm), um rizoma mais curto ( 3-7 cm versus
8 cm), uma inflorescência raramente paniculada (neste caso com uma ou duas
ramificaçôes que geralmente se desenvolvem posteriormente do ramo principal) e
com menos flores (no mâximo 25 versus 120), um labelo caracterizado pela cor
amarelo-enxofre ( versus branco puro) do ungüfculo, a pequena extensâo das
manchas roxas no âpice, o calo dividido em cristas na metade do comprimento
(versus no âpice) e os lobos laterais mais curtos e mais largos (cerca de 6 x 1,8 mm
versus 9x1 mm), linguiformes e envolvendo a coluna (versus triangulares
afunilados, patentes e dobrados no âpice). Além disso, P. freyi ocorre numa altitude
de 1 100-1 400 m enquanto que P dutrae é encontrada na faixa de 400-700 m.
Dessin Luca Fontani, photographies Michel Frey (*) (**)
(*) 2 rue des pervenches, F-38340 VOREPPE (France) - g.r.chiron@wanadoo.fr
(**) Rua Vicente Galafassi, 549 - 09770-480 S.B.Campo, SP (Brésil) - vpcastro@hitnet.com.br
162
Richardiana
IV (4) - octobre 2004
Une chausse-trappe linguistique :
Phragmipedium caudatum,
P. warszewiczianum, P. humboldtïï
Dr. Guido J. Braem* & Sandy Ohlund**
Mots-clés : Cypripedioideae, Cypripedium, C. caudatum, C. humboldti ,
C. warszewiczianum, Néotropiques, nomenclature, Orchidaceae, Phragmipedium,
P. caudatum, P. humboldtii, P. warszewiczianum, taxinomie.
Résumé
Cet article montre combien les taxinomistes doivent être attentifs lorsqu'ils
étudient la littérature publiée dans une langue qu'ils ne maîtrisent pas
totalement. Atwood & Dressler ont fait une mauvaise interprétation d'une
publication en allemand de Reichenbach fils de 1854. L'article en question
est ici discuté en détail et l'on montre que Reichenbach n'a pas publié, ni n'a
eu l'intention de publier, une entité botanique sous le nom de « Cypripedium
Humboldti ». Le transfert de cette entité dans le genre Phragmipedium par
Atwood & Dressler est par conséquent sans objet.
Abstract
The language Trap - Phragmipedium caudatum, P. warszewiczianum,
P. humboldtii, P. exstaminodium.
This article shows how careful taxonomists should be when judging
literature that is published in a language they don't fully master. Atwood &
Dressler misinterpreted a German publication by the younger Reichenbach
published in 1854. The article in question is discussed in detail, and it is
shown that Reichenbach fil. did not, and did not intent to publish a
botanical entity under the name of « Cypripedium Humboldti ». Reichenbach
unmistakably lists "C. [ypripedium] Humboldti" as a synonym for
"Cypr.[ipedium] caudatum Lindl." Thus, the heading "Cypripedium Humboldti
1 : manuscrit reçu le 30 juin 2004, accepté le 3 août 2004. Traduit de l'anglais par la rédaction.
IV (4) - octobre 2004
Richardiana
163
Wszwcz." in Reichenbach's general text is not to be understood as the
description of a new taxon, but as a discussion of the plant sent to
Reichenbach fil. under that désignation by von Warszewicz. The transfer of
that entity to the genus Phragmipedium by Atwood & Dressler is therefore
obsolète.
Le problème lié aux différentes langues, en taxinomie, n'est pas
nouveau. En plusieurs occasions par le passé (Braem, Baker & Baker,
1998 ; Braem & Chiron, 2003 ; ainsi que dans de nombreuses
conférences), le premier auteur a fait remarquer que la taxinomie n'est pas
endémique d'un pays ou d'une région linguistique. En conséquence, le
botaniste est souvent confronté à des descriptions qui ne sont pas écrites
dans sa langue natale. Le présent cas est un bon exemple de ce qui peut
arriver quand la taxinomie est basée sur de la littérature publiée dans une
langue que l'on ne maîtrise pas.
Phragmipedium caudatum est l'une des espèces les mieux connues de ce genre
néotropical de splendides sabots de Vénus. En fait, c'est le type du genre. La
plante fut décrite sous le nom de Cypripedium caudatum par John Lindley
(1840) et transférée dans le genre Phragmipedium par Rolfe (1896).
Atwood et Dressler (1998) ont étudié les plantes appartenant à ce complexe
et en vinrent à la conclusion que les plantes d'origine méso-américaine de
l'espèce devraient être désignées sous le nom de Phragmipedium humboldtii
(Warszewicz ex Reichenbach f.) J.T. Atwood & Dressler. Cette conclusion
est toutefois basée sur une mauvaise interprétation flagrante du texte
original allemand d'une publication faite par Reichenbach fils et intitulée
« Neue Orchideen der Expédition des Herrn J. de Warszewicz »
(Reichenbach f., 1852). Dans ce papier, Reichenbach, alors qu'il traite d'une
plante que von Warszewicz lui avait envoyée sous le nom de « Cypripedium
Humboldti », fait la critique des différents concepts de Cypripedium caudatum
et établit Cypripedium warszewiczianum.
Atwood & Dressler font à leur tour la critique du papier de Reichenbach et
écrivent ( loc . cit.) : « Chose intéressante, il y a une description, précédant la
description originale de Cypripedium warszewiczianum Rchb. f., qui a été
164
Richardiana
IV (4) - octobre 2004
ignorée de tous : Cypripedium humboldti Warsz. ex Rchb. f. La traduction de
l'allemand et du latin révèle pourquoi personne n'a voulu s'occuper de ce
nom2. "
Trois questions découlent de cette affirmation : (a) Reichenbach a-t-il
réellement décrit un « Cypripedium Humboldti » ? (b) la traduction proposée
par Atwood & Dressler est-elle correcte ? et (c) sinon, quelles conclusions
peut-on en tirer ?
La moindre mention d'un nom latin dans une publication du 19ème siècle,
qu'elle soit scientifique ou horticole ou que ce soit dans une liste de graines,
est généralement acceptée comme une publication valide d'un taxon. Dans
la plupart des cas, la question de savoir si l'auteur avait l'intention de faire
une publication valide au sens botanique du terme ne peut pas être tranchée
et on n'y attache généralement que peu d'importance. Pour cette raison,
l'interprétation de Atwood & Dressler serait correcte s'il n'y avait d'autres
faits militant clairement contre elle. Ces faits, toutefois, ne peuvent être
reconnus et/ou compris par une personne non familière avec les
caractéristiques et les finesses de la langue allemande. En outre, quelques
graves erreurs dans la traduction des expressions de Reichenbach ont à
l'évidence induit Atwood & Dressler en erreur. Nous donnons, pages 166-
167, le texte original de Reichenbach, la traduction en français, ainsi que la
traduction en anglais pour une comparaison plus aisée avec celle de
Atwood & Dressler.
Le texte allemand original n'est, assurément, pas facile à interpréter pour
une personne non familiarisée avec les difficultés de la grammaire
allemande. Néanmoins, il est très clair, pour quiconque est rompu à
l'allemand, que Reichenbach identifiait la plante de Warszewicz avec les
plantes de « Cypripedium caudatum » collectées par Ruiz et avec la plante
représentée par Hooker (1844) et reproduite en page 178. Reichenbach écrit
également que ce taxon fut initialement décrit sous le nom Cypripedium
caudatum par Lindley en 1840. Ceci est également évident dans la première
des deux descriptions d'espèces [Diagnosen : voir page 168].
suite page 168 ...
2 : « Interestingly enough, there is a description, preceding the original description of
Cypripedium warszewiczianum Rchb.f. that has been ignored by ail: Cypripedium humboldti Warsz. ex
Rchb.f. A translation of the German and Latin reveals why no one has wanted to deal with this name. »
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Richardiana
165
Texte original
Cypripedium Humboldti Wszwcz.
Ich besitze ein Exemplar und eine
Abbildung vom Autor. Ich verglich
dieselbe mit den Exemplaren des
C. caudatum von Ruiz, mit der Abbildung
in Hook le. VIL 628. Paxton Fl. G. 9.
Auch ich glaube an mehrere Arten, wie
Hr. von W. - Die Pflanze unsres
Reisenden ist aber genau dieselbe,
welche in Hook. Ic. vorliegt; dieselbe,
welche Ruiz sammelte. Nach einer
schlechten Blüthe letzterer stell Hr. Prof.
Lindley sein C. caudatum auf: ich kenne
dieselbe Pflanze in guten Exemplaren,
also genauer als der Autor selbst und
behalte für sie den Namen. - Von dieser
unterscheidet sich die Pflanze Fl. Gard.
T. 9. vor allem durch ein quer
zweilappiges stériles Staubgefàss. Die
Abbildung ist sehr deutlich und Hr. Prof.
L. sagt ausdrücklich: staminé sterili
transverso bilobo apicibus setosis.
Die Abbildung in Hook. Ic. Dagegen
zeigt deutlich dasselbe Organ dreilappig,
wie ich es immer gefunden. Obschon ich
hôchst selten Pflanzen nach fremden
Abbildungen und Beschreibungen
unterscheide, so versteht es sich doch
von selbst, dass ich einer Abbildung und
Beschreibung des Hrn. Prof. Lindley
vertraue. - Ich setze die Diagnosen
beider so:
Traduction en français
Cypripedium Humboldti Wszwcz.
J'ai un spécimen et un dessin de l'auteur.
J'ai comparé le spécimen et le dessin avec
des spécimens de C. caudatum collectés
par Ruiz, et avec les illustrations de
Icônes plantarum VII. 628 de Hooker [en
réalité il faut lire « 658 »] et de Flower
Garden, 1 :tab.9 de Paxton. Je suis
d'accord avec Mr. von W[arszewicz]
pour dire qu'il y a plus d'une espèce
impliquée. La plante de notre voyageur
est, toutefois, exactement la même que
celle illustrée dans Icônes plantarum de
Hooker, et la même que les plantes
collectées par Ruiz. Prof. Lindley a décrit
son C. caudatum sur la base d'une fleur
endommagée. Comme je connais cette
plante à partir de bons spécimens, je la
connais mieux que l'auteur [Lindley] et
je garde son nom. La plante représentée
dans Flower Garden de Paxton, tab. 9, est
toutefois différente, en particulier en ce
qui concerne le staminode, et montre un
staminode transversalement bilobé.
L'illustration est très claire, et Prof.
Lindley dit explicitement [en latin] :
staminode transversalement bilobé,
séteux à l'apex.
L'illustration de Icônes plantarum de
Hooker, d'autre part, montre clairement
une plante avec un staminode trilobé,
comme je le trouve toujours. Bien que je
distingue très rarement des plantes sur
la base de dessins et de descriptions que
je n'ai pas faits moi-même, il est évident
que je fais confiance au dessin et à la
description du Prof. Lindley. Je définis
les deux espèces comme suit.
166
Richardiana
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Traduction anglaise
Atwood & Dressler (1998)
Traduction anglaise correcte
Cypripedium Humboldti Wszwcz. [ex
Rchb.f.]
I hâve a specimen and a drawing by the
author. I compare the same with
specimens of C. caudatum of Ruiz, [and]
with the illustration in Hook le. VII. 628
[actually this should read '658']. Paxton
Fl. G. 9. Also I believe in more species as
does Mr. Von W[arszewicz]. The plant
of our traveler is but exactly the same,
which is submitted in Hook. Ic.; the
same which Ruiz collected. After a bad
flower of the latter, Professor Lindley
erected his C. caudatum : I know the
same plant in good specimens, also
exactly as the author himself kept the
name for the plant. - From this the
plant in Fl. Gard. T. 9 is distinguished
principally by the transversely two
lobed staminode. The illustration is
very distinct, and Mr. Professor L. says
explicitly: staminode transversely
bilobed, setose at the apex. The
illustration in Hook. Ic., on the other
hand, evidently shows the same organ
three lobed, as I always find it.
Although I most rarely distinguish
plants after foreign illustration and
descriptions, nevertheless it stands as
self évident that I trust an illustration
and description by Mr. Professor
Lindley. I place the diagnoses of two
[species] thus.
Cypripedium Humboldti Wszwcz.
I hâve a specimen and a drawing by the
author. I did compare the specimen and
the drawing with specimens of
C. caudatum collected by Ruiz, and with
the illustrations in Hooker' Icônes
plantarum. VII. 628 [actually this should
indeed read '658'] and Paxton' s Flower
Garden, 1: tab. 9. I agréé with Mr. von
W[arszewicz] in that there is more than
one species involved. The plant of our
traveler is, however, exactly the same as
the one illustrated in Hooker's Icônes
plantarum , and the same as the plants
that were collected by Ruiz. Prof.
Lindley described his C. caudatum on the
basis of a damaged flower. As I know
the same plant from good specimens, I
know it better than the author [Lindley]
and retain its name. The plant depicted
in Paxton' s Flower Gard.en, tab. 9 is,
however, different, especially in respect
to the staminode, which shows a
staminode that is transversely two-
lobed. The illustration is very distinct,
and Prof. Lindley explicitly States [in the
Latin text]: staminode transversely
bilobed, setose at the apex. The
illustration in Hooker's. Icônes
plantarum, on the other hand, clearly
shows a plant with a three-lobed
staminode, as I always find it.
Although I most rarely distinguish
plants on the basis of drawings and
descriptions that hâve not been made by
myself, it is self-evident that I trust Prof.
Lindley's drawing and description. I
define the two species as follows.
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Richardiana
167
... suite de la page 165
Original de Reichenbach
Traduction en français
Cypr. caudatum Lindl. Orch. 5. 31.: phyllo
supremo lato oblongo acuto, inferiori
subaequali, latiori, phyllis internis a
latiori basi linearibus longissimis, calceo
oblongo ventricoso abbreviate margine
ostii pilis velutino, staminé sterili trilobo.
- Hook. Ic. 1. c. C. Humboldti v.
Wszwcz. [3 4] "Blüthen stark gelb,
rotnervig. Lippe purpurfleckig."
In Peruv. Andium nemoribus. Ruiz!
(Herb. Berol.!) In Quercubus montium
Chiriqui. De Warszewicz.!
Cypr. caudatum Lindl Orch. 5. 31. : sépale
dorsal largement oblong aigu. Synsépale
similaire mais plus large. Pétales très
longs, linéaires à partir d'une base plus
large. Sabot oblong, enflé, les marges
autour de l'ouverture avec des poils
courts, créant une surface veloutée.
Staminode trilobé - Hooker. Icônes
plantarum loc. cit. C. Humboldti v.
Wszwcz. [on ne doit pas lire ceci
« C. Humboldti variété Wszwcz. », mais
comme une référence à la plante
nommée « C. Humboldti » par von
Warszewicz].
« Fleurs jaune foncé, veinée de rouge.
Labelle tacheté de pourpre. »
Dans les forêts des Andes péruviennes.
Ruiz! (Herb. Berol.! [Herbier de Berlin,
perdu du fait de guerre]). Dans les
chênes des montagnes Chiriqui. De
Warszewicz! [on ne sait pas pourquoi
Reichenbach utilise la particule de
noblesse française « de » au lieu du
« von » allemand.]
Indéniablement, Reichenbach cite « C.[ypripedium\ Humboldti » comme
synonyme de « Cypr .[ipedium] caudatum Lindl. » En conséquence,
« Cypripedium Humboldti Wszwcz. » dans le texte général de Reichenbach ne
doit pas être compris comme la description d'un nouveau taxon, mais
comme une discussion de la plante envoyée à Reichenbach par von
Warszewicz sous cette appellation. Ceci est confirmé par le traitement que
Reichenbach (1854) fait du genre Selenipedium dans le premier volume de son
Xenia Orchidacea : en page 3, il cite "C. Humboldti Wzw" comme synonyme
de Selenipedium caudatum. Il faut également noter qu'il écrit
3 : l’orthographe usuelle au 19ème siècle comportait un unique i.
4 : voir commentaires dans la traduction, entre crochets.
168
Richardiana
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"C. Humboldti Wzw", et non "C. Humboldti Rchb.f." ou "C. Humboldti
Wzw ex (ou &) Rchb.f.", indiquant qu'il n'a pas décrit cette entité en 1852.
Par ailleurs, Reichenbach explique que la plante représentée dans le
Paxton's Flower Garden, t.9 (voir figure page 190), n'est pas identique à la
plante envoyée par von Warszewicz du fait de la différence nette dans la
morphologie du staminode (bilobé versus trilobé). Donc, cette plante n'est
pas identique au Cypripedium caudatum original de Lindley et demande à
être re-décrite. C'est la seconde espèce de Reichenbach : C .[ypripedium]
warszewiczianum, aujourd'hui appelée Phragmipedium warszewiczianum
(Reichenbach f.) Garay5.
Original de Reichenbach
Traduction
Cypr. Warszewiczianum : phyllo supremo
oblongo acuto-acuminato, inferiori
subaequali, basi latiori, longiori, phyllis
internis a latiori basi linearibus
longissimis; calceo oblongo margine
versus basin glanduloso serrato, staminé
sterili transverso bilobo apicibus setosis.
Cyp. caudatum Lindl. Fl. Gard, I. 9. p. 31.
- Wahrscheinlich ist dies das C. caudatum,
welches in the Sümphen wàchst
(marshy places).
Cypr. warszewiczianum : sépale dorsal
oblong, aigu-acuminé, synsépale
similaire mais plus long, avec une base
plus grande, pétales très longs et
linéaires à partir d'une base plus large ;
sabot oblong, les marges près de la base
en dents de scie, staminode
transversalement bilobé, les extrémités
cernées de soies. Cyp. caudatum Lindl. Fl.
Gard. I. 9. p. 31 - C'est probablement le
C. caudatum qui pousse en des lieux
marécageux.
Conclusions
Dans son traitement des plantes qui lui furent envoyées par von
Warszewicz, Reichenbach fils discute d'une entité envoyée sous le nom de
« Cypripedium Humboldti ». Comme Reichenbach a clairement assimilé la
plante de von Warszewicz au Cypripedium caudatum original tel que publié
par Lindley en 1840 et tel que discuté et illustré par Hooker dans ses Icônes
de 1844, il n'a pas décrit ni n'a eu l'intention de décrire « Cypripedium
Humboldti » en tant qu'espèce autonome. Au contraire, il a explicitement
placé " Cypripedium Humboldti " dans la synonymie de Cypripedium
caudatum Lindley 1840. Le transfert de « Cypripedium Humboldti » en
Phragmipedium humboldtii par Atwood & Dressler et la réduction qu'ils font
5 : in Garay, L.A. 1979. The genus Phragmipedium. The Orchid Digest, 43(4): 133-148.
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Richardiana
169
Z
de Phragmipedium exstaminodium à une sous-espèce de « Phragmipedium
humboldtii » sont par conséquent obsolètes. Reichenbach, néanmoins, admet
effectivement l'opinion de von Warszewicz selon laquelle « plusieurs
espèces sont concernées » [dans le complexe Cypripedium caudatum] et
reconnaît la plante représentée par Lindley & Paxton (1850) sous le nom de
Cypripedium caudatum comme une entité distincte au rang spécifique. Il
décrit cette dernière espèce sous le nom de « Cyp. W arszewiczianum ».
(Nous éclaircirons l'identité de chacune des espèces incluses dans ce
groupe dans un article séparé6 7 8.)
Bibliographie
Atwood, J.T. & R.L. Dressler, 1998. Clarifications and new combinations in the
Phragmipedium caudatum complex from Central America. Selhyana, 19(2) : 245-248.
Braem, G.J., Baker, M. & C. Baker, 1998. The genus Paphiopedilum - Natural History
and Cultivation. Botanical Publishers Inc., Kissimmee, USA.
Braem, G.J. & G.R. Chiron, 2003. Paphiopedilum - Tropicalia, Voreppe, France.
Hooker, W. J., 1844. Icônes Plantarum: Cypripedium caudatum Lindl. tab. 658-659.
Lindley, J., 1840. The Généra and Species of Orchidaceous Plants, p. 531.
Lindley, J. & J. Paxton, 1850. Paxton' s Flower Garden : The long-tailed Ladyslipper
( Cypripedium caudatum ), tab. 9, pp. 37-40.
Reichenbach, H. G., 1852. Neue Orchideen der Expédition des Herrn J. de
Warszewicz. Botanische Zeitung, 10(40): 689-698.
Reichenbach, H.G., 1854. Xenia Orchidacea, 1: 3
Rolfe, R. A., 1896. The Cypripedium Group. The Orchid Review, 4: 327-334.
* Research Associate - California Academy of Sciences (USA) & Schlechter Institute, Lahnau
(Allemagne)
** Professeur associé - Holy Cross College, Notre Dame, Indiana (USA).
6 : in Castano Ramfrez, G., E. Hâgsater & E. Aguirre Leon, 1984. Phragmipedium exstaminodium :
una nueva especie de Chiapas, México. Orquidea (Méx.), 9: 191-197
7 : à l'époque de Reichenbach, les désignations d'espèces basées sur le nom d'une personne
prenaient une majuscule. Ce n'est plus le cas aujourd'hui. Quand nous citons les auteurs
anciens, nous conservons la majuscule et plaçons le nom entre guillemets. Dans notre propre
texte, nous ne mettons pas de majuscule aux noms d'espèces, quelque soit leur étymologie.
8 : voir page 171 - NDLR.
170
Richardiana
IV (4) - octobre 2004
Le vrai Phragmipedium warszewiczianum
pourrait-il se présenter, s'il vous plaît ?
Un nouveau cas d'identification erronée
Le complexe Phragmipedium caudatum, éclaircissements,
et description d'une nouvelle espèce1
Dr. Guido J. Braem3, Sandy Ohlund^ & Dr. Robert-Jan Quénéc
Mots clés : Cypripedioideae, Néotropiques, Orchidaceae, Phragmipedium ,
P. caudatum, P. exstaminodium, P. humboldtii, P. lindenii, P. popowii, P. wallisii,
P. warszewiczianum, systématique, taxinomie.
Résumé
La littérature de base relative aux plantes aujourd'hui considérées comme
formant la section Phragmipedium du genre Phragmipedium est étudiée. Les
espèces concernées sont identifiées et délimitées. On met en évidence que
les noms « Phragmipedium wallisii » et « Phragmipedium warszewiczianum » ont
été mal utilisés dans la littérature horticole, par les jurys de diverses sociétés
orchidophiles et par le Responsable de l'enregistrement des hybrides
d'orchidées de la Royal Horticultural Society (GB). Les plantes méso¬
américaines du complexe Phragmipedium caudatum sont décrites en tant que
nouvelle espèce.
Abstract
Will The Real Phragmipedium warszewiczianum Please Stand Up? Another
Case of Mistaken Identity - The Phragmipedium caudatum complex and the
clarification and description of a new species.
The primary literature dealing with the plants now considered to form
section Phragmipedium of the genus Phragmipedium is reviewed. The species
involved are identified and delineated. It has become apparent that the
1 : manuscrit reçu le 16 juillet 2004 et accepté le 17 août 2004. Traduit de l'anglais par la rédaction.
k
IV (4) - octobre 2004
Richardiana
171
names "Phragmipedium wallisii" and "Phragmipedium warszewiczianum" hâve
been misapplied in horticultural literature, in the judging Systems of
various orchid societies and by the Orchid Hybrids Registrar of the Royal
Horticultural Society (UK). The Mesoamerican plants of the P. caudatum
complex are described as a new species.
Introduction
Le groupe de plantes voisines de ce que T on appelle généralement
aujourd'hui Phragmipedium caudatum est l'un des plus importants du
genre, tant du point de vue du taxinomiste que de celui de
l'hybrideur. Tout d'abord, P. caudatum est l'espèce type du genre.
P. caudatum et ses proches alliés se distinguent par leur pétales longs et
étroits. Du fait précisément de cette caractéristique, ces plantes ont été à
maintes reprises utilisées comme parents dans des programmes d'hybridation.
Dans ce groupe, six taxons ont été décrits au rang d'espèce entre 1840 et
1998 (Braem, 2004) :
P caudatum
P lindenii
P. warszewiczianum
P wallisii
P. exstaminodium
P humboldtii
sous le nom de
Cypripedium caudatum
Uropedium lindenii
Cypripedium warszewiczianum
Selenipedium wallisii
Phragmipedium exstaminodium
Phragmipedium humboldtii
en
1840
1846
1852
1873-18742
1984
1998
L'identification correcte de deux de ces entités (P lindenii et P. exstaminodium)
n'a jamais posé de problème. Après tout, tous deux sont dépourvus d'une
partie importante des fleurs normales de sabots de Vénus : P lindenii n'a
pas de sabot et, dans le cas de P. exstaminodium, comme son nom l'indique,
il serait vain d'en chercher le staminode.
Pour ce qui concerne les quatre autres taxons, notre étude a révélé qu'ils
avaient été mal compris. Les raisons en sont à chercher dans l'insuffisance
des publications originales de « Cypripedium caudatum » et de «Cypripedium
2 : la date de publication est incertaine. Selon Taxonomie Literature éd.2 (Stafleu & Cowan, 1983),
le texte aurait été publié le 6 mars 1873 et la planche le 10 octobre 1874.
172
Richardiana
IV (4) - octobre 2004
warszewiczianum », et dans le manque évident de compréhension dont font
preuve certains botanistes vis-à-vis de la littérature originale allemande. Il
en est résulté une grande confusion, peut-être même devrions-nous
employer le terme de chaos.
Nous avons entrepris de clarifier la situation. Et le seul moyen de le faire
correctement est de revenir aux sources, c'est-à-dire aux descriptions
originales et, le cas échéant, aux illustrations qui les accompagnaient.
Discussion
Phragmipedium caudatum fut décrit initialement par John Lindley (1840).
Lindley écrit : « Je n'ai vu qu'une fleur mutilée de cette plante
extraordinaire, obtenue à Lima, provenant d'un herbier de Ruiz & Pavôn et
envoyée par Mathews à Sir W. Hooker. Les pétales atteignent presque 8
pouces de longueur, tandis que les sépales ont une longueur d'environ 5
pouces »3. Vu le matériel dont disposait Lindley, il n'est pas surprenant que
sa diagnose latine n'apporte que légèrement plus d'information4 . Dans cette
partie de sa publication, Lindley nous dit que les sépales sont oblongs-
lancéolés, acuminés, et pubescents à l'extérieur. Les pétales sont lancéolés
et, comme les sépales, pubescents à l'extérieur ; ils se terminent en très
longues queues. Les bords de l'orifice du labelle sont hirsutes.
A l'époque de la description de Lindley, on ne connaissait que très peu de
sabots de Vénus. Phragmipedium caudatum étant à l'évidence tellement
différent de ce que Lindley avait rencontré auparavant, sa description était,
dans ces conditions, tout à fait suffisante. Mais ce n'est plus le cas. Plusieurs
autres taxons, appartenant à l'évidence au même groupe de sabots de
Vénus néotropicaux, ont depuis été décrits : Phragmipedium lindenii (Lindley,
1846), P. warszewiczianum (Reichenbach f., 1852) et P. wallisii (Reichenbach f.,
1873-74). En outre, à l'occasion de la description de son Cypripedium
warszewiczianum, Reichenbach f. a semé la confusion chez les taxinomistes
en mentionnant « Cypripedium Humboldti » (voir ci-dessous).
La publication de Lindley de 1840 (dépourvue d'illustration) ne révèle
aucun détail sur la couleur de la fleur de P. caudatum. De toute façon, de tels
3 : 1 hâve only seen one mutilated flower of this extraordinary plant, obtained at Lima, from an
herbarium of Ruiz & Pavôn and sent by Mathews to Sir W. Hooker. The petals are nearly 8 inches
long, while the sepals are about 5 inches long.
4 : C. sepalis oblongo-lanceolatis acuminatis extus pubescentibus, petalis lanceolatis extus pubescentibus
in acumen longissnnum cauliforme productis, labelli ore hirsuto.
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173
détails auraient été sujets à caution, puisque le spécimen de Lindley n'était
qu'une fleur sèche endommagée5.
Nous devons donc nous tourner vers d'autres publications, si possible
proches de Lindley dans le temps (néanmoins, il faut garder en tête que la
littérature secondaire reste problématique, quelque soit le temps qui la
sépare de la publication originale). Celle qui vient à l'esprit est le traitement
de la plante par Hooker dans ses Icônes plantarum (Hooker, 1844). Le travail
de Hooker est basé sur du matériel collecté par William Lobb6 dans les
Andes à l'est de Lima, quand il voyageait pour le compte de Veitch
d'Exeter. Malheureusement, seul son matériel sec parvint en Angleterre, les
plantes vivantes périrent alors que Lobb était « consigné avec une fièvre
maligne » en Jamaïque. Ainsi, la description de Hooker, comme le travail de
Lindley, est basée uniquement sur du matériel sec. Au moins, le spécimen
de Lobb avait trois fleurs intactes et « la trace d'une quatrième », et, bien
que l'on ne puisse déduire du traitement de Hooker guère plus
d'information sur la couleur de la fleur, par rapport à celui de Lindley,
quelques détails supplémentaires sur les fleurs sont révélés par le dessin
botanique (tab. 658-659 : voir figure 1, page 178) qui est la plus ancienne
illustration de l'espèce que nous ayons trouvée.
La prochaine description pertinente vers laquelle nous pouvons nous
tourner est celle du Paxton's Flower Garden fournie par Lindley et Paxton
(1850). Le dessin botanique correspondant (tab. 9 : voir figure 5, page 190) est,
à notre connaissance, la plus ancienne illustration en couleurs d'une plante du
groupe P. caudatum. Il montre quelques différences par rapport au dessin
proposé dans les Icônes plantarum de Hooker. Ces différences, comme nous
le verrons plus loin, prennent leur importance quand l'on différencie
P. caudatum de P. warszewiczianum. On ne doit toutefois pas oublier que le
dessin de Hooker a été réalisé à partir de matériel sec, tandis que
l'illustration du Paxton's Flower Garden fut préparée d'après un spécimen
vivant qui fleurit dans la collection de Mrs. Lawrence à Ealing Park.
5 : Ruiz & Pavôn ayant achevé leur fameuse expédition en 1788, les fleurs avaient séché pendant
environ un demi-siècle (ou davantage) avant d'être expédiées en Grande Bretagne.
6 : Lobb, William (1809-1863), collecteur de plantes et explorateur britannique, a principalement
collecté dans les Amériques.
174
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Lindley, dans son compte-rendu publié dans Paxton's Flower Garden, raconte
que Hartweg a trouvé l'espèce dans « des endroits marécageux près du
hameau de Nanegal, dans la province de Quito » et que les collecteurs de
Veitch (Exeter) et de Linden (à l'époque à Bruxelles) ont aussi mis la main
sur elle et expédié des spécimens à leurs employeurs. Il semblerait que
Linden puisse revendiquer le mérite d'avoir introduit la plante dans les
collections européennes. Manifestement, Lindley, en 1850, savait encore
peu de choses sur la nature de la ou des plante(s) concernée(s), et supposait
que les différences de couleur entre les fleurs du spécimen de Lawrence et
les indications données dans les « dessins ramenés par Mr. Warszewicz »
étaient dues aux conditions de culture en Europe différentes de celles
rencontrées dans les habitats naturels. Lindley, à l'évidence, ne pensait pas
avoir affaire à plus d'une entité.
La première description détaillée vint quatre ans plus tard, quand
Reichenbach fils publia les plantes ramenées par von Warszewicz. Dans le
numéro du 15 octobre 1852 du Botanische Zeitung, Reichenbach expliqua
qu'il considérait que le complexe comprenait deux espèces différentes.
Reichenbach reliait clairement « caudatum » à la description originale de
Lindley (1840) et à la plante de Hooker telle que décrite dans les Icônes
plantarum (Hooker, 1844), ainsi qu'au concept « Cypripedium Humboldti » de
von Warszewicz. Cette plante, aujourd'hui appelée Phragmipedium
caudatum (Lindley) Rolfe, est définie comme suit par Reichenbach f. (traduit
de l'original en allemand - italiques comme dans l'original) :
Cypr. caudatum Lindl. Orch. 5. 31 : sépale dorsal largement oblong, aigu.
Synsépale similaire mais plus large. Pétales très longs, linéaires à partir
d'une base plus large. Sabot oblong, enflé, les marges de l'ouverture
garnies de poils courts donnant à la surface un aspect velouté.
Staminode trilobé - Hook. Ic. loc. cit. C. Humboldti v. Wszwcz.7.
« Fleurs jaune foncé veiné de rouge. Labelle tacheté de pourpre ». [Les
guillemets sont de Reichenbach. Apparemment il cite des notes de v.
Warszewicz.]
Dans les forêts des Andes péruviennes. Ruiz! (Herb. Berol.! [herbier de
Berlin, perdu par acte de guerre]) Montagnes Chiriqui. von
Warszewicz!
7 : Il ne faut pas lire ceci comme C. Humboldti variété Wszwcz. C'est la référence à la plante
désignée sous le nom de « C. Humboldti » par von Warszewicz.
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175
« Cypripedium Humboldti » est ainsi clairement placé par Reichenbach f. lui-
même dans la synonymie du Cypripedium caudatum précédemment publié.
Supposer que Reichenbach aurait décrit une espèce et l'aurait réduite à un
synonyme quelques lignes plus loin est absurde. Ceci est confirmé par le
traitement de Reichenbach du genre Selenipedium dans le premier volume
de ses Xenia Orchidacea (Reichenbach f., 1854a). Là, en page 3, il cite
« C. Humboldti Wzw » comme synonyme de Selenipedium caudatum. Il est
aussi intéressant de noter qu'il écrit « C. Humboldti Wzw » et non
« C. Humboldti Rchb. f. » ou « C. Humboldti Wzw ex (ou &) Rchb. f. »,
indiquant par là qu'il n'a pas décrit cette entité en 1852.
La description des plantes méso-américaines de « Cypripedium caudatum
sensu lato » comme une entité autonome sous le nom de Phragmipedium
humboldtii par Atwood & Dressler (1998) est donc invalide, et le nom est
bloqué au rang spécifique. Deux d'entre nous se sont penchés sur ce
problème en détail à une autre occasion (Braem & Ohlund, 2004). Comme
nous considérons effectivement les plantes méso-américaines en question
comme représentant une espèce autonome, nous la décrivons plus loin sous
le nom de Phragmipedium popowii.
Phragmipedium caudatum
Phragmipedium caudatum (Lindley) Rolfe, in The Orchid Review, 4:
327-334 [332] (1896)
Basionyme : Cypripedium caudatum Lindley, in The Généra and Species of
Orchidaceous Plants, 7: 531 (1840).
Type : Pérou. Pillao, Ruiz & Pavôn, s.n.
Synonymes :
Selenipedium caudatum (Lindley) Reichenbach fil., in Xenia Orchidacea, 1: 3
([1er avril] 1854)8
8 : dans certains articles, on peut trouver cette entité comme ayant été décrite dans Bonplandia
par Reichenbach f. (1854b, 2(9):116). Ceci est une erreur car le numéro de Bonplandia fut publié
le 1er mai 1854 et se trouve donc postérieur à la publication dans Xenia Orchidacea.
176
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Paphiopedilum caudatum (Lindley) Pfitzer, in Pringsheim, Jahrbücher für
wissenschaftliche Botanik, 19:155-165 [164] (1888)9.
Phragmopedilum caudatum (Lindley) Pfitzer, in Engler, Das Pflanzenreich,
4(50), Heft 12: 1-132 [51-53] (1903)10.
Etymologie : nommé caudatum en référence à ses longs pétales.
Description : plante herbacée épiphyte humicole pouvant atteindre 60 cm
de hauteur, racines simples issues d'un rhizome court. Tige courte avec des
feuilles imbriquées, condupliquées, à l'apex entaillé, jusqu'à 60 cm de
longueur et 4,5 cm de largeur, les feuilles basales plus longues et les feuilles
intérieures devenant plus courtes, vert clair. Inflorescence terminale,
pubescente, pouvant atteindre 60 cm, avec 2-4 (5) grandes et belles fleurs
ouvertes simultanément. Bractées florales 4-6 cm de longueur et 3 cm de
largeur, ovales ou obovales, plus petites pour les fleurs supérieures, parfois
avec une bractée terminale. Pédicelle et ovaire longs de 12-15 cm,
pubescents. Sépale dorsal 11-19 cm de longueur, 2,5-3,8 cm de largeur,
lancéolé, acuminé, à marges ondulées, blanc à crème avec des réticulations
vertes à pourpres, se courbant vers l'avant au-dessus du labelle. Synsépale
ovale, aigu, 14-16 cm de longueur et 5-7,8 cm de largeur, semblable au
sépale dorsal pour la couleur et les réticulations. Pétales longs, pendants,
légèrement torsadés, ondulés et ciliés à la base, pubescents en partie distale,
jusqu'à 72 cm de longueur et 1,2-1,9 cm de largeur, crème avec des veines
vertes devenant brun rougeâtre à acajou en partie distale. Labelle 2,5-3,3 cm
de longueur et 5-6,4 cm de largeur, en sac avec un pourtour lisse et une
ouverture à bord velouté, non évasé, vert lavé de pourpre et veiné de vert
olive, marges involutées, pli intérieur ivoire avec des points pourpres.
Staminode trilobé, jaune au centre, pourpre sur les bords, avec quelques
poils raides et pourpres sur les marges. Plantes d'Amérique du sud (Pérou
et Bolivie). Nombre de chromosomes : 2n = 28 (Karasawa, 1980). Voir figure 1.
9 : McCook (1989) l'attribue à Pfitzer (1888b), dans Engler, Die Natürlichen Pflanzenfamilien,
Orch. 2:84. On peut supposer qu'elle fait référence à « Engler, Die Natürlichen Pflanzenfamilien,
Division II, volume 6, fascicule 22 page 84 (1888) », publié en novembre 1888. Nous doutons
que cette publication précède celle parue dans Pringsheim 's Jahrbücher für wissenschaftliche
Botanik (Pfitzer, 1888a).
10 : McCook (1989) attribue ceci à Pfitzer dans Engler, Botanische Jahrbücher, 25: 518 (Pfitzer, 1898).
C'est une erreur : dans le texte original en allemand, Pfitzer écrit : "Zahlreicher sind die Arten von
Paphiopedilum, die ich .... caudatum (Lindl.)". Il n'y a aucune mention de ''Phragmopedilum."
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177
Fig. 1 : Phragmipedium caudatum Fig. 2 : Phragmipedium warszewiczianum
in Hooker (1844), sous le nom de Cypripedium caudatum in Reichenbach (1873-74), sous le nom de Selenipedium zvallisii
Phragmipedium warszewiczianum
Phragmipedium wallisii
Reichenbach a expliqué que la plante représentée dans Paxton's Flower
Garden, t.9, n'était pas identique à la plante envoyée par von Warszewicz à
cause de la différence nette dans la morphologie du staminode (bilobé
versus trilobé). [Manifestement, ici, Reichenbach croyait encore qu'il pouvait
différencier des taxons au moyen de la morphologie du staminode (mais voir
son texte " wallisii" en page 188)]. Donc cette plante n'était pas identique au
Cypripedium caudatum original de Lindley et nécessitait une (re)description.
C'est la seconde espèce de Reichenbach : C.[ypripedium\ warszewiczianum,
aujourd'hui nommée Phragmipedium warszewiczianum (Reichenbach f.) Garay
et définie comme suit (traduit de l'allemand original) :
Cypr. warszewiczianum : sépale dorsal oblong, aigu-acuminé, synsépale
similaire mais plus long avec une base plus grande, pétales très longs et
linéaires à partir d'une base plus large ; sabot oblong, les marges
proches de la base en dents de scie, staminode transversalement bilobé,
les extrémités encerclées de soies. Cyp. caudatum Lindl. Fl. Gard., I. 9.
p.31. - Ceci est probablement le C. caudatum qui pousse dans les lieux
marécageux.
Nous pouvons ainsi relier respectivement Phragmipedium caudatum et
P. warszewiczianum à des sources distinctes et absolues. Les plantes
répondant à la description de Lindley de 1840 et au traitement de Hooker
de 1844 doivent être désignées sous le nom de Phragmipedium caudatum
(Lindley) Rolfe, et toutes les plantes qui correspondent à l'illustration du
traitement de Lindley de 1850 ( Paxton's Flower Garden) doivent être
désignées sous le nom de P. warszewiczianum (Reichenbach f.) Garay. Pour
la première entité, nous n'avons aucune indication sur la couleur de la fleur
et nous ne disposons que d'un dessin noir et blanc préparé d'après un
spécimen sec. Pour le second, nous avons une peinture nette et en couleur,
faite sur la base d'une plante vivante.
L'entité suivante, pour laquelle nous avons besoin d'une identification
positive, est Phragmipedium wallisii (Reichenbach f.) Pfitzer.
La plante fut décrite (sous le nom de Selenipedium wallisii) par Reichenbach
fils dans le second volume de son Xenia Orchidacea (Reichenbach, 1873-74). La
description, tout autant que la diagnose latine, sont, à l'opposé des
descriptions habituelles de Reichenbach, très explicites et fournissent une
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Richardiana
179
information intéressante, et pas seulement vis-à-vis de P. zvallisii. Le texte
original dit ceci (nous donnons le texte original en allemand et notre
traduction) :
Texte original
[nos italiques et commentaires sont mis
entre crochets]
Selenipedium Wallisii Rchb. fil.
Affine Selenipedio caudata Rchb. fil. et
Warscewiczii Rchb. fil. (caudato roseo
Hort.) tepalis calvis.
Cypripedium Wallisii Rchb. fil. in litt. olim.
"Folia ligulata acuta coriacea. Pedunculus
tri- usque quinqueflorus. Bracteae oblongae
acutiusculae ovariis elongatis multoties
breviores. Sepala extus velutina, intus calva,
paucinervia nervillis transversis subnullis,
oblonga acutiuscula, lateribus hinc
undulata. Tepala a basi ligulata lancea longe
caudata , ima bai paulo barbata per caudas
velutina , a pitis illis Selenipedii caudati ac
Warscewiczii rigidis erectus marginalibus
libéra. Labellum bene saccatum, superne
clausum, bene obtusum , margine abrupto
interne medio apiculato, limbo continuante
velutino subobsoleto. Staminodium
semilunatum cum apiculo in sinu.
"Sepalum sommum viride, inferius albidum
venis veridibus. Tepala albida venis
viridibus, caulis brunneis. Labellum
albidum maculis brunneis, limbo interno
eboraceoalbido maculis atropurpureis
margine flavo. Staminodii aures
atropurpureae. "
Diese Pflanze entdeckte Herr Wallis in
Ecuador, wo Derselbe auch das schône
Selenipedium Czerwiakowianum wiederfand,
das ich nàchstes abbilden werden. Trotz
des augenscheinlich grofien Unterschieds
von den beiden oben genannten Arten
konnte ich um so weniger einen
Traduction
[nos commentaires sont mis entre
crochets]
Selenipedium Wallisii Rchb. f.
Ressemble à Selenipedio caudata Rchb. f. et
à S. Warscewiczii [sic] Rchb. f. (caudatum
roseum Hort.) avec des tépales glabres.
Cypripedium Wallisii Rchb. f. dans la
littérature antérieure [qui n'a pas pu
être trouvée jusqu'ici].
[Le texte latin correspond exactement à
la description allemande. Nous
expliquons donc la terminologie de
Reichenbach dans la traduction
suivante de ce texte allemand et évitons
d'inclure ici une traduction redondante
du latin.]
[Notons encore que le texte latin est
placé entre guillemets. Ceci indique, là
encore, que Reichenbach le copiait
d'une publication antérieure. Cette
dernière n'a toutefois pas pu être
retrouvée jusqu'ici.]
Cette plante a été découverte par M.
Wallis en Equateur où il a aussi
redécouvert le beau Selenipedium
czerwiakowianum dont je publierai bientôt
une illustration. En dépit des manifeste¬
ment grandes différences entre
Selenipedium wallisii et les deux espèces
180
Richardiana
IV (4) - octobre 2004
Charakter auffinden, als ich durch
mehrere Erfahrungen sehr vorsichtig bei
Anwendung des Staminodiums
geworden bin. Endlich fiel mir auf, dass
dieser Art jene Borsten absolut fehlen,
welche die zwei Verwandten auf dem
Rande der Tepalen führen.
Bei dieser Gelegenheit sei mit
erwàhnt, dass ich so glücklich war,
endlich einen ausgezeichneten
Unterschied zwischen Selenipedium
caudatum und Warscewiczii aufzufinden.
Letzteres hat am Vorderrande der Lippe
zahlreiche kleine Gruben, welche dem
ersteren gânzlich fehlen. Aile Versuche,
dem Staminodium einen Charakter
abzugewinnen, schlugen fehl, je mehr
Exemplare ich studierte.
Ferner will ich noch hier die Notiz
einstreuen, dass Herr Rôzl im ôstlichen
Neu-Granada Uropedium Lindeni ebenso
auf Bàumen antraf, wie Herr Wallis in
Ecuador.
Selenipedium Wallisii hat zungige
spitze lederartige Blàtter. Der
Blüthenstiel trâgt drei bis fünf Blüthen.
Die Deckblàtter sind lànglich spitzlich,
vielmals kürzer als die langen
Fruchtknoten. Dieses nach Herrn Wallis'
Skizzen, die Derselbe mehrfach und mit
Vorliebe gemacht hat. Sepalen aussen
sammtig, innen kahl, wenignervig, mit
wenigen Quernerven, lànglichspitz, an
den Seiten hier und da wellenrandig.
Tepalen von breit zungig lanzettlichem
auxquelles j'ai fait référence plus haut
[ici Reichenbach fait référence à « Sel.
caudatum » et « Sel. warszewiczianum »
mentionnés dans la partie latine du
texte], je n'ai pas pu trouver de caractère
distinctif spécifique, notamment car je
suis devenu très prudent vis-à-vis de
l'usage du staminode à cet effet.
Finalement, mon attention fut attirée
par le fait que cette espèce [Sel. wallisii]
est totalement dépourvue des soies que
ses deux parents portent sur les marges
des tépales.
A ce propos, on peut noter que j'ai
finalement réussi à trouver un excellent
caractère par lequel je peux différencier
Selenipedium caudatum et warszewiczii.
Ce dernier a de nombreuses petites
indentations sur le devant du labelle.
De telles indentations sont absolument
absentes chez la première espèce.
Toutes les tentatives pour déduire un
caractère du staminode restèrent
vaines, plus j'étudiais de spécimens.
En outre, je veux noter ici que Uropedium
lindenii a été trouvé sur des arbres par
Mr. Rôzl à l'est de la Nouvelle Grenade,
ainsi que par M. Wallis en Equateur.
Selenipedium wallisii a des feuilles lingui-
formes, pointues, coriaces. L'inflorescence
porte de 3 à 5 fleurs. Les bractées sont
allongées, pointues, plusieurs fois plus
courtes que les longs ovaires. Je déduis
ceci des croquis de M. Wallis. Les sépales
sont veloutés à l'extérieur, glabres à
l'intérieur. Ils n'ont que quelques veines
et montrent peu de croisements de
veines. Ils sont allongés, aigus, les
marges ondulées en quelques endroits.
Les tépales [ici Reichenbach désigne
IV (4) - octobre 2004
Richardiana
181
Grunde lang bandfôrmig geschwànzt,
am Grunde innen etwas bàrtig, über sie
Schwanzfortsàtzen hin sammtig, frei von
jenen aufrechten steifen Haaren, die bei
Selenipedium caudatum und Warscewiczii
vorkommen. Lippe gut sackig, obenhin
geschlossen, stumpf, am Vorderrande
mit einem Spitzchen, auf nach oben
laufender Saumkante sehr
schwachsammtig. Fehlgeschlagenes
Staubgefàss halbmondfôrmig mit
Spitzchen in Vorderbucht. Obérés
Sepalum grün, unteres weisslich mit
grünen Adern. Tepalen weisslich mit
grünen Adern. Schwànze braun. Lippe
weisslich mit braunen Fleckchen,
Innensaum milchweiss mit braunen
Flecken um die gelbe Saumkante.
Aussenspitzen des Staminodiums braun.
Tafel 181. Eine Blüthe mit zugehôrigen
Axentheilen.
évidemment les pétales] s'amincissent en
une longue queue étroite à partir d'une
large base lancéolée en forme de langue,
qui est un peu couverte de poils raides à
l'intérieur. Les longues terminaisons
effilées en forme de queue sont
vélutineuses sur toute leur longueur
mais dépourvues des poils raides et
dressés qui existent chez Selenipedium
caudatum et Warszeczuiczii. Le labelle est
nettement sacciforme, fermé au-dessus
[ce qui signifie que l'ouverture est vers
l'avant du sabot], émoussé, la marge
avant de l'ouverture avec une petite
pointe, la marge vers le dessus [la base
du sabot] très légèrement vélutineuse.
L'anthère abortive [généralement
désignée par « staminode » ou « bouclier
staminodal »] est en demi-lune avec une
petite pointe dans la baie avant. Sépale
supérieur [dorsal] vert, l'inférieur
[synsépale] blanchâtre avec des veines
vertes. Tépales [pétales] blanchâtres avec
des veines vertes. Queues brunes.
Labelle blanchâtre avec des points bruns.
Marge intérieure [intérieur de
l'ouverture] blanc laiteux avec des points
bruns autour du bord jaune. Pointes
extérieures du staminode brunes.
Planche 181. Une fleur avec les parties
correspondantes de l'inflorescence
[pédicelle, bractée florale].
Ainsi, pour P. wallisii, nous avons une illustration détaillée (voir figure 2,
page 178) et une description plutôt explicite qui ne laissent aucun doute sur
le fait que la plante est identique au warszewiczianum de Reichenbach de 1852,
et, en conséquence, qu'elle doit être réduite à un synonyme de cette entité.
De manière assez intéressante, en 1852, Reichenbach f. utilisait la
morphologie du staminode pour différencier P. caudatum et P. warszewiczianum.
Par contre, dans sa publication de 1873-74, il note qu'il « ne peut pas trouver
182
Richardiana
IV (4) - octobre 2004
un caractère distinctif spécifique » et qu'il est notamment « devenu très
prudent vis-à-vis de l'usage du staminode à cet effet ». En effet, la
morphologie du staminode est plutôt variable à l'intérieur de toute entité
donnée du groupe « P. caudatum » et peut donc difficilement être utilisée
comme marqueur de différenciation taxinomique au niveau spécifique.
Phragmipedium ivarszewiczianum (Reichenbach f.) Garay, in The Orchid
Digest, 43(4): 133-148 [140] (1979)
Basionyme
Cypripedium warszewiczianum Reichenbach f., in Botanische Zeitung, 10(40):
689-698 [692] (1852).
Type : Pérou ( ?) Linden, s.n. Holotype : illustration in Lindley & Paxton,
Paxton's Floiver Garden, lère édition, 1, tab.9 (1850)
Synonymes
Cypripedium caudatum var. wallisii (Reichenbach f.) Kent11, in Veitch, A Manual
of Orchidaceous Plants, 4: 61 (1889)
Cypripedium caudatum var. warscewiczianum [sic] (Reichenbach f.) Kent, in
Veitch, A Manual of Orchidaceous Plants, 4: 61 (1889)
Cypripedium wallisii (Reichenbach f.) B. S. Williams, in Orchid Growers Manual :
261 (1885)
Selenipedium caudatum var. wallisii (Reichenbach f.) Pucci, in Les Cypripedium :
60 (1891)
Selenipedium caudatum var. warscewiczianum [sic] (Reichenbach f.) Pucci, in Les
Cypripedium : 60 (1891)
Selenipedium wallisii Reichenbach f., in Xenia Orchidacea, 2: 189-190, t. 181
(1873-1874).
Selenipedium warscewiczianum [sic] Reichenbach f., in Xenia Orchidacea, 1: 3,
(1854).
Paphiopedilum caudatum var. wallisii (Reichenbach f.) Stein, in Stem s
Orchideenbuch: 460 (1892)
Paphiopedilum caudatum var. warscewiczii [sic] (Reichenbach f.) Stein, in Stein' s
Orchideenbuch : 461 (1892)
Paphiopedilum wallisii (Reichenbach f.) Pfitzer, in Engler, Botanische Jahrbücher,
19: 42 (1894).
Il : bien que ce travail soit généralement attribué à "Veitch", le texte de ce classique de la
littérature consacrée aux orchidées a été écrit par et doit être attribué à Adolphus Henry Kent
(1828-1913).
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Phragmopedilum caudatum var. wallisii (Reichenbach f.) Pfitzer, in Engler, Das
Pflanzenreich, 4(50), Heft 12: 1-132 [53] (1903).
Phragmopedilum caudatum var. warscewiczianum [sic] (Reichenbach f.) Pfitzer,
in Engler, Das Pflanzenreich , 4(50), Heft 12: 1-132 [53] (1903).
Phragmopedilum caudatum var. wallisii (Reichenbach f.) Schlechter, in Fedde,
Repertorium Beihefte, 8: 111 (1921).
Phragmopedilum caudatum var. warszewiczianum (Reichenbach f.) Schlechter,
in Fedde, Repertorium Beihefte, 17: 9 (1922).
Phragmipedium wallisii (Reichenbach f.) Garay, in Flora of Ecuador, Orchids.
No. 9: 24 (1979).
Phragmipedium wallisii hort. et récompenses, non Phragmipedium
warszewiczianum hort. et récompenses = P. popowii (voir ci-dessous)
Etymologie : nommé warszewiczianum en l'honneur de Joseph Ritter von
Rawicz Warszewicz (1812-1866), jardinier et collecteur de plantes, ami de
Reichenbach f.
Description : plante herbacée épiphyte poussant souvent dans la mousse.
Les plantes ont une tige courte, complètement enfermée dans les bases des
feuilles imbriquées, et sont étalées à la manière d'un éventail. Feuilles 5-8,
lancéolées, les extrémités aiguës, inégalement bilobées, coriaces, jusqu'à
50 cm de longueur et 3-3,5 cm de largeur, uniformément vertes, les marges
vert plus clair à jaunes. Inflorescences dressées, jusqu'à 50 cm, avec 2-4 (5)
fleurs ouvertes simultanément. Sépale dorsal lancéolé, aigu, les marges
ondulées, 10-12 cm de longueur sur 2-2,5 cm de largeur, courbé vers l'avant
au-dessus du labelle., Synsépale largement lancéolé, acuminé, les marges
ondulées, jusqu'à 11 cm de longueur sur 3,5 cm de largeur. Les deux sépales
sont blanc cassé à vert crème, veinés de vert avec très peu de croisements
de veines, non tessellés. Les pétales sont longs et en forme de ruban et
peuvent atteindre une longueur de 60 cm, et même davantage chez certains
spécimens bien cultivés. Pétales jusqu'à 1,5 cm de large à la base,
s'amincissant jusqu'à 3-4 mm, blancs avec une veine médiane vert clair et
deux veines vertes à la marge, la moitié basale pubescente avec des poils
blancs moyennement longs à longs à l'intérieur, marges ondulées, se
torsadant vers l'extrémité. Marges des pétales avec quelques cils bordeaux.
(Selon Reichenbach f. et d'autres auteurs, Phragmipedium warszewiczianum
n'a pas de cils le long des marges, mais les fleurs que nous avons observées
en présentaient quelques uns le long des marges de la base, mais pas autant
que chez les autres espèces du complexe caudatum.) Les pétales possèdent
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une pubescence rouge foncé, devenant plus épaisse en partie distale, ce qui
fait que les extrémités des pétales paraissent plus foncées. Sabot svelte, 2-
2,5 cm de largeur pour une longueur pouvant atteindre 5 cm, le bord autour
de l'orifice évasé, blanc cassé lavé de jaune à chartreuse, avec des points
noisette à bordeaux, les lobes latéraux repliés vers l'intérieur blanc chaux.
Intérieur du sabot avec des points bordeaux qui transparaissent à l'extérieur.
Staminode trilobé, vert clair à chartreuse, les lobes latéraux recouverts
d'acajou avec quelques cils acajou. Nombre de chromosomes : 2n = 28 [sous
le nom de Phragmipedium wallisii] (Karasawa, 1980). Voir figure 5, page 190 et
photographie page 191.
Phragmipedium popowii
Phragmipedium popowii Braem, Ohlund & Quéné, spec. nov.
Herba ad familia Orchidaceae, subfamilia Cypripedioideae, genere
Phragmipedium pertinens ; Phragmipedium caudatum (Lindley) Rolfe
similis , sed brevïbus latisque nec inflorescentiam superantibus foliis, atrata area
circa sacci aperturam et scabriore sacco differt. Planta ex Mesoamerica originaria.
Type : Panama. Chiriquf, Warszewicz 41 (W 15682).
Synonymes :
"Cypripedium Humboldti Warszewicz", in Reichenbach f., Botanische Zeitung,
10(40): 689-698 [691] (1852), nomen nudum
Phragmipedium humboldtii (Warszewicz ex Reichenbach f.) Atwood &
Dressler, in Selbyana, 19(2): 245-248 [246] (1852), nomen illegitimum
Phragmipedium warszewiczianum hort. et récompenses, non Garay 1979
Etymologie : nommé popowii en l'honneur de M. Nebojscha Popow (1950--)
de Fallersleben (Wolfsburg, Allemagne), qui, pendant plus de trente ans, a
introduit de nombreuses espèces en culture et qui, en dépit des tracasseries
continuelles de bureaucrates mal avisés, reste l'un des plus ardents
conservateurs d'orchidées de notre époque.
Description : plante herbacée épiphyte humicole pouvant atteindre 35 cm
de hauteur, racines simples issues d'un rhizome court. Tige courte à feuilles
imbriquées, condupliquées, jusqu'à 35 cm de longueur et 4,5 cm de largeur,
les feuilles basales plus longues et les feuilles internes devenant de plus en
plus courtes, vert moyen à foncé. Inflorescence terminale, pubescente, 25-
35 cm, avec 2-4 grandes fleurs ouvertes simultanément, portées bien au-
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dessus du feuillage. Bractées florales 4-6 cm de longueur et 3 cm de largeur,
ovales ou obovales, plus petites sur les fleurs du haut, parfois avec une
bractée terminale au-dessus de la fleur supérieure. Pédicelle et ovaire 10-
14 cm de longueur, pubescents. Sépale dorsal 16-19 cm de longueur et 2,1-
3,0 cm de largeur, lancéolé, à marges ondulées, crème avec des veines et des
réticulations jaune paille à vertes ou brun rougeâtre, se courbant vers
l'avant au-dessus du labelle. Synsépale ovale, aigu, 14-16,6 cm de longueur
et 3,5-5,2 cm de largeur, semblable au sépale dorsal pour la couleur et les
réticulations. Pétales longs, pendants, torsadés, ondulés et ciliés à la base,
pubescents en zone distale, jusqu'à 80 cm de longueur et 1,9 cm de largeur,
crème avec des veines brun rougeâtre foncé, devenant en partie distale
presque acajou uni. Labelle 5,8-6,8 cm de longueur et 2,8-3,2 cm de largeur,
enflé, rugueux, à marges involutées, avec des cils jaunes à vert olive sur le
bord de l'orifice, vert olive fortement veiné et recouvert de brun rougeâtre,
notamment à l'orifice, pli intérieur ivoire avec des points brun rougeâtre.
Staminode trilobé, faiblement cilié, vert au centre, acajou foncé sur les
bords. Plantes d'Amérique centrale. Voir photographie page 191.
Phragmipedium EXSTAMINODIUM
Phragmipedium exstaminodium a été décrit dans Orquidea (Méx.) par Castano,
Hâgsater & Aguirre (1984). Comme nous l'avons déjà souligné dans notre
introduction, le taxon est très facile à identifier quand il est en fleur, car il
produit des fleurs dépourvues de staminode. La plante, par tous ses autres
aspects, tant floraux que végétatifs, correspond à celles de P. popozvii (voir
ci-dessus).
Phragmipedium exstaminodium Castano, Hâgsater & Aguirre, in Orqmdea
(Méx.), 9: 191-197 (1984)
Type : Mexique. Chiapas, Tziscao, 1 700 m, Leleu s.n. (Holotype : AMO).
Synonyme :
Phragmipedium humboldtii subsp. exstaminodium (Castano, Hâgsater &
Aguirre) Atwood & Dressler, Selbyana, 19(2): 245-248 (1998), nomen
illegitimum.
Etymologie : nommé exstaminodium en référence à l'absence de staminode.
Description [à partir de la publication originale] : plante épiphyte pouvant
atteindre 50 cm de hauteur. Racines simples issues d'un rhizome court, les
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les tiges produisant un éventail de feuilles. Feuilles imbriquées, sub-linéaires,
jusqu'à 45 cm de longueur et 4 cm de largeur, les feuilles basales plus
longues, les feuilles supérieures progressivement plus courtes. Inflorescence
terminale, issue du milieu de l'éventail foliaire, elliptique, pubescente,
jusqu'à 50 cm de hauteur environ fleurs comprises, environ 6 mm pour le
plus gros diamètre à la base. Fleurs 2 généralement, grandes, très belles.
Bractées florales à la base des ovaires, avec une bractée terminale sub¬
foliacée au-dessus de la fleur supérieure, plus petites vers le haut, la bractée
basale longue d'environ 7,5 cm et large de 3,5 cm, condupliquées,
rugueuses-hirsutes sur la surface interne, les minuscules poils faits de deux
cellules, la cellule terminale ellipsoïde, rouge brun. Ovaire pédicellé,
environ 12 cm de longueur, brusquement fléchi à l'apex. Synsépale ovale,
aigu, environ 9 cm de longueur, 3,5 cm de largeur près de la base, à 17
veines, blanc ou crème, les veines brunes, verdâtre sur la face ventrale vers
la base, la surface externe très légèrement pubescente, la surface interne
glabre. Sépale dorsal étroitement ovale aigu, environ 11 cm de longueur, 2,8 cm
de largeur près de la base, à 11 veines, pour le reste semblable au synsépale.
Pétales très longs, pendants, fortement spiralés, très étroitement ovales et
longuement acuminés, environ 25-45 cm de longueur ; surface externe
glabre, surface interne finement pubescente, marges basales ciliées, les cils
multicellulaires, pourpres ; les pétales sont blancs, les veines verdâtres à la
base, devenant rouge pourpre vers l'apex, qui est rouge cerise uni,
notamment sur la face externe. Labelle en forme de sabot, glabre à
l'extérieur, pubescent à l'intérieur, les marges involutées, environ 5 cm de
longueur ; blanc, avec une couleur cerise à l'avant et des cils jaune brun
dans la gorge du sabot, la surface interne blanche avec des points cerise.
Androcée sans staminode, bifurqué, 2 anthères avec 2 pollinies dans
chacune d'elles. Gynécée ob-ovoïde, pubérulent. Capsule allongée, brune,
pubescente, environ 11,5 cm de longueur, 5 mm de diamètre. Graines brun
foncé. Voir figure 3 et photographie page 191.
Les opinions sur le statut taxinomique correct de Phragmipedium
exstaminodium divergent. Certains le considèrent comme une sous-espèce
ou une variété de P. caudatum. Il doit toutefois être considéré comme de
même niveau que P. lindenii. Comme cette dernière entité est généralement
considérée comme une bonne espèce, nous ne voyons aucune raison de
refuser ce même statut à P. exstaminodium.
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Phragmipedium lindenii
Cette plante a été publiée initialement dans le genre Uropedium par John
Lindley (1846), sur la base de spécimens secs de plantes collectées par Jean
Jules Linden et des notes de voyage de ce dernier. Très probablement à
cause de l'absence de sabot sur cette plante, Lindley l'a publiée dans un
genre à part, en le nommant Uropedium lindenii. « Uropedium » veut dire
« sabot à longue queue » et « lindenii » est une dédicace au grand
explorateur Linden qui a découvert la plante et qui deviendra le plus
fameux horticulteur de Belgique.
Le compte-rendu le plus intéressant sur cette espèce se trouve dans la
Pescatorea (Linden, 1854). On trouvera ci-dessous une partie du texte
traduite et commentée par le premier auteur.
« Cette étrange orchidée a fleuri pour la première fois en 1850 en Europe
dans la collection de M. Pescatore. Elle fut découverte par M. Linden en
1843 sur le territoire des Indiens Chiguara, en Colombie, poussant sur de
petits fourrés de Weinmannia , Eugenia et surtout parmi les hautes fougères
( Gleichenia ) qui, à l'altitude de 1 650 m environ [± 5 500 pieds] au-dessus du
niveau de la mer, interrompent les vertes prairies de la savane, sur un
plateau dont l'extrémité septentrionale domine les vastes et sombres forêts
vierges qui recouvrent l'immense zone entre le Lac Maracaybo et la base de
la Cordillère de Mérida. Plus tard, Uropedium lindenii fut également trouvé
dans la province de Ocana par M. Schlim, à différentes altitudes et parmi
différents types de végétation, parfois couvrant les roches, parfois
épiphyte, mais généralement terrestre12.
12 : les auteurs de la Pescatorea croyaient à tort que Uropedium lindenii (et tous les sabots de
Vénus, tous considérés à cette époque comme appartenant au genre Cypripedium Linnaeus)
était une plante terrestre. Cette opinion, malheureusement, se rencontre encore dans certaines
monographies modernes. C'est un fait établi que tous les sabots de Vénus que l'on considère
aujourd'hui comme appartenant aux genres Paphiopedilum Pfitzer, Phragmipedium Rolfe (y
compris Uropedium Lindley) et Selenipedium Reichenbach f., sont des épiphytes, qui
s'enracinent parfois dans l'humus de feuilles sur le sol de la forêt ou dans les fentes de rochers,
ce qui rend leur mode de croissance susceptible de mauvaise interprétation. Voir aussi (page
181) les commentaires faits par Reichenbach f. sur le caractère épiphyte de P. lindenii, dans sa
description de « Selenipedium wallisii ».
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Fig. 5 : Phragmipedium warszewiczianum Fig. 6 : Phragmipedium lindenii
in Lindley & Paxton (1852), sous le nom de Cypripedium caudatum in Linden (1854), sous le nom de Uropedium lindenii
Phragmipedium warszewiczianum
Phragmipedium popowii
Phragmipedium lindenii
Phragmipedium exstaminodium
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Bien que la découverte de ce remarquable Cypripedium date de 1843, la
plante n'avait été décrite, jusqu'en 1849, que dans une très courte note, sans
discussion sur les particularités de sa structure, qui ont été si bien décrites
par M. A. Brongniart. La plante avait été interprétée simplement comme
une sorte de Cypripedium à labelle plat et linéaire, erreur que l'on comprend
aisément si l'on considère la ressemblance de notre Uropedium avec
Cypripedium caudatum. Ceci pourrait effectivement devenir une réalité s'il
était prouvé que Uropedium lindenii était, non pas une forme normale et
stable, mais une variété monstrueuse de quelque Cypripedium inconnu. Peu
importe la dose de vérité qu'il faut accorder à cette ingénieuse hypothèse,
avancée avec quelque prudence par M. Brongniart, et suggérée par les
étranges métamorphoses observées chez certaines orchidées primitives telles
que Catasetum, Myanthus et Monacanthus13 , il faut dire que, si ce n'était son
étrange labelle, Uropedium lindenii ne diffère effectivement de Cypripedium
caudatum que par la coloration un peu moins intense de ses pétales. »
« Uropedium lindenii » a été transféré, avec raison, dans le genre
Phragmipedium par Dressler et N. Williams (1975). Il ne fait aucun doute que
P. lindenii appartient au groupe caudatum. Que ce taxon soit à considérer
comme une forme pélorique de P. warszewiczianum, comme une variété de
P. caudatum ou comme une espèce séparée, est réellement une affaire
d'opinion. Comme la distribution de ce taxon est très vaste, et puisque les
plantes, à notre connaissance, poussent indépendamment de tous les autres
taxons du groupe, nous estimons préférable de la considérer comme une
espèce autonome.
Phragmipedium lindenii (Lindley) Dressler & N.H. Williams, in Taxon,
24(4): 691 (1975)
Basionyme : Uropedium lindenii Lindley, in Orchidaceae Lindenianae : 28 (1846).
Type : Venezuela. Savane surplombant le Lac Maracaibo, Linden s.n.
Synonymes :
Cypripedium lindenii (Lindley) Van Houtte, in Flore des Serres, 18: 155 (1870)
Cypripedium caudatum var. lindenii (Lindley) Kent, in Veitch, A Manual of
Orchidaceous Plants, 4: 60 (1889)
Selenipedium caudatum var. lindenii (Lindley) Pucci, in Les Cypripedium: 56 (1891)
Selenipedium caudatum var. uropedium Rolfe, in Lindenia, 7: 21 (1892)
13 : on sait aujourd’hui que Myanthus et Monacanthus sont des synonymes de Catasetum.
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Paphiopedilum caudatum var. lindenii (Lindley) Stein, in Stein's
Orchideenbuch : 460 (1892)
Phragmopedilum caudatum var. lindenii (Lindley) Pfitzer, in Engler, Das
Pflanzenreich, 4(50), Heft 12: 1-132 [52] (1903).
Etymologie : nommé lindenii en l'honneur de Jean Jules Linden (1817-1898),
explorateur botaniste belge, horticulteur, et doyen de l'horticulture belge
pendant des décennies.
Description : plante herbacée épiphyte humicole poussant souvent dans la
mousse ou les débris de feuilles sur le sol ou aux fourches des arbres.
Rhizome pouvant atteindre 1 m de longueur, racines striées. Les plantes ont
une tige courte, complètement enfermée dans les bases imbriquées des
feuilles, disposées en éventail. Feuilles 5-8, lancéolées ou en lanières, les
extrémités aiguës, inégalement bilobées, coriaces, jusqu'à 40 cm de
longueur et 2,5-4,5 cm de largeur, uniformément vertes, les marges vert
plus clair à jaunes. Inflorescences dressées, jusqu'à 50 cm environ,
produisant 2-4 fleurs (ou davantage) ouvertes simultanément. Pédoncule
vert, pileux. Bractées florales ovales-elliptiques, jusqu'à environ 6,5 cm de
longueur sur 4 cm de largeur, beaucoup plus courtes que l'ovaire. Fleurs
vert crème et chamois, devenant bordeaux à l'apex. Sépale dorsal lancéolé,
aigu à l'apex, les marges ondulées, 8-12 cm de longueur et l,5-2,5 cm de
largeur, se courbant vers l'avant au-dessus du labelle. Synsépale largement
lancéolé, acuminé à l'apex, les marges ondulées, jusqu'à 11 cm de longueur
sur 3,5 cm de largeur. Les deux sépales veinés de vert avec très peu de
croisement de veines, non tessellés. Pétales lancéolés, jusqu'à 42 cm de
longueur sur 0,5-l,3 cm de largeur, intérieur glabre à la base, intérieur et
extérieur pileux-tomenteux vers l'apex aigu, crème avec des veines vert
citron à vert clair à la base, virant au bordeaux en zone distale. Labelle
ovale-lancéolé, non en sabot, jusqu'à 42 cm de longueur sur 1,0-1,5 cm de
largeur, par ailleurs identique aux pétales. Staminode trilobé, vert clair à
chartreuse, les lobes latéraux recouverts d'acajou avec quelques cils acajou.
Nombre de chromosomes : 2n = 28 (Karasawa, 1980). (Voir figures 4, page
188 et 6, page 190 et photographie page 191).
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Conclusion
Phragmipedium section Phragmipedium, section habituellement désignée sous
le nom de « groupe caudatum », comprend cinq taxons au rang d'espèces.
Alors que P. lindenii et P exstaminodium peuvent être aisément identifiés par
l'absence de sabot et de staminode, respectivement, il règne, pour ce qui
concerne les autres entités, une confusion considérable, qui provient :
(1) de l'emploi du nom caudatum pour au moins deux entités non identiques
(Lindley, 1840 ; Lindley in Lindley & Paxton, 1850) ;
(2) de la description d'une entité sous deux noms différents
(warszewiczianum et wallisii) par Reichenbach f. (1852 ; 1873-74) ;
(3) de l'interprétation erronée de l'article de 1852 de Reichenbach en langue
allemande, avec sa mention de « Cypripedium Humboldti Warszewicz » et la
description invalide consécutive de Phragmipedium humboldtii par Atwood
& Dressler ;
(4) de l'interprétation erronée des noms caudatum , zvarszewiczianum, wallisii
et humboldtii en horticulture, notamment dans les jurys de diverses sociétés
orchidophiles et par le Responsable de l'enregistrement des hybrides
d'orchidées de la Royal Horticulture Society (Londres, GB) ;
(5) de la révision du genre par Garay (1979), dans laquelle il reconnaît
l'identité véritable de P. warszewiczianum, mais ne parvient pas à reconnaître
P. wallisii comme un synonyme de P warszewiczianum. Manifestement, tout
comme Atwood & Dressler, il n'a pas entièrement compris les publications
de Reichenbach.
(6) de la foi dans la morphologie du staminode comme marqueur
taxinomique. Reichenbach (1873-74) se posait déjà des questions sur la
validité de l'emploi du staminode comme critère de différenciation. La
morphologie du staminode est effectivement variable à l'intérieur d'une
entité donnée du groupe étudié. En conséquence, des différences dans la
morphologie du staminode n'indiquent pas a priori des espèces différentes.
Il y avait donc un besoin urgent de mettre de l'ordre dans l'ensemble des
entités concernées. Le résultat en est le suivant :
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a) caudatum Lindley 1840 = caudatum Lindley 1840
b) caudatum Lindley & Paxton 1850 = warszewiczianum Reichenbach f. 1852
c) wallisii horticulture et jugements = warszewiczianum Reichenbach f. 1852
d) warszewiczianum horticulture et jugements = popowii Braem, Ohlund &
Quéné 2004
La clé suivante pourra contribuer à éliminer de futures confusions pour ce
qui concerne ce groupe :
Clé de détermination de Phragmipedium section Phragmipedium
1. Plantes avec une morphologie florale normale pour des Cypripedioideae
(2 pétales latéraux, le 3ème pétale transformé en sabot) . 2
la. Plantes avec 3 pétales (sans sabot) . P. lindenii
2. Plantes avec staminode . 3
2a. Plantes sans staminode . P. exstaminodium
3. Feuilles dépassant l'inflorescence, sabot non tacheté de sombre à
l'orifice, plantes d'Amérique du sud . 4
3a. Feuilles ne dépassant pas l'inflorescence, sabot teinté de sombre à
l'orifice, plantes d'Amérique Centrale . P. popowii
4. Bord du sabot évasé, sépales veinés, non vivement tessellés
. P warszewiczianum
4a. Bord du sabot non évasé, sépales tessellés . P. caudatum
Bibliographie
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Leipzig.
photographies (page 191) :
Phragmipedium warszewiczianum : ph. Orchids Limited (Jerry L. Fischer)
P. popozvii : ph. Orchids Limited (Jerry L. Fischer)
P. lindenii : ph. Guido J. Braem
P. exstaminodium : ph. Eric Hâgsater.
(a) Research Associate - California Academy of Sciences (USA) «St Schlechter Institute, Lahnau
(Allemagne)
(b) Professeur associé, Holy Cross College, Notre Dame, Indiana, USA
(c) Orchids Limited, Plymouth, Minnesota, USA
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Première occurrence du genre Dryadella Luer
(Orchidaceae), dans le centre-ouest du Brésil1
Vitorino P. Castro Neto*, Bento Paschoal de Faria** et Alexandre Dutra de Santana***
Mots clés : Brésil, District fédéral, Goiâs, Dryadella , D. ana-paulae
Résumé
Une nouvelle espèce de Dryadella , du centre-ouest brésilien, est décrite ;
elle se trouve en 2 régions différentes, le District fédéral et Tétât de Goiàs.
C'est le premier Dryadella connu du Plateau Central du Brésil et il est rare
de le rencontrer dans les collections des orchidophiles, du fait de sa petite
taille qui induit la confusion avec d'autres Pleur othallidinae.
Abstract
A new species of Dryadella Luer, from the Brazilian Central-West, is
described; it is found in 2 different régions, "Distrito Fédéral" and the State
of Goiâs. It is the first Dryadella known from Central Plateau of Brazil and
rare to find in the Orchidists collections, due to its small size that leads to
the mistake with other Pleur othallidinae.
Resumo
A primeira ocorrência de Dryadella Luer, no Centro-Oeste brasileiro, é
descrita com base numa nova espécie, proveniente de areas disjuntas no
Distrito Fédéral e em Goiâs, inédita na literatura especializada e nas
coleçôes orquidofilas, principalmente pelas diminutas dimensôes, que
facilitam confundi-la com outros Pleurothallidinae.
Le genre Dryadella Luer a été créé par séparation d'une partie des
espèces originairement incluses dans le genre Masdevallia Ruiz &
Pavon 1794, entité assez hétérogène qui mêlait plusieurs genres
d'orchidées, aujourd'hui autonomes, présentant des sépales partiellement
soudés et des appendices libres. Ce genre est bien représenté au Brésil, avec
1 : manuscrit reçu le 13 avril 2004.
.
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197
environ 34% des espèces décrites, principalement dans les forêts humides
de la Mata Atlântica du sud-est brésilien, le centre de dispersion du genre se
trouvant en Equateur et en Colombie, qui, ensemble, possèdent 22 espèces.
Par ces caractères morphologiques, cette nouvelle espèce se rapproche de
D. gomessi-ferreirae (Pabst) Luer, D. espirito-santensis (Pabst) Luer, D. kautskyi
(Pabst) Luer, D. obrenianna (Rolfe) Luer et D. susannae (Pabst) Luer.
Selon Carlyle A. Luer (comm. pers.), cette espèce a également été observée
en Bolivie ; mais nous doutons qu'il s'agisse de la même espèce, car ces
régions sont séparées de plus de 1 000 km et par un Cerrado, région plus
basse et de climat plus sec, qui n'est guère propice à un développement
adéquat d'une petite plante. Si, anciennement, c'est-à-dire au Pléistocène,
il s'agissait de la même espèce, pendant la période glaciaire, avec un climat
encore plus sec et une température de 3-4 °C inférieure, des populations ont
dû être isolées dans des refugios plus humides et propices à leur
développement et à une évolution vers des espèces distinctes, d'autant plus
que, vraisemblablement, les pollinisateurs étaient différents.
Dryadella ana-paulae V. P. Castro, B. P. Faria & A. D. Santana, sp. nov.
Species haec Dryadella susanae similis cum foliis carnosis , sed pluribus floreis
characteristibus differt: floris minoribus; inflorescencia uniflora , folia vix
superante; sepala dorsualis ovata, apice caudata-acuminata; sepalae latérales
oblique ovatis, apice caudatis; petalae irregulariter rhombiformibus et paulo
arcuata; labello spathulato, base unguiculo utrinque minutissimo dentato, lamina
subrectangulata, basi retrorsum bidentata , disco callo bicarinato.
Type : Brésil, District fédéral, Corrégo Taboquinha, à 100 m du Condomfnio
Itaipu, VII Regiâo Administrativa, Paranoâ (holotype : UB 13.430).
Paratype : collection particulière du troisième auteur.
Etymologie
Nommé en hommage à la fille du troisième auteur qui a découvert l'espèce.
Habitat et distribution géographique
Forêts galeries, dans des grands arbres, proches de cours d'eau, dans des
endroits très lumineux. Climat marqué avec une saison sèche qui dure
quatre mois par an.
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Richardiana
IV (4) - octobre 2004
2 mm
5 cm
2 mm
Fig.l : Dryadella ana-paulae V. P. Castro, B. P. Faria & A. D. Santana
dessin Cari Luer
IV (4) - octobre 2004
Richardiana
199
En plus du lieu d'origine du type, on trouve cette espèce dans l'état de
Goiâs, Municfpio de Santo Antonio do Descoberto, affluent du Rio Areia.
Floraison entre décembre et mars.
Description
Plante épiphyte, cespiteuse, petite pour le genre, jusqu'à 15 mm de hauteur ;
rhizome nul ; racines glabres, blanches, flexueuses ; pseudobulbes absents ;
feuilles elliptiques, charnues, succulentes, à marge lisse, à nervure centrale
nette, vertes au début puis virant au pourpre au cours du vieillissement,
20 x 5 mm ; inflorescence basale, droite, pédonculée, uniflore, plusieurs en
succession ; fleurs pourpres, extrémités jaunâtres, tachetées de pourpre
foncé, petites, environ 5 mm de diamètre, sans odeur ; sépale dorsal
obovale, cucullé, apex caudé-acuminé, 6x3 mm ; sépales latéraux obovales,
obliques, infundibulés, soudés à la base, apex caudé environ 2/5 de la
longueur des sépales, 5 x 2,2 mm ; pétales irrégulièrement rhombiformes,
sub-quadratiques, falciformes, transparents, avec des veines pourpres,
1,3 x 1 mm ; labelle spatulé, onguiculé, avec 2 petites dents de chaque côté
des lobes, limbe sub-rectangulaire, orné, à la base, de chaque côté, de
2 dents courbées en direction de l'onglet, disque central à 2 carènes, 2x1 mm ;
colonne triangulaire, clinandre cucullé, 1,2 mm de longueur.
Une discussion complète de l'espèce, accompagnée d'illustrations en
couleurs et de la bibliographie pertinente, fera l'objet d'un article
complémentaire.
Remerciements
Nous tenons à remercier la biologiste Lou Christian Menezes, qui a
confirmé qu'il s'agissait probablement d'une espèce nouvelle ; et Carlyle A.
Luer qui a complété le dessin de l'espèce.
Rua Vicente Galafassi, 549 - 09770-480 S.B.Campo, SP (Brésil) - vpcastro@hitnet.com.br
** QN 106, bl. F, ap. 403, 70.742-060 - Brasilia, DF (Brésil)
*** Condomfnio Vivendas da Serra, Rua B, casa 22, 73.070-025 - Sobradinho, DF (Brésil)
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Richardiana
IV (4) - octobre 2004
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Sont pris en considération pour une publication dans Richardiana les articles relatifs
à la connaissance scientifique et à la conservation des Orchidées et traitant de
systématique, d'histoire, de géobotanique, de techniques de conservation, ainsi que
les notes biographiques, les critiques d'ouvrages, et les actualités.
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Les figures pourront être réduites ou agrandies en fonction des contraintes
éditoriales : elles doivent donc contenir leur(s) propre(s) échelle(s) interne(s) ; les
légendes doivent être fournies séparément. Les textes imprimés sont destinés à être
scannés et doivent donc être issus d'une imprimante laser, utiliser une police de
caractères standard et comporter des interlignes simples. Les noms scientifiques
doivent être soulignés et non écrits en italiques. Les fichiers informatiques seront
compatibles PC ou Mac et transmis sur disquette, Zip, ou CD-ROM, voire par
messagerie électronique.
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auteur(s). Les noms d'auteurs et les titres des revues ne doivent pas être abrégés
mais écrits in extenso. Les références, citées (conformément au Code international de
nomenclature botanique) uniquement dans les résumés taxinomiques, ne seront pas
reprises en bibliographie.
Tout manuscrit sera soumis à la critique d'un membre au moins du Comité
scientifique.
Les articles sont publiés en français. Toutefois, les manuscrits peuvent,
exceptionnellement, être soumis en allemand, en anglais, en espagnol ou en
portugais : la traduction sera alors assurée par la rédaction.
Sommaire
145
Un nouvel hybride naturel originaire de Bahia (Brésil), dans le
genre Cattleya (Orchidaceae)
Vitorino Paiva Castro Neto & Eduardo Luis Martins Catharino
151
Un nouveau Pelexia du nord du Pérou
Eric A. Christenson
156
Une nouvelle espèce de Pseudolaelia (Orchidaceae: Laeliinae)
d'Espirito Santo (Brésil)
Guy R. Chiron & Vitorino P. Castro Neto
163 Une chausse-trappe linguistique : Phragmipedium caudatum,
P. warszezviczianum, P. humboldtii
Dr. Guido J. Braem & Sandy Ohlund
Le vrai Phragmipedium warszezviczianum pourrait-il se présenter,
s'il vous plaît ? Un nouveau cas d'identification erronée -
Le complexe Phragmipedium caudatum,
éclaircissements, et description d'une nouvelle espèce
Dr. Guido J. Braem, Sandy Ohlund & Dr. Robert-Jan Quéné
197 Première occurrence du genre Dryadella Luer (Orchidaceae),
dans le centre-ouest du Brésil
Vitorino P. Castro Neto, Bento P. de Faria & Alexandre Dutra de Santana
Richardiana®, est une revue scientifique francophone
consacrée aux Orchidées, publiée 4 fois par an par
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Dépôt légal octobre 2004 - numéro distribué le 8 septembre 2004
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